Dans la chambre de Dawson. Gretchen et Dawson sont installés sur le lit de celui-ci et joue à un jeu de société.
Gretchen : Cinq.
Elle déplace le pion. Puis regarde Dawson qui est songeur.
Gretchen : A quoi tu penses ?
Dawson (revenant du pays des songes) : Ah ! Ah, à rien. Enfin, à Joey. Elle est avec Jen. Elles ont pris le train pour New York il y a environ une heure.
Gretchen : Elles n’ ont pas cours ce matin ?
Dawson : Non. C’ est la journée relâche aujourd’ hui.
Gretchen : Ah, je garde un excellent souvenir de la mienne ! La veille au soir, Ted, Alice, Carol, Bobby et moi on était dans le salon à la maison, on avait rien à faire, alors on a pris une des voitures et on a roulé vers le sud, on fait de la route toute la nuit, toute la journée qui a suivi et arrivé en Virginie, on est descendu de la voiture, on a jeté un œil et on est reparti dans l’ autre sens.
Dawson : Moi en 18 ans, je n’ ai jamais fait de chose qui ressemblait à ça avec qui que ce soit !
Gretchen : Pourquoi ?
Dawson (réfléchissant à quoi répondre) : …
Dawson entraîne Gretchen vers les escaliers, ils descendent plutôt précipitamment.
Gretchen (surprise par la précipitation de Dawson) : Eh, attends ! Et, qu’ est-ce que tu fais ? On a une partie à terminer et j’ allais gagner et à l’ aise.
Dawson (tenant toujours la main de Gretchen) : On l’ a terminera à notre retour. On prend la voiture et on roule.
Gretchen (face à Dawson) :Oh…relaxe ! C’ était pas une suggestion, c’ était une petite séance souvenir en passant.
Dawson : ça n’ est pas grave, c’ est exactement ce qu’ il nous faut.
Dawson attirant Gretchen dans l’ entrée de la maison.
Gretchen : C’ est aussi ce que dit Bruce Springsteen dans sa chanson.
Dawson : Ouais, c’ est exactement ce qu’ il nous faut. C’ est épique et c’ est romantique, c’ est délirant. C’ est parfait !
Dawson aide Gretchen a enfilé sa veste. Il a l’ air plutôt pressé.
Dawson : Bougeons-nous ! On ne peut pas ce contenter d’ analyser les peurs qui nous freine l’ un l’ autre.
Gretchen (en regardant Dawson un peu étonnée): D’ accord ! Mais peut être que cela nous suffit pour l’ instant.
Dawson (souriant): Non, j’ en ai assez, je ne peux plus attendre ! Le temps passe, Gretchen, il y a urgence ! Tu ne perçois pas l’ extrême urgence de ce moment ?
Dawson embrasse Gretchen.
Dawson : Allez, viens !
Dawson ouvre la porte et tire Gretchen par la main à l’ extérieur.
GENERIQUE
Gros plan sur Jen.
Personne (que l’ on ne voit pas) : Vous êtes très silencieuse aujourd’ hui ?
Jen (l’ air absent): Je sais, je suis désolée.
Personne : Il ne faut pas. Dîtes-moi à quoi vous pensez ?
Jen (plutôt maussade) : C’ est pas important.
Personne : Nous verrons bien.
Jen : Vous connaissez la chanson « Sweet Jane » ?
Personne : « Sweet Jane » ? Les « Cowboy Junkies » ?
Jen : Lou Reed à l’ origine. Les « Cowboy Junkies » l’ on reprise dans un album mais c’ est la même. Elle est gravée dans ma tête ! C’ est fou ce que j’ adorais cette chanson, je l’ avais apprise par cœur !
Hall d’ une gare. Joey et Jen marche dans ce même hall.
Joey : Je ne me souviens plus, je t’ ais parlé de tous les endroits superbes que je vais visité aujourd’ hui ? Pendant que tu auras droit à un entretien mortel !
Jen : Oui. Une dizaine de fois !
Joey :Bon, j’ ai tout calculé à la minute près ! Où et quand on se sépare et où on se retrouve pour dîner si on veut pas rater le train de onze heure.
Jen (souriant): Tu es limite obsessionnelle sur ce coup là.
Joey : Tu sais où se trouve le bureau des inscriptions de l’ université ?
Jen : Oui…euh, à mon avis on devrait s’ en sortir.
Joey : Tu crois pas qu’ on devrait aller dans le centre de façon à ce que tu ais un maximum de temps pour le trouver dans ce superbe labyrinthe au Greenwich Village. Il ne faut pas traîner dans cette ville parce qu’ elle tourne à 800 Km/h.
Jen : J’ essaierais de garder le rythme !
On les voit marcher de loin et en hauteur perdue dans cette immense gare de New York.
New York. Extérieur. Joey et Jen regarde la grandeur de la ville. Joey est impressionnée.
Lycée de Capeside. Une salle de classe. Pacey est assis à une table et semble travailler. Drew arrive un café à la main.
Drew : Witter ? Qu’ est-ce que tu fiche là ? C’ est la journée de relâche !
Pacey (ne levant pas la tête vers son interlocuteur): Sachant que tu passerais, je n’ ai surtout pas voulu rater une miette des conseils que pourrait me prodiguer un élève aussi brillant que toi !
Drew (s’ asseyant sur un meuble vers Pacey): Très flatté ! L’ administration m’ a gentillement informé que compte tenu mon…assiduité relative et d’ un dossier un peu trop chargé à leur goût, une nouvelle absence pourrait éventuellement déboucher sur un redoublement ! Je leur ais dit « allez vous faire voir » !
Pacey (tout en continuant d’ écrire et sans lever la tête) : Et pourtant, tu es venu au bahut ! C’ est à n’ y rien comprendre !
Drew : Je sais ! Ils ont appelé ma mère !
Pacey (levant enfin les yeux sur Drew):Eh Eh ! Ecoute Drew, j’ ai une interro tout à l’ heure, en réalité c’ est plus un contrôle qu’ une interro sauf que lui il appelle ça une interro et j’ ai encore plein de révisions à faire, alors euh…
Drew (lui coupant la parole) : J’ ai une idée ! Après ton interro et quand notre présence aura dûment été constatée, on pourrait très bien sécher les derniers cours et enfreindre quelques interdits.
Pacey : Oh bon sang, c’ est vraiment tentant mais manque de pot c’ est non !
Drew : Lâche-toi parfois ! T’ as la droit d’ envoyer tout balader !
Pacey : Oui mais j’ ai un contrôle, aujourd’ hui, d’ accord ? Et y’ en a un autre qui suit demain, deux fois plus important.
Drew : L’ horreur ! J’ te plains ! Tu te poses pas des questions, là ?
Pacey (avec un léger blanc) : Quelles questions ?
Drew : Du style « que fait ma tendre Joey pendant que je travaille comme un malade » ?
Pacey ( se posant effectivement des questions) : …
Drew s’ en va, laissant Pacey méditer sur la question laisser en suspend.
Vue sur la ville de New York à cent à l’ heure. Joey et Jen sur le point de rentrer dans un bar.
Personne : Jen Lindley !
Jen (sautant dans les bras de cette personne) : Thaï Po ! ça fait plaisir !
Joey regarde autour d’ elle légèrement mal à l’ aise.
Thaï Po (tenant Jen par les mains): La princesse de Soho, l’ amour de ma vie !
Jen : Oh ah, un nouveau look ? Tes cheveux ? Oh ça alors !
Jen se retournant vers Joey.
Jen : Joey, voici Thaï Po ! Thaï Po, voici Joey !
Joey (tendant la main au jeune homme): Thaï Po !
Thaï Po (serrant la main de Joey): Salut !
Jen : Tu as devant toi, l’ un des habitants les plus sublimes de cette ville qui en compte 12 millions. Et en plus, il est l’ avenir du mouvement expressionniste.
Joey souriant et écoutant attentivement.
Thaï Po (en regardant Joey): Elle sait que la flatterie la conduira où elle voudra ! Qu’ est-ce qui vous fait sortir de votre trou ?
Jen : Et bien, Joey est mon ange gardien, elle veille sur moi !
Thaï Po : Tu as toujours eu besoin d’ un ange gardien toi !
Jen : Oui.
Thaï Po rit.
Jen : Elle n’ est encore jamais venue à New York.
Thaï Po (regardant à nouveau Joey): Jamais ? Comment font les filles qui ne connaissent pas Manhattan ? Y a qu’ ici qu’ on peut trouver des fringues décentes ! EH !
Joey sourit toujours timidement.
Jen (entraînant Thaï Po vers une table): Bon viens t’ assoir une seconde. Je veux tout savoir en détail sur tout le monde, vas-y je t’ écoute !
Ils s’ installent tous les trois à une table. Et Jen reprend son interrogatoire.
Jen : Qu’ est-ce qu’ ils deviennent ? Qui s’est marié ? Qui est enceinte ? Qui est mort ?
Joey sourit aux nombres de questions de Jen.
Thaï Po : On est tous bien vivant mais y a des personnes qu’ on voit plus autant qu’ avant.
Jen : Oh !
Thaï Po : J’ essais de déjeuner avec Ben et Monica à la pizzeria « Verde » tous les mercredis, sinon…
Jen (lui coupant la parole) : Cool ! Et quel jour on est aujourd’ hui « mercredi » !
Thaï Po : Et oui !
Jen ( en s’ adressant à Joey) : J’ ai très envie de te faire découvrir l’ endroit, Joey.
Joey (mettant les pieds dans le plat): Tu serais pas entrain d’ oublier ton rendez-vous avec le type des inscriptions de l’ Université de New York ?
Thaï Po (surpris) : Tu vas t’ inscrire à l’ Université ?
Jen (en opinant de la tête et en regardant Joey) : En réalité, je suis déjà inscrite mais il faut que je le rencontre.
Thaï Po : Ma Princesse, on va te récupérer alors ?!
Jen : Disons, que ça se pourrait. Qu’ est-ce que tu en dis ?
Thaï Po : Non, mais quelle question !
Jen sourit.
Joey : Tu hésites encore ? Au moins là, tu retrouverais la ville de ton enfance. Et sincèrement, j’ ai dû mal à croire que tu sois encore à te demander si tu reviens ou pas.
Jen : Je pense à ce truc qu’ on dit, tu sais, quand on s’ en va... on ne revient jamais réellement.
Jen en regardant Thaï Po en souriant après cette remarque et Joey change de tête et est plutôt étonnée. On finit la scène sur Jen qui n’ a pas l’ air dans ces baskets. Elle a l’ air perdue.
Lycée de Capeside. Dans une salle de classe, un prof entre. Pacey est assis à une table dans cette même salle et tourne son crayon entre ses doigts.
Prof : Mr Witter ! Mon élève senior préféré !
Pacey regarde le prof sans mot dire.
Prof : A ma connaissance toutes les universités ont envoyé leur lettre d’ admission. Qu’ en est-il pour vous ?
Pacey (souriant ironiquement): Le ciel n’ est pas franchement dégagé !
Prof : Allons ! Détendez-vous ! Cette interro est la première d’ une longue série.
Pacey regarde le prof désabusé.
Une route. La voiture de Dawson s’ arrête sur le bas côté. Un pneu crevé. Dawson et Gretchen descendent de la voiture. Dawson s’ accroupie devant le pneu crevé. Gretchen le rejoint.
Dawson : Oh !
Gretchen : Pneu crevé !
Dawson : Ouais ! Bon ! C’ est comme ça.
Dawson se relève.
Gretchen : Ah oui, c’ est tout ce que tu trouve à dire ? On a roulé six heures, on est loin de tout et c’ est comme ça ! Tu as une roue de secours, logiquement ?
Dawson (baissant la tête sur son pneu crevé): Logiquement, je devrais…mais j’ en ai pas ! Non ! J’l ais donné à un type qui avait crevé lui aussi.
Gretchen (souriant de la situation): Je suis tout excitée ! Ah ah ! Penses ce que tu veux ! C’ est le genre de situation sympathique qui peut transformer une excursion banale en aventure héroïque !
Elle s’ approche et l’ embrasse.
Dawson : C’ était pour quoi ce baiser ?
Gretchen : Inspiration.
Dawson : Ah ah ah !!
Gretchen : Et je vais user de mes charmes maintenant pour nous trouver un chauffeur mais tu dois te cacher parce que personne ne prend une belle fille et son petit ami.
Dawson : l’ auto-stop n’ est pas ce que je préfère à vrai dire.
Gretchen : Pourquoi ?
Dawson : Tu as vu « Hitcher » avec Rutger Hauer ?
Gretchen : …
Dawson : J’ t’ assure, on pourrait vraiment le regretter !
Gretchen : On fait quoi dans ce cas ?
Dawson (regardant autour de lui): Ahhh !
Dawson voyant un panneau. Sur le panneau est inscrit « WILLOWBY, ME 6Mi »
Dawson : Eh ben, on va marcher.
Gretchen (l’ air super ravi): Hein !
Dawson : En avant, en route pour l’ aventure !
Ils partent.
Lycée de Capeside. Une salle de classe. Pacey termine son interro. On le voit gommer, il n’ a pas l’ air d’ avoir fini.
Prof : Mr Witter.
Pacey lève les yeux et regarde le prof. Celui-ci attend la copie de Pacey qui finit par lui rendre mais n’ a pas l’ air très enthousiaste. Il reste assis alors que tout le monde sort de la salle.
New York. Dans la rue, Joey et Jen marche les mains dans les poches et s’ apprêtent à traverser cette rue.
Joey : Jen ! Comment s’ appelle le responsable des inscriptions, déjà ?
Jen (barrant la route à Joey d’ un bras en protection pour traverser): Euh…Thomas…Thomas Stevenson…tone.
Joey(l’ air suspicieuse) : Parce que la dernière fois que je t’ ais posé la question, tu m’ as dit « Steve Thompson » et la fois d’ avant, tu m’ avais dit « Thomas Stettson » ?
Jen (l’ air de rien): un des deux, j’ ai oublié !
Joey : Jen, tu n’ as pas rendez-vous à l’ université c’ est ça ?
Jen (détournant le regard):hhhh ! …
Joey (mal à l’ aise): Qu’ est-ce qu’ on fait ici, alors ?
Jen (ne sachant pas quoi répondre):…il faut que je vois mon père, Joey !
Joey la regarde sans rien dire mais en l’ interrogeant du regard.
Jen : Je me suis beaucoup interrogée ces derniers temps sur le « pourquoi et le comment » de certaines choses… Et c’ est en le rencontrant que j’ y verrais clair.
Joey la regarde en ne disant rien.
Jen (en lui souriant comme si tout allait bien) : Tu devrais aller te balader, tu n’ as qu’ une journée et tout un programme à suivre, alors.
Joey toujours impassible.
Jen : Ne t’ inquiète pas ! Tout ira bien pour moi. Je suis confiante. On se retrouve comme on a dit, devant l’ hôtel à huit heures ?C’ est d’ accord ?
Joey (mal à l’ aise): Tu as bien enregistré mon emploi du temps ?!
Jen : Oui. Sois prudente !
Joey (toujours mal à l’ aise): J’ ai l’ impression que je vais plus te revoir ?!
Jen (en partant):Mais si.
Jen s’ en va laissant Joey à ses doutes. Joey finalement sourit et se retourne pour partir dans la direction de Jen.
Joey : Finalement…
Jen (se retournant face à Joey): Quoi ?
Joey (en attrapant le bras de Jen): Je suis ton ange gardien ! J’ te quitte pas !
Jen (en souriant) : Oh, Joey !
Les deux filles partent main dans la main dans les rues de New York.
Une ville déserte. Dawson et Gretchen arrive en marchant. Dawson sourit.
Dawson : C’ est une impression où nous sommes dans « La Quatrième Dimension ».
Gretchen le regarde de travers. Ils arrivent dans un garage automobile.
Gretchen (regardant partout autour d’ elle): Il y a quelqu’ un tu crois ?
Dawson : …Bonjour ! Il y a quelqu’ un ?
Personne : Bonjour . ça va les jeunes ?
Gretchen : C’ est forcément Irv !
Irv : Bien vu ! Irv ! Du garage Irv ! Qu’ est-ce que je peux faire pour vous, les jeunes ?
Dawson : On a crevé à neuf ou dix kilomètres du village, en pleine nature.
Irv (en montrant les pneus derrière lui avec son pouce): Ah ben, on peut dire que t’ as de la chance, mon gars, ouais. J’ ai des pneus de toutes sortes en stock.
Dawson : Ah…parfait ! On va vous en prendre un alors !
Irv : Mais avec plaisir !
Dawson : Et…euh…vous nous ramener à la voiture ?
Irv (désignant d’ un signe sa voiture le capot ouvert): Ah, là en revanche, on va avoir un petit problème, le seul véhicule que j’ ai pour vous emmener c’ est ma vieille guimbarde là, Eleanor Roosvelt, malheureusement « Mme Roosvelt » est tombée malade, carburateur en panne et moi, je suis seul ici, j’ ai que deux mains alors c’ est une chose à la fois, elle sera pas remise sur pied avant ce soir !
Dawson : Euh, peut être que je peux vous aider, on la répare et vous nous ramener à notre voiture. Je serais ravi de m’ occuper d’ «Eleanor Roosvelt » !
Irv (content et en serrant la main de Dawson): Y’ avait longtemps que je n’ avais pas entendu quelque chose d’ aussi gentil, fiston ! ça me va droit au cœur, merci.
Irv entraine Dawson sous le capot de la voiture.
Irv : Bon allez, approche, approche, que je te montre comment c’ est fichu une automobile ! Allez viens, viens voir, alors ça c’ est le filtre à air…
Gretchen (moqueuse): Je vais vous laisser, amusez-vous bien ! Rien de tel pour moi qu’ un homme qui sent bon l’ huile de vidange !! J’ vais nous chercher à manger, je reviens.
Dawson : D’ accord.
Irv : Comment tu t’ appelle mon gars ?
Dawson : Dawson.
Irv : Alors, je disais donc, ça c’ est le filtre à air, Dawson. Et là, en dessous, c’ est le carburateur…
New York. Dans un bâtiment, l’ ascenseur s’ ouvre sur Joey et Jen. Elles en sortent et se dirigent vers une porte où est inscrit « Warner Saks Lindley Venture Group ». On voit une secrétaire assise à son bureau entrain de répondre au téléphone. Jen avance devant la porte.
Joey : Woh, pas si vite, Jen !
Jen surprise se retourne. Et se rapproche de Joey.
Joey (un peu anxieuse): Ecoute…
Jen : Quoi ?
Joey : Après avoir eu un déclic, une révélation, tu as fait le voyage jusqu’ à New York pour rencontrer ton père parce que tu as besoin de clarifier certains points et d’ avoir une discussion qui d’ après moi sera un des moments les plus décisifs de ta vie. Je suis passée par là, où en tout cas suffisamment près pour savoir que…ça n’ arrivera pas tous les jours alors…prends quelques secondes et réfléchis à ce que ça représente.
Jen (les yeux dans le vide et hochant la tête) : …oui.
Lycée de Capeside. Réfectoire. Pacey est attablé, il essaie de mettre du quetchup dans son assiette mais n’ y parvient pas car la bouteille est vide. Il regarde en direction de Drew qui parle avec des filles à une autre table, celui-ci tourne la tête dans sa direction et Pacey lui fait signe en lui indiquant la sortie, Drew acquiesce d’ un signe de tête. Pacey pose sa fourchette et se lève…
New York. Toilettes du bâtiment où travaille le père de Jen. Jen se passe de l’ eau sur le visage, Joey est assise sur le meuble à côté du lavabo. Jen relève la tête, saisie la serviette à côté d’ elle et s’ essuie le visage.
Joey : Jen ? Qu’ est-ce qui s’est passé au juste ?
Joey l’ observe.
Jen (avec un moment de réflexion): Avant, je détestais Capeside ! Oui, enfin…quand j’ avais…je sais pas...12 ans. C’ était atroce ! Aujourd’ hui, ça peut te paraître ridicule mais c’ était à cause de ma Grand-mère, j’ étais totalement pétrifiée quand je la voyais. A chaque fois que ma mère voulait qu’ on lui rende visite…je ne voulais pas, je faisais une crise. Et il y a eu cette fameuse fois où…ouais, c’ était un vendredi, et…on allait là-bas uniquement ma mère et moi pour passer le week-end parce que mon père, lui, devait rester pour travailler sur un dossier. J’ étais furieuse, j’ arrêtais pas de râler et on s’est disputé dans le taxi qui nous emmenait à la gare. On est arrivé sur le quai et…je ne sais plus ce qui a déclenché ça mais…elle m’ a fixé dans les yeux et elle m’ a dit « Jen, tu ne veux pas y aller, parfait, reste ici, retourne à l’ appartement avec ton père ». Je me souviens de ce que j’ ai ressenti, j’ étais suffoquée d’ avoir eu gain de cause…au lieu d’ aller à Capeside, j’ allais passer le week-end avec mon père. Oh, tu peux pas savoir comme je l’ adorais mais…
Jen est interrompue par quelqu’ un qui vient de rentrer aux toilettes, elle regarde Joey.
Jen (en regardant Joey) : Allons-y !
Joey descend du meuble sur lequel elle était assise et en prenant leurs affaires suit Jen pour sortir.
Gretchen arrive devant un restaurant et y rentre. Une serveuse est derrière le comptoir.
Gretchen : Bonjour.
La serveuse (en attrapant son stylo et son bloc-note) : Qu’ est-ce que je vous sers ?
Gretchen : Euh…je vais prendre du thon et…
La serveuse : On à plus de thon !
Gretchen (surprise par le dédain de la serveuse) : D’ accord…euh…du blanc de dinde en salade…
La serveuse : Du blanc de dinde, on en a plus !
Gretchen : Des œufs en salade ?
La serveuse (toujours sur le même ton) : Non.
Gretchen : Qu’ est-ce qu’il vous reste ?
La serveuse : Bœuf.
Gretchen : Du rosbeef ?
La serveuse : Ouais, si on veut !
Gretchen : D’ accord, je vais vous en prendre deux. Et deux jus d’ ananas, si possible !
La serveuse (en s’ en allant) : Pamplemousse !
Gretchen : Parfait.
New York. Un bureau. Une secrétaire rentre.
La secrétaire : Excusez-moi, deux jeunes femmes demandent à vous voir et l’ une d’ elle prétend qu’ elle est votre fille.
Mr Lindley (relève la tête surpris vers sa secrétaire) : …
Il fait signe de la main à sa secrétaire de les laisser rentrer. La secrétaire ressort du bureau et fait rentrer les deux jeunes filles. Mr Lindley a l’ air extrêmement surpris. Jen et Joey rentrent dans le bureau de Mr Lindley. Jen sourit et se retourne vers Joey.
Jen (à Joey) : Viens !
Mr Lindley se dirige vers sa fille et la prend dans ses bras.
Mr Lindley (toujours en serrant sa fille dans ses bras) : Oh, mon ange, ça me fais tellement plaisir de te voir.
Jen (nerveuse) : Bonjour Papa.
Joey les observe. Ils finissent par se lâcher. Jen recule.
Mr Lindley (reprenant le contrôle de lui-même et s’ adressant à Joey) : Bonjour, ça va ? Vous êtes une amie de Jennifer ?
Joey surprise ne répond rien.
Jen : Oui, c’ est Joey Potter, elle habite à Capeside.
Mr Lindley (en se penchant pour lui serrer la main) : Joey Potter de Capeside, c’ est un plaisir !
Joey (lui serrant la main à son tour) : Ravi de vous rencontrer Mr Lindley.
Mr Lindley : Je vous en pris appelez-moi Théo. Alors, quel bon vent vous à pousser jusqu’à Manhattan vous et ma fille ?
Joey : Euh…je n’ était encore jamais venue ici et Jen a un…Jen a été accepté à l’ Université de New York.
Mr Lindley est surpris. Jen est contente. Mr Lindley se retourne et appelle sa secrétaire, celle-ci arrive dans le bureau.
Mr Lindley (les mains dans les poches) : Donna !
Donna (rentrant dans le bureau) : Mr ?
Mr Lindley (se retournant face à sa secrétaire) : Ma fille a été accepté à l’ Université de New York.
Donna : Félicitations.
Mr Lindley : Annulez tous mes rendez-vous de la journée ! Et réservez une table pour 3… au « West Side Grill » dans une demi-heure.
Jen (surprise) : Oh, rien ne t’ oblige à…
Mr Lindley (lui coupant la parole) : Ma fille est admise à l’ université. Qu’ importe quelle université ! C’ est un grand évènement dans la vie d’ un père, un très grand évènement ! C’ est bien plus important que des misérables rendez-vous d’ affaires. On va fêter ça dignement.
Mr Lindley parait content, Jen est mal à l’ aise quant à Joey, elle ne comprend pas tout ce qui se passe et trouve cette situation bizarre.
Un bar. Pacey et Drew y entre. Il y a du monde , le billard est pris, les gens discutent…
Pacey : Mose Highsley…la plus misérable ruche grouillante de crapules et de vauriens, soyons prudents !!
Drew (qui a l’ air de connaitre les lieux) : Eh, Mack ! J’ t’ ais manqué ?
Le patron (relevant la tête) : Ah, Gilbert, bien entendu !
Drew avance et Pacey le suit l’ air surpris.
Pacey : Gilbert ?
Drew : Tais-toi ! Prends ça !
Pacey (en prenant ce que lui donne Drew) : Gilbert ! Ce type là sur la photo, il a 40 balais, il est chauve et il est chinois ! C’ est pas franchement mon sosie !
Drew : Tu rigoles ! Il te ressemble comme un jumeau, en plus, ils regardent pas les photos, ça leur est égal. C’est juste pour la forme.
Une serveuse arrive à leur hauteur.
Drew (avec un énorme sourire) : Salut !
La serveuse : Dis-donc Gilbert, il a une pièce d’ identité, ton copain ?
Pacey lui tend une autre pièce d’ identité.
La serveuse : David Kebo, Rhode Island. Qu’ est-ce que je vous sers Dave ?
Drew (qui répond à la place de Pacey) : Euh…tu peux nous apporter 3 tournées de Téquila, et euh…je voudrais ouvrir un compte, s’ il te plait.
Drew tend un billet à la serveuse, celle-ci lui prend et repart.
La serveuse : Très bien.
Drew : Merci.
Les deux se retournent pour regarder la serveuse partir.
Drew : Mon père m’ a filé du fric pour mon anniversaire, original !
Pacey : C’ était quand ?
Drew (ignorant la question) : Tu sais pourquoi je t’ ai amené ici ?
Pacey : Euh…tu voulais pas boire seul ?
Drew : Eh bien…oui ! Mais en plus, le bar dans lequel nous sommes, le bar des « 4 As » est situé à quelques mètres de la FAC du coin, celle qui si j’ ai bien compris, à toutes les chances de t’ accueillir l’ année prochaine !
Pacey (riant ironiquement): Ouais…Marrant ! Aujourd’ hui, au lycée, j’ ai été frappé par le fait que je m’ y sentait étrangement seul…tu vois, y a plus personne.
Drew : C’ est jour de relâche !
Pacey (contrarié): Bien sûr ! Je ne suis pas encore prêt à parler de tout ça, avec toi moins qu’ avec qui que ce soit d’ ailleurs !
Drew : Je comprends. En tout cas, j’ avais envie de t’ amener ici ! Et puis, si on laisse de côté les ratages et les épreuves, on est quand même entouré de gens biens, non ! Des pointures, des personnalités.
Pacey (levant son verre) : Allez, on trinque ?
Drew (levant son verre aussi) : Ouais. A l’ avenir !
Ils entrechoquent leurs verres, lèchent le sel sur le dos de leur main et avalent cul-sec leur verre de Téquila.
Sur la route. Dans une vieille camionnette. Irv, Dawson et Gretchen discutent.
Irv : A l’ époque mon grand-père avait déjà une camionnette comme ça. Et faut savoir qu’ en ce temps là ce genre de guimbarde c’ était drôlement pratique.
Gretchen : Et ça l’ ait encore.
Irv : Ah oui, ça ma petite, c’ est bien vrai ! Je vais vous réparer la vôtre, les amoureux, comme ça vous pourrez reprendre la route. Et où vous allez ?
Dawson (regardant dehors et en riant) : On sait pas trop, c’ est dur à dire.
Irv : Moi et mon grand-père on avait fait tout le Texas…
Gretchen (coupant la parole à Irv): Irv ?
Irv : Qu’ est-ce qu’ il y a ?
Gretchen : Combien ça va nous coûter ?
Irv : Coûter comment ? En argent ?
Dawson : Gretchen, c’ est pas très délicat de poser cette question ! Irv nous fait une grande faveur…
Irv (lui coupant la parole) : 60 billets !
Dawson (surpris) : Vous avez dit ?
Irv : 60 dollars pour le pneu et pour la ballade 20 dollars !
Dawson (regardant Gretchen) : Chérie ?! Faut payer !
Gretchen (très surprise) : Eh eh !
Dawson et Gretchen sont maintenant sur le bord de la route et Dawson essais de négocier avec Irv. Il lui parle par la vitre de la camionnette.
Dawson : Attendez ! Je voudrais comprendre, je vous ais aidé à réparer votre camionnette, non ?
Irv (stoïque) : Ah oui, c’ est vrai Dawson, c’ était drôlement gentil de votre part ! Et vous allez faire un sacré mécanicien mon gars, ah ouais !
Dawson (ahuri): Vous refusez de nous aider ?
Irv : Bien sûr ! Vous n’ avez pas un sou ! Pourquoi voulez-vous que je vous aide ?
Dawson : Ben, par simple générosité !
Irv (levant la main pour les saluer): Bonne chance et adieu les amoureux !!
Irv repart avec sa camionnette bleue, laissant Dawson et Gretchen au bord de la route déserte.
Dawson : Oh ! Oh, ben là ! C’ est comme ça !
Dawson et Gretchen seul au bord d’ une route, perdus.
Un restaurant. Jen, Joey et Mr Lindley arrivent pour s’ installer à une table ronde. Mr Lindley tire la chaise de sa fille pour que celle-ci s’ assoit.
Jen (à son père qui lui tient la chaise) : Merci.
Mr Lindley (au serveur): Bonjour Henry, ça va ? Donnez-moi un whisky avec des glaçon, sans eau et le meilleur « Shirley Temple » pour ma fille et servez à Mlle Potter ce dont elle a envie. Et…
Joey : Merci.
Mr Lindley (au serveur) : Est-ce que le patron est là, Henry? Dîtes-lui que nous sommes ici.
Jen (mal à l’ aise) : Papa ?
Mr Lindley : Oui chérie ?
Joey les observe et perçoit que Jen est, à priori, mal à l’ aise.
Jen : Euh…non, non, non, rien. Je…je sais plus.
Joey qui vient à la rescousse de Jen.
Joey : Mr Lindley, Jen ne s’ en vantera pas mais elle a été accepté dans 5 des 6 universités où elle souhaitait aller.
Mr Lindley : C’ est fantastique, chérie ! Excellent, excellent ! Moi j’ ai été accepté que dans une seule université, à Princeton. Alors, du coup je n’ ai pas eu à me torturer pour savoir où j’ irais.
Joey : Jen n’ a que l’ embarras du choix !
Mr Lindley : Et elle ne manque pas de discernement. Alors, et vous chère Joey ? Avez-vous déjà une idée ?
Joey : Euh, je crois que ce sera Boston.
Mr Lindley (faisant la grimace): Ohh ! Pourquoi pas New York ?
Jen parait sur une autre planète.
Mr Lindley : Vivre ici c’ est déjà s’ instruire ! C’ est une expérience très stimulante.
Joey : Je sais pas, c’ est tellement grand.
Mr Lindley : Pardon ?! Vous voulez dire démesurée ! C’ est la plus grande ville du pays même si l’ île de Manhattan n’ est pas si étendue que ça. Mais c’ est un endroit incroyable, ça fait 30 ans que j’ y vis et…encore aujourd’ hui, c’ est une ville qui me surprend sans arrêt.
Joey : En quoi ?
Mr Lindley : Pardon ?
Joey : En quoi vous surprend-elle sans arrêt ?
Mr Lindley (pris au piège): Bonne question ! Une ville telle que New York qui est en perpétuel mouvement, où le rythme de vie est éfreiné…c’ est comme un organisme qui vit, qui respire, qui se modifie, au fil des mois on construit avec elle une relation très forte qui tourne vite au rapport amoureux. C’ est drôle…au début, c’ est enivrant, irrésistible et ça devient petit à petit confortable et rassurant. C’ est un lien presque fusionnel. On a l’ impression de se connaitre depuis toujours, on a ses habitudes, quelques fois on a des petites brouilles mais ensuite, on fait la paix. Et régulièrement, alors qu’ on vit tout ça s’ en même y penser…on est frappé par cette évidence, le fait qu’ on en ait éperdument amoureux et qu’ on le restera à jamais…ah…c’ est dans ces moments que cette ville me surprend.
Joey (sous le charme de la description): Excellente réponse !
Joey regarde Jen après le discours de son père sur New York, Jen est encore bizarre et mal à l’ aise et n’ a pratiquement pas dit un mot.
Dawson et Gretchen sont revenus à la voiture. Gretchen est assise sur le capot sirotant son jus de pamplemousse et Dawson fait les cent pas.
Dawson (regardant Gretchen): Là, je suis à cours d’ idée.
Gretchen (stoïque) : Et ben c’ est dommage !
Dawson (riant nerveusement) : Pitié !!
Gretchen : Non pas question ! Je suis ravie de faire ce voyage avec toi mais tu n’ auras ton sandwich que lorsque tu auras trouver le moyen de nous faire quitter le bord de cette route. Tu es obligé de te montrer à la hauteur de cette situation.
Dawson (suppliant) : Arrête ! Je meurs de faim !
Gretchen (sirotant toujours son jus de fruit) : Hum, hum !! Tu m’ étonnes ! Tu n’ as pas touché à ton sandwich !
Dawson (laissant tomber sa tête sur les jambes de Gretchen) : Ahhh…
Gretchen : Tu savais que la région était réputé pour les sandwichs au rosbeef ? Ah, ah, ah…
Dawson (relevant la tête): D’ accord ! Retournons à pied jusque là-bas, j’ appelle mes parents pour qu’ ils nous envoient un mandat.
Gretchen : Euh…d’ abord, est-ce que tu sais comment on télégraphie un mandat ?
Dawson (réfléchissant) : Oui, je l’ ai vu dans des publicités. Il y a rien de plus rapide.
Gretchen : Oh…d’ accord. Et deuxièmement, on a pas du voir la même ville toi et moi parce que j’ ai pas eu l’ impression que dans ce bled, on pouvait recevoir des mandats télégraphiques de jour comme de nuit !
Dawson : Grrr…
Dawson retourne à ses cent pas et Gretchen toujours perchée sur le capot de la voiture en train de siroter son jus de pamplemousse se moquant de lui.
Dans le bar. Pacey et Drew sont entrain de jouer au poker. Drew à la serveuse assise sur ses genoux. La table est jonchée de verres de Téquila.
Pacey : Allez ! Allongez le pognon les mecs ! ça vous fait quoi de jouer avec un homme ?!
La serveuse (assise sur les genoux de Drew): Hum, ouais…
Le patron : Alors comment ça va ?
Drew (la serveuse se lève): Très bien.
Pacey compte ses billets qu’ il a gagné.
Le Patron : Vous vous amusez ?
Drew (en donnant une accolade au patron) : Comme des petits fous Max !
Le patron : Tant mieux !
Puis s’ adressant à Pacey.
Le patron : Dave ? Dave ?
Pacey (sursautant en réalisant que c’ est à lui qu’ on s’ adresse) : Hein…ah oui, c’ est moi Dave !
Le patron : Vous êtes de Rhodes Island ?
Pacey (éméché) : Oui, je suis né et j’ ai grandit à Rhodes Island.
Le patron : Moi aussi ! Qu’ est-ce qui vous a amené dans mon établissement ?
Pacey : Euh…j’ avais envie de passer une bonne soirée avec des gens sympas et je savais qu’ ici je pourrait avoir les deux à la fois.
Le patron : Ah merci c’ est gentil, très gentil. Mais c’ est pas ça que je voulais dire. Ma question c’ était…vous avez empruntez quelle route pour venir de Rhodes Island à mon établissement ?
Pacey (regardant Drew) : Ah ! Voyons voir, on a pris l’ autoroute de Chespeack…
Drew (sentant que ça va chauffé) : Oui…
Pacey : …jusqu’ au péage San Adams, ensuite après le péage San Adams, on a rejoint Clayton Road vers le sud et…
Drew (coupant Pacey) : Oh, faut pas faire attention à ce que dit mon ami Dave, je crois qu’ il a un peu trop forcé sur la Téquila…
Le patron (autoritaire) : Toi, tu t’ en mêle pas Gilbert !
Drew : Euh…d’ accord !
Pacey buvant son verre de Téquila.
Le patron : Dave ? Tous ces noms j’ en connais pas un.
Pacey : Et ben c’ est dommage !
Drew faisant la grimace parce qu’ il sait que ça va partir en live. Pacey se lève et fixe le patron du bar.
Pacey : Vous me traitez de menteur ?
L’ ambiance est tendue. Pacey regarde le patron de haut, le patron regarde Pacey avec une envie de lui flanquer une raclée et Drew prie le ciel pour qu’ il n’ arrive rien.
Drew (en regardant Pacey éclate de rire) : Ah, ah, ah…
Pacey fait de même. Ils explosent littéralement de rire au nez du patron.
New York. Au restaurant, Joey et Jen sont toujours à table. Mr Lindley s’ est absenté quelques instants puis revient.
Mr Lindley (revenant à la table) : Mesdames, j’ ai une très mauvaise nouvelle, rien de sérieux mais je dois repartir au bureau pour m’ occuper d’ une malheureuse affaire. J’ aurais adoré rester mais bon…ne vous gênez pas, commandez tous ce qui vous fera plaisir, je suis sûr que vos papilles gustatives sont encore à l’ affût…euh, j’ ai réglé, Henry s’ occupera de vous. Euh…Jen, je voudrais… que tu prennes ton amie et que tu lui montres la magie de New York la nuit, d’ accord ? Sors le grand jeu !
Il embrasse sa fille sur la joue après lui avoir donner une liasse de billets et se retourne vers Joey.
Mr Lindley : Joey, ma fille est le meilleur guide touristique qui soit ! Elle connait cette ville comme sa poche ! Content de vous avoir connue !
Joey : J’ ai été ravie moi aussi…
Mr Lindley (en partant): Jennifer je t’ aime ! Tu es de plus en plus belle ma fille.
Il s’ en va en serrant quelques mains au passage.
Personne : Ah, comment allez-vous ?
Mr Lindley : On se voit bientôt. Rentre bien. Je t’ appelle.
Jen est déçue et est sur le point de pleurer et Joey ne sait pas quoi faire et penser.
New York. Le toit d’ un immeuble. Jen et Joey sont sur le toit de cet immeuble où il y a une vue magnifique de New York et de tous ses édifices.
Jen : Alors, juste en-dessous, c’ est Wall Street, le World Trade Center, Tribeca, le Lower Eastside, Soho, Washington Square, l’ Union Square. Ce qu’ on aperçoit au loin là, c’ est le Rockfeller Center…
Joey est subjuguée.
Jen : …puis Broadway, Radio City et l’ Empire State Building. Ah, j’ adore cette ville!
Joey (époustouflée) : Je rêve ! Alors ça c’ est New York ?!
Jen : Non, là t’ en vois même pas la moitié ! Et de plus près c’ est encore plus beau.
Joey : Oui peut-être mais il n’ empêche que…c’ est fou…oh merci Jen ça m’ éclate…et toi aussi tu m’ éclates !
Jen : Merci à Toi. Merci de m’ avoir accompagné jusqu’ ici. J’ en avais besoin.
Joey : Je sais.
Les deux filles restent à observer le panorama pendant un long moment. Jen est appuyée contre le mur de l’ immeuble et pense, Joey arrive à sa hauteur.
Joey : Jen ?
Jen : Oui.
Joey : Que s’ est-il passé après que ta mère t’ es laissée sur le quai de la gare ?
Jen : Euh…j’ ai…j’ ai passé le week-end à traîner dans la ville. Je me suis baladée toute seule.
Joey : Où est-ce que tu as dormi ?
Jen (fixant au loin): La première nuit dans un parking, celui d’ un immeuble de bureau devant lequel j’ avais l’ habitude de passer en allant à l’ école. Le soir suivant, j’ ai…je me suis endormie dans le salon privé d’ une boîte de nuit, un club qui s’ appelait…ha…le « Purgatoire » ! Et le dernier soir, j’ ai dormi dans la chambre d’ un étudiant que j’ avais connu dans un bar.
Joey (laissant un grand silence avant de ré-enchainer): Mais tu n’ es pas rentrée à la maison voir ton père ?!
Jen (laissant un blanc aussi) : …si. Il faut que j’ y aille.
Joey : …je sais.
Jen : Excuse-moi. Toi, ça va aller ?
Joey : T’ inquiète pas pour moi ça va aller. Toi aussi ?
Jen : …ouais…peut-être pour la première fois.
Joey : J’ ai…j’ ai l’ impression…
Jen : Quoi ?
Joey : J’ ai toujours l’ impression qu’ on va pas se revoir.
Jen : …on verra…
Jen commence à partir.
Joey : Jen ? Le train part à onze heure. Prends le, on a besoin de toi là-bas.
Jen lui sourit en guise de réponse, se retourne et part. Joey est inquiète et regarde la vue autour d’ elle.
Dawson et Gretchen sont installés sur une couverture au bord de la mère avec un feu de camp. Ils sont enlacés.
Gretchen : Je retire toutes les horreurs que j’ ai pu te sortir.
Dawson : Toutes ?
Gretchen : Oh, celles d’ aujourd’ hui !
Dawson : Pourquoi ?
Gretchen : Parce que tu as su allumer un feu. Il y a très peu de garçon avec qui je suis sortie qui en serait capable. Du bois mort et quelques brindilles, tout ça avec des allumettes mouillées ! Tu m’ épates !
Dawson : Trois ans chez les Scouts et voilà le résultat.
Gretchen (le regardant droit dans les yeux): Extrêmement sexy !
Dawson (la fixant): Sexy, comment ?
Ils s’ embrassent.
Gretchen : Attends une seconde. Attends. D’ abord, il faut que tu me dise où tu en es au juste ?
Dawson : D’ accord…aujourd’ hui, c’ est un parfait exemple…c’ est le parfait exemple de la façon dont notre vision de la vie se heurte à la réalité. J’ ai toujours pas mal d’ illusion, entre autre l’ idée que tout pourrait être parfait, que pour notre première fois, Joey et moi nous aurions dû faire l’ amour ensemble mais là, tu vois je suis certain de comprendre…qu’ il faut lâcher prise. Oui, il est temps. J’ ai tout l’ avenir devant moi, il y a l’ université, il y a ce bébé…et il y a Toi.
Gretchen : Où veux-tu en venir ?
Dawson : Je suis amoureux de Toi. Et je ne comprend vraiment pas ce qu’ on attend.
Gretchen : J’ en sais rien.
Ils s’ embrassent.
New York. Appartement des Lindley. Jen arrive dans l’ appartement, elle observe autour d’ elle puis se regarde dans le miroir de l’ entrée. Puis, elle marche un peu comme un zombie jusqu’ au petit salon où crépite un feu de cheminée. Mr Lindley dort dans un fauteuil, un verre de cognac tenu par sa main mais posé sur la table à côté de lui, il bouge, Jen s’ approche de la cheminée. Mr Lindley se réveille.
Mr Lindley : Jennifer ?
Jen (fixant devant elle et tournant le dos à son père): Pour venir, j’ ai pris un taxi.
Mr Lindley : Quoi ?
Jen : Et pendant tout le trajet, je me revoyais…rentrée à la maison et t’ annoncer que je n’ allais pas à Capeside…
Mr Lindley : De quoi est-ce que tu parles ?
Jen : …et toi…tu m’ accueillais…avec un sourire et on allait se balader…
Mr Lindley (buvant son verre): Tu sais l’ heure qu’ il est ?
Jen : …alors je suis montée, j’ ai ouvert la porte…j’ ai posé mon sac, tout était silencieux et j’ ai pensé que tu étais sorti…
Mr Lindley : Ah, j’ ai dû m’ assoupir, enfin, je suis réveillé maintenant.
Jen (se retournant vers son père): …et soudain, j’ ai entendu…du bruit…c’ était…une voix…un gémissement…très lointain, et…et, je l’ ai entendu encore. Cette fois, je l’ ai reconnu…j’ ai reconnu la voix…c’ était celle d’ Annie…
Mr Lindley (comprenant et baissant les yeux) : Qui ?
Jen : Annie Sawyer…elle vivait dans l’ appartement du dessous avec ses parents…à cette époque, elle devait avoir l’ âge que j’ ai aujourd’ hui…c’ était la personne que j’ admirais le plus au monde…
Mr Lindley (faisant semblant de ne pas comprendre) : Et…elle était dans notre appartement ?
Jen (en pleurant) : Tu étais en train de faire l’ amour avec elle !
Mr lindley (se passant la main dans les cheveux, embarrassé): …
Jen : Tu avais été négligeant…tu avais laissé la porte de ta chambre ouverte et…et je voyais tout depuis le couloir, je voyais à travers l’ entre-baillement de la porte…
Mr Lindley (se levant) : Jennifer, tu ne vas pas très bien. Tu t’ es confié à quelqu’ un, tu as parlé de ça ?
Jen : …je suis repartie en douce, j’ ai dévalé les escaliers et ouvert la porte de l’ immeuble et j’ ai disparu dans la foule qui se pressait sur la 5ième Avenue…c’ est à partir de là que tout a commencé à vraiment se détraquer.
Mr Lindley : Tu as imaginé tout ça dans ta tête. Tu me parles de quelque chose qui n’ a jamais eu lieu, c’ était il y a si longtemps…
Jen : Papa ?! Qui es-tu ?
Ils se regardent ne comprenant pas ce qui leur arrive.
Mr Lindley : …je suis ton père.
Jen (observant son père) : …tu étais au courant ? Tu savais, n’ est-ce pas ?
Mr Lindley ferme les yeux et ne dit rien.
Jen (soupirant): …toutes ces années…pour moi c’ était l’ horreur, j’ étais si malheureuse…et toi, tu m’ as éloigné…tu m’ as puni au lieu de m’ aider…tu m’ as laissé avoir honte, pendant tout ce temps j’ ai porté ce poids inutile. Tu m’ avais vu dans le couloir…
Mr Lindley ne dit toujours rien.
Jen : …et tu n’ en as jamais parlé.
Mr Lindley : …j’ étais…j’ avais…
Jen (lui coupant la parole) : Non, si je suis là, ça n’ est pas pour que tu avoue, je n’ en ai pas besoin. Je ne te demande pas de te répandre en excuse pour le mal que tu m’ as fait et je n’ ai pas à te pardonner…la seule chose qui compte…c’ est que moi je puisse me pardonner…pour toutes les choses que je ne peux pas changer.
Mr Lindley (ouvrant la bouche pour dire quelque chose mais n’ y arrive pas) : …
Jen : Au revoir Papa.
Mr Lindley (soupirant) : …
Ils restent sans mot dire l’ un en face de l’ autre.
Dans une voiture de police devant le bar, Pacey est assis à l’ arrière. On entend une sirène se rapprocher. Drew vomit ses tripes dans le caniveau pendant qu’ un officier de police les surveille. Doug arrive toute sirène hurlante.
Doug : Qu’ est-ce qu’ il se passe Nick ?
Nick : On l’ a ramassé en état d’ ivresse.
Doug fait signe de la main à Pacey de descendre de la voiture et de venir. Pacey s’ exécute en narguant son frère. Drew s’ approche aussi.
Pacey : Qu’ est-ce que tu comptes faire ? M’ arrêter ?
Doug : Je devrais. Mais ce qui l’ emporte, c’ est la curiosité !
Pacey : Et de quoi ?
Doug : ça ne te suffit pas d’ être un raté et un abruti, il faut en plus que tu sois un ivrogne par-dessus le marché.
Pacey : Quoi ?
Pacey s’ énerve et prend Doug à partie. Doug fait signe au policier de ne pas intervenir. Drew est surpris.
Doug (faisant signe au policier): Non !
Pacey (très énervé) : J’ en ai marre ! J’ en ai marre d’ être démoli tout le temps ! J’ en peux plus !
Doug (attrapant son frère pour le calmer) : Pacey ! Pacey !
Pacey (s’ arrachant à l’ étreinte de son frère) : Lâche-moi !
Pacey s’ en va. Doug est en plein désarroi pour son frère et Drew est surpris par la réaction de Pacey.
Au bord de la mer, sur une couverture, Dawson et Gretchen sont allongés l’ un sur l’ autre et s’ embrassent de façon plus passionnée.
Gretchen (tout en lui caressant la joue): Je voudrais qu’ on fasse l’ amour. J’ en ai tellement envie…
Dawson soupir de plaisir et continue d’ embrasser Gretchen.
Gretchen : …tellement envie. Et je suis persuadée que c’ est pour ça qu’ on est venu ici. Mais j’ ai tord…
Dawson s’ arrête et la regarde tout en lui caressant les cheveux.
Gretchen : …j’ ai beau te désirer…t’ aimer…on ne fera rien ce soir.
Dawson : Pourquoi ?
Gretchen : Parce que le jour où ça se fera ce ne sera pas parce que tu as besoin de te prouver quelque chose…ça se fera simplement parce qu’ on s’ aime…parce que nous serons prêt l’ un et l’ autre à le vivre pleinement.
On entend la chanson « Sweet Jane » qui commence et simultanément pendant que Dawson et Gretchen se regardent…
Dans la voiture de police de Doug, Pacey et Drew sont à l’ arrière et ils se regardent, puis Pacey fixe son regard devant lui…
On aperçoit Joey à la gare de New York, Jen est dans un taxi et pleure…
On revient sur Dawson et Gretchen toujours sur leur couverture mais cette fois-ci Dawson dort et Gretchen est assise en tailleur et est entrain de pleurer. Le feu crépite…
La maison de la plage, Pacey rentre chez lui, il s’ approche de ses livres, pose sa main sur un et se regarde dans le miroir juste au dessus de la table, il semble dégouté…
La gare de New York, Joey attend devant le quai 23, on entend alors la standardiste au micro. Joey regarde autour d’ elle, elle semble inquiète…
Voix au micro : Les passagers en partance pour Capeside, Massachussetts sont priés de se rendre sur la voie 23…
On voit le panneau d’ affichage des destinations, puis Jen arrive et semble chercher Joey. A nouveau, on voit Joey chercher Jen du regard puis elle l’ aperçoit, soulagée, elle lui fait un signe de la main. Jen arrive vers elle, elle lui sourit. Joey la prend dans ses bras soulagée de la voir là. Elle se prennent la main et partent vers le quai d’ embarquement…
Jen en gros plan, chez son psy.
Jen : Il fallait que j’ y retourne. C’ était important que j’ y aille…et je l’ ai fait…c’ est fini, ça y est.
Le Psy : Non, ce n’ est pas fini, loin de là, nous venons d’ ouvrir cette porte, nous commençons tout juste à comprendre…
Jen (en lui coupant la parole) : Si c’ est terminé !
Le Psy : Jen ?!
Jen : Tom ?! Je sais…et je vous en suis reconnaissante mais c’ est fini pour moi. Je suis contente qu’ on est fait tout ça mais…je n’ ai plus rien à dire.
Le Psy (très ému) : …
On voit le psy mettre sa main à son visage et on voit Jen se lever et prendre ses affaires, se diriger vers la porte. Puis, Jen se retourne, fait un grand sourire à Tom.
Jen (en souriant) : A un de ces jours…
Tom ne dit rien et lui fait un geste de la main avec un petit sourire, il semble très ému. Jen s’ en va…
FIN
Ce script a été réalisé par mimissi73