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Dernier Noël à Capeside

Le camion venait d’entrer dans la zone réservée, derrière l’hôpital. Les pompiers sortirent aussitôt le brancard et le conduisirent aux Urgences.
Un interne vint à leur encontre et écouta : « Jeune femme, 18 ans environ, cyanosée, pouls faible, constantes basses, on a réussi à la réanimer sur les lieux mais toujours inconsciente. »
Ils entrèrent dans une salle et placèrent le corps sur la table centrale. Une fois recouverte d’une couverture chauffante, les médecins s’attelèrent aux examens d’usage : prise de sang, gaz, nfs, chimi, créatinine, recherche de toxiques…
Il fallait maintenant attendre qu’elle se réveille.
Toute la bande n’avait pas tardé à rejoindre la jeune femme dans cet hôpital. Mais, étant entre les mains des médecins, il n’était pas encore possible de la voir. Dans la salle d’attente, entourés de malades et accompagnateurs en tous genres, ils tournaient en rond.
Lorsque après plus de trois interminables heures on vint les prévenir que leur amie était enfin réveillée, ils se pressèrent d’aller à sa rencontre.
316, 317….ah 318 ! Ils y étaient.
Ne sachant pas trop comment ils allaient la retrouver, ils pénétrèrent doucement dans la chambre. Elle était là, un tuyau reliant son bras à une poche en plastique suspendue.
La mine déconfite, ils se placèrent machinalement autour du lit.
Sans ouvrir les yeux, mais un léger sourire sue les lèvres, la patiente articula : Je vous avais bien dit que le lac n’était pas complètement gelé !
Les quatre autres hésitèrent quelques secondes. Devaient-ils rire ou lui en vouloir de cette stupide blague ?
Elle ouvrit les yeux.
Finalement soulagés qu’elle soit en vie et, visiblement, en bonne santé, ils soupirèrent et sourire enfin.
Jack cependant, devint soudain furieux : Qu’est-ce qu’il t’as pris d’aller marcher là-dessus ?
Jen, sourit : Il fallait bien que je vous prouve que je ne dis pas que des idioties ! Alors j’ai fait une petite démonstration. J’y suis allée en éclaireur…
Jack, toujours en colère : Et à quel prix !!!
Jen, dédramatisant : Je suis en vie Jack…
Pacey rit. Il reconnaissait bien là son amie. Jen était aussi timbrée que lui.
Joey à l’intention de ce dernier : Et ça te fait rire toi !?!? Qu’est-ce que tu avais besoin de lancer cette idée ?? Tu as vu ce qui est arrivé ?
Pacey leva les yeux au ciel. Elle ne le laisserait donc jamais en paix !
Pacey : C’est toi qu’on aurait dû envoyer tester la glace. Ca nous aurait fait des vacances !
Joey le regarda, pleine de mépris : Ca t’amuse, hein !
Discrètement, Jen appuya sur l’interrupteur qu’elle tenait près d’elle, sur le lit. Celui qui servait à appeler les infirmières en cas de besoin.

Joey à Pacey : Le jour où tu arrêteras de jouer aux idiots, c’est à nous que ça fera des vacances !
Pacey : Joey, je t’en prie, trouve-toi vite un copain pour que tu nous lâches la grappe avec tes leçons de moral à la noix ! Enfin si tant est que ce soit possible…
Une aide-soignante pénétra à cet instant-même dans la chambre, répondant ainsi à l’appel de Jen.
Jen, pointant Joey et Pacey du doigt, l’air plaintive : Vous pourriez faire sortir ces deux-là ? Ils parlent trop fort et sont fatigants…
Les deux concernés rivèrent leur regard sur leur amie commune, estomaqués.
Joey : C’est comme ça que tu nous remercies de nous inquiéter pour toi ?
Pacey, une fois la surprise passée, rigola de bon cœur. Jen n’arrêtait donc jamais !
Jen haussa les épaules, l’air de dire « C’est comme ça !»
L’infirmière invita donc les deux énergumènes à sortir de la pièce, ce qu’ils se résolurent à faire.
Le reste de la troupe les regarda en souriant. Et lorsque la porte se referma derrière eux, la malade soupira de soulagement : Pour une fois qu’on peut les arrêter !

Joey à Pacey, dans le couloir : C’est encore de ta faute !
Pacey s’arrêta de marcher et regarda la jeune fille continuer droit devant elle : Mais tu ne doutes de rien toi !!!
Joey ne prit pas la peine de répondre. Agacé, Pacey la regardait s’éloigner. Puis il reprit finalement sa marche en fourrant ses mains dans les poches : Ce que tu peux être butée !
Joey, quelques mètres devant lui, toujours en marchant : Si tu n’avais pas parlé si fort.
Pacey, derrière : C’est toi qui hurles sitôt que tu t’adresses à moi.
Joey s’arrêta net et se retourna.
Pointant son doigt sur sa poitrine : Moi ???
Pacey : Tiens, tu vois tu recommences.
Joey chercha quelque chose à rétorquer mais ne trouva rien. Elle ferma alors la bouche, serra les dents et refit demi-tour afin de retourner s’asseoir dans la salle d’attente.
Pacey la suivit sans rien dire. Puis quand il la vit s’installer sur un siège, demanda : Qu’est-ce que tu fais ?
Joey feuilletant maintenant avec négligence la revue qu’elle venait d’attraper : J’attends les autres !
Pacey s’assit à côté d’elle et lança en posant ses fesses sur le plastique du siège : Même pas eu le temps de refroidir !
Joey releva les yeux vers lui en fronçant les sourcils puis secoua la tête et repris sa lecture.
Pacey n’ajouta mot et attendit lui aussi.

Jack : Tu sais que tu es épuisante ?
La remarque fit sourire Jen.
Jack continua : Qu’est-ce que ce sera la semaine prochaine ? Un rodéo en voiture de course dans les rues de Capeside ? Un saut en parachute les yeux bandés?
Jen, jouant volontairement avec les nerfs du jeune homme : Jack, je suis en convalescence mais dès que je le sais, je te le fais savoir. Promis !
Elle ajouta à ses propos un clin d’œil, ce qui termina de l’exaspérer.
Dawson sourit volontiers et alla serrer son amie dans ses bras : Je suis content que tu ailles bien. Tu nous as fait une belle frayeur.
Jack : Quoi, c’est tout ce que vous trouvez tous à lui dire ??? Mais félicitez la donc pendant que vous y êtes ! Et pourquoi pas lui dire de faire mieux la prochaine fois aussi ?!?!?
Jen le regarda s’énerve tout seul, ce léger sourire sur le visage qui ne l’avait pas quittée, attendit que le nuage passe.
Dawson sortit à son tour.
Jen : c’est bon ? Tu as fini ton cinéma ?
Jack s’arrêta et alla s’asseoir sur le rebord du lit.
Et plongeant ses yeux dans ceux de Jen, il dit ému : Ne refais plus jamais ça.
Jen, presque moqueuse : Tu voudrais pas pleurer un coup pour rendre la situation encore plus pathétique ?
Jack explosa de rire et lui lança une tape sur le bras.
Jen, un peu plus sérieuse : Ecoute, c’est pas dramatique. La glace a craqué mais c’est pas comme si je l’avais fait seule. Vous étiez là. Je n’y serais pas allée sinon.
Jack, effaré puis sec : Et heureusement ! Si j’apprends que tu tentes de faire un truc de ce genre seule, c’est moi qui m’occupe personnellement de ton cas. Je te promets que je te ferais passer l’envie de te suicider !
Jen, rigolant : Tout de suite les grands mots.
Jack se releva, l’embrassa sur le front et se dirigea vers la sortie : Il faut que j’y aille. Je repasserai après les cours. Tu devrais pouvoir rentrer…

Dawson avait rejoint les deux fauteurs de trouble. Et s’était assis avec eux. Pacey n’avait pas décroché un mot. Trop occupé qu’il était à regarder les filles de l’équipe de basket qui avait accompagnées une de leur collègue qui s’était fait une entorse.
Dawson rigolait de l’attitude de son meilleur ami qui ne perdait jamais une occasion de jouer les casanova. Joey avait levé les yeux au ciel à maintes reprises en voyant Pacey se pavaner sur son siège.
Ils furent interrompus par Jack, pour la plus grande déception du dom Juan.
Jack, faisant tourner ses clés de voiture entre ses doigts : Allez, on y va.
Joey et Dawson se levèrent d’un bond, non contents de quitter les lieux. Pour Pacey, l’action fut plus difficile mais il dut se résoudre à accélérer le mouvement lorsque Jack vint le chercher par l’épaule.
Pacey : Mais Jack qu’est-ce que tu fais ? Tu es en train de me casser mon coup !
Jack : C’est dans ta tête qu’il est ton coup ! Elles ne t’ont même pas vu…
Joey jubilait en silence. Cependant, Pacey n’eut aucune peine à voir le sourire qu’elle arborait. Le regard noir qu’il lui jeta poussa Joey à ajouter quelque chose.
Joey : C’est dommage tu n’as pas eu le temps de bramer pour séduire tes conquêtes…J’aurai adoré voir ça !
Pacey préféra se taire. Il ne servait à rien de répondre à ses attaques maintenant.
Il quittèrent enfin tous l’hôpital.

Ils ne leur restaient plus qu’une après-midi de cours avant les vacances de Noël. Ils avaient eu le malheur de profiter de leur pose déjeuner, qui était un peu plus longue que d’ordinaire compte tenu du fait qu’un des professeurs étaient absents, pour aller vers ce lac. Comme Jen n’était pas entre la vie et la mort, ils avaient décidé de retourner au lycée pour terminer le semestre.
Pacey, dans la voiture, tenta: Dites, il n’aurait pas été plus important de rester auprès de Jen plutôt que d’aller en cours comme s’il ne s’était rien passé ?
Les trois autres éclatèrent de rire.
Dawson : Tu es trop prévisible Pacey.
Pacey : Non mais elle a quand même failli y passer !
Jack, hilare: Oui tu as raison, elle n’avait pas l’air dans son assiette. Elle manquait franchement d’humour…
Joey : Quand est-ce que tu vas cesser de te chercher des excuses pour ne pas aller en cours ?
Pacey, las : Et toi, est-ce qu’un jour tu vas arriver à arrêter de vouloir contrôler la vie de tout le monde ?
Ils s’étaient visiblement cloués le bec réciproquement car Ni Jack ni Dawson ne les entendirent rouvrir la bouche du trajet.
Ils terminèrent alors tous leur journée de cours et se virent ravis de ne plus y remettre les pieds avant quelques jours.

Le soir-même, Jack retourna comme prévu à l’hôpital pour ramener Jen chez eux. S’il n’avait pas été au courant de ses péripéties, Jack n’aurait pu croire que Jen avait failli terminer en bloc de glace. Heureusement tout de même que Grams était absente…
Jack : Tu l’as échappé belle cette fois-ci. Si Grams venait à le savoir…
Jen lui coupa vivement la parole : Laisse donc Grams là où elle est. Elle a bien assez à faire avec son association. (fronçant alors les sourcils) Et surtout pas question de lui raconter cette mésaventure !!!
Mésaventure ! Jen avait vraiment le don de minimiser les choses quand ça l’arrangeait….
Jack : Ne t’en fais pas. Je ne voudrais pas qu’elle nous fasse une attaque.
Sur ce, il sortit de la maison pour aller chercher le courrier puis retrouva Jen dans la cuisine avec un petit tas de lettres. Il le passa les unes après les autres et finit par s’arrêter sur l’une d’entre elles.
Jack, étonné : Jen, tu ne vas pas me croire mais tu as reçu une lettre.
Jen, tout aussi surprise : Moi ?
Jack rigolant : Ouais, faut croire que ça peut arriver !
Jen attrapa ladite enveloppe et l’inspecta. Le tampon ne lui disait rien qui vaille mais préféra garder ses inquiétudes pour elle. Elle la décacheta et en sortit un bout de papier cartonné. Elle l’observa très furtivement, et, étonnée qu’il n’y ait rien qui l’accompagne, vérifia une deuxième fois dans l’enveloppe.
Jack, voyant Jen s’agiter pour tenter de trouver quelque chose qui apparemment n’existait pas: Qu’est-ce que c’est ?
Jen jeta un nouveau regard au papier, plus attentif cette fois. Et le fixa perplexe lorsqu’elle réalisa ce que c’était : Un billet d’avion…
Jack souleva un sourcil : Un billet d’avion ?? Tu as participé à un jeu ?
Jen lut la destination et comprit aussitôt.
Blasée, elle lâcha alors : Non pas vraiment ! Mais j’ai tiré le gros lot par contre…
Jack récupéra le billet qu’elle venait de lancer sur la table.
Jack effaré : Oh la vache !
La stupeur passée, il reprit : Le message est très clair là. Ils te veulent avec eux pour Noël.
Jen : Non justement, le message est tout sauf très clair ! Il n’y a rien avec ce billet d’avion. Pas un mot, pas un télégramme, même pas un message codé ou de la fumée en langage indien… Simplement une réservation sur un vol direct fait au nom de l’entreprise de mon père. C’est pas un peu gros ça quand même ??
Jack n’avait en effet pas vu la situation sous cet angle et tenta quand même de faire de son mieux : Oui mais tu ne regardes que le mauvais coté de la chose.
Jen très calme, et résolue : Parce qu’il n’y a que ça. Il n’y a définitivement pas de bon côté à ce voyage à New York !
Jack comprit aussitôt qu’il ne servirait à rien d’essayer de la faire changer d’avis. Elle avait d’ores et déjà pris sa décision.
Jen lui sourit : On a dit qu’on passait Noël ensemble, non ?
Jack rit légèrement en pensant à ce qui était prévu : Oui…et ça promet !
Puis il se ressaisit soudainement : Mais pas question de faire des cascades Jen Lindley !
Cette dernière explosa de rire et lança en grimpant les escaliers : Alors ça, ce serait bien le miracle de Noël !!!

Plus tard dans la soirée, Dawson téléphona à la rescapée.
Dawson : J’ai entendu parlé d’une soirée au drive-in pour fêter la fin des cours. Est-ce que ça vous dit de venir ?
Jen, euphorique : On arrive Dawson, on te retrouve chez toi dans 10 minutes !
Jen raccrocha avant même que Dawson n’acquiesce.
Elle partit immédiatement prévenir Jack. Mais ne le trouvant pas dans la première pièce qu’elle visita, elle se résigna à hurler la nouvelle dans la maison à son intention. Il lui fallait se dépêcher de se changer. Elle n’avait pas de temps à perdre en recherches inutiles.
Une fois de plus elle cria en rejoignant sa chambre: Flash Spécial ! Soirée au drive-in en compagnie de la jeunesse dorée de Capeside Beach ! Départ dans dix minutes !
Une minute plus tard, Jack entra avec pertes et fracas dans la chambre de Jen : Bon sang, quand est-ce que tu me demanderas enfin mon avis ??
Jen, le sourire taquin : Mais tu fais comme tu veux Jack. Si tu veux rester à la maison avec ton pyjama et tes petites pantoufles, libre à toi ! Cependant, je pense que tu auras tout le temps de tricoter avec Grand-mère quand elle reviendra ! En tous cas, pour ma part, je serai devant chez Dawson dans exactement 8 minutes.
Jack soupira et claqua la porte derrière lui en sortant. Jen avait toujours le dernier mot. Comment rester chez soi après la description qu’elle venait de faire de lui?
Il descendit illico dans le hall d’entrée et l’attendit. Exactement 7 minutes plus tard, Jen le rejoignait.
Jack, sarcastique : C’est marrant comme quand tu veux tu peux être ponctuelle !
Jen, s’accrochant à son bras sans même lui jeter un regard : Ne me fais pas regretter de t’avoir fait changer d’avis !

Lorsqu’ils arrivèrent devant chez les Leery, ils retrouvèrent Dawson en compagnie de Pacey alors qu’on entendait Joey arriver en barque. Peu de temps après, le bruit des rames dans l’eau s’arrêta et fut remplacé par les pas de Joey sur le bois de l’embarcadère.
Pacey à Dawson, à voix basse, entre ses dents : Tu ne m’avais pas dit qu’elle venait aussi !
Dawson : Tu l’as déjà vue absente à une de nos soirées ??
Pacey pesta seul.
Il passa devant la jeune fille qui les atteignait juste, en lançant : Bon on peut peut-être y aller maintenant ?!?!
Ils montèrent tous les cinq dans la voiture de Dawson et prirent la direction du drive-in.
Jen et Joey s’étaient installées cotes à cotes à l’arrière du véhicule.
Joey : Tu as l’air plutôt bien remise…
Jen toute guillerette : On est en vacances, c’est bientôt les fêtes… Y a pas de quoi se plaindre !
Joey, suspicieuse quant à l’état actuel de son amie: Ils t’ont donné un traitement ?
Jen explosa de rire : Mais je ne suis pas malade bon sang, j’ai juste fait un plongeon dans une eau glacée. Qu’est-ce que tu voudrais qu’il me prescrive ? Une bouillotte mobile ?
Joey rit : Non mais je te trouve un peu …bizarre.
Jen : D’accord, promis j’arrête de rire. Comme ça j’aurai plus l’air « bizarre ».
Puis, plus pour elle-même, elle s’interrogea : Pourquoi quand les gens tirent la gueule ça semble tout de suite plus normal ??

Ils arrivèrent quelques minutes plus tard au lieu de la soirée. A dire vrai, personne ne savait de quel genre de soirée il s’agissait. Dawson avait simplement entendu quelques lycéens en parler et avait trouvé sympa l’idée de se retrouver ensemble avant les vacances.
Jen, impatiente : Ils vont passer un film ?
Dawson, vague : Je ne sais pas…
Pacey, assis à l’arrière à coté de Jen, apparemment un peu inquiet : Ya pas foule ! T’es sûr que c’était aujourd’hui ?
Dawson, regardant rapidement autour d’eux : Je crois…
Joey : T’as pas l’air de savoir grand chose Dawson.
Jen, faisant signe à Pacey de sortir de la voiture pour qu’elle puisse faire de même : Bon, je vais aller voir si quelqu’un a des infos…
Pacey s’exécuta et laissa passer la jeune fille. Puis il remonta dans la voiture.
Tous quatre patientèrent en silence. Dawson tapotait sur le volant avec ses doigts, Joey, la tête posée sur sa main, fixait la buée que son souffle provoquait sur la vitre de la porte, et Jack remodelait sans cesse une de ses mèches de cheveux.
Quant à Pacey, il s’amusait avec le système de verrouillage de la porte.
Joey, au bout d’un moment, ne put se retenir plus longtemps. Elle se tourna vivement vers Pacey et lui lança : Bon t’as fini avec ce taquet ? Tu as vu qu’il se baissait et se relevait, tu es content. Ca suffit maintenant !
Tout comme Pacey, Dawson et Jack s’arrêtèrent net.
L’accusé tourna lentement la tête vers Joey en fronçant les sourcils, ne comprenant visiblement pas ce qu’elle lui reprochait : Est-ce que je l’ai rêvé ou Dawson tape sur son volant depuis plus de 10 minutes ? Non parce que tu vois j’aimerais comprendre ! Si j’avais des hallucinations, je pourrais enfin comprendre pourquoi c’est toujours à moi que tu t’en prends.
Jack, à l’avant, laissa lourdement retomber sa tête contre l’appuie-tête en levant les yeux au ciel : Et c’est reparti !
Dawson alluma alors la radio en espérant que ça les ferait taire.
Joey lança un regard méprisant à son interlocuteur, ouvrit sa portière et partit s’en rien ajouter.
Pacey soupira : Elle est infernale !
Jack, plein de sous-entendus : On se demande pourquoi…
Pacey : Eh ho ça va. J’avais rien demandé moi !
Jack, las : Je ne veux pas savoir qui des deux a commencé. Ce que je sais, c’est que ça fait des années que ça dure et c’est fatigant !
Pacey, croisant les bras : Faudra t’y faire !

Joey partit à la recherche de Jen. Elle ne devait pas être difficile à retrouver vu le peu de voitures qui se trouvait devant l’écran géant. Elle se faufila entre les véhicules mais ne vit aucune Jennifer. Elle se retourna et regarda ce qui se trouvait autour. La salle de projection se trouvait en haut de la petite tour. Elle était sans doute partie voir le projectionniste pour savoir ce qu’il allait passer. Elle boutonna son manteau et enfouit ses mains dans ses poches. Elle avait malheureusement laissé ses gants dans la voiture. Elle entreprit alors de rejoindre le petit escalier qui montait à la cabine. Lorsqu’elle arriva en bas de l’escalier, elle appela : Jen ?
Elle attendit quelques secondes, puis entendit la porte s’ouvrir tout en haut. Le visage de son amie apparut au-dessus de la rambarde.
Joey : Tu as eu des infos ?
Jen rit : Oui ! Mais pas des bonnes. Attends, j’arrive.
Elle rentra à nouveau dans la cabine pour saluer le vieil employé du drive-in puis ressortit presque immédiatement.
En attendant que Jen la rejoigne en bas des escaliers, Joey soufflait dans ses mains pour se réchauffer. Le froid était vif, il commençait à geler.
Lorsque Jen arriva aux dernières marches de l’escalier en ferraille, elle valdingua et descendit sur les fesses celles qui lui restaient à franchir.
Un gigantesque « Aïe ! » stupéfia Joey et la paralysa. Jen se releva alors péniblement en se frottant les fesses.
Joey qui réalisa enfin qu’elle avait pu se faire mal : Ca va, tu n’as rien ?
Jen se mit à rire aux éclats et entraîna Joey dans son fou-rire. Et tout en riant, elles retournèrent à la voiture. Lorsqu’elles pénétrèrent dedans, les trois garçons les regardèrent méfiants.
Pacey : On peut savoir ce qu’il se passe ?
La question fit redoubler d’intensité le rire des deux jeunes filles.
Ils comprirent qu’il ne servirait à rien de tenter de comprendre quoique ce soit, ça ne ferait qu’augmenter leurs éclats.
Au bout d’un moment, elles réussirent enfin à se calmer.
Et Dawson préféra immédiatement changer de sujet : Vous avez trouvé quelque chose ?
Jen se mit alors encore une fois à rire. Puis tentant de se contrôler : C’est bon je me calme (elle souffla par la bouche pour se concentrer)… Il n’y a aucune soirée de prévu..(recommençant à rire par à-coups) mais si vous voulez… il passe Rox et Roucky ce soir…
Tous éclatèrent d’un même rire sauf Dawson qui ne comprenait pas comment il avait pu se tromper.
Jack, hilare posant sa main sur l’épaule du conducteur : T’en fais pas va, ça arrive à tout le monde…
Dawson esquissa un sourire en secouant la tête, mit le contact et fit repartir la voiture en direction de chez eux.

Une fois arrivés devant chez Dawson, tous descendirent.
Pacey, riant, moqueur : Elle était géniale cette soirée Dawson, très originale ! Merci vieux !
Jen : Si vous voulez qu’on la termine ensemble, la maison est libre, Grams n’est pas là ce soir.
Dawson, souriant à moitié : Je ne dis rien, si je venais à accepter j’ai peur que ça vire au cauchemar…
Jen le prenant par le cou pour l’entraîner vers la maison: Oh allez Dawson arrête de t’en faire pour ça…(puis taquine) On sait juste que dorénavant il ne faudra pas te demander d’organiser quoique ce soit !
Il se relâcha alors un peu et rigola avec elle.

Ils s’installèrent finalement dans le salon et discutèrent un bon moment.
Au bout de quelques temps, Dawson se décida enfin et se lança. Il n’avait pas beaucoup parlé. Et c’était le moment.
Dawson, sérieux : J’ai quelque chose à vous annoncer.
Son annonce eut pour effet de couper net la conversation des quatre autres. Ils le regardèrent un peu inquiets. Sans doute se rendirent-ils alors compte qu’il n’avait pas été très loquace jusque là.
Dawson : Voilà. J’ai reçu une lettre à midi. (Un large sourire fendit enfin son visage) Je suis sur liste d’attente pour entrer à l’USC !!
Face à l’annonce de leur ami, ils le regardèrent tous en fronçant les sourcils.
Pacey se risqua alors : Et… c’est une bonne nouvelle ça ?
Dawson, surexcité : Evidemment oui !
Jen, se grattant la tête : Pourquoi quand moi je suis sur liste d’attente ça ne me semble pas très bon ??
Dawson, déçu de leur réaction : Mais enfin, c’est l’USC !!! Si je suis sur liste d’attente ça veut dire que j’ai une chance, même toute petite, de pouvoir y entrer…
Jack sourit enfin et se leva pour le serrer dans ses bras : On te fait marcher Dawson. Félicitations !
Dawson se leva à son tour et soupira de soulagement lorsque Jack lui donna une tape amicale dans le dos.
Jen, Joey et Pacey firent ensuite de même.
Mais lorsque Joey félicita son meilleur ami, Pacey glissa subtilement à Jen, l’air perdu : C’est vraiment une bonne nouvelle ?
Jen, sans réponse, haussa les épaules.

Ils se quittèrent finalement quelques heures plus tard.
Jen sur le perron : A demain alors ! Et n’oubliez pas que vous avez chacun quelque chose à préparer !!!
Jack la regarda alors que leurs amis s’éloignaient.
Jen, qui sentit son regard, l’interrogea : Quoi ?
Jack : Est-ce que tu te rends compte à quel point Grand-mère a déteint sur toi ??
Jen le fusilla du regard, le frappa à l’épaule, retourna à l’intérieur et fit claquer la porte au nez du jeune homme. Jack rigola et entra ensuite derrière elle.
Jen qui grimpait alors les escaliers, avait soudainement retrouvé son sourire : J’ai décidé de prendre du recul face à mes nouvelles manies…Du coup, c’est toi qui rangera le salon.
Elle accentua encore un peu son sourire puis prit la direction de sa chambre, le laissant ainsi en bas des marches.
Jack serra les dents en silence et pesta contre lui-même. Qu’avait-il eu besoin de lui faire cette remarque ???
Il finit tout de même par s’exécuter.

Le lendemain matin, comme prévu, Grams arriva tôt chez elle. Ce séjour passé à Boston pour aider à préparer la soirée de Noël organisée pour les démunis par l’association à laquelle elle adhérait depuis des lustres l’avait épuisée. Il était environ 8h et, bien évidemment, personne n’était levé. Elle fit un petit tour de la maison et constata avec surprise que tout était en place. Elle n’était pas habituée à ça. Elle se rendit alors dans la cuisine et prépara le petit déjeuner. Il faudrait également qu’elle s’attèle à la préparation du repas du soir… La journée promettait déjà d’être longue.
Quelques heures plus tard, Jen daigna enfin se lever. Lorsqu’elle sentit l’odeur du café, elle comprit immédiatement que ce n’était pas Jack qui était à la cuisine. Celui que préparait son ami, n’avait jamais aucune odeur, ni aucun goût d’ailleurs…
Elle pénétra dans la cuisine, le sourire jusqu’aux oreilles : Grand-mère !
Grams, en souriant également : Jennifer ! C’est à cette heure-ci que tu te lèves ?
Jen rit et la prit dans ses bras : Tout s’est bien passé à Boston ?
Grams : Les enfants vont être ravis de voir le père-noël !
Jen : C’est génial ! Qu’est-ce que vous avez prévu ?
Grams, un peu en colère : Ils ont absolument tenu à faire venir une voyante pour la soirée. C’est d’un ridicule !
Jen, effarée : Une voyante ? Tu veux dire une voyante du genre de Madame Irma ?
Grams : Je trouve ça dangereux. Ils risquent d’avoir de faux espoirs…
Jen, innocemment : Tu aurais dû la tester pour voir ce qui les attendait.
Voyant que Grams ne répondait pas, elle l’observa et comprit, à son air, que c’est ce qu’elle avait fait.
Jen : Non ! Me dis pas que toi, grand-mère, tu as osé !!! Et alors ? Elle t’a prédit le grand amour ? La rencontre de ta vie ? La visite de Jésus ?
Grams, outrée : Jen !
Jen, grimaçant : Ah j’ai été trop loin.
Elle détourna le regard, s’assit à la table et se servit une tasse de café puis plongea immédiatement le nez dedans.
Quelques minutes plus tard, constant qu’elle préparait déjà une tarte, Jen lança : Grand-mère tu as le temps. Ce n’est que ce soir. Et puis tu vas chez Gail. Et elle t’a demandé de ne rien apporter parce qu’elle s’occupait de tout !
Grams : Je ne peux pas arriver les mains vides…
Jen secoua la tête : Tu es incorrigible ! Elle aurait mieux fait de te dire de tout faire, au moins elle ne se serait pas cassée la tête pour rien. Vous allez avoir deux fois trop à manger.
Grams, souriant d’un air entendu : Oh mais vous allez bien passer grignoter quelque chose à un moment ou à un autre…
Jen, un peu vexée qu’elle ne les croie pas capable de se débrouiller seuls : Pas question, on a décidé de le passer tous les cinq, on fera tout de A à Z !
Grams : Tu ne veux pas que je vous fasse cuire la dinde ?
Jen, le regard réprobateur : Grand-mère !
Grams se résigna enfin : Bien bien… Dieu seul sait ce que vous mangerez !
Jen, pour changer de sujet : Comment ça a été perçu chez les Leery que leur grand fils ne fête pas Noël en famille ?
Grams : Assez bien je crois…
Jen : Et comment tu le prends, toi ?
Grams respira fortement comme pour se convaincre : Nous en aurons d’autres ensemble j’espère…
Jen rigola : Arrête de vouloir te faire passer pour plus vieille que tu n’es !
Jack arriva sur ces entre-faites. Il salua rapidement les deux femmes et attrapa au vol la tasse de café de Jen. Il continua son chemin jusqu’au plan de travail auquel il s’adossa.
Jen, les sourcils froncés : Hey !
Jack, grimaça en buvant une gorgée du breuvage et rajouta alors un peu de sucre. Il ne porta pas plus d’attention à l’onomatopée de Jen qui lui lançait un regard noir.
En se levant de table, cette dernière claqua sa main contre la table afin de montrer son énervement, et retourna se chercher une nouvelle tasse dans le placard au-dessus de l’évier. Elle passa inévitablement à côté de Jack mais n’en fit pas cas. Elle revint enfin s’asseoir à la table et versa le café dans la mug.
Grams, secouant la tête : Je commence à regretter l’époque où vous aviez une relation fusionnelle. Je me souviendrai toujours du matin où, avant de reprendre les cours pour une nouvelle année, vous agissiez en parfait petit couple chacun sachant exactement ce qu’il fallait ajouter au café de l’autre. (Soupirant une nouvelle fois) Ah il me manque ce temps-là !
Jen, énervée: Il semble bien révolu en effet !
Jack, narquois, sourit et s’adressa à Grams : Si tu as besoin de moi, tu m’appelles.
Jen : Puisque c’est comme ça, je sors !
Quelques secondes plus tard, elle était réellement dehors. Mais il ne lui fallut pas longtemps pour se rendre compte que la tenue dans laquelle elle se trouvait ne lui permettrait pas d’aller jusqu’au centre ville. Elle baissa les yeux sur son corps et constata qu’elle avait « omis » de se changer. Elle leva les yeux au ciel et rebroussa chemin.
Lorsqu’elle emprunta les escaliers, Grams se moqua : Il me semble que Carnaval est en février Jen !
Celle-ci ne releva évidemment pas le propos et traça sa route jusqu’à sa chambre sans un mot…cependant on entendait ses pas lourds dans l’escalier !

Jen pénétra dans l’épicerie du coin et sortit sa liste de course. C’était à elle de s’occuper de la dinde. Personne n’avait voulu s’atteler à la tache. Et tout le monde avait automatiquement rivé son regard dans sa direction. Elle était persuadée d’avoir été victime d’un complot !
Elle se posta devant l’étalage de dindes et les fixa un bon moment. Il y en avait des dizaines, toutes étiquetées différemment, toutes revendiquant une qualité particulière. Comment faire son choix ?
Après plusieurs minutes d’intense interrogation. Jen ferma les yeux et tendit le bras. Elle saisit alors la première qu’elle toucha. Elle la regarda…et sourit, satisfaite : Parfaite !
Elle la posa dans son panier et parcourut les autres étagères à la recherche des ingrédients complémentaires.

Elle ressortit alors du magasin quelques minutes plus tard. Une fois sur le trottoir, ses sacs en papiers dans les bras, elle aperçut Joey marcher en direction de l’école.
Joey pénétra dans l’enceinte de l’école maternelle, suivie de Jen quelques mètres derrière elle.
Une fois dans la cour, Jen l’interpella. La jeune fille se retourna et la reconnaissant revint sur ses pas.
Jen : Qu’est-ce que tu fais là un samedi ??
Joey :Je viens chercher Alexander. Il avait cours exceptionnellement. Depuis ce matin, ma sœur m’envoie faire toutes les courses possibles et imaginables pour me punir. Elle veut me faire comprendre qu’elle m’en veut de ne pas passer le réveillon de Noël avec eux.
Jen : C’est bien la seule à montrer aussi clairement son avis sur la question!
Joey, sarcastique : Oui, je sais j’ai une sœur très démonstrative !
Jen, inquiète : Tu auras le temps de faire ce que tu as à faire ?
Joey, levant un sourcil : Tu es chez toi cet après-midi ?
Jen, levant un de ses paquets : J’ai une dinde à préparer !
Joey : Si ça ne te dérange pas, j’amènerai tout chez toi et on cuisinera ensemble. Je crois que si je ne pars pas du B&B elle ne me lâchera jamais et fera tout pour que notre soirée soit complètement ratée. Et j’en connais un qui m’attend au tournant !!!
Jen rit : Tu sais qu’il a un truc à préparer lui aussi.
Joey : Et tu crois sincèrement qu’il va le faire ? Je parierai plutôt pour le traiteur du coin !!
Jen : On verra bien. Il faut que j’y aille. Je t’attends alors.
Joey la salua de la main et entra dans l’école d’Alexander.

Lorsqu’elle rentra à l’auberge, elle tenait son neveu par la main, et portait dans son autre bras, un énorme paquet de provisions qu’elle avait dû acheter sur les ordres de Bessie.
Elle poussa la porte et fit entrer le garçon. Elle se dirigea ensuite à la cuisine où Bessie s’affairait rageusement.
Joey déposa le sac sur la table et lui lança un regard de défi : Est-ce que par hasard tu aurais autre chose à me faire faire ??? Les toilettes sont propres ? Non parce que si tu veux, je peux aller y donner un petit coup…
Bessie lui lança un regard noir : Je serais toi, je ne ferais pas la maligne !
Joey soupira et décida de quitter les lieux. Il ne servait à rien de rester à moins de 10 mètres d’elle. Ses mauvaises ondes risquaient de déteindre sur elle.
Elle s’empara de son manteau et avant de sortir lança à sa sœur : Maintenant si tu le permets, je vais faire MES courses !!
Puis la porte claqua derrière elle.

A peine quelques minutes après avoir mangé, Joey embarqua toutes ses affaires dans le pick-up et prit la direction de chez Jen. Il était grand temps de faire le dîner s’ils voulaient pouvoir le manger le soir-même… ce qui n’était pas gagné !!
Après avoir fait le tour de la ville en évitant les voitures qui étaient stationnées en double file, elle arriva enfin chez son amie.
Elle pénétra dans la maison, chargée d’un grand carton plein à ras-bord et poursuivit son chemin jusqu’à la cuisine, où elle trouva une Jen visiblement écœurée.
Joey, posant son carton sur une chaise : Qu’est-ce qu’il t’arrive ? Ca va pas ?
Jen, contrôlant les soubresauts que son estomac menaçait de faire : La…la dinde…elle est pleine…
Joey, perdue : Quoi ?
Elle fit le tour de la table et se posta à côté de la jeune fille. Elle comprit alors ce qu’elle entendait par « pleine ».
Elle grimaça : Oh !
Jen :J’aurais dû lire les étiquettes au lieu de tirer au sort !!
Joey : On peut peut-être demander à Grams..
Jen, avec force : Pas question !
Joey, étonnée : Pourquoi ?
Jen : Ils n’attendent que ça.
Joey : Mais qui ?
Jen, de plus en plus virulente : Tous !!! Ils seraient bien trop contents de nous voir capituler. Ils voudraient nous voir rappliquer chez les Leery quémandant un quignon de pain…Mais ils n’auront pas ce loisir ! On va se débrouiller seuls et ce sera succulent !
A peine eut-elle finit sa phrase qu’elle plongeait déjà la main dans le derrière de la dinde pour en ressortir ses entrailles. Elle lâcha ensuite violemment le tout sur la table avant de partir, en catastrophe, en direction de la salle de bain.
Joey, d’abord effarée qu’elle ait osé le faire, assista ensuite, hilare, à la scène.
Jen réapparut quelques minutes plus tard, blanche comme un linge. Ce qui fit rire Joey de plus belle.
Joey, nouant un tablier autour de sa taille : Si je comprends bien c’est moi qui finis le travail !
Jen, avec difficultés : Je ne crois pas…que ce soit le bon moment…pour que je cuisine…
Joey se mit alors à préparer la farce sous le regard dégoûté de Jen.

Jack, à l’autre bout de la maison, avait pour devoir se s’occuper de la mise en place de la table. Pour se faire, Jen avait plaidé la réputation du bon goût des homosexuels. Les autres l’avaient alors suivie dans ce sens et Jack s’était retrouvé pris au piège. Seul, il râlait contre les serviettes qu’il n’arrivait pas à plier.
Jack, pour lui-même : Comment ils peuvent arriver à faire des cygnes avec ces trucs là ?!?!
Agacé, il plia la serviette en quatre et la plaça à côté des couverts.
Il posa ses poings sur ses hanches, pencha la tête sur le côté pour admirer le travail et sourit : Ben voilà, c’est parfait !
Un peu lassé de faire la décoration, il alla faire un tour en cuisine pour voir où en étaient les deux filles.
Lorsqu’il pénétra dans la cuisine, il fit immédiatement face à Jen. Elle était quasiment avachie sur la table, le regard perdu dans le vague, visiblement très concentrée sur sa respiration.
Jack à Joey : Qu’est-ce qu’elle a ?
Joey avec un large sourire : Elle a vidé la dinde !
Jack éclata de rire et s’approcha de Jen. Il lui lança alors une tape dans le dos : Ben alors Jen. T’en as vu d’autres !
Jen ferma les yeux, comme si d’évoquer des choses pires la ramenait automatiquement au geste qu’elle avait exécuté quelques minutes plus tôt. Non, définitivement non ! Il n’y avait pas pire que de fourrer sa main à l’intérieur d’une dinde ! Jen se leva et partit dans sa chambre. La vue de cette bête la dégoûtait et la nourriture qu’il y avait dans cette cuisine également.
Joey et Jack la regardèrent s’éloigner en riant.
Jack, attrapant alors un tablier : Je vais te donner un coup de main. Tu ne pourras jamais tout faire toute seule pour ce soir…
Joey respira à fond en regardant tout ce qu’ils avaient à faire puis lança : C’est pas de refus !

Il était environ 20h. Joey et Jack finissaient de se préparer car ils avaient cuisiné jusqu’à la dernière minute. Jen était affalée sur le canapé du salon et attendait patiemment que le citrate de bétaïne qu’elle venait d’avaler fasse effet quand Pacey entra dans la maison comme une tornade. Jen sursauta.
Pacey, gai : Joyeux Noël !
Jen eut du mal à se redresser dans le sofa. Elle cligna plusieurs fois des yeux puis le regarda, effarée.
Pacey, étonné de ne trouver que Jen face à lui: Tu es toute seule ? Je suis le premier ?
Jen : Jack et Joey se préparent. Mais je pense qu’on peut dire que tu es le premier oui !
Pacey posa quelques paquets sous le sapin puis fit demi-tour et dit en refermant la porte : Je reviens !
La porte claqua derrière lui, faisant une nouvelle fois sursauter Jen.
Puis quelques minutes après il reparut avec un plat dans les mains : Il y a de la place dans le frigo ?
Jen, perdue : J’en sais rien…
Il se dirigea alors de lui-même vers la cuisine et fourra la bûche dans le frigidaire.
Il quitta ensuite son manteau, l’accrocha au porte-manteau et s’assit à coté de Jen.
Pacey, le sourire jusqu’aux oreilles, abattant sa main sur le genoux de la jeune femme : Alors ?
Lasse, tout ce que Jen trouva à répondre fut « T’es épuisant Pacey ! »
Pacey, sans se démonter, gardant son sourire : Ca fait plaisir. Je t’aime aussi Jen !

Joey arriva sur ces entrefaites.
Pacey : Tiens j’avais presque réussi à t’oublier.
Avant même que Joey ne réplique, Jen leva le bras et dressa la main en disant : Stop ! Je vous interdis de vous adresser la parole tant que tous les autres ne sont pas arrivés !
Joey, haussa les épaules et s’assit sur un des fauteuils qui se trouvaient en face du canapé. Elle attrapa un magazine et le feuilleta. Pacey, lui, joua avec ses doigts en regardant un peu partout dans la pièce.
Jen, estomaquée par leur attitude : Et moi ? Vous ne pouvez pas me parler à moi ??
Joey et Pacey levèrent les yeux sur elle puis reprirent leur activité.
Jen : Ca fait plaisir, tiens! Joyeux Noël Jen !
C’est le moment que choisit Dawson pour frapper à la porte.
Désabusée, Jen cria du canapé : Entrez !
Dawson, amusé, s’exécuta. Puis après avoir lui aussi posé son manteau, il se dirigea vers le sapin.
Tout en disposant les cadeaux, il dit gaiement : Joyeux Noël !
Jen, toujours aussi désabusée : Oui oui c’est ça, Joyeux Noël à toi aussi.
Dawson se redressa : Il y a un problème ?
Jen fusilla les deux coupables du regard : Ces deux-là sont infernaux !
Dawson préféra alors détourner le regard et s’affairer à autre chose. Pour une fois qu’il pouvait échapper aux prises de bec de ces deux-là, il comptait bien s’en tenir éloigné un moment. Il profita alors du fait de devoir décharger les courses dont il avait eu la charge pour sortir.
En se dirigeant vers la sortie, il dit d’un air vainqueur : Je vais chercher les boissons…
Il eut tout juste le temps d’entendre Jen lui lancer : Lâcheur va !

Lorsqu’il reparut dans le salon, Jack était arrivé et semblait une fois de plus taquiner Jen. Dawson déposa son carton dans l’entrée et avança jusqu’à ses amis en brandissant fièrement une bouteille : J’ai réussi à nous avoir du Champagne !
A cette annonce, Jen se leva d’un bond. Elle avait soudainement retrouvé la forme : Je vais chercher les coupes.
Jack, suspicieux, demanda au jeune homme : Comment tu as fait ? Tu n’as pas l’âge pour acheter de l’alcool, alors qui a contourné la loi pour toi ?
Dawson, s’asseyant en face : L’idée que l’on passe Noël tous les cinq a ravi mon père. Et il a jugé que des fêtes sans Champagne n’en étaient plus. Je n’ai pas eu besoin d’ajouter quoique ce soit.
Pacey : J’adore ton père !
Jen revint enfin avec les verres qu’elle plaça sur la petite table du salon autour de laquelle ils étaient tous installés.
Jen : Tu es un génie. On peut dire que tu sais te rattraper !!!
Tous rirent en repensant à la fameuse soirée de la veille.
Pacey en profita pour enchaîner : Tiens à ce propos, je me suis renseigné. La soirée dont tu avais entendu parler a bien eu lieu…mais à Providence !
Cette fois encore, les rires se firent entendre.
Pacey continua : La prochaine fois, un petit conseil, écoute les infos jusqu’au bout, ça vaudrait mieux.
Dawson, aussitôt : Rectification. Il n’y aura pas de prochaine fois !
Jen, en souriant : Tu as raison, c’est plus prudent !
Ils levèrent alors leur verre et trinquèrent : Santé !
Puis après avoir bu une gorgée de Champagne, Pacey reprit la parole : Il paraît que le jour de Noël, une tradition dit que chacun doit faire un sacrifice. Alors j’ai eu une petite idée. Je me suis dit qu’on pourrait faire don de Joey. Un zoo, un pressing, n’importe quoi ! Je ne suis pas contrariant.
La réflexion déclencha un rire général. Sa proposition tombait comme un cheveu sur la soupe. Ils ne s’attendaient pas du tout à ça.
Même Joey rit, mais jaune.
Quand Pacey s’aperçut de la réaction produite par sa blague sur la jeune fille, il ne put s’empêcher de lui demander : Tu es d’accord, c’est vrai ?
Alors Joey continua de se forcer à rire, puis elle s’arrêta net, le regarda droit dans les yeux et articula : NON !!!
IL ne se démonta cependant pas pour autant : Oh c’est pas grave !
Il se leva et se dirigea vers le sapin : Je me doutais de ta réaction. Du coup j’ai prévu un plan B. (maintenant sincère, presque angélique) Je t’ai fait un petit cadeau…
Il le lui tendit. Joey le regarda, effarée, mais méfiante. Personne ne comprenait ce qu’il se passait. Pacey avait l’air tellement sérieux.
Joey, comme pour remettre tous les éléments en ordre, répéta : Tu m’as fait un cadeau ??
Pacey ne répondant rien, elle se résigna à l’ouvrir. Lorsqu’elle l’eut fait, elle releva la tête vers Pacey et cligna plusieurs fois des yeux : Des carottes ? Tu m’offres des carottes ?
Pacey, le sourire jusqu’aux oreilles : Il paraît que ça rend aimable !
Joey s’en empara d’une et la lui lança dessus : Crétin !
Les trois autres compères qui venaient d’assister à la scène étaient hilares. Pacey se joignit à eux et une nouvelle fois, seule Joey râlait.
Joey : C’est ça fait le malin. Pavane-toi ! Ta blague était à hurler de rire. Mais dis-moi Pacey. Pourquoi tu te sens toujours obligé de faire le paon devant les autres ? On dirait une bête de cirque qui veut qu’on la regarde. Tu aimes être montré du doigt ? Ou bien est-ce ce mauvais complexe d’infériorité que tu as mal réglé ??

Jen se leva d’un bon : Ok ok ça suffit ! Puisqu’il faut vous gérer comme des gamins je vais le faire. Vous êtes prêts ? Vous m’écoutez ? Vous ouvrez bien grand vos petites oreilles ? (Levant les deux mains) Je déclare la trêve ! ( puis martelant vivement son doigt sur la paume de son autre main) A partir de maintenant, et ce jusqu’à la fin des vacances, je ne veux plus vous entendre vous exprimer que par des politesses ! Est-ce clair ? Et si je vous entends vous disputer encore une fois….je vous promets que j’en prends un pour taper l’autre !
Jen, immobile, tel un automate attendant une pièce, les dévisagea, les yeux grand ouverts, attendant un assentiment quelconque de leur part.
Mais Pacey et Joey étaient paralysés par la démonstration qu’elle leur avait faite.
Voyant qu’ils ne répondaient pas, elle répéta sèchement en haussant le ton : Est-ce clair ?
Comme paniqués, Pacey et Joey acquiescèrent d’une seule voix : Oui… oui-oui !
Ils n’osaient plus bouger.
Jen : Bien !
Puis elle se rassit à sa place, à côté de Jack, attrapa son verre et le leva en retrouvant sa bonne humeur : Joyeux Noël !
Jack et Dawson regardèrent Jen, mi-perplexe, mi-amusée, mais surtout reconnaissants !
Jack attrapa également son verre en souriant : La trêve de Noël…ça c’est une bonne idée !
Pacey baragouina dans sa barbe : Tu parles ! C’était censé être une soirée amusante. Ca vire au cauchemar !
Jen : Tu disais ?
Pacey : Rien !
Jen, souriante : C’est ce qu’il me semblait…
Ce qui était censé rendre l’atmosphère plus conviviale la rendit plutôt glaciale pour Pacey et Joey. Ils n’osèrent ouvrir la bouche de peur de se faire rabrouer sitôt qu’ils parleraient. Les autres par contre, profitèrent pleinement de ce répit.

Au bout de quelques minutes, Dawson s’éclipsa et reparut rapidement dans le salon.
Joey, levant un sourcil interrogateur : Mais qu’est-ce que tu fais ?
Dawson, derrière sa caméra : Je vous filme…
Joey, agacée : Mais c’est pas vrai ! Dès que tu as deux personnes en face de toi il faut que tu en fasses une histoire !!!
Dawson, naturel : Non mais là ça relève du surnaturel. Dix minutes que vous êtes assis l’un en face de l’autre et pas un mot. Ca tient du miracle !
Joey ne prit pas la peine de répondre et soupira le laissant se lasser tout seul de la situation.

Ils finirent par passer à table. Et pour s’occuper, Joey se rendit à la cuisine. Ainsi elle n’était plus obligée de surveiller ce qu’elle voulait dire. Elle s’affaira de tous les cotés, préparant les plats, les sortant du frigo et du four.
Pacey écoutait ses trois amis discuter de leurs prochaines années à la fac. Dawson et son cinéma à Hollywood, Jen et son éternel questionnement sur la possibilité d’aller étudier à New York, et Jack cherchant à tous prix à la convaincre. Se sentant vraiment de trop dans cette conversation qui lui paraissait très abstraite compte tenu de ses capacités à dépasser le diplôme de fin d’année, il préféra encore se retrouver dans la même pièce que Joey.
Alors avant qu’elle n’apporta les plats sur la table, il entra dans la cuisine et lui demanda, peu enthousiaste : Je peux t’aider à faire quelque chose ?
Joey, regarda autour d’elle et sans un mot, lui tendit un plat.
Pacey rigola : Si je comprends bien tu préfères te taire plutôt que de me dire des gentillesses. C’est pas idiot !
Joey haussa simplement les sourcils pour lui faire comprendre qu’il avait vu juste et retourna à ses fourneaux.
Pacey reposa le plat sur la table de la cuisine et suivit s’approcha de Joey qui faisait cuire des champignons à la poêle : Bon écoute Potter, si on continue comme ça je vais finir par regretter les soirs de Noël passés en famille et Dieu sait qu’ils ne sont pas réjouissants ! Autant qu’on fasse un effort tous les deux. C’est l’histoire de quelques heures, après on ne recroisera plus des vacances, c’est promis.
Joey se retourna le regarda dans les yeux et réfléchit à sa proposition en tordant la bouche.
Elle devait bien avouer qu’elle s’ennuyait ferme. Et qu’elle était bien loin de passer la soirée qu’elle espérait. Si elle agissait vite, elle avait encore le moyen de rattraper le coup… Elle se redressa fièrement et lui tendit la main : Marché conclu !
Pacey la lui serra. Puis Joey, tenant toujours sa main lui glissa à l’oreille : Mais tu ne perds rien pour attendre, passé ce délai, je te ferai regretter tes maudites carottes !
Pacey, amusé, retira doucement sa main en la dévisageant. Il se serait cru dans un film de mafia : Un peu plus et je te prendrais pour Don Corleone.
Joey leva les yeux au ciel : Qu’est-ce que les hommes ont tous avec « Le Parrain » ??
Pacey éclata de rire en s’emparant à nouveau du plat et l’emporta dans la salle à manger.
Ils tentèrent ainsi de préserver le reste de la soirée d’une mauvaise humeur qui pourrait nuire à tout le monde. Ils ne prenaient même pas la peine de faire semblant de s’apprécier. Ils ne s’adressaient tout bonnement pas la parole autrement que pour demander du sel ou le pot d’eau. Cependant, ce fut des vacances pour leurs trois amis.

Joey alla enfin chercher la dinde, accompagnée de Jack. Très fiers de ce qu’ils en avaient fait, ils la présentèrent sur la table. Soudain, Jen devint blanche. L’avoir en face d’elle lui rappelait inévitablement les douloureux moments qu’elle avait connus avec elle.
Joey : Ton assiette Jen.
Jen ne répondit pas et fixa la bête, le regard morne.
Joey : Jen ?
Jen articula difficilement : Je crois que je vais attendre que vous en ayez fini avec elle pour poursuivre le repas…
Jack explosa de rire. Jen s’était donnée tant de mal pour ce repas… et finissait par en être malade.
Jen se concentra alors sur son assiette vide le temps qu’ils finissent la leur. Et la pâleur de Jen occupa la conversation un bon moment. Les moqueries allaient bon train, et ils profitèrent du fait qu’elle ne puisse pas répondre pour en faire davantage.
Lorsque s’en suivit le fromage, tout rentra dans l’ordre pour Jen. Elle reprit quasiment aussitôt son répondant et son humeur joviale.

Arriva enfin le moment du dessert. Jen, qui n’avait pas mangé grand chose depuis le début du repas, était pressée de goûter à la bûche qu’avait amenée Pacey. Tout le monde se doutait qu’il n’avait fait que l’acheter chez le pâtissier du coin, ce qui la rendait encore plus délicieuse aux yeux de tous compte tenu du savoir-faire du professionnel.
Jen se hâta à la cuisine, la sortit du frigo puis la posa sur la table. Pendant ce temps, Joey, aidée des garçons, débarrassa la table et les amena jusqu’à la cuisine.
Jen récupéra des assiettes propres et demanda alors à Joey d’apporter la bûche pendant qu’elle s’occupait d’installer les assiettes.
Malheureusement, autour de la table, Joey, les mains pleines, arriva au moment même où Jack reculait sa chaise pour laisser un peu plus de place à Jen afin qu’elle puisse déposer ce qu’elle avait dans les mains. Tout le monde se figea lorsque Joey émit un cri strident, et regardèrent la bûche voler au ralenti au-dessus de leur tête et s’aplatir d’un coup d’un seul au beau milieu de la tablée. Le temps s’était comme suspendu durant cette cascade. Le sang de Pacey lui monta peu à peu au visage. Et lorsqu’il réalisa pleinement ce qu’il venait de se passer, regarda Joey : Mais je rêve ! Tu ne pouvais pas faire attention ?
Joey tenta de se défendre : C’est quand même pas de ma faute !
Pacey, rouge de colère : Quelle godiche !Non seulement tu es prétentieuse mais en plus tu es incapable !
Les propos de Joey choquèrent la jeune fille.
Jen, essayant de calmer le jeu : Pacey ce n’est qu’un accident. Et puis ce n’est pas le moment. C’est Noël !
Pacey se rappelant cette stupide trêve, se leva de table et quitta la pièce en serrant les dents. On n’entendit que le claquement de la porte, signe qu’il était également sorti de la maison.
Joey qui venait de reprendre ses esprits, commença à partir à sa suite. Mais Jen la rappela à l’ordre.
Joey, très énervée à son tour : Lâche-moi avec ta trêve ! Vous me gonflez !
Sur ce, la porte d’entrée claqua une nouvelle fois.
Jen, Jack et Dawson se regardèrent hébétés. La situation avait soudainement dérapée et Jen commençait à s’en vouloir.

Pacey s’était approché de l’embarcadère et respirait rapidement. La colère commençait juste à descendre grâce aux efforts de canalisation qu’il procurait.
Mais sur ces entrefaites, Joey arriva par derrière. Elle se stoppa à une dizaine de mètres de lui. Il lui tournait le dos.
Joey, aussi énervée que lui quelques minutes plus tôt : Ne me parle plus jamais comme tu viens de le faire !
Lorsqu’il entendit sa voix, Pacey resserra encore machinalement les dents. Il lui fit alors face : Si tu veux profiter de la trêve encore un moment, je te conseille de faire demi-tour et de rentrer vite fait auprès de tes amis !
Joey, aussi venimeuse : Non ! La trêve est terminée !
Pacey se rapprocha et lança sur le même ton : Très bien, dans ce cas, tu vas entendre ce que j’ai à te dire !
Joey : Ca tombe bien j’ai moi aussi des choses te dire !
Pacey : Je t’exècre !
Joey : Je n’aurais pas mieux dit !
Pacey : Tu n’as aucune idée de ce que ton attitude peut provoquer chez moi. Tes airs de petites filles sages m’agacent. Il faut que tu arrêtes de te croire supérieure aux autres simplement parce que Van Gogh n’a plus de secret pour toi. Parce qu’à priori tes connaissances ne t’empêchent pas de ne rien savoir faire de tes dix doigts !
Joey : Tout ça parce que j’ai renversé cette maudite bûche ?!?! Peut-être que j’arrêterais de me croire supérieure à toi si tu te montrais moins stupide ! Tu fais tout un plat d’un truc sans importance. Je te la rembourserai ta bûche. Je rachèterai la même si ça peut te consoler !
Pacey, presque en criant : Et voilà. Joey Potter trouve encore le moyen de rabaisser cet idiot de Pacey. Ben oui, pourquoi se serait – il embêté à faire le dessert alors que le pâtissier du coin le lui proposait ! Et comment aurait-il pu le faire surtout ? Lui qui ne sait même pas ce qu’est une casserole ! Ben, pour une fois, tu te mets le doigt dans l’œil Potter. Pacey Witter avait fait le gâteau lui-même ! Mais comme d’habitude, aucun mérite ne lui reviendra. Parce que Joey ce sera encore chargée de lui gâcher l’occasion ! Pour ça t’es championne. A croire que tu ne vis que pour ça…
Joey se mit également à hurler sans que Pacey ne s’arrête pour autant : Parce que tu crois que c’est agréable de porter l’étiquette d’intellectuelle que tu m’as collée sur le dos depuis le premier jour ? Tu me rejettes la faute concernant nos rapports mais, si j’ai une quelconque cause dans cette histoire, alors tu es aussi fautif que moi ! Tu fais chaque jour de ma vie un enfer. Jamais rien ne va. Comme si c’était de ma faute si tout ce que tu fais rate !
Chacun hurlait maintenant sur l’autre mais n’écoutait plus du tout ce qu’ils se reprochaient réciproquement. Il s’agissait maintenant plus d’un défouloir que d’un règlement de comptes. La confrontation dura bien encore quelques minutes. Le ton montait sensiblement, jusqu’au moment où dans un élan aussi soudain que mutuel, agacés et pour faire taire l’autre, ils se jetèrent au cou l’un de l’autre et s’embrassèrent.
Les secondes passèrent mais aucun des deux ne fit le premier pas pour mettre fin à l’action. Car l’instant présent évitait les questionnements et prises de tête qui suivraient inévitablement. Et ils en étaient tous deux conscients.
Puis comme un éclair de lucidité, ils se repoussèrent d’un même geste.
D’abord choqués par leur même geste, ils se dévisagèrent. L’obscurité de la nuit les cachait à moitié et c’était fort heureux selon eux. La honte pouvait se lire sur leur visage. Joey se passa une main peu assurée dans ses cheveux, signe de sa gêne. Puis, Pacey éclata d’un rire nerveux, espérant ainsi échapper à la conversation qui serait de mise s’il en jugeait l’esprit de Joey. En le voyant, cette dernière commença par sourire puis le rire la gagna aussi.

A l’intérieur, Jen ne savait plus trop comment réagir. Cela faisait plusieurs minutes que personne n’avait parlé. Alors, pour relancer la conversation et exorciser le mal en attendant que les deux énervés se décident enfin à revenir, elle dit, gênée d’avoir causé le drame : J’aurais peut-être pas dû les faire se contenir si longtemps…
Dawson : Ce n’est pas ta faute Jen. Ils n’ont jamais réussi à se parler autrement qu’en se volant dans les plumes. Peut-être que si ça pète une bonne fois pour toutes…
Jen, pessimiste : Peut-être qu’il n’y aura plus de groupe et que ce sera le dernier Noël qu’on passera ensemble…
Jack, la raisonnant : Mais enfin, ils ont toujours été comme ça. Pourquoi est-ce que ce serait pire que d’habitude ? Ils vont revenir dans cinq minutes et quand on leur demandera ce qu’il s’est passé, ils nous répondront « rien », comme à chaque fois qu’ils se cherchent des noises. Avec eux, tout se solde toujours par un « rien ».
Un silence s’imposa une nouvelle fois. Alors pour changer de sujet, Jen lança gaiement, mais surtout ironique : J’ai eu des nouvelles de mes parents !

Joey et Pacey s’étaient arrêtés de rire et avant même qu’elle n’ouvre la bouche pour essayer de tout analyser, il abaissa sa main gauche sur l’épaule de la jeune fille et lui annonça avec simplicité : C’est simple, il ne s’est rien passé !
Puis, les mains dans les poches, il la dépassa pour rentrer au chaud.
Joey, une fois la surprise passée, accepta volontiers le compromis. Ce n’est qu’à ce moment-là, qu’elle réalisa le froid qu’il faisait et qu’elle était en pull. Elle en tira les manches pour recouvrir ses mains et resserra ses bras autour de son ventre. Et elle finit alors par prendre le même chemin que Pacey.

Quand, sans un mot, il pénétra dans la salle, Jen, Jack et Dawson s’arrêtèrent subitement de parler et le suivirent des yeux jusqu’à ce qu’il s’asseye sur sa chaise. Puis ils reprirent le mouvement lorsque Joey fit de même. Mais contrairement à Pacey, l’attitude de ses amis l’inquiéta. Elle les observa, un sourcil relevé.
Joey : Qu’est-ce qu’il y a ?
Jack, le sourire narquois : Ca va ?
Joey, toujours aussi intriguée, alors que Pacey restait impassible aux questions : Oui…
Jen : Qu’est-ce qu’il s’est passé ?
Joey se redressa et secoua fièrement la tête en même temps qu’elle mentit « rien ! ».
Dawson enchaîna alors : Vous avez pu régler le problème ?
Joey, comprenant enfin la stratégie de Pacey, se rembrunit et ne répondit pas.
Pacey décroisa ses bras et dit alors avec nonchalance : Bon ! Et qu’est-ce qu’on mange en dessert alors ?

Ce fut ensuite une fin de soirée de Noël traditionnelle. L’ouverture des cadeaux, les discussions au coin du feu et surtout, aucune dispute, car les deux seules personnes susceptibles de se disputer ne s’adressaient plus la parole (comme ils l’auraient fait auparavant).

Il devait être aux environs de 8h, et le téléphone sonnait à tue-tête à cotés des oreilles de Jen. La nuit avait été courte et malheureusement personne ne semblait vouloir décrocher. Il fallait donc qu’elle se dévoue. Elle décrocha alors avec peine le combiné du téléphone qui était posé sur la table de nuit.
Jen, la voix ensommeillée : Allô ?
Voix :Tu n’es pas venu hier soir !
Jen reconnu immédiatement la voix de son géniteur.
Jen : Et toi tu es perspicace !
Mr Lindley : Tu as bien fait, tu as eu raison. Je sais que tes amis sont importants pour toi. Tu avais dû prévoir quelque chose.
Jen resta perplexe à l’autre bout du téléphone. Cette phrase avait quelque chose d’extraterrestre, comme sortant d’une dimension parallèle. Puis après quelques secondes de silence elle demanda : J’avais revendu le billet ! Mais…C’est pour ça que tu m’appelles ?
Mr Lindley, très sérieux, voire grave: Non !…A dire vrai, si nous voulions te faire venir c’était pour te prévenir d’une chose importante. Une nouvelle qui ne devrait pas te faire très plaisir…
Jen, très peu concernée par les propos de son père, bailla silencieusement à l’autre bout du combiné : Nous voulions te prévenir que ta mère et moi divorcions.
Jen se gratta la tête et céda sous le poids de ses paupières qui ne demandaient qu’à se fermer quelques heures de plus. Puis réalisant que son père attendait une réaction de sa part : Oh…Joyeux Noël à toi aussi alors…
Elle raccrocha, reposa aussitôt sa tête sur l’oreiller et la recouvrit machinalement des couvertures. La seconde d’après, Jack la tirait du lit par la main pour l’emmener danser sous les cocotiers, vêtue d’une robe à froufrous.
Alors à ce moment précis, dans un retentissant « Ahhhhh », elle se redressa d’un bond. Et ce n’est que lorsqu’elle eut constaté qu’elle était bien en pyjama et dans son lit qu’elle put respirer à nouveau.
Joey ouvrit alors un œil, tourna la tête dans sa direction et demanda péniblement : Qu’est-ce qui t’arrive ?
Jen se laissa retomber comme une masse. Elle fixa un moment le plafond, soulagée, puis râla contre ce satané rêve qui lui avait coupé toute envie de se rendormir !
Joey soupira et comprit qu’elle non plus ne pourrait plus se rendormir. Elle décida alors de se lever et descendit préparer le petit déjeuner. Compte tenu de la situation, Jen fit de même.
Elles traversèrent le salon sur la pointe des pieds afin de ne pas réveiller Dawson et Pacey qui dormaient dans le canapé, et se rendirent à la cuisine.
Elles mirent tout d’abord un peu d’ordre dans la vaisselle qu’ils avaient simplement posée dans l’évier la veille, puis s’occupèrent du petit déjeuner.
L’odeur du café réveilla la maison petit à petit. Dawson fut le premier à se lever. Puis ce fut au tour de Jack.
Jack : Vous êtes tombées du lit ?
Joey tourna la tête vers Jen et haussa les sourcils d’un air entendu. Les deux garçons comprirent aussitôt à qui incombait la faute.
Jen, se sentant menacée : Hey, j’ai fait un cauchemar ! J’y peux rien !
Joey, hilare : Mademoiselle rêvait de robe à volants et de sable fin. C’est vrai que c’est effrayant !
Jen râla en silence et s’assit à la table. Les trois autres firent de même. Seul Pacey continuait tranquillement de dormir dans le salon.
Ils passèrent ensuite tour à tour à la salle de bain. Mais avant que Joey ne s’y rende, ils lui demandèrent si elle voulait aller faire un tour dehors. La neige fraîche leur donnait envie de faire un tour. Voyant qu’ils avaient très envie d’y aller tout de suite, elle prétexta la douche qu’elle allait prendre pour les laisser sortir seuls. Petite joueuse, elle craignait la bataille de neige qu’allait obligatoirement engendrer cette sortie.
Ils quittèrent alors la maison mais lorsqu’elle réalisa qu’elle se trouvait alors seule avec Pacey, elle courut jusqu’à la porte pour finalement leur demander de l’attendre. Mais ils étaient déjà partis en courant sous les jets de boules de neige qu’ils se lançaient.
Contrariée, elle referma la porte d’entrée et sans faire de bruit, grimpa à l’étage pour s’enfermer dans la salle de bain. Elle prit bien son temps sous la douche, faisant tout traîner en longueur, espérant ainsi que lorsqu’elle ressortirait, ses amis seraient rentrés de leur promenade.
Une fois prête, ne trouvant plus rien à faire devant le miroir, elle tendit l’oreille afin de capter les bruits extérieurs. Malheureusement, ils ne semblaient pas être revenus. Elle s’assit alors sur le rebord de la baignoire et attendit.
Les minutes passèrent et semblèrent durer des heures. Elle se résigna alors à faire face à la situation. Elle descendit les marches avec précaution et arrivée à la moitié, constata qu’il n’était plus allongé dans le sofa. Elle se mordit la lèvre inférieure, cherchant rapidement une solution.
Un bruit de verre se rompant sur le carrelage la sortit de ses réflexions. Elle tendit une nouvelle fois l’oreille.
Pacey, doucement : Merde !
Puis quelques secondes après : Aïe !
Joey prit alors sur elle, descendit le reste des marches et se rendit dans la cuisine. Elle ne vit tout d’abord rien. Elle entreprit alors de faire le tour de la table. Elle trouva Pacey assis par terre, son pied droit entre les mains. L’envie de rire lui prit brutalement mais elle se contrôla.
Joey, en souriant légèrement : Est-ce que ça va ?
Pacey tentait maintenant de retirer un bout de verre qui s’était enfoncé dans sa voûte plantaire en grimaçant.
Joey s’accroupit en face de lui et lui prit le pied des mains : Fais voir ça petite nature !
Pacey se laissa faire.
Joey, rigolant : Quelle idée de marcher pied-nus !
Pacey : Dis donc, c’est pas parce que tue s en situation de force qu’il faut que tu te permettes des petits commentaires. Je m’en passerai très bien !
Joey, reposant le pied par terre : Et tu te passeras très bien de moi aussi !
Pacey, se rattrapant : Ok ok c’est bon. Je me tais !
Joey sourit, contente d’elle et se saisit à nouveau du pied entaillé : C’est un tout petit bout de rien du tout !
Pacey : Ben vas-y, traite moi de chochotte pendant que tu y es !
Joey releva la tête et lui lança un regard qu’il comprit aussitôt. Il leva alors la main signalant qu’il s’arrêtait encore une fois de parler.
Joey, à l’aide de ses ongles, retira le corps étranger de la plaie et le jeta dans l’évier.
Joey : Bon maintenant lève-toi, il faut désinfecter.
Pacey voulut jouer les gros bras : Non c’est bon. Ca va aller.
Joey : Pacey ! Tu me suis et tu fais gaffe de ne rien tacher.
Pacey leva les yeux au ciel et obéit.
Joey soupira lorsqu’elle rentra dans la pièce qu’elle avait détaillée pendant de longues minutes et qu’elle venait à peine de quitter. A croire que le sort s’acharnait !
Pacey s’assit à l’endroit même où elle avait attendu que le temps passe et posa son pied sur son genoux gauche.
Joey ouvrit le placard à pharmacie et en sortit un flacon de Bétadine et du coton.
Pacey surveillant Joey du coin de l’œil : C’est quoi ça ? Ca va piquer ?
Joey, se moquant de lui : Très ! Mais tu es un brave garçon. Et si tu es gentil, tu auras le droit à une petite image…
Pacey lui fit un sourire ironique.
Elle s’occupa alors enfin de la petite plaie.
Pacey, constatant que le produit ne provoquait aucun effet désagréable, fronça les sourcils : T’es sûre que ça désinfecte ?
Joey rigola : Oui !
Elle remplaça le coton imbibé par un pansement et lui lança : C’est bien, Pacey, tu as été vaillant !!!
Pacey se surprit à rigoler : Et j’ai gagné quoi alors ?
Joey, surprise qu’il se prenne au jeu qu’elle seule faisait rire jusqu’à présent, fut pris de cours.
Pacey haussait les sourcils et semblait alors attendre sa récompense. La situation était assez déroutante. C’était maintenant lui qui riait et elle qui paraissait perdue.
Ne trouvant rien de mieux, en riant, elle s’approcha pour lui donner un baiser sur la joue comme un adulte l’aurait fait pour un enfant. Mais sans réfléchir, Pacey tourna subitement la tête et attrapa ses lèvres au passage. Joey écarquilla de grands yeux mais ne bougea pas. Joey étant pliée en deux, toujours collé à ses lèvres, il se leva du bord de la baignoire et prit le visage de la jeune fille entre ses mains. Alors, et seulement alors, il approfondit le baiser, Joey se laissant maintenant entraîner.
Lorsqu’ils se décollèrent, Pacey, les mains toujours en coupe autour de son visage inexpressif, remarqua que la poitrine de Joey battait très rapidement. Les yeux de la jeune fille passaient frénétiquement de l’œil droit à l’œil gauche de Pacey, cherchant à y trouver une quelconque explication. Elle s’attendait à ce que d’une seconde à l’autre il explose de rire et lui lance : « Ha ha je t’ai bien eu, hein ! ». Mais rien ne vint…à part le claquement de la porte d’entrée. Instinctivement, Pacey ôta ses mains et Joey tourna la tête en direction du bruit.
Pacey, très gêné : Bon…euh…je vais…prendre ma douche…
Joey dans le même état : Oui !
Elle sortit de la pièce et attendit qu’il referme la porte derrière elle pour s’arrêter et souffler. Elle ne tenta cependant pas de comprendre ce qu’il venait de se passer et descendit retrouver les autres. Jen était déjà dans la cuisine. Elle avait suivi les gouttes de sang jusqu’au verre cassé.
Jen : Qu’est-ce qu’il s’est passé ici ? Vous vous êtes battus ?
Joey se retint de rire pour ne pas éveiller les soupçons du détective Lindley mais elle ne put s’empêcher de penser : « Si tu savais… Tu es bien loin de la vérité ! »
Elle s’agenouilla à coté de Jen et l’aida à ramasser les débris et expliqua simplement : Pacey s’est coupé avec le verre qu’il a laissé tombé.
Jen, perplexe : Quoi, c’est tout ??? Pas de coup de couteau, d’étranglement ou d’empoisonnement ?
Joey, sur le ton de la plaisanterie : Je sais, c’est assez banal mais on n’a pas trouvé mieux !
Jen : Je m’attendais quand même plus d’originalité venant de vous !
Joey : Il va falloir revoir le scénario…

Peu de temps après, dans la matinée, Grams rentra à la maison. Elle avait accepté de dormir chez les Leery pour laisser la maison à sa petite-fille et à ses amis pour cette soirée exceptionnelle. Elle semblait d’ailleurs avoir passé un bon réveillon de Noël bien que Jen n’ait pas été à ses côtés.
Dawson proposa alors de rentrer chez eux et de profiter maintenant de leur famille respective en ce jour de Noël. Joey et Pacey, à qui la décision ne plaisait guère, se résignèrent à faire de même. Ce qui n’enchantait pas vraiment Joey était qu’elle s’attendait déjà aux réflexions de sa sœur au sujet de son absence en un soir si important. Quant à Pacey, il allait passer le reste de la journée dans sa chambre ou sur le canapé du salon, devant le traditionnel match de football américain… Et Jack et Jen finiraient la journée avec leur grand-mère de sang et d’adoption.
Dawson, sous la véranda de la maison de Grams, serra les deux hôtes dans ses bras et les salua en les remerciant pour la soirée.
Joey, constatant que le départ qu’elle redoutait tant était arrivé, se résolut à faire de même.
Elle ajouta en plaisantant : Il te reste un peu de dinde froide au frigo Jen !
Cette dernière eut un haut-le-cœur et donna une tape sur le bras de son amie qui s’éloigna contente d’elle, sous les rires de Jack.
Pacey rejoignit Dawson et Joey pendant que Jen et Jack les regardèrent s’éloigner doucement.
A coté du pick-up de Joey, Dawson dit : Bon, c’est là que nos chemins se séparent. Terminez bien la journée…
Joey : On se reverra sans doute pendant les vacances…
Dawson, prit la direction de chez lui, en rigolant : Si la rivière n’est pas gelée…
Joey, lança à son intention : Très drôle ! Dawson, très drôle !
Joey fixa son regard sur le pas de Dawson, espérant ainsi reculer le moment où elle devrait adresser la parole à Pacey.
Il brisa alors ce silence en premier : Salut Potter !
Joey jeta un coup d’œil derrière elle pour s’assurer qu’ils n’étaient plus observés mais constata malheureusement que Jen et Jack étaient toujours sous la véranda. Elle leva les yeux au ciel et lança en dernier recours à Pacey qui commençait déjà à partir : Tu veux que je te dépose ?
Il se retourna et lui sourit. Il rigolait presque : C’est bon, avec tout ce qu’on a mangé, un peu d’exercice ne me fera pas de mal.
Il reprit aussitôt la route, les mains dans les poches comme à son habitude.
Joey eut soudainement l’impression de s’être fait avoir…
Elle grimpa dans sa vieille voiture, fit grincer la boite de vitesse et rentra chez elle. Sur la route, elle pensa alors ironiquement: « Il n’y a visiblement rien à dire en définitive. Il m’embrasse et s’en va… C’est tout à fait logique ! ».

Le reste des vacances s’écoula comme d’ordinaire. Quelques visites chez untel, un coup de téléphone à tel autre, à telle occasion… Mais jamais aucun regroupement du club des cinq.
La reprise des cours se fit ensuite normalement, et les semaines passèrent les unes après les autres.
Un lundi soir, alors qu’ils rentraient chez eux après les cours, Jen marqua enfin son étonnement auprès de Dawson : Un truc m’échappe. La trêve était censée se terminer avec les vacances et pourtant… je ne les ai pas vus se chamailler une seule fois. Est-ce que par hasard j’aurais raté quelque chose ?
Dawson ne trouva pas d’autre réponse, aussi peu plausible soit-elle : Ils ont peut-être enfin pris conscience de la stupidité de leur relation… ?
Jen fronça les sourcils et secoua la tête pour lui faire comprendre qu’elle ne croyait pas beaucoup à sa théorie.
Dawson réalisa enfin : Mais est-ce qu’on les a déjà vus s’adresser la parole depuis ?
Jen réfléchît puis releva vivement la tête vers le visage de son ami : C’est bizarre !

Ce même jour, à l’autre bout du lycée, à la sortie d’un cours qu’ils avaient eu en commun, Pacey passa la porte de la classe juste après Joey.
Pacey : Bonjour quand même !
Joey se retourna d’un coup sec, extrêmement surprise. Non seulement parce qu’elle ne s’attendait pas à ce qu’on l’interpelle mais surtout parce qu’il s’agissait de Pacey.
Joey le dévisagea mais ne trouva rien de mieux à rétorquer qu’un «salut ! » peu assuré.
Pacey, souriant : Je me demandais combien de temps tu tiendrais sans m’adresser la parole…J’avoue que je t’avais sous-estimée.
Les lycéens qui, derrière eux, voulaient également sortir, leur firent alors remarquer qu’ils bouchaient le passage. Joey se décala donc du chambranle mais garda posé sur Pacey ce regard qui trahissait sa perplexité et son hébétude.
Pacey en rigolant : Je te fais peur ?
Joey sauta alors sur l’occasion : Tu ne sais pas à quel point mon ventre se tord quand je te croise ou t’aperçois.
Ce fut au tour de Pacey de paraître étonné : Pourquoi ?
Joey, avec force : La peur que tu me sautes dessus encore une fois !!!
Pacey rit franchement à sa remarque : Dois-je te rappeler que tu ne m’as pas repoussé ?
Un furtif sourire passa sur le visage de Joey. Sourire que Pacey ne manqua pas de relever. Elle le maîtrisa aussitôt pour reprendre le dessus et ainsi lui fournir la cause de sa réaction: La surprise, certainement… Mais, toi, qu’est ce que tu plaides ?
Pacey, sur le même ton : La folie !
Joey, très sérieuse : Oh oui, je comprends.
Pacey, amusé : Ravi que ce soit le cas…pour une fois !
Joey : Mais dans ce cas je la plaide aussi.
Et sans lui laisser le temps de comprendre ce qu’il se passait, comme il l’avait fait quelques semaines plus tôt, elle plaça ses mains autour du visage du jeune homme et s’empara de ses lèvres. De la même manière qu’elle avait été surprise de cet assaut, il se laissa faire. Et ce n’est que lorsqu’elle écarta son visage du sien qu’il demanda : Mais qu’est-ce qu’il te prend ?
Joey, ôtant ses mains des joues de Pacey, rit : Tu vois comme c’est déstabilisant !!
Pacey, reprenant aussitôt ses esprits : Si tu veux jouer à ce petit jeu, tu n’as pas fini !
Joey rit une nouvelle fois, puis reprit son regard sérieux qu’elle jeta sur son interlocuteur : Tu sais j’ai réfléchi. Tu agis toujours comme ça avec les filles qui ont de l’importance pour toi (rigolant à nouveau) alors ça ne m’étonnerait pas que tu sois amoureux de moi !!
Pacey ouvrit d’énormes yeux et la fixa, perplexe.
Pacey : D’où est-ce que tu tiens ça ?
Joey lui rappela : Tu m’as embrassée par deux fois !
Pacey la corrigea : Hey ! Ce n’est pas vrai. La première fois TU m’as embrassé !
Joey : Pas du tout ! C’est toi !
Pacey, admis : Bon d’accord, disons que c’était d’un commun accord alors.
Joey rit pour la troisième fois.
Pacey, que l’attitude de Joey agaçait : Mais tu vas arrêter de rire pour rien à la fin !
Mais la réaction de Pacey provoqua malheureusement l’effet inverse. Alors, pour la faire taire une fois encore, il la saisit et cela ses lèvres au contact des siennes. Lorsque les soubresauts du corps de Joey provoqués par ses rires convulsifs s’arrêtèrent, alors il la lâcha et lui jeta un regard noir.
Joey, taquine, comme si elle avait prévu le coup : Tu vois que tu m’as embrassée deux fois !
Alors, Pacey sourit et secoua la tête devant la persévérance de la jeune-fille.
Pacey : Tu es sacrément gonflée comme fille !
Joey, désinvolte, haussa les sourcils.
Pacey, sérieux à son tour : Mais en réalité, je me demande si d’une certaine façon tu n’avais pas raison…
Joey inclina la tête sur le coté, marquant ainsi son étonnement.
Pacey : Je crois, Potter, que je suis effectivement tombé amoureux …
Joey sourit légèrement, sentant qu’elle allait pouvoir s’amuser un petit peu : Tu crois être amoureux ?? Allons Witter, tu peux faire mieux que ça !
Pacey fronça les sourcils. Il n’en revenait pas. C’était donc tout ce qu’elle avait trouvé à rétorquer après ce qu’il venait de lui apprendre ?
Pacey, narquois : Tu sais quoi Potter, je viens de me rappeler quelque chose. Il faut que j’y aille…là…tout de suite !
Alors qu’il s’éloignait dans le couloir déserté par les lycéens qui étaient tous rentrés chez eux, Joey lui cria : Ce que tu fais est très lâche Witter ! Très lâche !
Tout en marchant, il se retourna et à son tour, haussa les sourcils en signe de désinvolture et reprit son chemin.
Joey pesta en silence, et alors qu’il allait passer la porte, lança : Attends Witter !
En haut des escaliers, un sourire vainqueur sur les lèvres, il s’arrêta et demanda faussement naïf : Tu m’as appelé ?
Joey serra les dents et le rejoignit. Le sourire qu’il affichait ne lui plaisait guère. Cependant…
Elle grimpa la dernière marche qui la séparait de lui et se posta devant lui, l’air renfrogné : Ce que tu viens de faire n’est pas très galant.
Pacey : Mais je ne crois pas m’être jamais prétendu galant…si ?
Joey, souriante : Arrête de faire l’idiot ! Et embrasse-moi !
Pacey, qui ne voulait pas se faire avoir une fois de plus : Non !
Joey : Non ?
Pacey : Non !
Elle comprit alors où il voulait en venir. Elle leva les yeux au ciel et se résolut : Tu es content de toi, j’espère ?!
Sans même attendre la réponse, elle s’approcha sa tête de la sienne.
Pacey fendit son visage d’un large sourire : Très !
Joey, tout de même ravie, murmura avant de l’embrasser : Je te déteste Pacey !

Commentaire du jury : Cindy2077

Une histoire très bien écrite, on lit tout sans vouloir s'arrêter et c'est agréable. Les indications sont très bien placées. Les répliques entre Pacey et Joey m'ont fait beaucoup rire ainsi que Jen.
Ecrit par cindy2077 
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Supersympa, 16.04.2024 à 14:31

Bonjour à tous ! Nouveau survivor sur le quartier Person of Interest ayant pour thème l'équipe de Washington (saison 5) de la Machine.

choup37, 18.04.2024 à 08:49

5 participants prennent part actuellement à la chasse aux gobelins sur doctor who, y aura-t-il un sixième?

chrismaz66, 18.04.2024 à 11:04

Choup tu as 3 joueurs de plus que moi!! Kaamelott est en animation, 3 jeux, venez tenter le coup, c'est gratis! Bonne journée ^^

choup37, 19.04.2024 à 19:45

Maintenant j'en ai plus que deux, je joue aussi sur kaa

Viens chatter !