[Chambre de Dawson nuit. Dawson est très agité et range des affaires dans sa chambre. Pacey frappe et entre]
PACEY : Dawson qu’est ce qui se passe ? Je suis venu dès que j’ai eu ton message
DAWSON : Je déprime un maximum
PACEY : Pourquoi ou est le problème ? (Dawson lui envoie un réveil dans les mains)
DAWSON : Il est presque minuit
PACEY : Et ça va être ton anniversaire. Dans quelques minutes, tu vas avoir 16 ans, félicitations c’est un tournant majeur
DAWSON : (rigolant) Ah oui ? Et pourtant je suis toujours à côté de la plaque, je piétine
PACEY : Oh je sens qu’on est mal barré
DAWSON : Je vais avoir 16 ans, ce n’est qu’une question de minutes et je suis toujours…moi, le même adolescent pleurnicheur, qui parle autant qu’il y a un an et qui agit toujours aussi peu !
PACEY : C’est pas vrai Dawson qu’est ce que tu racontes ?
DAWSON : C’est la stricte vérité non mais ouvre les yeux, tous les gens de Capeside que je connais, ils évoluent, ils bougent, ils vont de l’avant chacun à sa manière. Tiens prends Joey par exemple, son but à elle c’est de se trouver, toi tu as une relation saine et épanouissante avec Andie et Jen…bon d’accord, Jen elle avance pas vraiment malgré ça elle bouge elle ! Jusqu’à mes parents qui refont leur vie, moi c’est pas difficile je suis à la même place que l’an dernier à la même heure ! (Il va dans son placard pour ranger)
PACEY : Oui mais tu vas avoir 16 ans Dawson réjouis toi c’est une bonne chose, tu mûris
DAWSON : (ressort du placard) Le seul qui change dans l’histoire c’est mon âge. Observe moi je stagne, pas étonnant que Joey m’ait largué. Tu imagines en un an qu’est ce que j’ai fait ? J’ai juste pris conscience du sentiment qui nous liait et je n’ai pas su la garder. Joey m’a plaqué…pour un homosexuel (Il rigole) Un homo qui sort avec une hétéro franchement là il faut m’expliquer, y a un truc qui m’échappe, y a un truc qu’on ne doit pas avoir nous les hétéros
PACEY : Ouais t’as raison. Encore une manœuvre diabolique de l’internationale homosexuelle pour empêcher l’espèce de se reproduire
DAWSON : Je surveillerai Andie si j’étais toi
PACEY : N’exagère pas Dawson. Tu devrais arrêter de regarder des films pour trouver les réponses à toutes les questions de la vie ce qu’il faut que tu fasses…c’est, c’est prendre conscience de ce que tu veux et tout faire pour que ça se passe ok ? Sois décidé, sois dans l’action
DAWSON : C’est pas idiot. J’ai besoin, j’ai besoin d’une réponse claire et nette (Il prend la tête de Joey en plâtre) Et c’est Joey cette réponse (Pacey le regarde) Je l’avais, je l’ai perdue et maintenant je vais la récupérer. J’ai l’air suffisamment décidé là ? (Il lance la tête à Pacey et sort laissant Pacey confus)
[Cuisine des Leery jour. Mitch cuisine, Gale vient de se lever et semble surprise]
GALE : Mitch ?
MITCH : Eh tu ne te rappelles pas ? C’est la tradition, le jour de son anniversaire je lui fais le petit déjeuner
GALE : Oh mais oui bien sûr un instant j’ai cru que…
DAWSON : (arrivant) Papa ?
MITCH : Tu croyais pas que j’allais oublier si ? (Lui amenant une assiette) Le spécial pour notre fidèle client. Monsieur
DAWSON : (s’assoit, souriant) Merci. C’est sympa de retrouver un peu de tradition ce matin
MITCH : En parlant de tradition je dois discuter avec ta mère en privé, quelques secondes c’est à propos d’un éventuel cadeau, dossier top secret (Dawson sourit)
[Porche. Mitch et Gale viennent de sortir]
MITCH : On n’a pas eu l’occasion d’aborder le sujet avec…avec ce qui s’est passé entre nous mais…depuis qu’il est tout petit on lui offre un cadeau commun et…(Gale soupire) j’ai eu l’idée…
GALE : Tu arrives un peu tard Mitch. J’ai déjà acheté mon cadeau. Je vais lui offrir sa première voiture ce soir. Tout est prêt
MITCH : Décision importante Gale. Le genre de décision qu’on aurait pu prendre à deux (Dawson entend la conversation)
GALE : Tu n’as pas été très présent pour prendre les autres décisions ces derniers temps. Un seul exemple les factures qui malgré le fait que tu n’habites plus ici continuent d’arriver à la maison
MITCH : Je le sais. Je vais être financièrement plus présent. D’ailleurs c’est pour ça que le projet de monter un restau est remis à plus tard et que j’envisage d’être prof remplaçant au lycée (Dawson écoute) Dès que je le pourrai je participerai plus. Mais une voiture neuve tout de même…c’est un peu extravagant pour un gamin de 16 ans
[Ice House. Joey est assise sur le comptoir et Pacey est assis sur un tabouret]
JOEY : Bon vas y je récapitule
PACEY : Très bien. J’invite Dawson à dîner avec Andie et moi ce soir. Je l’occupe jusqu’à neuf heures environ et là je trouve une excuse vaseuse pour justifier mon envie de me coucher tôt. Euh ensuite on le ramène à la maison ou tu auras…
JOEY : Ou je lui aurai préparé la plus fabuleuse surprise de sa vie…j’espère
PACEY : (se lève et se rend derrière le comptoir) Je suis sur que ça sera formidable. Un témoignage d’authentique amitié, la fête des fêtes ! Après ça les discothèques du coin vont mettre la clé sous la porte, tu vas faire un malheur
JOEY : (sourit) Merci. Je sais pas pourquoi je suis à ce point tendue, sans doute parce que c’est la première fête que j’organise (Jack arrive derrière le comptoir, Joey est indifférente. Jack la regarde, regarde Pacey et part. Elle le regarde partir)
PACEY : Joey ? Je ne veux pas être indiscret mais…comment tu t’en sors ? Avec l’histoire de Jack je veux dire maintenant que tu as eu le temps de digérer
JOEY : C’est fou ça. (Elle descend du comptoir) Tout le monde prend le même ton solennel pour m’interroger. On dirait que je suis atteinte d’une maladie incurable ou je ne sais quoi. Dédramatisons c’est Jack, c’est lui qui traverse une épreuve et…oui je l’admets quand, quand je l’ai appris c’est évident j’ai eu un choc mais… (Sourit) Je vais bien. Je t’assure (elle part)
[Jack sort sur la terrasse. Abby arrive avec deux amies]
ABBY : Bonjour Jack ! Vous servez déjà à déjeuner ?
JACK : Dans 10 minutes ça devrait être bon (Elles s’assoient) Tenez euh les menus vous n’avez qu’à y jeter un coup d’œil en attendant
ABBY : Génial on est morte de faim !
AMIE 1 : Oh mais c’est pas toi le garçon euh…
JACK : Quoi ?
AMIE 1 : Oui le premier garçon à avouer qu’il est homo à Capeside ? C’est lui qui a écrit le poème ?
ABBY : C’est lui en chair et en os
AMIE 2 : Oh ça alors c’est toi le gay ?!
JACK : (sourit) Oui c’est moi
ABBY : Tracy, Kelly je vous présente Jack Macphee. Celui qui balaie toute ambiguïté d’un trait plume (elles rigolent)
JACK : Ouais
AMIE 1 : Oh je trouve ça vraiment super que tu aies osé révéler ton homosexualité à 16 ans ! Vous savez j’ai regardé tous les épisodes de la série « Ellen » avec ce battage médiatique, Ellen n’a sauté le pas qu’à 40 ans !
JACK : Est-ce que vous voulez boire quelque chose pendant que vous lisez le menu ?
AMIE 2 : Je viens de me rendre compte que tu es le premier homosexuel que je vois de si près (Il est mal à l’aise)
ABBY : Ca fait mal au cœur hein ? Quel gâchis Jack tu es tellement mignon
JACK : Oh si il n’y a que ça j’accepterais volontiers le compliment si il ne sortait pas de la bouche de Satan (Il part, elle se lève et le rejoint)
ABBY : Oh Jack ! Tu te trompes sur mon compte, je ne suis pas Satan ni même son disciple !
JACK : Dans ce cas je devrais te féliciter pour le déguisement plus vrai que nature que tu portes depuis des mois
ABBY : On se fait une fausse idée de l’autre tous les deux, je te jure, il se peut que je n’aie pas toujours été parfaite mais…on est parfois capable de surprendre. Entre nous tu es bien placé pour le savoir (Il la regarde et part)
[Cabinet du psychiatre d’Andie. Andie est assise et son psy est en face d’elle]
PSY : Il est clair que beaucoup trop de choses repose sur vos épaules de jeune fille de 16 ans
ANDIE : Oui. En fait…quand Tim est mort et que ma mère…vous savez…je me suis dit qu’il fallait bien que quelqu’un soit le tuteur qui aiderait la famille à tenir droit…et je…j’étais la candidate toute désignée pour tenir ce rôle.
PSY : Je ne suis donc pas surprise que vous ayez commencé à vous sentir débordée
ANDIE : Oui. C’était un peu comme si…je lançais toutes ces balles en l’air en même temps, si j’en laissais tomber une c’était évident que les autres tomberaient aussi et…et pour éviter ça j’ai commencé à penser à 36 choses à la fois et j’ai eu ces crises de panique ou tout se bousculait à l’intérieur. J’avais mon cœur qui palpitait, j…j’étais oppressée, j’étais…
PSY : Andie, Andie écoutez moi. Ne vous fatiguez pas à tenir tout le monde à bout de bras, c’est vous d’abord, oubliez votre famille une minute. De quoi rêvez vous ? Quel serait votre souhait ? Pour vous-même
ANDIE : J’aimerais tirer un trait sur tous mes soucis. Et…et j’aimerais être comme ces personnes qui, qui savent profiter de la vie. Elles font ce qu’elles ont envie de faire, elles font tout ce qui peut leur apporter du bien être, elles se fichent de ce que pensent leurs proches
PSY : Pourquoi n’en feriez vous pas autant ? J’ai envie de vous prescrire un remède Andie. Ce n’est pas un médicament (Andie est confuse) Je vous prescris une soirée entière de complète imperfection hum ? (Andie semble réfléchir)
[Ice House. Bessie est assise au bureau, Joey arrive]
BESSIE : (lui tendant un papier) Tiens tu peux partir plus tôt. Je suppose que tu veux te changer avant d’aller chez Dawson
JOEY : Une chose est sure je vais pas mettre des heures à m’habiller. Normal c’est pas comme si…je devais me faire belle pour quelqu’un. Quand on voit que j’ai aidé Jack à se détourner de la gente féminine.
BESSIE : Tu sais très bien que ce n’est pas vrai
JOEY : Tu as raison…c’est pas vrai. D’un point de vue intellectuel…je comprends ça n’a rien à voir avec moi mais…Bessie…qu’est ce que je vais faire maintenant ? T’as une idée toi ?
BESSIE : Tu vas peindre. Concentre toi sur ton art et sur toi-même. Rappelle toi tu as rompu avec Dawson parce que tu avais besoin de te trouver. Ensuite tu t’es dépêchée de sortir avec Jack. C’est peut être l’occasion pour toi d’être en accord avec ta décision. (Elle se lève) Et puis Joey n’importe quelle femme ressentirait ce que tu ressens aujourd’hui dans de telles circonstances. Je trouve que tu réagis avec une extraordinaire maturité (elles s’étreignent)
JOEY : Merci
DAWSON : (arrivant) Joey ? Il faut que je te parle
JOEY : D’accord (elle prend sa veste et le rejoint) Qu’est ce qu’il y a ? (Ils sortent)
[Chez Grams et Jen. Ty et Jen sont dans la cuisine, il emballe le cadeau de Dawson]
JEN : Spécialiste du paquet cadeau encore un de tes talents cachés ? (Il rigole) (Elle marche derrière lui, se retourne et le regarde)
TY : Attention je le sens
JEN : Tu sens quoi ?
TY : Ton regard…posé sur moi. Bon d’accord tu es discrète n’empêche que je le sais
JEN : Tu le sais ?
TY : Ouais je peux sentir ton regard sur moi
JEN : C’est une plaisanterie ?
TY : Non c’est vrai je peux. Pas toi ?
JEN : (sourit) Non, non je ne crois pas cela dit je n’ai jamais essayé
TY : Ferme les yeux (elle ferme les yeux, il la regarde) Alors ? Tu sens mon regard ?
JEN : Non. Non toujours rien
TY : (s’avançant) Et là ?
JEN : Non…(Ils s’embrassent et rigolent) J’y étais presque (Ils s’embrassent et Ty interrompt le baiser)
TY : Oh matin ? Cuisine, grand-mère (Il se remet à son papier cadeau. Jen est confuse)
[Docks. Joey et Dawson marchent]
JOEY : Oh il fait un froid de canard. J’aimerais bien qu’il neige
DAWSON : (sourit) Ouais
JOEY : Tu te souviens de ce qu’on faisait quand on était enfant ?
DAWSON : On faisait un vœu pour qu’il commence à neiger
JOEY : Ouais et il se réalisait toujours (Ils s’arrêtent devant un marchand de café)
DAWSON : (au vendeur) Deux
JOEY : Sauf la fois ou dans la même année j’ai voulu un million de dollars, un vrai trampoline et une jument, trop gourmande la petite Potter (Ils rigolent et payent le vendeur)
DAWSON : Merci beaucoup
JOEY : Au revoir (Ils s’éloignent)
DAWSON : La neige c’est…c’est plein d’espoir je trouve tu comprends ?
JOEY : Ouais…c’est beau l’espoir. Euh…et toi qu’est ce que tu espères ?
DAWSON : J’espère qu’entre nous les choses vont redevenir comme avant
JOEY : (elle acquiesce et sourit) Moi aussi. Et ces dernières semaines j’ai tout fait pour remettre notre amitié sur les rails
DAWSON : Cette fois je ne parle pas de notre amitié. (Joey change de tête) Je ne peux plus nier l’évidence. Etre ton ami c’est beaucoup Joey mais je veux plus. Je veux te récupérer
JOEY : (secouant la tête) Dawson…
DAWSON : Non, non j…j’étais dans une…confusion totale hier soir j’ai finalement réalisé…que la seule chose qui apporte un sens à ma vie c’est toi (Joey sourit mal à l’aise). Je suis persuadé que ce lien est toujours là entre nous, je le sentais quand tu sortais avec Jack, je le sens maintenant et toi aussi tu le sens parce que nous sommes deux âmes sœurs. Joey on est fait pour être ensemble…point…fin…musique de générique
JOEY : Non écoute euh Dawson tu te souviens pourquoi nous avons rompu ? La première raison
DAWSON : J’étais…
JOEY : Ce n’était pas à cause de toi et il va de soi que ce n’était pas pour Jack. C’est venu de moi, de mon besoin de faire le ménage dans ma tête
DAWSON : Et ça tu as voulu le faire avec Jack pas avec moi
JOEY : Non Dawson ! C’est pas la peine de remettre ça sur le tapis, tu sais pourquoi
DAWSON : Si toi et moi on n’est pas fait l’un pour être ensemble c’est que je ne comprends rien à rien (elle le regarde et ne dit rien) Ca m’étonnerait qu’il neige aujourd’hui (il part et laisse Joey)
[Chez Dawson nuit. Gale, Bessie et Joey sont dans la cuisine. Joey prépare des verres)
JOEY : (à Bessie) Quand je pense que je prépare une fête pour quelqu’un qui m’en veut à mort
BESSIE : Décompresse je suis sure que tout va très vite rentrer dans l’ordre. En ce moment Dawson est avec Pacey et Andie et il fête son anniversaire. Quand il va rentrer il sera probablement de bonne humeur
[Voiture de Pacey, ils roulent. Andie est à l’arrière, Pacey conduit et Dawson est sur le côté passager]
ANDIE : Depuis le temps que je rêvais d’être assise à l’arrière d’une voiture de police. Eh j’ai une idée ! Si on déclenchait les sirènes ?
PACEY : Euh je ne crois pas que ce soit une bonne idée mon cœur
ANDIE : (imitant les sirènes) Whoo whoo whoo whoo whoo whoo ! Bouclez moi ce mariole ! Eh c’est bien ce qu’ils disent avant de les coller en prison non ?
DAWSON : Ca dépend. Y a plusieurs sortes de prisons. Y a les prisons fédérales et y a celles ou tu te retrouves piégé quand tu as l’impression d’aller nulle part et que tout le monde autour de toi va de l’avant
PACEY : Dawson a pris sa pilule de bonheur avant de sortir ?
DAWSON : Non j’ai pris une dose de sombre réalité. Je ne veux surtout pas être vexant mais le seul plan qu’on m’ait proposé pour mes 16 ans c’est celui de tenir des chandelles
PACEY : Je vois. Bon écoute mon vieux un autre jour de l’année c’est avec plaisir que je t’aurais écouté te plaindre mais vu qu’aujourd’hui c’est ton anniversaire je suggère que nous nous concentrions sur le côté positif des choses
ANDIE : Eh arrête Pacey ! (Il freine brusquement)
PACEY : (paniqué) Quoi ? Quoi ? On a écrasé quelqu’un ?
ANDIE : Non, non fais demi tour j’ai vu un bar qui a l’air super sympa
PACEY : Bon euh…Andie on ne pourrait pas s’arranger pour que le petit jeu auquel tu te livres ce soir n’ait aucune conséquence mortelle sur les passagers de cette voiture ? S’il te plaît chérie
ANDIE : Ordre du médecin. Souviens toi Pacey je peux me lâcher ce soir t’étais d’accord
PACEY : Exact j’étais d’accord. Et oui…et oui (Il redémarre et fait demi tour pour aller dans le fameux bar)
[Porche des Leery nuit. Jack arrive devant la porte et continue de se fixer les cheveux avec le gel. Il entre. Abby et ses amies sont à la porte]
AMIE 1 : Oh mon dieu ! Oh mais j’en reviens pas !
ABBY : Wow ! Ou est le garçon timide qui nous laissait de marbre ? Quel est ce jeune homme séduisant ?
JACK : Y a pas de quoi en faire un plat, je me suis mis du gel c’est vraiment peu de chose
ABBY : Faut il être homosexuel pour avoir de la classe ? Comme je regrette que tu n’aies plus les mêmes tendances sexuelles (Il part en souriant, confus)
[Plan sur Jen dans un coin de la maison. Elle s’occupe du cadeau de Dawson et Ty arrive derrière elle]
JEN : Bonjour Ty (elle se retourne)
TY : Excellent tu apprends (elle l’embrasse et il se dérobe)
JEN : Quoi ? Expliques toi
TY : Comment ça ?
JEN : Ty tu m’as fait le coup ce matin et ce soir ça continue, j’ai du t’arracher deux baisers aujourd’hui
TY : Jen je…on devient plus proches tous les deux et…
JEN : Ca s’appelle sortir ensemble
TY : Oui bien sur je sais mais jusqu’ou ça ira ? Ou est la limite ?
JEN : (sourit) Non attends tu veux rire ?
TY : Jen…tu enfin…tu sais que tu me rends dingue. Plus notre relation évolue…et plus tu me fais de l’effet
JEN : Et alors c’est mal ?
TY : Ce que je veux dire c’est qu’au rythme ou on va on risque de déraper
JEN : (sourit) Ah oui ? Et comment on déraperait ?
TY : (sourit) S’il te plaît je suis sérieux
JEN : On a pratiquement rien fait et tu t’inquiètes ? Tu nous vois déjà dans des situations incontrôlées (il rigole) Adorable. On se croirait revenu dans les années 50
TY : Ah tiens donc. Et ça, ça fait années 50 ? (Ils s’embrassent)
[Club nuit. Dawson, Pacey et Andie sont assis à une table. Andie enlève son gilet et porte un débardeur rouge sexy. Pacey le remarque]
PACEY : Mais qui êtes vous ? Qu’avez-vous fait de ma petite amie ?
ANDIE : Je suis votre petite amie, il se trouve que jusqu’ici elle tentait désespérément de cacher son gros complexe de gentille fille sous des corsages et des salopettes
PACEY : Mais ce soi disant complexe fait partie de ton charme
ANDIE : Pacey. Mon charme a d’autres facettes. N’oublie pas on doit s’éclater. Et puis d’ailleurs Marley a dit que je devais laisser mon « ça » respirer, il a besoin d’air frais ce soir
DAWSON : Je n’ai pas tout saisi qui a besoin d’air frais ce soir ?
ANDIE : Ce que Freud a appelé le « ça » c’est cette partie en chaque individu qui renferme toutes ces pulsions inconscientes. Le « ça » est très détaché, il se fiche de ce que pensent les autres ce qui compte…c’est ce qu’il veut
DAWSON : Et qu’est ce qu’il veut d’après toi ?
ANDIE : Hum et bien il veut s’asseoir sur les valeurs et les préjugés qui nous gâchent la vie. On doit se conduire et parler d’une certaine façon, faire comme si comme ça et lui…il envoie tout valdinguer
DAWSON : De ce côté-là j’avoue que j’ai pas mal de retard non mais regardez moi je suis dans un bar et je bois un soda sans alcool
ANDIE : Dawson nous aussi on a qu’à tout envoyer valdinguer. Ca te plairait pas qu’on se fasse une petite soirée…délire on a qu’à essayer. Qu’est ce qu’on risque hein ?
PACEY : (se lève) Tâchez quand même de ne pas trop délirer en mon absence (Il part aux toilettes, la serveuse arrive)
SERVEUSE : Je vous sers autre chose ?
ANDIE : Euh…oui, oui alors je voudrais un autre soda et dîtes au barman de mettre un peu plus de rhum cette fois ci (elle regarde Dawson)
DAWSON : Oui moi aussi parce que j’ai à peine senti le goût du rhum dans le mien
SERVEUSE : Oh je suis vraiment désolée je vais lui demander de doubler la dose et j’espère que cette fois ci ça vous ira
DAWSON : Merci (elle part)
ANDIE : (hystérique) Ah Dawson t’as déjà bu de l’alcool ?
DAWSON : Non
ANDIE : Moi non plus !!!!!!!! (Se calme) D’accord l’air de rien
[Porche des Leery. Jack est debout et regarde dehors, Abby le rejoint]
ABBY : Raconte. Quel effet ça fait d’être celui qui redonne de l’espoir à ce cher Dawson ?
JACK : Pourquoi tu t’acharnes à m’adresser la parole ? Tu sais que je te déteste Abby
ABBY : (rigole) Si encore tu étais le seul à me détester, je suis une paria. Bienvenu au club (Il essaye de partir) Tout ce qu’on raconte autour de l’homosexualité c’est d’un ridicule ! C’est quoi être homo ? C’est rien, ce n’est qu’une étiquette débile que les gens ont trouvé pour condamner une tendance naturelle à naviguer entre les deux sexes (Elle s’assoit et Jack revient)
JACK : Tu peux…développer ?
ABBY : Nous sommes tous bisexuels sur cette terre. L’homme avec un grand H n’est qu’un animal sexuel. C’est cette société puritaine qui voudrait qu’on ait honte de nos pulsions naturelles. Le problème enfin à mon avis…ce sont les gens qui le créent avec leurs attitudes rétrogrades et homophobes tu ne crois pas ? (Jack semble réfléchir)
[Club nuit. Une femme chante sur scène et Dawson, Pacey et Andie la regardent]
SERVEUSE : (arrive) Tout se passe bien ?
DAWSON : Je crois qu’on va prendre un autre verre
ANDIE : Absolument
PACEY : Euh non pas moi
SERVEUSE : Deux verres ça marche (elle part)
PACEY : Combien de litres vous avez l’intention de boire ce soir ? (Le groupe finit de jouer son morceau et tout le monde applaudit)
CHANTEUR : Merci ! Vous l’avez sûrement remarqué aujourd’hui c’est « micro pour tous ». Alors qui d’autre a envie de chanter le blues devant nous ?
DAWSON : Ces jours ci c’est ma spécialité le blues
ANDIE : Qu’a cela ne tienne allons sur scène (Elle commence à se lever. Pacey la retient)
PACEY : Euh je suis pas sur que ce soit une bonne idée mon cœur
ANDIE : Bien sur que si (Ils partent sur scène)
PACEY : Oh bon sang
DAWSON : (sur scène) Allez on se lâche
(Chantant)
Mon nom est Dawson Leery
Un peu dégoûté de la vie
Je fête mon anniversaire
Je vois tout flou, tout de travers
La fille qui est dans mon cœur est partie voir ailleurs
Pour finir dans les bras d’un freluquet qui est finalement gay
J’ai le blues, yeah
Ils sont nombreux ceux qui me jalousent mais j’ai le blues
Yeah j’ai le blues
C’est mon destin je fais dans le blues
Et ma copine Andie va vous chanter son refrain car elle a le blues aussi
ANDIE : (chantant)
Moi c’est Andie
Et mon frère c’est celui qui est finalement gay
Mon autre frère est mort
Et mon père s’est tiré vite fait
Mais je suis toujours Andie
Et mon petit homme m’excite les sens
Son nom est Pacey
Et ma mère pique des supers crises de démence
J’ai le blues
DAWSON :
Vas y chante petite sœur
ANDIE :
Je me dis parfois que je tiendrais pas la route
DAWSON :
Mais le show continue pour mettre mon âme à nu yeah
Wow, wow, wow, oh yeah
J’y retourne
Je broie sans cesse du noir, formé sans aucun espoir
La fille de ma chanson a d’autres horizons
Elle est à ma surprise party ouais, ou tous les invités sont réunis
Je sais pas si j’y vais maintenant ou quand les poules auront des dents
Yeah j’ai le blues
C’est mon compagnon d’infortune le blues !
ANDIE
Mon frère a le blues
DAWSON
Yeah
On a le blues…
Yeah
Ce bon vieux blues, compagnon d’infortune
Oh yeah… (Tout le monde applaudit, ils rigolent)
[Suite de la scène précédente. Dawson et Andie retournent à leur table. Pacey se lève]
PACEY : Et si on finissait cette soirée en beauté ? Si on allait à cette surprise party (Andie et Dawson s’assoient) qui n’est plus une surprise ?
DAWSON : Ah c’est le paradis ici on s’éclate bien dans ce bar
ANDIE : On s’éclate à mort !
PACEY : Mais qu’est ce que vous avez tous les deux ?
ANDIE : C’est son anniversaire
DAWSON : Oui c’est vrai
ANDIE : Alors qu’est ce que tu veux qu’on fasse ?
PACEY : (boit dans le verre d’Andie) Oh bravo, vous avez bu de l’alcool ?
DAWSON : (à la serveuse) S’il vous plaît ?
SERVEUSE : Ouais
DAWSON : Auriez vous l’obligeance de nous servir deux doses mais cette fois ci avec une larmichette de soda
ANDIE : Oui une larmichette
DAWSON : Non, non, non vous savez quoi ? Une larmichette c’est beaucoup trop mettez nous juste une michette
ANDIE : Oui une michette
DAWSON : Laissons le « lar » de côté
ANDIE : Laissons le (ils rigolent)
SERVEUSE : Mais avant de vous servir quoi que ce soit le barman voudrait voir vos cartes d’identité
DAWSON : Mais pourquoi ?
ANDIE : (rigole) Oh il veut contrôler notre âge ? Alors ça il aurait fallu le faire cinq verres plus tôt et vous savez pourquoi ? (Dawson rigole) Parce que nous n’avons que 16 ans
PACEY : Chut (il se lève)
ANDIE : Et ben quoi c’est vrai ! Et je vais vous dire (elle se lève) vous avez enfreint la loi ma jolie, vous pourriez perdre votre emploi (Pacey essaie de parler) Et pas que votre emploi on peut vous retirer votre licence aussi et je vais vous dire lui c’est mon petit ami et son père c’est le shérif de la ville…
PACEY : (tapant sur l’épaule de Dawson qui rigole) Dawson dépêche toi (Il se lève)
ANDIE : Et qui vous dit qu’on vous a pas tendu un piège hein ?
PACEY : Non, non elle rigole c’est une plaisanterie (Il les rattrape et les entraîne vers l’extérieur)
ANDIE : Mais je rigole pas j’ai une pièce d’identité moi vous voulez la voir ? Je peux vous la montrer
PACEY : (les entraînant) On s’en va le spectacle est fini on rentre maintenant. On va avoir des problèmes. Ca va pas la tête ? Te faire passer pour une fille de 16 ans (ils sortent)
[Garage. On peut apercevoir la future voiture de Dawson. Il y a de la buée sur les vitres. Une main vient frapper sur la vitre et laisse une trace en référence à une scène de « Titanic ». Ty et Jen sont dans la voiture en train de s’embrasser langoureusement. Ty recule]
JEN : Ty…
TY : Je ne peux pas. Il faut arrêter (Elle recule et reboutonne sa veste) Je suis désolé Jen
JEN : Pas autant que moi
TY : Tu as l’air en colère. C’est pas uniquement ma faute
JEN : Vraiment ? Et quel rôle je peux bien tenir dans tous tes…tes conflits intérieurs ?
TY : Eh. C’est toi tu…tu n’arrêtes pas de me tenter
JEN : Te tenter ? Attends je comprends pas bien
TY : Je regrette Jen j’ai beau…avoir une très forte attirance pour toi je…je ne céderai pas, je ne veux pas avoir de relations sexuelles avant le mariage. Tu peux dire ou faire ce que tu veux je ne changerai pas de ligne de conduite
JEN : Non attends qui te parle de relations sexuelles ? (Elle descend de la voiture. Ty la suit)
TY : Jen ! Je sais parfaitement que tu ne te contenteras pas de quelques baisers ! (Elle se retourne) Tu as ton histoire, ton vécu ! Tu veux plus
JEN : (surprise et en colère) Mon histoire ?!
TY : (il s’avance) Jen…on est très différent toi et moi. Je suis plus du genre à me retrouver sur les bancs de l’église le dimanche que…
JEN : Et moi sur la banquette arrière d’une voiture c’est ça ?
TY : Je n’ai rien dit de tel
JEN : Alors pourquoi j’ai l’impression de n’être qu’une marie couche toi là ?! (Elle part, Ty soupire)
[Chez Dawson. Jack est debout dans les escaliers, Abby le rejoint]
ABBY : C’est son anniversaire et il est toujours pas là, bonjour la politesse
JACK : Tu penses vraiment ce que tu as dit…enfin sur, sur les tendances bisexuelles des gens ?
ABBY : (sourit) J’en suis convaincue. (Ils vont dans la chambre de Dawson) Dawson Leery et Joey Potter sont plutôt en avance pour leur âge dans certains domaines mais avec le temps incroyable qu’ils passent à contempler leur nombril on s’attendrait à ce qu’ils fassent preuve d’une plus grande ouverture d’esprit. Y a tant de possibilités (Jack regarde son nombril)
JACK : Ouais. Ouais tu as raison. Il y a des tas de possibilités là dedans
ABBY : (rigole et regarde le sien) Là dedans aussi (Ils rigolent. Elle s’assoit sur le lit)
JACK : Tu n’es peut être pas Satan en fin de compte (Il s’assoit à côté d’elle) Autant que je sache Satan n’a pas de nombril (Ils rigolent)
ABBY : En tout cas nous les parias nous devons êtres solidaires (Ils se regardent)
[Chez Dawson, Joey descend les escaliers au moment ou Dawson, Andie entrent suivis de Pacey]
DAWSON : SURPRISE ! BON ANNIVERSAIRE !!
ANDIE : Surprise ! (Ils partent dans la maison, Joey va à l’encontre de Pacey)
JOEY : Vous êtes en retard, la fête est un véritable désastre
PACEY : Je sais n’en rajoute pas Joey
JOEY : Ils sont complètement…
PACEY : Oui ils le sont rhum soda j’ai rien pu faire
[Andie et Dawson montent sur une table et dansent]
JOEY : Bon je vous aide à descendre
ANDIE : Tu veux danser ? (Joey attrape Dawson et l’entraîne dans l’escalier)
DAWSON : C’est mon anniversaire
JOEY : Tu montes dans ta chambre avant que tes parents te voient dans cet état
DAWSON : J’ai le droit de faire ce que je veux (ils montent
JOEY : Dépêche toi
DAWSON : (voyant quelqu’un dans l’escalier) Oh bonjour ça va ?
JOEY : Je t’emmène dans ta chambre, tu vas boire un café bien fort. Ca m’étonnerait que ça soit suffisant mais pour l’instant j’ai pas d’autre idée alors tu viens
DAWSON : J’ai le blues Joey (Elle soupire) Tu sais ce que c’est le blues ?
JOEY : Plus que je ne voudrais (Ils entrent dans la chambre et voient Jack et Abby en train de s’embrasser. Dawson éclate de rire et fait semblant de jouer de la guitare en chantant hystérique)
DAWSON : (chantant) Le gars dont je vous parlais
Et qui se disait gay (Joey ferme les yeux)
Est allé chez le coiffeur
Il marche à voile et à vapeur (Il s’écroule sur le lit et Abby éclate de rire)
JACK : Joey…
JOEY : Non fais moi grâce de tes commentaires (elle part, Jack la suit)
DAWSON : (chantant et regardant Abby) C’est mon destin je baigne dans le blues. Le blues ! (Abby rigole)
[Suite de la scène précédente. Joey descend les escaliers, Jack la suit]
JACK : Joey ? Joey ? Joey ? (Elle part) (Abby descend les escaliers et s’approche de ses copines)
ABBY : Pas si homo qu’il voulait bien le dire (Elle part, ses copines rigolent)
JACK : Plus homo que jamais
[Cuisine, tout le monde est réuni. Gale amène le gâteau, Dawson arrive]
GALE : Chéri tu tombes bien j’allais allumer les bougies et te demander de descendre
DAWSON : (s’approchant) C’est le moment de faire un vœu
GALE : Dawson chéri tu as bu ou quoi ?
DAWSON : Hum c’est le moment allons y. Faisons la fête ! (Tout le monde l’écoute silencieusement) Ah oui. Je voudrais que ma maman n’ait jamais couché avec ce type et je voudrais que mon père aille chercher du travail au lieu de parler de ses difficultés et à en trouver. (Il rigole) Je voudrais que tous les deux vous cessiez de vous disputer comme des mômes et qu’au moins vous fassiez semblant d’être adultes !
ANDIE : Ouais !
DAWSON : Voilà. (S’approche de Pacey) Je voudrais que mon meilleur ami Pacey Witter arrête net sa transformation en sœur Térésa en collectionnant les A, en sa morale triste et infaillible et qu’il se consacre à ce qu’il fait de mieux à savoir me rassurer sur ma vie parce que la sienne est moins bien que la mienne ! (Il s’approche de Jen) Voilà Jen Lindley avec son diplôme en saoulographie, sa cohorte de petits amis et ses vilaines manières (Il rigole) Je voudrais faire la fête avec toi ! (Elle sourit mal à l’aise) (Il regarde Jack et s’approche de lui) Ah c’est lui c’est Jack Macphee ! Jack Macphee aime les garçons mais il s’est pas gêné pour me voler Joey, ce soir très chers amis il va nous interpréter sa version de « In and out » « Je craque j’avoue ! Je craque j’avoue ! Je craque j’avoue ! Cachez vous ! » (Il rigole) Elle est sympa ta coupe ! (Il s’approche de Joey) Et bien sur…il y a ma Joey. Ma toute belle (Il lui caresse le visage) Ma précieuse Joey. Il a fallu qu’à 16 ans elle éprouve le besoin irrésistible de se trouver oh ça fait rien…ça ne fait rien. J’ai accepté, tu avais besoin de te trouver et je l’ai accepté. (Il regarde aux alentours) Joey ? Joey ? Ou tu es Joey ? (Elle est mal à l’aise) Joey ? (Poussant sa mère) Excuse moi maman Joey ? (Il regarde sous la table) Joey tu es là ? Joey ? (Il se relève et s’avance vers elle) Joey ? Ah elle est là ! Elle est là ! C’est ma Joey ! Joey…(Il l’attrape et l’embrasse, elle le repousse)
JOEY : Arrête Dawson ! (Il tombe le nez dans le gâteau)
[Salle de bains des Leery. Dawson et Andie vomissent chacun de leur côté. Ils sont très malades]
ANDIE : Pacey a raison, c’est ma faute ce qui arrive, c’est peut être la faute de mon « ça ». C’est mon « ça » qui a disjoncté
DAWSON : Nous tirons au moins un enseignement de cette funeste…initiation à l’alcool. Toujours faire attention à ce qu’on mange parce qu’on va le revoir
ANDIE : C’est sur. On l’a revu. Oh et pas qu’une fois. Quelle angoisse (Ils s’appuient contre le mur) Je promets…de ne plus jamais toucher à l’alcool. Oh Dawson j’ai hâte de ma conduite. Quand je pense que tes parents m’ont vue dans cet état pitoyable
DAWSON : L’horreur. Si je survis à cette soirée…et si les personnes présentes que j’ai humiliées m’excusent et ne me tournent pas le dos je jure de ne plus porter une goutte d’alcool à mes lèvres
ANDIE : S’il te plaît Dawson, si un jour tu me vois prendre un verre de rhum ou d’autre chose…j’aimerais que tu me rappelles ces minutes insoutenables
DAWSON : Oui (Ils se regardent et se précipitent pour vomir à nouveau)
[Porche des Leery. Gale ouvre la porte et voit Mitch assis. Elle sort et s’assoit à côté de lui]
MITCH : J’en arrive à me demander si on lui a pas fichu sa vie en l’air
GALE : Mais non. Il a 16 ans. Toi aussi tu as eu 16 ans, tu t’en souviens ?
MITCH : Que trop bien
GALE : J’ai réfléchi. Dès demain je rapporte la voiture chez le vendeur. Son comportement ce soir m’a prouvée qu’il était pas tout à fait mûr pour avoir une voiture neuve. C’est vrai je l’admets Mitch c’était pas une décision des plus judicieuses, c’était même une bêtise
MITCH : On pourrait lui…lui acheter une voiture d’occasion. Ça serait notre cadeau commun si tu veux
GALE : Oui ce serait bien. On pourrait verser un compte et il travaillerait pendant le week-end pour régler les mensualités. Comme ça il apprendra que même un vieux tacot a un prix…comme ses erreurs
MITCH : Et nous sommes en train de payer le prix des nôtres (Elle le regarde)
[Jardin des Leery. Joey regarde dans le vague. Jack arrive]
JACK : Salut
JOEY : Salut (Silence) Quelle soirée. J’avais déjà honte d’être l’organisatrice de la fête la plus ratée de l’année mais…Abby ? Après tout le tort qu’elle a fait à ta famille et à tellement de gens ? Je t’avoue que je suis étonnée, je croyais que le jour ou tu redeviendrais hétéro tu choisirais…quelqu’un comme…Cindy Crawford au moins
JACK : C’est drôle de voir comment…tout le monde ici a accepté mon homosexualité. Toi, Pacey…ce psychologue on ne peut plus dévoué
JOEY : Navré de t’avoir accepté comme tu es. Tu aurais sans doute préféré qu’on te rejette
JACK : Non seulement ce soir il se trouve que…qu’on a parlé ouvertement, elle a dit des choses bien qui m’ont donné l’impression d’être comme les autres. Je crois que j’ai vite vu ce que je pourrais devenir en étant ce que je suis…une personne en marge comme Abby
JOEY : Et donc si on n’était pas entré…
JACK : J’aurais arrêté de toute manière (Joey le regarde) Dès que je l’ai enlacée j’ai compris que…je suis homosexuel
JOEY : Tu sais Jack…au fond tout le monde se sent seul. Tout le monde veut paraître normal et…et je crois que…que personne ne l’est en réalité
JACK : Moi en tout cas je ne veux pas être montré du doigt…comme si j’avais un H rouge sur la poitrine, regardez c’est l’homosexuel de Capeside !
JOEY : L’adolescence c’est tout sauf une partie de plaisir, c’est une période pénible et toi Jack tu es…tu es confronté à une difficulté supplémentaire mais…mais tu as la chance d’avoir des gens qui te soutiennent. Tu devrais garder ça en tête
JACK : Ouais. Je…j’ai tendance à croire qu’homosexualité…rime avec solitude (Elle le regarde) Je n’ai aucune envie de finir seul
[Porche des Lindley. Jen rentre et voit Ty assis à l’attendre]
TY : Il serait plus sage qu’on ne se revoit plus
JEN : Hum. Et…tu as attendu dehors dans le froid pour m’annoncer ce que nous savons déjà depuis deux heures ?
TY : Jen j’ai besoin d’expliquer mon attitude
JEN : Non tout est clair. C’est simple. Comme tous les garçons de ton âge tu as des pulsions naturelles mais ton entourage t’a dit qu’il ne fallait pas les satisfaire et au lieu d’être en phase avec tes choix tu préfères me faire subir tes états d’âme mais je n’ai pas à supporter ça (Elle commence à rentrer)
TY : (se lève) Jen ? Jen ? Essaie de comprendre. C’est toute ma vie qui est basée sur la religion. Les évangiles, la prière, je ne connais rien d’autre !
JEN : D’accord résumons la situation. Tu es chrétien mais tu ne craches pas sur l’alcool et tu aimes faire la fête c’est bien ça ? Tu juges tes semblables parce qu’ils sont gay, tu revendiques ton hétérosexualité parce que c’est la seule sexualité reconnue par les tiens alors qu’en fait tu n’as aucune sexualité (Elle rentre, il la retient)
TY : Attends. Je sais que c’est dur à concevoir pour toi. C’est l’affrontement du désir et des sens, c’est une bagarre incessante entre l’éducation que j’ai reçue et le désir que je ressens. C’est normal d’avoir du désir, je, je suis comme tous les jeunes tu l’as dit mais je dois me contrôler. Et quand je suis avec toi je ne contrôle plus rien, je deviens carrément dingue ! Parce que…parce que tu es belle et…sensuelle. J’ai très envie de toi Jen. Je n’avais pas l’intention…de te froisser ou de te faire souffrir ce soir. Je t’en prie essaie de comprendre c’est entre toi et moi ça n’a rien à voir avec toi, tu n’es pas en cause
JEN : (les larmes aux yeux) Désolée de te contrarier mais ça a tout à voir avec moi. Tu me plaisais
TY : Oui je sais…
JEN : Non tu ne sais pas. Tu me plaisais beaucoup et…et en dépit de ce que tu peux connaître de mes expériences tout à l’heure…quand je t’ai embrassé c’était vraiment pur, il ne s’agissait pas d’aller plus loin, ça faisait longtemps que je n’avais pas vécu ça mais tu as tout gâché
TY : Bon mais…mais peut être qu’avec le temps, peut être que si je mets un peu d’ordre dans mes idées tout s’arrangera
JEN : Ca fait beaucoup trop de « peut être » pour moi quand on a ressenti ce que j’ai ressenti on ne peut plus s’en contenter (Elle entre et ferme la porte)
[Chambre de Dawson. Il est allongé sur le dos et regarde le plafond. Joey entre]
JOEY : Eh
DAWSON : Joey ?
JOEY : Comment tu te sens ?
DAWSON : Ca va passer. Il suffit que la pièce arrête de tourner
JOEY : (elle s’assoit) Tu iras mieux après une bonne nuit de sommeil
DAWSON : Oh Joey. Je ne sais plus trop ce que j’ai dit mais…
JOEY : Oh laisse
DAWSON : Je suis désolé j’ai été d’une imbécillité totale
JOEY : T’en fais pas Dawson…je t’ai déjà pardonné. Même toi, tu as le droit de commettre des impairs en ce bas monde et…et je suis sûre que tous les offensés finiront par t’accorder leur pardon. Et puis ce que tu as dit ressemblait beaucoup à la vérité
DAWSON : Oui mais la façon dont je l’ai formulé (Silence) Je me sens tellement seul. Je n’ai que 16 ans et pourtant je me sens atrocement seul
JOEY : C’est pour ça que tu as bu ?
DAWSON : Oui (Silence) Joey pourquoi tu m’as laissé tomber pour sortir aussitôt avec Jack ?
JOEY : Parce qu’il n’était pas toi. Dawson…je ne cherchais pas à vivre quelque chose de mieux ou de plus fort non. Je pense qu’au fond…je voulais…quelqu’un qui soit proche de moi…pour savoir ou je finissais et ou l’autre commençait parce que nos vies ont toujours été tellement entremêlées que…que parfois j’ai l’impression terrible de ne vivre qu’à travers toi
DAWSON : Joey…
JOEY : Quand j’y pense j’ai terriblement peur. Et…et je dois…vérifier si en fait je suis capable d’être une personne à part entière sans toi Dawson. Je dois vérifier si je peux…si je peux être une personne à part entière…seule
DAWSON : Alors fais vite…tu veux. Parce que…si tu savais comme je t’aime (Elle a les larmes aux yeux) (Il s’endort)
JOEY : (après un silence) Moi aussi je t’aime (Elle regarde la fenêtre et se lève, il neige, elle la regarde tomber)