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La mémoire dans la peau

LA MEMOIRE DANS LA PEAU



Première partie : Amours de vacances

Dawson est dans sa chambre en train de faire sa valise, et Joey est assise sur son lit, à sortir chaque chose qu’il met dans sa valise.

Dawson : Joey, arrête ça. Tu es puérile.
Joey, sortant un caleçon blanc à cœurs multicolores de la valise, regarde Dawson d’un air interrogatif et moqueur.
Dawson : Un cadeau de ma mère. La machine à laver est en panne, alors je n’ai plus que ça. Et puis… Pourquoi je me justifie d’abord, tu n’as pas à fouiller dans mes affaires ! Va plutôt faire ta valise, on part dans deux heures je te signale.
Joey : Je ne comprends toujours pas pourquoi on a accepté d’aller à ce week-end.
Dawson : Joey, tous les lycéens qui se respectent vont faire la fête au bord de la mer pour les vacances de printemps. Et puis, il est temps que l’on sorte un peu de cette chambre, et qu’on rencontre des gens, des vrais, autre qu’E.T. ou Peter Pan. C’est malsain de passer toutes nos soirées ici, à regarder des vidéos.
Joey : Plus malsain qu’aller à un week-end de débauche où les mots d’ordre sont « sexe, alcool et Rock’n Roll » ? Permets-moi d’en douter…
Dawson : Ecoutes, moi non plus ça ne m’emballait pas au début, mais ça faisait tellement plaisir à Jen d’y aller…
Joey : Ah voilà ! On y est ! Et pourquoi tu n’y vas pas tout seul avec ta blonde décolorée?
Dawson : Elle n’est pas blonde décolorée !
Joey se mets à sourire.
Dawson inquiet : Quoi ? Pourquoi tu souries ?
Joey : Tu ne vas quand même pas lui sortir le grand jeu, avec ton super caleçon ? Parce qu’elle va te rire au nez ! Ca fait pas très viril les petits cœurs…
Dawson lui lance le caleçon au visage : Tu m’agaces. Jen et moi, on n’en est pas encore là. Notre relation est… romantique.
Joey : Coincé !
Dawson : Blasée !
Joey : Bon ça suffit. S’il faut aller passer un week-end chez Satan, autant bien se préparer ! Je vais faire ma valise.
Dawson : A tout à l’heure.

Chez les MacPhee, au même moment.

Andie : Jack, tu crois que c’est une bonne idée, ce week-end ? Avec tous les devoirs qu’on a pour la rentrée…
Jack : Andie, tu as déjà fait tes devoirs pour la rentrée.
Andie : Et maman ? Qui va s’occuper d’elle ? On ne peut pas la laisser toute seule.
Jack : Elle n’est pas toute seule. Papa reste à la maison tout le week-end avec elle. Andie, ça te fera du bien de passer un week-end loin d’ici, loin du stress, des devoirs…
Andie : Je le sais bien, mais avec sa dépression nerveuse, j’ai toujours peur qu’elle fasse une bêtise, et que je ne sois pas là pour venir à son aide.
Jack : Andie, tu n’es pas médecin, ce n’est pas ton rôle. Fais un peu confiance aux autres, tu n’as pas à porter seule le fardeau de toutes ces responsabilités. Tu n’as que 16 ans, et j’ai parfois l’impression que c’est toi ma mère. Amuses toi, fais des bêtises, soit insouciante, comme les gens de ton âge !
Andie : Oui, mais je suis si inquiète pour elle. Depuis que Tim est…
Elle éclate en sanglots.
Jack : Viens ici, petite sœur. Il la prend dans ses bras, et l’embrasse sur le front. Ca va aller… Tu vas te changer les idées, on va bien s’amuser, tu verras.

Près de deux heures plus tard, sur le parking de l’école. Le bus pour Providence, destination du week-end, est prêt à partir. Dawson et Jen sont assis au fond du bus, et s’embrassent. Joey est assise seule, le rang juste à côté. Elle a une mine refrognée. Pacey arrive :

Pacey : Salut Potter, fais pas cette tête, un jour aussi, un homme voudra de toi. Enfin, réflexion faite, habillée comme ça…
Joey : Très drôle Witter. J’espère que tu ne comptes pas t’asseoir ici, car je suis allergique aux jeunes puberts comme toi qui confondent parfum et désodorisant pour toilettes !
Pacey : On rentre les crocs, le doberman ! Ca ne me plaît pas non plus de m’asseoir à côté de toi, mais il n’y a pas d’autre place. Mais ne t’inquiètes pas, je ne t’adresserai pas la parole !
Joey : Parfait !
Pacey, lui tournant le dos : Parfait ! S’adressant à Dawson et Jen : Salut les amoureux !
Jen : Salut Pacey, je ne t’avais pas vu !
Joey, bougonnant : Tu m’étonnes. Alors, tu as réussi à trouver ?
Jen : Je te demande pardon, Joey ? Trouver quoi ?
Joey : Ce que Dawson a mangé au déjeuner ? Après lui avoir examiné les amygdales comme tu viens de le faire…
Dawson, exaspéré : Joey, tu dépasses les bornes là !
Jen : Ecoutes, Joey. Je suis désolée si on a été maladroits Dawson et moi, mais si tu pouvais éviter de m’agresser toutes les 5 minutes, on pourrait discuter. Je ne demande pas mieux que d’être ton amie.
Joey : Laisse-moi réfléchir… J’ai beaucoup mieux à faire merci, dans un autre millénaire peut être ?

Elle se lève, à la recherche d’une autre place. Elle aperçoit une jeune fille toute seule, qui lit un roman.

Joey : Excuse-moi, je peux m’asseoir ?
Andie : Euh, en fait, il y a mon frêre, il est en train de discuter… Oh et puis zut, il se trouvera une autre place. Assieds toi. Je m’appelle Andie.
Joey : Salut, moi c’est Joey.
Andie : Je t’ai vue, tu étais assise au fond. Quelqu’un t’a pris ta place ?
Joey : Non, en fait, il y a une fille que je ne supporte pas là bas. Et puis quand je t’ai vue avec ce livre dans les mains, je me suis dit que tu ne pouvais pas être pompom girl, et que tu devais forcément plus sympa que toutes ces blondes.
Andie : Je suis blonde.
Joey : Oui, pardon. Mais tu as compris ce que je voulais dire.
Andie : Oui, j’ai à peu près cette même sensation d’avoir été embarquée dans ce bus par erreur. C’est mon frère qui a voulu venir, pour rencontrer du monde.
Joey : Dawson m’a fait le même coup.
Andie : Dawson ?
Joey : Mon meilleur ami. Enfin, j’espère qu’il l’est encore. Je n’ai pas été très sympa avec sa copine. Elle les montre du doigt. Ce sont eux, là bas.
Andie : Oui, je les vois. Oh, et ce garçon, avec la chemise hawaïenne, à côté d’eux, tu le connais ? Il a l’air mignon !
Joey : Pacey ? Détrompes toi ! C’est un abruti !
Andie : Je croyais que vous étiez amis ?
Joey, manquant de s’étouffer : Quoi ? Pacey et moi ? Tu es vraiment nouvelle ici ?
Andie : On est là depuis un mois avec mon frère Jack.
Joey : C’est pour ça. Tu apprendras vite que Pacey et moi, c’est comme chien et chat, c’est le jour et la nuit. La seule chose qui nous lie, c’est Dawson.
Andie : En parlant de Dawson, il vient dans notre direction. Il n’a pas l’air très content.
Dawson : Joey, je peux te parler s’il te plaît.
Joey : Andie, je te présente Dawson. Dawson, voici Andie, qui est arrivée à Capeside il y a un mois avec son frère Jack.
Dawson : Enchantée Andie. Si tu veux bien nous excuser, il faut que je parle à Joey.
Il attrape le bras de Joey.
Joey : Aïe, tu me fais mal.
Dawson : Je peux savoir ce qu’il te prend ?
Joey : Tu es malpoli Dawson, j’étais en train de discuter. Et je peux savoir de quoi tu parles ?
Dawson : Tu sais très bien de quoi je parle. Pourquoi es-tu aussi méchante avec Jen ?
Joey : Bon, j’avoue, j’y suis peut-être allée un peu fort. Mais c’est plus fort que moi, je la trouve trop… trop mielleuse, trop blonde, trop tout quoi !
Dawson : Tu vas aller lui faire des excuses. Joey, je tiens beaucoup à elle, et j’aimerais que vous deveniez amies.
Joey : OK pour les excuses, mais ne compte pas sur moi pour être amie avec elle.
Dawson : Tu feras des efforts, tu me le promets ?
Joey, faisant la moue : Promis.
Dawson : Merci Joey. Je t’adore.

Dawson s’éloigne d’elle pour retourner vers Jen.

Joey, en elle-même : Moi aussi, Dawson. Et si tu savais…
Andie : Joey, ça va ?
Joey, sortant de ses rêveries : Quoi, pardon ? J’étais perdue dans mes pensées.
Andie : Je te présente mon frère Jack.
Jack : Bonjour.
Joey : Bonjour, Jack.
Andie : Joey, et si tu nous présentais tes amis ?
Joey : Bien sur, venez.

Ils se dirigèrent tous les trois vers le fonds du bus.

Joey, à Dawson, Jen et Pacey : Dawson, Jen et Pacey, je vous présente Andie et Jack. Ce sont les seuls individus normaux ici, hormis nous trois.
Dawson : Nous quatre tu veux dire ?
Joey : Non, nous trois. Je ne compte pas Pacey parmi les individus normaux.
Pacey : Très malin, Potter. A l’attention d’Andie : Ravi de te rencontrer Andie, moi c’est Pacey.
Andie : Enchantée, j’ai déjà beaucoup entendu parler de toi.
Pacey, radieux : Ah, ma réputation m’a précédé.
Andie, gênée : Euh… En fait, c’est Joey qui m’a parlé de toi.
Pacey : Je vois… Ne l’écoute pas c’est une frustrée.
Joey : Va te faire voir Witter.
Jen : Alors, qu’est-ce qui vous amène à Capeside ?

Andie regarde Jack, gênée. Elle ne voulait pas dire à tout le monde que sa mère était à moitié folle et qu’elle suivait un traitement.

Jack vola à son secours : En fait, mon père a trouvé un travail près d’ici. Alors la famille a suivi.
Jen : C’est cool. Moi, je suis arrivée ici il y a 6 mois, je viens de New York. Maintenant j’habite avec ma grand-mère.
Andie : Et tes parents, si ce n’est pas trop indiscret ?
Jen : Euh… Ils sont toujours à New York. Désaccord familial. Mais passons, ce n’est pas intéressant.
Andie : En tout cas, je suis contente de vous avoir rencontré. On ne connaît personne à Capeside, et ça fait du bien de discuter avec des gens extérieurs à la famille.
Joey : Et ça fait du bien de rencontrer des gens qui ont autre chose que du vent dans le cerveau. Car ici, entre les footballeurs et les pompoms girls, on est servis.
Tous se mirent à rire de bon cœur.

Une heure trente plus tard, le bus se gara devant l’hôtel qui allait héberger les élèves de Capeside pour le week-end.
Dawson aida Jen à sortir sa valise du bus.
Jen : Merci Dawson. Ecoutes, on a évité le sujet pendant tout le trajet mais il faut qu’on se mette d’accord.
Dawson : A propos de quoi ?
Jen : Ne fais pas l’innocent. Tu vas me dire que l’idée qu’on couche ensemble ce week-end ne t’as pas traversée l’esprit ?
Dawson : Bien sur que si, je te mentirai si je te disais le contraire. Mais on le fera quand tu l’auras décidé, quand tu seras prête. Je ne suis pas pressé.
Jen, gênée : Ah… merci, tu es vraiment attentionné. Mais tu sais, je ne suis pas une petite chose fragile qu’il faut protéger. J’ai vécu des choses et…
Dawson : Oui, mais je sais combien la première fois est importante, je suis très bien placé pour en parler !
Jen : Oui, tu as raison.

Jen ne savait pas comment annoncer à Dawson qu’elle n’était plus vierge. Elle savait que cette nouvelle l’anéantirait, lui qui la plaçait sur un piédestal. Mais il fallait vraiment qu’elle se décide à tout lui avouer, car plus elle attendrait, plus il souffrirait.

Devant l’hôtel. Monsieur Kasdan distribuait les clefs de chambre. Comme tout le monde s’en doutait, il annonça qu’il y aurait deux personnes par chambres, mais bien entendu deux personnes du même sexe, et interdiction de toucher au mini bar. Tout naturellement, Pacey se retrouva dans la chambre de Dawson, et une exception avait été faite pour Andie et Jack qui avaient eu le droit de dormir dans la même chambre, compte tenu de leur lien de parenté.
Le problème se posa pour Jen et Joey.

Jen : Joey, est-ce que tu veux bien partager ta chambre avec moi ?
Joey : Je crois que je n’ai pas le choix.
Jen : Ecoutes Joey, je crois qu’il faut qu’on parle toutes les deux. Cette tension ne peut plus durer.
Joey : Epargne toi cette peine. J’ai promis à Dawson que je ferais un effort, alors essayons de passer un week-end cordial. Je m’excuse pour toutes les vacheries que je t’ai dites aujourd’hui.
Jen : Merci Joey. Tu verras, on va bien s’entendre toutes les deux.
Joey : Commençons par s’entendre si tu veux bien, avant de parler de bien s’entendre.
Jen : Tu as raison.
Joey : Par contre, promets moi qu’on ne sera pas obligées de parler maquillage et coiffure !
Jen : Tu te méprends sur mon compte Joey. Tu serais surprise de voir comme on se ressemble toutes les deux.
Joey : Excuse-moi, mais je ne suis pas convaincue. Tu peux argumenter ?
Jen : Je déteste parler maquillage et coiffure, je déteste les pompoms girls, je trouve les footballeurs dénués de toute intelligence, et on aime le même garçon.
Joey, surprise de la perspicacité de Jen : Je, quoi ? Qu’est-ce que tu racontes ? Dawson est mon meilleur ami, c’est tout.
Jen, pas convaincue : Si tu le dis… Mais ne parlons plus de ça. On va s’installer ?

Au même moment, dans la chambre de Dawson et Pacey :

Pacey : Alors mon vieux, le grand moment arrive enfin ! Ne te fais pas de souci, je m’éclipserai dès que tu m’en donneras l’ordre !
Dawson : Arrêtes Pacey. Qui te dis qu’on va le faire ce week-end ?
Pacey : Tu serais fou de ne pas tenter ta chance !
Dawson : Je ne sais pas, Jen est bizarre depuis quelques jours. J’ai l’impression qu’elle me cache quelque chose. Peut-être que je ne l’attire pas. Physiquement je veux dire.
Pacey : Tu es fou ! Cette fille est dingue de toi, ça se voit comme le nez au milieu de la figure !
Dawson : Peut-être qu’elle n’est pas prête, tout simplement. Et je ne veux surtout pas la brusquer !
Pacey : Arrête ton cinéma Dawson. Tu essaies de te convaincre parce que tu es pétrifié. Mais crois en mon expérience…
Dawson : Pacey, ce n’est pas parce que tu as couché avec Mademoiselle Jacobs que cela fait de toi un expert !
Pacey : Tu serais étonné si je te racontais combien c’est un bon prof, en dehors des salles de classe !
Dawson : Surtout épargne moi ces détails !

Dans la chambre de Jen et Joey, qui ont mis leur maillot pour aller se baigner. Jen regarde Joey, qui porte un très beau deux pièces rouges. Elle a relevé ses cheveux avec une pince.

Jen : Tu as vraiment de la chance Joey, tu es vraiment jolie.
Joey : Ne te sens pas obligée de me faire des compliments. Je sais à quoi je ressemble.
Jen : Tu plaisantes j’espère ! Mais Joey, tu es magnifique ! Les garçons vont craquer en te voyant comme ça !
Joey : Justement, je ne suis pas à l’aise. Je crois que je ne vais pas aller me baigner. Je me sens mal.
Jen lui tend un magnifique paréo couleur orangé : Tiens, mets ça, je te le prête. Tu te sentiras moins « nue » avec ça.
Joey : Il est très beau, merci Jen, mais tu voulais sûrement le mettre !
Jen, penaude : Je vais être franche. Tu avais raison tout à l’heure Joey. Je n’aime pas parler maquillage, mais j’adore les fringues. Elle sort un deuxième paréo de son sac. Je l’admets, je suis une victime de la mode.

Elles éclatèrent de rire toutes les deux.

Jen : Bon, et si on allait chercher les garçons ?

Sur le chemin, Joey se disait que Jen était sympa, finalement ; Elle l’avait jugé trop vite. Mais ce qu’elle lui avait dit à propos de Dawson l’avait perturbée : ses sentiments pour lui étaient-ils si évidents ?
Arrivées devant la porte de chambre de Pacey et Dawson, Jen frappa.

Jen : Ouh ouh ! Les garçons, vous êtes là ? On va se baigner, Joey et moi !
Dawson ouvre la porte brusquement : Comment ça Joey et toi ? Toutes les deux ? Ensemble ?
Jen : Non, avec ma grand-mère, elle est déjà sur la plage à faire du monokini ! Bien sur, toutes les deux !
Dawson n’écoutait plus Jen. Son regard était bloqué sur Joey. Elle était magnifique dans son maillot, entourée dans son paréo. Il la reconnaissait à peine.
Jen : Vous nous rejoignez ?
Dawson : Quoi ? Euh… Oui, à tout de suite, on arrive.

Quelques minutes plus tard, Jen, Joey et Andie qui les a rejoint, ont les pieds dans l’eau.
Dawson et Pacey arrivent au loin.

Pacey : Tiens, c’est pas Jen là bas, avec les deux filles ? Il y a trop de soleil, je vois mal. Ah, je reconnais Andie, et la grande brune, c’est qui ? Elle a l’air canon !
Dawson : Tu te moques de moi ?
Pacey : Quoi, elle est canon, d’ici !
Dawson : Qui aurait pu prédire ça ? Pacey faisant un compliment à Joey !
Pacey, manquant de s’étouffer : Joey ??? Tu rigoles ?
Ils se rapprochent.
Pacey : Mais depuis quand elle a de la poitrine ?
Dawson : Depuis toujours, Pacey.
Pacey, faisant une pause : Mais alors… Joey est une fille ?
Dawson : Eh oui, je crois bien que je l’avais oublié moi aussi…

Quelques minutes plus tard, tous étaient en train de se baigner, lorsqu’un jeune homme s’approcha et les interrompît.

Voix : Déborah ?
Jack : Joey, on dirait que ce garçon essaie d’attirer ton attention…
Le garçon se rapprocha.
Garçon : Déborah, tu ne me reconnais pas ?
Joey : Euh… Non désolée, tu dois me confondre avec quelqu’un. Moi, c’est Joey.
Garçon : On s’est rencontré l’année dernière à Capeside. Je voyageais avec mes parents, et toi avec les tiens !

Joey devint toute rouge. Andersen. Elle l’avait effectivement rencontré à Capeside l’année dernière. Pour lui plaire, elle s’était fait passer pour une certaine Deborah Carlson, une fille qui voyageait avec ses parents pour l’été. Une fiche riche, qui venait de New York. Ils s’étaient même embrassés. Il lui avait donné son numéro de téléphone, mais elle l’avait jeté après avoir cru être démasquée, lors de leur dernier rendez-vous. Mais il n’en était rien. Il croyait toujours qu’elle était Déborah. Et il ne l’avait pas oublié. Il avait changé. Ou plutôt il avait mûri. Il avait l’air d’un homme, et plus un gamin. Et il s’était coupé les cheveux.

Joey : Bien sur, Andersen. Je ne t’avais pas reconnu. Ca doit être à cause de la coiffure.
Dawson : C’est qui lui ?
Jen lui écrasa le pied sous l’eau.
Dawson : Aïe ! Qu’est-ce qui te prend ?
Jen, à voix basse : Et si on laissait Joey tranquille, avec son ami ?
Andie : Oui allons-y, de toute façon, je suis en train de brûler en plein soleil !
Pacey : Je te mettrai de la crème si tu veux !
Andie : Tu peux toujours rêver !

Le groupe s’éloigna, laissant Joey et Andersen seuls, dans l’eau.

Andersen : On va s’asseoir au bord de l’eau ? Je crois qu’on a des choses à se dire.
Joey : Oui, je le crois aussi.
Andersen : Alors, avec qui je discute là ? Joey ou Deborah ?
Joey se prend la tête dans les mains. Elle a tellement honte.
Joey : Joey. Ca a toujours été Joey.
Andersen : Et je peux savoir qui est Deborah ?
Joey : Personne. Elle sort de mon imagination.
Andersen : Je ne comprend rien. Pourquoi m’avoir menti ? Et pourquoi tu ne m’as jamais rappelé ?
Joey : Tu arrivais de New York, dans ton beau voilier, et moi, je n’étais, et je ne suis encore qu’une petite lycéenne à Capeside, et une serveuse pendant les vacances. Je n’ai pas de voilier, mon père est en prison, ma mère est morte, et je vis avec ma sœur qui a eu un enfant hors mariage avec son petit ami noir. Ca ne fait pas rêver, non ? Tu ne te serais jamais intéressé à moi si tu avais su.
Andersen : Tu ne m’en as pas donné la possibilité !
Joey : Je le sais. Et tu ne peux pas savoir comme je l’ai regretté. Quand j’ai cru avoir été démasquée, j’ai jeté ton numéro, parce que je savais que tu avais compris, et que tu ne voudrais pas me revoir.
Andersen : J’étais très déçu que tu ne me rappelles pas. Tu aurais du me dire la vérité. Je ne choisis pas mes amis en fonction de leur style de vie ou de leur compte en banque. Tu m’as plu dès l’instant où je t’ai vu, dans ce restaurant, le « Ice House ». Mais je me rends compte que je ne te connais pas du tout en fait.
Joey : Andersen, je comprendrais que tu ne veuilles plus me parler. Je tiens à m’excuser, sincèrement.
Andersen, lui tendant la main : Enchanté, je m’appelle Andersen, et toi ?
Joey, lui serrant la main, le sourire aux lèvres : Enchantée Andersen, je m’appelle Joey.
Andersen : Joey, on est parti sur de mauvaises bases. Et si on se disait tout maintenant ?
Joey : Oui, tu as raison.
Andersen, gêné : Dans ce cas là, je me dois d’être honnête moi aussi…
Joey : Honnête ? Alors toi, tu t’appelles comment ?
Andersen : Je m’appelle bien Andersen. Mais… je ne suis pas non plus celui que tu crois. Je vis ici, à Providence. Je n’ai jamais vécu à New York. Et… je n’ai pas de voilier. L’année dernière, lorsqu’on s’est rencontrés, je travaillais sur ce voilier en tant que mousse pour me faire un peu d’argent.
Joey : Je n’en reviens pas. Mais je ne peux pas t’en vouloir, ce serait gonflé de ma part. Et pourquoi m’as-tu menti ?
Andersen : Tu parles de ta vie qui ne fait pas rêver, mais la mienne n’est pas plus réjouissante. Mes parents sont forains. Ils travaillent au cirque de Providence.
Joey : Si je m’attendais à ça… C’est peut-être déplacé de ma part de te dire ça, mais tu ne ressembles pas du tout à un forain…
Andersen : En fait, mon père est mort lorsque j’avais un an, et ma mère a voulu changer de vie, pour oublier. Elle a rencontré Gary, mon beau-père, qui avait les mêmes envies de liberté, de changer de vie, alors ils ont monté ce cirque.
Joey : Je ne sais pas quoi te dire. Je suis un peu abasourdie de tout ce que je viens d’entendre. Tu te rends compte, nous sommes des étrangers l’un pour l’autre. On ne se connaît pas du tout.
Andersen : Quel est le problème ? Apprenons à nous connaître à nouveau.
Joey : tu ne trouves pas ça bizarre ? Je ne sais pas, cette situation me mets mal à l’aise. Notre relation est bâtie sur le mensonge, tout est faux. Comment se faire confiance après tout ça ?
Andersen : Parce que je sais que tu me plaîs, que tu sois riche, pauvre, que tu t’appelles Joey ou Deborah. Et je sais que je ne te laisse pas indifférente non plus.

Andersen lui prend le visage entre ses mains. Joey a le cœur qui bat à cent à l’heure. Il l’embrasse.

Andersen, qui a toujours le visage de Joey dans les mains : Tu es tellement belle.
Joey, retirant les mains d’Andersen : Andersen, tout va trop vite.
Andersen : Pourquoi ? Je te plais, tu me plais, quel est le problème ?
Joey : Le temps a passé depuis notre première rencontre.
Andersen : Tu as un petit ami, c’est ça ?
Joey : Non, pas exactement.
Andersen : Mais ton cœur est prisonnier ailleurs…
Joey : Oui, on peut dire ça.
Andersen : Je comprends. C’est vraiment dommage.
Joey : Je suis désolée. Ca n’aurait pas pu marcher de toute façon.
Andersen : Je ne suis pas d’accord. Ca aurait pu marcher. Le garçon dont tu es amoureuse ne sais pas quel chance il a. Au revoir Joey.

Andersen se leva, et partit. Joey resta assise, inerte. Elle venait peut-être de faire la plus grosse bêtise de sa vie. Ce garçon avait l’air d’avoir des sentiments pour elle, alors que Dawson ne voyait que Jen.
Elle se leva, et retourna sa chambre, les larmes aux yeux. Quand elle arriva, elle fut soulagée de voir que Jen n’était pas rentrée.
Elle se laissa tomber sur son lit, et se mît à pleurer à chaudes larmes. Elle ne savait pas si elle pleurait d’avoir laissé Andersen partir, ou parce qu’elle en voulait à Dawson d’avoir pris son cœur. Elle pleura pendant une demi heure, puis s’assoupit, de fatigue.

Dans le même temps, dans la chambre de Pacey et Dawson. Pacey tenait dans ses mains le caleçon à cœurs multicolores de Dawson, quand celui-ci sortit de la douche.

Dawson : Lâche ça, Pacey !
Pacey : C’est quoi ce truc ? tu vas quand même pas mettre ça ce soir ? Tu sais, les petits cœurs…
Dawson : Ca ne fait pas très viril, je sais. Joey m’a dit la même chose, et je te réponds la même chose qu’à elle : ça ne te regarde pas, et je n’ai pas à me justifier !
Pacey : alors, c’est le grand soir ?
Dawson : Pacey !
Pacey : Quoi ? Je suis ton meilleur ami, et en tant que tel, je me dois de te conseiller ! Tu as pris tes précautions ?
Dawson : Oui. Mais je te le répète, on ne fera peut-être rien ce week-end.
Pacey : C’est ça ! Je te crois ! Bon, techniquement parlant, qu’est-ce que tu as prévu ?
Dawson : je te demande pardon ? Tu ne me demande quand même pas comment…
Pacey : Stop ! Je parlais du lieu où tu as prévu de faire la chose… Parce que si tu as prévu de le faire dans cette chambre, je veux bien m’éclipser, mais il va falloir qu’on mette en place une stratégie.
Dawson : une stratégie ?
Pacey : Ben oui, un truc pour dire « stop ! ne pas entrer ! Interdit aux moins de 18 ans ! » Je ne voudrais pas vous interrompre en pleine action…
Dawson : Pacey, tu n’es vraiment pas romantique !
Pacey : Il y a bien le mouchoir sur la poignée de porte, mais ça fait un peu cliché…
Dawson : Tu es désespérant, Pacey.
Pacey : Un code ! Il faut trouver un code ! Voyons… Il faut trouver un mot peu commun, que je comprenne facilement qu’il faut que je m’éclipse cette nuit…

Il regarde autour de lui, cherchant l’inspiration… Il aperçoit le menu du restaurant de l’hôtel.

Pacey : Tartiflette ! Notre code, c’est tartiflette !
Dawson : Tu te moques de moi là ?
Pacey : Non, c’est génial ! Au moment où tu sens que l’affaire est dans le sac, tu me sors une phrase du style « je mangerais bien une tartiflette ce soir », et je saurais qu’il faut que je trouve un autre endroit pour dormir !
Dawson : tu me désespères, Pacey !
Pacey, le prenant par l’épaule: Tu me remercieras plus tard, tu verras !

Il sortit de la pièce, laissant Dawson perplexe. Retour dans la chambre de Joey. Le bruit de la porte la réveilla.

Jen : Oh pardon Joey, tu dormais ? Je t’ai réveillé ?
Joey : C’est pas grave.
Jen : Alors, racontes.
Joey : Quoi ?
Jen remarqua les yeux rougis de Joey : Ta rencontre avec ce charmant jeune homme… Mais tu as pleuré Joey, qu’est-ce qu’il y a ?
Joey : Jen, laisse moi tranquille.
Jen : Tu peux tout me dire. C’est ce garçon, il s’est mal conduit ?
Joey : Non. Mais je répète, je n’ai pas envie de parler, laisse moi tranquille.
Jen : très bien. Mais sache que si tu cherches une oreille pour t’écouter, quelqu’un qui saura t’écouter sans te juger, je suis là.
Joey : Tu ne renonces jamais ?
Jen : Jamais ! Et tu vas voir, ce n’est pas fini ! J’ai un petit côté psy difficilement détestable !

Joey esquissa un sourire. Un vrai clown cette Jen.

Jen : Tu vois ! Tu souries ! Et je te prouves que je suis un vrai docteur : le muscle que tu viens de contracter en me faisant ce timide mais magnifique sourire, c’est ton zygopratique. Euh non… Ton zymographique… Enfin c’est un truc comme ça ! Oh la la ! J’aurais pas du sécher les cours de science, moi…
Joey avait retrouvé le sourire : C’est zygomatique !
Jen : Première victoire ! elle parle !
Joey : Il faudrait vraiment que je te présente Andersen. Je suis sure qu’il aurait un job pour toi dans son cirque !
Jen : On peut récapituler ? Andersen ? Cirque ? Je ne comprends rien !
Joey : Andersen est le garçon que vous avez vu tout à l’heure. Ses parents sont forains. Ils ont monté un cirque.
Jen : Nous y voilà. Comment l’as tu rencontré ?
Joey : Ca n’a pas d’importance, tout est fini de toute façon.
Jen : Quoi, mais comment ça se fait ? Il te dévorait des yeux tout à l’heure !

Joey n’en revenait pas. Elle discutait avec l’ennemie numéro un.

Joey : Je… je lui ai dit que ça ne pouvait pas marcher. Il ne me plaisait pas.
Jen : Menteuse, j’ai vu comment tu l’as regardé tout à l’heure. C’est autre chose.

Joey ne pouvait pas dire à Jen qu’elle aimait son petit ami.

Joey : Jen, je n’ai pas envie d’en parler.
Jen : Dawson avait raison.
Joey : Quoi ?
Jen : Tu es une enquiquineuse !
Joey : C’est ce que Dawson pense de moi ? Charmant !
Jen : Non, tu interprètes tout ce que je dis. Il dit aussi que tu es comme sa sœur, tu es l’une des personnes au monde qui compte le plus pour lui. Il m’a dit quelque chose de très beau à propos de toi : il m’a dit que tu étais son miroir. A chaque fois qu’il était indécis, qu’il doutait, il te regardait et savait quoi faire. C’est une belle image, non ?
Joey, profondément touchée, les larmes aux yeux : Oui, et bien les miroirs feraient bien de réfléchir avant de renvoyer les images !

Elle partit en courant en claquant la porte de la chambre. Jen resta abasourdie. Elle ne comprenait pas ce qui venait de se passer.

Joey courait toujours. Elle ne savait pas où elle allait, mais elle avait besoin de se défouler. Elle courut jusqu’au bord de la mer. Le soir tombait, tous les étudiants étaient rentrés se préparés pour la soirée à venir. Voyant qu’elle était seule, elle poussa un cri déchirant le silence paisible qui régnait sur la plage. Un cri rempli de toute la douleur de se taire depuis si longtemps. De taire son amour pour celui qu’elle a toujours aimé, son âme sœur.
Complètement anéantie par cette journée, elle se laissa tomber à genoux sur le sable, les mains sur le visage. Les larmes coulèrent à nouveaux à travers ses doigts. Pourquoi ne pouvait-elle pas le détester ?
Tout à coup, elle sentit une main se poser sur son épaule. Elle sursauta. La personne la releva et la prît dans ses bras, sans dire un mot. Joey ne résista pas. Une douce chaleur l’envahit. Cette démonstration d’amitié, même si elle venait de la dernière personne qu’elle avait envie de voir, lui faisait du bien.

Pacey : Ca va aller, Joey ?
Joey : Qu’est-ce que tu fais là Pacey ?
Pacey : Je me baladais, et j’ai vu Jen. Elle avait l’air affolée, elle te cherchait. Je savais que je te trouverais là.
Joey : Et depuis quand tu t’inquiètes pour moi ?
Pacey : Arrête ça. Je suis venu sans arme. Même si on se taquine tous les deux, on a grandi ensemble, je t’apprécie. Même si je ne te le montre pas. Et puis je crois qu’il faut s’entraider entre cœurs brisés.
Joey : Qu’est-ce que tu peux savoir des chagrins d’amour toi ?
Pacey : Laisse moi réfléchir… Tu aimes comme tu n’as jamais aimé, mais pourtant tu souffres. Tu souffres de cet amour, parce qu’il est impossible, parce qu’il n’existe que dans ton cœur. Tu ne peux pas en parler, mais un jour, c’est trop lourd, et tu craques. Tu as envie d’hurler, tu en veux au monde entier, et tu en viens même à détester cet amour qui est en toi, tant il te fait crever.

Pacey avait les larmes aux yeux et les poings serrés. Joey avait compris.

Joey : Mademoiselle Jacobs…
Pacey: Oui, mais c’est du passé maintenant. Je l’ai oublié. Et tu devrais en faire autant. Ce que je vais te dire ne vas pas te plaire, mais tu dois l’entendre…
Joey : Il aime vraiment Jen, c’est ça ?
Pacey : Il en est fou. Joey, il faut que tu te prépares à l’éventualité qu…
Joey l’interrompt : Je sais, pas la peine de me faire un dessin.
Pacey : Allez Joey. Il faut aller te préparer, on nous a promis une soirée d’enfer.
Joey, essuyant ses larmes : Et qu’est-ce qui est prévu ?
Pacey : Mr Kasdan nous a dit qu’on allait s’éclater comme des bêtes !

Joey fit la moue, septique.

Pacey : Oui, je sais, venant de lui, ça paraît bizarre.
Joey : Ca sent plutôt le coup fourré…
Pacey : Une seule façon de le savoir : on se lève, tu vas te préparer, et c’est parti pour une soirée de folie !
Joey : Merci Witter. T’es pas si désagréable que ça finalement !
Pacey : T’habitues pas à ça ! je ne veux pas perdre ma réputation.
Joey : C’était trop beau pour durer…
Pacey sourit, et lui donne un léger coup d’épaule : Allez, souries Potter. Je suis ton punching-ball, tu es le mien… C’est super l’entraide, non ?
Joey, levant les yeux au ciel : Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ?

Retour dans la chambre de Jen. Joey entre.

Jen : Joey, je me suis fait un sang d’encre ! Tu es partie si précipitamment ! Tout va bien ?
Joey : Oui, ne t’en fait pas. Et si on pouvait oublier notre conversation de tout à l’heure… ce serait bien.
Jen : Si tu veux, mais…
Joey : Stop ! On n’en parle plus. J’ai eu un petit coup de blues, mais tout va bien. Je suis résolue à repartir à zéro.
Jen : Je ne sais pas ce qui s’est passé depuis tout à l’heure, mais tu as changé de discours. Tu n’as plus cette tristesse dans le regard…
Joey : J’ai dit stop ! Et si on allait à cette super soirée ?
Jen : J’ai du mal à imaginer Mr Kasdan en train de nous organiser la fête du siècle. Que dis le programme qu’il nous a donné ?
Joey, lisant le papier : RDV à 19h devant l’hôtel, pour prendre le bus. Mini jupes et talons déconseillés, soyez à l’aise dans vos baskets, on va s’éclater comme des bêtes !
Jen : Ca sent le coup fourré.
Joey : On verra bien… On y va ?


19 heures. Devant l’hôtel. Tout le monde prend place dans le bus. Une fois tout le monde en place, le bus démarra. Quelques minutes plus tard, il arriva devant un gigantesque chapiteau. Un cirque. Joey était blême. Jen s’en rendit compte, et la prît à part.

Joey : je ne peux pas y aller, c’est impossible.
Jen : C’est une occasion rêvée de lui parler, au contraire.
Joey : Jen, tu ne connais rien de ma vie, tu ne sais pas ce qui s’est passé, alors laisse moi.
Jen : Explique moi alors ! Je serais ravie de t’aider !
Joey : Laisse moi tranquille je te dis.

Jen décida de la laisser se calmer, et rejoignit les autres qui se dirigeaient à l’intérieur du cirque.
Joey commença à s’éloigner du cirque, prise dans ses pensées, quand elle bouscula quelqu’un. Une personne du cirque, qui conduisait une brouette pleine d’excréments d’animaux. La brouette se renversa sur le pantalon blanc de Joey.

Joey : Vous ne pourriez pas faire attention avec votre brouette ? Regardez-moi, mon pantalon est foutu !
Homme : Je suis désolée mademoiselle, je… Joey ?
Joey regarda l’homme. Il était maquillé, portait une moustache : Andersen ?
Andersen enlève sa moustache : Oui, c’est moi.
Joey : Décidément…
Andersen : Je suis désolée pour ton pantalon, je te le rembourserai.
Joey : Laisse tomber, je le ferai nettoyer.
Andersen : Qu’est-ce que tu fais là ?
Joey : Nos profs ont organisé cette soirée au cirque, mais je ne voulais pas venir, je suis désolée, je ne veux pas que tu croies que…
Andersen : Je ne crois rien. Joey, on peut au moins être amis, non ? Je suis désolée d’être parti si précipitamment tout à l’heure mais je ne savais plus où j’en étais.
Joey : Alors amis ?
Andersen : Amis !
Joey, regardant son pantalon : Tu comprendras que je ne te serre pas dans mes bras… Je ne voudrais pas salir ton costume de Freddy Mercury !
Andersen : Freddy Mercury !?! Tu te moques de moi là ! Je suis dompteur de fauve !
Joey : Avec cette petite moustache… Ca fait pas très viril !
Andersen, agacé : Tu vas voir si c’est pas très viril ! Il remet sa moustache, et prend dans la main de la paille qui était dans la brouette.
Joey : Non, c’est dégoûtant !
Elle se met à courir, Andersen la poursuivant.
Andersen : Tu vas voir si je suis pas viril !
Joey courut jusque vers une grange pleine de foin. Dans leur course, Andersen entraîna Joey dans la paille. Ils se retrouvent l’un à côté de l’autre, allongé dans le foin.
Andersen, approchant sa tête de celle de Joey : Et nous revoilà au point de départ…
Joey : Andersen, non, je ne peux pas.

Au loin, on entend une fanfare.

Andersen : Oh non ! je vais me faire tuer ! La représentation commence ! Il aide Joey à se lever. Vite, dépêche-toi !
Joey : Mais, je ne peux pas y aller comme ça ! J’empeste avec toute cette crotte sur mon pantalon !
Andersen : Va dans la caravane, à côté du chapiteau ! Il y a ma mère. Explique lui ce qui s’est passé, dis que tu viens de ma part, elle te donnera quelque chose pour te changer.
Joey : Mais, je…

Andersen était déjà loin.
Après tout, pourquoi pas. Elle ne pouvait pas rejoindre les autres comme ça, ils se moqueraient d’elle. Et puis quelle honte ! Elle empestait à un tel point…

Retour à l’intérieur du cirque.
Pacey : On s’est fait avoir ! S’éclater comme de bêtes… Quel super jeu de mot ! Ce n’est pas vraiment à ça que je pensais…
Jen : Sacré Pacey… Dawson, ça va ? Tu as l’air soucieux…
Dawson : Où est passée Joey ? Ce n’est pas normal, elle devrait être là… Il lui est peut-être arrivé quelque chose…
Il commence à se lever mais Jen le retient.
Jen : Laisse là. Elle est entre de bonnes mains. Et puis elle est grande ! laisse la vivre !
Dawson : Entre de bonnes mains ? Ca veut dire quoi ça ? Tu sais quelque chose que j’ignore, toi ?
Jen : Oui, peut-être. Mais fais moi confiance, elle va bien.
Dawson : Ecoutes Jen, je connais mieux Joey que toi, alors ne me donnes pas de conseil, surtout qu’elle et toi, ce n’est pas franchement la grande amitié !
Jen : Qu’est-ce qui te prend Dawson ? Pourquoi me parles-tu comme ça ?
Dawson : Qu’est-ce qui me prend ? Je te retourne la question ! Depuis qu’on est arrivé ici, tu ne m’a pratiquement pas parlé, tu m’évites !
Jen, gênée : Dawson, ce n’est pas le meilleur endroit pour notre première scène de ménage, tout le monde nous regarde !
Dawson : Et bien sortons, comme ça, on cherchera Joey en même temps !

Dawson commence à se lever, quand Joey arrive, passant entre les rangs et suscitant de larges sourire auprès des personnes qui la croisent.

Joey : Je vous préviens, le premier qui fait un commentaire, je le tue.
Pacey : Tu vas faire quoi ? Nous jeter un mauvais sort avec ta lampe magique ?
Joey : Si j’avais de tels pouvoirs, il y a longtemps que je t’aurais fait disparaître de ma vue, Witter !

Joey était vêtue d’un pantalon façon Sherahazad. C’est tout ce que la mère d’Andersen avait pu lui trouver.

Le reste du spectacle se passa dans la bonne humeur. Seul Dawson paraissait faire la tête. Il ne pouvait s’empêcher de fixer Joey. Où et surtout avec qui était-elle pendant le début du spectacle ? Et qu’est-ce qu’elle avait bien pu dire à Jen qu’elle ne lui aurait pas dit à lui ? Tout cela lui paraissait étrange. Le fait que Dawson fixe Joey n’avait pas échappé à Jen. Cela commençait à l’agacer. Quels sentiments éprouvaient-ils réellement pour Joey ?

Le spectacle fini, tous se dirigèrent vers le bus. Tous sauf Joey, qui était bien décidée à trouver de la lessive pour nettoyer son pantalon.

Joey : Mais si, allez-y je vous dit, il y a un supermarché ouvert près d’ici. Et puis il y a un bus tous les quarts d’heure qui passe devant l’hôtel, je serai là dans une demi heure !
Dawson : Joey, il est 21 heures, il n’est pas question que tu traînes dans les rues toute seule à cette heure là !
Joey : Je suis grande, je n’ai pas besoin de chaperon !
Pacey : Moi, je vais t’accompagner. J’ai deux trois courses à faire de toute façon. Alors faisons deux pierres d’un coup !
Joey : Tu rigoles j’espère !
Pacey : Potter, on va pas en discuter deux heures, alors fais moi plaisir, tais toi, et en route ! Ca marche pour tout le monde ?
Dawson : OK… A tout à l’heure alors… Faites attention.
Joey : Oui papa !

Une fois tous les deux, Joey et Pacey se mettent en route vers le supermarché. Une fois à l’intérieur :

Joey : Alors, qu’est-ce que tu vas acheter ? Un cerveau ?
Pacey : Rien.
Joey : Comment ça rien ?!? Tu te fous de moi ? Qu’est-ce que tu fais là alors ?
Pacey : Le plaisir de t’accompagner !

Joey le regarde avec des yeux noirs.

Pacey : Bon, OK. J’avoue tout. Après notre petite conversation de tout à l’heure, je me suis senti… comment dire… concerné par ton triste sort et étant donné que je t’ai vu discuter avec ce certain Andersen devant le cirque, je me suis dit que notre petite Joey avait enfin réussi à mettre ses sentiments pour notre ami commun de côté… Alors, il te plaît ?
Joey : Pacey, ce n’est pas parce que tu m’as vu dans un état de faiblesse tout à l’heure qu’il faut te prendre pour mon confident.
Pacey : Oh… allez Potter ! T’es pas sympa ! Raconte moi !

Ils arrivent vers le rayon des boissons :
Joey : Tout ce que je sais, c’est que j’ai envie de faire la fête ce soir.
Elle attrapa une bouteille de punch.
Pacey : Joey, je ne crois pas que ce soit raisonnable. Tu sais bien que toi et l’alcool et toi, vous n’êtes pas très copains…
Joey : Pacey, si vraiment tu te sens concerné comme tu le dis, laisse moi m’amuser ce soir. D’accord ?
Pacey : hors de question que je te laisse acheter ça. Je ne veux pas que Dawson me tombe dessus. Et puis, les caissières ne nous laisseront jamais passer avec ça.
Joey : Rabat joie !
Pacey : L’alcool n’a jamais résolu les problèmes Joey. Et d’après ce que je sais, les chagrins d’amour ne se dissolvent pas dans le punch non plus…
Joey : Depuis quand tu sais ce que c’est que la maturité toi ?
Pacey : Tu me remercieras plus tard…
Joey : C’est ça, merci Witter ! Mais comme je l’ai dit à Dawson, je n’ai pas besoin de chaperon. Alors, on y va ?

Une fois la lessive achetée, ils marchèrent jusqu’à l’arrêt de bus.

Pacey, lisant les horaires : Potter, tu sais lire n’est-ce pas ?
Joey : Pourquoi tu me dis ça ?
Pacey : Et on est bien samedi c’est ça ?
Joey : Oui, mais qu’est-ce qu’il y a ?
Pacey, agacé : Et bien si tu savais lire, tu aurais vu que le samedi, le dernier passage du bus est à 20 heures, et si je regarde ma montre, devine quelle heure il est ?!?
Joey, regardant sa montre : 21 heures vingt ?
Pacey : Bien, on progresse. Et on fait quoi maintenant ? A pieds, on en a pour une heure !
Joey : Un taxi ?
Pacey : Je n’ai pas d’argent sur moi. Et toi ?
Joey : Moi non plus… Je l’ai utilisé pour acheté ma lessive!
Pacey : J’y crois pas ! Tu vois dans quelle situation tu nous mets !
Joey : Oh ça va, je t’ai pas obligé à m’accompagner !
Pacey : Ca va être de ma faute maintenant !?! C’est la meilleure !
Joey : Bon, qu’est-ce qu’on fait alors ? On marche ?
Pacey : je crois qu’on a pas le choix… A moins que…

Il observait le cirque.

Joey : J’aime pas trop quand tu te mets à réfléchir comme ça…
Pacey : On va demander à ton pote Andersen de nous raccompagner !
Joey : N’y penses même pas !
Pacey : Tu préfères marcher ?
Joey : Oui !
Pacey : ne fais pas l’idiote. Puisque c’est comme ça, j’y vais moi !
Joey : Pacey, non !

Trop tard, il était déjà loin. Quelques minutes plus tard, il revient, la mine renfrognée, un tandem à la main.

Joey : C’est une blague, c’est ça ?
Pacey : Je préfèrerais, crois moi !
Joey : Je te préviens, il est hors de question que je monte sur ce truc !
Pacey : Et pourtant, tu vas mettre vite fait tes petites fesses là dessus, car je te rappelle que c’est à cause de toi qu’on en est là !
Joey : Et d’abord, tu peux m’expliquer comment tu t’es retrouvé avec ce truc ?
Pacey : Au cirque, j’ai expliqué qu’on était coincés ici, et ils m’ont prêté ça.
Joey : Et Andersen n’était pas là ?
Pacey : Non. L’interrogatoire est fini, on peut y aller ?
Joey, faisant la moue : Ok, mais je te préviens, si…
Pacey, lui coupant la parole : En route Potter ! Plus vite tu monteras là dessus, plus vite on arrivera !

Joey s’exécuta, et ils se mirent à pédaler en direction de l’hôtel. Joey ne pouvait s’empêcher de sourire. Pacey avait du mal à garder son sérieux lui aussi. Cette situation était vraiment ridicule.

Retour à l’hôtel.

Jen : Dawson, il faut qu’on parle.
Dawson : Je le crois aussi. Qu’est-ce qu’il t’arrive, Jen ? tu es bizarre depuis qu’on est arrivés ici. On dirait que tu m’évites. Jen si tu as changé d’avis à propos de nous, il faut me le dire.
Jen : C’est ce que tu crois ? Mais non, ce n’est pas du tout ça ! Dawson, je t’aime plus que tout, et tu ne dois jamais en douter !
Dawson : Alors explique moi ce qu’il y a !
Jen : D’abord, promets moi de ne pas me juger.
Dawson : Tu me fais peur, Jen.
Jen : Ce que je veux te dire n’est pas facile à avouer. Depuis que je suis arrivée ici, à Capeside, tu m’as idéaliser. Tu me prends pour quelqu’un que je ne suis pas.
Dawson : Qui es tu alors ?
Jen : Je suis moi, j’ai toujours été naturelle avec toi. Mais je t’ai caché une partie de ma vie. Dawson, je ne suis pas la jeune fille prude que tu veux que je sois.
Dawson : Tu veux dire que…
Jen : Je ne suis plus vierge.

Dawson resta abasourdi. Il ne savait pas comment réagir. Il le prenait comme une trahison.

Dawson : Tu m’as menti pendant tout ce temps, moi qui te parlais de notre première fois, en fait, tu te moquais bien de moi !
Jen : Non, jamais ! Dawson, je ne suis pas particulièrement fière de mon passé, mais je ne peux pas l’effacer. Je dois l’accepter, et toi aussi ! Ca fait un moment que je voulais te l’avouer, mais cette façon dont tu me regardes, on dirait que tu me prends pour un petit ange innocent. Mais ce n’est pas le cas, je commets des erreurs, comme tout le monde, j’en ai même peut-être commis un peu plus que les autres, mais ne me juges pas sur mon passé. Dawson, je suis vierge dans tes yeux, c’est tout ce qui compte.
Dawson : Tu ne l’es plus maintenant. Jen, il faut que je réfléchisse. Laisse moi seul.
Jen : Très bien, je te comprends. Mais sache une chose : je t’aime Dawson. Comme je n’ai jamais aimé.

Jen s’éloigna, les larmes aux yeux. Devant l’hôtel, elle croisa Pacey et Joey qui venaient d’arriver. Elle essuya ses larmes :

Jen : Qu’est-ce que vous faites sur ce truc ?
Joey : Une longue histoire. On va faire la fête sur la plage avec tous les autres ce soir, tu viens ?
Jen : Non, je suis fatiguée. Allez-y sans moi.
Pacey : Allez Jen, viens ! On va bien s’amuser !
Jen : On verra, pour l’instant je remonte à l’hôtel.
Joey : Ok. A tout à l’heure alors !
Pacey : Allez, on y va ? tu remontes ?
Joey : Pacey, on peut continuer à pieds, là ! De toute façon, il faut que j’aille me changer. Je ne vais pas garder cet affreux pantalon de cirque !
Pacey : Bon, je vais prévenir Dawson, Andie et Jack, tu te charges de convaincre Jen ?
Joey : OK.

Elle commença à partir, puis se retourna :

Joey : Pacey ?
Pacey : Quoi ?
Joey : Merci. C’était sympa cette balade.
Pacey, ironique : parle pour toi, c’est moi qui ai pédalé tout le long !
Il se mit à sourire. Elle repartit en direction de l’hôtel, en se disant qu’il était vraiment infernal.

Pacey cherchait un endroit sûr pour ranger le tandem, en attendant de le ramener, le lendemain, au cirque.
Voix : Qu’est-ce que tu fais avec ça ? Voleur !
Pacey se retourna, et, sans rien comprendre, reçut un coup de poing en pleine figure.
C’était Andersen. Il tenait fermement Pacey par la chemise, prêt à le refrapper. Pacey essaya de se relever, et mît Andersen à terre.
Pacey, se tenant la joue : Et mais ça va pas, t’es malade ! Andersen je présume ?
Andersen : Comment tu connais mon nom ?
Pacey : je suis un ami de Joey.

Pacey aida Andersen à se relever. Il lui expliqua le reste de l’histoire.

Andersen : Excuse moi pour la bagarre, j’ai vraiment cru que tu nous avais volé ce tandem.
Pacey : c’est rien.

Joey, sortant de l’hôtel, arriva à ce moment.

Joey : Andersen ? Mais qu’est-ce tu fais ici ? Et Pacey, qu’est-ce que tu as sur la joue, tu saignes ?
Andersen : Je venais te voir, Joey. Et la joue, c’est moi. En fait, j’ai cru que Pacey était un voleur…
Pacey : Bon, je crois que je vais vous laisser…
Joey : Non, ce n’est pas la peine.
Andersen : Si, merci Pacey.
Pacey : Je vous laisse.

Il s’en va.

Joey : Andersen, je croyais que c’était clair entre nous, je…
Andersen : Rien n’est clair. Tu souffles le chaud et le froid sans arrêt, je suis perdu, moi !
Il l’embrassa. Elle le repoussa.
Joey : Non, je… je ne peux pas, laisse moi… Tu ne respectes pas mes choix Andersen !
Andersen : Désolé, j’avais cru que…
Joey : Il n’y a rien à croire. Laisse moi tranquille !

Il resta muet, prostré. Elle partit en courant. Au loin, elle vit Pacey.

Joey : Pacey, attends moi ! Je suis désolée.
Pacey : T’es bien gentille Potter, mais j’en ai marre de me retrouver dans tes galères. Alors laisse moi maintenant ! Moi, je veux rendre service, et voilà ce que je récolte, des pins en pleine figure !
Joey : Fais voir. Elle approche sa main du visage de Pacey.
Pacey : Aïe ! tu me fais mal.
Il attrapa la main de Joey. Soudain, sans réfléchir, il l’embrassa. Joey était tellement surprise qu’elle ne put réagir. Tout à coup, elle reprît ses esprits et le repoussa.
Joey : Mais ça va pas, qu’est-ce qu’il te prend ? T’es malade ?
Pacey , complètement perturbé par ce qu’il vient de faire : Je… je ne sais pas ce qu’il m’a pris… Pardonne moi Joey.

Il partit, le visage complètement hagard, ne comprenant pas lui même ce geste.

Tout se bouleversait dans la tête de Joey : Andersen, Pacey : qu’est-ce qu’ils leur prenait ? C’était la pleine lune ou quoi ?
Andie : Joey ? Ca va ?
Joey : Quoi ? Salut Andie ! Excuse moi, je ne t’avais pas vue…
Andie : il y a quelque chose qui ne va pas on dirait… Tu veux en parler ?
Joey : Non, laisse tomber, ce n’est rien !
Andie : Et bien, si tu fais cette tête là quand tu vas bien, je ne veux pas te voir dans tes mauvais jours, ça doit être terrible… Elle désigne deux transats, au bord de l’eau. Tu viens, on va s’asseoir deux minutes en attendant les autres ? Ils ne vont pas tarder !
Joey : Oui, pourquoi pas.
Elles avancèrent jusqu’aux transats. Joey semblait toujours aussi soucieuse.
Andie : Joey, excuse moi si j’insiste, et surtout si je vais trop loin tu me le dis, mais ton problème, ce ne serait pas Dawson, par hasard ?
Joey se prend la tête entre les mains : C’est si évident que ça ? Pourquoi tout le monde s’en rend compte, sauf lui ?
Andie : C’est toujours comme ça. L’amour rend aveugle.
Joey : il ne m’aime pas. Il aime Jen.
Andie : Mais est-ce que tu lui as clairement dit ce que tu ressens ? peut-être que ça changerait tout…
Joey : Non, je ne suis que l’amie. Je ne fais pas partie de ses projets amoureux.
Andie : Dis lui franchement, au moins, tu te sentiras libérée, même s’il te repousse.
Andie et Joey, face à la mer, ne voient pas Dawson arriver derrière elles.
Joey : Tu me vois, moi, Joey Potter, dire à Dawson Leery, mon meilleur ami depuis toujours, que je l’aime ? Et puis, il y a Jen.
Dawson resta pétrifié de ce qu’il venait d’entendre : Joey ?
Joey pâlit. Elle avait très bien reconnu sa voix. Elle se leva, fixa Dawson quelques secondes et s’enfuit en courant.

Elle trouva refuge dans une petite grotte, près d’une crique que le groupe avait visité dans la journée. Personne ne penserait à venir la chercher ici, elle serait tranquille.
La journée avait été complètement ahurissante. Trop de choses complètement folles s’étaient produites : Andersen, Pacey, et maintenant Dawson. Sa vie sentimentale, qui n’était que désert jusqu’alors, se transformait en tempête.
Soudain, elle entendit un bruit :

Voix : Joey ? Joey tu es là ?
Joey : Laisse moi tranquille, je veux être seule.
Voix : Joey, il faut qu’on parle de ce qui s’est passé.
Joey : Laisse moi je te dis !
L’homme s’approche et vient s’asseoir près d’elle.
Joey : Comment m’as tu retrouvée ?
Homme : Je t’ai vu partir au loin dans cette direction, et après, j’ai suivi les traces sur le sable.
Joey : Bravo Sherlock, mais tu peux faire marche arrière. Je veux rester seule.
Homme : Hors de question. Il faut qu’on parle.
Joey : J’en ai marre de parler.
Homme : Comme tu voudras. Nous ne sommes pas obligés de parler.

Il s’approcha et embrassa Joey, qui lui rendît ce baiser passionné.



Deuxième partie : Elémentaire, ma chère Joey

Ce baiser s’éternisait. Il devenait de plus en plus fougueux, de plus en plus pressé. Les mains du jeune homme se promenait le long du corps de Joey, puis sa main se glissa le long du dos de Joey. Elle eu un soupir de plaisir, et retira le T-shirt du jeune homme. Il était allongé sur le sable fin, et Joey était assise sur lui. Il avait l’impression de voir des flammes dans ses yeux tant elle était rongée par le désir.

Homme : Joey, tu es sure que tu…
Joey posa son index sur la bouche du jeune homme.
Joey : Chut… Tout ce que j’ai besoin de savoir, c’est si tu as ce qu’il faut.
Homme : Oui, dans mon portefeuille.

Elle se jeta de nouveau sur son amant, et ôta son débardeur. Il était surpris de l’assurance de Joey, mais cela faisait monter encore plus le désir en lui. Il la voulait. Leur étreinte devenait de plus en plus sensuelle. Il n’avait jamais remarqué combien elle était belle. Il était devant une autre Joey, devant la femme, et non plus la fille qu’il avait toujours connue.
Après quelques minutes encore plus passionnées, leurs corps ne faisaient plus qu’un. Leur étreinte était belle, douce et fougueuse à la fois.

A la fin de leur étreinte, elle posa sa tête contre son torse. Elle sentait son cœur battre à cent à l’heure. Il lui caressait doucement les cheveux. Ils s’endormirent tous les deux dans les bras l’un de l’autre.

Joey n’en revenait pas elle-même. C’était elle dans cette crique, qui venait de faire l’amour avec cet homme. Elle aurait ri au nez de celui qui aurait dit ça le jour auparavant.

Quand il se réveilla, il était seul. Elle était partie, sans rien dire.
Il regarda sa montre : il était six heures du matin. Le soleil commençait à se lever. Il sortît de la petite grotte qui avait vu son étreinte passionnée avec Joey, et profita pleinement du magnifique spectacle qui s’offrait à lui, assis sur le sable, au bord de la mer. Le ciel ressemblait à une palette de peinture où mille couleurs venaient se mêler entre elles. Et peu à peu, le soleil montait dans le ciel. Une larme coula sur sa joue. Ce qu’il avait fait cette nuit allait bouleverser tant de choses dans sa vie. Et Joey qui était partie, sans rien dire…
Il resta des heures à regarder le ciel, réfléchissant à tout ce qui s’était passé depuis qu’il était arrivé ici. Puis, il se leva en direction de l’hôtel.

Quand Joey était rentrée dans la chambre, vers 4 heures du matin, Jen dormait à points fermés.
Jen se réveilla vers 10 heures. Elle vît que Joey était rentrée, et dormait paisiblement. Elle remarqua que ses chaussures étaient pleines de sable, tout comme ses vêtements, posés sur la chaise.
Joey ne tarda pas à se réveiller elle aussi.
Jen : Salut Joey ! Je ne t’ai pas entendu rentrer cette nuit ! Tu as passé une bonne soirée, je ne t’ai pas vu ?
Joey, très gênée : J’ai passé la soirée à discuter avec des gens très sympas, que j’ai rencontrés sur la plage
Jen : Ah bon. Et Tu étais avec Dawson et Pacey ? Je les ai cherchés, mais ils étaient introuvables tous les deux !
Joey se crispa : Pas vu.
Jen : Ca va Joey ? je te trouve bizarre !
Joey : Non, je ne me sens pas bien, j’ai un peu bu hier. C’est tout !
Jen : Tu es sure, tu n’as pas parlé à Dawson ?
Joey : Non, je te dis. Pourquoi, vous vous êtes disputés ?
Jen : On peut dire ça. Quand je suis passée dans sa chambre, à minuit, il n’y avait personne, ni Dawson, ni Pacey. Ca m’inquiète… Tu peux venir avec moi, pour voir s’ils sont bien rentrés ?
Joey : Ecoutes, Jen, ils sont grands. Ils étaient certainement ensemble. Je n’ai pas envie de bouger, j’ai mal au ventre, vas-y sans moi.
Joey détestait mentir. Mais elle ne pouvait pas affronter son visage ce matin. Elle ne savait plus où elle en était, il fallait d’abord qu’elle fasse le point avec elle-même.
Jen : Très bien, puisque tu ne veux pas m’accompagner, j’y vais toute seule.

Une fois arrivée devant la chambre de Pacey et Dawson, elle frappa. Personne ne répondît. Elle entendait du bruit, alors elle décida d’entrer. Elle reconnut la chemise que portait Dawson la veille sur son lit. Il était en train de prendre sa douche. Elle remarqua qu’aucun des deux lits n’était défait. Elle attendît sagement sur le lit. L’eau s’arrêta de couler. Dawson apparût, une serviette autour de la taille.

Dawson : Qu’est-ce que tu fais ici ?
Jen : Dawson, aux dernières nouvelles je suis toujours ta petite amie, et en tant que telle, j’aimerais savoir où tu passes tes nuits.
Pacey, ouvrant la porte à ce même moment : Il était avec moi, Jen.
Jen : Et je peux savoir d’où tu sors, toi aussi, puisque tu étais avec mon petit ami qui lui n’a pas l’air décidé à parler ?
Pacey : On a eu une discussion d’homme à homme qui a un peu duré. On a passé la nuit au bord de la mer, à parler de tout et de rien. C’est de ma faute, alors ne l’accables pas.
Dawson jeta un regard qui semblait dire merci à Pacey.
Jen : C’est vrai ça ?
Dawson : C’est vrai. Désolé de ne pas t’avoir prévenu. Tu as du te faire du souci.
Jen : Oui, surtout que l’on ne peux pas dire que l’on se soient quittés en très bon termes.
Pacey : Je vais prendre ma douche, je vous laisse discuter.
Il se dirige vers la salle de bains.
Jen : Alors, vous avez parlé de moi ?
Dawson était mal à l’aise. Il n’avait pas du tout passé sa soirée avec Pacey. Comment allait-il se sortir de cette situation ?
Dawson : Hum… Non, pas trop. C’est un sujet trop personnel. Mais j’ai bien réfléchi cette nuit. Prenons nos distances un moment. J’ai besoin de savoir où j’en suis.
Jen: Quoi ? Mais Dawson, le fait que je ne sois plus vierge ne change pas mes sentiments pour toi ! Je t’aime, je veux faire l’amour avec toi.
Dawson : Laisse moi le temps de digérer tout ça. Tu n’es plus la même pour moi !
Jen : Je suis vierge dans tes yeux, et c’est tout ce qui compte !
Dawson : Désolé, ça ne marche pas comme ça.
Jen: Ca te fais une bonne excuse, hein ?
Dawson : De quoi tu parles ?
Jen: J’ai vu comment tu la regardais, au cirque, et quand tu l’as vu en maillot. Qu’est-ce que tu ressens pour elle ?
Dawson : Tu délires, Jen. Joey n’a rien à voir là dedans. Laisse là en dehors de tout ça.
Jen: De toute façon, je n’ai rien à dire c’est ça ? Ta décision est prise ?
Dawson : Elle est prise.

Jen se leva et claqua la porte en partant. Pacey sortît de la douche.

Dawson : Pacey, je te dois beaucoup. Merci pour l’alibi.
Pacey : Ecoutes, Dawson, je suis ton ami, et tu sais que je serai toujours là pour toi. Je ne veux pas savoir où tu étais cette nuit, mais tu n’étais pas avec moi. Cela ne me regarde pas et je respecte ton secret, mais ne m’oblige plus à mentir à Jen, c’est mon amie aussi, et je ne veux pas lui mentir.
Dawson : Merci Pacey. Mais ça va toi ? Tu m’as l’air bien grave ce matin… Tu n’as pas passé la nuit ici toi non plus ?
Pacey : J’ai fait la fête avec des footballeurs, mais ne me demande pas leur nom, je serai incapable de te répondre.
Dawson : Soirée bien arrosée ?
Pacey : Trop. Je me suis endormi sur la plage. Et si tu veux bien, je vais dormir un peu maintenant.

Il se laissa tomber sur le lit, les bras croisés sur son visage pour se protéger du soleil venant de la fenêtre directement sur son lit.

Dawson : Pacey, tu es sûr que ça va ? Pacey ?

Pacey faisait mine de dormir. Il ne voulait pas parler avec Dawson de ce qui s’était passé la veille. Trop compliqué. Dawson abandonna son ami, et sortît de la chambre avec l’intention de trouver Joey.

Joey était sur la plage, à songer à penser à ce qu’elle avait fait la veille. Elle n’en revenait toujours pas. Comment avait-elle pu faire ça ? Avec un bout de bois, elle dessinait sur le sable. Elle effaça d’un geste de la main son dessin. Elle se dit qu’elle aimerait en faire de même avec la soirée de la veille. A cause d’une stupide impulsion, sa vie entière allait être bouleversée.

Dawson : Joey ?
Un frisson parcourut le dos de Joey, qui reconnut immédiatement sa voix.

Dawson : Joey, il faut qu’on parle.
Joey : Dawson, non. Je n’ai pas envie de parler. Et si on oubliait tout simplement ce qui s’est passé ?
Dawson : Comment oublier ça ? Joey, ce n’est pas rien quand même !
Joey : Moi, je veux oublier. Fais en de même, je t’en prie.

Elle se lève, laissant Dawson seul, inerte, sur la plage.

Le dernier jour du week-end s’annonçait morose : Jen et Dawson étaient brouillés, Joey évitait le regard de Dawson et de Pacey, et n’osait pas non plus parler à Jen, ne sachant pas si elle était au courant qu’elle avait, sans le vouloir, dévoiler ses sentiments à Dawson. Et au milieu, Andie et Jack faisaient le lien, ne comprenant pas trop ce qui se passait.

Dans la chambre de Jen et Joey, cette dernière cherche quelque chose frénétiquement.
Jen : Joey, ça va ? Tu as perdu quelque chose ?
Joey : Ma barrette. Je l’avais hier, mais impossible de remettre la main dessus.
Jen : Tu ne l’as pas déjà rangé dans ta valise ?
Joey : Non, j’ai déjà regardé trois fois.
Joey se dirige vers la poubelle. Elle la vide au sol.
Jen : Eh mais tu es folle, ce n’est qu’une barrette ! Tu vas tout salir !
Joey : J’y tiens beaucoup à cette barrette.
Elle trie les déchets un à un.
Jen : pourquoi l’aurais tu mise à la poubelle, réfléchis !
Joey : Tu sais, des fois on fait des choses incompréhensibles, et je suis bien placée pour le dire ! Remettant les déchets dans la poubelle. Elle n’est pas là.
Jen : On demandera aux autres dans le bus. Quelqu’un la peut-être trouvé.
Joey : Oui, espérons. De toute façon, je n’ai plus le choix, il faut qu’on y aille. Il est dix huit heures.

Quelques minutes plus tard, tous montèrent dans le bus, direction Capeside.

***

Joey se trouvait, enfin, devant chez elle. Elle poussa la porte :

Joey : Bessie ? Bessie, tu es là ?
Personne ne répond. Elle aperçoit une lettre sur la table.

Joey la lit, à voix haute : « Joey, je suis avec Pam, une amie, on part pour quelques jours voir des copines à Boston. J’espère que tu ne m’en voudras pas, on t’a laissé une surprise dans ta chambre. Merci de t’en occuper ! Je te revaudrais ça ! Bisous, Bessie ». Une surprise ? Ca ne me dit rien de bon…

Elle se dirigea vers sa chambre. Elle s’attendait à trouver n’importe quoi mais pas à ça ! Sur son lit, un enfant de huit ans était en train de lire son journal intime. Sa chambre était sans dessus dessous.

Joey : Eh ! Mais qui t’es toi ? Et lâche ça tout de suite !
Gamin : Moi c’est Buzz ! Et toi t’es qui ?
Joey lui prend son journal des mains : Joey. On ne t’as jamais dit que de fouiller dans les affaires des autres, c’est malpoli ?
Buzz : Oh ça va, calme toi, t’as tes ragnagnas ou quoi ?
Joey : Je rêve ou quoi ? Et c’est toi qui a mis ce bazar dans ma chambre ?
Buzz : Ouaih. Je m’ennuyais.
Joey : et tu n’as rien trouver d’autre à faire ? je ne sais pas moi, tu aurais pu faire un dessin, comme les enfants de ton âge !
Buzz : C’est pour les gosses, les dessins !
Joey : Parce que tu es quoi toi ?
Buzz : Moi j’suis un grand !
Joey : C’est ça. Bon récapitulons : tu es le fils de Pam, qui est partie je ne sais où avec Bessie en te laissant tout seul ici, en attendant que je revienne pour que je m’occupe de toi.
Buzz : Eh, tu piges vite pour une fille !
Joey : Rassure moi, tu es tout le temps comme ça ou tu es agaçant seulement avec moi ? On dirait Pacey…
Buzz : Je te rassure, je suis tout le temps comme ça, poulette ! C’est qui Picey ?
Joey : Joey, je m’appelle Joey.
Buzz : C’est ça, poulette !

Joey le soulève, et l’assoit sur la commode de sa chambre.
Joey : Alors écoutes moi bien, Buzz. Je m’appelle JOEY ! Et tu ne vas pas faire le malin longtemps, car je ne suis pas d’humeur, pigé ?
Buzz : Tu essaies de me faire peur parce que t’es plus grande ! Si tu continues à être méchante, je dirais tout à ma maman !
Joey : Et bien moi aussi j’en ai des choses à dire à ta maman ! J’appelle Bessie, alors restes tranquille cinq minutes, OK ?
Buzz : OK !

Joey s’éloigne et compose le numéro de Bessie.

Joey : Allo Bessie ? Qu’est-ce que c’est que ce cirque ? […] Allo, la Terre appelle Bessie ! Tu oublies un détail : je recommence les cours demain, alors tu vas te débrouiller pour trouver quelqu’un d’autre pour garder ce petit diable ! […] Non je ne peux pas faire sauter les cours ! J’y crois pas, t’en connais beaucoup des sœurs, qui, en tuteur légal responsable, conseille à leur petite sœur de rater la classe ? Je rêve…

Un bruit strident envahit la maison.

Joey : C’est ça, trouve une solution, et moi je vais voir ce qu’il a encore inventé pour faire exploser les fenêtres !

Elle raccroche et se précipite dans la chambre, en se bouchant les oreilles tant le bruit était désagréable. Et là, elle trouva Buzz assis sagement, avec un instrument de musique sur les genoux, une partition de musique devant lui.

Joey : Je peux savoir ce que tu fais ? C’est quoi ce truc ?
Buzz : C’est un biniou ! Je répète, pour mes cours de musique.
Joey : Toi, tu fais du biniou ? T’as pas trouvé plus bizarre ?
Buzz : C’est mon papa qui m’a appris. Il est écossais.
Joey : Et tu en joues depuis longtemps ?
Buzz : Ben ouaih, ça se voit non ? Je suis doué !
Joey : Si tu le dis…

Le téléphone sonne.

Joey : Allo ? […] Chez les Witter ? Et pourquoi pas chez Madame Ryan ? […] Le congrès national de l’Eglise ? C’est sûr, ça ne se rate pas ! Madame Witter est d’accord, tu es sure ? […] Très bien.

Elle raccroche.

Joey : Très bien, Buzz, changement de programme : tu vas aller chez les Witter. Tu vas voir, tu vas adorer : Monsieur Witter est le shérif de Capeside, il va te raconter toutes ses histoires de policier, et il a un fils qui n’a pas le même âge que toi, mais vous vous ressemblez beaucoup : il est aussi agaçant que toi !
Buzz : T’as eu peur de pas assurer, c’est ça ?
Joey : Non, ce n’est pas ça. Il s’avère que Madame Witter est mère au foyer, alors que moi je dois retourner en classe demain.

Joey, accompagnée de Buzz, se dirige vers la maison de Pacey. Tout le long du chemin, son ventre se tordait. Pourvu que Pacey ne soit pas là.
Elle resta pétrifiée quelques secondes devant la porte, n’osant frapper.

Buzz : Eh bien tu frappes ou tu restes plantée là ?
Il frappe violemment à la porte.
Buzz : Eh oh, sheriff, t’es là ?

Comme Joey le redoutait tant, c’est Pacey qui ouvrit la porte.

Pacey : Joey ?
Joey , gênée: Salut Pacey.
Pacey : Qu’est-ce que tu fais là ? Apercevant Buzz : C’est qui ce moustique ?
Buzz : Je suis pas un moustique ! J’suis Buzz ! et toi t’es qui?
Pacey : Moi, je suis Pacey. S’adressant à Joey : Ca tombe bien que tu sois là, il fallait que…
Joey l’interrompt : Je ne suis pas venue parler de ça. Bessie a téléphoné à ta mère, elle doit garder Buzz. Alors si tu veux bien, il faut que j’y aille, j’ai deux contrôles à réviser. Voici ses affaires, il y a tout, et voilà le numéro de Bessie en cas de problème. Salut.

Elle commencait à repartir, mais Pacey l’attrapa par la main. Aussitôt, elle retira sa main de la sienne, comme si un courant électrique passait entre eux.

Pacey : Joey ! Non, attends. Tu ne m’as rien dis, depuis hier. Parle moi, je t’en prie !
Joey : Mais qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Que je regrette ce qui s’est passé hier ? Eh bien oui, si je pouvais, j’effacerais tout ! Toi, Dawson, depuis hier, tout a changé et ça ne me plaît pas du tout. Je veux que tout redevienne comme avant ! Comme quand tu me détestais… Comme quand Dawson ignorait mes sentiments.
Pacey : Je ne t’ai jamais détesté et tu le sais bien. Moi je ne regrette pas ce qui s’est passé, car ça m’a fait prendre conscience de mes sentiments pour toi.
Joey : Pacey, il n’y aura jamais rien entre nous. C’est impossible. La discussion est close. Au revoir.
Pacey : Joey…

Le lendemain, au lycée, près des casiers.

Abby : Salut Joey !
Joey : Tu peux passer ton chemin sans t’arrêter, je ne t’en tiendrais pas rigueur.
Abby : Mais c’est qu’elle mordrait. A ta place, je serai gentille avec moi, car je détiens quelque chose qui pourrait bien t’intéresser. Elle sort de son sac une barrette pour les cheveux.
Joey : Ma barrette ! Merci Abby !
Elle tend la main pour la récupérer, mais Abby remet la barrette dans sa poche.
Abby : Doucement. Alors tu confirmes que cette barrette est à toi ?
Joey : Oui, rends la moi.
Abby : Et tu veux savoir où je l’ai trouvée ?
Joey : Peu importe. Rends la moi, s’il te plaît.
Abby : Je suis sure que tu ne diras pas ça quand je te dirai que je l’ai trouvé ce week-end, dans la grotte près de la crique. Encore plus intéressant, il y avait ça dans la grotte.
Elle sort une pochette de préservatif, vide. Joey blêmit.
Abby : Alors comme ça la petite sainte nitouche est devenue une femme ?
Joey : Tu dis n’importe quoi Abby.
Abby : Question à mille points : qui est donc l’heureux élu ?
Joey : ça suffit Abby, rends moi ma barrette et laisse moi tranquille.
Abby lui tend la barrette.
Abby : Tiens, elle n’est même pas jolie. Mais compte sur moi pour mener ma petite enquête sur toi ...
Joey : Si tu veux perdre ton temps vas-y, tu ne trouveras rien car il n’y a rien à trouver !
Abby : C’est ce qu’on verra…
Elle s’éloigne.

Joey était complètement paniquée, elle avait beau faire l’indifférente devant Abby, elle savait que ce qui s’était passé dans cette grotte devait rester secret, vu l’impact monumental que cette révélation pourrait avoir dans le groupe. Elle était tellement nerveuse qu’elle n’arrivait pas à fermer son cadenas de casier.
Jack : Joey ?
Joey sursauta.
Joey : Jack, tu m’as fait peur !
Jack : Je vois ça, qu’est ce qui se passe, tu as l’air nerveuse ?
Joey : Tout va bien, je n’arrive pas à fermer mon casier, c’est tout !
Jack : Tu veux que j’essaie ? Il s’approche et ferme le casier du premier coup. Voilà, il fallait y aller doucement c’est tout !
Joey : Merci Jack.
Jack : Qu’est-ce qu’elle te voulait cette vipère ?
Joey : Comme d’habitude, elle m’a sorti une vacherie, mais c’est pas grave ! Je vois que tu apprends vite à cerner les gens !
Jack : A peine arrivé, elle m’avait déjà sauté dessus pour me parler de ma… Non, laisse tomber ! Ca vaut pas la peine d’en parler !
Joey : Mais si, racontes moi !
Jack : Pas ici, c’est gênant. Tu as fini les cours là ?
Joey : oui, pourquoi ?
Jack : on pourrait aller boire un café, si ça te dit.
Joey : Ca serait avec plaisir, mais j’ai plein de boulot et... Elle aperçoit Dawson au loin qui s’approche. Oh et puis zut, tu as raison, allons y !

Ils sortent du lycée, et après quelques minutes de marche, ils s’assoient sur la terrasse d’un café.
Joey met son visage face au soleil, ferme les yeux et inspire : Ca fait du bien, ce soleil. J’étouffais au lycée !
Jack : Je sais de quoi tu parles, les jours de rentrée, c’est pas trop mon truc moi non plus !
Joey : Alors Jack MacPhee, qu’est-ce que tu ne pouvais absolument pas raconter au lycée ?

Jack se mit à parler de sa mère, de son frère décédé, et d’Andie, qui supportait plus ou moins bien la situation. Ca lui faisait du bien de se livrer à quelqu’un. Il ne savait pas pourquoi il racontait tout ça à Joey, il sentait qu’il pouvait avoir confiance, c’est tout.

Joey : Waouh… Je ne savais pas que ta famille avait traversé autant d’épreuves… Et toi, tu ne m’as pas parlé de toi, ça va, tu tiens le coup ?
Jack : Ca va. Il y a des moments plus difficiles que d’autres, mais globalement je m’en sors. Et toi ? Qu’est-ce qu’Abby te voulait ce matin ?
Joey : Rien d’important. Elle voulait semer le bazar, comme d’habitude. Je n’ai pas envie d’en parler, si tu veux bien.
Jack : Je respecte ton silence. Mais sache que quand tu voudras parler à cœur ouvert, je serai là. Je suis une tombe, et avec moi, pas d’ambiguïté.
Joey : Comment ça ?
Jack, chuchotant : Joey, je suis gay !
Joey manqua de s’étouffer avec son café : Tu es quoi ???
Jack : Chut ! Tu as bien entendu, je suis gay, homo, j’aime les hommes, quoi !
Joey : Et ça ne te pose pas de problème de m’avouer ça comme ça, on ne se connaît presque pas !
Jack : Maintenant, si ! Tu sais un de mes secrets, alors tu m’en dois un ! Je sens que je peux avoir confiance en toi, et quelque chose me dit que tu as besoin de parler, alors faisons un pacte.
Joey : Un pacte ?
Jack : A chaque fois que quelque chose te prend la tête, que tu te sens mal, tu viens m’en parler. Et inversement.
Joey : Jack, pourquoi tu fais ça pour moi ?
Jack : Parce que je sais ce que c’est de souffrir en silence, sans avoir personne à qui se confier. Je sais trop bien ce que c’est. Je ne souhaite ça à personne. Pas même à mon pire ennemi.
Joey : Merci, Jack. Ca fait du bien de voir qu’il y a encore des personnes authentiques dans ce monde.
Jack fronce les sourcils.
Joey : Quoi, qu’est-ce qu’il y a ?
Jack : Je crois qu’on est observés !
Il désigne la table d’à côté, où Abby fait semblant de lire le journal.
Joey se lève : Ca suffit maintenant, Abby ! Tu peux m’expliquer ce que tu fais ? Tu m’espionnes ?
Abby : t’es parano, je lis le journal ! Et c’est un endroit public, je te signale !
Joey : Il est à l’envers, Abby !
Abby : Ah… oui ! Mais j’ai pas mes lentilles !
Joey : Tu vas arrêter de m’espionner, tu n’as rien d’autre à faire ?
Abby : Je te l’ai dit, je mène ma petite enquête sur toi… Ce ne serait pas Jack quand même ? Deux coincés ensemble… Non, c’est impossible, il est bien trop occupé à soigner sa folle de mère !
Joey ne put se retenir, et lui retourna une gifle mémorable.
Joey : Ne t’avise plus jamais de dire une chose comme ça ! Tu n’en a pas assez de faire du mal autour de toi ?
Abby se tenant la joue : Tu vas me le payer Potter ! Tu vas regretter ce que tu viens de faire, crois moi !
Elle part, la main toujours sur la joue.
Jack , qui arrive derrière Joey : Quelle droite ! J’espère que je ne me fâcherai jamais avec toi ! Qu’est-ce qui s’est passé ?
Joey s’écroula en larmes : Je suis foutue !
Jack la fît se rasseoir : Joey, calme toi, qu’est-ce qu’il y a ?
Joey : Elle va tout raconter ! Je suis foutue, foutue !
Jack : Respire, Joey, respire ! [I]A un serveur : Un verre d’eau s’il vous plaît !

Joey avait du mal à respirer, tant elle était paniquée. Jack lui prît la main, et l’aida à se calmer.

Jack : Tu crois pas que c’est le moment de mettre en œuvre notre pacte ?

Une fois calmée, Joey lui raconta tout. Elle ne cessa de parler, pendant de longues minutes. Elle parla de son amour pour Dawson depuis des années, de sa rencontre avec Andersen, du baiser de Pacey, et bien sûr de la nuit dans la grotte. Elle expliqua tout, dans le moindre détail, prenant à peine le temps de respirer. Elle ne pouvait plus s’arrêter de parler. Elle avait gardé le silence pendant si longtemps. Elle sentait son cœur s’alléger au fur et à mesure qu’elle parlait, tel un ballon qui se vide peu à peu de son air.

Joey : Tu comprends pourquoi Abby ne doit pas tout raconter. Si elle le fait, c’est tout mon univers qui s’écroule. Nos vies sont tellement entremêlées, tout est si compliqué.
Jack : Pourquoi ne pas la doubler ?
Joey : Comment ça ?
Jack : Dis leur ta vérité avant qu’elle ne le fasse, et qu’elle raconte n’importe quoi !
Joey : Non, c’est impossible. Je ne peux pas. Jack, je n’assume pas du tout ce que j’ai fait ce week-end, et je n’ai qu’une envie, tout oublier.
Jack : Alors prépare toi à souffrir. Car crois moi, votre secret est une bombe à retardement. Il se saura un jour où l’autre, et si tu ne désamorces pas cette bombe rapidement, elle va vous exploser en pleine figure.
Joey resta silencieuse. Il avait raison, mais c’était trop dur.
Joey : En tout cas, merci pour tout Jack. Ca m’a fait du bien d’en parler !
Elle le serre dans ses bras.
Jack : C’est moi qui te remercie de me faire confiance. Et ne t’inquiètes pas, avec moi, ton secret est bien gardé.

Une fois rentrée, Joey eut à peine le temps de se poser devant ses devoirs que quelqu’un frappa à la porte. Quand elle alla ouvrir, elle découvrit Pacey, accompagné de Buzz.
Pacey : Salut Joey. Désolée de te déranger, mais le petit diable a perdu son doudou, et il ne veut pas dormir sans.
Joey : Entrez. Il doit être dans ma chambre.
Buzz : J’y vais !

Le gamin part en courant vers la chambre, laissant Joey et Pacey dans un silence gêné.
Pacey : Je suis désolé de te déranger, il a beau faire le caïd, c’est un gosse apeuré qui a besoin de son doudou pour dormir.
Joey : C’est de ma faute, j’aurai dû y penser tout à l’heure.
Pacey : Joey, est-ce qu’on peut arrêter ça ?
Joey : Arrêter quoi ?
Pacey : Ces discussions pour ne rien dire ? Ce malaise entre nous est vraiment insupportable.
Joey : A qui la faute ? c’est quand même toi qui a tout déclenché ! C’est de ta faute tout ça !
Pacey : Peut-être, mais ce n’est pas de ma faute si tu te comportes comme ça aujourd’hui. Si tu avais réagi autrement…
Joey : Comment voulais-tu que je réagisse ? On s’est toujours détesté ! Pourquoi cela changerait aujourd’hui !
Pacey : Tu ne comprends rien ! Il aperçoit Buzz revenir. Viens Buzz, on n’a plus rien à faire ici ! Salut Joey !
Buzz : Salut Poulette !

Joey soupira. Pourquoi les choses étaient elles si compliquées !


Le lendemain, au lycée. Des banderoles pour le bal de fin d’année fleurissaient partout sur les murs. Joey était nostalgique, et songeait à la promesse qu’elle avait fait à Dawson, lorsqu’ils étaient encore en primaire.

Flash back :
Dawson : Alors on se le promet, Joey, on ira à tous nos bals de promo ensemble ?
Joey : Promis Dawson.
Dawson : On sera amis pour la vie, hein, Joey ?
Joey : Amis pour la vie !
Fin du flash back.

Elle regardait fixement l’affiche sur le mur, les larmes aux yeux.

Dawson : Tu te souviens de notre promesse ?
Joey se retourna en sursautant.
Joey : Dawson, c’était une promesse de gosse. De toute façon, ni toi ni moi n’avons envie de la respecter, c’est trop compliqué entre nous en ce moment. Et puis, il y a Jen. Je n’arrive même plus à la regarder dans les yeux tant je suis gênée.
Dawson : Depuis ce week-end, tout a changé. Jen et moi, on a décidé de faire une pause. Alors oui, je veux que tu m’accompagnes à ce bal.
Joey : Non, Dawson. De toute façon, j’y vais déjà avec quelqu’un.
Dawson : Et je peux savoir qui ?
Joey sortit le premier nom qui lui passa par la tête : Jack ! Jack m’a proposé de l’accompagner, alors j’ai dit oui !
Dawson : Jack ??? Je ne savais pas que vous…
Joey : Il m’a proposé d’y aller en amis. Et c’est tout ce dont j’ai besoin en ce moment, et lui seul à l’air de le comprendre.
La sonnerie retentit.
Joey : Je n’ai pas envie d’être en retard. A plus Dawson.
Dawson : A plus…

Joey commence à partir en direction de sa salle de classe. Elle aperçoit Jack prêt à entrer.

Joey : Jack, attends moi !
Jack : Salut Joey, ça va?
Joey : Oui, enfin non, il faut que tu me rendes un énorme service !
Jack : Tu me fais peur…
Joey : Accompagne moi au bal de fin d’année, s’il te plaît !
Jack , à l’oreille de Joey : Le problème, c’est que Brad m’a déjà proposé, il est fou de moi tu sais…
Joey : Brad ?
Jack : Brad Pitt !
Joey : C’est ça, et moi Tom Cruise vient me chercher ce soir à la sortie du lycée !
Jack : Tu me le présenteras ? Je le trouve craquant !
Joey : C’est ça, dans tes rêves ! Elle fait une tête implorante : Alors, c’est d’accord, s’il te plaît !
Jack : Voler au secours d’une belle jeune fille en détresse ! Comment refuser ça ?
Joey le serre dans ses bras.
Voix : Pardon. Je voudrais passer.
Joey : Pacey ? Pardon…
Pacey entre dans la salle de classe.
Jack : Il a l’air malheureux. Parle lui Joey !
Joey : Certainement pas.
Une voix les incite à entrer en cours.
Jack : En tout cas, tu ne perds rien pour attendre ! Il va falloir m’expliquer cette envie subite que je t’accompagne à ce bal !
Joey : C’est une longue histoire et on n’a pas le temps. Plus tard !
La journée se passa sans encombre, chacun essayant d’éviter l’autre. A la sortie des cours, Jen rattrapa Dawson.

Jen : Dawson, attends moi !
Dawson : Salut Jen !
Jen : Dawson, il faut qu’on parle.
Dawson : Tu as raison. J’ai bien réfléchi. Je n’ai pas le droit de te juger sur ton passé. D’autant plus que depuis que je te connais, tu ne m’as donné aucune raison de douter de toi.
Jen : Je suis contente de t’entendre dire ça. Tu ne peux pas savoir à quel point ces paroles me réchauffe le cœur.
Dawson : Je te devais bien ça. Tu as été mon premier amour, mais…
Jen : Tu as été ? Pourquoi emploies-tu le passé ? Dawson, qu’est ce qui se passe ?
Dawson : Jen, rien n’est plus pareil depuis ce week-end.
Jen : Ca je l’ai bien compris, mais j’ai l’impression qu’il s’est passé autre chose durant ce week-end, quelque chose qui n’a rien à voir avec ma virginité, je me trompe ?
Dawson : Je ne sais pas.
Jen : Comment ça tu ne sais pas ? C’est pourtant clair, soit il s’est passé quelque chose, soit il ne s’est rien passé !
Dawson : Ca ne change rien au fait que toi et moi, ce n’est plus comme avant.
Jen : Tu as changé Dawson. Avant, je pouvais lire dans tes yeux comme dans un livre ouvert, mais ce n’est plus le cas. Je te vois t’éloigner de moi sans pouvoir rien y faire. Parle moi, Dawson !
Dawson : Je ne peux pas, désolé.
Il commence à s’éloigner.
Jen : Dawson ?
Dawson se retourne : Oui ?
Jen , les larmes aux yeux : Nous, deux, c’est fini ?
Dawson : J’en ai bien peur Jen.
Dawson repart, sans se retourner.

Jen fond en larmes. Au loin on voit Pacey arriver.
Pacey : Jen, qu’est-ce qui se passe ?
Jen : Dawson et moi, c’est fini.
Pacey : Quoi ? Mais comment ça se fait ?
Jen : Il ne supporte pas que je ne sois plus vierge.
Pacey : Ca ne m’étonne pas de Dawson. C’est un rêveur. Il voudrait que tout se passe comme il le souhaite, comme dans les films. Mais je le connais bien, laisse lui le temps de se calmer, il reviendra.
Jen : Non, je ne crois pas. Je sens qu’il s’est passé autre chose.
Pacey : De quoi parles tu ? Tu penses qu’il t’aurait trompé ?
Jen : Peut-être, j’en sais rien.
Pacey : Non, c’est tout sauf Dawson ça. Il est honnête. Il ne t’aurait jamais fait ça, même s’il ne ressentait plus rien pour toi.
Jen : Si tu le dis…
Pacey : Et puis, vois le bon côté des choses !
Jen : Et je peux savoir ce qu’il y a de positif là dedans ?
Pacey : Tu as le droit d’entrer dans le club très privé des parias de l’amour !
Jen , retrouvant le sourire : Les parias de l’amour ? Et je peux savoir qui fait partie de ce club ?
Pacey : Tu as devant toi le président et, par la même occasion, tous les membres !
Jen : Pacey le tombeur, un paria de l’amour ?
Pacey : Chut, c’est un secret ! Alors, tu signes ?
Jen : Et qu’est-ce que ça va m’apporter ?
Pacey : Fini la solitude, et en plus tu récoltes un super cavalier pour le bal de promo !
Jen : Pacey Witter, est-ce que tu es train de m’inviter au bal de promo ?
Pacey prend Jen par l’épaule : Jen, tu n’as pas l’impression d’être différent d’eux ?
Jen : Eux ? Qui ça eux ?
Pacey : Dawson, Joey, et tout le groupe. Ce sont des moutons ! Nous, on n’est pas comme ça, on est des rebelles, on suit nos pulsions !
Jen : Pacey, je ne sais pas où tu veux en venir, mais je suis encore amoureuse de Dawson…
Pacey : Je le sais, et je ne te propose pas une partie de jambes en l’air, bien qu’entre nous tu rates quelque chose, mais bon… Ce que je te propose, c’est une soirée d’enfer. Je te propose d’être des loups dans la bergerie ! Alors, intéressée ?
Jen réfléchit quelques instants, elle semble hésiter : Après tout, pourquoi pas ? Puisque Dawson semble déterminé à m’oublier, je vais en faire autant !
Pacey : Bien dit ! Tu vas voir, on va passer une soirée d’enfer !
Jen : Et quel sera le programme de la soirée ?
Pacey : Mes chers géniteurs étant absents du domicile familial cette semaine, je te propose un petit apéritif à la maison, puis nous irons à cette super soirée dans un petit bijou. On va tous les épater !
Jen : Un petit bijou ?
Pacey : Je ne t’en dis pas plus pour l’instant, mais prépares toi à épater la galerie !
Jen : Merci Pacey. Tu as réussi à me remonter le moral, et crois moi, ce n’était pas gagné d’avance !
Pacey : Eh ! Je ne suis pas président du club pour rien !

Ils partirent dans un fou rire, quand Andie arriva.
Andie : Salut ! Qu’est-ce qui vous fait rire comme ça ?
Jen : Rien d’important. Alors Andie, tu as trouvé ton cavalier pour le bal ?
Andie : Non. Même mon frère m’a lâché !
Pacey : Comment ça ?
Andie : Il accompagne Joey.
Pacey : Joey ? Joey et Jack ?
Andie : Et oui, depuis quelques jours ils sont inséparables… Et vous deux, avec qui allez vous au bal ?
Jen : Etant donné que Dawson m’a quitté, Pacey a pris pitié de moi en m’invitant au bal !
Pacey : Ce n’est pas de la pitié, tu le sais bien !
Andie : Je suis désolée pour toi, Jen. Je ne savais pas…
Jen : Ce n’est pas grave. Pourquoi ne demandes-tu pas à Dawson de t’accompagner ? Je sais qu’il est très seul en ce moment, ça lui fera du bien de sortir avec une amie.
Andie : Non, je n’oserai jamais.
Pacey : Jen a raison. Vous êtes tous les deux seuls ! Alors, ce serait bête d’y aller chacun de votre côté !
Andie : Je ne sais pas, c’est délicat comme situation ! Après tout, on ne se connaît pratiquement pas !
Jen : Allez, de toute façon, on sera en groupe, vous ne serez pas obligés de rester tous les deux !
Andie : Pourquoi pas !

Le soir même, Andie se décida à aller voir Dawson pour lui proposer de l’accompagner au bal, ce qu’il accepta avec plaisir.

***

Le grand soir arriva enfin.

Premier plan : Jack arrive devant chez Joey.
Quand il la vit arriver, dans sa longue robe rouge bordeaux et avec un magnifique chignon, il ne put retenir un sifflement d’admiration.

Jack : Joey, tu es splendide ! Pendant une seconde, j’ai oublié que j’étais homosexuel !
Joey : Tu parles ! J’ai l’impression d’avoir une choucroute sur la tête ! Cette coiffure pèse deux tonnes, et je ne te parle même pas de cette robe trop longue, je suis sure que je vais marcher dessus avant la fin de la soirée !
Jack : Joey, arrête de râler ! Tu es beaucoup plus jolie la bouche fermée !


Deuxième plan : au même moment, chez les Witter.
Pacey et Jen sont en train de boire une bouteille de champagne.

Jen : Pacey, il faut y aller, on va être en retard ! Et si on continue à boire comme ça, je vais être saoule avant d’arriver au bal !
Pacey : Jen, tu n’as pas encore compris la leçon ? Tu te souviens ? Les loups dans la bergerie ? Et un loup qui se respecte n’arrive jamais à l’heure !
Jen : Désolée, j’avais oublié mon petit loup! Et le petit bijou dont tu m’avais parlé ?
Pacey : Viens, il est au garage !

Jen et Pacey se dirigèrent donc au garage. Pacey souleva une bâche, au dessous de laquelle apparut une magnifique voiture décapotable.
Jen : Pacey, où as-tu déniché cette magnifique voiture ?
Pacey : C’est celle de mon frère, Doug. J’ai réussi à trouver ses clefs dans sa chambre.
Jen : Autrement dit, tu n’as absolument pas la permission de conduire cette voiture ?
Pacey : Techniquement… non ! Mais c’est ce qui rend l’expérience si excitante !
Jen : Tu es sure que c’est une bonne idée Pacey ?
Pacey : Aucune contestation possible Lindley ! Je te rappelle que ce soir, c’est no limites ! On s’éclate ! Alors, on y va ?


Troisième plan : Dawson est devant chez Andie.

Dawson : Tu es très jolie, Andie.
Andie : Merci, tu n’es pas mal toi non plus ! Alors, pas trop déçu d’aller à ce bal avec moi ?
Dawson : Andie, je suis ravi d’y aller avec toi ! On va bien s’amuser, tu verras !
Andie : Dawson, tu peux me parler à moi. Pas besoin de faux sourire. Je ne suis pas là pour te juger.
Dawson : Je n’ai pas envie d’en parler, si tu veux bien. Tout ce que je peux te dire, c’est que ça me fait très plaisir d’aller à ce bal avec toi.


Dernier plan : Les couples arrivent les uns après les autres au bal.

Jack et Joey arrivent sur les marches de la salle de bal, Andie et Dawson les suivant de peu. Joey et Dawson faisaient le maximum pour s’éviter du regard. Dawson était toutefois ébloui par sa beauté. Il la trouvait resplendissante, dans sa robe rouge. Elle avait l’air d’une vraie femme.
Andie : Joey, tu es magnifique ! Et Jack, quelle élégance !
Joey : Merci, Andie tu es très belle toi aussi !

Tout à coup, un vrombissement de moteur se fit entendre. Les quatre amis se retournèrent, et découvrirent Pacey et Jen, dans une voiture décapotable rouge flamboyante.

Jen : Eh oh ! salut les moutons!
Dawson : Les moutons ? Qu’est-ce que tu racontes ? Tu es saoule ?
Jen : Non, j’ai juste pris l’apéritif… Et puis qu’est-ce que ça peut te faire ? On n’est plus ensemble à ce que je sache !
Pacey : Allez, décontracte Dawson, c’est la fête !
Joey : Vous êtes pathétiques !
Pacey : Contrairement à certains ou certaines, on vit nos envies à fond, sans complexe, ni retenue, alors laisse nous passer Potter, nous, on va faire la fête !

Pacey lui passa devant, en la bousculant avec l’épaule. Jen le suivit.

Dawson : Mais qu’est-ce qu’il lui prend ? Il est fou ?

Joey était profondément blessée de la remarque de Pacey, car elle savait très bien qu’elle s’adressait à elle. Elle sentait les larmes monter à ses yeux. Jack, qui s’en rendit vite compte, proposa au groupe d’entrer dans la salle de bal.

La salle de gymnastique avait été aménagée en salle de bal pour l’occasion. Le plafond était illuminé par des milliers de petites taches de lumière tournoyantes que lançaient les spots. La salle était très belle.
Jack : Waouh ! Ils ont mis le paquet !
Andie : On se croirait dans un film !

Au milieu de la salle, on voit Pacey et Jen danser sur un podium.

Joey : Ils sont ridicules.
Dawson : Au moins ils s’amusent.
Joey : Excusez moi, je vais aux toilettes.

Joey n’en pouvait plus. Pacey, Dawson, c’était trop dur de les avoir tous les deux au même endroit. Si jamais la vérité se savait, elle serait fichue.
Elle se regardait dans le miroir des toilettes. Elle se reconnaissait à peine. Bessie avait insisté pour la maquiller et la coiffer. Elle lui avait fait un magnifique chignon, attaché grâce à une rose rouge entrelacée dans ses cheveux. Elle était en train de rectifier son maquillage, quand quelqu’un sortit des toilettes.

Abby : Joey Potter ! Quelle surprise! Le garçon manqué s’est transformé en Cendrillon ! Mais ne te fais pas d’illusion, à minuit, tu redeviendras citrouille !
Joey , tremblante : Qu’est-ce que tu me veux, Abby ?
Abby : Je suis très rancunière, Joey. La gifle de l’autre jour, je ne l’ai pas oublié. Et j’ai toujours ma petite enquête en cours sur toi… Alors, tu ne veux toujours pas me dire qui est le mystérieux Don Juan ?
Joey : Je te l’ai dit mille fois, il ne s’est rien passé.
Abby : C’est ça, et moi je suis la Reine d’Angleterre ! J’ai bien réfléchi… Et il ne me reste plus que trois suspects… Je commence à vous connaître toi et ta petite bande… Tu n’aurais jamais couché avec un inconnu, alors qui est l’heureux élu : Dawson, Pacey ou Jack ?

Joey eut froid dans le dos à l’entente de ces prénoms.
Abby : Chacun a ses chances. Jack, le petit nouveau si craquant, Dawson l’amour d’enfance, ou Pacey, l’homme d’expérience… Non vraiment, je l’avoue, je patauge…
Joey : Arrêtes de délirer et laisse moi tranquille Abby.

Joey sortit des toilettes en claquant la porte, laissant Abby sur sa faim.

Elle retrouva le petit groupe d’amis qui était en train de danser sur la piste. Ils dansèrent pendant une bonne heure, puis décidèrent d’aller boire un verre au bar.

Pendant ce temps, Jen et Pacey continuaient de danser frénétiquement sur la piste de danse. Pacey gérait plutôt bien la situation et l’alcool ingurgité depuis le début de la soirée, tandis que Jen commençait à être malade. Dawson ne pouvait s’empêcher de l’observer, car, bien qu’ils n’étaient plus ensemble, elle avait tout de même été son premier amour, et il éprouvait une réelle tendresse pour elle. Quand il la vît vaciller, et sortir de la salle, il la suivit.
Elle se tenait contre un réverbère, en train de vomir.

Dawson : Ca va aller Jen ?
Jen : Regardes moi, Dawson, je suis pathétique, tu dois être bien content d’être débarrassé de moi !
Dawson : Tu dis n’importe quoi ! Et si tu lâchais ce pauvre réverbère, et que tu t’asseyais près de moi, dans l’herbe ? On pourrait discuter !
Jen : Pourquoi tu fais ça Dawson ? Je croyais que tu m’avais rayé de ta vie !
Dawson : Alors c’est pour ça que tu t’es saoulé ce soir ? Jen, sache que même si l’on n’est plus ensemble, tu restes mon amie, et rien ne pourra aller contre ça.
Jen commence à pleurer : Je t’aime Dawson. Ca fait tellement mal…
Dawson la prend dans ses bras, elle se blottit contre lui. Il dépose un baiser sur son front.
Dawson : Pleure, ça te fera du bien.

Retour sur la piste de danse avec Joey, Jack et Andie. Un slow démarre.

Andie : Jack, invite ta cavalière !
Joey : Non, je n’ai pas envie de danser. Danse avec Andie, Jack.
Jack : Ca fais plaisir, ne vous battez pas surtout ! Andie, tu m’accordes cette danse ?
Andie : Avec plaisir petit frère !

Joey s’éloigne, et va s’asseoir à une table, en sirotant un jus de fruit.
Quand le deuxième slow débute, Jack vient la chercher pour danser avec elle. Joey eut un pincement au cœur à l’entente de la mélodie. « Did you ever loved somebody », sa chanson préférée.

A peine commencèrent ils à danser qu’une main vient se poser sur l’épaule de Jack

Pacey : Jack, tu permets s’il te plaît ?
Jack : Bien sur, je crois que vous avez des choses à vous dire.
Joey : Jack, non, je…
Pacey : S’il te plaît Joey, accordes moi cinq minutes, et après tu n’entendras plus parler de moi.
Ils commencent à danser.
Pacey : Joey, tu es très belle ce soir. Ce qui rend encore plus douloureux de devoir t’aimer en silence.
Joey : Pacey, arrête de…
Pacey , l’interrompant : Non, s’il te plaît, laisse moi parler. Joey, l’autre soir, dans la grotte, ça a été la plus belle nuit de toute ma vie.
Joey : Chut ! Pacey, quelqu’un pourrait nous entendre !
Pacey : Et alors ? Pourquoi personne ne devrait savoir ? Pourquoi ne peut-on pas être un couple normal ?
Joey : Pacey, que ce soit clair, nous ne sommes pas et ne serons jamais un couple. Ce qui s’est passé dans cette grotte, c’est une épouvantable erreur.
Pacey : Regarde moi dans les yeux, Joey, et dis moi que tu n’éprouves rien pour moi.
Joey est prête à pleurer : Ne me fais pas ça, Pacey. Je, je ne peux pas.
Pacey : Alors ne me dis pas que c’était une erreur. Regarde toi, tu es prête à pleurer. Tu ne serais pas dans cet état si tu n’éprouvais rien pour moi.
Joey : Pacey, arrête, s’il te plaît. C’est une erreur de remuer cette histoire. Je le dis et le répète.
Pacey : Alors vivons pleinement nos erreurs, sinon nous ne saurons jamais pourquoi il ne fallait pas les commettre. Et moi cette erreur, je veux la commettre parce que je t’aime, et je ne veux pas renoncer à toi, ni à cet amour.
Joey se met à pleurer discrètement.
Pacey : Joey, je te demande une dernière fois de me dire si tu ressens quelque chose pour moi. Après ça, tu n’entendras jamais plus parler de moi.
Joey pleure en silence, mais ne dis rien.
Pacey s’écarte de Joey : Adieu Joey.
Il sort de la salle, sans se retourner, laissant Joey pétrifiée, au milieu de la piste de danse.
Joey , en elle-même : Qu’est-ce que j’ai fait ?
Elle se précipita à l’extérieur, pour rattraper Pacey.
Arrivée devant la porte, elle aperçut Pacey de l’autre côté de la route. Elle courut dans sa direction, sans regarder avant de traverser.

Un crissement de pneus. Le choc. Trou noir.


Troisième partie : La mémoire dans la peau

Joey avait l’impression qu’on l’étranglait. Sa respiration devenait de plus en plus difficile, elle sentait quelque chose dans sa gorge qui l’empêchait de respirer correctement. Elle voulait crier, mais cet objet l’empêchait d’émettre le moindre soin. Elle paniquait de plus en plus quand soudain, elle sentit quelqu’un parler et lui ôter l’objet qui était en train de l’étouffer.
Elle avait l’impression d’être dans un rêve et n’arrivait pas à ouvrir les yeux. Des douleurs lui parcouraient tout le corps. Elle entendait cette voix mais elle était toujours dans le noir, tout était flou.

Dr Frost : Ca y est, je l’ai ex-tubée. Elle respire par elle-même maintenant. Donnez lui une dose de morphine, ça calmera la douleur. Elle devrait se réveiller d’ici quelques heures. Je repasserai la voir à ce moment-là.

Quand elle se réveilla, elle se trouvait dans une chambre d’hôpital. Elle sentit sa douleur à la gorge, signe qu’elle n’avait pas rêvé. Il y avait de nombreux bouquets de fleurs dans la pièce, ainsi que de nombreuses cartes. Elle leva péniblement le bras, et attrapa l’une d’elle. Elle avait très peu de force, et le moindre mouvement l’épuisait.
Elle ouvrit la carte, et lut l’inscription.
Cinq personnes avaient écrit sur la carte. Dawson, Jen et Pacey, et deux personnes nommées Andie et Jack. Elle ne savait pas qui étaient ces deux personnes, qui avaient pourtant l’air de bien la connaître.
Elle allait reposer la carte, quand une personne entra dans la pièce.
Dr Frost : Bonjour Joey, comment allez vous ?
Joey : Bonjour, qu’est-ce que je fais ici ? Qui êtes vous ?
Dr Frost : Désolée, je ne me suis pas présenté. Dr Tom Frost , médecin psychiatre (ndlr : c’est le médecin qui a suivi Jen durant sa thérapie, saison 4).
Joey : Psychiatre ? Je ne comprends rien. Qu’est-ce qui m’est arrivé ? Pourquoi suis-je ici ?
Dr Frost : Vous n’avez aucun souvenir ? Joey, vous avez eu un accident, une voiture vous a renversé. Vous êtes tombée dans le coma, et vous venez de vous réveiller.
Joey : Un accident ? Mais, je ne me souviens de rien, qu’est-ce qui se passe docteur, depuis combien de temps suis-je ici ?
Dr Frost : Quel est votre dernier souvenir ?
Joey : Je me souviens d’avoir passé mes examens avant les vacances de printemps. C’était mi mai.
Dr Frost : Et depuis, plus rien ?
Joey : Non, c’est mon dernier souvenir. Pourquoi ?
Dr Frost : Nous sommes le 15 juillet.
Joey : Quoi ??? Ca fait deux mois que je suis ici ?
Dr Frost : Pas exactement, votre accident a eu lieu le 28 juin.
Joey : Je ne comprends pas alors, pourquoi je ne me souviens de rien depuis mi mai alors ?
Dr Frost : Vous souffrez d’amnésie partielle. C’est courant dans ce genre d’accident. Par contre, je ne peux pas encore vous dire pourquoi cette amnésie remonte à mi mai, et non pas à la date de votre accident. Avez-vous souvenir d’un évènement qui vous aurait marqué mi mai ? Un bouleversement ? Une nouvelle importante ?
Joey : Non, rien. Je me souviens que je devais partir en week-end à Providence, avec le lycée, mais je ne sais plus si j’y suis allé. J’ai comme… Comme un trou noir. C’est horrible !
Joey se mit à pleurer.
Dr Frost : Calmez vous Joey, nous allons travailler ensemble pour comprendre pourquoi votre cerveau a mis entre parenthèses cette période de votre vie.
Joey : Mais, est-ce que je vais retrouver la mémoire ?
Dr Frost : C’est trop tôt pour le dire. Il va falloir beaucoup de patience, et la présence de ceux qui vous aiment. Une phrase, un objet, un détail peut vous faire recouvrer la mémoire. Ca peut prendre du temps, comme tout peut revenir demain. Ca dépend de la taille de votre traumatisme.
Joey : traumatisme ?
Dr Frost : Votre amnésie partielle résulte de l’accident, mais votre cerveau en a profité pour occulter une partie de votre vie. C’est une sorte de choc psychologique. Vous avez du subir un bouleversement dans votre vie, dans la période aux alentours de mi mai, date de votre dernier souvenir. Un bouleversement que votre cerveau refuse de reconnaître. Ce peut-être un décès, une mauvaise nouvelle, une dispute, ou tout autre chose. Enquêtez auprès de vos amis, demandez leur de vous expliquer ces deux mois d’absence. Un détail peut tout débloquer. Mais en attendant, il faut vous reposer, car en dehors de votre amnésie, vous avez eu de sérieuses blessures corporelles, et le coma vous a affaibli.
Joey : Docteur ?
Dr Frost : Oui, Joey ?
Joey : Savez vous comment s’est passé mon accident ?
Dr Frost : Votre bal de promo. Vous avez traversé la route sans regarder, et une voiture vous a renversé. Bon, il faut vous reposer à présent.
Joey : Merci docteur.

Joey était à présent seule, allongée. Les larmes coulaient le long de son pâle visage. Qu’avait-il bien pu se passer depuis le début des vacances de printemps ? et qui étaient ces deux personnes qui lui avait écrit un petit mot sur la carte, près de ceux de Dawson, Jen et Pacey ?
Alors qu’elle essayait en vain de rassembler ses souvenirs, quelqu’un frappa à la porte.

Joey : Entrez.
Dawson : Joey ! Bienvenue parmi nous ! Il s’approche, et la prend dans ses bras. Tu m’as manqué à un point ! tu ne peux pas imaginer !
Joey , les larmes aux yeux : Merci Dawson. Je ne peux pas te dire la même chose, car j’ai tout oublié depuis notre dernière rencontre !
Dawson : Je viens de croiser le médecin. Il m’a tout expliqué.
Joey , ironique : Ah oui ? Et le secret professionnel alors ?
Dawson : Je me suis fait passé pour ton frère. J’étais tellement inquiet, je voulais savoir. En tout cas, je vois que tu n’as pas perdu le sens de l’humour.
Joey : Dawson, que s’est-il passé pour que je ne veuille plus me souvenir de deux longs mois de ma vie ?
Dawson , sur le ton de la plaisanterie : T’as cinq minutes là ?

Dawson lui raconta les principaux évènements depuis la fin des examens de printemps. La rencontre avec Andie et Jack, le week-end (en évitant de mentionner le fait qu’il avait entendu Joey dire qu’elle était amoureuse de lui), sa rupture avec Jen, le bal de promo auquel elle était allé avec Jack.

Joey : Et notre pacte ? On devait aller à notre bal de promo ensemble ! Pourquoi y suis-je allé avec ce Jack ?
Dawson , gêné : J’étais avec Jen à l’époque, et tu t’entendais vraiment bien avec Jack.
Joey : Quand tu dis qu’on s’entendait vraiment bien, tu veux dire que…
Dawson : Euh, non… Tu as dû l’oublier aussi, mais Jack est gay.
Joey rougit.

Dawson : J’allais oublier ! Ce ne sera pas une surprise pour toi, mais je tiens quand même à te l’annoncer : tu as réussi les examens de fin d’année ! A+ ! Tu es majeure de promo ! Félicitations !
Joey , d’un ton peu enthousiaste : C’est super, merci Dawson.
Dawson : Ca n’a pas l’air de te faire plaisir !
Joey : Si, bien sur que si, mais après tout ce que tu m’as raconté, je n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi je ne me souviens de rien.
Dawson : Ca reviendra, ne t’en fais pas. Laisse toi le temps.
Joey : Tu as raison. Mais tu ne peux pas savoir à quel point c’est frustrant de ne pas se souvenir de deux longs mois de sa propre vie. Ma vie ressemble à une montre qui aurait cessé de fonctionner. Je suis restée bloquée à ces vacances de printemps.
Dawson : Tu n’as rien raté. La vie n’est pas intéressante sans toi.
Joey : Merci Dawson.
Dawson : C’est la vérité. Sans toi, la vide est fade. Les autres se sont fait beaucoup de souci également. Surtout Pacey !
Joey : Tu rigoles ? Pacey ? Du souci pour moi ?
Dawson : Il se sent responsable.
Joey : Pourquoi ça ?
Dawson : Le soir du bal de promo, c’est en voulant le rejoindre que tu t’es fait renverser. Apparemment, vous aviez eu une conversation assez animée, comme d’habitude, et je ne sais pour quelle raison, tu as voulu le rattraper alors qu’il rentrait chez lui.
Joey : Moi en train de courir derrière Pacey ? Très étrange en effet…
Joey se met à bailler.

Dawson : Il te faut du repos, je vais te laisser. Et surtout, ne t’acharnes pas à vouloir recouvrer la mémoire tout de suite, tu es encore faible.
Joey , souriante : Oui, docteur Leery !
Soudain, son sourire disparut de son pâle visage.
Joey : Dawson et si je ne retrouvais jamais la mémoire ? J’ai tellement peur, tu sais.
Dawson : Ne sois pas effrayée, Joey. Tu retrouveras la mémoire, crois moi.

Dawson se pencha vers elle et lui déposa un tendre baiser sur le front. Puis la laissa se reposer. Il sortit de la pièce, soucieux. Il ne savait pas pourquoi, mais il n’avait pas réussi à dire à Joey qu’il s’était réconcilié avec Jen pendant qu’elle était dans le coma. Ils avaient eu une discussion franche et Dawson avait compris qu’il avait très mal réagi lorsque Jen lui avait annoncé qu’elle n’était plus vierge. Il s’était décidé à lui laisser une seconde chance. Pourquoi ne l’avait-il pas dit à Joey ? Peut-être qu’une toute petite partie de lui voulait croire que Joey était son âme sœur. Avant son accident, il avait appris par mégarde qu’elle l’aimait. Alors il voulait laisser faire les choses, et laisser le destin décider de son avenir. De leur avenir. Etaient-ils destinés à s’aimer, ou simplement à rester les meilleurs amis qu’ils avaient toujours été ? Seul l’avenir pouvait le dire…

Dawson, sorti de l’hôpital, décida d’aller rejoindre les autres chez Pacey. Une seule personne avait eu l’autorisation de voir Joey, à cause de son état de faiblesse. Les autres attendaient avec impatience des nouvelles. Quand Dawson entra dans la pièce, les questions fusèrent.
Dawson : Physiquement, tout va bien, mais elle souffre d’amnésie.
Jack : Quoi ? Elle a tout oublié ?
Dawson : Son dernier souvenir, c’est la fin des examens avant les vacances de printemps.
Jen : Mais… Ca remonte à mi mai ! Son accident, c’était fin juin…
Dawson : Le docteur lui a dit qu’elle avait dû subir un choc à cette date, et son cerveau a rejeté toute cette période depuis.
Pacey : Et cette amnésie est permanente ?
Dawson : Non, elle peut aussi bien disparaître d’un coup que durer six mois… Un simple détail peut tout débloquer…
Andie : C’est affreux. La pauvre, elle doit être bouleversée…
Jack : Attends, Dawson. Tu dis que sa mémoire s’est arrêtée à mi mai… ça veut dire qu’elle nous a oublié, Andie et moi ?
Dawson : J’en ai bien peur, je suis désolé…
Jack, déçu : Ah…
Jen : Ne t’inquiètes pas, Jack. Tu as entendu ce que Dawson a dit, cette amnésie est temporaire. Elle ne peut pas t’oublier, vous étiez tellement liés ! Peut-être que le simple fait de te voir va lui faire retrouver ses souvenirs.
Jack : J’aimerais tant… Est-ce qu’on pourra la voir, demain ?
Dawson : Oui, mais un par un… et surtout, gardez le sourire devant elle, elle est assez démoralisée…

Le petit groupe s’était accordé pour aller voir Joey chacun à son tour. Pacey irait en premier. Ils rentrèrent chez eux les uns après les autres. Pacey retint Jack.

Pacey : Jack, je peux te parler en privé?
Jack : Bien sûr, Andie, tu m’attends dehors ?
Andie : Ne t’inquiètes pas pour moi, je vais rentrer à pieds.

Elle s’éloigne.

Jack : Je sais de quoi tu veux me parler Pacey. Et si ta question est « faut-il lui dire la vérité sur ce qui s’est passé à Providence ? » ma réponse est oui. Ca lui fera peut-être retrouver la mémoire.
Pacey : Tu crois que c’est moi, le choc ?
Jack : Je n’en sais rien Pacey. Mais il faut que tu lui parles.
Pacey : Jack, elle ne se souvient de rien ! Pour elle, je suis toujours Pacey l’andouille, son punching-ball ! Tu ne crois pas que c’est mieux comme ça ? Nous avons déjà assez souffert de cette situation.
Jack : Qui veux-tu protéger ? Elle ou toi ?
Pacey se prend la tête entre les mains : J’en sais rien. Je suis perdu.
Jack : Rien ne presse de toute façon. Elle est encore très faible, laissons lui le temps de récupérer.
Pacey : Tu as raison. Merci Jack.
Jack : De rien. Quand tu iras la voir demain, fais l’andouille comme tu dis, elle a besoin de sourire.


Le lendemain. Joey se sentait déjà un peu mieux physiquement, mais ne se souvenait toujours de rien. Elle suivait son feuilleton préféré à la Tv, mais abandonna quand elle comprit qu’elle avait perdu le fil de l’histoire. Elle éteint la télé, quand quelqu’un frappa à la porte. La personne était cachée derrière un énorme bouquet de fleurs. Pacey prit une grande inspiration. Il devait paraître le plus naturel possible, comme s’il avait oublié lui aussi ces deux mois qui venaient de s’écouler. Puis il montra sa tête.
Joey : Salut Pacey, ça fait plaisir de te revoir, et qui aurait cru que j’aurai dit ça un jour !
Pacey : tu as fini par te rendre compte combien j’étais indispensable ! Tiens, elles sont pour toi, de la part de nous tous.
Joey : Merci, ça me touche.
Pacey , souriant : Alors, cette syphilis ? Ca va mieux ?
Joey : Oh Pacey, tu es affreux !
Pacey redevient sérieux : J’étais très inquiet pour toi.
Joey , le taquinant : Dis moi Pacey, rassure moi, pendant ces deux mois que j’ai oubliés, on ne serait pas devenu amis quand même ! Je comprendrais mieux cette volonté de tout oublier !
Pacey se sentit très gêné. Si Joey savait toute la vérité, elle n’en reviendrait pas. Mais il décida de s’en tenir à ses résolutions, et garda le sourire.
Pacey : Tu plaisantes j’espère ? Je disais que je me faisais du souci parce que c’est coutume de dire ça, mais je n’en pense pas un mot !
Joey : Tu me rassures ! J’ai douté pendant quelques secondes !
Ils partirent tout deux dans un éclat de rire.
Pacey : c’est bien que tu gardes le moral malgré ce qui t’arrive.

Ils restèrent silencieux quelques secondes. Puis Joey se lança, et posa la question qui lui trottait dans la tête depuis un moment :

Joey : Pacey ? Je peux te poser une question ?
Pacey : Bien sûr, vas-y.
Joey : Le soir de mon accident, pourquoi ai-je traverser la route si précipitamment, pour te rattraper ?
Pacey , de plus en plus gêné : Je n’en sais rien. Une envie soudaine de te passer les nerfs sur moi ?
Joey : Arrête de faire l’idiot Pacey. Je suis sérieuse.
Pacey : Mais moi aussi. J’ignore ce qui s’est passé. Joey, on étouffe ici, et si on sortait un peu ? Ca te ferai du bien de prendre l’air.
Joey , les larmes aux yeux : C’est que… Je n’arrive pas encore à remarcher. Je suis trop faible.
Pacey : et as-tu déjà essayé ?
Joey : Ce matin, mais je n’ai pas la force…
Pacey : Joey, je te connais assez bien pour dire que tu es une tête de mule, quand tu veux quelque chose, tu fais tout pour réussir, alors je te promets qu’on va te faire remarcher.

Il lui tend les bras.

Pacey : Alors, qu’est-ce que tu attends ?
Joey : Pacey, tu es fou, je ne peux pas.
Pacey : Joey, ça fait un mois que tu es allongée dans ce lit, il va bien falloir te lever un jour ou l’autre, alors pourquoi pas aujourd’hui ? Le soleil, c’est bon pour le moral.
Joey : Je ne sais pas si j’ai le droit de sortir. Les infirmières ont dit que…
Pacey l’interrompt : OK, ne bouge pas, je reviens.

Pacey sort de la chambre, et revient quelques minutes plus tard, avec un fauteuil roulant.

Joey : Mais, qu’est-ce que tu fais ?
Pacey : Tu n’as plus aucune excuse pour ne pas aller te promener Potter. Je suis allé voir les infirmières, qui entre nous sont charmantes, et elle m’ont dit qu’il était temps que tu sortes un peu de cette chambre, et que tu arrêtes de broyer du noir. Alors si tu ne te sens pas prête à remarcher, pas d’excuse, tu te mets dans ce fauteuil, et on va prendre l’air.
Joey : Est-ce que j’ai le choix ?
Pacey : Non ! Allez, en route !

Pacey s’approcha de Joey avec le fauteuil. Joey s’assit difficilement au bord de son lit. Elle sentait qu’elle n’avait aucune force dans les jambes.

Pacey : Tu crois que tu vas pouvoir te lever seule ?
Il savait qu’elle était obstinée, têtue, et ne voulait jamais s’avouer vaincue. C’était une qualité, mais il avait peur qu’elle en fasse trop. Il avait peut-être eu tort de la pousser à sortir.
Joey : Oui, je veux le faire toute seule.

Elle prît appui sur ses bras. Elle tremblait de tout son corps.
Pacey : Joey, je vais t’aider.
Il s’approcha pour l’aider quand elle s’interposa :
Joey : Pacey reste où tu es ! Je veux le faire seule !

Elle posa ses pieds nus sur le sol glacé de la chambre. Pacey était tout près d’elle. Petit à petit, elle prît appui sur ses jambes et enleva ses mains du lit. Elle fît un pas, puis s’écroula dans les bras de Pacey. Elle se mît à pleurer dans ses bras.

Pacey la souleva, et la redéposa dans son lit.
Pacey : Je suis désolé, Joey. C’est peut-être trop tôt.
Joey : Pourquoi ? Pourquoi tout ça m’arrive à moi Pacey ?
Pacey : Je n’en sais rien, Joey. C’est le destin qui en a voulu ainsi.
Joey : Et bien je trouve que le destin s’acharne un peu trop sur mon cas depuis quelques années…
Pacey : Tu veux que je te laisse ?
Joey : Non, tu avais raison, ça me fera du bien de prendre un peu l’air. J’étouffe ici. Tu m’aides ?

Elle tendît ses bras en direction de Pacey. Il la prît dans ses bras pour la déposer dans le fauteuil. Ces quelques secondes où ils étaient enlacés firent remonter des souvenirs dans la tête de Pacey. Elle avait cette douce odeur qui lui faisait chavirer le cœur. Une odeur incomparable, qu’il passerait des heures à respirer, tant elle l’enivrait de bonheur. Il avait les larmes aux yeux, à la fois parce que ça lui déchirait le cœur de la voir dans cet état, mais également car il savait qu’il devait lui dire ce qui s’était passé à Providence. Mais c’était trop dur. Pourquoi tout gâché maintenant alors qu’elle semblait l’apprécier à nouveau ? Il savait que c’était très égoïste de sa part. Il lui dirait la vérité bien sûr, mais au bon moment, quand elle serait plus forte. Qui sait, elle retrouverait peut-être la mémoire d’ici là.

Joey : Alors pilote, on y va ?
Pacey , redescendant sur terre : Oui. On y va !

Ils sortirent de l’établissement, et s’installèrent dans le parc, près d’une fontaine. Pacey installa Joey dans l’herbe. Ils s’allongèrent l’un à côté de l’autre.

Joey : Merci Pacey.
Pacey : Pour quoi ?
Joey : Pour m’avoir poussé à venir ici. Ca fait du bien, un peu d’air frais. Si seulement…
Pacey : Si seulement ça pouvait te rendre la mémoire ?
Joey : Oui.
Pacey : Sois patiente. Ca reviendra.
Joey : Mais quand ?

Il se mît à sourire. Il fallait qu’il la fasse rire.

Joey : Qu’est-ce qu’il y a de drôle ?
Pacey : Il faut apprendre à ramper, puis à marcher avant de vouloir courir.
Joey : Oui, mais je ne vois toujours pas ce qu’il y a de drôle…
Pacey : Je vais t’expliquer : il faut du temps pour réussir ce qu’on entreprend. Regarde moi, si je fais si bien l’amour, c’est que je me suis longtemps entraîné tout seul !
Joey : Pacey tu es dégoûtant ! Je me disais bien aussi, ça faisait au moins une demie heure que tu n’avais pas dit de bêtise ! Tu es… Beurk, tu es infâme !
Pacey : Peut-être, mais au moins tu souries maintenant ! Et ça te va vraiment bien ! Pourtant, ce n’est pas dans mes habitudes de te faire des compliments !
Joey : Oui, et c’est bien ce qui me fait peur !

Ils partirent tous deux dans un fou rire.
Elle était radieuse à nouveau. Comme il l’aimait.

Joey : Bon alors Pacey, Dawson m’a raconté les deux mois que j’ai manqué, mais j’aimerais bien avoir ta version, qui sait… Peut-être qu’il a oublié quelque chose qui me rappellera des souvenirs.
Pacey, cachant son trouble et cherchant une façon de lui raconter ces deux mois en évitant les moments embarrassants, et sans lui mentir : Oh tu sais, on est à Capeside, il n’y a pas grand chose à raconter. Après les examens de printemps, on est allés à Providence. C’était sympa, mais rien d’extraordinaire. D’ailleurs, tu a beaucoup ronchonné là bas. Comme d’habitude d’ailleurs.
Joey , plaisantant : Tu profites du fait que je ne m’en souviennes pas, comme ça je ne peux pas me défendre, méchant !
Pacey : Après, on a repris la routine habituelle… Les cours, les soirées vidéos chez Dawson,
Puis rapidement les examens de fin d’année, et le fameux bal de promo. Je suis désolé, mais je ne sais pas quoi te dire qui pourrait te faire te souvenir de ces deux mois… Deux mois routiniers de Capeside. Voilà tout.

Pacey détestait lui mentir. Mais il le fallait bien. Il était tellement heureux de la voir sourire à nouveau.

Joey : Merci d’avoir essayé.
Pacey : et tu ne te souviens toujours pas de Jack et Andie ?
Joey : Rien…
Pacey : Je viendrais avec Jack demain. Qui sait, quand tu le verras, tu te rappelleras peut-être de lui. Vous étiez très proches avant ton accident.
Joey : C’est ce que Dawson m’a dit. Pacey, tu n’es pas obligé de venir tous les jours, je comprendrais que tu n’en ai pas envie. Si tu viens parce que tu te sens coupable,…
Pacey : c’est ce que tu penses ? Joey, si je viens, c’est parce que… Il était gêné. Parce que malgré ton sale caractère, je t’aime bien.
Joey sourit : Moi aussi, je t’aime bien Pacey. Merci de tout ce que tu fais pour moi.

Ils restèrent quelques instants allongés, sans rien dire, quand ils entendirent un jardinier arriver et commencer à tailler les haies autour d’eux.
Pacey : Il va peut-être falloir qu’on songe à remonter dans ta chambre si on ne veux pas se prendre un coup de taille-haies !
Joey : Tu as raison, allons-y !
Pacey lui tend les bras pour la soulever.
Joey : Il faut que j’y arrive seule !
Difficilement, elle prend appui sur ses bras et réussi à se mettre debout. Elle fait quelques pas, puis, ses jambes, telles du coton, commencent à flageoler. Pacey la retient. Elle tombe dans ses bras, et le serre contre elle quelques instants. Pacey respire l’odeur de ses cheveux en fermant les yeux. Il est si bien, dans ses bras.
Joey : Tu me remets dans mon fauteuil, s’il te plaît ?
Pacey : Bien sûr. Il faut y aller pas à pas, comme pour tes souvenirs.

Ils remontèrent dans la chambre en silence.

Pacey réinstalla Joey dans son lit : A demain, Joey.
Joey : A demain. Merci Pacey.

Joey, une fois dans le silence de sa chambre d’hôpital, éprouva une sensation bizarre. Pacey n’était plus le même, et elle ne ressentait plus cette amertume envers lui, comme auparavant.
Elle profita de ce silence pour se concentrer sur ses souvenirs. Une autre sensation la surprit. Elle se souvenait très bien de ses sentiments pour Dawson avant l’accident. Mais quand elle l’avait revu, la veille, elle sentait que ses sentiments avaient changé. Elle l’avait revu comme son meilleur ami, et non pas avec le regard de l’amour. Elle ne pouvait expliquer ce brusque changement, mais il était réel. Soudain, le bruit de la porte la fit sortir de ses rêveries.

Dr Frost : Bonjour Joey, comment ça va aujourd’hui ? Vous avez déjà meilleure mine !
Joey : Bonjour Docteur. Ca va mieux, merci.
Dr Frost : Et la mémoire ? Quelque chose est revenu ?
Joey : Rien. Mes amis ont essayé de me raconter ces deux mois passés, mais ça n’y a rien fait. C’est toujours le trou noir.
Tom Frost s’installa sur le fauteuil près du lit.
Dr Frost : Bon, on va essayer de faire travailler cette mémoire. Racontez moi les deux mois qui viennent de s’écouler.
Joey : Mais, je vous dit que je ne me souviens de rien.
Dr Frost : Vous venez de me dire que vos amis vous les ont raconté, alors répétez moi ce qu’ils vous ont dit.
Joey : Très bien. Mais vous savez, vous pouvez me tutoyer.
Dr Frost : Pourquoi, c’est important pour vous ?
Joey : Je serai plus à l’aise.
Dr Frost : très bien, Joey, alors racontes moi ce que tes amis t’ont dit.
Joey : J’ai passé mes examens de fin d’année auxquels j’ai été reçue.
Dr Frost : Félicitations. Et sur quoi portaient ces examens ?
Joey : Je ne sais plus.
Dr Frost : Très bien. Qu’as tu révisé alors ?
Joey se creusa la mémoire : L’histoire, la littérature, les mathématiques. Ce sont nos matières principales. Etant une élève plutôt sérieuse, j’ai du réviser ces trois matières.
Dr Frost : Bien. On progresse. Et sur quel sujet es-tu tombée… Disons en histoire ?
Joey : Je ne sais plus.
Dr Frost : Allez, un petit effort Joey.
Joey essaya de se concentrer. Voyant qu’elle ne se souvenait même plus de ça, elle s’énerva.
Joey : Je vous dit que c’est le trou noir ! Et puis en quoi cela est important ! Moi, je veux retrouver ma vie, c’est tout ! Mes examens, je m’en fous ! S’il vous plaît, je ne veux plus parler, je suis fatiguée.
Dr Frost : Comme tu voudras, nous ne sommes pas obligés de parler.
Joey sentit comme un éclair parcourir son corps.
Joey : Qu’est-ce que vous venez de dire ?
Dr Frost : ce n’était pas une proposition malhonnête, Joey. Je pensais à des exercices de mémoire.
Joey : Non, ce n’est pas ça. La phrase que vous avez dit… Nous ne sommes pas obligés de parler… je l’ai déjà entendu, il n’y a pas longtemps, ça me rappelle quelque chose…
Dr Frost : Tu te rappelles de la personne qui te la dite ?
Joey essayait de se concentrer à nouveau mais plus rien.
Joey : Non, je n’y arrive pas. C’est comme si j’avais eu un flash, puis plus rien.
Dr Frost : C’est bon signe, cela prouve que ton cerveau réagit, qu’il se remet en route.
Joey avait les larmes aux yeux.
Tom Frost lui posa la main sur son bras.
Dr Frost : On va y arriver, Joey. A force de temps et de patience, on va y arriver. Ensemble.
Joey lui sourit timidement.
Dr Frost : Allez, repose toi maintenant. Tu en as beaucoup fait aujourd’hui.
Joey : merci Docteur.
Le docteur allait sortir de la pièce quand il fît volte face.
Dr Frost : Joey, est-ce que ça te dirai de rentrer chez toi ?
Joey retrouva le sourire : Quoi ? Vous êtes sérieux ?
Dr Frost : Physiquement, tout va bien. Je n’ai aucune raison de te garder ici. Quand au mental, c’est retrouver ton environnement qui pourra te faire progresser, et pas rester enfermée ici. Alors si tu t’en sens capable, tu peux sortir demain. Qu’est-ce que tu en dis ?
Joey : Je ne demande rien de mieux.

Le docteur sortit de la pièce, laissant Joey toute excitée par cette nouvelle. Mais la fatigue prît le dessus, et elle s’endormît rapidement. Pour la première fois depuis son réveil, son sommeil était paisible.

Le lendemain matin, dans la chambre de Dawson.

Jen et Dawson sont allongés. Jen dormait à points fermés, alors que Dawson avait les yeux grands ouverts. Il pensait à Joey. Encore. Toujours. Il repensait à cette soirée, sur la plage, lorsqu’il l’avait surpris à avouer son amour pour lui. Se souvenait-elle de ça ? Apparemment non. Puis Dawson tourna la tête en direction de Jen. Elle avait une boucle blonde collée sur la joue, qu’il écarta délicatement de son visage. Elle était vraiment belle. Il l’aimait, il en était certain. Ils s’étaient remis ensemble quelques jours après le bal de promo, après avoir longuement discuté et mis les choses à plat. Alors qu’il lui déposait un baiser délicat sur les lèvres, elle se réveilla.

Jen : Coucou mon cœur.
Dawson : Bonjour ma beauté ! Tu as bien dormi ?
Jen : Tu sais que tu ronfles ?
Dawson : Sûrement pas ! Fais attention à ce que tu dis, sinon…
Jen , avec un petit sourire provocateur : Sinon quoi ?
Dawson : Sinon tu vas le regretter !
Jen : Il faudrait déjà que tu m’attrapes.

Elle lui lança un coussin à la figure. Il la rattrapa par le pied, et elle s’étala sur le lit. Il s’agenouilla au dessus d’elle, et lui fit une « pichenette » sur le front.
Dawson : Pichenette !
Jen : Tu triches ! tu es plus fort !

Il lui lança un regard plein de désir, et l’embrassa fougueusement.

Jen : Dawson, tes parents sont au rez de chaussée, ce n’est pas sérieux !
Dawson : Jen, mes parents sont toujours affalés sur la table du salon à moitié nus, alors ils n’ont pas de leçon de morale à me donner. A côté d’eux, je suis un petit ange.
Jen : Un ange, toi ? Tu te moques de moi j’espère !
Dawson : Oui, un ange, mais quand je suis avec toi, je me transforme en démon…

Il lui sauta dessus, et malgré les faibles protestations de Jen, ils firent l’amour sur le lit de Dawson. Quand ils eurent terminé leur étreinte, ils s’allongèrent nus, sous les draps, l’un contre l’autre. Jen était dans les bras de Dawson, et observait les murs de la chambre de Dawson. Ses yeux se fixèrent sur une photo de Dawson et Joey.

Jen : Elle est au courant pour nous deux ?
Dawson , embarassé : Elle ne sait pas que nous nous sommes remis ensemble. Elle en est au stade où nous avons rompu.
Jen : Je ne comprends pas. Si ses souvenirs se sont arrêtés mi mai, à cette époque nous étions ensemble. Pourquoi lui avoir dit que nous avions rompu, et ne pas lui avoir dit que nous sommes remis ensemble ?
Dawson : Je voulais aller à l’essentiel pour ne pas la perturber.
Jen , piquée : L’essentiel ? Et moi, je suis quoi, un passe temps ?
Dawson : Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire, tu le sais bien. Je veux simplement dire qu’avant de parler à Joey du présent, il faut qu’elle retrouve son passé.
Jen n’avait pas l’air convaincue : Mouaih…
Dawson : Tu boudes ?
Jen , joueuse : Je ne sais pas encore… j’y réfléchis.
Dawson regarde son réveil. Déjà midi : Eh bien je vais te laisser réfléchir toute seule. Moi, je vais me faire un sandwich, puis je vais au lavomatique. La machine à laver de ma mère fait encore des siennes ! Alors, sois tu restes là à bouder, sois tu m’accompagnes !
Jen : Machine en panne ? Ca veut dire que tu vas me ressortir ton caleçon à petits cœurs ?
Dawson : Mais qu’est ce que vous avez tous avec ce caleçon ? Bon alors, qu’est ce que tu décides ?
Jen : A quoi le sandwich ?
Dawson : Salami !
Jen : Si tu me prends par les sentiments, je ne peux pas résister !

Ils partirent tous deux dans un fou rire. Depuis qu’ils s’étaient remis ensemble et qu’ils avaient passé le « grand cap », ils étaient vraiment devenus très complices.

Un peu plus tard dans l’après midi.

Joey : C’est vraiment gentil de me raccompagner Pacey. Je suis tellement contente de rentrer chez moi.
Pacey : Pas de quoi. Si ça ne te dérange pas, il faut juste que j’aille faire quelques courses pour ma mère. Je n’en aurait pas pour longtemps.
Joey : Pas de problème. Alors on y va ?
Pacey : Tu peux marcher ?
Joey : J’ai fait des exercices de rééducation. Je marche, mais je fatigue rapidement.

Joey accepta de s’appuyer sur le bras que Pacey lui tendait. Ils marchèrent ensemble, jusqu’à la voiture de police que Pacey avait emprunté pour l’occasion. Comme prévu, il s’arrêta faire des courses à l’épicerie de Capeside. Il se gara sur le parking du lavomatique, et sortit de la voiture.
Pacey , par la fenêtre : Je te laisse la radio, tu pourras écouter tes chansons guimauve !
Joey : Va faire tes courses Witter !

Alors que Pacey s’éloignait, elle se mît à bidouiller la radio en souriant. Elle se dit que Pacey était vraiment terrible. Elle cherchait sa station préférée. Elle la trouva et une douce chanson envahit la voiture.

“Did you ever love somebody?
So much that the earth moved
Did you ever love somebody?
Even though it hurt too much?
Did you ever love somebody?
Nothing else you heart could do
Did you ever love somebody?
Who never knew… ”


Au même moment, Dawson et Jen sortaient du lavomatique. Ils étaient enlacés et s’embrassèrent.
Le visage de Joey était figé. Pacey revenait à ce même moment.

Pacey : Joey ? Ca va ?
Il aperçut Dawson et Jen s’éloigner au loin. Ils ne les avaient pas vu.
Pacey : Tu n’étais pas au courant ?
Joey : Ce que je vais te dire va peut-être te sembler bizarre, mais ça ne me touche pas de les voir ensemble. Par contre, cette chanson… J’ai eu un flash. Pacey, avons nous dansé ensemble au bal de promo ?
Pacey sentit une sueur froide parcourir son corps.
Pacey : Oui, nous avons effectivement dansé sur cette chanson au bal de promo. Tu t’en souviens ?
Joey : C’est bizarre. Je nous voit tous les deux, sur la piste, mais c’est tout. Puis plus rien. Ca m’a fait ça hier, j’ai eu un flash, puis plus rien.
Pacey était tendu. Il fallait qu’il trouve le moyen de détourner la conversation avant qu’elle ne commence à poser trop de questions. Il n’était pas prêt à tout lui dire. Pas maintenant. Pas maintenant que tout allait bien entre eux. Il fallait qu’il trouve une parade.
Pacey , en fouillant à l’arrière de la voiture : Très bien, tu ne me laisses pas le choix.
Joey : Quoi ?
Pacey sort une batte de base ball : Sors de cette voiture.
Joey : Qu’est-ce que tu fais avec ça, tu es malade ?
Pacey : Ton amnésie a commencé avec un coup sur la tête n’est-ce pas ?
Joey , inquiète mais souriante : Oui… Mais tu m’inquiètes un peu Pacey… Je peux savoir ce que tu fais avec cette batte ?
Pacey : Je vais te redonner un coup sur la tête, ça fera peut-être l’effet inverse, tu retrouveras la mémoire, qui sait, ça peut marcher !
Joey : Si jamais j’avais encore un doute, là, ça y est, j’en suis sure, tu es complètement fou !

Elle se mît à rire.

Lui, intérieurement, se dit qu’il était effectivement fou. Fou d’elle.



Quatrième partie : Une bouteille à la mer…

Afin de célébrer le retour de Joey, Dawson avait décidé d’organiser une soirée vidéo, mais également pour lui avouer sa réconciliation avec Jen. Pour cela, il était passé la chercher avant que les autres arrivent.
Une fois dans la chambre de Dawson :

Joey , faisant le tour de la chambre : C’est rassurant de voir qu’en deux mois, certaines choses ne changent pas. J’ai tant de souvenirs dans cette chambre. Et ça, rien ne pourra l’effacer.
Dawson : Joey, en parlant de changement, il faut que je te dise quelque chose.
Joey : Je sais ce que tu vas me dire.
Dawson : Quoi ?
Joey : Tu es de nouveau avec Jen, c’est ça ?
Dawson parut surpris : Comment sais tu ça ? C’est Jen qui...
Joey , le coupant : Jen ne m’a rien dit, je vous ai surpris, au lavomatique, le jour de ma sortie de l’hopital.
Dawson : Ah… Et qu’est-ce que tu en penses ?
Joey : Je pense que tu aurais dû être franc avec moi depuis le départ. Pourquoi ne m’avoir rien dit ?
Dawson : Tu viens de sortir du coma, je ne voulais pas te perturber avec ça… tu as déjà assez à faire avec les deux mois passés, j’ai pensé qu’il fallait mieux attendre pour le présent.
Joey : Pourquoi penses-tu que cela m’aurait perturbé ?
Dawson : Tu veux que je sois franc avec toi, alors je vais l’être. Durant notre voyage à Providence, j’ai surpris une de tes conversations avec Andie. Tu lui disais que tu éprouvais des sentiments pour moi. J’ai ensuite essayé de t’en parler, mais tu t’es refermée comme une huître. Tu as refusé d’en reparler avec moi, alors….

Joey resta abasourdie. Comme du reste, elle ne se souvenait pas de cet épisode. Elle ressentait surtout de la gêne à présent.

Joey : Dawson, tu aurais du tout me dire depuis mon réveil ! J’essaie de reconstruire peu à peu ma vie, et j’ai la désagréable sensation que tout le monde me cache des choses !
Dawson : Je ne voulais pas te faire souffrir, comprends moi !
Joey : Te comprendre ? Et moi ? Qui essaie de me comprendre, moi ? Vous n’avez aucun droit sur ma vie, même si ça me fait mal, il faut tout me dire.
Dawson : Je comptais tout te dire, mais plus tard, quand tu serais rétablie.
Joey : Dawson, la vie, c’est pas comme à Hollywood, les mauvaises prises, elle les garde ! Tu ne peux pas occulter ce qui ne te plaît pas !
Dawson : Ce n’était pas mon but. Pardon Joey.
Joey se calma : Excuse moi aussi Dawson. Je sais que tu fais ça pour mon bien, mais j’ai l’impression qu’on me cache des choses, et c’est dur d’avancer avec ces obstacles.
Dawson , gêné : Joey, est-ce que…
Joey lui coupant la parole : Est-ce que je me souviens de mes sentiments pour toi ? Dawson, je te demande d’être franc avec moi, alors je vais en faire de même avec toi. Depuis un moment déjà, mes sentiments pour toi ont changé, et je me suis vite rendue compte que je n’éprouvais plus seulement de l’amitié pour toi, mais de l’amour. Puis Jen est arrivée, et tu t’es peu à peu détourné de moi.
Dawson : Joey, je ne me suis jamais détourné de toi, tu le sais bien !
Joey : Je te raconte mon histoire comme je l’ai vécue. J’ai passé des mois à t’aimer en silence, à souffrir en silence, en t’écoutant me raconter ton bonheur avec Jen. Tu comprendras le mépris que j’avais pour elle.
Dawson : Joey, avant cette soirée sur la plage, je ne m’étais pas rendu compte de tes sentiments pour moi, il faut me croire.
Joey : Je le sais bien. Mais tout a changé.
Dawson : Que veux-tu dire ?
Joey : Mon accident m’a apporté au moins une chose positive. Depuis que je me suis réveillée, par je ne sais quelle magie, j’ai réussi à te regarder à nouveau avec des yeux d’amie. Je n’ai plus cette déchirure au cœur à chaque fois que tu me regardes. Je suis guérie Dawson. Guérie de toi.
Dawson , qui à l’air à la fois déçu et vexé : Tu dis ça comme si j’étais une maladie.
Joey : Ne sois pas bête. Tu sais très bien ce que je veux dire. J’ai souffert pendant des mois, et à présent je me sens libre. Cet amour impossible était comme un fardeau pour moi.
Dawson : Je suis content que tu te sentes heureuse. Je n’aime pas te voir souffrir. Encore moins quand c’est par ma faute. Il lui tend les bras : On oublie tout ?
Joey , le sourire aux lèvres, dans les bras de Dawson : Pas de problème pour moi. En ce qui concerne les trous de mémoire, je suis championne…
Ils partirent tous deux dans un fou rire.

Pacey , qui arrive par la fenêtre de la chambre de Dawson : Je peux savoir ce qu’il y a de drôle ici ?
Joey : Salut Pacey, ça va ?
Pacey: Salut Potter !
Dawson : Je rêve ! Pacey et Joey qui tiennent plus de 10 secondes sans s’insulter ! Joey, tu as vraiment pris un gros coup sur la tête !
Pacey : très drôle ! Dawson, tu descends avec moi, j’ai apporté quelques provisions et quelques cassettes, il me faudrait une deuxième paire de bras.
Dawson : j’arrive.

Ils escaladèrent la fenêtre en direction de la voiture de Pacey.
Joey les observait par la fenêtre. Elle ne savait pas expliquer comment elle en était arrivée à ne plus aimer Dawson, et plus surprenant, à apprécier Pacey. Elle avait le sentiment qu’il lui manquait encore quelques pièces du puzzle de sa vie passée. Des pièces clés qui lui permettraient de comprendre tous les changements intervenus dans sa vie durant les deux mois passés, et dont son cerveau ne voulait pas encore se souvenir. Elle gardait tout de même espoir. Ces deux flashs qu’elle avait observé la rendait confiante dans sa capacité de retrouver, enfin, la mémoire.
Elle était toujours dans ses rêveries quand elle entendît un bruit dans l’escalier, un bruit de pas qui se rapprochait. Elle regarda par la fenêtre. Dawson et Pacey étaient toujours en bas. Fidèle à sa réputation de trouillarde, elle se mit à paniquer. Les parents Leery étaient en voyage, Jen était en ville et ne devait arriver qu’à seize heures, non ça ne pouvait pas être eux. Elle attrapa fermement la poignée de la porte, prît une grande inspiration, tourna la poignée et poussa la porte de toute ses forces.
Joey entendît un grand « boum », et vît quelqu’un tomber au sol. La personne avait pris la porte en pleine figure.

Jack : Ravie de te revoir Joey !
Joey , grimaçant : Jack, c’est ça ?
Jack , se tenant le front : En personne, ou ce qu’il en reste ! Je vois que tu as repris des forces !
Joey , l’aidant à se relever : Jack, je suis désolée, j’ai cru que… Enfin peu importe, tu n’as pas trop mal ?
Jack : Ca va. Je suis vraiment heureux de te revoir Joey !
Joey , triste : Jack, j’aimerais pouvoir en dire autant, mais…
Jack : Ce n’est pas grave. Ca reviendra. Et même si ça ne reviens pas, on réapprendra à se connaître !
Joey : Avec plaisir.
Dawson et Pacey remontent par les escaliers.

Dawson : Tiens, salut Jack, vous avez fait les présentations ?
Jack : On peut dire ça oui ! Elle a essayé de me tuer !
Joey : Ne l’écoutez pas il délire ! Il a pris un coup sur la tête !
Pacey : Comme ça vous êtes deux !
Dawson : Bien envoyé ! Là je vous retrouve tous les deux ! Ouf ! J’ai eu peur ! Pendant un moment j’ai cru que vous étiez devenus amis !
Joey : Moi, amie avec lui ? On se demande qui a pris un coup sur la tête ici !
Ils rigolèrent tous de bon cœur. Les regards de Joey et Pacey se croisèrent. Ils se sourirent.
Pacey : Bon, parlons de choses sérieuses ! Par lequel on commence ?
Il sortit d’un sac une collection impressionnante de cassettes vidéos, qu’il étala sur le lit.
Chacun observa les cassettes, et donna son avis.
Jack : American Pie !
Dawson : Oh non, c’est pour les lobotomisés ! Pourquoi pas un Spielberg ?
Joey : Je t’en prie, Dawson, pas encore ! On, les connaît par cœur ! Pourquoi pas Titanic ?
Pacey : Il est trop long, je vais m’endormir. Pitié !
Continuant à se chamailler, ils n’entendirent pas Andie arriver. Elle avait elle aussi apporter une vidéo.
Andie : Et pourquoi pas « une bouteille à la mer »? Kevin Costner est sublime dedans !
Tous se retournèrent en sursautant car ils ne l’avait pas vue arriver.
Dawson : Andie, salut ! Ca va ?
Andie : Salut tout le monde ! Bonjour Joey, ça va ?
Joey : Bonjour Andie. Ca va je te remercie. Enchantée de te rencontrer, enfin, de te revoir…
Andie : Je sais que tu ne te souviens pas de moi mais ce n’est pas grave. L’essentiel, c’est que tu ailles mieux !
Joey : En tout cas, tu as de très bons goûts cinématographiques. Je suis pour ton film !
Jack : Et si on votait, comme ça, pas de négociations possibles !

Les deux filles votant pour « Une bouteille à la mer », Dawson mît en rechignant la cassette dans le lecteur.

Ils s’installèrent tous serrés les uns contre les autres sur le lit de Dawson. Joey était entre Pacey et Jack. Elle adorait les films à l’eau de rose, et en particulier ceux qui finissaient mal à la fin. Pas qu’elle était sadique, mais ce sont de ces films là qui émanait le plus d’émotion, et qui la faisaient chavirer.

Vers la fin du film, elle ne put plus contenir ses larmes qui coulaient en silence. Pacey, qui ne pouvait s’empêcher d’observer Joey tant il la trouvait belle, s’en aperçut, et machinalement, sans réfléchir, pris la main de Joey dans la sienne, discrètement. Celle ci regarda Pacey, surprise, mais serra sa main dans celle de Pacey. Ce geste n’échappa pas à Jack, qui se dit en lui même qu’enfin, Pacey avait tout dit à Joey, et que tout s’était arrangé.
Quelques minutes plus tard, le film finit entre les pleurs des filles et des ricanements des garçons. Dawson ralluma la lumière. A ce moment, Pacey lâcha la main de Joey.

Joey était très surprise de ce geste de Pacey. Encore plus surprise de voir qu’elle acceptait ce geste de sa part. Elle sentait qu’au fil des jours, leur relation évoluait, et qu’ils se rapprochaient de plus en plus. Autrefois, cela n’aurait jamais pu être possible tant ils se détestaient. Mais d’où pouvait bien venir ce changement ?

Andie : Alors, qu’en pensez vous ? Il est génial ce film ?
Joey , s’essuyant les yeux : Il est vraiment très beau.
Dawson : C’est de la guimauve pour ados attardées !
Joey : Dawson, ton film préféré raconte l’histoire d’un petit extraterrestre tout fripé qui ne sait dire qu’une chose : « ET téléphone maison ! » alors question attardé…
Jack : J’ai bien peur qu’elle marque un point là, Dawson !
Joey : Cet homme qui écrit des lettres d’amour à sa femme disparue, et qui les jette à le mer dans une bouteille… C’est magnifique, cet amour mêlé de désespoir. Aimer une personne à ce point… Non vraiment, je trouve que c’est la plus belle preuve d’amour qui existe.
Les garçons la regardaient d’un air abasourdi.
Dawson : Où est la Joey cynique et blasée qu’on connaît si bien ? Qui es-tu imposteur ?
Joey : Ah Ah Ah ! Très drôle ! J’ai pris un coup sur la tête, ne l’oubliez pas !
Jack : Bon, et si on passait au film suivant…
Andie : Moi, je vous laisse. J’ai rendez vous au musée avec une amie.
Pacey : Au musée ? T’as rien trouvé de plus ennuyant ?
Andie : Contrairement à toi, mon cher Pacey, certains aiment se cultiver.
Joey : Et c’est quelle exposition ?
Andie : L’Egypte ancienne.
Pacey : L’Egypte ancienne ?
Andie : Oui, tu sais ? Les pharaons, les pyramides et les Papyrus ! On a étudié ça en histoire !
Pacey : Oui et bien tu m’excuseras, mais je ne vois pas quel intérêt tu peux avoir à aller voir des bouts de pierre et de peinture qui datent de l’antiquité.
Andie : Des bouts de pierre ! je rêve ! Bon, je vous laisse avant d’exploser !

Le reste de l’après midi se déroula dans la bonne humeur, Jen les rejoignant vers seize heures, comme prévu. En début de soirée, tous rentrèrent chez eux. Jack décida de raccompagner Joey, histoire de discuter un peu et de renouer des liens oubliés jusqu’à présent.

Ils marchaient le long de la rivière, en direction de chez Joey.
Joey : D’après ce que j’ai compris, nous étions assez proches tous les deux.
Jack : Oui. On s’est beaucoup rapproché après le week-end à Providence. Tu étais en froid avec Dawson, et c’est à ce moment là que tu m’as demandé d’aller au bal avec toi.
Joey : A cause de Jen je suppose.
Jack ne répondît pas.
Ils étaient arrivés devant chez Joey. Il la serra dans ses bras.
Jack : Joey, je suis tellement heureux de te revoir ! Et ça me fait plaisir de voir que tu t’es réconcilié avec Pacey. C’est bien qu’il ait réussi à te parler !
Joey s’écarta de Jack : Me parler de quoi ?
Jack comprît qu’il venait de faire une gaffe.
Jack : Eh bien… de… de l’accident ! Il se sentait tellement coupable !
Joey : Jack, je ne te connais pas depuis longtemps mais sache que tu mens très mal ! Qu’est-ce que Pacey doit me dire ?
Jack paniquait : Rien, rien. Il regarde sa montre. Ouh là ! Je n’avais pas vu l’heure ! Il faut que je file !
Joey : Jack, non !
Mais il était déjà loin.

Jack, après être précipitamment parti de chez Joey, se dirigea directement chez Pacey. Il frappa à la porte.

Jack , essoufflé : Pacey ? Pacey, tu es là ?
Pacey , ouvrant la porte : Eh, du calme ! Qu’est-ce qu’il t’arrive, t’as vu un fantôme ?
Jack , reprenant son souffle : Non, mais je viens de faire une boulette énorme.
Pacey pâlit : Joey ?
Jack : Elle ne sait pas ce qui s’est passé à Providence, mais elle a compris qu’on lui cache quelque chose.
Pacey : Entre. Alors, qu’est-ce qui s’est passé ?
Ils pénétrèrent dans le salon, et s’assirent sur le canapé.
Jack : Je vous ai vu vous prendre la main, chez Dawson. Je me suis dit que tu lui avais parlé, et que vous vous étiez réconciliés. En discutant avec Joey, je lui ai dit un truc du genre « c’est bien que Pacey ait réussi à te parler » et elle m’a demandé de quoi je parlais, c’est là que j’ai compris que tu ne lui avais rien dit. Je suis désolé, elle va sûrement te poser des questions. Je suis désolé Pacey, je ne voulais pas.
Pacey , étrangement calme : Ce n’est pas grave. Je lui devais la vérité de toute façon. J’aurais du tout lui dire dès le départ. Elle va encore souffrir. Et encore une fois par ma faute. Je ne le supporte pas.
Jack : Pacey, ne t’accables pas. Tu ne sais pas comment elle réagira.
Pacey : De toute façon ça n’a plus d’importance.
Jack : Pourquoi dis-tu ça ? Tu l’aimes comme un fou, ça crève les yeux !
Pacey , tendant un papier à Jack : Joey mérite mieux qu’un looser.
Jack lit le papier : Pacey, ça veut dire que…
Pacey : Que je redouble. Et oui, la sanction vient de tomber au courrier, aujourd’hui. Je savais que mes notes étaient limites, mon cas a été étudié au conseil, et ces messieurs dames de l’enseignement m’ont jugé trop crétin pour passer en terminale.
Jack : Pacey je suis désolé, mais ce n’est pas la fin du monde.
Pacey : Je ne supporterai pas de revivre encore une année comme celle qui vient de passer. Surtout avec Joey près de moi, qui me déteste. Ma décision est prise.
Jack : Et je peux savoir quelle décision ?
Pacey : Je m’en vais. Mon père connaît un pêcheur qui a besoin de marins à Providence. Je vais accepter. En plus il est trop content de se débarrasser du mouton noir de la famille !
Jack : Arrêter l’école ! Mais tu n’y penses pas Pacey ! Ne gâche pas tout, sur un simple coup de tête !
Pacey : Je pars demain. Avant ça, je dirai toute la vérité à Joey. Je veux partir la conscience tranquille.
Jack : Tu fuis. Tu ne l’oublieras pas là bas.
Pacey : Peut-être, mais au moins je n’aurai pas à affronter son regard jour après jour. Maintenant, si tu veux bien, il faut que je prépare mon sac. Et garde ça pour toi, s’il te plaît.
Jack : Ca ne sert à rien que je te dises que tu fais la plus grosse bêtise de ta vie ?
Pacey : En effet, ça ne sert à rien.
Jack : Bon, et bien alors à bientôt Pacey.
Pacey : A bientôt Jack. Merci d’être passé.

Pacey referma la porte d’entrée et appuya sa tête contre. Sa vie devenait un enfer. Joey hantait son esprit. Comment tout lui avouer ? Il repensa à l’après midi qu’ils venaient de passer, au film. Une lettre. Il lui dirait tout dans une lettre. Il ne pouvait pas affronter son regard.

De son côté, Jack ne savait plus quoi faire. S’il retournait chez Joey pour lui dire que Pacey s’apprêtait à partir, elle le harcèlerait pour savoir de quoi Pacey devait lui parler, et il ne voulait pas s’immiscer dans leur histoire, même s’il était convaincu qu’ils étaient faits l’un pour l’autre. D’un autre côté, ne rien dire à Joey et laisser Pacey s’en aller signifierait le laisser faire la plus grosse bêtise de sa vie. Il continuait de marcher et se retrouva à une intersection. A droite, il se dirigeait chez Joey. A gauche, il rentrait chez lui.
Jack , en lui même : Pas ce soir. La nuit porte conseil. J’irai la voir demain.

Pendant ce temps, Joey ruminait chez elle. Jack avait confirmé ses doutes. On lui cachait quelque chose d’important. Pourquoi Pacey aurait du lui parler ? De quoi pouvait-il bien s’agir ? Elle attrapa son téléphone, composa le numéro de Pacey, et, avant que la première sonnerie ne retentisse, elle raccrocha. Elle avait peur de ce qui résulterait de ce coup de fil. Qu’allait-il lui apprendre ? De toute façon, elle voulait lui en parler en personne, pas au téléphone.

Elle se décida à partir à sa recherche. Elle alla frapper chez lui, mais aucune réponse. Elle décida alors d’aller en ville, au cas où elle le trouverait là-bas.
Elle longeait le port, quand elle tomba sur Abby Morgan.
Abby : Joey Potter ! Quelle surprise! Ils t’ont laissé sortir de l’asile !
Joey : Ravie de te revoir Abby !
Abby : Menteuse ! Mais j’oubliais, c’est vrai que tu es une grande comédienne !
Joey : Je te demande pardon ?
Abby : Tu peux faire croire à tout le monde que tu es devenue amnésique mais ça ne prend pas avec moi !
Joey : Ma pauvre Abby, tu es pathétique ! Si tu crois que j’ai inventé toute cette histoire, tu es vraiment plus atteinte que ce que je pensais…
Abby : En tout cas, j’ai toujours ma petite enquête en cours sur toi !
Joey : Ton enquête ?
Abby : Ne fais pas l’innocente ! Je saurai avec qui tu as couché à Providence, et ce jour-là, je te ferais une réputation d’enfer, tu seras la traînée de Capeside, encore pire que cette pauvre fille de Jen Lindley !
Joey blêmit : Qu’est-ce que tu racontes ? D’où sors-tu toutes ces âneries ? Tu racontes n’importe quoi !
Abby : C’est ça, fait l’idiote, ça te va si bien ! Mais je n’en resterais pas là, je te l’ai déjà dit, la gifle, je ne l’ai pas digérée !
Joey : Tu es complètement folle ma pauvre fille !
Abby : C’est que tu commences à déteindre sur moi ! Alors je file ! Salut Potter !

Joey resta abasourdie. Abby ne pouvait pas dire la vérité. C’était impossible. Elle n’aurait jamais couché avec quelqu’un à Providence.
Il commençait à se faire tard. Elle rentra chez elle, et, épuisée, se coucha très tôt. Elle essaya de dormir mais rien à faire. Tout se chamboulait dans sa tête. Elle ne reconnaissait plus sa vie : elle n’éprouvait plus d’amour pour Dawson, elle appréciait Pacey. Et puis ce que lui avait dit Abby la perturbait, même si ça ne pouvait pas être vrai. Et Jack, qui était devenu un inconnu, alors qu’ils semblaient si proches… Elle attrapa un coussin et se couvrît le visage avec. Elle avait envie d’hurler. Elle était exténuée de cette situation. Quand est-ce que cette satanée mémoire allait-elle revenir, que tout rentre dans l’ordre !
Elle s’assoupît très tard, d’épuisement. Quand elle se réveilla, elle se regarda dans le miroir et s’aperçut qu’elle avait les yeux rougis par la fatigue et les pleurs. Ses joues étaient encore humides de larmes.
Elle sortit de sa chambre, allait sortir prendre le courrier, quand, sur le pallier, elle se cogna le pied sur quelque chose.
Joey : Aïe !
Elle baissa la tête. Une bassine d’eau avait été posée là, avec une bouteille à l’intérieur. Elle attrapa la bouteille, et aperçut à l’intérieur un papier. Elle ôta le bouchon, attrapa le message, le déplia et lut :

« Joey,

Je pense que tu comprendras facilement à quel film je fais référence. Le seul problème a été de trouver la mer pour lancer mon SOS, alors j’ai opté pour la bassine. Ca perd de son charme, je te l’accorde, mais avec un peu d’imagination, ça marche. Mais ne rêve pas, je ne me transformerais pas en Kevin Costner, même avec la plus grande imagination possible.
Je te parle de SOS car c’en est un. Je suis en pleine détresse car j’aime pour la première fois et je suis sur le point de perdre cet amour, même s’il n’a jamais été partagé.
Quand tu liras ces lignes, je serais déjà loin de Capeside. Tu me traiteras certainement de lâche, et tu auras raison. Mais quand tu auras lu cette lettre, crois moi, tu n’auras plus envie de me parler, et encore moins de m’avoir en face de toi.
Je voudrais tout d’abord te dire quelque chose que j’aurai du te dire depuis longtemps : je t’aime. Je t’aime depuis ce week-end à Providence dont tu ne te souviens plus, et peut-être même bien avant ça. Et c’est pour cette raison que je me dois d’être totalement franc avec toi, et que je vais te raconter ce qui s’est passé il y a environ deux mois, et dont tu ne te souviens pas. Tu me détesteras sûrement de ne t’avoir rien dit avant, mais si cette lettre te permet de retrouver la mémoire, je t’aurais perdue, mais mon action n’aura pas été vaine.
Alors voilà la vérité, telle que nous l’avons vécue, toi et moi, durant ce fameux week-end. Tout a commencé un soir, lorsque, poussé par je ne sais quelle pulsion, je t’ai embrassé. Tu m’as bien entendu repoussé, ton cœur étant pris par notre ami Dawson. Quelques minutes plus tard, je suis parti à ta recherche pour qu’on puisse en discuter. Au loin, au bord de la plage, je t’ai vu discuter avec Dawson, et t’enfuir en courant. Je t’ai suivie jusqu’à la grotte où tu es allée te réfugier. Quand je suis arrivé, tu pleurais. J’ai voulu savoir ce qui s’était passé, mais tu n’as rien voulu me dire. Puis, sans comprendre comment nous en sommes arrivés là, nous sommes embrassés de nouveau, et nous avons fait l’amour sur cette plage, dans cette grotte. Notre étreinte a été belle, douce, j’étais le plus heureux des hommes, mais au matin, tu es partie sans un mot, me laissant perdu dans cette grotte qui avait vu notre étreinte de la veille.
Et depuis ce week-end, tu m’as ignoré. Alors que je t’aimais comme un fou, tu m’as fait clairement comprendre que nous deux avait été la plus grosse erreur de ta vie. Alors que c’était, et c’est encore, la plus belle réussite de la mienne.
Enfin, le bal de promo. Après une dernière discussion houleuse, tu as tiré un trait définitif sur notre histoire. Je me suis effacé, et, pour je ne sais quelle raison qui n’appartient qu’à toi, tu m’as suivie, et cette voiture est arrivée. Tu connais la suite…
Tu dois être bouleversée par ce que tu es en train de lire, comme je le suis actuellement en l’écrivant. Je n’espère aucun pardon de ta part pour t’avoir caché tout ça. Tu avais le droit de savoir, c’est ta vie, et je n’avais pas le droit de te cacher ta propre histoire. Peut-être aurais tu préféré ne jamais savoir, mais je voudrais te dire que moi, je ne regrette rien de notre histoire, si ce n’est ce stupide accident. Tu m’en veux, mais ne t’en fais pas, tu n’entendras plus jamais de moi. Je ne mérite pas ton pardon, et encore moins ton affection.
Sois heureuse Joey, tu le mérites. Tu es la plus merveilleuse femme qui m’a été donné de voir dans ma vie, et jamais je ne t’oublierais.

Je t’aime,

Pacey »


Les larmes coulaient le long des joues de Joey, sans qu’elle puisse les contrôler. Les souvenirs lui revenaient au fur et à mesure qu’elle lisait la lettre de Pacey. Elle se souvenait du week-end, de son premier baiser avec Pacey, puis du second, dans la grotte, qui s’était transformé en une étreinte plus charnelle. Elle se souvenait avoir fait l’amour avec Pacey, et s’être enfuie au petit matin, complètement perdue. Elle avait essayé de l’oublier, mais elle avait réalisé au bal de promo, que c’était lui, et nul autre. Elle se souvenait lui avoir couru après pour lui dire qu’elle l’aimait, mais qu’elle n’avait pu le faire à cause de cette voiture. Puis le trou noir. Les images défilaient les unes après les autres dans sa tête, se bousculaient. Elle revoyait Jack, Abby, tout lui revenait.

Elle essuya les larmes sur ses joues. Hors de question de le perdre à nouveau. Elle se leva et courut jusque chez lui. Personne. Il devait déjà être parti. Elle courut alors jusque chez elle et téléphona tour à tour à Dawson, Jen puis à Jack pour savoir si quelqu’un savait où il était. C’est Jack qui put la renseigner.
Jack : Il a pris un train pour Providence.
Joey : Merci Jack.
Jack : Joey, je…
Elle avait déjà raccroché, prît les clefs de la voiture de Bessie, et était prête à démarrer.

Joey , à la voiture de Bessie : Allez ma vieille, ce sera peut-être ton dernier voyage, mais il faut que tu tiennes le coup ! On va voir si ces leçons de conduite ont servi à quelque chose ! Après tout, le permis, ce n’est qu’un bout de papier…

Elle roula sans s’arrêter, ignorant toute limitation de vitesse. Il fallait qu’elle le rattrape. Arrivée à la gare de Providence, elle vit sur le panneau d’affichage que le train en provenance de Capeside était déjà arrivé, quai numéro 13. Elle courut jusqu’au quai. Personne. Elle regarda partout autour d’elle, personne. Elle finit par s’asseoir. Toute la pression accumulée depuis son départ de Capeside la fit craquer, et elle se mit à pleurer. Elle l’avait encore perdu, pour la seconde fois.
Prête à repartir, elle releva la tête, et vit Pacey assis, sur le quai d’en face, en train de regarder un plan. Elle se précipita dans les escaliers et courut jusqu’au quai.
Quand elle arriva face à lui, il releva la tête. Il pâlit lorsqu’il la reconnut. Il se releva en face d’elle sans dire un mot. Joey le fixa quelques secondes dans les yeux, sans rien lui dire elle non plus. Puis elle le gifla de toute ses forces, tellement qu’elle en eut mal à la main. Il ne réagit pas.

Joey : Ca, c’est pour m’avoir caché la vérité depuis mon accident, et t’être enfui comme un lâche.

Il ne bougea pas d’un centimètre, et ne dit toujours rien. Elle fit un pas vers sa direction, et l’embrassa. Un baiser passionné, qui leur sembla durer une éternité.

Joey : Et ça, c’est parce que je t’aime, idiot !
Pacey sourit : Je t’aime aussi Joey.
Joey : On rentre ?
Pacey : Oui, on a beaucoup de choses à se dire.
Joey le regarde : on a assez parlé. Il est temps d’agir maintenant !

Elle l’embrasse de nouveau. Puis lui prend la main, et ensemble, ils se dirigent vers le parking.

Pacey : En tout cas, tu as repris des forces depuis l’accident. Tu m’as fais sacrément mal Potter !
Joey : Tu l’avais bien mérité !
Pacey : C’est vrai… Au fait, tu es venue comment ?
Joey : Avec la voiture de Bessie !
Pacey : Potter, dois je te rappeler que tu n’as pas le permis, et que par dessus tout, tu es un danger public ! Et ce vieux tacot aussi d’ailleurs !
Joey : Ne t’avises plus jamais de traiter cette voiture de vieux tacot, sans elle, je ne t’aurais jamais rattrapé ! par contre, je ne sais pas si elle va supporter le voyage retour… Elle commence à fatiguer…
Pacey : Le coup de la panne ? J’adore.

Il la prend dans ses bras, et l’embrasse.

Pacey : Joey, j’ai une idée… Pourquoi repartir tout de suite ? On est à Providence, c’est là que tout à commencé…
Joey : Tu penses à la même chose que moi ?

Ils se regardèrent en souriant. Entre eux, pas besoin de parler. Ils partirent en courant, en direction de la grotte…


The End …

Appréciation du jury:

Ton épisode est très intéressant, il se lit très bien et on rentre bien dans l'histoire. L'histoire est originale.
Les indications et les vagues sont respectées. Les descriptions et les dialogues sont parfaits.
Tu mérites bien ta 1° place dans le top 5!
Ecrit par lilou69 
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