N.B : Le titre VO Catch 22 est le titre d’un roman publié en 1961 aux USA de Joseph Heller. Il raconte l’histoire d’une escadrille d’aviateurs basée sur une île italienne pendant la Seconde Guerre mondiale. C’est en réalité en pleine guerre du Viet Nam (à sa sortie) une satire féroce de l’armée. Le personnage principal est Yossarian qui tente de sauver sa peau en simulant la folie dans un monde qui a perdu la raison. En fait le titre fait référence à l’article 22 du règlement intérieur de la base qui prévoit que « Toute personne se faisant dispenser d’aller au feu ne peut-être fou ». Peu connu en France, ce livre est culte aux USA, un best seller qui est entré dans le langage courant américain, en effet, quand on dit catch on Catch-22, cela signifie une situation perdant-perdant. Je vous conseille de le lire, c’est un très grand livre de la littérature américaine du XXe qui pose un regard intéressant sur la société américaine, voir même notre société occidentale, en VF, il est publié sous le titre : L’attrape-nigaud. Voilà j’ai pensé que c’était important de le signaler pour comprendre le sens
de cet épisode. Bonne lecture
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[Un restaurant chic. Pacey est assis seul à une table, comme s’il attendait quelqu’un, quand la serveuse arrive pour lui demander s’il n’a besoin de rien.]
SERVEUSE : Désirez-vous autre chose, monsieur ? Du pain, peut-être ?
PACEY : Non pas du pain, mais je prendrais un autre comme celui-ci. Et ne m’appelez pas monsieur. Ce genre de choses à le don de m’agacer.
SERVEUSE: Oui monsieur, excusez-moi. Je vais vous laisser maintenant.
(La serveuse s’en va discrètement, quand la jolie journaliste arrive et s’assoit à la table de Pacey)
SADIA : Salut. Je t’ai manqué ?
PACEY : Oui, mais la serveuse était en train de me draguer, donc ça allait.
SADIA : Oh, ceci à l’air amusant.
PACEY : Ca l’était, mais elle n’était pas vraiment mon genre.
SADIA : Bien. C’est quoi ton genre exactement ?
PACEY : Généralement je suis attiré par les brunes intelligentes aux yeux marron.
SADIA : Je peux te poser une question ?
PACEY : Ne te gêne pas.
SADIA : Pourquoi as-tu attendu si longtemps pour m’inviter à sortir ?
PACEY : Et bien, pendant un temps, j’étais plus ou moins engagé, mais je m’en fiche maintenant, je te le promet.
(La serveuse apporte son verre)
PACEY : Merci.(Il prend son verre et le lève). Donc sans remettre à plus tard cette conversation, j’aimerais porter un toast si je peux.
SADIA: Tu peux.
PACEY: Pour mieux se connaître l’un et l’autre.
SADIA : Beaucoup mieux.
GENERIQUE [Chambre universitaire de Joey. Joey est allongée sur son lit en train d’étudier pour son examen de fin d’année. Eddie est assis par terre devant son lit, se penche dessus puis attrape le livre Catch 22 qui est posé par terre à coté de lui.]
EDDIE: Et bien, Joey, Ce n’est pas ce message qui l’emporte.
JOEY : Si, ça l’est. De façon prématurée, Yossarian doit accepter qu’il est emprisonné dans un monde complètement fou.
EDDIE : Non, mais il s’échappe à la fin, donc il y a de l’espoir.
JOEY : De l’espoir pour quoi ?
EDDIE: Et bien, la beauté c’est ce que nous ne connaissons pas, mais son évasion est un testament de la puissance d’un homme qui lutte contre le système.
JOEY : L’interprétation d’Hetson est beaucoup plus sombre.
EDDIE: Pourquoi ça ne me surprend pas? Tu sais, si tout ce que tu dois faire à cet examen c’est recracher tout ce qu’Hetson dit en cours, tu ne développes pas vraiment ta propre critique.
JOEY : Je développerai mon propre sens critique plus tard. Maintenant, je dois cartonner cet examen final. Tu te rappelles l’incident qui était arrivé la dernière fois que j’ai fait un examen final pour cet homme ?(Audrey entre la pièce)
AUDREY : Ca ne peut pas arriver.
JOEY : Qu’est ce qui ne va pas ?
AUDREY : Dieu est en train de me punir. Lis ça.
(Elle tend une enveloppe à Joey qui la prend et l’ouvre).
AUDREY : Après la longue et prolongée bataille avec mon sérieux problème d’addiction, cette administration sans coeur de cette grande université va me renvoyer !
EDDIE : Ca semble plutôt brutal.
AUDREY : Je sais.
JOEY : Audrey, c’est juste une lettre du doyen qui dit si tu signes pour des cours d’été tu peux rester.
AUDREY : Le doyen m’en veut, Jo.
JOEY : Tu as manqué au moins un semestre entier.
AUDREY : Qu’est ce que je vais faire ? Je vais être, comme, toute seule dans cette boîte tout l’été. Tu pars dans 2 jours, n’est ce pas ?
JOEY : Pas par choix mais oui.
(Audrey se lève et attrape son manteau)
JOEY : Où tu vas ?
AUDREY : Négocier !
JOEY : Je ne pense pas que ce soit négociable.
AUDREY : Tout est négociable. (Elle quitte la pièce)
EDDIE : Répètes le moi encore une fois. Tu es amie avec elle parce que… ?
JOEY : Elle m’a sauvé la vie une fois dans un bar à Calcutta.
EDDIE : Exact.
JOEY: Ce qui nous amène à un excellent point, Eddie. Nous allons être mis dehors de notre petit d’amour à la fin de la semaine.
EDDIE : C’est à ce point que nous allons déménager dans ma voiture, que j’ai garé près de la rivière.
JOEY : Ce n’est pas dans le plan.
EDDIE : C’est mon plan.
JOEY: Ah oui ? Je croyais que nous allions prendre un boulot cet été dans le Cap et vivre chez ma sœur pour mettre de l’argent de côté.
EDDIE : Bien, et endurer tout le temps les interrogations de ton père sur mon manque de projets pour le futur.
JOEY : Tu as démarré une école à l’automne dans le plus prestigieux programme d’écriture du pays.
EDDIE : Oui, oui, je sais. En Californie. Et si nous sommes forcés d’être séparés géographiquement, je ne vais pas passer mon temps à nettoyer des tables. J’ai de plus grands projets en tête.
JOEY : Et qu’est ce que ces grands projets entraînent ?
EDDIE : Oh, non, non, maintenant tu dois te concentrer sur une seule et unique chose. Et après cet examen, Jo, tout sera révélé.
JOEY : Et bien, qu’est ce qui se passe si je ne peux pas attendre si longtemps ?
EDDIE : Je pense que tu peux.
JOEY : Peut-être que je n’aurais juste qu’à user de ma séduction pour t’extorquer les informations.(Elle l’embrasse mais il se dégage doucement en souriant)
EDDIE : Mes lèvres sont scellées, Jo.
JOEY : Hein, hein.
EDDIE: Bien essayé.
JOEY: Tu es officiellement un nul!
[Le centre d’aide. David est au téléphone en train d’essayer d’aider un étudiant d’une part, quand Jack entre et le voit se dirige doucement vers le bureau de David].
DAVID : Oui, oui, tu sais, je suis presque sûr que tu ne veux pas mélanger de la Moutain Dew avec du
Nodoze ? (NDLR : Le M
outain View est une boisson énergisante contenant un fort taux de caféine et parfumé au citron et le
Nodoze c’est un médicament de type Advil qui contient aussi de la caféine). Pourquoi ? Parce que les deux contiennent beaucoup de caféine, et oui, oui,
Queens of the Stone Age est un album vraiment rock. C’est…euh, la première chose dont tu es besoin c’est de respirer un bon coup. Bien. Maintenant, trouves quelqu'un de ta classe, empruntes lui ses notes et…ok, oui, oui. Nous sommes ouvert 24h/24 et 7j/7, ok ? D’accord. Bonne chance. (Il raccroche le téléphone)
JACK : Dure journée ?
DAVID: Oui, les examens font ressortir le mauvais côté des gens.
JACK : Le truc c’est que tu lui as parlé de ne pas mélanger le Mountain Dew avec du Nodoze. Ça peut-être une combinaison mortelle.
DAVID : Ouais, je rends un grand service à l’humanité. Tu as besoin de quelque chose ?
JACK : Donc, tout ce truc dingue n’a pas encore porté ses fruits hein?
DAVID: Vas à l’essentiel, Jack. Le téléphone va bientôt sonner et les problèmes d’un ex petit ami incapable ne sont rien comparés à l’angoisse suicidaire des étudiants de dernière année.
JACK: On peut arrêter ça s’il te plait? Pouvons-nous juste parler ? Au moins donne moi la même chance que tu donnes à n’importe quel étranger au bout du téléphone. Accorde moi juste une heure ou même une demi-heure.
DAVID : Peut-être.
JACK: Peut-être?
DAVID: Oui, peut-être. J’ai besoin de réfléchir à tout ça.
JACK: Super. Vraiment super. Combien de temps?
DAVID: Je ne sais pas. Ecoutes, je t’appelerai.
JACK: Ou, ou tu sais, tu peux me voir au Hell’s Kitchen ce soir si tu veux?
DAVID : Je ne peux pas ce soir. J’ai un contrôle demain.
JACK: Demain, demain c’est parfait. Comme, je ne sais pas, après 20h ?
DAVID : Je travail jusqu’à 21h.
JACK : Alors, tu vas venir?
DAVID: J’ai dit que j’avais besoin d’y réfléchir.
JACK : Ok.
DAVID : Ecoute, je suis occupé ici, donc...
JACK : Ok. Bien sûr. Je comprend.
[La salle de conférence au bureau de Pacey. Il y a beaucoup de jeunes gens tous assis autour de la table quand Pacey rentre dans la salle et commence à marcher vers la table].
PACEY : Bonjour, messieurs. J’ai fait l’amour avec une femme magnifique la nuit dernière. Maintenant, ceci n’aurait pas du se produire. Elle n’était pas de mon niveau et j’aimerai bien penser que je suis un type plutôt beau, mais je ne le suis pas et j’aimerai penser que je suis un bon coup au lit mais je ne le suis pas. Comment tout ceci est arrivé ? Je vais vous le dire. J’ai 20 ans et je fais exactement ce pourquoi j’ai été mis au monde sur cette terre. Faire de l’argent… et même mieux…plus vite que je n’ai appris comment le dépenser. Et laissez moi vous dire la vérité. Vous êtes tous venus ici aujourd’hui parce que vous essayez de fuir votre misérable vie de pique-assiette que vous meniez que vous niez pour ce qui est légitime pour vous. Si vous voulez tous cela pour vous, vous pouvez l’avoir. Mais je suis ici pour vous prévenir, vous allez vous faire botter les fesses continuellement, mais vous apprendrez. Mais au final, Vous ferez ce pourquoi vous êtes sur cette terre, qui est de faire de l’argent. Maintenant, si l’un d’entre vous est encore intéressé par cette proposition, soyez là à 9h00. Soyez à l’heure lundi matin. Si vous êtes en retard, ne venez pas dans mon bureau. Faîtes demi-tour, rentrez chez vous et préparez vous à votre vie de colporteur. Je vous reverrais alors.
(Il quitte la salle de conférence et rencontre Rich dehors près de bureaux).
RICH : Hé. Comment ça s’est passé ?
PACEY : Comment crois-tu que ça se soit passé ? J’ai appris du meilleur, n’est ce pas?
RICH : C’est gentil. Tu vas faire un tour dehors…
PACEY : Peut-être plus tard. Je dois aller me brosser les dents.
MEC: Wooo!
PACEY: Bon sang, qu’est ce que tout ça signifie?
RICH: C’est, Monsieur Witter, le son du sang qui descend dans toutes les régions basses.
PACEY : Laisse moi deviner. L’approbation de Stepatech est arrivée ?
RICH : Pas tout à fait, amigo, mais l’action est toujours en train de monter.
PACEY : Ok, c’est suffisant.
RICH : Pourquoi tu n’appelles pas Roger pour le féliciter.
PACEY : Je le ferais patron.
RICH: Ah, et euh...ce rendez-vous avec Sadia hier soir…tu as conclu le marché ?
PACEY : Pourquoi tu ne demandes pas aux gars là-dedans ?
RICH : Oh, ça c’est fait alors, Witter. J’avais l’habitude d’être moyennement impressionné mais maintenant je suis dans la peur. Bien joué mon ami. Bien joué.
PACEY : Tu sais, c’est exactement ce qu’elle m’a dit.
[Chambre de Pacey. Pacey est endormi au lit avec Sadia qui est blotti dans ses bras. Elle se tourne vers lui et l’embrasse. Il se réveille doucement et l’embrasse sans ouvrir les yeux espérant rencontrer ses lèvres].
PACEY : Hmmm. Bien, c’est définitivement l’un des meilleurs moyens pour commencer la journée.
SADIA : Et bien, J’ai d’autres tours dans mon sac, mais je crois que je vais faire simple.
PACEY : Oh mon dieu, femme, tu ne joues pas dans ma cour.
SADIA : Je sais, je sais. (Pacey s’étire, attrape la télécommande et allume la télé).
PACEY : Oh…attends une seconde. Excuse moi. Je suis désolé, mais aujourd’hui c’est le jour ou la FDA (NDLR : Food and Drug Administration: organisme gouvernemental américain qui autorise la mise en vente des médicaments et des denrées alimentaires sur le marché. C’est le contrôle sanitaire, je ne connais pas le terme équivalent français) va donner son accord à Stepatech pour la mise en vente de cette contrefaçon de vaccin miracle contre la grippe.
SADIA : Contrefaçon ? Comment peux tu être exciter quand tu réfères à une contrefaçon ?
PACEY : Je sais…Je suis désolé, mais j’ai investit beaucoup d’argent là-dedans. Et ceci va me permettre de m’acheter une nouvelle voiture. Peut-être même une nouvelle maison.
SADIA : Attend une minute. Comment quelqu’un d’aussi jeune que toi peut-il être aussi obsédé par sa carrière ?
PACEY : J’ai l’habitude d’être obsédé pour beaucoup d’autres choses.
SADIA : Hmmmm.
PACEY : Surtout des filles, vraiment. Et avec ce flirt récent,que le meilleur fait partit du passé, j’ai réalisé qu’une carrière est en fait une très saine obsession, sans t’offenser bien sûr !
SADIA: Je ne le suis pas. Et ce n’est pas comme si tu étais mon petit ami ou autre chose. J’en ai un et pour être honnête, il est surestimé.
PACEY : Je compatis de tout cœur.
SADIA : Mmmm. Et cette autre fille ? Et bien, elle ne sait pas ce qu’elle loupe.
PACEY : Et bien, comme j’ai dit, elle fait partie de mon passé, et je suis franchement heureux de la vie que je mène actuellement. Et comme on dit, il me reste mon travail.
SADIA : Et puis il y a moi.
PACEY : Et puis il y a toi, ce qui prouve, qu’il y a bien un dieu et que Pacey J Witter est son fils préféré.
SADIA : Le « J », c'est pour quoi?
PACEY : Il ne vaut mieux pas que tu saches.
SADIA : Et bien, si tu veux que je te tortures Pacey, tout ce que tu a à faire c’est de demander.
PACEY : Vraiment ?
SADIA : Mmmhhh(Elle s’assoit à cheval sur lui, il éteint la TV et jette la télécommande)
[Salle de classe d’Hetson. Joey et Eddie sont assis à une table avec une tasse de café posée sur la table et Joey est en train de réviser pendant qu’Eddie la regarde]
EDDIE : Alors, qu’est-ce que tu veux ? Plus de café ?
JOEY : Plus de café ? Comment est-il possible que je boive plus de café. On est assis ici, retenu pour ce pre-test caféiné depuis 2 heures maintenant.
EDDIE : Je ne voulais pas que tu sois en retard, maintenant, je peux ?(Eddie l’embrasse)
JOEY : Il me semble que c’est de cette manière que ma chute académique a commencé.(Hetson entre dans la salle et se dirige vers son bureau)
HETSON : Et bien ça ne serait pas Bonnie and Clyde ?
EDDIE : Ce n’est pas une machine qui surveille les examens?
HETSON : Vous avez oublié mon ouïe bionique, Monsieur Doling. Et croyez le ou non, je suis heureux d’être le surveillant de mes propres examens. Je veux dire, si Nabokov avait le temps pour le faire alors qu’il enseignait à Cornell, qui suis-je pour me mettre à distance des petites gens ?
JOEY : En d’autres termes, il développe un certain plaisir malsain a nous regarder nous sentir humiliés.
HETSON : Je peux constater, au-delà de la pression des deux derniers semestres que vous avez appris à lire en moi. Que vous ayez acquis ou non un semblant de maîtrise sur la littérature américaine d’après-guerre reste encore à prouver.(Eddie se tourne vers Joey et lui parle à voix basse)
EDDIE (A Joey) : Tu sais, je n’ai jamais eu la chance de pouvoir le remercier pour ma recommandation.
JOEY : Et tu vas le faire maintenant ?
EDDIE : Ouais. Qu’est-ce qui pourrais arriver de pire ?
JOEY : Je ne sais pas. Il pourrait être incroyablement grossier et désobligeant, dire quelque chose de mesquin et d’impardonnable et tu pourras lui mettre encore ton poing à la figure.
EDDIE : Je ne vais pas lui mettre mon poing à la figure une nouvelle fois. (Joey le regarde d’un sale air). Quoi ? Tu ne penses pas que je puisse être la personne la plus intelligente des 2 ici?
JOEY : Je sais que tu l’es. Je dis juste que tu sous-estime à quel point il peut-être bas.
EDDIE : Et bien, je refuse d’accepter cela.
(Eddie se dirige vers le bureau d’Hetson)
EDDIE : Euh…professeur Hetson.
HETSON : Monsieur Doling, en quoi puis-je vous aider ?
EDDIE : En fait, j’ai pensé que je devrais peut-être vous, euh, vous remercier, pour, vous savez, m’avoir aider avec ce truc d’école.
HETSON : Vous avez pensé...que vous devrez peut-être me remercier ? Votre éloquence m’abasourdi.
EDDIE : Oui, et bien, j’avais pensé que je devrais peut-être vous remercier, mais maintenant en entendant le ton de votre réponse, je pense peut-être que j’aurais dû juste oublier tout le concept.
HETSON: Et bien, c’est votre spécialité, n’est-ce pas?(Joey se lève et vient se placer entre eux avant que quelque chose ne se produise)
JOEY : Ok vous deux. N’avais-je pas prédit que ceci allait se passer ?
EDDIE : Hé, c’est lui qui a commencé.
JOEY : Tenez moi au courant quand vous retournez en maternelle. En attendant, tout ce qu’il essayait de vous dire c’était merci. Ce simple mot. Et je crois que la réponse appropriée est « de rien » ou peut-être « bonne chance pour vos futurs projets »
HETSON : Et bien, comme vous voulez.
JOEY : Comme vous voulez ? Je te conseille d’accepter ce « Comme vous voulez », à ce que je sais c’est le mieux que tu puisses avoir.
EDDIE : Comme tu veux.
JOEY: Super. Mon travail ici est donc terminé. Maintenant tu peux partir s’il te plaît ? Parce que j’ai peur que tous ces débordements spontanés me fassent foirer mon examen.
EDDIE : Comme tu veux.
JOEY: Super. Au revoir.
EDDIE: D’accord. Salut.
[Bureau de Pacey. Sa secrétaire s’appuie sur la porte pour lui dire qu’il a un appel en ligne]
SECRETAIRE : Dawson Leery.
PACEY : Excellent. Passez le moi.
[On voit Dawson à l’autre bout du téléphone en train de peindre sa chambre en vert]
PACEY : Dawson. Quoi de neuf, mec ?
DAWSON : Hé, Pace, pas très bien. Euh, écoute, j’ai réfléchi.
PACEY : Laisse moi deviner. Tu es nerveux, n’est-ce pas ?
DAWSON : Nerveux ? Qui, moi ? Des milliers de dollars sont joués à la bourse qui, de ce que j’ai pu comprendre, peux uniquement être décrite comme globalement peu fiable ? Nah. Qui est nerveux ?
PACEY : Ok, et bien, comment ça se fait ? Tu dois juste me faire confiance et j’ai promis que tout ira bien. Est-ce que je t’ai déjà laissé tomber dans le passé ? En fait, tu sais quoi ? Ne répond pas à ça.
DAWSON (rires) : Euh, mais sérieusement, je ne suis pas nerveux, j’ai juste pensé qu’il serait peut-être temps d’encaisser. J’ai beaucoup de choses à acheter pour le film et de ce que j’ai compris, ça sera ma grosse dépense, alors…
PACEY : Ok, Dawson, voilà le marché. Je sais que tu as besoin d’argent et rapidement, alors, ce que j’ai fais, c’est que j’ai investit ton argent dans une société de biotechnologie appelée Stepatech. Ils ont un miraculeux vaccin contre la grippe qui va vite être approuvé par la FDA (Food & Drug Administration, voir précédemment) et ce qui se dit sous le manteau c’est que ça va être facile à avoir. Alors, si tu peux encore attendre quelques jours de plus, je te promets que ce sera une valeur sûre pour toi. Ça sera comme la différence entre faire El Mariachi and Clerks.
DAWSON : Ok, excepté le jargon technique, j’ai compris. Euh…Je suppose que dans l’esprit des capitalistes, je peux commencer mon film. J’ai souscrit pour des cartes de crédit comme un fou et 2 d’entres elles sont arrivées aujourd’hui par courrier.
PACEY : Je pense que c’est ce que l’on peut appelé un signe mon ami.
DAWSON : Peut-être bien. Peut-être bien.
PACEY : D’accord alors on est cool ?
DAWSON : Quoi ? Je ne sais pas. On dirait que je suis dans un film de David Marnet. Je ne sais pas du tout de quoi je suis en train de parler, mais j’ai confiance en toi. Tiens moi au courant.
PACEY : Je le ferais. Je te rappelle plus tard, mec.
[A l’extérieur, sur les chemins du Campus. Joey et Eddie sont en train de marcher et de parler, plus tard dans l’après-midi. Joey a terminé ses examens].
JOEY: Je veux dire, quel genre de sadique poserait comme question des trucs comme le nom de marié de Lolita ou quel était le jour de la semaine à la première page du premier missile balistique.
EDDIE : Je ne sais pas, Jo. Je dirais que ça dépend.
JOEY: De?
EDDIE: De si tu as su répondre ou non à ces deux questions.
JOEY : Schiller.
EDDIE: Et?
JOEY: Lundi.
EDDIE: Donc nous sommes en train de parler d’une excellente note ici, pas d’une moyenne ou d’une note partielle?
JOEY : Non.
EDDIE : Non.
JOEY: J’ai une totale et complète maîtrise de chaque arcane de l’univers d’Hetson. Alors ? On va le célébrer ou pas ?
EDDIE: Bien sûr.
JOEY: Et bien, est-ce que cette célébration implique quelque chose qui est derrière ton dos ?
EDDIE : Alors maintenant que ma participation comme camarade de révision est terminé, tu veux juste fuir le présent.
JOEY : Je croyais que tu avais dis que c’était une surprise ?
EDDIE : Et bien, tu sais, un cadeau chasse la surprise.
JOEY : Bien, peu importe, ça va arriver bientôt ?
EDDIE : En fait, euh, oui.
(Il se racle la gorge et lui tend son sac à dos)
EDDIE : Voilà. Je l’ai emballé moi-même.
JOEY : Oui je vois ça.
EDDIE : Tu n’aimes pas ?
JOEY : Oh, non, non, je, je ne sais pas quoi dire. Tu m’as offert ton sac à dos.
EDDIE: Joey, ce n’est pas mon sac à dos. Je veux dire, je l’ai acheté spécialement pour toi. En fait, tu sais, il y a peut-être quelque chose à l’intérieur. Tu devrais regarder.
JOEY : Je devrais regarder à l’intérieur ?
EDDIE: Ouais. Juste au cas où il y ait un bonus.(Elle ouvre le sac et en sort un livre intitulé:
L’Europe pour 5$ par jour).
JOEY : Je ne comprends pas.
EDDIE : Cette fille qui m’a toujours dit combien elle aimerait aller à Paris. Et bien, je pense, je pense que c’est le moment de joindre l’acte à la parole. Et je ne parle pas juste de Paris, Joey. Je parle de Barcelone et Madrid, de Vienne et de Prague et ailleurs. Le ciel sera notre seule limite, Jo. Et tout ce que tu as à dire c’est oui.
JOEY: Tu es sérieux?
EDDIE: Absolument. Je veux que chaque moment que nous passerons ensemble cet été soit...historique. Et j’ai pensé que le meilleur moyen de le faire c’est, tu sais, aller où se trouve l’Histoire. Alors, qu’est ce que tu en dis ?
JOEY : Oh mon Dieu, oui, oui, oui !(Elle saute et l’enlace)
[Hells’s Kitchen. David arrive pour entrer dans le bar, il regarde à travers la fenêtre pour apercevoir Jack assis à une table en train de parler à un type. Et nous pouvons voir apparaître sur le visage de David une pointe de jalousie encore une fois. David entre et le type quitte la table quand David commence à marcher vers la table de Jack]
TYPE : Ok, Jack, je t’y verrais alors.
JACK : Ok, on se verra.
DAVID : Hé.
JACK : Hé. Merci d’être venue.
DAVID: Tu attends depuis longtemps?
JACK : Non. En fait, j’ai rencontré quelqu’un de ma classe de sociologie.
DAVID : Oui, j’ai vu.
JACK: Ecoute, c’est...c’est pas ce que tu crois, d’accord. C’est totalement innocent.
DAVID : Par ça tu inclus ce qu’il s’est passé l’autre nuit?
JACK : Tu ne me donnes même pas une chance, n’est-ce pas ? Mec, c’est comme si tu cataloguais toute la scène avant même que tu rentres dans ce lieu.
DAVID : J’ai 2 versions en fait.
JACK : Laisse moi deviner. La version que tu crois est celle où je suis le mauvais garçon ?
DAVID : Oui, tu m’y a conduis. La soirée d’Halloween est le lieu de notre première rencontre. Tu m’as amené à croire que tu étais un des zombies.
JACK : Arrête. Ecoute, si tu prends ça sérieusement…
DAVID : Je vais être sérieux. J’ai un sérieux fantasme Tom Cruise/Lestat le vampire (Nom du personnage dans
Entretien avec un vampire et déjà Tom Cruise !!!
) que j’ai besoin de réaliser pendant que je suis encore jeune. C’est pourquoi je romps avec toi.
JACK : Quoi ?
DAVID : Ouais, ouais, tu sais, ça devait se finir. Je me mentais à moi-même.
JACK : Houa, houa, attend une minute. Si tu pense que je vais te laisser partir d’ici comme ça, je veux dire, allez, David. Je n’ai envie que ça tourne de cette façon.
DAVID : Et bien, tu sais quoi ? Ça l’est, donc ça craint pour toi. Ou peut-être pas. Peut-être que ça te rend les choses plus faciles après tout. C’est juste mon cœur, le plus faible qui va être brisé.
JACK : Pourquoi tu dis des choses comme ça ? Je ne serais pas ici ce soir si je ne voulais pas que ça marche.
DAVID : Ouais, et tu ne serais pas de toute façon à moins que tu puisses essayer de te prouver quelque chose.
JACK : Prouver quoi ?
DAVID : Ecoute Jack…Je veux ce que tout le monde veut. Je veux être important pour quelqu’un. Peut-être que tu le veux aussi, mais…si tu le fais, pour être honnête, je ne peux pas le voir, parce que tout ce que je vois quand je te regarde c’est quelqu’un qui fait semblant d’être dans une relation parce qu’il pense que c’est la meilleure chose à faire. Je ne sais pas. Je sais juste que ce n’est pas suffisant pour moi, alors… au revoir.
JACK : Attend. Tu vas juste t’en aller?
DAVID: Passe un bon été Jack, on reste en contact.(David s’en va et Jack ne peut rien faire mais à les yeux grands ouverts d’incompréhension).
[Chambre universitaire de Joey. Eddie et Joey sont assis sur son lit en train de regarder des cartes d’Europe étalée dessus où il y à d’autres livres ouverts sur l’Europe]
EDDIE : Alors Prague en premier et ensuite Budapest ? Où il semble plus raisonnable de faire l’inverse ? Où nous pourrions juste sauter l’Europe centrale et rester plus longtemps en Espagne…
Espanola !!
JOEY : Non, on ne peut pas sauter Prague. On doit voir les châteaux, de plus on le doit à Kafka et à Milan Kundera.
EDDIE : Tu sais, je viens juste d’instaurer une règle qui te limite uniquement à un écrivain par pays.
JOEY : Et bien, ça ne sera pas toujours possible.
EDDIE : Pourquoi ?
JOEY : Parce que quand nous serons en France, comment pourrons-nous choisir entre Proust et Flaubert ?
EDDIE : Ce n’est pas le même type ?
JOEY : Embrasse moi et je promets de ne jamais rien dire à Hetson que tu as prononcé un tel blasphème !
EDDIE : Ca marche.(Ils s’embrassent)
JOEY : Mais si on doit faire ça, il y a quelque chose que tu devrais savoir à propos de moi. Quelque chose que je ne t’ai jamais dite avant.
EDDIE : Je le sais déjà, je sais que tu ronfles.
JOEY : En plus de mon amour pour la littérature, j’ai aussi une grande et profonde admiration pour l’art pictural.
EDDIE : Oh, quoi ? Comme, euh, David, la Chapelle Sixtine, Mona Lisa, ce genre de trucs ?
JOEY : Non, ne pense pas t’en tirer avec la Renaissance. Je parle de Picasso à Paris, du musée Van Gogh d’Amsterdam…
EDDIE : Ok, ok, j’ai compris. J’ai compris. Donc ce que tu essayes de me dire c’est que tu veux tout faire.
JOEY : Oui ! Oui ! Tout seulement avec réalisme.
EDDIE : Seulement avec réalisme?
JOEY : Oui, je veux dire, on devrais être plutôt réaliste avec tout ça.
EDDIE : Tu veux être réaliste dans notre fuite à deux ?
JOEY : Et bien, euh, Eddie, je veux dire, fuir à deux n’est pas aussi facile que ça à l’air à la télé. Je veux dire, crois mois. J’ai déjà donné avant. Et quand on rentrera cet automne, on recommencera l’école, on va être totalement séparé.
EDDIE : Alors ?
JOEY : Alors, de penser à ça ne te terrifies pas ?
EDDIE : Non, pas plus que de penser à ne pas passer l’été avec toi. Où de ne pas voir l’expression de ton visage la première fois que tu verras la Tour Eiffel, le London Bridge ou la Place Saint-Marc à Venise. Tu sais, ce n’est pas comme si aucun d’entre nous n’avait pas assez d’argent maintenant. Je veux dire, on va se séparer, alors quoi ? On recommencera, on repartira de zéro.
JOEY : Avec toi en Californie et moi ici ?
EDDIE : Avec la mémoire pleine de souvenirs mémorables pour toute la vie. Ce genre de choses reste en nous, peu importe la manière dont on est séparé ?
JOEY : Eddie…Tout ce que j’essaie de dire c’est…partir ensemble, peu importe comment ça semble romantique et magique aujourd’hui, ça ne résout rien, ok ? Donc peu importe ce que tu es en train de fuir, Peut importe que ça soit la circonstance où la géographie, tu sais, fuir, une autre personne, ça sera toujours la même chose à ton retour.
EDDIE : Ok, qu’est-ce que tu suggères pour résoudre ces problèmes Joey ? Je veux dire, qu’est-ce que tu veux faire ? Juste ignorer les opportunités qui viennent à toi ?
JOEY : Non ! J’essaie juste d’être réaliste.
EDDIE : Qui signifie quoi exactement ?
JOEY : Peut-être que l’on devrait juste attendre. Tu sais, en mettre un peu de côté.
EDDIE : En mettre de côté ?
JOEY : Oui, peut-être travailler un mois ou deux et ensuite partir.
EDDIE : Joey, on va passer le reste de notre vie à travailler.
JOEY : Oui, et on a tout l’été pour faire ce voyage. Personne n’a dit que l’on devait partir demain.
EDDIE : Moi je le veux.
JOEY : Quoi ?
EDDIE : Tu ne veux…tu ne veux pas vraiment faire ça, n’est-ce pas ?
JOEY : Bien sûr que j’ai envie de faire ça.
EDDIE : Oui, mais uniquement avec tes limites.
JOEY : Et bien
, pour quelles limites suis-je censé faire ceci Eddie ? Je veux dire, si c’est foutre ma vie en l’air en faisant fausse route pour la chance…
EDDIE : Oh mon dieu, mais de quoi tu parles ? De faire fausse route ? Je ne te demande pas de foutre ta vie en l’air, Joey. Je te parle d’un été ici. Tout ce que je te demande c’est de sauter sur l’occasion. De partir avec moi.
JOEY : Oh, comme Saul Bellow (NDLR : Auteur américano-canadien) ou Sur la route ? Eddie, ce ne sont que des histoires, des poèmes. Des petites pièces fictives ce qui signifie de ne pas baser nos vies dessus. Eventuellement, nous pouvons toujours rentrer et revenir au monde réel.
EDDIE : Alors quoi ? Qu’est-ce qu’ont fait ? Tu vas juste rester assise ici toute ta vie en train d’attendre et d’espérer que le monde s’offre à toi ? Parce que le fait est que dans ces histoires Joey, c’est la vie des gens, leur vraie vie, seulement quand ils commencent à montrer leur talent au monde. Et quand tu fais ça, quand tu rencontres ça de front, peut-être que tu changes le monde, peut-être pas, mais le fait est, c’est que ça te changes toi. Et c’est ce que les gens veulent dire quand ils parlent de devenir adulte.
JOEY : Alors quoi ? Si j’ai envie d’être avec toi, je suis supposée jeter toutes mes expériences passées par la fenêtre ? Je suis supposée arrêter d’être qui je suis ?
EDDIE : Qui tu es Joey, ce n’est cette petite fille apeurée de saisir sa chance ou autre chose, qui a peur d’aimer vraiment quelqu’un à cause du risque ou de souffrir. Ceci ne te définit pas en tant que personne. Où peut-être que si, en fait ? Peut-être, peut-être que je suis fou, aveuglé par toi.
JOEY : T’as finis ? Tu devrais te trouver un autre endroit pour passer la nuit.(Il prend son manteau et s’en va)
[Bureau de Pacey. Pacey marche en portant son attaché-case et une tasse de café et il remarque le silence de mort qui règne dans la pièce. Personne ne parle, et aucun téléphone ne semble sonner].
PACEY : Salut tout le monde.(Il aperçoit Rich dans la salle de conférence avec des papiers étalés sur la table et il parle au téléphone. Il lui fait signe de venir le rejoindre)
RICH : Crois moi, c’est comme une morgue ici. Hé, écoute, j’ai eu un grand succès aussi. Très bien, je te vois bientôt et fais moi une faveur. Tiens toi loin des fenêtres ouvertes. Je ne veux pas entendre comment ils t’ont retrouver en pièces détachées sur le trottoir ou autre chose. (Le type lui raccroche au nez). Je ne pense pas qu’il est trouvé ça drôle.
PACEY : Hé, qu’est-ce qui se passe ici, Rich ?
RICH : Premièrement tu es en retard. Où étais-tu bon sang ? Ah, oublie ça. Je ne veux pas écouter tes exploits sexuels avec Lois Lane. Je déprime déjà assez pour ça.
PACEY : Je suis sérieux, qu’est-ce qui se passe ?
RICH : Qu’est ce que tu crois, débile ? La FDA a rendu son rapport ce matin. Un énorme rejet !
PACEY : Mais Rich, tu disais que Stepatech était quelque chose de sûr ?
RICH : Oui, et bien, j’ai fais comme tout le monde. Ce médicament miracle contre la grippe de Roger se finit mal, il a des tonnes d’effets secondaires que le FDA ne souhaite pas infliger au public américain maintenant.
PACEY : Rich, c’est une catastrophe.
RICH : Détents toi, rookie. J’ai vu pire. J’ai perdu beaucoup plus. Nous obtiendrons d’avantage plus tard. Vivre pour commencer un autre jour.
PACEY: Vivre pour commencer un autre jour? J’ai fourré Stepatech à l’intérieur de la gorge de mes clients pour 6 mois.
RICH : Pacey, la bourse c’est...Les actions de biotechnologie sont peu fiables, surtout ces derniers temps. Tu vas te mettre à crier et à chialer aujourd’hui mais ce n’est pas de ta faute. C’est juste le risque du métier.(Pacey soudain réalise ce qu’il avait oublié et ça le heurte vraiment)
RICH : Oh, mec, ça va ? On dirais que tu avalé de travers ton biscuit.
PACEY: Non ça va aller.
RICH: Ecoute...respire un bon coup. Retourne dans ton bureau. Tu as sûrement des centaines de coup de fil à passer maintenant. Ecoute les, soit compréhensif, sympathique, mais ferme. Et souviens-toi, ils se sont mis eux même dans ce bordel. Compris ? Maitenant vas-t-en, retourne bosser.
[Bureau de Hetson. Joey est assise sur la chaise en face de son bureau, quand Hetson entre portant une pile de copies d’examen]
HETSON : Alors Potter…nous y revenons, au même endroit où nous avons commencé. Conseiller…éclairer...et vous est encore pas très loin d’être déclarée Major.
JOEY : Je n’ai pas envie de vous donner cette satisfaction mais…Anglais.
HETSON : Anglais.
JOEY: Oui, je peux toujours changer d’avis après pour prendre quelque chose comme la biologie marine, mais…je peux partir maintenant ?
HETSON : Quoi ? Vous n’êtes pas intéressée de vous rafraîchir la mémoire avec moi ?
JOEY : Non pas vraiment, non. J’ai d’autre chats à fouetter en ce moment.
HETSON: Oui, euh...la première fois que vous êtes venues dans ce bureau, c’était votre anniversaire n’est-ce pas?
JOEY: Mon anniversaire?
HETSON: Oui.
JOEY: Le jour d’avant mon anniversaire.
HETSON: Alors c’était comment?
JOEY: Mon anniversaire?
HETSON: Oui. Désolé je ne vous ai rien offert.
JOEY: Vous savez quoi? Je réalise que c’est très excitant pour vous, d’être assis là à me rappeler le fait que j’ai bousillé une année entière de ma vie et que je n’ai pas vraiment montré toutes mes capacités académiques, mais…(Il lui tend sa copie d’examen)
HETSON : Vous avez plus que montré votre potentiel, Joey.
JOEY : Un A moins ? Ça veut dire…
HETSON : J’étais en train de faire la moyenne de tous vos devoirs de ce semestre et ceci vous donne votre diplôme avec un C+ pour l’année. Juste légèrement au-dessus de la moyenne. Vous avez un problème avec ça ?
JOEY : Non. Non.
HETSON : Vous savez, le plus triste dans tout ça est que je vous ai presque donné un A. Mais je l’ai regardé plusieurs fois et enfin…Au final, j’ai trouvé votre dissertation sur
Catch-22 un peu sombre.
JOEY : Vous l’avez trouvé sombre ?
HETSON : C’est un message d’espoir, Joey. Je veux dire, de cet homme, confronté à la plus grande absurdité de la condition humaine, il est terrifié jusqu’à l’os. Il décide de croire en quelque chose. Il choisit la vie. Page 461. Lisez la partie que j’ai surligné. (Il lui tend le livre)
JOEY (lisant) : (NDLR : Je ne peux vous garantir de l’exactitude de cette traduction, traduire un livre c’est plus compliqué que des scripts, c’est même un métier !) « Ils devront comme l’enfer essayer de m’attraper cette fois. Ils devront essayer comme l’enfer. Et même s’ils ne te trouvent pas, comment vivre ce genre de vie ? Être toujours seul, sans personne de votre côté et vivre toujours dans la crainte d’être trahi. Je vis de cette façon maintenant. Mais on ne peut pas juste tourner le dos à ses responsabilités et les fuir. Le Général Danby l’exigeait. C’est comme un mauvais état d’esprit. C’est s’évader de la réalité. Yossarian rit dans le dédain général et secoua sa tête. Je ne fuis pas mes responsabilités. Je cours vers elle. Il n’y a rien de négatif à fuir pour sauver sa vie ».(Elle réalise ce qui se cache derrière ce message).
HETSON : Comme j’ai dis en cours, beaucoup de critiques ont trouvé ce passage trop sentimental. Un auteur qui touche maladroitement le public et qui injecte un conte amoral avec une morale. Une embrassante trahison de toute cette comédie noire qui vient avant. Mais moi ? J’ai toujours aimé ça. C’est un message plein d’espoir. Vous voyez où je veux en venir?
JOEY : Oui, je vois.(Elle se lève de sa chaise)
HETSON : Excusez-moi, est-ce que j’ai l’air d’avoir terminé ?
JOEY : Je devrais être en ce moment à un autre endroit. On peut continuer au prochain semestre.
HETSON : Croyez-vous sincèrement que je vais vous laissez intégrer ma classe encore une fois ?
JOEY : Croyez-vous sincèrement que je vais une nouvelle fois signer pour intégrer votre classe ? Mais j’ai besoin d’un conseiller.
HETSON : Et vous aimeriez que ça soit moi ?
JOEY: Oui, je le veux. Parce que c’est mon vœu le plus cher de continuer à vous tourmenter jusqu’au jour où je quitterais cette institution.
(Elle s’apprête à lui rendre le livre mais avant qu’il n’ait pu le prendre elle le reprend)
JOEY : Mais s’il s’avère que je ne puisse plus jamais vous voir de toute ma vie, c’est bien aussi. Au revoir. (Elle prend le livre et s’en va)
[A l’extérieur du building du bureau de Pacey. Pacey est assis dehors avec Sadia, ils sont en train de parler et de boire une tasse de café. Pacey est plutôt en colère et Sadia est en train d’essayer de lui remonter le moral].
SADIA: Alors il y a une âme quelque part là-dedans. Et moi qui pensais que tu es étais juste un autre requin domestiqué de Rich Rinaldi.
PACEY : Sadia, j’ai déconné vis-à-vis de mon meilleur ami. J’ai eu une boule à l’estomac toute la journée. Et Rich allait bien, le reste de mes clients savaient dans quoi ils se mettaient. Mais Dawson m’a fais confiance avec les économies de toute sa vie, et j’ai tout foutu en l’air. Comment ai-je pu laissé faire ça ?
SADIA : Ok, ça arrive tout le temps. C’est la vie d’un courtier en bourse.
PACEY : Et bien, ceci n’est pas acceptable pour moi. Je dois le réparer.
SADIA : Est-ce que je peux te poser quelques questions ?
PACEY : Bien sûr.
SADIA : Sur le passé ? Ok....euh peut-être plus tard.
PACEY : Plus tard, oui. Je crois que plus tard serait probablement préférable.
SADIA : Merci. Oh, pas ce soir. J’ai déjà des projets.
PACEY: Laisse moi deviner ? Le petit ami ?
SADIA : Le fiancé, en fait.
PACEY : Le fiancé ? Vraiment ? Je sens que les coups ne vont pas tarder.
SADIA : Non, c’est juste que…cette relation longue distance, tu sais, c’est juste un peu ennuyeux et tu sais ?
PACEY : Oh, d’accord. Tant que c’est aussi ennuyeux, tout va bien. Et bien, c’était bien, jusqu’à ce que ça dure je suppose.(Elle l’embrasse sur la joue)
SADIA : Appelle moi si tu as envie de parler.
PACEY : Bien sûr, bien sûr.(Elle part et il reste assis pensif)
[Le centre d’aide. Jen est au téléphone avec un étudiant, tandis que Jack est assis sur l’un des canapés, regardant juste le mur. Jen le regarde et l’on peut voir l’inquiétude dans ses yeux].
JEN : De rien, bye.
(Jen raccroche et va vers Jack)
JEN : Hé
JACK : Hé
JEN : Soit tu as loupé un examen soit hier soir ça ne s’est pas passé comme tu le souhaitait ?
JACK : Tu sais, je ne me suis jamais soucié de l’école.
JEN : Je suis désolé.
JACK : Ce n’est pas ta faute. Tu penses que je suis juste sorti avec David pour prouver quelque chose à moi-même ?
JEN : Te prouver qu’elles choses ?
JACK : Juste prouver que je peux le faire, que je peux avoir une relation de couple. Tu sais, avoir un petit ami.
JEN : Je ne sais pas. Est-ce que c’est quelque chose que tu ressens comme besoin de le prouver à toi-même ?
JACK : Oui. Qui veut être ce type de 35 ans vivant seul et sortant toujours dans des bars dans l’espoir de trouver la bonne personne ?
JEN : Donne moi une chance. Tu as 20 ans. Tu n’es même pas légalement autorisé à aller dans ces bars, laissé seul à les attendrir avec ta tristesse, dragueur.
JACK : Oui, venant d’une fille qui était appelée par son prénom par la moitié des videurs de New York.
JEN : Ecoute, mon point de vue c’est que je ne crois pas que tout le monde puisse rencontre l’amour de sa vie durant son adolescence. Où à 25 ans, voir même à 35 ans. Mais ça ne signifie pas que tu dois arrêter te chercher et d’espérer. Tu sais, parce que tu rencontreras cette personne et quand ça sera fait, tu le sauras.
JACK : Tu vas finir avec C.J ? David a l’habitude de dire qu’il savait que vous deux ça allaient coller parce que tu lui a donné de l’espoir.
JEN : Moi ?
JACK : Oui, je veux dire, tu m’as donné de l’espoir. Tu l’as fait n’est-ce pas? Tu as trouvé quelqu’un qui te rends heureuse. Quelqu’un qui ne soit pas gay.
JEN: Oui, et bien, il est légèrement gay si seulement en 6e ce terme avait un sens. Il me rend heureuse. Même quand les choses sont horribles. Tu sais, si je pouvais, je le partagerais avec toi.
JACK : Merci mais ce n’est pas nécessaire.
[Bureau de Pacey. Pacey vient juste de terminer tous ses coups de fils et appelle sa secrétaire]
PACEY : Qui avons-nous oublié mademoiselle Seater ?
SECRETAIRE : Juste Dawson Leery. Vous le voulez ? Pacey, vous le voulez? (Il le lève et sort pour trouver Rich qui venait juste de se préparer pour quitter le bureau)
RICH : Non, non. Tu ne vas m’as pas me retenir. J’ai un rendez-vous très chaud ce soir. Je l’admets. Tu m’a donné honte, Witter. Maintenant je vais passer mes nuits à me maintenir à la hauteur de mon foutu protégé.
PACEY : Ok, c’est super. Je voulais juste... te demander une chose avant que tu ne partes.
RICH : A condition que ça n’implique rester avec vous jusqu'à que tu pleures.
PACEY : Je promet.
RICH : C’est quoi alors, gamin?
PACEY : Et bien, je me demandais si tu pouvais me couvrir ? Me prêter un peu d’argent ?
RICH : Tu plaisantes, n’est-ce pas ?
PACEY : Non. J’’aimerais bien, mais...tu n’as pas idée comme c’est dur pour moi de te demander ça, Rich, mais un de mes amis, il y a quelques semaines, est venue me voir et il voulait doubler son capital rapidement. Alors, j’ai tout placé sur Stepatech.
RICH : C’était une démarche stupide Pacey.
PACEY: Mais, il voulait tout retirer, et je lui ai dit de me faire confiance et d’aller jusqu’au bout, et ce type est mon plus vieux et mon plus proche ami d’enfance. Je ne peux pas le trahir comme ça, Rich.
RICH : C’est déjà fait, Pacey.
PACEY : Non, je suis sérieux. Tout ce que je veux c’est lui rendre son investissement de départ. Et ensuite je te rembourserai avec tous les intérêts que tu veux.
RICH : Et toi ? Qu’est-ce qui est arrivé à tes revenus nets?
PACEY: Je n’ai plus rien de côté. Tout ce que j’avais était dans Stepatech. Je dois avoir comme, je ne sais pas, 300$ maintenant.
RICH: Tu sais, c’est marrant. Tu étais si bon dans ce job, si confiant, que j’ai parfois oublié combien tu étais jeune et stupide.
PACEY : S’il te plaît Rich, j’ai besoin de ton aide, pas de ton discours.
RICH : Oh, en fait je crois que si. Et je vais te dire ce que tu devrais raconter à ton petit ami dans un premier temps. Non.
PACEY : C’est tout ? C’est tout ce que tu as à me dire? Je viens à toi, tout géné et tu me dis juste non ?
RICH : Pratiquement, oui.
PACEY (petit rire) : Tu sais, Rich, parfois tu es tellement bon dans ton boulot que j’en oublie que tu es un petit con insensible.
RICH : Tu travailles pour moi. Je suis ton patron. Surveille ton langage.
PACEY: Ok, Rich, je te demandes juste cette faveur! Juste une fois !
RICH : Je…ne …fais…pas…de…faveurs, Witter.
PACEY : Pourquoi ? Parce que Dieu oubliera que tu laisses tomber la routine Gordon Gecko pendant une minute ? (NDLR : Gordon Gecko est un personnage du film
Wall Street joué par Michael Douglas. Ce personnage a pour devise : « l’avarice est reine », c’est donc ici le portrait de Rich). Je veux dire, ça serait facile pour toi, mec. Juste aide moi à me sortir de là !
RICH : D’aider à t’en sortir !! je t’ai donné un emploi, Witter ! Je t’ai donné une chance de t’échapper de ta vie de misérable et de pique assiette, et à chaque étape, tu as été un petit saint emmerdeur. Donc tu me demandes, pourquoi je ne t’aide pas ? Prend un stylo, Witter, prend un stylo et note ce jour. Parce que à partir de ce jour, tu vas redevenir rien. Tu es un raté et un perdant, et tu mérites tout ce qui…ahhh !!
(Pacey le flanque par terre et ils commencent à se battre, se donnant des coups de poing, se tapant contre les bureaux et les écrans d’ordinateur la plupart du temps)
RICH : Tout est finit, Pace. Ne t’inquiète pas…tu es viré. C’est ce que tu as voulu depuis le début, peu importe. Raté.
[Chambre universitaire de Joey. Audrey est assise au bout de son lit en train de lire l’Europe à 5$ quand Joey entre dans la chambre]
AUDREY : Hé, je suis partante pour aller en Europe, mais je ne comprends pas pourquoi tout le monde veut le faire avec 5$ par jour. 5$ ne t’achète même pas une pinte de Guinness à Dublin.
JOEY : L’inscription fermes dans 10 minutes. Ce n’est pas vraiment une brochure universitaire.
AUDREY : Je sais. Mais tous les stages d’été ont l’air ennuyeux, Joey ! Qui as dit de ne jamais intégrer une classe où
Beowulf est une lecture obligatoire (NDLR : C’est un poème épique anglais daté entre le VII et le IXe siècles qui inspira Tolkien pour
le Seigneur des anneaux. C’est l’équivalent de la
Chanson de Roland pour les français !)
JOEY : Moi ?
AUDREY : Je suis idiote, je croyais que c’était Woody Allen.
JOEY : Audrey, à moins que tu planifies de t’inscrire en premier cycle à l’université de Santa Monica, tu devrais te dépêcher.
AUDREY : D’accord. D’accord.
JOEY : Et tu peux m’emprunter ce livre. Je dois commencer ma lecture pour mon voyage.
AUDREY : Quoi ? Depuis quand as-tu décidé de partir ?
JOEY : Depuis maintenant.
AUDREY : Joey Potter, tu es pleine de surprises. Ciao Bella !(Audrey part, et Joey est sur le point de passer un coup de fil quand elle remarque une enveloppe près du téléphone. Elle en tire la carte et la lis)
EDDIE (Voix off, lisant la lettre) : « Chère Joey, comme tu sais, je ne suis pas doué pour les adieux, mais je suppose que s’en est un. Un vrai cette fois. Parce que aussi fort ai-je voulu que nous soyons ensemble, je suppose que ce que je souhaite le plus c’est d’être ce genre de personne qui vit chaque moment de sa vie sans indécision ni regrets. Quelqu’un qui ose perturber l’univers sans penser aux conséquences. Et tu n’es pas ce genre de personne, du moins pas encore. Peut-être que tu me prouveras que j’ai eu tort aujourd’hui. J’espère que tu le feras. Mais qui sait ? Peut-être que les gens ne peuvent changer. Peut-être sommes-nous condamné à répéter les mêmes erreurs encore, encore et encore, peut importe comment nous essayons durement de ne pas le faire. J’ai toujours souhaité une happy end. C’était complétement fou. Prend soin de toi”.
La scène se termine par Joey en train de lire la carte, Pacey marchant vers l’arrière de la maison de Dawson, regardant vers le ciel, sachant qu’il doit avouer à Dawson qu’il a perdu tout son argent.
FIN.