[Nuit. Dawson regarde son père enlever l'échelle qui mène à sa chambre. Ils vont ensuite vers la chambre de Dawson.]
Mitch - Ne me regarde pas avec cet air innocent. Il y a un peu trop de va-et-vient nocturnes en ce moment. Je prends seulement quelques précautions d'usage.
Dawson - (en riant) Tu nies toute réalité.
Mitch - Excuse-moi?
Dawson - Tu nies la réalité. Tu refuses d'admettre que le petit garçon que tu as engendré est en train de grandir et qu'il est un être sexué.
Mitch - Tu as des rapports sexuels avec Joey?
Dawson - Non, je n'ai pas dit ça. Mais je suis un être sexué; responsable bien sûr mais sexué. Et ça tu vois, c'est biologique.
Mitch - Sexué? Biologique?
Dawson - Oui papa. Et tu as du mal à te faire à cette nouvelle donne. C'est typique des parents ce problème. Tu sais quoi?
Mitch - Non, vas-y.
Dawson - Plus vite tu l'auras accepté, plus vite nous aurons, toi et moi, une relation honnête et sympa.
Mitch - (il rit) Dawson, est-ce que toi et Joey avez des relations sexuelles?
Dawson - Noon.
Mitch - Non?
Dawson - Non!
Mitch - A la bonne heure.
Dawson - Mais… un jour… et c'est dans l'ordre des choses, je passerai à l'acte. Ce ne sont pas tes crises de paranoïa, les échelles confisquées ou les portes verrouillées qui m'en empêcheront. Alors s'il te plait, arrête de jouer le père 'de base' et laisse la nature suivre son cours. Laisse-nous, Joey et moi, traîner dans ma chambre, le soir, sans surveillance.
Mitch - (il réfléchit) Non!
Dawson - Pourquoi?
Mitch - Parce qu'il se trouve que, dans l'affaire, je suis le parent. D'accord? Il est de mon devoir de développer cette paranoïa et de surveiller étroitement mon fils de 15 ans qui vit chez moi et qui pourrait avoir des relations sexuelles dans sa chambre.
Dawson - Quelle attitude étriquée! Tu as pourtant connu les années 70'.
Mitch - (il rit) Dawson, tu peux toujours essayer de me déstabiliser. Seulement attention, c'est moi le parent. Et c'est toi l'enfant. Compris? Moi parent, toi… enfant.
[Mitch ferme la porte laissant Dawson seul et souriant dans sa chambre. La porte du placard s'ouvre et apparaît Joey. Elle rejoint Dawson]
Dawson - C'est un véritable tyran.
Joey - Tu t'es bien débrouillé.
Dawson - Tu trouves?
[Joey et Dawson s'embrassent alors que Mitch rouvre la porte de la chambre]
Dawson - (jouant la surprise) Joey? Qu'est-ce que tu fais ici?
Mitch - Joey, voudrais-tu avoir l'obligeance de sortir je te prie?
[Joey et Dawson rient. Joey sort de la chambre]
Mitch - Qu'est-ce que je viens de dire, Dawson? Non mais, qu'est-ce que je viens de dire?
Dawson - Toi Jane, moi Tarzan.
Mitch - Non, moi être parent. Toi, être consigné.
Joey - Au revoir, Dawson.
Dawson - Au revoir, Joey. On se retrouve tout à l'heure.
Mitch - Ca risque pas!
[Générique]
[Chez les Potter, dans la cuisine. La bouilloire siffle, Joey prépare le petit-déjeuner en vitesse.]
Joey - Bessie, ton eau bout, tu viens?
Bessie - Quoi?
Joey - Non, oublie.
[Bessie entre dans la pièce avec le bébé dans les bras]
Bessie - Ca tombe bien que tu sois encore là. J'ai reçu un appel des services sanitaires, hier. Ils doivent venir inspecter le restaurant cette semaine. Tu pourrais y aller là?
Joey - Maintenant?
Bessie - Oui, il faut juste vérifier que tout est impeccable. Je n'ai aucune envie que leur inspecteur me mette une amende ou pire encore qu'il s'avise de m'interdire de rouvrir.
Joey - Tu oublies un petit détail, je dois aller en cours ce matin.
Bessie - Oh, s'il te plait. Ca ne te prendra qu'une minute. Je dois déposer Alexandre chez la nourrice.
Joey - Il lui manque une chaussure!
Bessie - Oh, Alexandre, tu as enlevé ta chaussure. Tiens-le s'il te plait. Joey, je t'en prie, tu peux quand même me rendre ce service. Tu n'as qu'à y passer vite fait avant d'aller en cours. S'il te plait, vas-y.
Joey - Alors prends-le, il faut que j'y aille.
Bessie - Deux secondes, voilà. Voilà ça y est, c'est fini. Oh, euh Joey, pendant que tu y es, tu peux donner un coup de chiffon sur les comptoirs que tout soit nickel?
Joey - D'accord, je le ferai.
Bessie - Oh oui, euh Joey? Le congélateur, n'oublie pas le congélateur. Ca doit faire un moment qu'on ne l'a pas nettoyé. Passe la serpillière derrière. Merci, Joey, tu es la meilleure.
[Chez les Leery, dans le salon. Mitch lit le journal, Dawson entre dans la pièce. Gail est dans la cuisine.]
Mitch - Serait-ce l'être sexué en personne qui part pour l'école?
Dawson - Tu sais à quoi je pensais?
Mitch - Non mais je ne vais pas tarder à le savoir.
Dawson - Tu ne me feras jamais croire qu'à mon âge, tu ne sortais pas en cachette pour retrouver des filles que tu papouillais à l'arrière des voitures.
Mitch - Tu as raison, je le faisais. Tout le plaisir d'avoir 15 ans résidait là-dedans. Eh oui, c'était la peur de me faire coincer qui rendait l'expérience plus dangereuse et excitante.
Dawson - (levant les bras en signe de confirmation) Donc en limitant le nombre de mes rencontres avec Joey, tu cherches à mettre de l'animation dans ma vie sexuelle. Tu entends ça, maman?
Gail - Quelle vie sexuelle?
Mitch - Non, une fois de plus, tu déformes mes propos. File à l'école!
Dawson - (en riant) A chaque fois que ton autorité parentale est remise en question, tu aboies des ordres.
Mitch - File! Et tout de suite!
Dawson - Au revoir maman. [Il lui fait la bise]
Gail - Au revoir.
[Dawson part laissant ses parents dans la cuisine]
Mitch - Tu as vu, notre fils ferait un super avocat. Il est carrément devenu le maître de la manipulation.
Gail - On se demande de qui il tient.
Mitch - Explique-toi.
Gail - Je m'explique: vous avez tous les deux l'incomparable don de trouver des justifications rationnelles à chaque fois que vous voulez laisser libre cours à vos pulsions.
Mitch - Oh, écoute, Gail. Toute cette idée de mariage libre, c'était un peu cela. Cela dit, ce n'est qu'une idée. Je ne vais pas te forcer à y adhérer si tu es contre. Es-tu contre?
Gail - Disons que je ne suis pas pour. Mais si c'est à ce prix que…
Mitch - Oh ça va, j'ai compris. Tu en as assez dit.
Gail - Non, si c'est ce qu'il te faut pour que tu te sentes, disons tout à fait quitte envers moi et pour que tu ailles mieux…
Mitch - Euh Gail, laisse tomber le mariage libre. Tu veux bien, on tire un trait. Mettons-le aux oubliettes.
Gail - Aux oubliettes?
Mitch - Oui!
Gail - Je t'aime, Mitch. [Elle l'embrasse] On se voit ce soir.
Mitch - Bonne journée.
[Lycée de Capeside. Jen et Abby marchent devant l'école.]
Abby - Jen, je vais te poser une question primordiale et je veux que tu y répondes.
Jen - Pose-là.
Abby - Avec lequel préfèrerais-tu coucher, Trey Harter ou Jeff Buris.
Jen - Ah, ni l'un ni l'autre.
Abby - T'es folle? Regarde-les bien.
Jen - Je vois deux accros du banc de musculation. La culture leur passe au-dessus de la tête, ils n'ont pas de vie intérieure et il n'y a que le foot et les magasines cochons qui les intéressent. Ce sont deux obsédés.
Abby - Ouais mais ils ont un côté tellement glauque que ça en devient presque érotique. Si tu vois ce que je veux dire… [Jen se retourne et continue son chemin] Oh j'en reviens pas, dire que maintenant, je suis copine avec une fille qui n'a d'yeux que pour Dawson Leery.
Jen - Je persiste et signe.
Abby - Pitié, tu me rends malade. Jen? Regarde-moi dans les yeux et écoute ce que je vais te dire. Prends les choses en mains.
Jen - Abby…
Abby - Non, Jen, arrête, pas de mais. Prends les choses en mains.
[Lycée de Capeside. Andie rentre dans l'école et se dirige vers Pacey.]
Andie - Pacey, j'ai besoin de ton aide, s'il te plait.
Pacey - Oh et c'est reparti. Bon, écoute Andie, la matinée s'annonce plutôt bien. Je n'ai pas eu d'accident de voiture, on ne m'a pas diagnostiqué de lésions cérébrales irréversibles et je voudrais bien me faire oublier alors euh, au revoir.
Andie - C'est ça. Je suis persuadée qu'il y a un tas de filles blondes décolorées au décolleté prometteur à qui tu préférerais parler et… tu es la seule personne que je connaisse à Capeside alors j'insiste. J'ai oublié mon sac dans mon casier, hier. Est-ce que je pourrais avoir les fiches de lecture?
Pacey - Noon, je n'ai aucune fiche de lecture sur moi parce que je n'ai pas lu ce qu'il fallait lire.
Andie - Oh?
Pacey - Je t'arrête tout de suite. Pas la peine d'essayer de me culpabiliser, j'ai déjà deux parents qui le font très bien.
Andie - Est-ce que j'ai dit quelque chose? Je ne t'ai rien reproché, je suis seulement morte de trouille. Qu'est-ce que je vais faire si Mr. Maddock m'interroge?
Pacey - Tu n'as qu'à utiliser ma méthode: tu lui dis "Je passe".
Andie - Pacey, je ne dis jamais ça "Je passe". Non, non c'est pas du tout mon style et il n'en est pas question.
Pacey - (il soupire) Dans ce cas, il faut te calmer. Ce n'est qu'un devoir, tu ne vas pas te faire renvoyer du bahut.
Andie - Oui, ça je le sais déjà mais on prend un peu de retard et, ensuite, on passe son temps à rattraper ce qu'on a raté. On est de plus en plus largué et avant de pouvoir dire "Ouf", on se retrouve dans la rue, alcoolique, sale à pousser son barda dans un caddie.
Pacey - Andie, tu es riche. Les riches, mon petit, ne finissent pas dans la rue. Les riches finissent en Floride.
Andie - Mmm. [La cloche sonne, ils se dirigent vers la classe]
Pacey - Oh, voilà ton arrêt de mort, oh.
Andie - Oh je t'en prie, Pacey, aide-moi. Tu ne connais pas quelqu'un de consciencieux à qui je pourrais emprunter ses fiches?
Pacey - Euh, laisse-moi réfléchir.
[Lycée de Capeside, en classe]
Mr Maddock - Et pour finir, quelle est la différence entre la macroéconomie et la microéconomie? Andie?
Andie - Euh… Microéconomie, c'est…euh… La microéconomie, c'est plus quand… [Kenny lève la main pour répondre] (tout bas) Je passe.
Mr Maddock - Je n'ai pas entendu, Andie.
Andie - (un peu plus fort) Je passe. [Pacey la soutient en levant le pouce]
Mr Maddock - Kenny?
Kenny - La macroéconomie, c'est l'étude globale des phénomènes économiques et de leurs corrélations. Alors que la microéconomie, c'est l'étude des comportements et de l'activité économique des individus; c'est l'opposé.
Mr Maddock - Très bien, bonne définition, Kenny. Ceci m'amène à votre prochain devoir. Nous allons nous pencher sur les budgets domestiques, les budgets des foyers. Cette semaine, vous allez travailler en couple et jouer à un jeu que j'ai appelé "Changement de décors". Bien. Dans cette casquette, se trouvent vos noms. Vous tirerez un partenaire au sort, je vous attribuerai une identité et, ensuite, vous devrez préparer à deux le budget pour l'année de votre foyer virtuel. Je vous recommande vivement les recherches sur le terrain. Combien d'argent devez-vous consacrer dans l'année pour la nourriture, les vêtements, les voyages? Ce sont des questions que se posent tous les ménages. Ce sont les questions auxquelles je veux que vous répondiez. Allez, on commence. Andie? [Elle prend un papier dans la casquette]
Andie - Pacey Witter…
Mr Maddock - Pacey et vous êtes un couple d'employés…
Pacey - Modèles?
Mr Maddock - …vous avez trois enfants. Pacey est conducteur de bus. Andie, vous êtes vendeuse.
Abby - [elle tire un papier au sort] Kenny Reiling. M. Maddock, est-il possible de changer de partenaire?
Mr Maddock - Non, ce n'est pas possible. [La classe rigole]
Jeff - [il tire un papier au sort et tape dans la main de son copain satisfait] Trey Harter.
Trey - Ouais, super.
Mr Maddock - Bon alors, tous les deux, vous serez un couple aisé du même sexe. Trey, vous êtes pédiatre et vous, Jeff, vous êtes un cadre supérieur dans la pub.
Trey - Mais comment ça du même sexe?
Mr Maddock - Vous êtes gay, c'est plus clair? Vous projetez de vous marier, le coût de la cérémonie doit être inclus dans votre budget.
Trey - Attendez, comment ça gay?
Jeff - Ooh
Dawson - [Joey le regarde impatiente] Jen Lindley
Mr Maddock - Bien. Vous êtes un couple aisé. Dawson, vous êtes agent de change. Jen, vous êtes ingénieur. Vous avez deux enfants à l'université, une maison au bord de la mer. Revenus annuels: 400.000$ [Joey est déçue, Jen est ravie] et la dernière, pas en ordre d'importance: Joey Potter. Vous auriez pu tomber plus mal. Qu'à cela ne tienne, Joey, vous serez une femme active, accomplie qui élève seule ses deux enfants. Tout le monde est servi? Bonne chance et ne dépensez pas tout votre argent d'un coup.
[Lycée de Capeside, cafétéria. Joey et Dawson font la file pour se servir.]
Joey - C'est ridicule. Devoir faire semblant d'être des hommes ou des femmes que nous ne serons jamais. Faire des budgets fictifs, sincèrement, ben j'en vois pas l'intérêt.
Dawson - Moi, je le vois. Il s'agit de nous confronter à des problèmes que nous rencontrerons dans le monde réel.
Joey - Au risque de te surprendre Peter Pan, certains d'entre nous sont déjà confrontés à ces problèmes. Ca me surtout penser à mon avenir et au fait que je n'ai pas la moindre idée de ce que je vais faire de ma vie.
Dawson - Mais si voyons. [Ils vont s'asseoir à une table]
Joey - Non, Dawson, c'est pas comme toi. Tu as déjà tout programmé: tu iras vivre à Hollywood pour pouvoir être le cinéaste que tout le monde s'arrache et te faire des millions de dollars. Tu te drogueras, tu auras un abonnement à la clinique Betty Ford et tu épouseras je ne sais quelle…
Dawson - (en riant) Eh bien, dis donc, quel tableau.
Joey - Alors que moi, quand je ferme les yeux en espérant de me projeter dans 10 ans, c'est le blanc total parce que je n'ai aucune idée de ce que je vais faire.
Dawson - Ca viendra…un jour.
Joey - Je sais déjà que ce devoir va me déprimer.
Dawson - Ce sera très amusant.
Joey - Ah vraiment? Et l'idée de travailler main dans la main avec Jen, ça t'enchante autant qu'elle? La joie irradiait son visage.
Dawson - Tu n'as rien à craindre, crois-moi. [Joey semble peu convaincue et aperçoit Jen un peu plus loin]
Joey - Quand on parle du loup…
[Lycée de Capeside, cafétéria. Jen s'assied près d'Abby en regardant Dawson discuter avec Joey.]
(Joey de loin) - C'était une super idée…
Abby - Oh Jen, au secours, arrête de baver. C'est le moment de vérité, tu vas travailler avec lui pendant sept longs jours en tête-à-tête. J'aurai qu'une question… Seras-tu super passive et masochiste et me taperas-tu sur le système? Ou vas-tu te montrer active et l'attraper par où je pense et me combler de joie?
Jen - C'est loin d'être aussi simple. Quand on les observe, on voit rapidement qu'il n'y a que Joey qui compte. Il est amoureux d'elle.
Abby - Oh mais qu'est-ce qu'il connaît de l'amour? C'est un gamin, il n'a que 15 ans. Et tout ce qu'il sait faire, ton Dawson, c'est se tripoter dans son lit tous les soirs et serrer fort son oreiller dans ses bras le lendemain matin. [Elles rient toutes les deux]
Kenny - Excuse-moi, Abby? Euh…
Abby - Quoi? Qui es-tu, toi?
Kenny - Euh, Kenny Reiling, je suis ton partenaire en éco.
Abby - Non, tu rêves. Fiche le camp.
Kenny - Il faudra qu'on parle du devoir d'économie.
Abby - Ecoute, euh, pourrais-tu le faire tout seul et marquer mon nom sur la page de garde? Ce serait gentil, merci. Bye. [Kenny s'en va]
Abby - Bref, je crois que c'est le moment de remettre les pendules à l'heure New-Yorkaise. Eh bien oui, tu vas lui montrer de quoi est capable Jen la perverse parce que la Jen 'nouvelle version' ne donne rien de bon. Tu te rends compte, tu vas bosser avec lui toute la semaine, c'est parfait, inespéré. Vous étudierez tard le soir, vous allez interpréter des rôles, vous serez mari et femme. Tu lui rappelleras quel couple sublime vous étiez et à quel point vous étiez fait l'un pour l'autre.
Jen - Oh, je sais pas. Je ne veux pas trop précipiter les choses.
Abby - Non, mais précipite-toi sur lui… J'attends les détails croustillants.
[Ice House, le soir. Jack nettoie et verse de l'eau par terre.]
Joey - Mais qu'est-ce que tu fais? T'en mets partout. Trempe le balai-brosse dans le seau, tu renverses pas l'eau par terre!
Jack - Pardon. Je suis peut-être maladroit, parfois, mais je suis pas débile.
Joey - Bon, c'est rien. Donne, je vais le faire, t'inquiète pas. Va nettoyer les tables, s'il te plait.
[Jack soupire et sort en manquant de renverser de la vaisselle alors que Bessie entre dans la pièce]
Bessie - Mais qu'est-ce que c'est que toute cette eau? Il y a une fuite ou quoi?
Joey - C'est Jack. C'est pas grave, je m'en occupe mais on pourrait pas finir demain matin?
Bessie - Non, pas question. Ne jamais remettre au lendemain ce qu'on pourrait faire le jour même. J'ai trop peur que les services sanitaires m'épinglent.
Joey - J'ai un travail à rendre en économie pour vendredi. Il compte pour un tiers de ma note et il faut que je prépare le budget domestique d'une mère célibataire et je n'ai aucune idée de ce que je peux faire.
Bessie - Je suis mère célibataire et je travaille. Je peux t'aider si tu veux, pose des questions.
Joey - Je te remercie mais t'es pas vraiment une référence.
Bessie - Pourquoi?
Joey - La mère célibataire de mon devoir est une femme active, accomplie qui gagne 150.000$ par an.
Bessie - Je ne suis peut-être pas une femme active accomplie mais je sais quand même tenir une maison et établir un budget.
Joey - Tu as raison, je devrais demander conseil. Je vais trouver une femme qui a ce profil et je lui demanderai de m'aider.
Bessie - Allo? Je peux t'aider! Tu ranges et pendant ce temps-là, je te conseille.
Joey - C'est gentil mais tu as déjà du mal à payer tes factures tous les mois. Vraiment, j'apprécie ton offre mais je vais chercher un meilleur exemple.
[Capeside, dans un Coffee House. Pacey et Andie travaillent à leur devoir d'économie.]
Pacey - T'as vu cette voiture? Une Viper.
Andie - Pacey, je t'en supplie. Pose cette revue une seconde. Est-ce que c'est possible? J'ai fait les comptes, nous allons dépasser notre budget de 31.000$.
Pacey - Ooh, c'est rien. Je peux renoncer au jacuzzi, moi, tant que j'ai la Viper, je peux me passer du reste.
Andie - Non, tu es chauffeur de bus, souviens-toi. Et moi, je suis vendeuse. Donc, nous n'aurons pas cette voiture. Bon alors, en toute logique, on doit d'abord choisir où nous allons vivre et vu que nous avons trois enfants, il nous faut un 5 pièces minimum.
Pacey - Chaque enfant aurait sa chambre? Attends, tout le monde ne grandit pas dans les mêmes conditions que toi, princesse.
Andie - Je veux divorcer.
Pacey - Accordé! Tu sais quoi? On se partage l'argent. Tu gardes les gosses, je garde la voiture.
Andie - Alors ça, tu vois, c'est typique. Et tu es très à l'aise hein, ça ne te gêne pas le moins du monde de reproduire en bon coq de basse-cour ce comportement machiste. Rien à faire de ta femme et de tes enfants. Non, tout ce qui t'importes, c'est ce monstrueux tas de ferraille pétaradant.
Pacey - Elle est équipée de deux airbags. Ecoute, je veux une Viper, fin de la discussion.
Andie - (elle soupire) Entendu. Compromis, alors. Tu auras ta voiture si, et seulement si, on arrive à trouver un appartement à peu près potable.
Pacey - Et comment on peut le trouver?
Andie - Eh bien, Mr Maddock nous a conseillé d'aller faire des recherches sur le terrain. Il y a des appartements à louer, on peut visiter.
[Chez les Leery, à l'extérieur. Mitch nettoie et voit sa femme raccompagnée par un homme.]
(Gail de loin) - Je te communiquerai les chiffres demain.
(Collègue) - Ne travaille pas trop.
(Gail) - Non.
(Collègue) - Salut, bonne soirée. [Ils s'embrassent]
(Gail) - Merci de m'avoir raccompagnée.
(Collègue) - Je t'en prie.
(Gail) - A demain
(Collègue) - Au revoir
Gail - Bonsoir, chéri. Où est Dawson?
Mitch - À côté, il fait un devoir.
Gail - (en s'asseyant) Ah mon dieu, quelle journée.
Mitch - Je l'aurais parié.
Gail - Je n'ai pas rendu un dossier à temps, la voiture n'a pas voulu démarrer et, heureusement, Franck de la compta a bien voulu me raccompagner.
Mitch - Tu aurais dû appeler.
Gail - Oh, c'était plus simple de me faire raccompagner.
Mitch - Oui, par... Franck de la compta…
Gail - Mitch, ne me dis pas que tu m'en veux pour ça.
Mitch - (Silence puis il soupire) Je sais qu'il n'a fait que te raccompagner. Seulement, c'est plus fort que moi, ça ne peut pas me laisser indifférent. Il n'y a plus de confiance, plus d'honnêteté. Qu'est-ce que je dois faire pour les retrouver? C'était peut-être pas une si mauvaise idée ma proposition de…
Gail - Mitch!
Mitch - Laisse-moi finir…
Gail - Non!
Mitch - S'il te plait, écoute-moi. Peut-être bien, qu'en balayant toutes les règles, j'arriverai à… à régler cette crise de confiance. Et nous pourrons repartir sur des bases nouvelles et saines.
Gail - Précise.
Mitch - À partir de maintenant, le jeudi soir sera notre soir de sortie. Nous pourrons sortir avec qui nous voulons. Nous pourrons faire ce que nous voudrons, où nous voudrons. Une seule et unique règle: honnêteté absolue. Il n'y a aucune raison de se mentir; mariage libre. On a plus besoin de se raconter des histoires. [Mitch s'en va laissant Gail perplexe]
[Chez Grams, le soir, dans la chambre de Jen. Jen et Dawson travaillent pour le devoir d'économie.]
Dawson - Et si on mettait nos enfants dans l'enseignement public? On ferait des économies.
Jen - Nos enfants sont des génies qui ne peuvent aller qu'à Harvard ou à Yale.
Dawson - Tu as vu les tarifs? C'est astronomique. Avec notre tranche d'imposition, on devrait gagner 60.000$ de plus rien que pour envoyer un seul enfant, un an, à l'université. [Jen rit] C'et une arnaque. Qu'est-ce qu'il y a? Qu'est-ce qui te faire rire?
Jen - Cette conversation. C'est marrant, on est là en train de parler d'hypothèque, de la façon dont on va financer les études de nos enfants. [Elle le rejoint près du lit] On pourrait croire qu'on est réellement mariés. Qui sait, Dawson? C'est peut-être ce qui nous attend dans 20 ans.
Dawson - Je trouve ce budget voyage un peu irréaliste. On va partir au chaud pendant 2 semaines en hiver.
Jen - C'est ça, j'aimerais aller en Floride ou… Je ne suis jamais allée à Hawaï.
Dawson - La Jamaïque?
Jen - (elle rit) Qu'est-ce tu penses des îles Fidji? [Elle va s'asseoir près de lui]
Dawson - Fidji? Je serais assez partant pour les îles Fidji, c'est pas mal. On va contacter l'agence. Vérifions les tarifs avant de rêver. [Elle hoche la tête pour confirmer] On emmènerait les enfants?
Jen - Euh? Noon, ils sont trop grands. Ca m'étonnerait qu'ils veuillent nous suivre.
Dawson - Tu as raison, ils nous ont assez vus. [Elle rit]
Jen - Et puis, si on y allait seuls, ce serait beaucoup plus romantique. Tu te rends compte, Dawson, on est pratiquement d'accord sur tous les points, toi et moi. C'est rare les couples où l'homme et la femme se complètent si bien. [Ils se regardent gênés]
Jen - [elle pose sa tête sur l'épaule de Dawson] En fait, je suis soulagée de voir que le courant passe toujours entre nous.
Dawson - Oui.
Jen - C'est bizarre, il y a des moments où… où on dirait que rien n'a véritablement changé. Et c'est le cas ce soir.
Dawson - [il reste silencieux et hoche la tête] - Bon euh, on a suffisamment travaillé aujourd'hui. Qu'est-ce que t'en dis? [Dawson se lève, ressemble ses affaires et s'en va. Jen se lève et le rattrape]
Jen - Dawson? Si jamais tu avais une autre idée pour le devoir d'économie ou si tu as juste envie qu'on discute, je suis là. Ma porte sera toujours ouverte. Si tu vois ce que je veux dire.
Dawson - Je crois que oui. Salut, Jen, à demain.
Jen - Bonsoir.
[Capeside. Andie et Pacey visite un appartement dans un piteux état. Ils entendent un bruit de souris.]
Andie - Qu'est-ce que c'est que ça?
La propriétaire - Oh ça, c'est un piège à rats. On a eu une petite invasion, rien de bien grave.
Andie - Mmm. Et vous louez l'appartement en l'état?
La propriétaire - Ouais, en l'état.
Andie (à Pacey) - Mm, tu tiens toujours à ta voiture?
Pacey - Mais qu'est-ce qu'on fiche dans ce taudis? On bosse sur un devoir ou bien on doit se mettre en ménage? Je te signale qu'on a visité 12 appartements et tout ça pour quoi?
Andie - Pour les recherches. Mr Maddock nous a dit de faire des recherches.
Pacey - Oui mais c'est demain qu'on rend notre copie. Et au jour d'aujourd'hui, elle est toujours blanche.
Andie - Est-ce que c'est ma faute?
Pacey - Oui, Andie, c'est ta faute. Qui nous a embringué dans cette tournée ridicule d'appartements infestés de rats? [Ils descendent les escaliers et vont dans la rue]
Andie - Pardon. Pardon, je suis désolée de m'être autant impliquée, Pacey. Excuse-moi de ne pas être la plus faignante de la planète.
Pacey - Après tous ces efforts, tu penses encore que je suis paresseux.
Andie - Ah, la paresse, c'est une chose, Pacey. Toi, tu en es une autre. Essayerais-tu de décrocher la médaille d'or du plus grand rebelle? Tu trouves ça cool d'envoyer sur les roses tous ceux et toutes celles qui ne cadrent pas avec ton extraordinaire programme d'autodestruction?
Pacey - Clarifions tout de suite la situation. Tu ne sais rien de moi, ma chérie.
Andie - Je t'écoute, raconte-moi tout, ma note en éco ne dépend que de ça.
Pacey - Très bien, si tu aimes les confidences, tu vas être gâtée. Depuis la nuit des temps, le pauvre Pacey est le mouton noir officiel de la famille. Ce label est permanent, je ne peux ni l'effacer ni l'échanger contre un nouveau. Que je rapporte un superbe A en éco ou un F, c'est pareil. Et si on me décernait le Prix Nobel, ça ne leur ferait ni chaud ni froid. Alors, miss Bonheur, essaye de grandir dans une ambiance familiale proche de celle-là et tu vois si tu peux rester motivée.
Andie - Je suis désolée, je n'avais pas l'intention…
Pacey - Non, tu voulais coller à ton personnage, c'est ça ton seul soucis. Oh, je ne suis qu'une pauvre petite vendeuse, une pauvre petite vendeuse à la recherche d'un appartement. [Andie le regarde fâchée] Tu veux que je te dise pourquoi ce devoir te fascine à ce point. Dans la réalité, tu n'as jamais eu de problèmes, tout roule dans ta vie. Tu sillonnes les routes au volant de ta superbe voiture, tu changes de fringues toutes les deux heures et tu balances ton argent par les fenêtres. Et que des gens soient obligés de faire un budget, pour toi, c'est la découverte du siècle, la révélation. Tu es riche, tu es pourrie gâtée, voilà à quoi se résume ta description.
Andie - En fin de compte, tu avais raison. Je ne sais rien sur toi, Pacey, c'est vrai. Et toi, tu en sais encore moins sur mon compte, alors laisse-moi tranquille. [Elle s'en va furieuse]
Pacey - Andie, où tu vas? Attends!
La propriétaire (de la fenêtre de l'appart) - Bon alors, est-ce qu'il vous intéresse l'appartement? [Pacey soupire]
[Joey regarde une maquette de maison.]
Mlle Weston - Bonjour.
Joey - Euh, je suis Joey Potter. C'est très gentil à vous de me recevoir, Mlle Weston.
Mlle Weston - Oh, je vous en prie, appelez-moi Laura.
Joey - Je sais que vous êtes débordée mais j'ai ce budget fictif à préparer. Mr Maddock m'a donné votre nom, vous êtes d'après lui un modèle de femme active accomplie. [Mlle Weston rit] Qu'est-ce qui vous fait rire?
Mlle Weston - Je… Ca alors, c'est étonnant. Qui aurait crû qu'un beau jour, on parlerait de moi comme d'un modèle de femme active accomplie. [Elle se dirige vers un bureau] Dale, vous pouvez me sortir le dossier Ferler, j'en ai besoin là pour la réunion.
Dale - Bien sûr
Joey - En tout cas, il doit falloir de l'ambition pour en arriver au stade où vous êtes arrivée.
Mlle Weston - De l'ambition, vous voulez rire, je n'en ai jamais eue. Il y a quelques années, je n'étais encore qu'une ménagère comme tant d'autres. J'élevais mes enfants, je restais à la maison, je ne travaillais pas. Adolescente, j'adorais le dessin et, un jour, j'ai décidé de reprendre des cours. Aujourd'hui, je suis professeur d'art et aussi architecte d'intérieur. Je suis comblée. J'enseigne quelques heures, j'adore enseigner et le reste du temps je dessine. [Dale lui apporte un dossier] Merci, Dale.
Joey - Vous devez être particulièrement douée.
Mlle Weston - Je travaille énormément, Joey, c'est plutôt ça. Actuellement, l'agence est sur un projet de boutiques et de restaurants mexicains. Venez voir les plans du restaurant.
Joey - Ca a l'air bien.
Mlle Weston - Regardez-les mieux. Voyez-vous d'éventuels inconvénients?
Joey [elle regarde le plan un instant] - Je sais pas.
Mlle Weston - Si, Joey, allez-y.
Joey - La cuisine et le bar, vous les avez placés à chaque bout du restaurant.
Mlle Weston - Pourquoi cela pose-t-il un problème?
Joey - Je travaille dans un restaurant et je vous assure qu'en conservant sa disposition les serveurs devront courir deux fois plus. Deux endroits pour les commandes, c'est une perte de temps et ça deviendra très vite un enfer.
Mlle Weston - Nous aurons peut-être besoin de vos lumières pour réaliser la suite. Donnant, donnant: vous m'aidez et je vous aide pour le devoir.
Joey - Si vous voulez, avec grand plaisir.
Mlle Weston - Parfait!
[Capeside, dans un Coffee House. Jen et Abby discutent.]
Abby - Rien du tout! Tu as travaillé toute la semaine avec Dawson Leery et tu voudrais me faire croire qu'il s'est rien passé.
Jen - Abby, je te répète qu'il ne s'est rien passé. Il est, je sais pas, tellement accro à Joey que ça ne sert à rien que j'entre en compétition avec elle.
Abby - C'est là que tu fais erreur. Joey t'arrive même pas à la cheville.
[Abby se penche vers la table derrière Jen où travaille Kenny]
Abby - Kenny? Comment tu trouves Joey Potter?
Kenny - Torride!
Abby - Oh, tais-toi, le plouc. Qu'est-ce que t'en sais? Espèce de gros binoclard. [Kenny se lève et va près de la table des filles]
Kenny - Tout ce que je sais, c'est qu'on devrait travailler sur le devoir d'économie.
Abby - Arrête, tu me donnes des boutons. Eloigne-toi de moi et va faire ce devoir. [Jen sourit]
Kenny - Je regrette mais tu n'as pas fait ta part.
Abby - Hein? Mais, enfin, qu'est-ce que t'espérais? Toi et moi, c'est le jour et la nuit. J'ai une vie sociale, mon cher, j'ai autre chose à faire.
[Kenny s'en va dépité, Abby soupire ce qui fait rire Jen]
Abby - Joey est peut-être jolie, c'est vrai qu'elle a cette fraîcheur dans le visage, genre publicité pour savon hypoallergénique. Mais toi, c'est le niveau au-dessus, tu es féline, sexy. Oh, essaye d'en tirer avantage.
Jen - Qu'est-ce que tu veux dire? Que je devrais faire un striptease et ensuite me jeter sur lui?
Abby - Ca pourrait marcher. Il faut saisir la chance quand elle se présente et ce soir c'est ta dernière soirée avec lui. Joue le tout pour le tout. Je te conseille de porter une tenue osée. Je te prête une robe très décolletée si tu veux. Robe sexy, touche de parfum aux endroits stratégiques, bouche rouge, humide et pulpeuse.
Jen - Finalement, tu as raison. J'en ai marre de la mauvaise conscience et du sentiment de honte. J'ai plus rien à perdre en fin de compte.
Abby - Ouais, séduis-le. Je te parie que son beau caleçon à pois blancs finira en chiffon au pied du lit avant que tu aies pu dire "Joey Potter est toujours vierge". [Jen rit]
[Chez les Leery, le soir. Gail prépare la table pour un dîner aux chandelles, Mitch entre dans la cuisine.]
Gail (de très bonne humeur) - Le dîner est prêt.
Mitch - Navré mais j'ai prévu autre chose. On est jeudi soir.
Gail - Euh, ah oui, jeudi, c'est vrai. Tant pis, chéri. Bonne soirée, alors, à tout à l'heure.
Mitch - J'y vais.
[Il quitte la pièce et Gail éteint les bougies]
[Chez les Leery, le soir, sur le porche. Dawson et Joey discutent.]
Joey - Tu veux venir avec moi au resto? J'ai dit à Bessie que j'irais l'aider.
Dawson - Oh, euh… Non, je suis coincé, il faut que je finisse ce devoir d'économie avec Jen.
Joey - Ah… Le mien est fini!
Dawson - Je te déteste! [Elle rit et ils s'embrassent]
Joey - Pour être franche, Laura a presque fait tout le travail. Tu peux pas savoir comme elle est sympa. Elle m'a dit que si je voulais faire un stage dans sa boîte, eh ben, j'étais la bienvenue.
Dawson - C'est vrai?
Joey - [Elle acquiesce] En la voyant à l'œuvre, je me suis dit que… que moi, plus tard, je pourrais avoir une petite entreprise. C'était chouette.
Dawson - Ca alors, notre Joey a des aspirations professionnelles maintenant.
[Gail sort de la maison habillée pour sortir]
Gail - Si toute fois ton père réapparaissait, veux-tu bien lui dire que, puisque c'est jeudi, je suis sortie.
Dawson - Tu rentres vers quelle heure?
Gail - Je n'en sais rien, au revoir, chéri. [Elle s'en va]
Dawson - Au revoir. [Joey lance un regard interrogateur à Dawson] J'ai renoncé à comprendre à quoi jouent mes parents, c'est vraiment trop dur. Ces temps-ci, ils ont de drôles de réactions. [Joey le regarde pensive]
Joey (en souriant) - Et si on profitait de cette absence momentanée de surveillance parentale?
[Ils s'embrassent alors que Jen arrive dans une robe plutôt moulante et décolletée]
Jen - Bonsoir [Surpris, Dawson et Joey arrêtent de s'embrasser]
Dawson - Bonsoir [Joey regarde la tenue de Jen d'un drôle d'air]
Jen - Si je vous ai interrompu, je peux repasser. Je ne voudrais pas vous déranger.
Joey - Non, ça va, j'allais partir. Bonne nuit (à Dawson) [Elle se retourne pour l'embrasser, puis se lève]
Dawson - (à Joey) Bonne nuit.
Joey - (à Jen) Oh, jolie robe
Jen - On me l'a prêtée.
Joey - Je l'aurais parié.
[Joey s'en va laissant Dawson avec Jen]
Dawson - Alors, où est-ce que tu veux faire ça?
Jen - Dans une pièce où on peut se sentir bien. Allons dans ta chambre.
[Ice House, le soir. Trey et Jeff discutent, Bessie et Jack font la vaisselle au bar.]
Trey - On n'a pas besoin d'un deuxième 4x4. Coupons la poire en deux, un beau voyage en Europe et une voiture moins chère.
Jeff - Ah, très bien, tu veux un voyage de noces, tu conduiras le tas de ferrailles. Ca te va? [Il prend ses affaires et s'en va]
Trey (en le suivant) - Oh, c'est pas vrai. Tu es d'un égoïsme, c'est quoi ce comportement? Tu ne penses qu'à toi!
Jeff - Oui, oui, oui, je suis égoïste.
(Trey) - La vie de couple, c'est pas ça.
(Jeff) - Ah bon?
[Ils quittent la salle lorsque Joey entre, intriguée par leur conversation]
Joey (à Bessie et Jack) - Salut, désolée pour le retard. Oh, on se croirait dans une porcherie.
Jack - On a été débordés. [Il quitte la pièce]
Joey - Bessie, j'ai parlé de tes ennuis financiers à Laura.
Bessie - Qui est Laura?
Joey - L'architecte d'intérieur que je suis allée voir pour mon devoir.
Bessie - Ah, je vois. La super nana, la femme active accomplie.
Joey - N'empêche qu'elle a eu de bonnes idées notamment pour diminuer nos frais de fonctionnement. En plus, elle est d'accord pour nous aider à recomposer notre logo. On pourrait imprimer de nouveaux menus, des sets…
Bessie - Oublie, Joey, on n'a pas besoin de nouveaux menus.
Joey - Oh mais elle nous fera rien payer. C'est décisif l'image, selon elle, il ne faut pas hésiter à relooker et à rafraîchir une entreprise.
Bessie - Joey, j'ai autre chose à faire qu'écouter les conseils d'une parfaite inconnue qui ne sait rien de ma vie, de mes attentes et de ce restaurant.
Joey - Elle veut juste nous aider. Pourquoi tu t'énerves?
Bessie - Je n'ai pas besoin de son aide, j'ai besoin de ton aide, maintenant. Les services sanitaires ont appelé, ils passent demain matin pour l'inspection et cet endroit n'a jamais été aussi sale.
Joey - Je n'y suis pour rien. Pourquoi tu t'en prends à moi?
Bessie - Parce que je t'attendais plus tôt, Joey. On comptait sur toi, ce soir.
Joey - Oh mais je rêve, qu'est-ce que tu crois? J'ai une vie, je ne suis pas une esclave qui obéit à tes ordres.
Bessie - Oh, une esclave…
Joey - Parfaitement!
Bessie - Ce serait pas un peu exagéré?
Joey - Ah, tu trouves?
Bessie - Oui!
Joey - J'ai l'impression de ne rien faire d'autre que veiller sur Alexandre, répondre au téléphone et faire tes courses. J'en ai marre!
[Joey et Bessie sont furieuses lorsque Jack entre dans la pièce]
Jack - Où est-ce que je… [Il s'arrête et regardent les filles, intrigué, et s'éloigne aussitôt]
Bessie (à Joey) - Oh, excuse-moi si mon bébé et moi t'empêchons de vivre. Tu peux rentrer, je ne te retiens pas. Je continuerai seule avec Jack.
[Bessie ramasse des affaires et s'en va ranger derrière le bar. Joey, énervée, regarde Jack et puis s'en va]
[Ice House, soir. Bessie et Jack sont toujours occupés à nettoyer, Pacey arrive.]
Jack - Bonsoir, je regrette, c'est fermé.
Pacey - Oh, rien qu'une petite tasse de café. Je suis désespéré.
Jack - Bon d'accord.
Pacey - Tu es bien le frère d'Andie, n'est-ce pas? [Jack acquiesce] Moi, c'est Pacey.
Jack - Je t'avais reconnu.
Pacey - Euh, question, ta sœur suit un traitement ou quoi. Parce qu'elle vient de piquer une crise là alors…
Jack - Pourquoi? Qu'est-ce que tu lui as fait?
Pacey - Rien du tout. Je la traite de princesse pourrie gâtée et elle devient folle. La vérité est sans doute dure à avaler, parfois.
Jack - Andie, princesse pourrie gâtée, rien ne rapproche aussi peu de la vérité.
Pacey - Oh, je t'en prie, arrête. Ta famille roule sur l'or. Qu'est-ce que tu racontes?
Jack - Tu crois que je travaille pour la gloire?
Pacey - N'empêche qu'elle a une voiture hors de prix et t'as vu sa collection de vêtements.
Jack - Ce sont les derniers vestiges de la dynastie.
Pacey - Les vestiges?
Jack - Eh oui, à une certaine époque, la vie était relativement facile pour nous mais ce temps-là est révolu et… Je veux pas trop entrer dans les détails. Andie ne mérite pas qu'on l'attaque là-dessus. Sois sympa, laisse-la tranquille, s'il te plaît.
[Pacey acquiesce et semble embarrassé]
[Capeside, le soir. Mitch et Gail passe leur soirée libre séparément mais ne semblent pas beaucoup s'amuser. Gail boit un café, seule, Mitch boit une bière, seul.]
[Chez les Leery, le soir, dans la chambre de Dawson. Dawson est assis près de l'ordinateur et Jen est allongée sur le lit, ils font leur devoir d'économie.]
Dawson - Oh, ça y est, on le tient.
Jen - Enfin! [Elle se lève et le rejoint] Mission accomplie. [Elle se penche sur le bureau, Dawson la regarde] Oh, je suis exténuée, j'ai plus les yeux en face des trous.
Dawson - Oui, et moi, c'est drôle, j'ai comme l'impression d'être cloué sur cette chaise.
[Elle rit mais Dawson est embarrassé. Jen s'approche encore et passe sa main dans les cheveux de Dawson]
Jen - Il te faudrait un massage pour te libérer de tes tensions.
Dawson - Euh, c'est bon. C'est pas la peine.
Jen - Tu es sûr?
Dawson - Oui
Jen - Oh, je suis fatiguée. [Elle va s'asseoir sur le lit] Et je ne sais pas si je pourrai rentrer chez moi. Ca t'embête si je dors ici, cette nuit?
Dawson - A vrai dire, oui, euh…
Jen - Quoi?
Dawson - Oui, ça m'embête et, euh, tu ferais bien de rentrer.
Jen - Quoi? Oh, mais qu'est-ce que tu as? Alors, c'est fini, toi et moi, on ne peut plus discuter?
Dawson - Oh, si si, bien sûr, on peut. Je n'ai rien contre. Seulement, on ne peut pas dormir ensemble.
Jen - Oh, allons, détends-toi, Dawson. Je t'ai demandé si je pouvais rester, ici, cette nuit. Personne n'a parlé de dormir avec toi. [Dawson la regarde peu convaincu, Jen revient s'asseoir sur le bureau] Je sais ce que tu as. C'est Joey, c'est ça, elle t'a monté contre moi?
Dawson - Quelle idée! Non, Jen, Joey ne m'a rien dit contre toi. Mais je ne suis pas complètement idiot.
Jen - Ce qui veut dire?
Dawson - Ben, ce qui veut dire que… Regarde-toi. Est-ce que tu portes ce genre de robe, d'habitude, pour étudier? Tu n'as pas arrêté avec tes sous-entendus, avec tes commentaires. Tu te frottes sans cesse contre moi, je n'ai pas… [Ils sont debout, l'un en face de l'autre]
Jen - Si tu es à ce point troublé de te retrouver seul face à moi, j'ai peut-être…
Dawson - Rassure-toi, je gère ça très bien. Ce que j'ai le plus de difficultés à gérer, c'est le fait que tu te colles à moi sans arrêt, tu ne trouves pas ça humiliant, franchement?
Jen - Je ne vois ce qu'il y a d'humiliant, Dawson. Je sais que tu sors avec Joey et je l'accepte [Il acquiesce] mais je ne le respecte pas. Je ne dis pas ça dans le but de faire du mal, seulement, je veux que tu saches que tu as différentes options… et j'en suis une.
Dawson - Qui es-tu? Où est passée Jen?
Jen - Elle en a eu marre de cette triste vie qui manquait de piment. [Elle l'embrasse et s'en va souriante] J'espère que tu pourras gérer ça, Dawson.
[Une fois sortie de la chambre, elle ferme les yeux et soupire l'air triste]
[Chez les Leery, le soir, dans la chambre des parents. Gail et Mitch vont se coucher.]
Mitch - Tu t'es bien amusée?
Gail - Oui, toi aussi?
Mitch - Oui.
Gail - Tant mieux.
Mitch - Tant mieux.
Gail - Raconte-moi. Qu'est-ce que tu as fait?
Mitch - Je suis allé au Duke's, j'y ai retrouvé des amis. On a traîné, on a dansé. Et toi?
Gail - Oh, moi, j'ai bu un verre avec un ami. C'était bien. Je suis ravie que tu aies passé une bonne soirée, Mitch. [Mitch éteint les lumières]
[Chez les Potter. Joey est sur le porche, Bessie arrive en voiture.]
Joey - Je pensais que tu avais fui la ville pour ne plus me revoir.
Bessie - C'est ça, j'ai passé la nuit à nettoyer. Joey, je vais être très directe. Les choses n'ont pas l'air d'être à ton goût au resto, conclusion, tu es virée.
Joey - Virée?
Bessie - En clair, ce n'est plus la peine que tu y travailles, j'ai vu que tu n'avais…
Joey - Non, attends, tu peux pas.
Bessie - Si, je peux et je le fais, en plus.
Joey - Je sais tout ce que tu dois supporter. Je suis restée éveillée toute la nuit, j'étais trop mal. Et ce que je t'ai dit, je le pensais pas.
Bessie - Si, tu le pensais. Et tu n'as pas tord, je… j'ai perdu la boule, je sais plus où j'en suis. Ma vie est un vrai chaos mais ces problèmes ne sont pas les tiens. Je ne veux pas être celle qui t'aura volé ton enfance. Tu devrais t'amuser comme les autres jeunes de ton âge au lieu de porter une partie de mon fardeau. Ce n'est pas juste, ce n'est pas juste et je m'en veux, Joey.
Joey - Bessie, c'est aussi mon problème. Toi et moi, on forme une équipe. Et, tu ne me vireras pas. Je n'ai pas l'intention d'aller ailleurs, je vais m'accrocher. Je t'aime, Bessie. J'aime Alexandre et je n'ai aucune envie que tu te sentes seule et abandonnée.
Bessie - Oui mais tu es ma 'petite' sœur. C'est quand même moi qui suis censée veiller sur toi.
Joey - Mais, c'est ce que tu fais. Et en plus, tu le fais drôlement bien.
Bessie - Je vais m'organiser. C'est une question de temps et tu seras vraiment fière de moi.
Joey - Je suis fière de toi, Bessie. Mon devoir d'économie m'a fait prendre conscience de la pression que tu subis constamment et de l'ampleur de la tâche. Je te trouve épatante.
Bessie - Sans rire?
Joey - Sans rire, quelques fois. [Elles se prennent dans les bras l'une de l'autre]
[Lycée de Capeside, classe d'économie.]
Mr Maddock - Contrairement à l'habitude, les enseignements que vous avez tirés de ce travail pourront vous servir dans votre vie d'adultes. Cela étant posé, j'espère, j'espère que vous avez donné à ce travail l'attention qu'il méritait. Voulez-vous bien me faire passer le fruit de vos efforts. Ah, ce mariage, Jeff, comment s'est-il terminé?
Jeff - Génial, Mr Maddock. Nous avons opté pour une fête toute simple sur la côte, vous savez, la formule euh (en cœur avec Trey) 'amis, proches et famille' [La classe rit]
Trey - Pour avoir plus d'argent pour notre lune de miel.
Mr Maddock - Excellente décision, Trey.
Kenny - Mr Maddock. Pour votre information, le nom de Abby Morgan est mentionné près du mien parce que j'ai fait l'objet de menaces diverses. Mais j'ai fait le devoir seul! [Trey fait des grimaces derrière lui pour l'imiter] Elle a passé la semaine à m'agresser et à m'insulter.
Abby - C'est du délire! Il ment, monsieur. Il était enrhumé, il toussait, son nez coulait, il avait le visage couvert de morve. Alors, j'ai eu peur d'être infectée. [Toute la classe rit et Kenny vérifie si son nez coule]
Mr Maddock - Espérons que vous ayez prévu un budget conséquent pour une thérapie conjugale. [Abby soupire] Andie, où est votre étude?
Andie - En fait, Mr Maddock, dans le mariage, c'est fifty-fifty, on partage tout, n'est-ce pas? J'ai donc rédigé ma partie en ne développant que mon point de vue. Voici la moitié du travail, celle de l'épouse.
[Mr Maddock prend les feuilles d'Andie lorsque Pacey entre en classe]
Mr Maddock - Pacey Witter, c'est gentil de vous joindre à nous. [Pacey lui tend une farde] C'est votre étude?
Pacey - La mienne et celle d'Andie.
Mr Maddock - Parfait. Très bonne présentation, ça a l'air clair. Bravo, tous les deux. Je vous les rendrai lundi, corrigés et notés. Et nous démarrerons un nouveau travail sur la macroéconomie cette fois. [Pacey va s'asseoir tandis qu'Andie le regarde]
[Lycée de Capeside, extérieur. Dawson et Joey se promènent le long de l'école.]
Dawson - Si tu savais comme je suis content d'être débarrassé de ce devoir d'économie.
Joey - Moi, j'ai trouvé ça intéressant.
Dawson - Tu as trouvé ça intéressant?
Joey - Très, oui.
Dawson - Ca y est, notre Joey a des projets, elle ne rêve plus que de devenir une super battante.
Joey - Arrête de te moquer.
Dawson - Joey?
[Il l'arrête et l'embrasse. Abby et Jen passent près d'eux]
Abby - Il y a des chambres pour ça.
Joey - Qu'est-ce qui leur prend?
Dawson - Je n'en ai aucune idée.
[Pacey sort de l'école et Andie le rattrape en courant]
Andie - Pacey, attends.
Pacey - Quoi?
Andie - Je te remercie beaucoup d'avoir terminé notre étude. Je ne pourrai plus jamais te traiter de faignant.
Pacey - Andie, je m'en veux pour hier et je crois que jusqu'ici, on a été les champions des fausses impressions. Je suis allé parler à ton frère, hier soir. Et j'ai bien fait, il m'a expliqué que votre famille et les Rockefeller, ça faisait deux.
Andie - C'est vrai?
Pacey - Oui, et donc, euh, j'ai… Enfin, depuis, je me sens vraiment en dessous de tout.
Andie - Non, non, il ne faut pas.
Pacey - Je dois avouer que tu avais raison. C'est évident que je te connais et…
Andie - Pacey, ma vie ressemble un peu à un film de série B et il serait préférable qu'on ne s'attarde pas trop sur le sujet. Essayons de savourer cette trêve.
Pacey - Si tu veux.
Andie - Bon, alors moi, ce que je voudrais savoir, c'est si tu as eu ta Viper.
Pacey - Réfléchis, voyons, avec tous nos soucis matériels. Est-ce que ça aurait été raisonnable? [Andie le regarde peu convaincue] J'ai craqué, je l'avoue, elle est tellement belle.
Andie - Mais, mais ça veut dire que nos enfants vont vivre entasser dans un 3-pièces minable.
Pacey - Non, ils vivront dans un 2-pièces mais plus la famille est à l'étroit, plus ça crée des liens.
Andie - Pacey, enfin, 5 personnes dans un 2-pièces… Mais ça, c'est de la folie!
Pacey - Tu oses te plaindre? Je suis resté debout toute la nuit pour boucler ce budget et toi, tu te plains!
(Andie de loin) - Parfaitement, je me plains.
(Pacey) - Oh, oh, elle est grave!
(Andie) - Pas du tout, j'ai de bonnes raisons, l'étude est truffée d'erreurs.
[Ils passent devant une voiture, la dame au volant se retourne et enlève ses lunettes… C'est Mlle Jacobs! Elle regarde Pacey au loin et sourit]
(Pacey) - Truffée d'erreurs, truffées d'erreurs. Mais enfin ça, quelles erreurs? La famille, l'unité de la famille, c'est capital pour moi. On doit la sauvegarder.
(Andie) - Mais à quel prix, Pacey?