Dans la chambre de Dawson : Joey, assise sur le lit, regarde la télévision pendant que Dawson fait sa valise.
Joey : Je vais te dire ce que je pense, moi, franchement.
Dawson : Ah, je sens que je vais avoir droit à une analyse aux accents féministes.
Joey : (elle soupire) Silence, s’il te plaît. Ces vacances c’est un peu comme la chasse : la Floride c’est la forêt et les filles c’est le gibier.
Dawson : A t’entendre on jurrait que les filles n’ont pas le choix.
Joey : Bien sûr que si. Elles ont le choix entre, je sais pas, un ivrogne qui débarque de son Arizona ou… un apprenti violeur de la faculté la plus proche. Ou… elles peuvent aussi rester chez elles à étudier. Enfin de compte, c’est loin d’être une mauvaise idée ça. (elle éteint la télé.)
Dawson : Va en Floride, ne discute pas ! Eclate-toi Joey, tu l’as mérité.
Joey : Ton rendez-vous à Hollywood, tu peux pas l’annuler ? Tu viendrais avec nous.
Dawson : Pour la énième fois, ce n’est pas un rendez-vous à Hollywood. Je vais à New York pour rencontrer un agent que le film intéresse. En fait, c’est le seul agent intéressé par le film.
Joey : Dawson, c’est extraordinaire : tout ce pour quoi tu as travaillé, tout ce dont tu rêvais se réalise parce que tu as su faire les bons choix. Et moi, je suis très fière de toi.
Dawson : Merci mais entre nous ce n’est…
Joey : Non, pas de commentaires dévalorisants, s’il te plaît ! Je ne l’accepterais pas. Tu es doué, tu cartonnes, tu es un dieu et il va falloir te faire à cette idée.
(Ils rigolent.)
Joey : Devine qui aurait été heureux de voir cette évolution ?
Dawson : Qui ?
Joey : Mitch.
Dawson : Ouai. Oui c’est vrai, c’est vrai. Je vois d’ici comment il aurait réagi : il m’aurait fait tout un discours, il aurait voulu rencontrer l’agent, voir la liste de ses clients, il m’aurait mis en condition pour l’entretien.
Joey : C’est curieux.
Dawson : Quoi donc ?
Joey : Tu viens de vivre une année vraiment terrible, Dawson. Et, et pourtant, quelque part, je dirais que tu as su prendre les bonnes décisions.
Dawson : Tu vois ça comme ça, toi ?
Joey : Ca t’étonne ?
Dawson : Une chose est sûre. : je suis revenu à Boston pour une seule raison, très simple, et on sait très bien laquelle tous les deux. Parfois je culpabilise, … pour être franc, souvent, de… de t’avoir traitée comme je l’ai fait après sa mort.
Joey : Je ne t’en ai pas voulu un seul instant, rassure-toi. Non. Tu as fait ce qu’il fallait pour t’en sortir.
Dawson : Sans doute.
Joey : Et…
Dawson : Quoi ? (Il s’asseoit à coté d’elle.)
Joey : Tu sais, quelquefois je me dis que c’est mieux quand… quand nos rêves ne se réalisent pas.
Dawson : Tu en es persuadée ?
Joey : Ben, je sais pas. Oui et non. La moitié du temps je me demande ce que ça aurait pu donner et autrement c’est toujours là, dans un coin de ma tête.
Dawson : Est-ce qu’on la règlera cette affaire ?
Joey : Pas dans cette vie en tout cas !
Dawson : Dans la prochaine alors !
Joey : Si on revient sur Terre dans la peau d’un chat !
(Ils rient puis se lèvent.)
Joey : Bon, … sérieusement, bonne chance ! (elle prend Dawson dans ses bras.)
Dawson : Ah, merci. Toi aussi et amuse-toi bien, d’accord ? N’oublie pas ta crème solaire et rapporte-moi un souvenir. J’aimerais bien un truc du style… « Mon âme sœur est allée en Floride, je n’ai eu droit qu’à de tee-shirt bien ringard ».
(elle sourit.)
Joey : Au revoir !
GENERIQUE
Dawson et Oliver sont en voiture, Dawson conduit.
Oliver : Est-ce que tu te rends compte que depuis une demi-heure, tu n’as pas décroché un seul mot ?
Dawson : C’est normal, j’écoute la radio.
Oliver : Je l’ai éteinte il y a vingt minutes (petit rire). Alors, Dawson, à quoi tu penses ? Ou à qui ? Sans indiscrétion.
Dawson : A personne.
Oliver : Ok ! Mais si tu continues à te taire, je vais me sentir obligé de chanter comme chez toi. (il chante) « Dawson, on est sur la route oooh avec nos rêves et nos paquets de doutes ».
Dawson : (il rit) Joey. Tu as gagné. J’étais en train de penser à Joey. Plus jamais ça ! Je t’en supplie !
Oliver : Intéressant…
Dawson : Oui.
Oliver : La brune aux yeux de biche, hein ?
Dawson : Oui.
Oliver : Et c’est quoi l’histoire avec Joey ?
Dawson : C’est une très longue histoire.
Oliver : Tu crois que je suis plus avancé avec ce genre de réponses, hum ?
Dawson : D’accord. Arrête-moi si tu es perdu.
(Flash-back de la saison 1
Joey : J’ai réfléchi, Dawson, et je ne devrais plus cormir ici maintenant.
Dawson : Pourquoi ? Tu dors dans ma chambre depuis l’âge de sept ans.
Joey : Tes hormones en folie risqueraient de nuire à notre relation. Je préfère limiter les dégâts.
Dawson : Nous pouvons rester amis en dépit de ces diverses théories sur la sexualité.
Joey : Tout change Dawson, tout évolue.)
Sur la plage : Joey est assise, elle lit face à la mer. Puis on voit plain de jeunes s’amuser sur la plage. Un peu plus loin, sur un balcon, Audrey fait de grands signes.
Audrey : (elle crie) Joey ! Joey ! Tu me vois ? Joey ! (Joey lui fait signe) Hé ! Salut !
(Pacey attrape Audrey par la taille et tous deux se jettent sur le lit en riant.)
Audrey : (en l’embrassant) Hé ! Dis donc mon ange, je te signale que tu m’as interrompue.
Pacey : J’arrive pas à le croire. J’adore ce lit ! Il est carrément plus grand que ma chambre, quel pied !
Audrey : Oui, en plus mes parents m’ont fait rajouter de la mousse en dessous ce qui fait qu’il est encore plus confortable.
Pacey : Tes parents sont des gens formidables.
Audrey : Je leur passerai le message.
Pacey : D’accord. (ils s’embrassent) Est-ce que tes parents savent qui je suis ?
Audrey : Est-ce que tes parents savent qui je suis ?
Pacey : Non.
Audrey : D’accord. Les miens non plus.
Pacey : Je te crois pas. (ils s’embrassent)
Audrey : Non mais… Qu’est-ce que je leur dirais si je leur parlais de toi ?
Pacey : Et bien que je suis un amant exceptionnel.
Audrey : Oui alors ce serait un peu exagérer. (ils rient) Et toi, hein, qu’est-ce que tu dirais à tes parents à mon sujet ?
Pacey : Rien.
Audrey : Bien.
Pacey : Bien. C’est bien comme ça, non ?
Audrey : C’est bien ? Oui. Rien à redire.
Pacey : Euh, corrige-moi si je me trompe mais en général, les parents ne veulent pas savoir avec qui leurs enfants couchent avant le mariage.
Audrey : Oui, en plus quand c’est avec un garçon qui n’est pas votre petit-ami. Officiellement en tout cas.
Pacey : Tout à fait.
Audrey : Tout à fait. (ils s’embrassent)
Jack est assis sur le toit. Il téléphone.
Jack : (au téléphone) Donne-moi de tes nouvelles de temps en temps, hein ? Ouai.
(On aperçoit Joey arriver en bas.)
Joey : Je l’ai trouvé. (Jen arrive.)
Jack : (au téléphone) Très bien. Au revoir. (il range son portable.)
Jen : Qu’est-ce que tu fais perché là-haut ?
Jack : Rien. Qu’est-ce que vous voulez ?
Jen : On veut choisir les chambres alors on a pensé qu’on poourrait jouer à « papier, ciseaux, caillou » pour savoir qui aura la suite.
Jack : Prenez la suite ou la chambre qui vous plaît. Moi je vais aller faire des provisions essentielles. (il descend.)
Joey : Ah ben, tiens, tu pourrais nous acheter des yaourts.
Jen : Oui et…
Jack : Oh oh oh ! J’ai dit « provisions essentielles », vous comprenez les filles ? En clair, de la bière et de la gelée, ça s’arrête là !
Jen : Si je te donne de quoi payer, est-ce que tu peux aussi me rapporter de l’aspirine pour mon rhume ? J’ai déjà quelques symptômes et je tiens à enrayer ça immédiatement.
Jack : D’accord. Donne-moi l’argent.
(Un portable sonne)
Jen : Je reviens. ( elle entre dans la maison suivie de Jack.)
( Joey sort le portable de sa poche et répond.)
Joey : (au téléphone) Allo ?
Charlie : Salut beauté !
Joey : Je commençais à m’inquiéter : ton dernier appel c’était il y a trois heures.
Charlie : Conclusion, tu attends mes coups de fil.
Joey : Bon, qu’est-ce que tu veux au juste ?
Charlie : Oh, pas grand chose. Seulement ton adresse.
Joey : Pas de problème. J’habite au 87 tu peux toujours courir à l’angle d’oublie moi.
Charlie : Tu me lances un défi, Joey Potter ?
Joey : Je croyais qu’on était d’accord : plus d’appel à longueur de journée.
Charlie : J’en serais ravi de ne plus avoir à t’appeler . Il suffit de me dire ou tu es, après j’arrête.
Joey : Et bien, je suis dans tes rêves, Charlie Todd.
Charlie : Non, attends une seconde. Là, tu vois, j’ai l’impression que tu flirtes avec moi.
Joey : Va savoir. Et ça, c’est pas une impression : je te raccroche au nez (elle raccroche.)
( Charlie sourit.)
Pacey, Joey, Jen et Audrey sont assis au bord de la piscine, tous restent silencieux.
Pacey : Donc c’est ça les vacances de printemps ?
Joey : Mouai.
Pacey : C’est marrant, ça ressemble pas à ce qu’on voit dans les brochures.
Audrey : Hé, je vous fournis un toit et normalement vous, vous fournissez l’ambiance. On pourrait commander des pizzas.
Joey : Ou des vidéos.
Pacey : Et jouer au strip poker.
Joey, Jen et Audrey : (en se tournant vers lui) NON !
Pacey : Allez, je vous ai déjà vues en teue d’Eve, les princesses ! (Joey lui tape sur la cuisse.) Bon d’accord, d’accord, on se louera une cassette.
Jen éternue alors que Jack arrive, deux canettes à la main.
Tous : A tes souhaits !
Jen : Merci.
Jack : Pacey. (Il lui tend une canette.)
Pacey : Volontiers. Merci.
Un peu plus loin, un garçon passe en courant.
Joey : Ben, mais je le connais lui ! C’est qui déjà ?
Jen : J’hallucine, c’est Chris Hartford !
Pacey : Oh ben ça alors ! La superstar de ciné que j’ai commandée par correspondance est enfin arrivée. Je m’inquiètais.
Jen : Tu te rends compte !
Le garçon les rejoint.
Chris : Audrey ! (Audrey se lève) Je pensais bien te trouver ici ! (Ils se prennent dans les bras.)
Audrey : Chris ! Waouh. Salut, comment tu vas ?
Jack : Hein ? Mais lui c’est une vedette de cinéma !
Jen : J’en reviens pas, c’est dingue !
Audrey : (à ses amis) Excusez-moi, c’est… mon ami Chris. (à Chris) Chris, ce sont mes amis de l’université.
Ils se font signe. Jack se lève pour lui serrer la main.
Jack : Salut. Enchanté, Chris.
Jen : Salut.
Chris : Salut… euh…
Jack : Et ouai on est pas célèbres, nous. (Il rit)
Pacey se lève.
Pacey : D’où est-ce que vous vous connaissez ?
Audrey : On était au… lycée ensemble, on était dans la même école.
Joey : (à Jen) Ca fait drôle !
Audrey : Mais… qu’est-ce que tu fais dans le coin ?
Chris : Oh, euh MTV sponsorise un concert dans un hôtel à deux pas d’ici. C’est un nouveau groupe, les M2M. Vous devez connaître…
Jen : Oui ! Marit et Marion, les Norvégiennes ! Marit adore la soupe aux nouilles chinoises et au poulet et Marion adore les sodas, surtout ceux à l’orange !
Ils rient.
Jen : (en riant) Ben quoi ? C’est vrai !
Chris : Toujours est-il qu’ils m’ont filé des places. Ca vous tente ?
Jen : Oh !
Ils acquièsent de la tête.
Audrey : A vrai dire, on a d’autres projets en cours pour ce soir.
Les autres toussotent pour protester, Jack lui donne une tape sur le bras.
Jen : (d’une petite voix) Oui…
Audrey : Oui, tout compte fait, on pourrait très bien aller à ce concert. C’est sympa aussi.
Chris : Super ! Suivez-moi.
Chris s’en va, suivi de près par Jen et Jack.
Pacey : Génial !
Jen : (de loin) C’est vrai que tu sors avec Jennifer Love Hewitt ?
Pacey : Hum, donc…
Audrey : Ne pose pas la question, c’est inutile parce que la réponse est non !
Pacey : Ah bon ? Il est pas dans les cinq meilleurs ?
Audrey : On était amis avec Chris. Non mais pour qui tu me prends ? La catin de Babylone ? Ne réponds pas à cette question. Fonce ! Je dois parler à Joey.
Elle l’embrasse avant qu’il ne parte.
Audrey : (en murmurant) C’est Chris.
Joey : Le Chris que tu…
Audrey : Eh oui, celui auquel je songe chaque fois qu’ils passent ce tube « In your eyes ». Mon petit ami de lycée idéal, le garçon auquel je compare toutes mes conquêtes, celui que personne n’a jamis égalé, … Oui, c’est lui ! Il est là ! Tue-moi !
Joey : Bon mais pourquoi tu as dit à Pacey que ce n’était qu’un ami ?
Audrey : C’était la seule solution parce que Pacey et moi, on y voit un peu plus clair dans notre relation maintenant. Et s’il savait que Chris a été mon grand amour de jeunesse, ça pourrait générer une certaine confusion.
Joey : Parce que lui raconter des bobards, c’est mieux ?
Audrey : Dis donc Mère Téresa, tu devrais t’accorder une petite pause et me ramener ma copine Joey !
Joey : Oui, tu as raison. Pardon. Je peux t’aider ?
Audrey : Je crois que j’ai surtout envie de vomir.
Joey : Oh non, non, remets-toi Audrey !
Audrey : Je vais me changer alors.
Joey : Je t’attends. Vas-y !
Audrey file à l’intérieur de la maison. Le téléphone de Joey sonne, elle répond.
Joey : Allo ?
Charlie : Joey Potter !
Joey : Encore toi ?
Charlie : Bien vu !
Joey : Je commençais à avoir l’impression qu’on était fâché toi et moi.
Charlie : Non, j’étais seulement occupé à retrouver ta trace.
Joey : (elle soupire) Et ça avance ?
Charlie arrive derrière elle.
Charlie : Pas trop mal je dois dire.
Joey : Ah ouai ?
Charlie : Mmm, ouai. (il pose sa main sur son épaule, elle se retourne). Ok, je te rappelle plus tard. J’aime tellement le son de ta voix !
Ils éteignent leur portable.
Devant la scène, la foule attend le début du concert. Pacey discute avec une fille.
Fille : Ca ne te branche pas, t’es sûr ?
Pacey : Merci de ta proposition mais je ne suis pas seul.
Fille : Je vois personne à côté de toi.
Pacey : De temps en temps, je la laisse se mêler à ses semblables. Je suis très ouvert comme garçon.
Fille : Mmm mmm. Reste là. (elle pose sa main sur son épaule) Je reviens tout de suite. J’ai quelque chose à faire. (elle s’en va).
Pacey : (aux gens autour) Ah, les filles, elles n’aiment pas qu’on leur résiste ! Pour qui elle se prend celle-ci, tu l’as vue ?
La fille est montée sur scène, Pacey réalise qu’il s’agit de Marion du groupe M2M.
Marion : (en criant) Salut Miami ! Wouhhh !
Pacey : (en se retournant) Oh, ça y est ! Je vois qui c’est !
Marion commence à chanter, Pacey applaudit, gêné.
Un peu plus loin, près de la plage : Joey monte des escaliers alors que Charlie la suit.
Joey : Tu joues les pots de colle maintenant ?
Charlie : Euh, les pots de colle ? Oh, non, je trouve ça négatif. Je préfère me voir comme un garçon fidèle à son objectif.
Joey : Fidèle comme un toutou de compagnie ? (Charlie sourit) C’est grâce à ton flair que tu m’as trouvée ?
Charlie : Je suis content que tu me demandes comment je t’ai trouvée.
Retour au concert. Dans la foule, on aperçoit Audrey. Chris arrive derrière elle.
Chris : Tu es magnifique.
Audrey : Ah, t’es là ! Tu plaisantes ? Non.
Chris : Non, pas du tout. J’ai pas arrêter de penser à toi ces temps-ci.
Audrey : Tu sais quoi ? Je meurs de soif. Et toi ça va ? Parce que je… je suis limite déshydratée. Ouh !
Chris : Je vais aller te chercher un verre d’eau.
Audrey : Non, tu restes là et tu danses en écoutant les jolies petites Norvégiennes. J’en ai pour une minute. Ouh !
Elle part et croise Pacey.
Pacey : Audrey ?
Audrey : Ah, salut !
Pacey : Ca va ?
Audrey : Euh, ça va. Oui. Je… Ca va.
Elle part, Pacey la regarde s’éloigner. Puis, Chris fixe Pacey et se retourne en souriant.
Un peu plus loin, Joey et Charlie sont aussi dans la foule.
Charlie : J’ai appelé les renseignements de Beverly Hills. Y avait 10 abonnés portant le nom de Liddell. J’ai contacté tous ces braves gens, j’ai demandé s’ils avaient pas une fille prénommée Audrey. L’un d’eux m’a répondu que oui.
Joey : Y en avait qu’un ? T’en as eu du bol !
Charlie : Tu trouves toi aussi ? Ensuite, j’ai dit que je devais absolument retrouver leur fille chérie, qu’on bossait ensemble sur un exposé et que par inadvertance elle avait embarqué toutes les notes dont j’avais besoin. Ils m’ont donné le numéro d’ici. Comme ça, j’ai pu avoir l’adresse de la résidence et je suis là. Impressionnée ?
Joey : Enormément. D’autant que les parents d’Audrey voyagent en Europe ces jours-ci.
Charlie : OK. C’est Pacey qui me l’a dit.
Joey : Tu lui as demandé ou je pouvais être ? Après ce week-end mémorable ? Alors ça, c’est impressionnant !
Charlie : Oui, je suis d’accord. Oh, sois sympa ! Est-ce que tu sais que je mets toute mon énergie dans cette histoire ? Je l’ai même dactylographiée !
Joey : Pauvre Charlie ! L’honnêteté et toi apparemment ça fait toujours deux. J’ai à faire, excuse-moi. (ell s’en va).
Charlie : Ou tu vas ?
Joey : J’ai beau être très flattée par tous les efforts que tu fournis, je n’ai aucune envie de traîner avec toi.
Elle part.
Aux toilettes du concert : Pacey entre, il se lave les mains, Chris est en train de se sécher les mains.
Pacey : (fait une tape dans le dos de Chris) Salut mec !
Chris : Salut !
Pacey : Encore merci de nous avoir emmené ici. C’est vraiment cool !
Chris : Je suis bien content que ca vous plaise. ( Pacey sourit) Au fait, tu…, Audrey, tu la connais bien ?
Pacey : Oui, on peut dire ça.
Chris : Elle est super, hein ? Elle est drôle, belle, …
Pacey : T’as une question à me poser ou tu vas la contourner toute la nuit ?
Chris : (sourire gêné) Je suis pas doué pour ce genre de trucs…
Pacey : Qu’est-ce qu’il y a ? Elle te faisait craquer quand vous étiez au lycée, c’est ça ?
Chris : Non, on est sortis ensemble 2 ans.
Pacey : (surpris) Ah oui ? Vous êtes sortis ensemble ? Bien, …euh, elle te faisait craquer et en plus tu l’as eue. Félicitations. C’est… C’est super.
Chris : Je pensais que t’étais au courant. En fait, ce que je voulais savoir c’est si elle et toi vous… Mais, on dirait que non. Tant mieux.
Pacey : Pourquoi ?
Chris : Je sais pas. Tu me rappelles à quel point j’aime cette fille. Dès que je l’ai revue, j’ai… Tu comprends ? C’est…
Pacey : Oui oui je comprends, c’est très clair. Bon, je veux pas louper la fin, moi.
Chris : OK.
Pacey : Salut.
Chris : A toute à l’heure.
Pacey sort.
Toujours pendant le concert : Charlie discute avec une fille.
Charlie : Un type d’une grosse agence s’est intéressé à nous quelques temps mais pour l’instant, on cherche un chanteur. On prend le temps d’évoluer musicalement.
Fille : Oui.
Charlie : On ne veut pas se lancer trop vite sur le marché.
Fille : Oui je comprends.
Joey arrive.
Joey : Il joue les mecs modestes.
Charlie : Excuse-moi ?
Joey : Il t’a pas dit comment il s’appelait ?
Charlie : Euh, je la connais à peine cette fille, elle… Sois gentille, d’accord ? Du balai !
Joey : C’est dingue, ça. Combien de fois il faut te dire qu’il faut être honnête avec les femmes que tu dragues ? Tu n’as pas à avoir honte de ton succès !
Charlie : Euh…
Fille : Quel succès ?
Joey lui chuchote quelques mots à l’oreille.
Fille : Oh, waouh ! Jamais je n’aurais cru qu’il deviendrait aussi sexy !
Joey : Ben si. Regarde bien, il reste quelque chose quand même au niveau des yeux.
Fille : Ah ouai, ouai ouai ! C’est très net. En tout cas, merci de me l’avoiir dit. J’étais prête à me laisser charmer, je te dis pas la honte après ! (elle fait signe à Charlie) Salut ! (elle part).
Joey : (en lui faisant signe) On s’appelle.
Charlie : Bon, est-ce que je peux savoir ce que tu es allée raconter pour faire fuir cette fille ?
Joey : Je sais pas. Je crois que je lui ai dit … que tu étais un des frères Hanson, le petit qui a grandi. En fin de compte, c’est plutôt un compliment. Sans blague, ils étaient beaucoup plus profonds qu’on le disait !
Flash-back sur différentes saisons :
Dawson : Tu n’entends que ce qui t’arrange.
Joey : Non, j’entends ce que tu appréhendes de me dire.
Dawson : Joey, je souffre quand je suis près de toi.
Joey : Je t’ai demandé si… OUI !
Dawson : Joey ! Ta présence même dans une autre pièce réveille des milliers de souvenirs. Tout m’a toujours ramené à toi, tout le temps. Qu’importe ce qu’il se passait entre nous, le seul fait de penser à toi était un réconfort permanent mais… Je ne peux pas revenir en arrière, ça fait trop mal.
Joey : A toi de voir.
Dans la voiture de Dawson.
Dawson : Tu pleures là ou quoi ?
Oliver : Juste un peu. ( Dawson rit) Elle est triste ton histoire. Y’a du James Ivory là dedans. Comment ça finit ?
Dawson : Y ‘a pas de fin, c’est ça le hic.
Oliver : D’accord et dans ton fort intérieur, comment tu voudrais que ça finisse ?
Dawson : Je n’en sais rien. Je… Tout ce qui compte c’est qu’elle soit bien, je veux son bonheur.
Oliver : Ahhh, non ! C’est d’un ennui mortel ! Il faudrait une fin tragique : dix années ont passé, un matin tu la croises en ville, t’es fauché, t’es une vraie loque…
Dawson : Sympa.
Oliver : Et tu lui cours après, elle te prend pour un clodo ou une sorte de psychopathe. Et ensuite, juste quand tu traverses l’avenue, (il tape dans ses mains) pchchch…. T’es renversé par un bus ! (petit rire)
Dawson : Les fins et toi, c’est pas vraiment ça.
Oliver : S’il te plaît, dis-m’en plus. J’adore les histoires qui craignent !
Dawson : Si tu y tiens.
Retour en Floride : pendant le concert, un peu à l’écart de la foule, Joey discute avec un garçon.
Garçon : La prochaine fois que tu passes à New York, appelle-moi. Je m’occuperai mieux de toi.
Joey : Ah oui ? Comment ça ?
Garçon : Je te donnerai des places de concerts, des badges pour les coulisses et peut-être même des accès pour les répétitions.
Joey : Cool.
Charlie arrive.
Charlie : Excusez-moi. Est-ce que ce garçon t’importune, Joey ?
Joey : Non.
Charlie : Vu d’ici, on dirait le contraire. Alors, du vent, mon grand !
Joey : Quand il était enfant, il était membre à part entière de…
Charlie : Ttttt tttt tttt tttt. Tu te tais et tu laisses tomber.
Garçon : Euh, je veux pas me mêler de vos histoires. Je suis ravi de t’avoir rencontrée Joey.
Joey : Moi aussi. (Il part.) Du vent, mon grand ? C’est quoi ça ?
Charlie : C’est efficace en tout cas.
Joey sourit puis part, Charlie la suit.
Toujours au concert : Jack court vers Jen.
Jack : Jen ! Jen ! Ah, t’es là ! Je nous ai inscrit à une tombola ou on peut gagner deux semaines à Miami ! Ah ! C’est un plan incroyable ! Ce serait le pied ! Wouwou ! Wouwou ! Allez vas-y ! Wouwou ! Wouwou ! Wouwou ! On se bouge ! … (elle rit puis tousse). Qu’est-ce qu’il y a ?
Un peu plus loin, Audrey discute avec Pacey.
Audrey : Je ne voulais pas te raconter des salades en réalité !
Pacey : Oh, bien sûr que non ! Tu l’as dit comme ça, sans réfléchir !
Audrey : Et je n’ai aucune envie d’avoir cette discussion là maintenant !
Pacey : Ah mais y’aurait pas eu de discussion si t’avais joué franc-jeu avec moi tout à l’heure !
Audrey : Nimporte quoi. Jamais tu n’aurais pu entendre ça sans réagir. Tu m’aurais posé des centaines de questions comme tu fais toujours !
Pacey : Ah ouai ? Comme je fais toujours ? Ouai c’est ma faute alors !
Audrey : T’aurais voulu savoir combien de temps ça avait duré, et combien de fois on avait couché ensemble, s’il était meilleur que toi, … Avec ton interrogatoire, t’aurais gâché la soirée.
Pacey : T’as raison. Ta méthode est cent fois mieux, parce qu’au moins on passe une soirée très agréable tous les deux !
Audrey : Je suis sincèrement désolée, d’accord ? J’ai été hyper nulle, pardon. (elle soupire).
Pacey : Y’a plus que ça entre Chris et toi.
Audrey : Oh, Pacey ! Mais qu’est-ce que tu veux savoir d’autre ? Oui, je suis sortie deux ans avec lui ! Et oui, je l’aimais ! Chris, c’était… mon Dawson, tu comprends ? Ma rupture avec lui c’était ce que j’ai connu de plus dur dans ma vie. Et quelquefois je me demande si j’ai pas eu tort de prendre cette décision ! C’est ça que tu voulais entendre ?
Pacey : Oui, c’est justement ça que je voulais entendre.
Audrey : Allo ? T’es toujours là ? Qu’est-ce qu’il y a ? Tu m’en veux maintenant.
Pacey : Je t’en veux pas. Non, non pourquoi je t’en voudrais ?
Audrey : Attends, t’es en colère contre moi, non ?
Pacey : Pas du tout. C’était juste pour le plaisir, nous. Tu te rappelles pas, Audrey ? Ni lien, ni contrainte. On ne se ment que dans les relations sérieuses. Mais nous ça n’a jamais été sérieux.
Audrey : Non, non je suis d’accord avec toi. Merci beaucoup, Pacey. (elle part.)
Joey se promène sur la plage avec Pacey.
Pacey : J’ai fait ce qu’il fallait.
Joey : Qu’est-ce que tu vas encore me trouver comme argument ?
Pacey : Tu veux bien m’écouter une seconde ? Autrefois comment le brave petit lycéen prénommé Pacey gérait-il une relation triangulaire ? Il fonçait, direct, tête baissée, il saignait et pour finir il perdait la fille.
Joey : Oui mais aujourd’hui c’est différent. Tu…
Pacey : Hé hé, oui d’accord. Parce que j’en ai tiré un enseignement : j’ai appris à repérer tout de suite ces situations, j’ai appris à les éviter, je ne commets plus deux fois la même erreur. Et comment on appelle ça ? On appelle ça devenir adulte.
Joey : Qu’est-ce qui te fait croire que c’est la même chose ?
Pacey : C’est pas difficile. Elle a dit « c’est mon Dawson » et moi ça m’a provoqué une réaction chimique.
Joey : D’accord. J’avais un dawson et est-ce que tu me vois avec lui aujourd’hui ? Non ! Chris, c’est le passé.
Pacey : S’il y a bien un truc que j’ai appris dans cette histoire, c’est que « Dawson » n’est pas un terme qui ne s’emploie qu’au passé. « Dawson » c’est passé, présent et futur. Par conséquent, maintenant, je cherche une femme sans âme sœur avec des petits pieds. Voilà ce que je veux.
Joey : Non. Tu veux Audrey.
Pacey : Alors là, t’as rien compris.
Joey : Et Audrey te veut. Si vous reconnaissiez enfin qu’il est plus que probable que vous ayiez besoin l’un de l’autre, ça pourrait devenir une grande histoire.
Pacey : Ben voyons. Bon, si on parlait de toi plutôt. Est-ce que tu t’appliques les conseils que tu donnes aux autres ou est-ce qu’il faut que je m’y colle ?
Charlie passe avec une planche de surf.
Joey : (elle soupire) Ce type ? Non. Ca n’a rien à voir, il me laisse froide.
Pacey : Mais oui, bien sûr, il ne t’attire pas. Tu rougis, tu lui fais du gringue, tu ris, tu chantes, …
Joey : D’accord. D’accord, il me plaît sans doute un peu. Mais… enfin oui mais d’une drôle de façon. Il va de soi que… que je n’envisage rien de sérieux avec lui dans l’avenir.
Pacey : Mais enfin qui te parle de l’avenir ? Je te parle du présent là, Joey !
Joey : Ou veux-tu en venir ? Si j’avais encore…
Pacey : Explication ! Il s’est farci des heures de route rien que pour toi, et il m’a appelé, moi, l’ex petit-ami pas franchement commode pour savoir ou tu étais. Il est courageux.
Joey : A moins qu’il ne soit débile.
Pacey : Possible mais à ta place j’irais vérifier.
Joey : (en souriant) D’accord.
Flash-back sur différentes saisons de la série :
Joey : Je n’ai jamais dit que ça n’avait rien de déboussolant.
Dawson : D’accord alors dis-moi une chose dont tu es sûre.
Joey : J’avais envie que tu viennes, ça j’en suis sûre. A la fin de la soirée, en rentrant, j’ai eu très envie que tu sois là.
Dawson : Pourquoi ?
Joey : Je sais pas pourquoi. Je sais pas ce que ça signifiait. Je sais seulement que j’avais très envie de te voir.
Dawson : C’est peut être une fin des plus normales, Joey. Peut être que l’attirance que nous éprouvons l’un pour l’autre masque notre peur de grandir, d’aller de l’avant.
Joey : C’est vraiment ce que tu penses ?
Dawson : Je ne sais pas. Mais si je prends cet avion, je ne le saurais jamais. Tu comprends ? Parce que nous allons grandir, nous allons évoluer et dans quelques années, nous allons nous réveiller et nous rendre compte que nous sommes devenus des étrangers. Je suis sûr d’une chose : je ne veux pas que ça nous arrive. Et toi ?
Joey : Non !
Dawson et Oliver se sont arrêtés à une station essence.
Oliver : Hé Dawson, tu y penses je parie.
Dawson : A quoi ?
Oliver : A détourner la voiture, direction la Floride.
Dawson : Non, ce serait… Non, ce serait complètement ridicule. Non, ce serait stupide. Arrête. Si je le faisais, qu’est-ce qu’on a encore à se dire à ce stade précis ?
Oliver : Non, attends. J’ignore ce que tu as dans la caboche, mais vu ce que tu racontes et comment tu le racontes, j’ai l’impression que le soleil se lève et se couche avec cette fille.
Dawson : Oui, c’est vrai.
Oliver : Alors pourquoi tu ne descends pas lui dire tout ça à ta Joey ?
Dawson : Euh, je ne dis pas que j’en ai pas le droit. Je n’ai plus voulu d’elle, elle a suivi sa route.
Oliver : C’est une possibilité mais tant que tu n’auras pas eu cette conversation, comment tu veux le savoir ?
Dawson : (il pousse un cri) Tu oublies le rendez-vous.
Oliver : On le remet à un autre jour. Ca se fait, tu sais. Tu an auras plein d’autres, tu auras plein de rendez-vous. Mais ça, ça c’est la seule façon d’atteindre le grandiose, mon pote.
Dawson sourit.
Oliver : Hein ?
Dawson : C’est par ou la Floride ?
Oliver : Alors là, tu m’en bouches un coin !
Dawson : En route !
Ils montent dans la voiture.
Sur la plage, Charlie s’exerce au surf. Joey le rejoint.
Joey : Le surf, c’est plutôt sur l’eau que ça se pratique !
Charlie : Tu comptes tout mettre en question pendant le cours que je vais te donner ?
Joey : Y’a des chances, oui.
Montage en musique :
_ Joey s’entraîne sur une planche de surf avec Charlie sur la plage.
Charlie : Encore !
_ Dawson et Oliver en route.
_ Jen, toujours malade, sur la terrasse.
_ Charlie bascule de la planche de surf. Joey rit.
Charlie : Et tu trouves ça marrant, toi ?
Joey : (en riant) Oui.
_ Audrey sur le balcon ; Pacey marchant près de la plage ; Chris, dos à la mer.
_ Jen dans son lit avec des mouchoirs.
_ Jack versant de l’alcool dans une tasse.
_ Dawson au volant.
_ Joey taquinant Charlie qui lui court après sur la plage.
Joey : Ah ! Non !
Charlie : Tu vas voir ! (Joey crie.)
Jen et Jack sont installés sur la terrasse de la maison.
Jen : On peut dire que tu t’es éclaté hier soir.
Jack : Ouai je sais (en goûtant le contenu de sa tasse avec le doigt). La grande défonce ! Enfin, je crois.
Jen : Ouai. Tu as perdu connaissance et après je t’ai mis au lit.
Jack : Ouai, c’est bien. Je te remercie Jen. Est-ce qu’on va bientôt aborder le sujet qui fâche, d’après toi ?
Jen : Je trouve quand même que tu bois trop…
Jack : Non ! Non non non non ! Tu vas pas endosser ce rôle-là, toi ! Tu vas pas me sermonner sur l’abus d’alcool et ses risques chez les étudiants !
Jen : Tu devrais me laisser finir, d’accord ? Ca ne concerne pas ta consommation d’alcool. Je t’observe et j’ai l’impression que tu bois parce que tu as quelque chose à oublier. Est-ce que… Est-ce… Est-ce que tu souhaites en parler avec moi ? C’est tout ce que je te demande, Jack.
Jack : Non. Tout va bien. (il se lève de sa chaise) J’ai pas envie de parler. (il rentre.)
Jen est dans la cuisine, elle prépare du thé. Joey entre.
Joey : T’es toujours enrhumée ?
Jen : Oh, ne tiens pas compte des yeux cernés et du nez rouge, ça va. Tu as pris des couleurs…
Joey : J’ai surfé. Enfin c’était pas tout à fait du surf mais j’ai quand même réussi à tenir debout sur la planche près de cinq secondes.
Jen : Cool ! Tu étais avec Audrey ?
Joey : Non, j’étais avec Charlie.
Jen : Tu as passé la journée avec lui ?
Joey : Ouai. Est-ce que ça t’ennuie ?
Jen : Oh non, non, bien sûr que non sauf que… je sais pas… Je me demande pourquoi tu perds ton temps.
Joey : Ben euh… c’est mon temps et puis j’avoue qu’il me fait beaucoup rire parfois.
Jen : Ouai, c’est son truc pour te séduire. Crois-moi je suis passée par là.
Joey : Tu veux que je te dise ? Je sens que je vais suivre mon intuition sur ce coup-là mais merci quand même. (Elle commence à partir.)
Jen : Attends, Joey. Qu’est-ce qu’elle te dit ton intuition ?
Joey : Euh, que dans cette situation précise, tu n’es probablement pas la mieux placée ni la plus objective pour me donner des conseils.
Jen : Je ne veux pas que Charlie te fasse du mal, c’est tout !
Joey : Je t’en prie, Jen. Tu ne t’es jamais vraiment souciée de moi avant cette histoire. Je peux savoir ce que t’a dit ton intuition quand tu as couché avec Dawson ?
Jen : Bon, d’accord. Je... je savais que ce serait pas évident, Joey, mais…
Joey : Mais tu l’as fait de toute manière. Et je n’ai rien dit. Alors pourquoi tu n’aurais pas la même courtoisie envers moi aujourd’hui ?
Jen : Très bien, très bien. S’il a autant d’importance pour toi…
Joey : Ecoute, j’en sais rien. J’en suis pas là pour l’instant. Mais quelle importance il a pour toi ?
Jen : Aucune.
Joey : Alors pourquoi tu t’investis à ce point ?
Charlie est à l’entrebâillement de la porte.
Charlie : Euh… (à Joey) Tu avais laissé tes clés à la plage.
Joey : Merci.
Jen : Je retourne me coucher. Je me sens pas si bien que ça finalement. ( Elle part.)
Joey : Charlie, on peut aller faire un tour ?
Charlie : Oui. Où ça ?
Joey : Où tu veux mais loin d’ici.
Joey sort, suivie de Charlie.
Audrey est sur le balcon, seule. Elle soupire. Chris arrive.
Chris : Ils me manquaient tes grains de beauté.
Audrey : Comment tu es entré ?
Chris : Une fille enrhumée m’a ouvert la porte.
Audrey : Ah.
Chris : (en caressant le cou d’Audrey) Surtout ceux que tu as dans le cou, je les adore.
Audrey repousse la main de Chris.
Audrey : Arrête. Je suis persuadée que tu as pu t’offrir tous les grains de beauté du monde, monsieur la future star internationale.
Chris : Oh, dis pas ça, Audrey. C’est ce que tu penses à tous les coups mais sois gentille, dis-le pas tout haut, d’accord ?
Audrey : D’accord.
Chris : Je me demande souvent où on en serait toi et moi si je t’avais suivie à Boston. Est-ce qu’on serait toujours ensemble ?
Audrey : Je n’en ai aucune idée. Cela dit, nous ne sommes plus comme avant. Je ne suis plus comme avant.
Chris : Je te trouve pas si différente que ça. Juste cette tristesse dans tes yeux.
Audrey : Ca va passer.
On voit Pacey entrer dans la chambre.
Chris : (il prend les mains d’Audrey) Parfois, j’aimerais… j’aimerais qu’on soit encore au lycée. Les choses étaient plus faciles à l’époque.
Audrey : Je comprends ce que tu veux dire.
Ils s’embrassent sous les yeux de Pacey. Celui-ci s’en va, il avait des fleurs à la main.
Sur la plage : Joey et Charlie ont fait un feu. Charlie essaye de monter sa tente.
Charlie : Y’a une technique pour la monter mais c’est fou, je m’en souviens jamais.
Joey : Ca m’étonne que t’aies apporté une tente.
Charlie : Je savais que tu ne me laisserais pas dormir avec toi.
Joey : C’était bien vu.
Charlie : Tu es vraiment belle ce soir. (Il s’approche pour l’embrasser, elle tourne la tête.) Qu’est-ce que j’ai fait de mal encore ?
Joey : Ecoute, je suis désolée, je vais rentrer.
Charlie : Hé, non, attends, attends, je ne veux pas que tu t’en ailles, Joey.
Joey : Qu’est-ce que je fais sur cette plage avec toi ? Je ne te connais même pas, Charlie. Et les rares choses que je sais à ton sujet en dégoûteraient plus d’une !
Charlie : T’en sais plus que ça. On a passé une journée magique et… et si tu es autant sur la défensive avec moi, c’est juste à cause de mon attitude avec Jen.
Joey : C’est en grande partie pour cette raison.
Charlie : Je le reconnais, je n’ai pas été correct. Je regrette d’avoir été aussi odieux, mais en réalité, je ne suis pas comme ça, Joey. Non, je t’assure, ça ne me ressemble pas. Parce que toi, tu… tu n’as jamais fait souffrir personne ?
Joey : Je vais t’aider à la monter cette tente.
Dawson arrive en voiture. Il se gare devant la maison. Jack, ivre, est debout sur le toit.
Jack : (en criant) Dawson Leery ! WOUH !
Dawson : C’est toi Jack ?
Jack : Grimpe, tu verras mieux. WOUH ! AH !
Dawson : Attention, tu vas te casser la figure.
Jack : T’as vu, j’ai des ailes !
Dawson : Oh. Je crois que tu ferais mieux de descendre.
Jack : D’accord. J’arrive tout de suite.
Il lève les bras et ferme les yeux.
Dawson : Jack !
Jack se jette du toit, il tombe dans la piscine.
Dawson : Jack !
Dawson se jette dans la piscine pour le ramener.
Dans le salon : Jack est installé dans un fauteuil, enveloppé dans une couverture. Il frissonne. Dawson arrive. Il lui donne un pull.
Dawson : Tiens, enfile ça.
Jack enfile le pull, en frissonnant. Dawson s’assoit.
Jack : Ah, j’ai pas été très malin…
Dawson : T’inquiète pas.
Jack : Ah bon sang, quel pied si on pouvait rembobiner le film de sa vie !
Dawson : (il rit) Parfois ce serait très utile.
Jack : Je reprendrais tout depuis la fin du lycée. Ouais. Je repartirais à zéro. Tu changerais quoi dans ta vie ?
Dawson : Je n’en sais rien. Et toi, Jack ?
Jack : (il soupire) J’étais persuadé que ça allait, je me faisais de nouvelles relations, je touchais à tout. Je me construisais une nouvelle vie.
Dawson : Qu’est-ce qu’il y a de mal à ça ?
Jack : c’est très dur. J’en bave. J’aurais jamais imaginé ça.
Dawson : Qu’est-ce qui est aussi terrible ? Raconte.
Jack : Ma triste vie. Mes études. J’ai été recalé dans un tas de matières.
Dawson : Tu es sérieux ?
Jack : (il hoche la tête) Il faudrait que je décroche que des A à mes prochains contrôles. Et j’ai pas lu la moitié des fiches. J’y arriverai pas, je peux pas rattraper le retard.
Dawson : Pourquoi ? Tu n’en sais rien. Fais les choses étape par étape. Et nous sommes là, nous allons t’aider.
Jack : Je connais, c’est l’éternel refrain. Dans cette bande, on se le chante constamment. « Oh, ton père est mort, Dawson. Ne t’inquiète pas, ça va aller. OK, on est là, on va t’aider à te sortir du pétrin. »
Dawson : Oui, Jack, vous m’avez aidé. Et crois-moi ça fait toute la différence.
Jack : Tobey a un nouveau petit ami. Je l’ai appelé l’autre jour pour prendre de ses nouvelles. Oh, bon sang, il avait l’air tellement heureux. (Il pleure.) Comment veux-tu que je démarre une nouvelle vie si je sais pas où est l’erreur ? Je voudrais revenir en arrière et tout recommencer. Est-ce que je peux tout recommencer ? (Il pleure.) Je voudrais tout effacer.
Audrey est assise au bord de la piscine où a eu lieu le concert. Elle regarde les groupes plier bagage. Pacey arrive derrière elle.
Pacey : Tu songes à te faire embaucher ?
Audrey : Je suis baraquée comme fille. J’ai de la force. Je serais sans doute à la hauteur. (Elle soupire. Elle se lève et se tourne face à lui.) Pacey, il faut que je te dise un truc important. J’ai…
Pacey : T’as embrassé Chris.
Audrey : Ouais. Comment tu le sais ?
Pacey : J’ai engagé deux détectives privés. Ils t’ont suivie, fait des photos. C’était pas terrible.
Audrey : Dis donc, je trouve pas ça très cohérent.
Pacey : De quoi tu parles ?
Audrey : Ben, si tu passes tout ton temps à observer mes faits et gestes, c’est que logiquement je t’intéresse.
Pacey : Oui, ça pourrait vouloir dire ça.
Audrey : Ben alors, c’est ça ou non ? Parce que je… j’en ai vraiment assez du chemin que… qu’on a pris tous les deux. Ah, attention, je ne dis pas que c’était pas agréable, loin de là, mais…
Pacey : Audrey.
Audrey : Non, tais-toi, il faut que ça sorte !
Pacey : Est-ce que je peux juste…
Audrey : Est-ce que j’ai le droit d’en placer une ? J’ai du mal avec des sujets aussi sensibles que ça, d’accord ? Pacey, euh, je veux être ta petite amie officielle, d’accord ? Je veux que ce soit de manière officielle donc exclusive… et sérieuse aussi. Et je… je veux que ce soit pareil pour toi. Mais si tu ne veux pas…
Pacey : Je le veux. Je le veux. (Il soupire.) C’est ce que j’ai eu envie de te dire toute la journée.
Audrey : Pourquoi t’as rien dit alors ?
Pacey : Ben… parce que j’attendais le bon moment.
Audrey : Oh. Les conditions sont réunies là, ça te va ?
Pacey : Oui, ça va, ça me convient. Audrey…
Audrey : Oui.
Pacey : Veux-tu être ma petite amie ?
Audrey : Oui, sans hésitation.
Ils s’embrassent.
Le lendemain matin : Dawson est assis dans la cuisine. Pacey entre.
Pacey : Dawson ? Je savais que c’était toi. T’es là depuis quand ? (Il attrape une tasse et du café.)
Dawson : Hum, hum, (il rit). Je n’en sais rien. Tu n’as pas l’air franchement étonné de me voir.
Pacey : Tu veux un bol de café ?
Dawson : Non, non non, je te remercie, ça va : j’en ai déjà pris. Ce que je veux en revanche c’est…
Pacey : Trouver Joey.
Dawson : Oui.
Pacey : Ecoute, Dawson, si t’es là parce que tu crois que Joey et toi c’est pas… Peu importe ce que tu crois, c’est une mauvaise idée.
Dawson : Doucement avec moi. J’ai roulé pendant 26 heures, je suis exténué.
Pacey : Je suis sérieux. Il faut laisser tomber, il faut arrêter ce jeu stérile tous les deux. Vous êtes pratiquement tout le temps en décalage. Oublie, c’est fini !
Dawson : Non, erreur.
Pacey : Ah, je t’en prie, Dawson. Combien de fois tu vas t’infliger ça ? Combien de fois tu vas replonger et faire machine arrière ?
Dawson : Autant de fois que ça vaudra le coup de le faire.
Pacey : Alors suppose que je te dise que ça ne vaut plus le coup.
Dawson : Pour être franc, Pacey, parfois je voudrais que ce soit le cas. Mais ça ne l’est pas. Je le sens. Je sais que tu es persuadé du contraire, ce n’est pas grave. Tu es le cynique, je suis l’idéaliste, c’est comme ça mais…quand quelque chose d’aussi puissant m’attire et bien… il faut que je cède à l’attirance. Dans un tel cas, je ne sais rien faire d'autre. Allez, dis-moi où elle est.
Pacey : Elle est avec Charlie, Dawson.
Dawson : Hum.
Dans la tente de Charlie : Joey et Charlie viennent de se réveiller.
Joey : Tu peux me passer mes chaussettes ? J’ai les pieds gelés. (Elle s’assoit.)
Charlie : Ouais. (Il attrape les chaussettes hors de la tente, qui se trouve en fait à l’intérieur de la maison.) On a été inspiré de rentrer la tente. Tu aurais perdu quelques orteils si on était resté dehors.
Joey : Charmant ! Bon, où est-ce qu’on en était ?
Charlie : Classe de cinquième. L’incident avec le méchant fer à friser.
Joey : Oouh, elle est très bien cette histoire ! Tu vas adorer.
Charlie rit.
Joey : Euh, tu veux peut être qu’on fasse une pause ?
Charlie : Avec toi… jamais.
Joey : Mmm, tu es bien pour les phrases courtes. Même presque trop bien.
Charlie : Trop bien ?
Joey : Mm.
Charlie : Tu te fiches de moi. Tu te rends compte : je suis resté allongé près de toi toute la nuit et j’ai toujours pas réussi à t’embrasser. J’ai perdu mon savoir-faire, moi, c’est clair !
Joey : Non je crois pas !
Charlie : T’es sûre ?
Joey l’embrasse puis ils rient.
Scène finale : Dawson est sur la plage, il regarde l’horizon, debout, seul face à la mer.