La caméra se rapproche de la chambre de Dawson sur fond de musique stressante. Dawson et Joey, sur le lit, regardent le premier film que Dawson avait tourné. Dawson arête la cassette…
Dawson : quelle nullité. C'est encore pire que ce que je pensais.
Joey : Dawson, dois-je te rappeler que c'est avec ce film que tu as remporté le prix du jury catégorie junior au Festival du Film de Boston et que tu as perçu grâce à ça la modique somme de 2 500 $.
Dawson : c'est vrai, somme que je me suis empressé d'investir dans la nullité numéro deux intitulée : " Votre indulgence s'il vous plaît Messieurs Dames ".
Joey : et bla et bla bla bla bla…
Dawson : (il rit) en tout cas, c'est incroyable de voir comme le temps passe. J'ai l'impression que c'était hier qu'on regardait E.T en parlant de notre première année de lycée comme d'un événement … et maintenant c'est l'université.
Joey : faut dire que certains s'en vont plus tôt que d'autres mais j'ai tout l'été pour me préparer, me débarrasser de mes angoisses, c'est pas ton cas, tu…
Dawson : je pars après-demain, mon aventure universitaire débute après-demain et je commence à me demander si j'ai bien fait de m'inscrire au stage d'été.
Joey : Dawson, regarde les bons côtés, ils ont accepté ton dossier et ils veulent que tu arrives le plus tôt possible. T'as de la chance, tu devrais être content et préparer tes bagages.
Dawson : je ne suis pas content et je ne suis pas du tout d'humeur à préparer mes bagages.
Joey : bon.
(silence. Joey boit de l'eau et Dawson regarde la télé où on voit l'héroïne se faire attraper par un monstre sorti de l'eau)
Dawson : tu as des nouvelles de lui ?
Joey : non, aucune nouvelle du monstre des profondeurs.
Dawson : je suis désolé. J'espère qu'il t'appellera bientôt ou qu'il t'écrira.
Joey : peu importe… c'est bizarre. Ca t'es déjà arrivé de te sentir incapable d'entretenir une relation ?
Dawson : … c'est la situation dans laquelle je me trouve.
Joey : s'il y a une leçon que j'ai pu tirer cette année, ce sera bien celle-ci : ne jamais tomber amoureuse du monstre des profondeurs même s'il a du charme, ça peut pas marcher.
Dawson : je peux te dire que malgré nos malheurs respectifs, je passe de très bons moments avec toi.
Joey : moi aussi.
Dawson : (silence) j'aimerai que ça ne s'arrête jamais.
Joey : les meilleurs moments ont une fin Dawson.
Dawson : comme si je ne le savais pas. On a le droit de rêver, non ? … En arrière… (et il rembobine la cassette).
Générique.
Dawson, Joey, Jen et Jack sont tous les quatre allongés sur le dos en train de se raconter des blagues à côté d'une fontaine dans un parc public.
Jack : ça te fait pas rire, Dawson ?
Dawson : je la connaissais.
Jen : vous ne croyez pas qu'on devrait essayer de se trouver un boulot pour cet été au lieu de se prélasser ?
Joey : moi, j'ai ce qu'il faut merci.
Dawson : je sais pas ce que vous en pensez mais je trouve l'uniforme du Yacht Club de plus en plus sexy.
Joey : (Joey lui bouscule la tête avec ses mains) oh, fais gaffe toi, hein !
Dawson : vous savez que du travail, y'en a au restaurant de mes parents.
Jen : ooh oui on le sait.
Jack : hé j'en ai une bonne, ouais j'en ai une autre… prêt ?
Jen : vas-y.
Jack : qu'est-ce que vous préférez : travailler deux jours d'affilée au restaurant des Leery complètement nu ou faire l'amour une fois avec le proviseur ?
Jen : ohh (grimace de dégoût)
Jack : si vous avez mieux, je vous écoute.
Joey : ah oui, j'en ai une : coucher avec le proviseur ou passer toute la première année universitaire avec un camarade de chambre qui sent très mauvais ?
Jen : qui n'utilise pas de déodorant ou qui ne se lave pas ?
Joey : les deux : pas de déodorant et qui ne se lave pas.
Jack : mignon.
Jen : Jack !
Jack : oh, je rigole !
Dawson : j'en ai une, j'en ai une… j'en ai une excellente. Tellement bonne que c'est de la perversité.
Joey : oh, elle a intérêt d'être bonne.
Jen : c'est une erreur d'annoncer qu'une blague est bonne parce que les gens sont automatiquement déçus et ils rient moins.
Jack : vous allez laisser parler Dawson s'il vous plaît.
Dawson : merci. Plutôt coucher avec le proviseur Peskin ou le regarder faire l'amour avec ta grand-mère.
Jen : oh,oh. Bon, premièrement, grand-mère ne ferait jamais l'amour avec Peskin et deuxièmement, tu as gagné, c'est la plus dégoûtante.
Joey : oh oui, c'est écœurant, oooh…
Dawson : mission accomplie. Me voilà soulagé, je quitte Capeside en étant un champion… quelle heure est-il ?
Jack : (regarde sa montre) euh… il est… 5h06.
Dawson : (se relève) oh zut, mon père m'attends depuis une demi-heure.
Jen : on se voit toujours ce soir, on va au cinéma ?
Dawson : oui. Oui, oui, 19 heures chez moi.
Jen : au revoir.
Joey : au revoir.
Jack : salut.
Dawson : à ce soir. (il s'en va et Joey le regarde partir).
Dawson et son père sont dans un magasin d'informatique. Mitch est en face de Dawson avec un ordinateur portable devant lui.
Mitch : c'est un vrai bijou. 850 Mhz, processeur P3, une Ram de 128 Mo, un disque dur de 32 gigas, un dvd, un modem de 56 Ko. Qu'est-ce que tu veux de plus ?
Dawson : (regarde ailleurs) je ne sais pas, un dans ce style là.
Mitch : quoi ?
Dawson : Bah oui, ça devient évident pour moi dans la vie. Il y a les gens qui aiment les PC et puis, il y a les autres.
Mitch : … (interloqué)
Dawson : si je te dis Beatles ou Elvis ?
Mitch : Beatles.
Dawson : tu vois, c'est exactement pareil.
Mitch : je me suis renseigné, le T-21, c'est ce qu'il y a de mieux et c'est ce qu'on va acheter.
Dawson : non, si c'est ça, je ne veux pas que tu m'offres de portable.
Mitch : (rire énervé) il te faut un portable pour l'université, tu auras un portable.
Dawson : c'est gentil de vouloir m'offrir ce dont j'ai besoin mais ce n'est pas juste de ne pas prendre mes désirs en compte.
Mitch : Pas juste ? je suis prêt à dépenser 3 000 $ pour mon fils mais c'est pas juste !
Dawson : pourquoi dépenser autant sur un objet dont je ne veux pas ?
Mitch : mais tu en as besoin Dawson ! c'est pratique, indispensable, tu t'en serviras longtemps.
Dawson : ce n'est pas ce que je veux !
Le vendeur arrive.
Vendeur : je peux vous aider ?
Mitch : oui, on va prendre un modèle T-21.
Vendeur : c'est un excellent choix.
Mitch :oui.
Vendeur : je vais vous le chercher. (Dawson, dépité, regarde son père.)
Jack et Jen sont dans la maison de Mme Ryan. Jen rigole.
Jack : …super !
Jen : on peut pas la laisser seule une heure. Chez elle, la propreté est une véritable obsession.
Mme Ryan : ah vous êtes là ! tant mieux, je m'apprêtais justement à sortir. On m'attend à l'association des femmes de la paroisse… oh oh oh ! (elle empêche Jack de manger un plat qu'elle avait préparé)
Jack : hum, pardon.
Mme Ryan : j'imagine que vous avez ingurgité votre quota de cochonneries pour la journée.
Jen : on n'a pas le choix. Y'a plus un bout de fromage dans le frigo.
Mme Ryan : je déteste faire les choses à la dernière minute.
Jen : les déménageurs ne viennent que demain.
Mme Ryan : huit heures du matin. Il faut que tout soit prêt ce soir, ce qui veut dire chère mademoiselle, que vous avez intérêt à ranger votre chambre maintenant, surtout si votre sortie au cinéma avec Dawson est maintenue.
Jen : oh ! ça y est. D'accord, j'ai compris. Tu essaies de me dire très subtilement que tu as envie que je passe la soirée ici avec toi… ce qui ne me dérange pas, ce sera avec plaisir.
Mme Ryan : (en train de mettre son manteau) ne sois pas ridicule. Tu vas sortir, c'est sa dernière soirée à Capeside.
Jack : hum. (il aquiesce)
Mme Ryan : faut vous amuser.
Jen : je sais mais c'est également notre dernière soirée dans cette maison. Je pense qu'on devrait profiter de ces derniers moments ici ensemble.
Mme Ryan : profiter de quoi ? dans une vieille maison aux murs complètement nus. Y'a même plus un bout de fromage dans le frigo. Entre nous Jennifer, je ne crois pas qu'il y ait de quoi faire tant de sentiments.
Jen : euh… tout de même… (Mme Ryan l'interrompt)
Mme Ryan : bon, très bien. Tu iras au cinéma. Et à ton retour à la maison, nous prendrons le thé.
Jen : tu as emballé la théière !
Mme Ryan : n'oublie pas de prendre un pull. La soirée va être fraîche. (et elle s'en va).
Dans le jardin des Leery. Dawson et son père rentrent du magasin avec l'ordinateur. Joey et Gail sont dans le jardin.
Mitch : Ah, on va installer ce bijou
Dawson : Plus tard papa (et il se dirige vers Joey) bonjour.
Joey : bonjour.
Dawson : si tu savais comme ça fait du bien de te voir. T'es prête ?
Joey : oui.
Mitch : vous allez où ?
Dawson : au cinéma avec Jen et Jack. A plus tard.
Mitch : Dawson, c'est ton dernier soir avec nous.
Dawson : et alors ?
Mitch : je sais pas, je pensais que tu le passerais ici en famille.
Dawson : et moi je pensais le passer avec mes amis.
Mitch : je veux surtout pas gêner qui que ce soit, excuse-moi Joey, mais, mais j'aimerai que tu restes dîner avec nous.
Gail : oh, Mitch (elle lui fait un signe disant que ce n'est pas la peine d'insister).
Dawson : je ne rentrerais pas tard.
Mitch : si je comprends bien, tu préfères aller au cinéma avec tes amis plutôt que de dîner à la maison tranquillement avec ton père, ta mère et ta petite sœur ?
Dawson : ça n'est pas ce que j'ai dit. Essaie de comprendre, il me reste peu de temps, je voudrai voir mes amis.
Mitch : vous sortez tous les jours depuis un mois.
Dawson : mais enfin, qu'est-ce qui t'arrive ?
Mitch : rien. Je…j'essaie de savoir depuis quand mon fils est devenu ce monstre insensible.
Dawson : ah ! Ca remonte certainement au moment où tu as voulu devenir autoritaire.
Mitch : (rire de désappointement) tu vas rester dîner.
Dawson : non !
Mitch : pardon ?
Dawson : non, je regrette, je suis suffisamment stressé à l'idée de devoir partir à 4 000 km, je n'ai pas le temps de subir tes états d'âmes. Je vais au cinéma, je reviendrais plus tard sans le moindre sentiment de culpabilité parce que j'aurais vu mes amis qui comptent plus que tout au monde pour moi. Ca te va comme ça ?
Mitch : comme tu voudras. (et il rentre dans la maison)
Dawson : (il regarde son père partir. Silence). Maman ?
Gail : Vas-y chéri. Passez une bonne soirée. (et elle rentre aussi)
Joey : Dawson, on est pas obligés d'y aller.
Dawson : si au contraire. Allez viens. (et ils partent également).
Vue aérienne sur le port où travaille Pacey. Pacey est en train de bricoler sur un bateau. Un récent ami vient lui parler.
Ami : Witter, tu t'ennuies au paradis ?
Pacey : non, non, pas du tout.
Ami : alors repose-toi un peu, tu me fatigues.
Pacey : (rire) est-ce que tu sais où je pourrai trouver un téléphone ici au paradis ? j'ai un coup de fil à passer.
Ami : tiens vieux, essaie ça. (et il lui tend un téléphone portable)
Pacey : merci.
Ami : quand t'auras fini, viens me retrouver au bar, je t'offrirais un verre. (il s'en va)
Pacey : d'accord. (Pacey compose un numéro mais personne ne répond, il raccroche et s'en va)
Les quatre sont en train de se balader dans le centre ville de Capeside Dawson avec Jack et Joey avec Jen.
Jack : dire que tu pars demain.
Dawson : m'en parle pas.
Jack : Los Angeles en plus, c'est pas la porte à côté.
Dawson : oh c'est à peine à 5 heures d'avion.
Jack : t'es énervé ?
Dawson : oui je suis énervé, j'angoisse, je suis fou de joie et déprimé à la fois. Voilà en résumé ce que je suis.
Jack : hun ! t'es sûr que tu veux pas rester ici et repeindre la maison de Madame Amacott avec moi ?
Dawson : ah non, fais-le avec Joey. Je pense qu'elle attend la première occasion de pouvoir quitter les griffes de la cruelle Madame Valentine.
Jack : ouais, il est clair que tu vas lui manquer.
Dawson : non, elle a l'esprit occupé. Elle est concentrée sur l'université et ... puis y a cette terrible rupture.
Jack : ouais, évidemment, on sait. On sait tout ça mais l'évènement c'est quand Joey et Dawson vont se dire au revoir.
Dawson : pourquoi vous insistez tous pour me faire ouvrir les yeux sur un truc que je refuse de voir ?
Jack : parce que si tu t'acharnes à nier la grandeur, la gravité, l'importance de ce moment, tu risques de te réveiller en sueur en pleine nuit dans un dortoir lugubre, le cœur meurtri et ça restera le plus amer de tes regrets.
Dawson : Jack, rends-moi service...
Jack : quoi ?
Dawson : ne t'assieds pas à côté de moi au cinéma ; tu me déprimes à un point !
Jack : rah ! allez, je t'en prie, ne me dis pas que tu n'y as pas pensé.
Dawson : à quoi ?
Jack : à quoi ?! à l'opportunité de passer l'été tout entier avec elle !
Dawson : bien sûr que j'y ai pensé. J'y pense tellement que ça me rend malade parce que je ne comprends pas que ça puisse m'obséder autant...
Jack : ...
Dawson : oh, j'ai aimé une autre fille pendant un an. Et ça n'était pas n'importe quoi, je l'ai vraiment aimé et ... alors pourquoi je pense sans cesse à Joey ?
La camera suit maintenant Jen et Joey.
Jen : il te manquera ?
Joey : pas à toi ?
Jen : si mais c'est différent.
Joey : pourquoi différent ?
Jen : parce que moi, j'ai eu tout l'été dernier pour me dégoûter de Dawson, de ses caprices, de ses sautes d'humeur, de ses défauts, tout ces petits trucs qui font que par moment, t'as envie de le jeter dans la crique.
Joey : il est insupportable hein, t'es d'accord ?
Jen : oh oui !
Joey : un type qui nous oblige à regarder le générique quand le film est fini.
Jen :oh oui ! par respect pour le réalisateur...
Joey : il analyse en permanence tout ce qui se fait, tout ce qui se dit.
Jen : et quand il parle de toi. Il t'a mise sur un piédestal. Pour lui, tu es le centre de l'univers. Ohh... .... ... je suis sûre qu'il resterait si tu lui demandais.
Joey : quoi ?! tu le vois laisser passer cette occasion en or pour se retrouver à galérer à Capeside un été de plus ?
Jen : il aurait pas la sensation d'y perdre au change.
Joey : et qu'est-ce qui te fait croire que j'ai envie qu'il reste ?
Jen : tu tiens à le savoir ?
Joey : ouais. (elles arrivent devant le cinema)
Jen : c'est une petite voix à l'intérieur de ma tête qui dit : " Chouette la couleur de tes cheveux, c'est quelle marque ? ".
Joey : (gênée) tu m'en veux encore hein ?
Jen : non, c'est fini.
Joey : moi, ça me gêne tu sais, je sais pas comment le prendre ni quoi en penser. Savoir qu'on a le pouvoir d'influencer une personne au point de transformer sa vie.
Jen : on a tous le pouvoir d'influencer et de transformer la vie des autres. La question est " faut-il s'en servir ? ".
.... .... (au vendeur) bonsoir. Quatre places s'il vous plaît.
Dawson et Jack les rejoignent.
Dawson : de quoi vous parliez ?
Jen : oh, euh… cheveux, maquillage, la paix dans le monde. Des trucs de filles quoi. Tenez. (elle leur donne leur tickets)
Dawson : merci.
Jack : merci.
Jen : on y va. (et ils rentrent dans le cinéma. La caméra se recule et on peut voir le film qui est à l'affiche : " American Graffiti ") …
Ils sortent du cinéma, le film vient de se terminer.
Dawson : vous avez faim ?
Jack : oh…
Jen : moi, je vais rentrer. Je me sens un peu coupable d'avoir laissé ma grand-mère toute seule. (elle regarde tout le monde) Mais si… si vous avez envie d'aller dîner, allez-y, c'est bien.
Jack : moi j'ai faim.
Dawson : je crois que je vais rentrer aussi, je n'ai rien préparé, je dois faire mon sac ce soir enfin, à moins que je…
Jen : si si, allez-y. vous occupez pas de nous, Jack et moi, on adore marcher.
Jack : j'adore marcher.
Joey: oh. Non, j'ai pas faim. Je veux dire, ça me manquera pas trop de ne pas faire un bon gueleton avant de se quitter.
Jack : alors qu'est-ce qu'on décide ?
Jen : (Jen le bouscule de l'épaule pour lui faire comprendre de se taire) pardon, excuse-moi
Joey : je crois que chacun rentre chez soi.
Dawson : oui c'est ça, on rentre.
Jack : oui.
Dawson : je dépose qui d'abord ?
Jen : moi. J'habite en face de chez toi.
Jack : oui et ma voiture est chez elle.
Joey : alors c'est moi.
Mitch et Gail sont dans leur salon en train de regarder des photos de Liliane.
Gail : laquelle tu préfères Mitch ? Lily dans son berceau avec un petit nœud rose ou Lily dans son berceau avec un petit nœud jaune ? (Mitch sourit en regardant les photos). Y a aussi celle-ci qui n'est pas mal (elle lui montre la photo), Lily dans les bras de Dawson.
Mitch : ils ont les beaux yeux des Leery…
Gail : le même regard profond.
Mitch : les pommettes des Leery aussi…
Gail : ils sont photogéniques
Mitch : le même sourire charmeur… ce qui ne l'empêche pas d'être une tête de mule, on l'a vu ce soir mais ça ne veut rien dire. Il est possible que Melle Lily au même âge voudra bien écouter son père avant de quitter la maison. Qui sait ? Peut-être qu'elle préfèrera passer un peu de temps en famille avant de partir affronter l'inconnu… c'est pas évident de s'en aller et de quitter les siens.
Gail : ce n'est pas non plus évident de rester, de ne plus se sentir utile.
Mitch : de quoi tu parles ?
Gail : de ta petite crise avec Dawson, de ton plaidoyer pour une famille unie. C'était bizarre, on aurait dit un vieux dictateur à l'agonie.
Mitch : un vieux dictateur ? tu estimes que c'est moi le coupable ?
Gail : je ne dis pas qu'il y a un coupable.
Mitch : ah si, tu dis que j'ai mal fait.
Gail : non ce que je dis, c'est que certains individus lorsqu'ils sont inquiets pour leur avenir, préfèrent déclencher une dispute et partir en tapant des pieds plutôt que d'avouer qu'ils sont inquiets et qu'ils ont peur de l'avenir… j'ajouterai que généralement, ces individus sont des hommes.
Mitch : je ne vois pas pourquoi je serai inquiet puisque ce n'est pas ma vie qui est sur le point de changer.
Gail : Dawson est très fort pour nier les évidences et maintenant, je sais d'où ça vient.
Dawson, Joey, Jack et Jen arrivent en voiture devant la maison de Joey.
Jack : à bientôt Joey
Jen : euh… tu m'appelles demain ?
Joey : d'accord… (elle s'adresse à Dawson) bon c'est demain que…
Dawson : attends, je t'accompagne à la porte. (ils sortent de la Jeep de Dawson et vont jusqu'à la porte).
Joey : merci… merci Dawson, j'ai passé une bonne soirée.
Dawson : oui, moi aussi.
Joey : ah, ça fait du bien.
Dawson : quoi ?
Joey : de voir un film qu'on a déjà vu.
Dawson : oui. On ne se casse pas la tête à essayer de savoir comment ça va finir.
Joey : ça va être dur, hein ?
Dawson : quoi ?
Joey : l'année prochaine. Moi à Boston, toi à Los Angeles.
Dawson : oui.
Joey : oh et tu verras plein de célébrités, y'en a plein les rues là-bas.
Dawson : c'est une idée qu'on a sur Los Angeles.
Joey : si, j'en suis certaine… un jour, tu seras dans un grand magasin où on vend que des produits naturels hors de prix ou… ou tu seras en train de faire la queue dans le cinéma d'un centre commercial. Y'a plein de centres commerciaux à Los Angeles… et tu l'apercevras…
Dawson : qui ?
Joey : Spielberg.
Dawson : eh, je suis passé à Soderbergh depuis quelque temps.
Joey : imagine. De quoi tu lui parlerais ?
Dawson : à Spielberg ?
Joey: mais oui !
Dawson : ah…j… je ne sais pas.
Joey : Dawson, je t'en prie, réfléchis. Cet homme a complètement façonné ta vision des choses, il t'a aidé à surmonter les moments difficiles, à accepter de grandir et à mûrir en ayant un peu moins peur.
Dawson : tu as raison. Dans ce cas, je n'aurais qu'à lui dire… merci.
Joey : tu exagères, tu crois pas que c'est un peu léger ?
Dawson : oui, tu as raison.
Joey : (silence) bon, on se reverra à Thanksgiving ?
Dawson : euh… à Thanksgiving mes parents vont venir à Los Angeles avec Lily.
Joey : aah… à Noël, tu reviendras ?
Dawson : oui, à Noël je serais là. Certain. Oui.
Joey : bonne chance. (et elle le sert dans ses bras).
Dawson : toi aussi.
Joey : au revoir Dawson. (et elle rentre chez elle).
On voit Dawson qui reste sans dire devant la porte, puis Joey chez elle très triste. Dawson désabusé, revient vers la voiture puis il fait marche à arrière et veut revenir chez Joey mais il voit les lumières de la maison qui s'éteignent, ce qui l'arrête. Il reste devant la porte et dis comme à lui-même " au revoir Joey ".
Dawson, Jack et Jen sont en face de la maison de Jen, juste à côté de la voiture de Jack.
Jack : bon, on lui donne maintenant ?
Jen : oui, tu peux.
Jack : oui.
Dawson : quoi ?
Jack : ha ha… (il se frotte les mains et se baisse pour prendre quelque chose dans sa voiture, c'est un portable, il le donne à Dawson)
Dawson : vous avez…
Jen : on s'était dit que c'était indispensable à Los Angeles.
Jack : c'était soit ça, soit un cabriolet.
Dawson : oh non, fallait pas. Merci, c'est…
Jack : oh, y'a pas de quoi sauter au plafond. T'as quoi ? cinq minutes de communications.
Dawson : oh, merci… merci.
Jack et Jen en chœur : de rien.
Jen : allez, allez, c'est bon, faites vous un câlin.
Dawson : au revoir. (en serrant Jack dans ses bras)
Jack : au revoir… amuse-toi bien Dawson… et détends-toi.
Dawson : je vais essayer.
Jack : c'est pas compliqué, tu verras. (il remonte dans sa voiture)
Dawson : pourquoi ? parce que je ne me suis jamais détendu ?
Jack : oh, c'est pas moi qui l'ai dit… allez, salut !
Jen : salut.
Dawson : au revoir.
La voiture de Jack s'en va.
Jen : c'est la géographie qui fait notre destin, tu te retrouves coincé avec moi pour achever ta dernière soirée à Capeside.
Dawson : je n'ai pas la sensation de me retrouver coincé. Notre voisinage a été quelque chose de très bénéfique.
Jen : ah oui ? comment ça ?
Dawson : Joey, Pacey et moi, on avait une peur monstrueuse de cette maison quand on était petits. Surtout à Halloween, quand on voyait ta grand-mère sortir pour balayer son porche, on s'imaginait qu'elle allait monter sur son balai et s'envoler.
Jen : une sorcière…
Dawson : oui. Un jour, Pacey a décidé d'offrir 1 dollar à Joey rien que pour qu'elle aille frapper à la porte de chez elle.
Jen : (sourire) et elle l'a fait ?
Dawson : non, tu veux rire, elle était terrorisée par ta grand-mère !
Jen : en somme, moi j'étais la petite fille de la sorcière ?
Dawson : oui, si on veut. Ce qui t'as sauvé, c'est que toi, tu es belle et souriante.
Jen : méfiez-vous, les sorcières savent sourire… viens là (elle le prend dans ses bras puis s'écarte)… allez, allez, va-t'en Dawson, sois heureux, vis ta vie et surtout ne m'appelle plus jamais.
Dawson : pour que tu puisses dire que les hommes sont tous les mêmes ?
Jen : oui c'est ça oui… sauf qu'on a pas couché ensemble toi et moi.
Dawson : tu as cinq minutes ?
Jen : j'aurais toujours cinq minutes pour toi.
Dawson : (rire)
Mme de Ryan sort la tête de la porte d'entrée.
Mme Ryan : oh, pardon, excusez-moi, je ne voulais pas vous déranger.
Jen : c'est rien grand-mère, j'arrive.
Dawson : on est condamné à être ami pour la vie.
Jen : allez, on arrête là. (ils se séparent, Jen se retourne et le regarde s'éloigner dans l'obscurité de la nuit).
Dawson rentre chez lui et trouve son ordinateur portable sur la table, son père est là aussi.
Mitch : je reste sur mes positions, c'est pas le plus pratique mais je dois admettre que, que c'est un très bel objet.
Dawson : plus beau que le T-21 ?
Mitch : ah non ! mais … chacun ses goûts……… c'est vraiment étonnant. Je savais que ça serait dur. Mais je ne pensais pas que ce serait à ce point là, au point de ne pas vouloir que tu partes. En dehors que tu es mon fils Dawson, tu es une des personnes que je préfère (il le sert dans ses bras)… bon voyons, je voudrai m'assurer qu'on a rien oublié… euh… pas de rapports sexuels sans préservatifs, tu le sais ?
Dawson : papa, j'ai l'impression de le savoir depuis la maternelle.
Mitch : parfait… la drogue ?
Dawson : ça, je ne peux pas te garantir que, un jour je n'essaierai pas quelque chose par curiosité mais, je te promets de ne jamais revendre la télé pour me défoncer.
Mitch : promets-moi aussi de n'entrer dans aucune organisation.
Dawson : promis, je te le promets.
Mitch : bien… raconte-moi comment étaient les adieux avec Joey. (ils s'assoient)
Dawson : ça a été, comme chaque fois qu'on attend un peu trop de la vie, je crois. Oui, c'est-à-dire complètement décevant.
Mitch : alors laisse moi te dire une chose et ce sera le dernier conseil de ton père avant que tu quittes le nid, le cocon familial douillet et rassurant : ce n'est fini… que quand c'est fini.
Dawson : c'est tout ? ça n'a rien d'un conseil, c'est une banalité, un cliché.
Mitch : j'ai rien trouvé de mieux.
Dawson : tu mérites un blâme et un zéro ! (ils rien ensemble).
Mme Ryan et Jen boivent le thé dans la cuisine.
Jen : lorsque je suis arrivée chez toi, j'ai considéré que c'était une punition. J'ai cru que maman m'avait envoyée ici dans l'intention de me faire du mal.
Mme Ryan : oh Jennifer…
Jen : c'est plus du tout ce que je pense. Je suis persuadée qu'elle aimait cet endroit, cette maison, la crique… depuis toujours, toutes les excuses étaient bonnes pour m'amener ici ; les vacances scolaires, Noël, tout.
Mme Ryan : pour nous, c'était la belle époque. Mais… c'était triste pour elle.
Jen : pourquoi ?
Mme Ryan : certaines personnes passent leur vie entière à essayer de retrouver le bonheur qu'ils ont vécu à l'école, leurs années d'adolescence. Dieu merci, ce ne sera pas ton cas.
Jen : pourquoi tu dis ça ?
Mme Ryan : parce que tes amis et toi, je vous vois évoluer. Vous êtes toujours déprimé, abattu pour un oui, pour un non. Votre avenir ne peut être que meilleur.
Jen : (rire)
Quelqu'un frappe à la porte.
Mme Ryan : tiens, mais qui ça peut être à cette heure ? ( Jack entre dans la cuisine)… oh …
Jack : hé oui, j'allais arriver chez moi quand j'ai décidé que c'était injuste de vous laisser toutes seules ici pour le dernier soir.
Mme Ryan : encore un grand sentimental. Tu prendras bien un thé avec nous ? (elle lui donne une boîte de biscuits et il s'assoit)
Jack : ouais. Je croyais que vous aviez tout rangé.
Mme Ryan : avec moi, quand y'en a plus, y'en a encore !
Jen : grand-mère, ça ne te fait pas mal de partir ?
Mme Ryan : pas du tout, non. Je dirais même que ça a quelque chose d'émoustillant de laisser sa vie derrière soi. Surtout que vous et moi, nous nous apprêtons à embarquer pour une grande aventure.
Jen : grand-père avait toujours vécu ici ?
Mme Ryan : non. Quand nous nous sommes mariés, ton grand-père était encore étudiant, nous avons vécu chez ses parents pendant quelque temps. Une expérience que je ne recommande à personne.
Jack : (rire)
Mme Ryan : ensuite, nous avons emménagé en ville au-dessus de sons cabinet d'avocat.
Jen : ah oui, je l'ignorais.
Mme Ryan : ooh… cet appartement ! l'été, il y faisait tellement, tellement chaud. Oh ! le soir, on prenait une couverture et on montait dormir sur la terrasse.
Jack : vous regardiez les étoiles ?
Mme Ryan : les étoiles et les lumières du port et les maisons d'été. Le samedi soir, souvent les propriétaires mettaient des lanternes chinoises sur les docks et organisaient des grands dîners dansants dans leurs jardins. Pendant ce temps, les yachts de Natkin Coln, Franck Sinatra se laissaient glisser au fil de l'eau.
Jen : c'était magique.
Mme Ryan : oui, ça l'était. Nous avions décidé, ton grand-père et moi, que pour être heureux, ici à Capeside, il fallait justement s'offrir une de ces maisons d'été et y vivre toute l'année.
Jen : ça a marché, vous avez été heureux ici.
Mme Ryan : oui vraiment, mais l'hiver qu'est-ce qu'on avait froid !…
Chez Dawson. Le téléphone sonne, Dawson décroche.
Dawson : allô ?
Pacey : Dawson, c'est toi ?
Dawson : Pacey ?
Pacey : j'espère que j'appelle pas trop tard.
Dawson : non. Non, ça va. Tu appelles d'où ?
Pacey : ah… du paradis, j'appelle du paradis. Tu rigoles mais c'est vrai.
Dawson : alors comment ça se passe ?
Pacey : hé… bah très bien, j'ai sûrement jamais travaillé aussi dur de ma vie mais au moins pendant ce temps là, je pense pas à autre chose, c'est bien… comment elle va ?
Dawson : oh, eh … elle s'occupe, elle fait comme toi, elle essaie de ne pas y penser. Elle ne dit rien mais… j'ai l'impression qu'elle pense à toi au minimum toutes les dix secondes. Ca lui ferait plaisir que tu l'appelles.
Pacey : bon, oui j'en suis sûr, seulement, je ne me sens pas du tout prêt Dawson.
Dawson : oui, je sais ce que c'est… est-ce que tu veux que je lui dise quelque chose ?
Pacey : non. Non, non, je préfère pas, d'ailleurs, c'est pas pour ça que je te téléphone… je, je me rends compte que t'es la seule personne de Capeside à qui je regrette de ne pas avoir dit au revoir… parce que… en fait, pendant un bon bout de temps, être ton meilleur ami, c'était tout ce qui comptait pour moi… je tenais à te le dire moi-même, malgré tout ce qui s'est passé entre nous et… les milliers de kilomètres qui peuvent nous séparer aujourd'hui, je repense souvent à cette époque.
Dawson : l'époque où on était deux petits crétins qui se demandaient si un jour, une fille nous regarderait.
Pacey : (rire) t'es gentil, parle pour toi !
Dawson : oui. Ecoute, attends. Je suis content que tu appelles parce que j'étais déçu que tu sois parti aussi précipitamment et je, j'avais quelque chose d'important à te dire.
Pacey : qu'est-ce que c'est ?
Dawson : je suis fier de toi Pacey.
Pacey : merci Dawson.
Dawson : bonne chance.
Pacey : à toi aussi. (il raccroche).
Dawson est dans sa chambre, devant sa valise vide. Il essaie de préparer ses habits mais n'y arrive pas. Il prend son manteau et sort précipitamment de chez lui. Quelques mètres plus loin, il voit Joey qui venait chez lui.
Joey : bonsoir.
Dawson : bonsoir… qu'est-ce que tu fais ?
Joey : bah, si je ne t'aide pas à faire tes bagages, je suis sûre que tu vas arriver à Los Angeles avec seulement ce que tu as sur toi et il y a de grandes chances qu'au bout d'un moment, ça ne sente plus très bon et tu risques de pas faire très bonne impression.
Dawson : merci de te soucier de moi.
Joey : de rien… et toi, où est-ce que tu allais ?
Dawson : chez Mademoiselle Potter.
Joey : et ton alibi s'il te plaît ?
Dawson : j'ai oublié de dire au revoir à Bessie et à Budy, c'est pas correct.
Joey : naaaan, pas mal !
Dawson : allez viens.
Dawson et Joey sont allongés sur le lit, en train de regarder la télé. Le film, " E.T " vient de se terminer. Joey verse une larme.
Dawson : je t'ai vu.
Joey : désolée, j'y peux rien… c'est mon film préféré, il a eu l'oscar du meilleur film.
Dawson : mais non, je te l'ai déjà dit, c'était Gandhi. (Dawson se lève et pose sa valise sur le lit)
Joey : c'est vrai.
Dawson : j'ai besoin de toi.
Joey : ah, c'est pas la première fois que je te le dis, t'es pire qu'une fille Dawson Leery.
Dawson : c'est ça, vas-y, démolis moi, c'est la dernière fois que tu me vois… je veux dire avant Noël.
Joey : ce qui veut dire dans six mois, tu te rends compte ? dans six mois tu seras marié à une super minette que t'auras vu à un casting.
Dawson : hum… et toi, y'aura belle lurette que tu seras maquée avec un buveur de bière. (il ferme sa valise et la pose dans un coin de la chambre.
Joey : (rire) ouais. T'aimerais pas fermer les yeux et te retrouver dans quatre ans pour tout savoir ?
Dawson : non, j'en sais suffisamment. Quatre ans à Warthington, tu vaudras cher sur le marché du travail. (il s'assied à côté d'elle)
Joey : et toi ?
Dawson : oh, je travaillerais de nuit dans un cinéma, peut-être au Kimpkos, tu passeras. (ils s'allongent sur le dos)
Joey : Dawson.
Dawson : oui ?
Joey : je sais qu'on a l'habitude de plaisanter avec ça mais j'ai l'impression qu'on se reverra jamais.
Dawson : c'est ridicule ce que tu dis.
Joey : je sais, on se reverra, c'est sûr, ce sera probablement dans pas longtemps, 'fin en tout cas, au moins pendant les vacances mais… ce sera différent.
Dawson : pourquoi ?
Joey : tu seras bronzé et tu auras une petite amie.
Dawson : petite amie ?
Joey : incroyablement jolie.
Dawson : ah bon.
Joey : tu montreras une photo, je la détesterai et le pire, ce sera qu'au fond de moi, je serais convaincue qu'elle est chouette parce que… tu l'auras choisie.
Dawson : tu as l'air vraiment sûre de toi.
Joey : tu le cacheras pas éternellement Dawson, t'es un type extraordinaire… (elle se relève, s'assoit en tailleur) bon, Monsieur le cinéaste, votre film préféré ?
Dawson : tu veux jouer à ce jeu là ?
Joey : hum.
Dawson : " Les Dents de la Mer ". Votre chanson préférée ?
Joey : " Daydream Believer ". Votre pire moment ?
Dawson : je crois que c'est quand tout le monde m'a vu à moitié nu avec Eve.
Joey : tu plaisantes j'espère ? ça t'as fait une publicité d'enfer !
Dawson : à toi. Je te pose la même question.
Joey : facile, ici, dans cette chambre, quand je t'ai proposé de faire l'amour et que tu as refusé.
Dawson : oui et si tu me demandais quel est le plus grand regret de ma vie, je te répondrais ça précisément.
Joey : oh, moi mon regret, c'est de t'avoir menti à propos de Pacey.
Dawson : (rire)
Joey : ça te fait rire ?
Dawson : oui, je … je m'aperçois que je suis le seul à n'avoir jamais fait l'amour. Je … je n'aurais pas cru qu'à 18 ans, je serais encore puceau. Je sais pas ce qui s'est passé.
Joey : tu t'es pas arrêté sur celle qui…
Dawson : mon hypothétique copine à la fac, elle voudra bien ?
Joey : non, pas avant que tu l'épouses.
Dawson : ah zut alors ! je tenais le coup en me disant que je ferai l'amour avec une fille avant d'avoir la licence…(silence) L'instant le plus déterminant pour toi ?
Joey : de ma vie ?
Dawson : oui.
Joey : pff et bien, il y en a plusieurs. Je pense déjà à un moment précis, euh…, il y a environ deux ans dans cette chambre, j'étais debout là, près de la fenêtre et tu m'as embrassé. Ca a tout changé, ça vous marque dans une vie de voir un de vos rêves les plus fous prendre forme…(silence) (elle montre l'affiche de " Turn away my sweet " oh, n'oublie pas cette affiche.
Dawson : oui. (il se lève pour la décoller du mur)
Joey : … (elle se lève) Dawson, je veux que tu restes.
Dawson : (il se retourne) tu peux répéter ?
Joey : j'ai dit, je veux que tu restes, voilà, je l'ai dit.
Dawson : tu ne crois pas que tu aurais pu le dire avant que je fasse mes bagages ?
Joey : non, ça y est, c'est dit mais tu oublies hein ?
Dawson : oublier ? Joey, je ne pas oublier ça !
Joey : c'était comme ça, j'y pensais et puis, j'ai décidé que j'avais envie que tu saches que j'y pensais, j'aurais pu aussi bien me taire et te laisser partir mais… on se refait pas, on n'est pas dans un de ces films où on souffre et où tout le monde pleure en silence ; ça m'a jamais impressionné, j'ai pas le goût du sacrifice… alors… je regrette mais c'est comme ça… mon meilleur ami prévoit de quitter la ville et au fond de moi j'ai très mal, je voudrais qu'il reste, je lui ai dit et j'espère qu'il ne m'en veux pas.
Dawson : je ne t'en voudrai jamais Joey. Ce n'est pas faute d'avoir essayé.
Joey : depuis deux ans, ma vie est un horrible feuilleton très mouvementé, (elle s'assoit sur le bord du lit) je ne regrette pas ce qui s'est passé, si c'était à refaire, je referais tout pareil mais je suis contente que ça se termine parce que j'aime les choses telles qu'elles sont maintenant sauf que la vie adore me faire des farces. Aujourd'hui, alors que tout va bien, tu t'en vas.
Dawson : (il s'approche et s'assied sur une chaise en face d'elle) Joey, si je pensais une seconde que c'est la meilleure chose à faire, je resterais, mais il est temps de partir, il est temps pour moi de quitter cette chambre, il est temps pour toi de … découvrir qui tu es … sans nous. Ce chapitre est terminé, j'en suis convaincu.
Joey : (au bord des larmes) tu peux croire à la magie toi ? j'y crois plus du tout. C'est un peu normal. A 13 ans, je perds ma mère, je me mets à y croire très fort, à la magie. Pour que la vie soit plus belle et rien ne se produit. J'essaie de me retourner vers mon père, incapable d'oublier ses mauvaises habitudes et ses vilains défauts. Abracadabra et rien. Ensuite Pacey est arrivé : de la magie plein le cœur mais ça n'a pas duré… et puis y'a toi Dawson, la preuve vivante qu'une personne sur terre pense à moi, mon ami qui a toujours été là, de la pure magie. C'est rien, t'en fais pas, c'est juste une façon un peu tordu de te dire que tu vas me manquer.
Dawson : tu vas me manquer aussi Joey.
Joey : tu sais pas quelle heure il est, il doit être tard, tu as besoin de reposer alors … (elle se lève et met sa veste) si seulement cette échelle pourrait être encore dehors, j'aurais pu sortir en beauté, disparaître par la fenêtre dans la nuit.
Dawson : elle n'est plus là…(il veut dire quelque chose mais n'y arrive pas) vaut mieux que tu rentres.
Joey : au revoir Dawson. (ils se serrent dans les bras)
Dawson : au revoir Joey.
Joey : au fait, tu ne m'as pas dit le tien.
Dawson : mon quoi ?
Joey : (elle recule la tête et le regarde dans les yeux) c'est quoi le moment le plus déterminant de ta vie ?
Dawson : je ne sais pas, c'est peut-être celui-ci… te dire au revoir.
Ils s'embrassent.
Un grand merci à Roméo007 pour ce script !