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Petites crises de la vie conjugale

Quelqu’un frappa à la porte. Jen ne l’avait pas entendu. Elle était dans son bureau et réfléchissait. Ses chaussures gisant sous le bureau, les genoux remontés contre sa poitrine, les talons en appui sur le rebord de son siège, le coude appuyé sur le bureau, elle mâchouillait distraitement son stylo. Le coup porté à la porte se réitéra et là, elle l’entendit.
Jen : entrez.
Elle s’empressa de reprendre une position plus sérieuse mais ne parvint pas à remettre ses chaussures avant que la porte ne laisse apparaître Joey poussant un chariot pliant chargé de rames de papier. Jen se figea l’espace d’un instant puis se décontracta en reconnaissant son amie.
Joey : tu as demandé du papier ?
Jen : oui mais pas autant que ça. Deux cartons me suffiront, merci Joey.
Jen s’agitait à son bureau. Elle tentait de remettre ses chaussures mais ne faisait que les éloigner en les cherchant avec son pied. Joey remarqua l’agitation de son amie.
Joey : tu as un problème Jen ?
Jen, rougissant : j’arrive pas à remettre ma deuxième chaussure.
Joey la regarda avec de gros yeux puis se mit à rire.
Joey : et bien heureusement que ce n’était que moi !
Jen, s’emportant tout à coup : oui mais si tu regardes sur la porte, il y a écrit « Jennifer Lindley » et jusqu’à preuve du contraire, c’est mon nom. Donc ça signifie que ce bureau est le mien. Par conséquent, si je veux enlever mes chaussures dans mon bureau, je peux.
Joey, suspicieuse : tu es sûre que ça va Jen ?
Jen : ferme la porte.
Joey s’exécuta et prit place dans le siège face au bureau de Jen.
Jen : je me suis disputée avec Jack hier.
Joey comprit alors pourquoi Jen semblait si mal. Jen et Jack c’était comme elle et Dawson puissance 10. Ils étaient inséparables, habitaient toujours ensemble et semblaient encore plus proches depuis le décès de la grand-mère de Jen. Cela faisait bientôt un an mais Jen était toujours aussi mal. Elle rapportait tout à Jack, ne faisait rien sans lui. A vrai dire, elle l’étouffait un peu. Et ce pauvre Jack avait confié à Joey que la situation commençait à lui peser.
Joey : qu’est-ce qu’il s’est passé ?
Jen : toujours pareil. Il me reproche de faire fuir ses petits amis, que je l’empêche de vivre sa vie, que je suis toujours sur son dos, que je l’étouffe.
Jen remarqua que Joey avait son air disant « il n’a pas tord ».
Jen : tu es d’accord avec lui n’est-ce pas ?
Joey, mal à l’aise : Jen, essayes de le comprendre.
Jen : Joey, il est tout ce qui me reste depuis que grand-mère est – les mots bloquaient toujours à ce moment-là pour Jen, comme si le dire rendait les choses encore plus difficiles – depuis qu’elle n’est plus là.
Joey, faussement vexée : merci pour nous.
Jen : tu sais très bien ce que je veux dire. Si toi tu perdais Pacey…
Mais Jen ne finit pas sa phrase. Joey avait déjà perdu Pacey. Encore une énième rupture. Pacey avait quitté Joey car il avait dû aller s’installer ailleurs pour son travail. Il disait que c’était mieux ainsi, qu’il ne pouvait pas lui demander de le suivre. Elle avait sa vie ici. Joey ne s’était pas battue. Elle était lasse de toujours batailler avec lui. Elle avait préféré jeter l’éponge.
Jen : je suis désolée.
Joey, les yeux remplis de larmes : ce n’est rien. Moi aussi j’ai du mal. J’ai du mal à m’habituer à ce grand appartement si froid, à cette situation.
Jen : viens manger à la maison ce soir. On en parlera tranquillement.
Joey : il n’y a pas grand-chose à dire mais j’accepte l’invitation. Bon, il faut que j’y retourne. Le grand patron attend son papier lui aussi.
Jen : Joey, tu sais que ce n’est pas ton rôle de faire ça.
Joey : oui mais si je ne le fais pas, je n’aurai plus d’excuses pour venir voir ma meilleure amie.
Elle avait dit ça en lui faisant un clin d’œil lui signifiant qu’elle parlait d’elle.
Jen : il faudra que tu me la présentes un jour cette fameuse meilleure amie. Que je la félicite de pouvoir te supporter.
Joey: même pas en rêve !, lui répondit-elle en lui tirant la langue.

Jack était dans la salle des professeurs du lycée où il travaillait. Il buvait un café en corrigeant des copies. Il avait une heure devant lui et préférait s’occuper plutôt que de repenser à sa dispute de la veille avec Jen. Il avait été dur avec elle, il l’avait entendu pleurer dans sa chambre mais il ne supportait plus qu’elle le materne à ce point. Il voulait vivre sa vie mais s’en voulait tellement de faire du mal à Jen. Il savait que c’était dû à la mort de Grams mais il allait falloir qu’elle sorte la tête de l’eau un jour ou l’autre. Il faudrait quand même qu’il s’excuse car elle ne lui avait pas adressé la parole ce matin et il avait horreur de la savoir fâchée. Son téléphone se mit à sonner.
Jack : allô.
Andie : comment va mon grand frère ?
Jack : salut Andie. Ça va. Et toi ?
Andie : à merveille. Je t’appelle de l’aéroport. Mon avion décolle dans une heure.
Jack : tu vas où ?
Andie : à Boston, chez toi.
Jack : quoi ? C’est génial. Tu arrives à quelle heure ?
Andie : dans trois heures.
Jack : zut, je serai encore en cours.
Andie : t’inquiète pas, je trouverai un taxi et puis j’ai ma clé.
Jack : c’est vrai mais à vrai dire, qui n’a pas la clé de cette maison ?
Andie : ce n’est pas ma faute si vous en avez donné une à chacun. Bon, il faut que j’aille enregistrer mes bagages. A ce soir.
Jack : à ce soir.
Andie : eh Jack, il faudra qu’on parle de ce qui te tracasse.
Jack : pourquoi penses-tu que quelque chose me tracasse ?
Andie : je suis ta sœur Jack, je te connais.
Elle raccrocha sans plus de cérémonie. Jack était ravi, la présence de sa sœur allègerait les tensions avec Jen. Une fois de plus, il optait pour la solution de facilité, laisser le dossier en suspend. La sonnerie de début des cours le ramena à la réalité. Il ramassa ses affaires et partit pour assurer ses cours.

Joey avait fini sa journée de travail. Elle rentra chez elle. Dans le hall de l’entrée, elle fixa sa boîte aux lettres. « J.Potter et P.Witter ». Il était temps qu’elle enlève cette étiquette. Mais pas ce soir. Elle ouvrit la porte de l’appartement et alluma la lumière. Tout était toujours à sa place. Pacey avait déménagé quinze jours plus tôt et elle n’avait rien touché. La bibliothèque semblait vide sans les livres de Pacey. Joey avait mis son appartement et sa vie en stand-by. Au mur était accrochée une série de portrait de ses amis qu’elle avait réalisé. Le chevalet posé devant la fenêtre l’attendait. Joey avait commencé à dessiner le True Love mais n’avait jamais pu le finir. Exaspérée par le désordre ambiant, elle entreprit de tout nettoyer avant de se rendre chez Jen et Jack. Elle se changea et commença par la cuisine qu’elle récura à fond. Elle s’assit sur son canapé et observa son salon. Les murs blancs, les cadres bien alignés, c’était trop. Sa décision fut prise, il fallait de la couleur ici. Ce week-end, elle commencerait à refaire son appartement. Elle fila à la douche et partit chez ses amis, achetant un dessert au passage.

Dawson avançait dans l’aéroport, son sac sur l’épaule, le portable vissé à l’oreille.
Dawson : non Todd, je suis en vacances depuis 12h ce midi alors sois gentil, oublie-moi.
…………………..
Dawson : non, il est hors de question que j’annule mes vacances. De toute façon je suis déjà à l’aéroport de Boston.
…………………..
Dawson : non tu ne me vireras pas, c’est moi qui doit présenter le film à la Warner dans un mois.
…………………..
Dawson : c’est ça, à la semaine prochaine.
Dawson raccrocha. C’était toujours pareil avec Todd. Pas moyen de faire un pas sans qu’il soit sur son dos. Depuis cinq ans qu’ils étaient associés, Dawson devait prendre son mal en patience avec Todd, ce dernier étant un éternel insatisfait. Mais ils travaillaient bien ensemble et commençaient à rencontrer un beau succès. Dawson avait réussi à prendre une semaine de vacances qu’il voulait passé avec ses amis. Il n’avait rien dit pour pouvoir leur faire la surprise. Il sauta dans un taxi et fonça directement chez Jen et Jack.

Arrivé devant chez ses amis, il monta les escaliers menant à la porte d’entrée de la maison et sonna. N’obtenant pas de réponse, il recula de quelques pas pour essayer de voir quelqu’un à travers la fenêtre mais une voix venant de derrière l’arrêta dans son élan.
Joey : Dawson ?
Dawson : salut Joey.
Il dévala les escaliers et la prit dans ses bras.
Joey : qu’est-ce que tu fais là ?
Dawson : surprise ! J’ai une semaine de vacances alors je suis venu. J’aurai dû prévenir, il n’y a personne.
Joey : non, en effet, il n’y a personne ici. Cette maison est à vendre.
Dawson : quoi ? Mais ils sont allés où ?
Joey : ben j’en sais rien Dawson.
Dawson : vous vous êtes disputés ?
Joey, comprenant qu’il y avait malentendu : Dawson, tu t’es trompé, cette maison-là, qui est à vendre, n’est pas celle de Jen et Jack.
Elle pivota, son sac à bout de bras et tendit un doigt vers l’entrée d’à côté.
Joey : c’est celle-là celle de Jen.
Dawson : oh ! Stupide erreur.
Joey, montant les escaliers du perron : tu devrais venir nous voir plus souvent !
Elle entra avec sa clé, sans sonner. Jen était dans la cuisine avec Andie et Jack. Ils buvaient un café tous les trois et riaient. Joey déposa son dessert sur la table.
Joey : on dirait que j’ai bien fait de prendre un dessert pour six.
Jen : Dawson ? Mais qu’est-ce que tu fais là ?
Joey : il avait l’intention de passer sa semaine de vacances chez vos voisins mais vu qu’il n’y avait personne, il s’est rabattu sur nous.
Jack : hein ?
Dawson : très drôle Joey. Je me suis trompé de maison.
Jen : je t’avais bien dit Jack qu’il fallait installer une enseigne lumineuse dehors pour les petites têtes.
Jack : ou pour les amis qu’on ne voit pas assez souvent.
Andie : vous avez fini ! Moi je suis ravie de te voir Dawson. Toi aussi Joey.
Jen : on a aussi eu droit à l’arrivée surprise d’Andie.

Les quatre amis s’installèrent dans le salon et se racontèrent les dernières nouvelles. Joey et Jen, qui travaillaient ensemble pour un journal de Boston, la première comme illustratrice et rédactrice du magasine hebdomadaire pour les enfants et la deuxième comme rédactrice de la partie courriers des lecteurs, se plaignaient de leur patron. Jack médisait sur ses élèves plus indisciplinés les uns que les autres. Andie parlait des cas farfelus qu’elle avait en psychiatrie à Chicago et Dawson exposait les caprices des acteurs qui se prenaient déjà pour des stars.

Au moment de passer à table, Joey suivit Jen dans la cuisine.
Joey : ça va mieux avec Jack ?
Jen : un peu.
Jen se mit alors à sangloter.
Jen : il veut déménager.
Joey : sérieusement ?
Jen : oui, il pense qu’il est temps qu’on se sépare.
Joey : il t’a annoncé ça quand ?
Jen, essuyant ses larmes : en rentrant, juste avant qu’Andie arrive.

Pendant que Dawson répondait à un énième appel de Todd, Jack discuta avec sa sœur.
Jack : t’étais pas là quand je suis rentré.
Andie : non, j’ai eu envie de me balader un peu. Et puis, je me suis dit que tu avais peut-être besoin de discuter avec Jen.
Jack : comment tu fais pour toujours tout deviner et avoir raison !
Andie : c’est mon métier et puis tu es mon frère, je sais comment tu fonctionnes.
Jack, soupirant : j’ai décidé de déménager.
Andie : et comment elle l’a pris ?
Jack : elle a fait comme si elle n’avait rien entendu.

Pendant que Joey tenait Jen dans ses bras pour la consoler, une idée germa dans sa tête.
Joey : Jen, j’ai un service à te demander.
Jen s’écarta de son amie et s’ébouriffa les cheveux pour se redonner une contenance.
Jen : je t’écoute.
Joey : voilà, j’ai décidé de refaire mon appartement. Il est trop froid, j’ai envie de plus de couleurs alors le temps des travaux, je pourrais peut-être habiter chez toi si ça ne te dérange pas.
Jen : non, il y a quatre chambres ici dont deux sont vides et bientôt trois – les larmes commencèrent à lui piquer les yeux mais elle les ravala – il n’y a pas de soucis Joey. On passe à table ?
Joey était ravie que Jen accepte. Elle lui avait un peu menti car si elle voulait absolument vivre chez Jen, c’était pour que cette dernière ne soit pas seule tout de suite après le départ de Jack. Elle la sentait encore si fragile.

A l’autre bout du pays, à San Francisco, Pacey dégustait des nouilles chinoises dans le motel sordide où il résidait depuis qu’il était parti de Boston, depuis qu’il avait quitté Joey. Pacey travaillait pour un fabricant de voilier qui l’avait muté à San Francisco pour ouvrir et gérer une filiale. Pacey adorait son travail et n’avait pu refuser l’offre. De plus, la situation avec Joey lui devenait impossible. Cette dernière avait avorté sans tenir compte de son avis deux ans plus tôt car ils démarraient tout juste leur vie de couple et elle ne se sentait pas prête à donner cette dimension à sa vie. Malgré les protestations de Pacey, elle l’avait fait et ils n’en avaient plus jamais parlé. Mais Pacey n’avait jamais pu lui pardonner. Et c’est pourquoi, deux ans plus tard, il l’avait quitté sons le prétexte de sa mutation. En réalité, il lui reprochait d’avoir mis un terme à ses espoirs, ses aspirations. Elle l’empêchait de devenir un homme accompli, un père aimant. Et ça, malgré le temps, il ne l’avait pas digéré. Le pire pour lui fut quand Joey devint rédactrice pour un magasine destiné aux enfants. Elle qui avait refusé de devenir mère ! Pacey ne comprenait toujours pas pourquoi elle avait fait ça. Elle avait 26 ans à l’époque, largement l’âge pour devenir parents. Ruminant ses sombres idées, Pacey prit sa veste et partit en direction des quartiers chauds de San Francisco. Une soirée de plus qui s’achèverait dans un bar miteux. Mais c’était toujours mieux que les quatre murs de sa chambre d’hôtel. Alors qu’il montait dans sa voiture, il réalisa que s’il buvait, il ne serait pas en état de conduire. Mais bon, ça faisait quinze jours que quoiqu’il ait bu, la voiture retrouvait toujours le chemin de l’hôtel. Arrivé à destination, il pénétra dans le premier bar venu et fut assailli par l’odeur de cigarettes, d’alcool, la fumée qui se dégageait de ce lieu. Il s’assit au comptoir et commanda.
Pacey : un double scotch !
Sa conscience le taraudait. Il avait l’impression de redevenir le raté qu’il était ado. Et alors ? Qui s’en soucierait ? Il n’avait plus personne à qui se raccrocher. Tant pis pour lui.

A Boston, Dawson, Jen, Andie, Joey et Jack étaient installés autour de la table de la salle à manger et cherchaient un jeu.
Jack : poker ?
Andie : pourquoi pas.
Dawson, avec un air malicieux : streap-poker ?
Jen : rêves pas Dawson!
Joey : aller, qui distribue ?
Une partie serrée s’engagea, les filles trichant entre elles au grand dam des garçons.
Jack : les filles, c’est sérieux le poker.
Joey : pourquoi crois-tu qu’on triche Jack ? On a misé 20$ chacun et j’ai pas envie de les perdre.
Jack : eh ! je te signale que de nous cinq, c’est moi qui gagne le moins bien ma vie.
Andie : on devrait faire un geste pour ce pauvre professeur de littérature !
Ils fouillèrent tous dans leur poche et tendirent chacun une pièce de 25 cents à Jack qui s’en saisit.
Jack : ça tombe bien, je n’avais plus de monnaie pour la machine à café !

Quand Pacey ouvrit les yeux le lendemain matin, il ne se souvenait pas de la soirée de la veille. Il savait qu’il avait encore trop bu mais rien de plus.
Pacey, à voix haute : tous les matins, y a un con qui se réveille. Moi !
Voix : ça je te le fais pas dire.
Pacey pivota dans son lit et y retrouva une fille. Une fille qu’il ne connaissait pas du tout, une fille étrange. Elle était plutôt petite à en juger par la place qu’elle prenait. Elle avait les cheveux rose bonbon, coiffés en couette, et des piercings un peu partout, nez, arcade sourcilière, langue, menton, oreilles. Elle sortit du lit toute habillée, vêtue d’un haut treillis, d’une mini-jupe en jean verte, des collants en résille troués avec des guêtres roses par dessus. Ses chaussures, des rangers, gisaient dans un coin. Elle attrapa son blouson d’aviateur et l’enfila. Pacey la regardait d’un air effaré.
Pacey : euh, est-ce que…euh…est-ce qu’on a….
Fille : aucun risque. Tu t’es endormi aussi sec, remarque avec tout ce que t’as descendu au bar !
Pacey : mais tu es qui ?
Elle enfila ses chaussures et prit un chewing-gum dans sa poche.
Fille : ah ben sympa. Tu passes ta soirée à te lamenter sur mon épaule parce que t’es bourré et tu te rappelles même pas mon nom ! Amber.
Pacey se redresse dans son lit et frotte ses mains sur son visage pour se réveiller.
Pacey : écoute Amber, je suis désolé si j’ai été désagréable ou désobligeant vis-à-vis de toi mais, tu l’as dit toi-même, je n’étais pas très clair hier donc ne m’en veux pas et reprenons nos vies là où elles se sont arrêtées hier, avant ce bar.
Amber : ok mais tu me dois 100$.
Pacey, gêné : pourquoi ? Tu es une… ?
Amber : hein ? Ca va pas la tête. Je te les ai avancé quand les flics ont voulu embarquer ta caisse. Faut dire, t’étais vraiment garé comme un pied.
Amber fit éclater sa bulle de chewing-gum, ce qui fit sursauter Pacey. Il se leva et fit un chèque à Amber de 100$.
Amber : aller, salut Pacey. Et un conseil, passe l’éponge avec ta brunette !
Elle partit si vite que Pacey crut avoir rêvé. Il se recoucha, trop fatigué pour aller travailler.

La soirée touchait à sa fin chez Jen et Jack. Dawson décida d’aller dormir chez Joey pour qu’elle ne soit pas seule.
Joey : tu sais Dawson, je ne vais pas m’envoler, j’ai l’habitude d’être seule.
Dawson : peut-être mais tu vas quand même m’héberger.
Arrivés dans l’appartement, Dawson observa la pièce, visiblement surpris. En effet, il y avait des vêtements partout par terre, de la vaisselle traînant sur la table.
Joey, remarquant l’air surpris de Dawson : fais pas attention au désordre, je fais du tri.
Dawson : j’ai l’impression d’avoir mis le pied dans la quatrième dimension. Joey, où est passée la maniaque de l’ordre et de la propreté ?
Joey : son petit ami l’a quitté.
Dawson : quel imbécile ! Excuse-moi Joey. Je n’aurai jamais dû te dire ça.
Joey : ça va Dawson. T’en fais pas. Je vais préparer ton lit.
Mais pendant qu’elle était dans la chambre d’amis, Joey laissa libre cours à son chagrin. Pacey lui manquait tellement que la douleur devenait insupportable. Elle se reprit et fit le lit pour Dawson.
Ce dernier était resté dans le salon, se doutant que Joey voulait être seule. Il s’approcha du chevalet de Joey et regarda le True Love inachevé. Il arpenta la pièce et remarqua que tous les cadres où apparaissait Pacey étaient retournés ou décrochés. Son amie souffrait en silence, il en était sûr.

Andie était allée se coucher. Jen avait tout rangé et tout nettoyé avant de s’enfermer dans sa chambre. Elle était à présent assise au bord de son lit, dos à la porte. Elle pleurait en silence, une main devant la bouche pour étouffer ses sanglots. De l’autre côté de la porte, Jack, la main sur la poignée, se demandait s’il devait entrer ou non. Finalement, respirant un grand coup, il ouvrit sans frapper. La pièce était plongée dans le noir. La silhouette de Jen se détachait du reste de la pièce à cause de la lumière provenant du couloir. Jack l’observa en silence, elle avait les épaules voûtées et pleurait. Quand Jen entendit la porte s’ouvrir, elle se redressa, essuya ses larmes et attendit. Elle savait que c’était lui. Il vint s’asseoir en silence à côté d’elle. Ils fixaient le cadre accroché au mur, un portrait d’eux deux réalisé par Joey à l’occasion de leur emménagement.
Jack : je suis désolé Jen.
Jen : pas autant que moi.
Jack : tu sais, le fait que je déménage ne changera rien entre nous. Nous serons toujours Jen et Jack.
Jen : non, tu le sais très bien. Si tu pars, c’est parce que justement rien n’est plus pareil entre nous.
Jack : si je pars, c’est pour préserver ce qu’il y a entre nous Jen.
Jen, se remettant à pleurer : pourquoi tu fais ça Jack ? Reste, s’il te plait, je te promets de ne plus me mêler de ta vie. Reste avec moi.
Jack : je ne peux pas Jen, j’ai besoin de me retrouver, d’être seul. Ça fait trop longtemps qu’on vit comme ça, ensemble, et on a besoin de s’ouvrir aux autres. Jen, tu dois faire ta vie, rencontrer quelqu’un, trouver l’amour.
Jen : ce n’est pas d’amour dont j’ai besoin. J’ai besoin de mon meilleur ami, d’une famille, j’ai besoin de toi Jack.
Jack : je suis désolé Jen. Mais tu sais, ce n’est pas parce que je n’habite plus ici qu’on ne se verra plus.
Jen : ne fais pas des promesses que tu ne tiendras pas Jack. Tu sais très bien que le jour où tu trouveras quelqu’un, tu m’oublieras.
Jack : pardonne-moi Jen.
Et il partit. Jen ne savait pas si ce « pardonne-moi » était pour le fait qu’il parte ou parce qu’elle avait dit la vérité, il allait finir par l’oublier. N’ayant pas à cœur de réfléchir à la question, elle se coucha tout habillée et s’endormit en pleurant.

Quand Joey revint au salon, une personne ne la connaissant pas n’aurait pas vu qu’elle allait mal. Dawson le remarqua instantanément. Alors, sans rien dire, il s’approcha d’elle et la prit dans ses bras. Elle ne dit rien non plus mais s’accrocha à son ami alors que les larmes recommençaient à couler le long de ses joues. Joey n’avait pas encore craqué en quinze jours mais aujourd’hui, elle n’en pouvait plus. Ils restèrent longtemps ainsi, dans les bras l’un de l’autre, debout au milieu du capharnaüm du salon.

C’est la sonnerie de son portable qui réveilla Pacey. Il ouvrit un œil, puis deux et sortit la tête de dessous les draps. Il chercha son portable à tâtons sur la table de chevet. Une fois qu’il l’eut en main, il regarda qui l’appelait. Son patron. Il coupa le téléphone sans répondre. Un mal de tête le cloua au lit le reste de la matinée. Vers 13h, il se décida à rallumer son portable. Son patron avait laissé un message indiquant qu’il n’était pas là en vacances mais pour bosser et que si, par conséquent, il n’avait pas de nouvelles de lui avant 12h, Pacey était viré.
Pacey : génial, il ne manquait plus que ça.
Il rappela son patron, tentant maladroitement de sauver son cas mais ce dernier fut intransigeant. Pacey n’avait alors plus qu’une solution, rentrer à Boston. Il refit son sac, paya la réceptionniste, jeta son sac dans le coffre de sa voiture et prit la route en sens inverse. Les états défilaient, les kilomètres étaient engloutis. 3100 km pour rallier les deux villes. Pacey fit le voyage en une semaine. Parti de Californie, il traversa le Nevada, l’Utah, le Wyoming, le Nebraska, l’Iowa, l’Illinois, l’Indiana, l’Ohio, la Pennsylvanie, l’état de New York, pour arriver à destination, Boston, Massachusetts. Pacey avait pris son temps. Il avait dormi dans des motels, mangé dans des snacks-bar. Ce voyage l’avait fait réfléchir. Il avait rencontré des gens sympathiques, qui l’avaient aidé, d’autres moins. Un matin, au cours de son périple, il allait partir quand il découvrit sa voiture cernée de moutons. Il était dans le Wyoming et avait trouvé refuge dans un Bed and Breakfast tenu par des agriculteurs. Les moutons allaient en toute liberté dans la propriété et il mit une demi-heure à sortir du ranch, attendant que les ovins daignent bouger de là.

A Boston, Joey était venue dès le week-end chez Jen, en même temps que Jack partait. Jen n’avait pas eu le cœur à l’aider et était partie à Capeside pour le week-end. Elle avait racheté la maison de son adolescence avec l’héritage de Grams. Jack avait loué un deux pièces par l’intermédiaire d’un collègue qui connaissait le propriétaire. C’est donc Joey qui l’aida à déménagé, ce qui alla vite, Jack n’emmenant aucun meuble de chez Jen. Ils déjeunèrent ensemble dans un fast-food.
Jack : merci de m’avoir aidé Joey. J’apprécie beaucoup.
Joey : pas de quoi. Et puis ce n’est pas totalement désintéressé. Si j’ai besoin de ton aide, chez moi, tu seras obligé de t’acquitter de ta dette.
Jack sourit à cette remarque puis redevint plus grave. Joey comprit à quoi il pensait.
Jack : Joey, est-ce que…
Joey, le coupant : ne t’inquiète pas Jack, je prendrai soin d’elle.
Jack : merci.
En milieu de journée, Joey laissa Jack à son emménagement pour aller chez elle. Elle remplit deux valises de vêtements et passa l’après-midi à décrocher tous les tableaux, photos, à recouvrir tout ce qui pouvait l’être en prévision des travaux. Elle avait un temps pensé à faire faire le travail par des professionnels mais elle choisit de le faire seule afin d’exorciser ses démons.

Andie était rentrée à Chicago. Arrivée à son appartement, elle prit la pile de courrier qui l’attendait ou ouvrit une enveloppe portant le sigle de l’hôpital où elle travaillait. Sa demande de mutation à Boston était accordée. Ils la regretteraient tous à Chicago et sa prise de fonction prenait effet dans un mois. Andie était ravie. Elle attendait ce courrier depuis si longtemps. Elle prit son téléphone et appela Boston.
Jen : allô.
Andie : Jen? c’est Andie.
Jen : salut Andie. Tu as fait bon vol?
Andie : ça a été. Tu viens de rentrer de Capeside ?
Jen : j’arrive à l’instant. Je n’ai même pas eu le temps d’enlever mes chaussures et mon manteau avant de décrocher.
Andie : en effet. Je me demandais s’il te serait possible de m’héberger chez toi dans un mois, le temps que je trouve autre chose.
Jen : comment ça autre chose ?
Andie : et bien je vais venir travailler à Boston.
Jen : c’est génial. Bien sûr que tu peux venir à la maison. Et tu resteras tout le temps que tu veux.
Andie : merci Jen. A bientôt.
Jen : à bientôt.

Jen raccrocha, se déshabilla et monta à l’étage retrouver Joey. En passant devant la porte de la chambre de Jack, elle s’arrêta. Elle ouvrit lentement la porte, comme si elle pénétrait dans un sanctuaire. Elle alluma la lumière et fut surprise par la froideur de la pièce. Il ne restait rien de Jack. Elle ferma les yeux et inspira un grand coup. Son odeur flottait encore dans la pièce. Elle entendit des pas derrière elle et n’osa pas ouvrir les yeux.
Jack : Jen, j’ai changé d’avis. Je reste avec toi.
Jen : merci Jack.
Voix : ça va Jen ?
Jen revint alors à la réalité. Ce n’était pas Jack mais Joey qui se tenait dans l’embrasure de la porte.
Jen : Joey, j’ai cru que…enfin que…
Joey : je sais, ça me faisait pareil avec Pacey. Le dîner est servi.
Jen : j’arrive.
Joey descendit, laissant Jen seule dans la pièce. Elle embrassa la pièce du regard une dernière fois et sortit en fermant la porte précautionneusement.

Pacey se tenait devant son ancien appartement. L’appartement qu’il avait partagé avec Joey. Toutes les lumières étaient éteintes. De toute façon, il lui était impossible de s’y rendre comme ça, de but en blanc. Il n’osa pas non plus aller chez Jen et Jack. De ce fait, il passa une nouvelle nuit dans un hôtel. Le lendemain, il entreprit d’aller voir Jack. Il attendit le début de la soirée et s’avança dans la rue de Jen et Jack. Il ne savait pas que ce dernier avait déménagé. Arrivé au coin de la rue, il se figea avant de reprendre ses esprits et de se cacher derrière un arbre. Il venait d’apercevoir Joey, bras dessus, bras dessous avec un homme. Pacey les observa discrètement. Elle riait. Ils montèrent les escaliers menant chez Jen et s’immobilisèrent sur le pas de la porte. Pacey ne voulut pas en voir plus. Il partit, se demandant qui était ce type, si Joey l’avait déjà remplacé, oublié. Cette perspective le mettait hors de lui. Il pénétra dans la première supérette qu’il trouva et acheta un pack de bières qu’il but à une vitesse vertigineuse dans sa chambre d’hôtel. Une heure plus tard, assez éméché, il sortit pour étancher sa soif. Il pénétra dans un bar, s’assit au comptoir et enchaîna les verres d’alcool. Complètement soul, il discuta avec un type pas plus clair que lui qui le suivit quand il partit. Pacey avait beau dire qu’il voulait être seul, l’autre ne le lâchait pas. Pacey s’énerva alors et mit un coup de boule à l’autre type qui s’écroula au sol. Quand il se releva, il sauta sur Pacey. S’en suivit une bagarre qui ne fut interrompue que par l’arrivée de la police et l’interpellation de Pacey et de son partenaire de beuverie.

Dawson, qui était de retour à L.A depuis deux jours, étudiait le dernier projet à réaliser. Le budget n’était pas mirobolant mais l’histoire lui plut. Autre point non négligeable, le tournage devait avoir lieu à Boston et ce, pendant 3 mois. Il entreprit donc de demander à Todd où le projet en était.
Dawson : Todd, t’as cinq minutes ?
Todd, qui était en train de draguer une actrice débutante, lui jeta un regard noir.
Todd, agressif : quoi ?
Dawson : je voulais savoir où ça en était pour le film à Boston.
Todd : tu me déranges pour ça ?
Dawson, sentant la colère montée en lui : c’est ton boulot de tout préparer et planifier.
Todd : non, mon rôle c’est de déléguer et de gueuler quand le boulot est mal fait. Alors vas voir les stars de la prod, c’est eux qui ont le plan de tournage.
Dawson s’éloigna en soupirant.
Todd : eh Leery, une minute.
Dawson leva les yeux au ciel et se retourna. Todd, les poings sur les hanches, le fixait.
Todd : la prochaine fois que tu me vois en galante compagnie, abstiens-toi de venir me parler. Sauf si Julia Roberts veut me voir, auquel cas, tu peux faire une exception.

Joey passa chez elle récupérer son courrier. Une enveloppe au nom de Pacey retint son attention. Elle venait de son patron. Joey, laissant la curiosité l’emporter, ouvrit la lettre et tomba des nues en lisant la lettre de licenciement de Pacey. Un chèque y était joint pour le salaire dû. Ainsi donc, il ne travaillait plus. Joey sentit la colère s’insinuer en elle. Elle ne savait pas trop pourquoi car aujourd’hui, Pacey était libre de faire ce qu’il voulait. De rage, elle arracha le nom de Pacey de sa boîte aux lettres. Son portable se mit alors à vibrer dans sa poche et elle décrocha. La voix monocorde d’un policier lui annonça que Pacey Witter avait été arrêté cette nuit pour ébriété sur la voie publique et violence physique. Ils avaient trouvé ses coordonnées dans les papiers de Mr Witter et ayant la même adresse, ils l’avaient appelé. Joey fit demi-tour pour se rendre au commissariat. Une fois sur place, elle se retrouva face à un Pacey dégrisé, le nez comme une patate, un œil au beurre noir et cet air buté qu’elle lui connaissait si bien. En temps normal, elle aurait eu envie de sourire mais pas là. Elle était plutôt furieuse.
Joey : je suppose que tu es content de toi ?
Pacey : t’étais pas obligée de venir, dit-il d’un air résigné.
Joey : ah oui, et comment aurais-tu fait pour payer la caution ?
Pacey : je me serai débrouillé.
Joey : sans boulot, ça me paraît difficile.
Pacey : comment es-tu au courant ?
Joey : figures-toi que le courrier arrive toujours à ton nom à l’appartement. Et ce, malgré le fait que tu n’y es plus.
Joey était froide et agressive, Pacey abattu. Elle fit demi-tour, paya la caution et un agent vint chercher Pacey pour le faire sortir. Joey et lui se retrouvèrent sur le trottoir, sous une pluie battante.
Joey, exaspérée : il manquait plus que ça.
Pacey se tenait à côté d’elle, les mains dans les poches, ne sachant pas quoi dire.
Pacey : je te rembourserai la caution dès que j’aurai retrouvé du boulot.
Joey, toujours aussi froide : j’y compte bien.
Pacey, considérant qu’ils n’avaient plus rien à se dire, s’éloigna.
Joey : on peut savoir où tu vas par ce temps ?
Pacey : je rentre à mon hôtel.
Joey se radoucit quelque peu.
Joey : Pacey, l’appartement est à cinq minutes et on est trempé. Viens te changer à la maison.
« A la maison », ces quelques mots leur firent mal à tous deux car ils n’avaient plus de maison commune.
Pacey : et je me changerai avec quoi ?
Joey : tu as oublié d’emporter le linge que tu avais mis au sale.
Cela les fit sourire car c’était du Pacey tout craché. Il avait fait en sorte de ne rien oublier mais il avait laissé du linge sale. Il revint donc sur ses pas et avança à côté de Joey. La pluie leur tombait toujours dessus, ils étaient tous les deux mouillés mais, perdus dans leurs pensées, ils ne le remarquèrent pas.

Jen sortait du journal quand elle remarqua qu’il pleuvait.
Jen : zut, j’ai pas mon parapluie.
Elle s’engagea dans la rue, son attaché-case sur la tête pour se protéger de la pluie. Comme elle regardait par terre, elle ne vit pas la personne qui arrivait en sens inverse et ils se percutèrent de plein fouet. Jen, sous l’effet du choc, tomba à la renverse, le postérieur dans la seule flaque d’eau qui s’était formée sur le trottoir.
Homme : Morbleu ! Vous ne pouviez pas faire attention.
Jen, se relevant péniblement : attendez, ce n’est pas vous qui êtes tombé et qui avait les fesses trempées maintenant. Vous pourriez au moins vous excuser.
Homme : vous m’êtes rentrée dedans aussi je vous signale.
Jen releva alors la tête et observa son interlocuteur. Elle ne put s’empêcher de sourire. Habillé en jean des pieds à la tête, des franges pendant des épaules de sa chemise et un chapeau de cow-boy sur la tête, il lui fit penser à un chanteur de country sur le retour.
Homme : et en plus, ça vous fait rire.
Jen, sentant la moutarde lui monter au nez : une minute Billy the Kid. D’abord, je n’ai pas à m’excuser parce que vous auriez pu regarder où vous alliez. Deusio, personne ne dit plus « Morbleu » depuis la révolution russe, c’est comme si moi je vous sortais « saperlipopette » et pour finir, quand on est habillé comme vous l’êtes, on fait profil bas. Non mais c’est vrai, c’est carnaval ou quoi ?
Jen s’agitait dans tous les sens. Non seulement elle avait froid mais en plus, ce type l’agaçait au plus haut point.
Homme, éclatant de rire face à l’attitude de Jen : ok, vous avez raison. Je m’excuse de vous avoir fait tomber en vous percutant. Et si par ma faute, votre postérieur s’enrhume, je vous rembourse les frais médicaux. Ça vous va ?
Jen, surprise par les propos de son interlocuteur, resta bouche bée.
Homme : Mark.
Il lui tendit la main et lui sourit. Jen lui serra et esquissa un tout petit sourire en coin.
Jen : moi c’est Jen.
Mark : et bien Jen, ce fut un plaisir. Maintenant je file car on m’attend.
Il s’éloigna mais Jen se surprit à le rappeler.
Jen : Mark?
Mark : oui ?
Jen : ça vous dit qu’on se retrouve ici dans 2 heures pour boire un café?
Mark : Billy the Kid et Calamity Jen ?
Jen, riant à cette remarque : oui. Et c’est tout à fait moi, une calamité.
Mark : et bien à toute à l’heure jolie Jen.
Jen repartit chez elle un grand sourire aux lèvres. Mais le doute s’insinua en elle. Qu’est-ce qui lui avait pris d’inviter ce type ? Elle ne le connaissait même pas. Elle pénétra chez elle et alla prendre une douche bouillante pour se réchauffer. Elle s’installa ensuite dans son canapé, emmitouflée dans son peignoir et appela Jack pour tout lui raconter.

Jack venait de raccrocher son téléphone. Il riait encore de l’histoire de Jen. Mais elle mettait tant d’entouthiasme à parler de ce Mark qu’il était ravi. Elle allait peut-être enfin retrouver le sourire. Avant qu’il déménage, ils avaient eu une longue conversation sur le pourquoi du départ de Jack. Aujourd’hui, il savait que Jen lui manquait énormément mais que cette séparation était nécessaire. Il fallait que lui aussi trouve l’amour parce qu’il se sentait seul. Et l’amour ne se trouvait pas entre les quatre murs de son appartement. Il prit sa veste et sortit dehors. La pluie avait cessé, le soleil brillait à nouveau dans le ciel de Boston.

Arrivés dans le hall de l’immeuble, Joey et Pacey n’avaient toujours pas parlé. Pacey regarda la boîte aux lettres et remarqua que son nom n’y était plus. Cela lui fit mal car ça signifiait réellement que tout était fini. Joey avait tiré un trait sur eux. Cette dernière remarqua que le regard de Pacey se voila en constatant qu’elle avait enlevé l’étiquette à son nom mais elle ne dit rien. Elle avait trop mal et lui en voulait. Ils montèrent en silence. Pacey fut surpris de constater que Joey avait entrepris des travaux. Elle avait fait des essais de peinture sur les murs car elle n’arrivait pas à choisir de couleur définitive.
Pacey : tu fais des travaux ?
Joey, froide : oui.
Pacey : j’aime bien le vert pâle, c’est joli.
Joey : tant mieux pour toi. Je vais prendre une douche. Si tu veux te changer, j’ai mis tes vêtements dans la chambre d’amis.
Elle s’éloigna sans un mot, sans un regard. Pacey était attristé par son attitude mais n’arrivait pas à lui en vouloir. Les paroles d’Amber lui trottaient dans la tête « passe l’éponge avec ta brunette ». Mais comment ? Même s’il abordait le sujet, il doutait qu’elle accepte de parler de l’avortement, même qu’elle parle tout court. Il se dirigea vers la chambre d’amis où régnait un capharnaüm sans nom. Tous les meubles pouvant rentrer dans la pièce y étaient entassés. Il remarqua le tableau du « True Love » inachevé, comme leur histoire pensa-t-il.
Joey, sous sa douche, laissa couler ses larmes sans retenue. L’avoir près d’elle lui faisait mal. Pourquoi fallait-il qu’il soit toujours dans les parages ? Comment pouvait-elle espérer l’oublier s’il était près d’elle. Elle sortit de la douche, se sécha, s’habilla et se prépara à affronter Pacey. Elle le retrouva debout, au milieu du salon, perdu, comme s’il ne savait pas quoi faire.
Joey : pendant les travaux, je ne vis pas ici. Je me suis installée chez Jen. Mais comme j’ai pris quinze jours de vacances, je viens tous les jours pour les travaux. Je te demanderai donc de ne pas être là la journée. Tu pourras dormir ici par contre. Il y a à manger dans le frigo. J’arrive le matin à 9h et je repars vers 17h.
Elle avait débité ça d’un trait, sans s’arrêter. Elle faisait toujours ça quand elle était stressée.
Pacey : Joey, il faut qu’on parle.
Joey : non. Pas maintenant. Je ne peux pas, tu m’as fait trop de mal.
Pacey : comme tu veux. Viens me voir quand tu seras prête.
Joey prit son sac et sortit, laissant Pacey seul. Il s’appuya au mur et s’y laissa glisser. Des larmes commencèrent à lui piquer les yeux et il n’eut pas la force de les retenir.

Quand Joey arriva chez Jen, elle vit cette dernière visiblement pressée.
Jen : Joey, je sors, ne m’attends pas.
Jen s’était fait jolie pour son rendez-vous avec Mark. Elle ne savait pas trop pourquoi mais elle avait envie de lui plaire, de le séduire. C’était la première fois depuis que sa grand-mère n’était plus là qu’elle avait rendez-vous avec un homme autre que Jack, Dawson ou Pacey. Elle arriva en courant à son point de rendez-vous et s’arrêta essoufflée devant un Mark souriant face à l’attitude de Jen.
Mark : calamity Jen est en retard !
Jen : d’à peine deux minutes, désolée.
Mark : on y va ?
Il lui proposa son bras qu’elle prit volontiers. Une fois qu’elle eut récupéré son souffle, elle se tourna vers lui en souriant d’un air taquin.
Jen : mais Billy s’est changé ! Ce style vous va beaucoup mieux.
Mark : bon j’avoue, j’ai toujours rêvé de faire partie des Village People.
Jen : vous rigolez ?
Mark : bien sûr. Cet accoutrement était le résultat d’un pari stupide avec mon frère. Mais je ne me plains pas, lui a dû s’afficher en patate géante.
Jen éclata de rire. Ce Mark lui plaisait vraiment. Ils s’installèrent dans un salon de thé où ils commandèrent deux cafés et une part de gâteau au chocolat. Jen n’avait pu résister en le voyant et avait proposé à Mark de partager une part. Ils mangèrent goulûment tout en discutant afin d’apprendre à se connaître. A un moment, Jen s’aperçut que Mark la regardait avec insistance en souriant. Elle s’arrêta alors de parler pour savoir ce qu’il se passait.
Jen : quoi ?
Mark, reprenant ses esprits : quoi quoi ?
Jen : pourquoi tu me regardes en souriant ?
Mark : tu as un peu de chocolat au coin de la bouche.
Joignant le geste à la parole, il prit sa serviette et se pencha vers Jen pour lui enlever le chocolat qu’elle avait. Elle se sentit rougir mais ne dit rien. Pour se donner une contenance, elle prit son café au lait et en but une gorgée. Mauvaise idée, une moustache lactée se forma au dessus de sa lèvre, ce qui fit rire Mark aux éclats.
Jen, s’énervant un peu : mais quoi encore ?
Mark s’approcha à nouveau d’elle mais sans serviette cette fois. Il passa son doigt sur la lèvre de Jen qui frémit à ce contact et ferma les yeux. Quand elle les rouvrit, Mark lui sourit.
Mark : on y va ?
Jen : où ça ?
Mark : je te ramène ? Il faut que j’aille bosser ce soir.
Jen : mais il est 19h ! Quel travail nécessite qu’on travaille si tard ?
Mark : infirmier peut-être.
Jen : oh, tu es infirmier ? C’est un métier fabuleux. Allons-y, les patients vont t’attendre.
Ils sortirent du salon de thé, la nuit commençait à tomber sur Boston. Arrivés devant chez Jen, ils se dirent au revoir. Au moment où Jen allait ouvrir sa porte d’entrée, Mark la rappela.
Mark : Jen ?
Jen : oui.
Mark: j’ai oublié quelque chose.
Jen : quoi ?
Mark : ça.
Il s’approcha d’elle et l’embrassa. Jen, d’abord surprise, répondit à son baiser. Il était timide et très doux. Quand ils se séparèrent, Mark lui fit un sourire qui fit fondre le cœur de Jen. Elle rentra chez elle légère et souriante.

Un mois s’écoula. Jen sortait à présent avec Mark. Elle semblait enfin vraiment heureuse. Elle ne savait pas encore si Mark était l’homme qui partagerait tout de sa vie mais elle lui était reconnaissante de lui avoir redonner le sourire. Elle s’était excusée auprès de chacun de ses amis pour son attitude depuis le décès de sa grand-mère. Elle avait enfin pu dire ce mot tant redouté. Aujourd’hui, elle était devenue optimiste, avait retrouvé sa joie de vivre et s’était surtout excuser auprès de Jack pour l’attitude trop protectrice qu’elle avait eu envers lui et reconnut même que leur séparation avait du bon. En effet, Joey ne laissait pas de mousse à raser dans le lavabo de la salle de bain tous les matins !

Joey n’avait pas pu finir les travaux entrepris pendant ses vacances à cause de la présence de Pacey qui la perturbait. Elle n’avait d’ailleurs pas beaucoup avancé. Elle n’était finalement venue que l’après-midi et n’arrivait pas à se concentrer sur son travail. Elle tentait de mettre autant de distance possible entre elle et Pacey. Elle refusait de réfléchir à la situation. Pour elle, seul le temps lui permettrait d’oublier qu’elle souffrait.

Pacey avait respecter sa demande, même si cela lui en coûtait. Il partait toute la journée et avait vite trouvé du travail chez un concurrent de son ancien patron. Le travail l’aidait à ne pas penser mais Joey était omniprésente dans son esprit. Il souffrait à cause de cet avortement mais il souffrait encore plus de la sentir si malheureuse à cause de lui. Il avait toujours été comme ça. Pour lui, la femme qu’il aimait passait avant tout, avant lui. Ils souffraient tous les deux en silence, l’un à côté de l’autre, chacun à cause de l’autre.

Andie avait emménagé chez Jen et Joey et commençait tout juste à travailler à Boston mais elle avait vite trouver ses marques. La cohabitation entre les trois filles se passait à merveille. Elles étaient ravies de partager cette expérience et riaient quand elles pensaient qu’au moment où elles s’étaient connues, elles n’auraient pu passer une nuit sous le même toit sans essayer de s’entretuer. Enfin, surtout Jen et Joey.

Quant à Dawson, il tournait à Boston depuis 4 jours et résidait à l’hôtel aux frais de la production. Le tournage prenait déjà du retard car Todd avait décidé de visiter tous les bars de la ville. Il rentrait chaque nuit avec une fille différente et ne montrait son nez qu’à 12h alors que le tournage devait démarré à 8h. Dawson ne savait pas quoi faire. Pour l’instant, ce n’était pas trop grave mais ils avaient un planning et un budget à respecter et si Todd continuait comme ça, la production et les acteurs allaient lui tomber dessus.

Jack, pour sa part, déchantait un peu de vivre seul. La solitude commençait à lui peser, aussi décida-t-il d’acheter un chat pour avoir une présence. Il pensait qu’en étant éloigné de Jen, il lui serait plus facile de trouver une relation stable mais au lieu de ça, il collectionnait les aventures sans lendemain. Il manquait toujours quelque chose chez l’autre pour que Jack s’attache. Mais il ne désespérait pas de trouver un garçon bien. Jen lui avait dit qu’il fallait positiver. Que c’était au moment où elle avait décidé d’aller mieux qu’elle était tombée sur Mark. Alors à son tour, Jack allait positiver.

Mais pour les 6 amis, la situation était délicate car Joey refusait de se trouver dans la même pièce que Pacey, la bande n’était donc jamais au complet.

Un soir, ils étaient réunis au Hell’s Kitchen, le bar qu’ils fréquentaient pendant leurs études. Joey n’était pas venue. Pacey se morfondait et ses amis n’arrivaient pas à lui remonter le moral. Joey le fuyait. Elle ne répondait pas à ses appels et ne décrochait pas un mot quand ils se croisaient à l’appartement.
Dawson : Pacey, pourquoi l’avoir quitté si tu regrettes ?
Pacey : c’était la meilleure solution. J’étais muté à l’autre bout du pays. Je n’avais pas à lui imposer ça. Et puis j’avais besoin de m’éloigner d’elle. Toute cette histoire d’avortement a ressurgi quand elle a accepté le poste de rédactrice de la section enfants. C’était trop. La vérité c’est qu’on a jamais eu le courage d’aborder le problème et ça m’a rongé de l’intérieur. Alors quand j’ai eu cette proposition pour San Francisco, je n’ai pas hésité mais…
Jen : mais tu l’as dans la peau !
Pacey, soupirant : oui.
Mark : pourquoi tu ne lui écrirais pas si elle refuse de te parler ?
Pacey : parce qu’elle jetterait la lettre sans la lire.
Jack : il y a un autre moyen que de lui adresser directement.
Dawson : lequel ?
Andie : Jen.
Jen : moi ? Mais oui, moi ! Pacey, je vais faire publier ta lettre ! Tu me la donnes et elle est dans le journal du lendemain. Avant midi par contre, bouclage oblige !
Pacey : je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée.
Andie : Pacey, crois-moi, c’est une excellente idée. Joey la lit toujours au petit déjeuner cette rubrique.
Pacey : je vais réfléchir.
Il était rentré à l’appartement et avait passé la moitié de la nuit devant une feuille blanche, ne sachant comment formuler sa lettre. Il avait laissé tomber pour aller se coucher, la fatigue ayant eu raison de lui.

Une semaine plus tard, Joey prenait son petit déjeuner dans la cuisine en feuilletant le journal. Jen l’avait acheté en rentrant de chez Mark tôt ce matin. Elle était actuellement sous sa douche, sachant que Joey n’allait pas tarder à lire sa rubrique. Joey survola l’actualité pour découvrir la chronique de Jen. Elle lut les premières lettres et s’arrêta sur la dernière qu’elle lut et relut sans vraiment réaliser ce que cela signifiait.

Je ne sais pas pourquoi j’écris aujourd’hui. Je ne suis pas sûr que cela serve à quelque chose et puis je n’ai jamais été à l’aise avec les mots. Quand vous regardez votre entourage, vous savez que certaines personnes ne sont que de passage dans votre vie et pour d’autres, vous savez que vous ne pouvez pas vous passer d’elles, qu’elles sont intrinsèquement liées à vous. Parmi ces personnes, il y a souvent la personne qui partage votre vie, celle que vous aimez. La femme que j’aime n’a jamais voulu parler de ce qu’il s’est passé. Elle a agit sans tenir compte de mon avis et nous n’en avons jamais reparlé. La douleur m’a rongé et me ronge encore aujourd’hui. L’éloignement me semblait la meilleure solution mais la vérité c’est que je ne peux pas vivre sans elle. Malgré le mal que j’ai ressenti face à son acte, je ne peux pas me passer d’elle. Mais à jouer avec le feu on se brûle et aujourd’hui, la femme que j’aime ne veut plus de moi dans sa vie. Peut-être un jour pourrons-nous parler de ce qui nous est arrivé. Je l’espère. Alors en attendant…P.


Joey reposa sa tasse le plus calmement du monde, se leva et se dirigea vers la chambre de Jen. Elle entra sans frapper. Heureusement pour Jen, elle avait encore son peignoir sur elle.
Jen : Joey ! Tu pourrais frapper quand même.
Joey : c’est quoi ça ? lui dit-elle en levant le journal devant elle.
Jen : c’est un journal.
Joey : arrête ce petit jeu Jen. Tu sais très bien de quoi je veux parler.
Jen remarqua que les yeux de Joey lui lançaient des éclairs. Elle commença à regretter d’avoir poussé Pacey à écrire cette lettre mais elle n’était pas du genre à se laisser impressionner par une Potter en colère.
Jen : Joey, il faut que tu lui parles. Tu sais très bien que vous êtes faits l’un pour l’autre.
Joey : mais mêlez-vous de vos affaires ! Je n’ai rien demandé moi. Et ça rime à quoi tout ce déballage ? Cet étalage sur la place publique ? Ma vie ne regarde que moi alors laissez-moi tranquille.
Elle claqua violemment la porte de la chambre de Jen, furieuse après ses amis, après Pacey, après elle.

Trop remontée pour aller travailler, Joey prit sa journée et erra dans les rues de Boston, ne sachant où aller. Elle ruminait intérieurement à cause de cette lettre. Pacey savait pourtant qu’elle détestait l’idée de voir ses problèmes exposés aux yeux de tout un chacun. S’il pensait que les choses allaient s’arranger de cette façon, il se trompait totalement. Joey s’était arrêtée à proximité d’un stade. Les cris d’adultes et d’enfants mêlés la firent sortir de ses pensées. Attirée par le bruit, elle se dirigea vers le stade et regarda le match de base-ball inter-classe qui se déroulait. Ces enfants étaient jeunes. Une dizaine d’années, un peu moins peut-être. Elle observa alors les parents dans les tribunes, leurs sourires, leurs encouragements, la fierté dans leurs yeux à la vue des exploits de leur progéniture. Elle eut un pincement au cœur. Si, il y a deux ans, elle savait pourquoi elle avait décidé d’avorter, aujourd’hui, c’était flou. Pacey avait eu l’air si heureux quand elle lui avait annoncé qu’elle était enceinte. Et la déception dans ses yeux quand elle lui fit part de son refus de cette grossesse. Il l’avait laissé faire tout en lui disant qu’il n’était pas d’accord mais que la décision lui appartenait. Mais s’il avait insister, peut-être seraient-ils parents aujourd’hui. Non ! Ressasser le passé ne servait à rien. Ils n’étaient pas prêts à devenir parents.

Pacey tournait en rond dans l’appartement. Jen l’avait appelé pour lui dire que Joey était furieuse à cause de la lettre. Il s’attendait à ce qu’elle vienne le voir, au moins pour lui reprocher d’avoir agi de la sorte. Aussi avait-il pris sa journée afin de l’attendre. Mais elle n’arrivait pas. Pacey s’allongea sur le canapé et ferma les yeux. Il se laissa sombrer dans un sommeil lourd. Joey lui apparut, flanquée d’un avocat lui ordonnant de ne plus s’approcher de Joey à moins de 100 mètres sans quoi il finirait en prison. Il se vit alors saisir un marteau apparu il ne savait comment et s’acharner sur l’avocat. Il se réveilla en sueur. Cet horrible cauchemar flottait devant ses yeux. Son cœur battait à cent à l’heure. Il se leva et alla dans la salle de bains pour se rafraîchir. Avec l’eau qui coulait, il n’entendit pas la porte d’entrée s’ouvrir sur Joey.

Dawson avait rendez-vous avec Jack. Ce dernier arriva sur le plateau de tournage et Dawson l’emmena dans la loge maquillage.
Jack : Dawson, qu’est-ce qu’il y a ? Tu avais l’air bien mystérieux au téléphone.
Dawson : c’est bien l’anniversaire de Jen samedi ?
Jack : oui, c’est samedi en effet.
Dawson : c’est parfait, j’ai une surprise pour elle.
Jack : tu m’as fait venir juste pour ça ?
Dawson : non, il y a un léger soucis. J’aimerai que vous soyez tous là mais comment convaincre Joey et Pacey ?
Jack : ils feront bien un effort pour l’anniversaire de Jen.
Dawson : pas sûr. Jen m’a appelé. La lettre de Pacey paraissait dans l’édition d’aujourd’hui et quand Joey l’a lu, elle a été furieuse.
Jack : ah !
Dawson : comme tu dis. Et d’après Jen, il n’y a pas qu’après Pacey qu’elle était furieuse mais après nous aussi.
Jack : tu sais pourquoi ?
Dawson : sa fierté. Elle ne veut pas s’avouer que Pacey lui manque. Elle ne veut plus souffrir.
Jack : oui mais ils sont fait pour être ensemble.
Dawson : elle est la seule à ne pas s’en apercevoir ! Bon alors pour Jen, rendez-vous ici samedi soir à 20h et dis à Mark de venir.
Jack : et j’ai le droit de savoir de quoi il s’agit ?
Dawson : non.

Jen était au journal et essayait désespérément de contacter Jack. C’était l’heure du déjeuner et il était injoignable. Alors qu’elle raccrochait, Mark passa la tête par la porte.
Mark : jolie Jen serait-elle intéressée par un pique-nique dans le parc ?
Un immense sourire illumina le visage de Jen.
Mark : je prends ça pour un oui.
Jen : avec plaisir.
Ils sortirent du bâtiment et s’engagèrent dans la rue.
Jen :Mais tu ne travaillais pas aujourd’hui ?
Mark : j’ai échangé ma garde avec un collègue. Je travaille ce week-end du coup.
Jen s’arrêta en plein milieu de la rue. Les voitures la klaxonnèrent mais elle ne bougeait pas.
Mark : euh…tu as l’intention de bloquer la circulation toute la journée ?
Jen réalisa alors où elle se trouvait et courut vers le trottoir.
Jen : mais ce week-end, c’est mon anniversaire.
Mark : aïe, ça m’est complètement sorti de la tête, je suis désolé Jen.
Jen : c’est pas grave, ce n’est qu’un anniversaire après tout ! J’en aurai d’autres.
Mais au fond d’elle, elle était déçue, elle aurait aimé qu’il s’en rappelle, cela aurait prouvé qu’il tenait à elle.

Pacey sortit de la salle de bain et se retrouva nez à nez avec Joey dans le salon.
Pacey : Joey ? Tu es là depuis longtemps ?
Joey : pourquoi tu as fait ça ?
Pacey : fais quoi ?
Joey : cette lettre, tu sais que j’ai horreur des expositions publiques. Qu’est-ce que ça t’apporte d’essayer de m’humilier ?
Pacey : de t’humilier ? Une minute Joey. Tu refuses de me parler. Ça fait un mois qu’on ne s’est pas vu alors qu’on a des tas de choses à se dire.
Joey : ah oui, et quoi ? Tout était clair il me semble. C’est toi qui a mis fin à notre histoire alors assume un peu tes actes.
Pacey avait haussé le ton le premier. C’était alors allé crescendo. Il n’avait jamais eu l’intention de l’humilier. Elle avait tout interprété de te travers. Pacey se prit la dernière phrase de Joey en pleine figure, comme si elle venait de lui mettre une claque. Elle était pleine d’amertume, elle lui criait dessus. Elle essuya rageusement une larme qui coula sur sa joue et défia Pacey du regard.
Joey : je ne t’avais rien demandé moi !
C’en était trop. Pacey explosa de nouveau.
Pacey : alors ça c’est sûr vu que tu ne me demandes jamais rien. Même pour le bébé tu ne m’as pas demandé mon avis.
Joey : on était pas prêt Pacey. Quelle vie on lui aurait fait vivre si deux ans après on se sépare ?
Pacey : Joey, si je t’ai quitté c’est justement à cause de cet enfant que tu n’as pas voulu.
Joey, interloquée : quoi ?
Pacey : n’aies pas l’air surpris. Tu sais très bien que c’est à cause de ça. Comment voulais-tu que je comprenne que tu ne voulais pas d’enfant de moi et qu’un an après, tu travailles pour des enfants. C’est paradoxal non ?
Joey : ça n’a rien à voir. J’adore les enfants, tu le sais.
Pacey, abattu comme résigné : mais tu n’en veux pas avec moi !
Joey : je n’étais pas prête. On venait à peine de se remettre ensemble.
Pacey : ce n’est pas un argument valable Joey.
Joey, s’emportant à nouveau : peut-être mais tu devras te contenter de ça. Je n’ai rien d’autre à dire.
Pacey se radoucit alors, laissant voir sa souffrance.
Pacey : c’était tellement important pour moi Joey. Ce bébé, ça aurait enfin été la preuve que j’étais digne de toi, que je pouvais faire quelque chose de formidable dans ma vie. C’était l’occasion pour moi de devenir le père que j’aurai aimé avoir.
Pacey se mit à pleurer, ce qui déstabilisa Joey dont la colère et la rancœur fondirent comme neige au soleil.
Joey : je ne savais pas Pacey. Je suis désolée.
Les larmes affluèrent alors aussi à ses yeux et elle pleura en silence. Pacey et elle s’assirent sur le canapé et se prirent la main, premier contact depuis plus d’un mois.

Joey rentra le soir chez Jen qui l’attendait dans le salon en compagnie d’Andie. Elles craignaient d’avoir encore à affronter les foudres de Joey. Mais cette dernière semblait calme, les yeux cependant rougis par les pleurs. Elles s’affrontèrent toutes les trois du regard puis se mirent à rire de leur situation.
Joey : Jen, je suis désolée. Vous avez tous voulu m’aider mais je vous ai rejeté, pardonnez-moi.
Jen : il n’y a rien à te pardonner Joey.
Elles se prirent dans les bras l’une de l’autre et se serrèrent très fort.
Andie : et ben moi alors, j’existe pas.
Elles se mirent à rire et Andie se joignit à leur accolade. L’atmosphère était redevenue légère.
Jen : et avec Pacey alors ?
Joey : on a décidé de laisser cette histoire derrière nous et de redevenir amis.
Andie : amis c’est tout ?
Joey : oui, dans un premier temps, répondit-elle avec un grand sourire.

Le samedi suivant, à 20h, ils étaient tous les 6 réunis au plateau de tournage du film de Dawson. Jen était boudeuse car Mark n’était pas là. Jusqu’au bout elle avait espéré qu’il lui mentait mais non. Dawson décida enfin de leur dire qu’elle était cette surprise.
Dawson : alors voilà, si vous êtes ici, c’est parce que j’ai décidé de joindre l’utile à l’agréable à l’occasion de l’anniversaire de Jen. J’avais besoin de figurants pour une scène de mon film et j’ai pensé à vous. C’est une soirée, vos costumes sont là. Jen et Jack, vous danserez ensemble, Joey, tu seras assise à cette table et toi Pacey tu serviras au bar.
Jen : génial, c’est mon anniversaire et tu me fais bosser.
Dawson, ignorant les remarques de Jen : j’ai oublié de dire que nous aurons un groupe sur scène, je veux dire un vrai groupe.
Joey : qui ça ?
Dawson : Aerosmith.
Jen : c’est pas vrai ! J’adore Aerosmith.
Dawson : ah bon ? dit-il d’un ton faussement surpris.
Jen : Dawson, je t’adore.
Tous : bon anniversaire Jen.
Pacey : simple question, on aura nos noms au générique ?

Une fois tous changés et en place, le groupe s’installa sur scène.
Dawson : et…ACTION.
La musique commença à s’élever et la voix de Steve Tyler, chanteur du groupe entonna leur
plus belle ballade I don’t want to miss a thing. Chacun joua son mini rôle à la perfection.
Dawson : COUPEZ ! c’était génial.
Ils allèrent tous se changer et quand ils revinrent, toute l’équipe technique faisait la fête.
Dawson : ah oui, j’ai oublié de vous dire qu’Aerosmith fait un concert privé et que vous étiez tous invités.
Jack : j’ai l’impression de rêver ! Vous les embauchez pour un film et on a un concert en plus. C’est impossible.
Dawson : c’est la magie d’Hollywood.

Ils écoutèrent la musique et certaines personnes osèrent danser. Jen sentit une main dans son dos et se retourna.
Jen : Mark ?
Mark : tu ne croyais tout de même pas que j’allais oublier ton anniversaire !
Jen : mais je croyais que tu…
Mark : je ne t’avais pas dit que j’étais un incorrigible farceur !
Il lui dit ça d’un ton désinvolte et en souriant. Puis il l’entraîna sur la piste de danse.

Joey était assise sur une chaise, le regard dans le vague. Une main se tendit devant elle alors que retentissait à nouveau I don’t want to miss a thing.
Pacey : m’accorderez-vous cette danse ?
Joey lui sourit et lui prit la main. Ils s’avancèrent et se mirent à danser.

I could stay awake, just to hear you breathing
Watch you smile while you are sleeping
While you’re far away dreaming
I could spend my life in this sweet surrender
I could stay lost in this moment forever
Every moment spent with you is a moment I treasure

Don’t want to close my eyes
I don’t want to fall asleep
Cause I’d miss you baby
And I don’t want to miss a thing
Cause even when I dream of you
The sweetest dream will never do
I’d still miss you baby
And I don’t want to miss a thing


Joey ferma les yeux et Pacey lui caressa la nuque en respirant son odeur.
Pacey : Joey, il faut que je te dise quelque chose.
Ils se reculèrent légèrement pour pouvoir se regarder dans les yeux.
Pacey : je ne veux pas être ton ami.

Lying close to you feeling your heart beating
And I’m wondering what you’re dreaming
Wondering if it’s me you’re seeing
Then I kiss your eyes
And thank God we’re together
I just want to stay with you in this moment forever
Forever and ever


Don’t want to close my eyes
I don’t want to fall asleep
Cause I’d miss you baby
And I don’t want to miss a thing
Cause even when I dream of you
The sweetest dream will never do
I’d still miss you baby
And I don’t want to miss a thing


Joey semblait abasourdie. Elle voyait bien qu’il était sérieux et cela lui fit peur.
Joey : pourquoi ?
Pacey : parce que ça ne m’intéresse pas.
Joey : Pacey, je ne comprends pas.

I don’t want to miss one smile
I don’t want to miss one kiss
I just want to be with you, right here with you
Just like this
I just want to hold you close
Feel your heart so close to mine
And just stay here in this moment
For all the rest of time


Pacey s’approcha alors de Joey et l’embrassa du bout des lèvres. Joey fut surprise mais ne protesta pas. Quand le baiser prit fin, Pacey se recula, guettant la réaction de Joey. Elle le fixait de ses grands yeux et esquissa un timide sourire en coin. Ils collèrent leurs fronts l’un à l’autre et Joey lâcha dans un souffle : nous ne serons jamais amis Witter !

Don’t want to close my eyes
I don’t to fall asleep
Cause I’d miss you baby
And I don’t want to miss a thing
Cause even when I dream of you
The sweetest dream will never do
I’d still miss you baby
And I don’t want to miss a thing

Don’t want to close my eyes
I don’t want to fall asleep
I don’t want to miss a thing


Ils s’embrassèrent à nouveau alors que la chanson se terminait et que les applaudissements s’élevaient. C’était pour le groupe mais Pacey et Joey avaient l’impression que ce n’était que pour eux.

FIN.
Ecrit par potter 
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choup37, 15.04.2024 à 10:15

Il manque 3 votes pour valider la nouvelle bannière Kaamelott... Clic clic clic

chrismaz66, 15.04.2024 à 11:46

Oui cliquez;-) et venez jouer à l'animation Kaamelott qui démarre là maintenant et ce jusqu'à la fin du mois ! Bonne chance à tous ^^

Supersympa, 16.04.2024 à 14:31

Bonjour à tous ! Nouveau survivor sur le quartier Person of Interest ayant pour thème l'équipe de Washington (saison 5) de la Machine.

choup37, Hier à 08:49

5 participants prennent part actuellement à la chasse aux gobelins sur doctor who, y aura-t-il un sixième?

chrismaz66, Hier à 11:04

Choup tu as 3 joueurs de plus que moi!! Kaamelott est en animation, 3 jeux, venez tenter le coup, c'est gratis! Bonne journée ^^

Viens chatter !