Un grand merci à Daneel pour ce script !
1 - INT. CHAMBRE DE DAWSON - NUIT
Joey et Dawson sont allongés sur le lit, en train de regarder "American Graffiti" de George Lucas. Soudain, Dawson éteint la télévision.
JOEY : Qu'est-ce que tu fais ?
DAWSON : Je n'aime pas ce film.
JOEY : Ca fait plus d'une heure qu'on le regarde. J'aimerais au moins savoir comment ça se termine.
DAWSON : Quand un film est trop irréaliste, ça me déprime. Alors j'éteins sinon j'ai mal au crâne
JOEY : Irréaliste ? Dawson, ton film préféré, c'est "E.T."
DAWSON : Et alors ?
JOEY : Un gros boudin d'extraterrestre qui boit de la bière et vole avec une bicyclette ?
DAWSON : Mais l'émotion est réaliste. Alors que ce film, c'est n'importe quoi Deux types font une course de voiture pour séduire une fille : elle sortira avec celui qui a la voiture la plus rapide.
JOEY : Je vais sûrement te décevoir mais la vitesse en voiture, c'est excitant.
DAWSON : Pourquoi ils ne font pas carrément un bras de fer. Ca reviendrait au même.
JOEY : S'ils préfèrent ça. Passe la télécommande
(Dawson saisit la télécommande et la met hors de portée de Joey.)
DAWSON : Non.
JOEY : Donne-la moi.
DAWSON : Je ne veux pas voir ce film.
JOEY : Donne-moi la télécommande.
(Elle se jette sur lui et ils font semblant de se bagarrer pour le contrôle de la télécommande.)
JOEY : Donne-la moi.
DAWSON : Arrête !
JOEY : Tout de suite ! T'es vraiment qu'un gamin.
(Ils s'arrêtent et se regardent, un instant, dans un silence embarrassant.)
JOEY : Je sais que ce film te fait peur.
DAWSON : Il me fait peur ?
JOEY : Oui.
DAWSON : Continue, éclaire-moi..
JOEY : Parce que les garçons sont attirés par une fille pour des raisons superficielles.(Dawson fait signe de la tête pour indiquer qu'il n'est pas d'accord.) Si, c'est vrai. Ils aiment les filles qui viennent de New-York, blondes de préférence, maigres, avec une bouche pulpeuse et des gros nichons. Mais les filles aussi ont des préférences, des goûts bien précis.
DAWSON : C'est faux parce Jen... Elle est pas maigre.
JOEY : Tu es effrayé que si une fille a à choisir entre deux beaux garçons, elle prendra pas forcément le plus romantique, celui qui lui offre des fleurs et de poèmes à l'eau de rose. Et il se pourrait bien qu'elle choisisse celui qui a la plus belle voiture, des gros bras et...une belle anguille.
DAWSON : Une belle anguille ?!
JOEY : Oui.
DAWSON : Non non non. Premièrement, les filles sont sensibles à l'amour et à la tendresse.
JOEY : (faisant la moue) C'est ça. L'espoir fait vivre.
DAWSON : Deuxièmement, je ne suis le rival de personne. Il suffit de me voir avec Pacey : est-ce qu'on a déjà fait un bras de fer pour séduire une fille ?
JOEY : C'est bien ce que je disais, tu n'aimes pas perdre.
DAWSON : Qu'est-ce que tu veux dire par là ?
JOEY : Pacey a de plus gros biceps.
DAWSON : C'est pas vrai du tout !
JOEY : T'es sûr ? Je croyais. (un temps) Je peux te poser une question ? Si les filles sont attirées par les garçons romantiques, pourquoi vous faites pas l'amour ?
DAWSON : Jen veut bien faire l'amour, sauf que...
JOEY : Elle veut bien sauf qu'elle l'a pas encore fait.
(Dawson, embarrassé, rallume la télévision.)
DAWSON : Allez, on regarde le film.
JOEY : Je croyais qu'il te donnait mal au crâne.
(Dawson fixe la télévision, d'un air boudeur. Joey le regarde un instant, agacée, puis se tourne vers la télévision. Dawson lui jette un regard en coin.)
GENERIQUE.
2 - EXT. CAMPUS DU LYCEE - JOUR
3 - INT. COULOIR DU LYCEE - JOUR
La sonnerie retentit dans le couloir, entraînant une brève bousculade entre élèves qui courent en tous sens vers la salle de leur prochain cours. Bientôt le couloir se vide. Arrive d'un pas rapide Abby Morgan qui, dans sa précipitation, laisse échapper de son sac à main divers objets qu'elle s'empresse de ramasser.
4 - INT. SALLE DE CLASSE - JOUR
Joey est au tableau devant une carte du Japon, en train de faire un exposé.
JOEY : C'est à l'époque des Tokugawa que le chef, le shogun, a séparé l'Eglise de l'Etat.
(Abby entre dans la salle.)
ABBY : Excusez-moi, M. Douglas, une panne de voiture. Je suis désolée. (regardant Joey) Vraiment désolée.
(Elle se dirige vers son siège.)
JOEY : Le Oko était l'endroit où le shogun avait son harem. 600 femmes au service d'un seul homme et...
GRANT : Oh ! 600 femmes !
JOEY : Quoi qu'il en soit; l'empereur se trouvait à Kyoto...
(Grant lève la main.)
GRANT : Une question. Tu as bien dit 600 gonzesses au service d'un seul mec, c'est bien ça ?.
JOEY : Je n'ai pas dit " gonzesses " mais c'est ça.
GRANT : Et il était question de devoir sexuel ?
M. DOUGLAS : Grant, chht.
JOEY : Oui. Chaque nuit, il en choisissait une parmi les 600
concubines...
GRANT : (se tournant vers ses copains) Vous entendez ? C'est du délire !
JOEY : Je disais que l'empereur se trouvait à Kyoto...
(Grant lève une nouvelle fois la main.)
GRANT : Coucou, par ici.
JOEY : On pose les questions après l'exposé, Grant.
GRANT : Ouais. Est-ce que les concubines étaient obligées de faire crac-crac avec le shogun ou est-ce qu'elles avaient le droit de dire " non merci " ?
JOEY : C'était un grand privilège d'être choisie par le shogun.
GRANT : Alors le shogun, c'était un peu le tombeur du lycée : toutes les filles en voulaient un morceau.
JOEY : Non, elles n'en voulaient pas un morceau.
GRANT : Moi c'est ce que j'ai compris.
JOEY : C'est parce que tu as la cervelle un peu ramollie.
LES ELEVES DE LA CLASSE : Ohhhh.
5 - INT COULOIR DU LYCEE - JOUR
Dawson marche dans le couloir et aperçoit Jen et Pacey en pleine discussion.
PACEY : Oui, on l'appelait Ran Tan Plan.
JEN : Ran Tan Plan ? Pourquoi ?
PACEY : Parce que quand il était petit, quand tu lui posais une question, le temps qu'il en fasse le tour, tu étais partie.
(Jen éclate de rire.)
PACEY : J'te jure.
(Dawson arrive à leur hauteur.)
DAWSON : Salut.
PACEY & JEN : (riant) Salut.
DAWSON : Qu'est-ce qu'il y a de si drôle ? Qu'est-ce qu'il y a ?
JEN : Y'a rien du tout, Dawson, rien d'important.
PACEY : Fais pas cette tête, c'est l'heure de ton cours préféré : le cours de gym. Il paraît qu'aujourd'hui on va jouer à ce sport d'équipe assez sympa. Tu sais, le truc avec ce petit filet et le gros ballon.
DAWSON : Oui, je sais, ça s'appelle le basket-ball.
PACEY : Et ouais, c'est vrai que tu connais bien. Tu sais qu'on doit pas frapper dans la balle avec le pied...
(Jen éclate de rire.)
PACEY : ...Ni avec une batte de base-ball. Et on dribble comme ça, tu
vois ?
(Pacey mime un dribble de basket-ball.)
DAWSON : Oui, merci, je sais tout ça. Merci beaucoup. On se retrouve au cours de gym.
PACEY : Reçu 5 sur 5. A tout à l'heure.
JEN : Salut Pacey.
(Pacey s'éloigne. Dawson et Jen commencent à marcher dans le couloir.)
JEN : J'ai cours avec M. Pickering. Encore une personne à Capeside qui, je ne sais pas du tout pourquoi, est contre moi.
(Dawson l'embrasse sur la joue.)
DAWSON : Je te trouve superbe aujourd'hui.
JEN : Merci.
DAWSON : De qui tu te moquais avec Pacey ?
JEN : Mais de personne, je t 'assure. Je sais même plus de quoi on parlait, alors... (un temps) Je suis contente qu'on soit vendredi. Je commençais à avoir besoin de changer d'air. J'ai envie de m'éclater ce week-end, de faire du rafting, de sauter en parachute toute nue,... Ca serait amusant.
DAWSON : Si tu le dis.
(Elle l'embrasse brièvement sur la bouche.)
JEN : A tout à l'heure.
(Jen s'éloigne. Dawson part en sens inverse.)
6 - INT. VESTIAIRE DES GARÇONS - JOUR
Dawson et Pacey sont en train de se changer, au milieu d'autres garçons.
PACEY : Y a des pom-pom girls dans le gymnase. Comment tu veux
bien jouer dans ces conditions ?
DAWSON : De qui est-ce que tu parlais tout à l'heure avec Jen ?
PACEY : Ah, ce que tu peux être pénible.
DAWSON : Je vais finir par croire que tu disais du mal de moi.
PACEY : Eh ! Pas du mal, je parlais.
DAWSON : Bon ça va. De toute façon, Jen m'a avoué que vous parliez de moi.
PACEY : C'est pas vrai ?
DAWSON : Oui.
PACEY : Elle a dit ça ?
DAWSON : Ouais.
PACEY : Bon, je disais rien de méchant. Ran Tan Plan, y a pire comme
surnom.
DAWSON : (soudainement excédé) Tu lui a dit qu'on m'appelait Ran Tan Plan ?!
PACEY : C'était pas méchant. Il fallait bien qu'on lui dise tôt ou tard.Eh ! Elle a trouvé ça mignon. J'te jure. Eh Dawson...
(Pacey pose ses mains sur les épaules de Dawson.)
PACEY (sérieux) : ... Tu n'es plus le petit Ran Tan Plan. Tu es devenu le grand méchant Ran Tan Plan !
(Enervé, Dawson le repousse.)
PACEY : Bon allez, j'arrête, on fait la paix...
(Il s'éloigne en se dandinant puis en prenant brièvement une garde de boxeur.)
PACEY : ...Je tiens à ma peau.
7 - INT. SALLE DE COURS - JOUR
M. PICKERING : Je vous avais demandé pour aujourd'hui de lire un article sur l'euthanasie. Qui veut bien commenter cet article ?
(Jen lève timidement la main.)
M. PICKERING : Daniel.
DANIEL : J'estime que... un docteur n'a pas le droit de tuer. Son rôle est de guérir.
M. PICKERING : En effet. Mais ce n'est pas seulement une morale. Le faitd'aider un patient à mettre fin à ses jours est en contradiction avec le métier de médecin.
JEN : Je ne suis pas d'accord.
M. PICKERING : Mademoiselle, je ne sais pas comment se déroulent les cours à New-York, mais ici, à Capeside, on lève le doigt pour demander la parole.
JEN : Excusez-moi. Ca avait l'air d'une simple discussion.
M. PICKERING : Vous n'êtes pas d'accord ?
JEN : Non. Quand un médecin peut vous aider à mourir dignement, je trouve ridicule que la société condamne cette personne et la mette en prison.
M. PICKERING : Mourir dignement. N'est-ce pas un euphémisme pour meurtre ou suicide ?
JEN : Non. Si le malade souffre terriblement, s'il n'y a aucun espoir, on le maintient en vie inutilement. Il me semble qu'arrivé à un certain point, la vie ne vaut plus la peine d'être
vécue.
M. PICKERING : La vie est un cadeau précieux que Dieu nous a fait. C'est à lui qu'appartient la décision de la reprendre ou non !
JEN : (agacée) Oh merci, je connais.
M. PICKERING : (excédé) Ca suffit !
JEN : (exaltée) Pour le malade sur son lit de mort, la vie n'est pas un cadeau, c'est merdique.
(Un ange passe.)
JEN : (gênée) Pardon, excusez-moi. Je voulais dire que...
M. PICKERING : Ici, ce n'est pas Times Square, Melle Linley. Nous n'utilisons pas ce genre de langage. Vous réfléchirez en retenue samedi. (S'adressant à la classe) Qui veut la parole ?
8 - INT REFECTOIRE - JOUR
Joey pousse son plateau le long du présentoir des plats.
JOEY : (dépitée) Du poisson. Soudain, Grant Bodine et un de ses acolytes surgissent et lui passent devant, l'air de rien.
GRANT : (à la serveuse) Quatre morceaux.
JOEY : Eh ! Tu peux pas faire la queue comme tout le monde ?
GRANT : Joey ! Tu sais que j'ai adoré ton exposé ! C'était très
intéressant. Très, très.
JOEY : Oui, merci, tu m'as beaucoup aidé.
GRANT : J'ai surtout apprécié quand tu m'as traité d'abruti. J'aime les filles qui me cherchent. Ca m'excite.
JOEY : Tu vis peut-être une période difficile mais c'est pas parce que tes hormones te chatouillent que tu peux te permettent de pas faire la queue. Tout le monde attend, c'est malpoli.
GRANT : (ironique) Tu veux dire que... que je suis passé devant toi ?
JOEY : Exactement.
GRANT : (à ses copains) Eh, les gars ! On exagère ! On a pas fait la queue ! J'ai vraiment honte. (à Joey) Mais il est temps que tu saches que c'est comme ton exposé.
JOEY : Argumente.
GRANT : On est les shoguns de cette école. C'est notre château. On a tout ce qu'on veut.
JOEY : Sans blague ?!
(Grant se rapproche de Joey.)
GRANT : Qu'est-ce que tu veux être ? Mon esclave... ou ma concubine ? A toi de voir.
(Soudain, Joey assène un grand coup de genou dans le bas-ventre de Grant et lance
son plateau au visage de son copain.
Grant gît sur le sol, grimaçant. Joey se penche au-dessus de lui.)
JOEY : Ni l'une ni l'autre.
(Elle s'éloigne, sous les regards circonspects de tous les élèves dans le réfectoire.)
UNE FILLE : (Off - amusée) J'y crois pas !
9 - INT. GYMNNASE - JOUR
C'est la fin du cours de gym. Les pom-pom girls répètent sur le bord du terrain de
basket.
POM-POM GIRLS : Aplaudissez les géants ! Capeside ! Capeside !
PROF DE GYM : Bravo, c'était un beau match.
PACEY : Dawson, tu viens jouer avec moi ?
DAWSON : Pourquoi ?
PACEY : Tu vois pas toutes ces petites sirènes ? On peut pas pêcher de gros poissons sans mouiller sa chemise, c'est bien connu.
DAWSON : Garde tes conseils, Casanova. Moi, je meurs de faim.
PACEY : Bon allez, viens. Laisse-moi mettre trois paniers et je t'invite
à déjeuner. Enfin bon, soyons sérieux, je te paie le dessert.
(Dawson s'éloigne.)
PACEY : D'accord, d'accord, je t'invite à déjeuner.
(Il envoie le ballon à Dawson.)
PACEY : A toi l'honneur.
(Ils commencent à jouer. Pacey marque un, puis deux paniers.)
PACEY : (à la manière d'un commentateur sportif) Et il marque devant la foule en délire ! Ce garçon est un champion ! (à Dawson) Allez dépêche-toi, bon sang. Fais quelque chose.
DAWSON : (vexé) Si tu veux impressionner les filles, débrouille-toi tout seul. Moi, je m'en vais.
(Il tourne le dos à Pacey et se dirige vers les vestiaires.)
PACEY : Eh, reste-là, j'ai besoin de toi pour les épater !
(Dawson se retourne.)
DAWSON : Ah oui ? Et comment tu comptes t'y prendre ?
(Les deux garçons se taisent un moment.)
PACEY : Je suis moins nul que toi.
DAWSON : C'est dégueulasse !
(Dawson s'éloigne, le ballon à la main.)
PACEY : Oh allez, c'était pour rire. Reviens. Mais si tu peux me battre, un miracle, ça peut arriver. Allez, passe-moi la balle, Ran Tan Plan.
DAWSON : Comment tu m'as appelé ?!
PACEY : Allez, lance-la moi, Ran Tan Plan.
(Pacey se tourne un instant vers les pom-pom girls.)
PACEY : Eh ! Les filles ! Super, le dernier plan !
(En se retournant vers Dawson, il n'a pas le temps d'esquiver le ballon que ce dernier
lui envoie en plein visage. Pacey tombe à la renverse. Les pom-pom girls accourent autour de Pacey, avachi, le nez ensanglanté. Plus loin dans le gymnase, le professeur de gym vient d'assister à la scène.)
PROF DE GYM : Il est fou.
(Quelques pom pom girls s'agenouillent près de Pacey.)
UNE POM-POM GIRL : Ca va ?
UNE AUTRE : T'es blessé ?
ENCORE UNE AUTRE : Ca fait mal ?
UNE AUTRE : Laissez-le. Ecartez-vous.
UNE AUTRE : Pacey, Pacey, t'as mal ?
UNE AUTRE : Détends-toi. Bouge pas.
(Le prof de gym arrive devant Dawson, lequel est encore médusé par son propre geste.)
PROF DE GYM : Qu'est-ce qui t'arrive, Dawson ? Tu viendras en retenue toute la journée.
10 - INT. COULOIR DU LYCEE - JOUR
Jen et Dawson marchent côte-à-côte dans le couloir désert du lycée.
DAWSON : Ni toi ni moi ne devrions être ici. Ce n'est pas juste.
JEN : Pour moi ce n'est pas juste. Mais pour toi...
DAWSON : Quoi ? Tu penses que je le mérite ?
JEN : Ben, tu as cassé le nez de Pacey en le frappant avec unballon. Je sais pas ce qu'il te faut.
DAWSON : Je lui ai pas cassé le nez.
JEN : C'est ton meilleur ami.
DAWSON : Oui, mais depuis sa petite aventure, il a un comportement que je ne supporte pas.
JEN : Je pensais que tu étais capable de te contrôler un peu mieux que ça.
DAWSON : Je le pensais aussi mais je sens que j'en suis de moins en moins capable. Surtout avec toi.
(Ils arrivent devant la porte de la bibliothèque.)
JEN : Viens. Allons-y, on va être en retard.
(Ils entrent.)
11 - INT. BIBLIOTHEQUE - JOUR
Jen et Dawson s'avancent dans la bibliothèque. Ils tombent sur Pacey, le nez tuméfié, attablé, en train de feuilleter un livre.
DAWSON : Qu'est-ce que tu fais ici ?
JEN : Mon Dieu, tu as une de ces têtes.
DAWSON : Comment va ton nez ?
PACEY : Il est cassé, merci.
JEN : Ca doit faire mal.
(Elle approche la main du nez de Pacey. Celui-ci s'écarte brusquement.)
PACEY : Oh oh oh...
JEN : Désolée. C'est pas de chance, hein.
PACEY : M'en parle pas.
JEN : Pourquoi tu te retrouves en colle ?
PACEY : Oui, alors là, c'est une longue histoire.
DAWSON : On a huit heures à passer ici.
JEN : En tous cas, ça fait plaisir de se retrouver tous les trois, assis toute la journée à rien faire. Comme tous les samedis, finalement.
(Au loin, on entend une voix qui se rapproche.)
PACEY : Oh non, pas ça... On dirait la voix de Abby Morgan.
JEN : Qui est Abby Morgan ?
PACEY : Tu ne connais pas Abby Morgan ?
DAWSON : Cette fille, c'est l'enfer, y a pas d'autre mot.
(Entrent dans la bibliothèque Abby Morgan et Mme Tringle.)
ABBY : ...Ca ne peut que me rendre plus rebelle. Vous allez faire de moi une délinquante.
MME TRINGLE : C'est le règlement, que ça vous plaise ou non.
ABBY : Dire que je pourrais être dehors à rendre service à la société, en aidant les infirmes ou en ramassant les papiers au lieu de perdre une journée ici.
(Elle aperçoit ses trois camarades d'infortune.)
ABBY : (dépitée) Oh chouette, je ne vais pas m'ennuyer.
MME TRINGLE : Asseyez-vous, Abby. Et réfléchissez à la raison pour laquelle vous êtes en retenue un samedi.
ABBY : Je pourrais y réfléchir chez moi. Mettez-moi en résidence surveillée. Je resterais assise à la maison toute la journée et je pourrais réfléchir calmement à la méchante personne que je
suis devenue.
MME TRINGLE : Abby... Taisez-vous. Bonjour à tous. Je vous rappelle que vous êtes en retenue. La retenue est tout sauf une partie de plaisir. La retenue est une forme de pénitence. Asseyez-vous.
Vous devez rester tous les quatre en bibliothèque jusqu'à cinq
heures. Alors posez-vous les questions suivantes : pourquoi suis-je en retenue ici aujourd'hui et que dois-je faire pour que ça ne se reproduise plus ?
(Elle compulse les feuilles qu'elle a en main.)
MME TRINGLE : Il me manque une personne.
(A l'arrière-plan apparaît Joey.)
JOEY : C'est moi, je suis là.
DAWSON : Joey ?
JOEY : Woh ! Y a du monde. C'est quoi, une surprise-party ?
PACEY : C'est ça. Surprise ! Il manque plus que le champagne.
MME TRINGLE : (à Joey) Asseyez-vous, vous êtes en retard. (A tous) Comme vous le savez je suis la bibliothécaire, et j'ai énormément de travaildans la salle d'audiovisuel. Si vous m'obligez à revenir vous voir pour faire régner la discipline, vous passerez la journée à ranger les livres et à classer les cartes d'emprunt. Voilà. Vous avez sûrement un meilleur programme. Vous allez passer huit heures ensemble. Et vous verrez, ce soir, vous aurezl'impression de former une famille.
ABBY : Huit heures ?! A mon avis, on va s'entretuer.
MME TRINGLE : Quoi qu'il en soit, si je retrouve du sang sur les livres, vous le
payerez cher.
(Elle sort.
Abby sort un paquet de chewing-gum de son sac.)
ABBY : Quelqu'un veut un chewing-gum ?
DAWSON : Moi.
JOEY : Moi.
ABBY : Vous pouvez toujours courir ! Oh, pauvre Pacey ! Qu'est-ce qui t'est arrivé ? Tu t'es fait renverser par une voiture pendant que tu ramassais ton nez ?
PACEY : Non, pas du tout. (Désignant Dawson) C'est ce type-là qui m'a envoyé un ballon de basket en plein visage.
ABBY : Et ben tu devrais le remercier, t'es presque mieux qu'avant. C'est pour ça que t'es ici, Dawson : tentative de meurtre. Et toi, Pacey, je parie qu'on t'accuse d'avoir endommagé le matériel de l'école avec ton nez.
PACEY : On n'a pas de comptes à te rendre.
(Abby se lève et s'approche de Pacey.)
ABBY : Ah, apparemment t'es gêné. Qu'est-ce que t'as fait ? T'as inventé une nouvelle histoire d'amour avec un professeur ?
PACEY : Non, et ça te regarde pas.
ABBY : Ouuh, les secrets, ça me rend dingue ! Allez, Pacey, raconte-moiet t'auras un chewing-gum. (Silence) Et tu te crois intéressant. Ben tu peux te le garder, ton secret.
(Abby s'approche de Jen.)
ABBY : Et toi, Jen, je peux savoir quel est ton crime ?
JEN : J'ai... J'ai dit " merdique " en cours. Et M. Pickering est gentil mais il n'a pas l'esprit très large. Comme beaucoup de gens ici.
JOEY : Oh, excuse-nous, ça doit pas être facile de vivre dans une ville de simplets...
JEN : C'est pas ce que je voulais dire...
JOEY : Ca doit même être " merdique " !
ABBY : Ah ah ! Chouette ! Les tigresses sortent leurs griffes.
(Abby s'approche de Joey.)
ABBY : Et toi, ma petite Joey, qu'est-ce que tu fais ici ? Je ne suis pas surprise : vous êtes habitués à la retenue et à la prison dans la famille.
JOEY : Dégage !
JEN : Arrête, c'est écoeurant ce que tu fais.
ABBY : D'accord, Miss Manhattan. Si tu veux rester avec cette bande de brebis galeuses, c'est pas moi qui t'en empêcherais.
(Elle se dirige vers un autre endroit de la bibliothèque.
Quelques minutes s'écoulent.)
(Joey, Dawson, Jen et Pacey sont toujours attablés. Abby, debout, à l'écart, lit un livre sur un présentoir.)
JOEY : Je lui ai cassé la figure.
DAWSON : A qui ? A Grant Bodine ?!
ABBY : C'est pour ça qu'il est parti plus tôt hier ?
JOEY : Oui.
ABBY : Oh, mon Dieu, y a rien de plus crétin, même venant de toi : Grant Bodine est irrésistible. C'est le roi, c'est le plus craquant de l'école ! Pourquoi m'a-t-on mise ici, au milieu de tous ces monstres ?
DAWSON : Et toi, qu'est-ce que tu as fait ?
JOEY : Oui.
ABBY : Mêlez-vous de ce qui vous regarde.
LES QUATRE AUTRES : Oh allez, vas-y.
(Ils quittent la table et s'approche d'Abby.)
ABBY : Je veux pas vous traumatiser.
PACEY : Abby, on sera à la hauteur, je te jure.
ABBY : Ca, ça m'étonnerait de toi, Pinocchio.
PACEY : On peut essayer. Allez, déballe.
ABBY : D'accord. Vous connaissez les toilettes des garçons ? (Les deux garçons opinent du chef.)
DAWSON : Oui.
ABBY : Vous avez déjà entendu parler de drogues ? Vous connaissez le mot " orgie " ? Je n'ai rien à ajouter. Ca suffit à dire que, ici, parmi vous dans cette école, certains n'ont pas peur des grandes expériences érotiques. Mais je n'aime pas me vanter. Je n'ai rien à ajouter, je regrette.
PACEY : Uh uh...
JEN : Merdique...
(Les quatre s'éloignent, dubitatifs.
Quelques minutes passent.)
DAWSON : On se croirait dans " Breakfast Club ".
JEN : Breakfast Club ?
DAWSON : Le film de John Hughes où cinq élèves sont en retenue toute une journée.
JOEY : Oui, au départ, ils se détestent et en fin de journée, c'est les meilleurs amis du monde.
JEN : Oooh, il est nul, ce film. Que sont devenus les acteurs ?
DAWSON : Anthony Michael Hall a eu un problème de thyroïde, Molly Ringwald a perdu sa fraîcheur de jeune première et les autres, ils traînent sur les plateaux.
PACEY : C'est pas vrai. Emilio Estevez a joué dans des navets formidables. Ah, des classiques du genre ! Trop drôles.
(Joey, Jen et Dawson le regardent de travers.)
PACEY : (ne comprenant pas ce qu'on lui reproche) Quoi ?!
(Quelques minutes passent.)
(Jen feuillette un gros volume.)
JEN : La soeur d'une de mes meilleures amies à New-York était la baby-sitter d'Ally Sheedy.
JOEY : (ironique) Cool. Tu veux dire que tu connais quelqu'un qui connaît quelqu'un qui connaît Ally Sheedy. Wouah !
ABBY : Jen, ce que t'es lourde comme fille.
JEN : On ne peut pas tous être comme toi, c'est sûr, Abby. Moi, je n'ai pas de drogue planquée dans les toilettes des garçons.
(Apparemment vexée, Abby se dirige vers la sortie de la biblIothèque.)
ABBY : Mme Tringle... Mme Tringle...
JEN : Oh, je t'en prie...
12 - INT. SALLE D'AUDIOVISUEL - JOUR
Mme Tringle est en train de regarder avec ferveur une telenovella à l'eau de rose.
ABBY : (off) Mme Tringle...
13 - INT. COULOIR - JOUR
Abby sort dans le couloir et s'arrête devant la porte de la bibliothèque.
ABBY : Mme Tringle...
(Mme Tringle apparaît dans l'encadrement de la porte de la salle d'audiovisuel.)
MME TRINGLE : Que se passe-t-il ?
ABBY : J'ai une vessie, vous savez, et elle est sur le point d'exploser. (condescendante) Est-ce que je pourrais aller aux toilettes... s'il vous plaît ?
(Les cinq adolescents arrivent devant la porte des toilettes.)
ABBY : Je suis étonnée qu'elle ne nous suive pas jusqu'ici.
(Abby se retourne et fait un signe de la main à Mme Tringle qui les observe à distance.)
14 - INT. TOILETTES DES GARÇONS - JOUR
Dawson et Pacey, en train d'uriner côte-à-côte, se jettent un regard embarrassé.
15 - INT. TOILETTES DES FILLES - JOUR
Abby se remaquille, puis elle s'approche des boxes dans lesquels sont les deux autres
filles.
ABBY : Je ne sais pas pourquoi mais quelque chose me dit que vous avez de fortes pulsions sexuelles à gérer tous les quatre. Je me trompe ?
(Pour toute réponse, Jen et Joey tirent la chasse d'eau.)
16 - INT. BIBLIOTHEQUE - JOUR
Abby est en haut d'un escalier, surplombant ainsi les quatre autres.
ABBY : Je m'ennuie à mourir.
PACEY : (moqueur) C'est bizarre. Et où est ta drogue, Abby ? Si tu en avais, on pourrais descendre, toi et moi, histoire de...
ABBY : Je n'en ai plus. Et s'il m'en restait, je ne la gaspillerais certainement pas avec Bozo le Clown.
PACEY : Tu crois qu'il a rien de mieux à faire, Bozo, que de s'amuser à tes jeux pervers ?
ABBY : Eh, tiens ! J'ai une idée ! Le temps passerait nettement plus vite si on jouait !
PACEY : Ah oui, et tu veux jouer à quoi ? A saute-mouton ?
ABBY : Nooon. A " action ou vérité ".
JEN : Oh non...
ABBY : Allez ! Rien ne me ferait plus plaisir.
(Abby redescend l'escalier et rejoint Dawson et Jen, assis par terre entre deux rayons. Ceux-ci se relèvent alors qu'arrivent Joey et Pacey.)
ABBY : Oui !!! Je commence. Dawson, pose-moi n'importe quelle question. N'importe laquelle, je te répondrai.
DAWSON : Laisse tomber, Abby.
ABBY : Allez, s'il te plait. Y a sûrement quelque chose que tu
aimerais savoir sur moi.
DAWSON : Oui, je voudrais savoir de quelle planète tu viens.
ABBY : Je ne suis pas une extra-terrestre. Allez, à mon tour.
DAWSON : Eh oh, attends une minute.
ABBY : Non, une seule question.
DAWSON : C'était une blague ! Pas une question.
ABBY : C'est la règle du jeu, ne discute pas. Tu as joué, maintenant c'est mon tour. Je vais interroger... Pacey. Action ou vérité ?
PACEY : D'accord, Abby. Mais n'oublie pas : c'est mon tour après.
ABBY : Arrête, tu me terrorises... Action ou vérité, Pacey ?
PACEY : Choisis, ça m'est égal.
ABBY : Bon. Vérité. Pacey, pourquoi t'es en retenue ?
PACEY : Bien disons... Enfin... Euh... C'est... J'peux pas répondre... J'peux pas répondre. Je préfère... un gage.
JOEY : Oh, t'es pas marrant...
PACEY : Eh ! Je préfère un gage.
ABBY : Elle a raison : t'es pas drôle. T'es un dégonflé. Ton gage sera... d'embrasser... sur la bouche... pendant dix secondes... Jen !!!
PACEY : Quoi ?
(Mine défaite de Dawson et Jen.)
ABBY : On attend.
PACEY : (gêné) C'est bête.
JEN : Ton jeu, personne ne veut y jouer apparemment.
JOEY : Si, moi ! Pacey voulait un gage. Alors, autant qu'il fasse ce qu'elle a dit.
PACEY : Bon, après tout, c'est rien.
(Pacey s'approche de Jen et ils s'embrassent maladroitement.)
ABBY : Oh !... Wouah !
(Dawson est vert...
Dix secondes plus tard...)
PACEY : Bon alors... Joey ! Toi qui aimes tellement ce jeu, action ou vérité ?
JOEY : Non ! C'est Abby...
PACEY : Action ou vérité ?
JOEY : Vérité.
PACEY : Qui aimes-tu ?
JOEY : Qui j'aime ?
PACEY : Ben, question simple : de qui es-tu amoureuse ? Dis la vérité.
(Joey se demande pendant quelques secondes comment elle va s'en sortir.)
JOEY : Oh ! J'ai dit " vérité " ?! Je voulais dire " action " !
ABBY : Ah, j'en reviens pas ! C'est incroyable que personne n'ose dire la vérité.
JOEY : Je ferai tout ce que tu veux. Je grimperai au lustre, je désobéirai à Mme Tringle...
PACEY : Parfait, restons dans le thème du baiser. Joey, ton action sera d'embrasser sur lèvres, pendant quinze secondes,... Dawson Leery.
JOEY : Jamais ! Non !
DAWSON : Pacey, tu ne changeras pas.
ABBY : T'es obligée de le faire, Joey.
PACEY : Tu viens de dire que tu ferais tout ce que je voudrais.
JOEY : Bon... Dawson, approche.
(Il s'exécute. Après un instant de gêne, ils s'embrassent.)
ABBY : (à Jen) Je peux compter, si tu veux.
(Maladroit tout d'abord, le baiser devient tendre.
Jen est interdite.)
ABBY : 13,... 14,... 15 ! Ca y est !
(Ils arrêtent de s'embrasser.)
ABBY : Et ben, qu'est-ce qu'on rigole !
(Dawson reprend sa place à côté de Jen. Ils échangent un regard.)
ABBY : A ton tour, Joey.
(Joey ne réagit pas, encore sous le choc.)
ABBY : Cendrillon, ici la Terre... Vous m'entendez ?
JOEY : D'accord. Jen, action ou vérité ?
JEN : Vérité.
JOEY : Alors... De tous les garçons de Capeside, celui qui t'attire le plus, c'est Dawson ?
JEN : Oui, c'est Dawson que j'aime le plus, évidemment.
JOEY : Je te demande pas si c'est lui que tu aimes le plus, je te demande si c'est lui qui t'attire le plus.
JEN : (gênée) Qu'est-ce que ça veut dire, " attirer " ?
DAWSON : Attirer ça veut dire attirer... Attirer, quoi...
JOEY : Est-ce que c'est le garçon qui te fait le plus craquer physiquement ou peut-être... peut-être que non. Peut-être que tu aimes sa personnalité simplement et que pour le reste, tu préfères un physique comme celui de Pacey.
JEN : Non ! J'adore Dawson.
JOEY : Mais est-ce que tu as envie de lui ?
JEN : C'est une question absurde.
DAWSON : Pourquoi c'est absurde ?
PACEY : Je trouve cette question intéressante.
JEN : C'est une question absurde parce que... parce que... Ah, c'est une question absurde parce que la réponse est évidente. C'est clair, la réponse est oui. Oui, j'adore Dawson, j'ai envie de
lui, j'aime son corps, voilà. Tu es contente, Joey ? Mais peut-être que tu devrais... Non, ce serait trop méchant.
JOEY : Quoi ? Vas-y, Jen, je suis prête à l'entendre. Vas-y, dis-moi ce que t'as à me dire. Vas-y.
DAWSON : Euh... A qui le tour ?
JEN : Si tu passais un peu moins de temps à nous surveiller, Dawson et moi, peut-être que tu aurais un petit copain toi aussi.
JOEY : Oh, je vois. C'est tout ce que tu me souhaites ? Etre la petite amie d'un abruti de Capeside. Etre une pom-pom girl qui change de petit copain toutes les semaines. Ouais. Ou de
coucher avec Grant Bodine à même le sol dans les toilettes des garçons.
ABBY : Tu parles comme une vraie lesbienne.
JOEY : Je préfère être lesbienne. Et je ne passe pas tout mon temps à vous surveiller. Alors éclatez-vous, n'hésitez plus.
(Un ange passe.)
DAWSON : Action pour tout le monde !!!
PACEY : Laquelle ?
DAWSON : Suivez-moi. C'est la grande évasion.
(Ils emboîtent le pas à Dawson.)
17 - INT. SALLE D'AUDIOVISUEL - JOUR
Mme Tringle est toujours devant la télévision. Plongée dans son soap-opera, elle ne
remarque pas, derrière elle, les cinq élèves qui, à pas de loup, s'échappent de la
bibliothèque.
18 - INT. COULOIR - JOUR
ABBY : On va forcément se faire prendre.
JEN : Il y a peu de chances. Mme Tringle est en train de regarder " Des jours et des vies ". Ce qui me fait dire qu'elle a probablement enregistré tous les épisodes de la semaine et que nous avons au minimum une heure et demie de liberté devant nous.
JOEY : Euh... Qu'est-ce que vous comptez faire au juste ?
JEN : Moi, je vous propose un nouveau jeu. Et cette fois, c'est l'amusement garanti pour toute la famille. Ca s'appelle " Où sont mes fesses ? ".
ABBY : " Où sont mes fesses " ?!
19 - INT. LOCAL DE PHOTOCOPIE - JOUR
Les cinq sont autour d'une photocopieuse, en train de flasher le postérieur de Pacey,
assis sur la vitre de l'appareil, pantalon baissé. Ils ont l'air de trouver ça très amusant.
PACEY : C'est très agréable.
JEN : Ca suffit, Pacey. Remonte ton pantalon maintenant. Allez, venez, on va jouer à " Où sont mes fesses ".
(Jen étale sur une table un tas de photocopies reproduisant les fesses de chacun
d'entre eux.)
ABBY : Elles se ressemblent toutes.
JEN : Non, en regardant bien, y a des différences très subtiles.
ABBY : Oh ! Celles-ci sont mignonnes et petites. Ce sont les miennes.
JEN : Et ça, c'est le derrière de Pacey.
DAWSON : Qu'est-ce que tu en sais ?
JEN : Ca se voit.
PACEY : Quoi, elle l'a reconnu, c'est tout.
DAWSON : Ah, ne m'énerve pas.
PACEY : C'est pas un secret ! Toutes les filles sont dingues de lui ! Mon derrière, c'est pire qu'un aimant : elles peuvent pas s'empêcher de le regarder.
(Il se retourne et se tient les fesses à pleines mains. Les filles sont hilares.)
DAWSON : Arrête, tu me fais de la peine.
PACEY : T'es jaloux.
(Les deux garçons sont désormais face à face.)
DAWSON : Jaloux de toi ? Ah ! Ca fait partie de ta mégalomanie.
PACEY : Mais non, c'est évident. C'est pour ça que tu m'as cassé le nez avec un ballon ! C'est pour cette raison que t'as agi comme un pourri !
JEN : Pacey... Pacey...
DAWSON : Moi, je me comporte comme un pourri ?!
JEN : Ne réponds pas, Dawson.
PACEY : Tu es jaloux ! Tu es jaloux de moi parce que je suis plus musclé et que ma vie sexuelle est plus remplie que la tienne, mon vieux.
DAWSON : Ah oui, j'oubliais : tu es un vrai Don Juan.
PACEY : En tout cas, moi, j'étais pas surnommé Ran Tan Plan.
(Abby étouffe un rire.)
DAWSON : La triste vérité, Pacey, c'est que tu es un gros nul. Tu es un bon à rien...
JEN : Stop...
DAWSON : Tu es un bon à rien...
JEN : Arrête...
DAWSON : ...Un raté, la risée de tout le lycée.
JEN : Ca suffit. Du calme.
ABBY : Aimons-nous les uns les autres.
PACEY : J'aurais jamais cru que ça te rendrait malade de perdre contre moi.
DAWSON : J'estime que je n'ai pas perdu.
PACEY : On refait une partie ?
DAWSON : Oh oui, quand tu veux et où tu veux.
20 - INT. GYMNASE - JOUR
Dawson est en train de se déshabiller pour une partie de basket.
Derrière lui, en retrait, Pacey est déjà en tenue, un ballon à la main.
JEN : Pourquoi tu y vas ?
DAWSON : J'aime pas qu'on se paie ma tête, voilà. Il a fait l'amour une fois et il se prend pour Leonardo Di Caprio.
JEN : Ah ! Alors c'est ça, le vrai problème.
DAWSON : C'est tout de même humiliant. C'est moi qui ai une petite amie et il veut me donner des leçons.
PACEY : Eh ! Qu'est-ce qui se passe ? T'as la trouille ou quoi ?
JEN : Non, Dawson, n'entre pas dans son jeu. Laisse-le.
(Dawson rejoint Pacey sur le terrain. Jen se dirige vers Joey et Abby, assises sur les
gradins.)
JOEY : Ca va être intéressant.
PACEY : A nous deux, Ran Tan Plan. L'instant de vérité.
DAWSON : Si je gagne, tu me dis pourqoui t'es en retenue.
PACEY : Moi ? Perdre à ce jeu-là ? Vas-y, joue. Et ne rêve pas. Allez. Vas-y, vas-y ! Allez !
(Les deux garçons commencent à jouer furieusement. Aucun n'arrive à marquer un
panier.)
ABBY : (fort) Pacey, t'es censé mettre la balle dans le panier. Mon chien joue au basket-ball mieux que vous.
JEN : Ils sont ridicules. Je... Je sais pas pourquoi les garçons ont besoin de se battre, de se défier.
ABBY : (ironique) C'est vrai. Alors qu'entre filles, y a jamais de compétition. Dawson, le panier est un peu plus haut.
JOEY : Jen, tu devrais aller encourager ton homme, tu crois pas ?
JEN : D'accord. D'accord, Joey, je tenais à te le dire, j'abandonne. J'ai tout fait pour que tu m'acceptes, mais je crois que c'est perdu d'avance.
JOEY : (gênée) Qu'est-ce que tu veux dire ? Je t'aime bien.
JEN : Oh, je t'en prie, je sais ce que tu penses. J'entends toutes tes petites remarques. J'ai beau chercher ce que tu peux me reprocher, je vois rien. Je voulais être ton amie.
ABBY : Vous ne serez jamais amies tant que vous vous battrez pour le même garçon.
(Joey fait mine de ne pas comprendre.)
ABBY : Joey, c'est évident. Tu es amoureuse de Dawson.
JOEY : T'es folle !
ABBY : Non, je sais ce que je dis. Votre baiser aurait mis le feu à
l'Océan Atlantique. C'était un baiser intense !
(Jen comprend tout à coup. Elle échange avec Joey un regard qui en dit long.)
ABBY : Vous devez avoir des choses à vous dire. Je m'éclipse, j'ai
soif.
(Abby s'éloigne. De leur côté, les garçons s'escriment toujours, en vain.)
DAWSON : Tu vas perdre !
PACEY : Vas-y.
DAWSON : Je suis plus fort que toi !
(Il échoue à se dégager du marquage de Pacey.)
PACEY : La preuve !
(Les deux garçons se roulent par terre pour le contrôle du ballon.)
JEN : Joey, je suis sûre que ce n'est pas si évident...
JOEY : J'ai pas du tout envie d'en parler. Pas avec toi.
JEN : Ca ne fait rien. Je comprends. Tant pis.
JOEY : Pourquoi il faut que tu sois comme ça ?
JEN : Que je sois comment ?
JOEY : Si gentille ! Ce serait tellement plus facile si... si tu étais
méchante, vache, égoïste.
JEN : Excuse-moi. Si tu crois que ça peut te rendre service, je vais essayer de faire un effort.
(Abby est dans un coin du gymnase, en train de boire à une fontaine à eau. En se
redressant, elle jette machinalement un coup d'oeil à la pendule. Son sang ne fait
qu'un tour. Elle se précipite vers les quatre autres.)
ABBY : Eh ! Les gars ! Vite, il faut retourner en bibliothèque tout de suite !
(Pacey s'arrête de jouer.)
PACEY : Quoi ?! Non, pas question !
(Mais Dawson continue sur sa lancée, s'empare du ballon...)
DAWSON : Ouais !
PACEY : Non !
(...Et il marque un panier !)
DAWSON : Youhou !!!!!
PACEY : T'a triché, je t'ai vu !
DAWSON : J'ai marqué !
ABBY : Il est trois heures moins le quart ! Si on retourne pas en bibliothèque dans deux minutes, on est fichus !
(Jen Joey, Abby et Dawson se ruent vers le couloir.)
PACEY : Eh ! Les filles ! Par ici, c'et plus court !
(Et il s'engouffre dans les vestiaires, suivi de Dawson...)
DAWSON : Venez ! Venez !
(... puis des trois filles.)
21 - INT. DIVERS COULOIRS DU LYCEE - JOUR
Les cinq acolytes courent comme des dératés dans les couloirs. Soudain, à proximité de la bibliothèque, ils s'arrêtent net.
Devant eux, se tient Mme Tringle, les bras croisés.
PACEY : Oh ! Mme Tringle ! Ca gaze ?
22 - INT. BIBLIOTHEQUE - JOUR
MME TRINGLE : Si vous ne voulez pas être en retenue le week-end prochain, j'attends une excellente excuse.
ABBY : Il y en a une : nous avions faim, Mme Tringle. Vous n'avez pas le droit de nous garder ici sans nourriture. Et je sais de quoi je parle : je suis membre d'Amnesty International.
MME TRINGLE : Pourquoi êtes-vous allés au gymnase ? Pour manger un ballon ?
ABBY : Non, non ! On était dans un état second ! On ne savait plus ce qu'on faisait !
MME TRINGLE : Je vous préviens, Abby, si vous dites encore un mot...
(Mme Tringle se retourne et fait quelques pas dans la bibliothèque.)
ABBY : Mme Tring...
(Pacey applique sa main sur la bouche d'Abby pour la faire taire.
Mme Tringle revient vers les cinq élèves en tenant un casier de cartes d'emprunt des
livres.)
MME TRINGLE : Ces cartes ont besoin d'être triées.
(Et elle renverse le casier, faisant choir sur le sol plusieurs centaines de fiches
cartonnées. Puis, avec son pied, elle achève de les mélanger.
Mine déconfite des cinq élèves.)
MME TRINGLE : Vous passerez le reste de l'après-midi à ramasser et ranger ces cartes par ordre alphabétique. Vous les mettrez ensuite dans ce tiroir. Si toutes les cartes ne sont pas rangées à 17 heures, vous reviendrez passer la journée ici, avec moi, samedi prochain. Si vous avez pigé, c'est cool.
(Mme Tringle sort de la bibliothèque. Joey, Jen, Pacey et Dawson commencent à ramasser les cartes. Abby reste assise à l'écart.)
DAWSON : Abby, tu nous aides pas ?
(Elle montre ses mains.)
ABBY : Oh, désolée, je ne peux pas. J'ai un problème de rhumatisme.
(Une heure s'écoule. Les quatre élèves finissent de ranger les fiches dans le tiroir. Pacey donne à Dawson un paquet de fiches classées qu'il range dans le fond du tiroir.)
DAWSON : C'est le dernier paquet ?
JEN : Si Dieu existe, je le remercie du fond du coeur.
(Mme Tringle réapparaît.)
MME TRINGLE : Voyons. Toutes les cartes sont en place ?
(Abby se lève d'un bond, saisit le tiroir de fiches et l'apporte à la bibliothécaire.)
ABBY : Oh oui. Nous venons juste de terminer.
(Mme Tringle s'empare du tiroir et jette un coup d'oeil au classement des fiches.)
MME TRINGLE : Il est 16 heures 30. Vous allez bientôt pouvoir partir.
ABBY : Mme Tringle, oh, vous avez de si beaux yeux ! Vous devriez porter des lentilles.
MME TRINGLE : Abby, vous n'avez pas besoin de me flatter, vous avez effectué votre punition.
(Elle s'éloigne et remet le tiroir dans le meuble de rangement.)
MME TRINGLE : Heureusement vous avez appris quelque chose : les retards et les absences répétés ne sont pas tolérés à Capeside.
(Mme Tringle sort de la bibliothèque.)
DAWSON : Retards et absences ?
JOEY : Et la drogue dans tout ça ?
JEN : Et les orgies dans les toilettes des garçons ?
(Pacey s'approche d'Abby.)
PACEY : Je le savais depuis le début. Quand on a une réputation comme la tienne, c'est pas pour rien. T'es une menteuse !
ABBY : Et il croit me connaître.
PACEY : Tu veux que je te dise ? Tu n'es qu'une petite sainte-nitouche qui s'ennuie tellement qu'elle s'invente des histoires.
ABBY : (ironique) Oh, non ! Pacey a découvert qui je suis ! Je ne pourrai plus me montrer en public ! Quelle horreur ! C'est atroce ! Je voulais simplement mettre du piquant dans la journée. La vraie question est : pourquoi toi, tu es en retenue.
DAWSON : C'est vrai. Si tu perdais, tu devais nous dire comment tu avais récolté ces heures de colle.
PACEY : Pfff, c'était pas sérieux... C'était du vent.
DAWSON : C'est le jeu.
JEN & JOEY : Allez Pacey. Dis-le.
PACEY : C'est pas la peine. Je ne dirais rien. Laissez tomber.
DAWSON : Ca ne sert à rien d'insister. Depuis quand Pacey dit la vérité ?
PACEY : (énervé) Qu'est-ce que tu insinues encore ?! J'en ai plus qu'assez de tes remarques !
DAWSON : J'aimerais pouvoir te faire encore confiance.
PACEY : Tu n'as plus confiance ? Tu as peur de quoi ? Que je te pique ta copine ?
DAWSON : Je ne me fais pas d'illusions. Il n'y a que le sexe qui t'intéresse.
PACEY : Tu te rends compte de ce que tu dis ?! C'est ce que tu penses de moi ?
DAWSON : Qu'est-ce que tu veux que j'en penses franchement ?
(Dawson désigne Jen.)
DAWSON : Tu l'as embrassée devant moi.
JEN : C'était un gage.
PACEY : Merci.
DAWSON : Tu étais ravi.
JEN : Pas moi ! (à Pacey) Excuse-moi.
PACEY : C'est rien.
DAWSON : Et l'histoire de Ran Tan Plan ?
PACEY : Oooh, mais y a de quoi devenir dingue, Dawson ! Avec toi, tout prend des proportions pas possibles !
DAWSON : Peut-être. Mais toi, tu es borné ! Tu ne comprends rien ! Ces trois syllabes, "Ran Tan Plan", je les déteste plus que tout. C'est comme si mes problèmes existentiels étaient concentrés
dans ce surnom. En le prononçant, tu me détruis. Tu révèles au monde entier que je ne suis qu'une mauviette... sans aucune expérience sexuelle. (Un temps) Je n'ai pas d'expérience, c'est vrai, je ne suis pas un tombeur comme toi,j'en suis conscient.
PACEY : Mais moi non plus, qu'est-ce que tu crois ? Tu ne penses pas que je suis un tombeur, arrête. (Un temps) Tu veux que je te dises pourquoi je suis ici ?
DAWSON : Oui.
PACEY : Vous devez tous me jurer que ce que je vais dire ne sortira pas de cette pièce.
JEN : On te le jure.
JOEY : Oui.
ABBY :Je le jure.
(Mais Abby croise les doigts en cachant sa main derrière un pilier de la bibliothèque.)
PACEY :Bon. Alors, hier... Après l'incident du ballon de basket avec lequel tu m'as cassé le nez... Les pop-pom girls ont été... très gentilles avec moi. Elles m'ont pris dans leurs bras, elles m'ont cajolé. Et ça m'a excité.
JOEY : Oh non.
PACEY : C'était incontrôlable. Je... j'ai été obligé de me retirer dans les toilettes pour me soulager carrément.
ABBY : Sans blague ?!
PACEY : Oui. Et... le prof de gym est entré. Il voulait des nouvelles de mon nez.
ABBY : Et il a vu plus que ton nez, c'est ça ?
PACEY : Je vais pas vous faire un dessin, vous avez compris.
ABBY : C'est l'histoire la plus honteuse que j'ai jamais entendue.
PACEY : Merci... (à Dawson) Bon Alors évite de m'envoyer des ballons en pleine figure à l'avenir. Je viens de te prouver que je ne suis pas Don Juan. Je vais pas te voler ta copine. Et puis, estime-toi heureux d'avoir une copine, parce que moi, je n'ai plus rien.
ABBY : Il te reste ton poignet.
DAWSON : Je voulais te faire payer mes frustrations, excuse-moi. Je cherchais désespérément à comprendre pourquoi...
JEN : Quoi ? Comprendre quoi ?
(Jen s'approche de Dawson.)
DAWSON : Pourquoi tu ne veux pas de moi.
JEN : Mais... Dawson, je t'aime beaucoup. De tout mon coeur.
DAWSON : Je sais que tu m'aimes bien mais ça ne me suffit plus. Je veux que tu ais envie de moi.
JEN : Tu es un cadeau du ciel. Je dis ça et je sais même pas si jecrois en Dieu. J'ai pas été accueillie dans ce lycée comme je l'aurais souhaité. Je sais pas... J'ai l'impression qu'on me
déteste. J'ignore pourquoi. Peut-être parce que je viens de New-York, ou parce que je suis différente. J'ai parfois le sentiment que... que ma vie entière est comme une immense journée de retenue interminable. Et puis c'est là que je pense à toi. A la chance que j'ai d'avoir rencontré un garçon si romantique, si attentionné. Un garçon que j'adore, qui me fait craquer, et dont j'ai envie. C'est grâce à toi, Dawson, que je surmonte les difficultés. Quant au fait que tu n'ais pas d'expérience sur le plan sexuel, ça ne me dérange pas du tout.
DAWSON : Je sais que tu veux aller lentement. Et moi aussi. Je... Je ne veux surtout pas te presser. Seulement, je suis un être humain. Et... je mentirais si je te disais que je n'ai pas envie de faire l'amour avec toi.
(Attablée derrière eux, Joey est au bord des larmes.)
DAWSON : Ca me traverse l'esprit au moins cent fois par jour.
JEN : Seulement cent fois ? C'est pas beaucoup.
DAWSON : Pacey, je te demande pardon. Pardon pour ton nez, je m'en veux vraiment.
PACEY : Excuse-moi de t'avoir appelé Ran Tan Plan. Mais venant de moi, rien de surprenant, je suis maladroit, je suis un gaffeur.
DAWSON : Non, tu n'es pas un gaffeur.
PACEY : Si, j'en rate pas une. Tout le monde le sait. Peu importe. Tu restes mon meilleur ami. Et je ne veux pas gâcher ça.
JOEY : Pourquoi est-ce que tout le monde est obsédé par le sexe ? Même toi maintenant, Dawson. Rassure-toi, tu n'es pas le moins expérimenté à ce niveau-là. T'as une amie qui vas probablement mourir vierge.
DAWSON : Joey, ça va venir, t'inquiète pas.
JOEY : Mais quand ?!! Quand j'aurai complètement disjonctée, que je coucherai avec les garçons qui ont une voiture de sport ou de gros biceps ?!
DAWSON : Non, quand tu rencontreras la bonne personne.
(Gênée, Joey hésite avant de répondre.)
JOEY : Je l'ai rencontré.
DAWSON : Joey...
(Dawson s'assied à côté d'elle. Joey a des sanglots dans la voix.)
JOEY : Excuse-moi, je... je sais pas ce qui m'arrive. J'éprouve des choses... des sentiments bizarres. Je sais pas comment dire ça, je... j'en suis incapable. On se connaît depuis longtemps. Tu sais absolument tout de moi, et pourtant je suis incapable de te dire ça. Je peux pas...
(Elle pleure. Jen paraît embarrassée.)
JOEY : Alors je me sens terriblement seule...
DAWSON : Tu n'es pas seule.
JOEY : Si...
DAWSON : Je suis là pour toi.
JOEY : Non...
DAWSON : J'étais là quand tu avais cinq ans. Je serai toujours là pour toi. Rien de ce que tu diras n'y changera quoi que ce soit. Peut-être que... si tu parlais de ces choses, si tu osais les dire, tu en souffrirais moins. Tu te sentirais libérée.
JOEY : J'peux pas. J'peux pas... Si j'en parlais, je le regretterais
certainement. Ca changerait énormément de choses, j'peux pas... J'peux pas...
(Elle fond en larmes, la tête enfouie dans les mains.
Mme Tringle arrive sur ces entrefaîtes.)
MME TRINGLE : Et bien, jeunes gens, félicitations, vous pouvez partir. Les huit heures sont passées.
(Assis autour de la table, Joey sanglote, Pacey soupire et Dawson se cache la tête dans ses bras.)
Un grand merci à Daneel pour ce script !