[Chambre de Joey et Audrey. Dawson est au téléphone tandis que Joey regarde un livre assise à son bureau]
DAWSON : (raccroche) L’avion est à l’heure c’est bon
JOEY : Oh c’est pas vrai
DAWSON : Quoi ?
JOEY : C’est le dernier jour aujourd’hui si je veux laisser tomber l’expression écrite
DAWSON : Je croyais que tu adorais ce cours
JOEY : Ouais enfin si tant est que je puisse aimer un cours ou on a que des « C » ça gâche un peu le plaisir
DAWSON : Fais ce que tu as à faire je peux rester seul une heure
JOEY : T’es sur ?
DAWSON : Ouais absolument (Il reprend son téléphone et compose un numéro)
JOEY : Tu appelles qui ?
DAWSON : Mon répondeur. Vous avez un nouveau message. C’est toi un message de vendredi, tu as appelé vendredi ?
JOEY : (surprise) T’as pas eu mon message ?
DAWSON : Non (Il l’écoute) On dirait que tu étais saoule
JOEY : (se lève et essaye d’attraper le portable) T’as deviné j’étais saoule allez rends moi ce téléphone
DAWSON : Non, non attends
JOEY : Les gens ivres morts devraient avoir le droit d’effacer leur message s’il te plaît donne
DAWSON : Non, non, non je l’écoute jusqu’au bout. Un type t’a dragué, un type très sympa (Rigole)
JOEY : Oui et tellement sympa qu’il a couché avec Audrey s’il te plaît Dawson ! (Elle essaye de prendre le téléphone)
DAWSON : (l’en empêche) Non Joey j’arrête
JOEY : Donne moi ce téléphone
DAWSON : Arrête laisse moi t’écouter (Joey abandonne et s’assoit. Le visage de Dawson tombe en écoutant le message, celui de Joey également, Dawson raccroche) J’ai l’impression d’avoir sauté un chapitre
JOEY : Dawson…j’étais saoule je me souviens plus de la moitié de ce que je t’ai dit
DAWSON : Tu m’as dit « adieu » essentiellement. Ça j’aurais préféré l’entendre avant de prendre l’avion et de faire des milliers de kilomètres pour venir te voir. Est-ce que tu comptais m’en parler ?
JOEY : Pourquoi je t’en aurais parlé ? Tu ne disais rien. Et puis quand je t’ai appelé je ne me sentais vraiment pas bien alors…j’étais furieuse
DAWSON : Au nom de quoi ?
JOEY : Ben j’en sais rien furieuse que tu…furieuse que tu ne soies pas venu me voir, furieuse que…furieuse qu’on n’ait toujours rien réglé
DAWSON : Je croyais au contraire qu’on avait tout réglé. Du moins avant d’avoir ce message je croyais qu’on s’était dit tout ce qu’on avait à se dire et il y a 3 mois de ça dans ma chambre
JOEY : (visiblement irritée se lève et va prendre ses affaires) Génial dans ce cas y a plus rien à ajouter
DAWSON : Joey (Audrey arrive en serviette sortant de la salle de bain)
AUDREY : Salut. Oh, oh c’est quoi le problème ?
JOEY : Euh…c’est le dernier jour de Dawson ici et je voulais lui faire visiter le campus mais comme j’arrête le cours d’expression écrite, il faut que je passe au secrétariat
AUDREY : Hum ben ça alors quel dilemme. J’ai la solution, ils organisent des visites guidées du campus, ça n’a rien de très folichon mais c’est pas non plus le truc insupportable
JOEY : Ca sent le bon plan
DAWSON : Ouais parfait…oui
JOEY : (énervée) Bien problème résolu (elle part)
AUDREY : Au revoir. Faut avouer qu’elle est pas très évidente dans son genre
[Rue de Boston. Jen et Jack marchent l’un à côté de l’autre]
JEN : Il m’appellera pas
JACK : Il appellera
JEN : Il n’a même pas mon numéro de téléphone
JACK : Il trouvera ton numéro de téléphone
JEN : Comment ?
JACK : Il se débrouillera. A quoi ça sert à ton avis toutes ces avancées technologiques ? Ca sert à aider les gens à retrouver la trace d’autres gens qui les attirent sexuellement. Jen fais moi confiance d’accord ? Ce type va te retrouver et quand il t’aura retrouvée jette toi sur lui immédiatement parce que de toute évidence tu en meurs d’envie
JEN : Que j’en meure d’envie ou non les filles bien élevées ne se jettent pas comme ça sur les mecs. Jack les filles qui font ça sont des Marie couche toi là aux yeux de la société
JACK : Oh mais oui c’est vrai ça d’ailleurs tu es une Marie couche toi là sauf qu’en réalité tu n’as couché avec personne depuis que je te connais et si on se cantonne à des faits concrets, j’ai embrassé plus de garçons que toi durant toute cette année
JEN : Je regrette c’est faux
JACK : J’ai embrassé un garçon combien t’en as embrassé ?
JEN : Un moi aussi
JACK : Et combien d’hétérosexuels.
JEN : Bon d’accord aucun. (Jack lève les bras pour se déclarer vainqueur et traverse. Jen le suit) C’est nul ce genre de concours !
JACK : Ce qu’il faut intégrer c’est qu’on est à la fac aujourd’hui, personne ne nous surveille là, on est libre Jen (Il s’arrête en plein milieu du trottoir)
JEN : Qu’est ce qu’il y a ?
JACK : Ben y a qu’on s’est perdu (Il sort une carte)
JEN : Mais, mais qu’est ce que tu fais ?! Eh !
JACK : A ton avis ?
JEN : Ca t’ennuierait beaucoup d’être discret j’ai pas du tout envie qu’on nous prenne pour deux pecnos qui ne savent pas ou ils vont
JACK : Aide moi près de quoi on est là ?
JEN : Euh ben on est près de la station radio (Elle regarde dans la station de radio et voit Charlie) Oh mon dieu Jack, Jack ! Range ton plan, range ton plan, range le ! Sinon il va croire que je lui cours après
JACK : Mais il n’y a aucun doute là-dessus, tu lui cours après, tu as passé ton week-end à cocher tous les Charles dans l’annuaire du campus allez vas y
JEN : Il n’a pas besoin de le savoir ça (Charlie les voit et regarde surtout Jen) Ah ! Il me sourit, il me fait signe
JACK : Mais oui il te fait signe (Il se lève et écrit quelque chose sur un panneau) Tu lui plais je te l’avais dit t’as vu ? (Il colle le panneau contre la vitre) Qu’est ce qui te faut de plus hein ?
JEN : (Le panneau dit « entrez » mais il est posé à l’envers) Il l’a mis à l’envers ?
JACK : Ca change rien allez hop !
[Worthington. Joey et le professeur Wilder descendent les escaliers en parlant du désistement de Joey]
WILDER : Vous pourriez renoncer à un autre cours je ne sais pas l’initiation à la peinture sur soi ou la broderie ancienne
JOEY : Vaut mieux entendre ça que d’être sourd
WILDER : Je dois reconnaître que je ne m’y attendais pas. D’habitude je les repère vite ceux qui vont abandonner, ils ont l’air gêné, le regard fuyant mais…mais ça n’arrive pas souvent je précise. Le bruit court que certains iraient même jusqu’à tuer rien que pour venir assister à un seul de mes cours
JOEY : Je sais
WILDER : Vous devez vous estimer heureuse d’être mon élève. J’accepte rarement des premières années, elles ont toujours tendance à…à angoisser face à la charge de travail qui les attend. Ce n’est pas votre cas mademoiselle Potter si ? Ce n’est pas lié à cette angoisse ?
JOEY : Non pas tout a fait
WILDER : Vous n’avez pas fini la refonte de votre histoire c’est ça ? Où vous parliez de ce garçon et d’un baiser ?
JOEY : J’ai essayé vous pouvez me croire j’ai essayé mais…les choses sont compliquées en ce moment, très compliquées
WILDER : Oh je vois, plus compliquées que vendredi ?
JOEY : Oui
WILDER : Et quand c’est compliqué c’est mauvais ?
JOEY : Oui
WILDER : Des changements ont eu lieu depuis vendredi ?
JOEY : Oui
WILDER : Vous avez changé depuis vendredi ?
JOEY : Oui
WILDER : Vous avez changé depuis vendredi ?
JOEY : Oui…non ! Non, non rien n’a changé
WILDER : Rien n’a changé mais c’est subitement plus compliqué et vous voulez à tout prix quitter le cours
JOEY : Attendez ! J’ai trop de cours vous comprenez ? Je ne savais pas ce que je voulais étudier, votre cours avait l’air sympa…
WILDER : Mais il est sympa 9,4 sur 10 dans l’équipe de l’an dernier
JOEY : D’accord je l’admets j’ai été stupide de foncer comme ça c’est vrai vous m’aviez prévenu que ce serait dur et il n’y avait pas que vous d’ailleurs. J’ai sans doute cru que j’y arriverais
WILDER : Et qu’est ce qui vous pousse à croire le contraire ?
JOEY : J’angoisse en permanence c’est révélateur
WILDER : Très bien. Au fait…le nombre de défections c’est secondaire je vous ai menti ça arrive souvent. Et à chaque fois c’est comment se faire larguer par sa première petite amie (Il signe le papier et le rend à Joey) Je vous souhaite bonne chance mademoiselle Potter
[Campus. Audrey et Dawson marchent]
AUDREY : Alors Dawson pas trop contrariée de devoir passer une partie de la journée avec moi ?
DAWSON : Non, non pas du tout. D’une certaine façon c’est même mieux que Joey et moi soyons chacun de notre côté. Si on avait passé toutes ces heures ensemble on aurait fini par se dire des choses qu’on aurait regrettées ensuite
AUDREY : Du style ?
DAWSON : Du style pourquoi je laisse cette fille me gâcher la vie ?
AUDREY : Ohhhh !
DAWSON : Pardon je ne devrais pas parler de ça avec toi
AUDREY : Non arrête t’as pas à t’excuser mais je te rappelle que je vis avec cette fille
DAWSON : Ca t’arrive quelquefois de te demander comment quelqu’un d’aussi brillant peut être aussi stupide ?
AUDREY : Tous les jours. D’accord. Voilà on y est
DAWSON : On est ou ?
AUDREY : C’est ici que la visite guidée du campus commence
DAWSON : Mais y a personne
AUDREY : Ouais c’est souvent comme ça. Entre nous la visite du campus n’a rien de très intéressant. N’empêche que le spectacle doit continuer même si il n’y a personne. Bon allez on y va ?
DAWSON : Ou ça ?
AUDREY : Visitons le campus Dawson ?
DAWSON : Mais y a pas un chat
AUDREY : Mais si voyons tu es là toi…et je suis là moi
DAWSON : C’est toi le guide
AUDREY : Bingo ! Ne me remercie pas tout de suite pour cette journée excitante
[Station de radio. Jen entre et s’assoit en face de Charlie, elle met le casque]
CHARLIE : Charlie Todd à la console et au micro pour vous passer de la musique déprimante à souhait comme tous les lundis matins sur WVCW. Tout ce qu’il y a de plus flippant et plus mortel, tout ce qui s’apparente à de la soupe de près ou de loin. Nous venons d’avoir une nouvelle demande pour un classique de Smith « Girlfriend in a coma ». Vos désirs étant bien sur des ordres on le passe tout de suite
JEN : Oui euh je suis désolée on ne va pas vous passer ce titre
CHARLIE : (chuchotant) On est à l’antenne ?
JEN : Je sais j’ai tourné le bouton
CHARLIE : Ma nouvelle productrice chers auditeurs elle s’appelle Jen…Jen…oh la situation n’est pas facile à gérer là, je ne connais que son prénom votre nom c’est…
JEN : Lindley, Jen Lindley. N’est ce pas consternant chers auditeurs cette tendance à toujours oublier les noms des pauvres gens qui sont dans l’ombre ?
CHARLIE : C’est vrai, sincèrement navré. J’ai cru comprendre que vous aviez un problème avec « Girlfriend in a coma » ?
JEN : Oui on ne l’écoutera pas. Bon en fait le problème avec les radios d’étudiant c’est qu’il y a toujours beaucoup trop de demandes pour des génies bisexuels et incompris
CHARLIE : Vous êtes dure
JEN : Il faut bien parfois. Alors Charlie le DJ qu’y a-t-il entre vous et la radio ? Ca vous éclate de parler à des gens qui ne peuvent pas vous répondre ?
CHARLIE : Non ce qui m’éclate c’est la musique
JEN : Bien alors pourquoi des rockeurs morbides ? Pourquoi pas des rappeurs, des punks dans le genre des Ramones ?
CHARLIE : Oh Jen je sais grâce à ma grande expérience que la plupart des gens ont peu d’énergie le lundi matin
JEN : Et pour quelles raisons Charlie ?
CHARLIE : Et bien parce que…ils sont sortis tout le week-end et qu’ils ont fait des trucs débiles qu’ils regrettent
JEN : Ou qu’ils n’ont rien fait ce qui est aussi regrettable. Est il possible que vous soyez d’accord avec moi là-dessus ? On regrette plus les choses que l’on a pas faîtes que celles qu’on a faîtes. Par exemple à l’issue d’une première rencontre ne pas donner son numéro de téléphone perso
CHARLIE : Oui Jen vous avez raison c’est souvent un oubli tragique sauf si la fille…excusez moi la femme en question vous a méchamment agressé et qu’elle a apparemment un petit ami…grand, joli garçon, cheveux bruns
JEN : Oh ça y est je crois que j’ai connecté. C’est une émission pour garçons hétéros, déprimés, coincés qui baissent tout de suite les bras face à des garçons manifestement homos en T-shirt branché ? Honnêtement je ne comprends pas que l’université tolère un programme aussi limite et je pense que nous allons devoir changer cet état de choses sans attendre…
CHARLIE : Ok on va passer le morceau de Smith et ensuite quand on sera plus détendu, on en reparlera
[Bateau où Pacey vit. Il sort avec un polaroïd à la main tandis que Mélanie essaie de lui enlever]
PACEY : Merci je la garde !
MELANIE : Oh Pacey ! Non !
PACEY : Quoi ? J’ai pas le droit de garder un souvenir de mon voyage ?
MELANIE : Si mais pas celle là ! (Elle la lui reprend)
PACEY : Tu veux que je te dise ? J’adore les français. Ils débarquent dans les Caraïbes, ils colonisent les îles, ils détruisent les civilisations indigènes et par quoi ils les remplacent ? Par des plages naturistes. Jamais ils n’auraient pensé à faire ça les Anglais celle là tu vois je la garde (Il lui vole et l’embrasse)
MELANIE : D’accord t’as gagné mais discret je voudrais pas que mon oncle tombe dessus
PACEY : Ne t’inquiète pas et souviens toi que ce n’est plus son bateau, c’est le mien
MELANIE : Oh c’est vrai ou avais je la tête ? (Elle l’embrasse)
PACEY : Et oui
MELANIE : Je dois y aller. Retrouve moi tout à l’heure chez…
PACEY : Oui je viendrai mais c’est contre mon gré
MELANIE : Oh j’ai pas le droit de t’avoir pour un autre repas que le petit déjeuner. Et mets la chemise que je t’ai offerte d’accord ?
PACEY : Oui madame
MELANIE : Très bien (Ils s’embrassent et se disent au revoir, elle descend du bateau. Doug arrive et la voit partir)
DOUG : Si je ne me trompe pas c’est la fameuse Mélanie
PACEY : Oui Mélanie Shay Thompson. Dis moi Douggie pourquoi trois noms ? Pourquoi ils portent toujours trois noms les gens friqués ?
DOUG : Oh j’en sais rien c’est peut être parce que plus ils ont de prénoms plus ils ont de chance d’hériter de ceux dont on leur a donné le prénom. Je serais curieux de savoir ce que tu comptes faire de ta vie Pacey
PACEY : Oh et c’est reparti. T’es sur que cette conversation te branche toujours toi parce que c’est le genre de sujets qui n’a plus d’intérêt pour moi
DOUG : Ca fait quoi ? 3 ou 4 semaines que t’es revenu de ta ballade en bateau
PACEY : 3 semaines et 4 jours Douggie pourquoi tu trouves que j’ai débronzé ?
DOUG : Tu prévoies de rester à Boston ?
PACEY : Oui juste le temps d’être engagé sur un autre yacht
DOUG : Attendre et être matelot sur un bateau de riche ce sont les deux éléments permanents de ta vie alors ?
PACEY : Non Douggie rien n’est permanent
DOUG : Tu me rassures. Tiens j’ai quelque chose pour toi (Il lui donne une carte)
PACEY : Qu’est ce que c’est ?
DOUG : L’adresse d’une de mes connaissances un chef cuisiner
PACEY : Oh ! Doug je te l’ai déjà dit il n’est pas question que je travaille comme un fou dans un restaurant ou que je devienne vendeur de chaussures, j’ai des perspectives autrement plus sympas ici et si tout se combine bien je serais bientôt parti
DOUG : Ah oui sur les océans j’oubliais c’est vrai que mon frère est un marin. Va voir mon copain Pacey d’accord ? Aujourd’hui. Je lui ai dit que tu passerais s’il te plaît ne discute pas vas y. Tu veux bien me faire ce plaisir ?
PACEY : D’accord. Question si je vais le voir ce gars tu me lâcheras après ça ?
DOUG : Sans problème ce sera même avec joie
[Administration de Worthington. Joey arrive et voit une longue file d’attente qui n’en finit pas et qui se poursuit sur trois étages]
JOEY : (à un garçon de la queue) C’est la queue pour les désistements ?
GARCON : Ouais t’as deviné
JOEY : Génial
[Près du campus, au bord d’un lac. Audrey et Dawson marchent côte à côte]
AUDREY : Bon alors Dawson ?
DAWSON : Oui
AUDREY : Réponds à la question que le tout le monde se pose. L’université de Californie est-elle à la hauteur de sa réputation ?
DAWSON : C’est la question que tout le monde se pose ? Quel genre de personnes tu fréquentes ?
AUDREY : Oh des Jen, des Jack, des Joey
DAWSON : Ah
AUDREY : Enfin je gravite en périphérie. Tu peux être franc avec moi tu sais n’aies pas peur je viens de Los Angeles et je déteste alors je sais pas ce que peuvent en penser les étrangers
DAWSON : C’est…c’est pas totalement horrible
AUDREY : Oh je te trouve plutôt élogieux. Y a un truc très marrant. Je parie que tu connais quelqu’un qui était au lycée avec moi
DAWSON : Son nom ?
AUDREY : Kirsten Smith
DAWSON : C’est pas vrai tu connais cette fille ?
AUDREY : Oui. Elle travaille toujours sur son court métrage sur l’art de brancher des types dans les toilettes public surtout des pops stars ?
DAWSON : Oh c’est plus un court elle veut faire un long métrage maintenant
AUDREY : J’hallucine
DAWSON : Je m’attendais à rencontrer plein d’allumés en section cinéma mais pas à ce point là
AUDREY : Bon d’accord mais est ce que ça te plaît ? Je veux dire…globalement
DAWSON : Ouais. Pourquoi tu en doutes ?
AUDREY : C’est curieux je, je me trompe peut être mais d’habitude les gens qui se sentent bien à la fac ne traversent pas tout le pays en avion pour une visite éclair à leurs copains de lycée et en octobre
DAWSON : La maison nous manque parfois
AUDREY : Oui je comprends sauf que…ici c’est pas la maison
DAWSON : Tous mes amis sont ici
AUDREY : Tu veux dire Joey ?
DAWSON : Et Jack et Jen. Parfois je me dis que c’est un handicap d’avoir eu de très bons amis au lycée. Oui parce que si à Capeside tout n’avait été qu’ennui et médiocrité je n’aurais pas ce manque là. Toutes mes nouvelles rencontres seraient une belle surprise alors que pour l’instant…
AUDREY :…tout est fade et très décevant comparé à ce que t’as pu vivre avant ? Je m’inquiète pour toi Dawson
DAWSON : C’est gentil. Ca fait plaisir de savoir ça
[Restaurant. Danny, le chef parle aux serveuses alors que Pacey entre]
DANNY : Je répète plat du jour cassolette de praires et de coques, raviolis fourrées au lapin et à la semoule.
KAREN : Génial j’adore Bugs Bunny, on peut y aller là ?
DANNY : A vous de jouer. Et forcez sur le poisson
KAREN : Du poisson ? Un lundi ? Tu veux les tuer ces pauvres gens. (Elle s’en va, Pacey approche)
DANNY : Elle rigole il est tout frais, tu veux du lapin ?
PACEY : Je mange tout ce qui est gratuit
DANNY : Bien
PACEY : Merci (Il mange) Hum pas mal
DANNY : Pas mal ? Tu veux rire c’est carrément excellent
PACEY : Jusqu’ici je refusais de manger les frères de Pan pan alors j’ai pas vraiment de point de comparaison
DANNY : La je comprends. T’es le nouveau plongeur ?
PACEY : Euh non je cherche un certain… (Lit sur la carte) Danny Brecher
DANNY : Brecker oui c’est moi
PACEY : C’est toi le chef ?
DANNY : Je préfère cuisinier mais c’est un détail ça c’est ma cuisine et tu m’as trouvé alors vas y raconte avant que ce soit le coup de feu.
PACEY : Voilà je suis venu te voir juste pour faire plaisir à mon frère
DANNY : T’es le petit frère de Douggie ?
PACEY : Ouais Pacey Witter (Ils se serrent la main)
DANNY : Donc c’est toi le nouveau plongeur
PACEY : Non je suis matelot. Oui j’ai passé tout l’été sur un yacht de 13 mètres de long aux Caraïbes
DANNY : Par contre tu n’as jamais été plongeur ?
PACEY : Non
DANNY : Ben ça y est tu es plongeur
PACEY : Non, non t’as pas bien compris c’est juste une faveur que je fais à mon frère. En fait ça serait sympa que tu l’appelles pour lui confirmer que je suis venu. Je sais pas moi tu pourrais lui dire que le poste est pourvu
DANNY : Oui il m’a prévenu que tu me ferais ce coup là. Il a dit aussi que tu venais de quitter le lycée et que tu n’avais aucune envie d’aller à l’université
PACEY : Ce qui est nul parce qu’on sait que l’université est la réponse au problème de chacun. J’apprécie que tu aies voulu me trouver un boulot mais je te l’ai dit j’ai déjà ce qu’il me faut question job
DANNY : Eh c’est toi qui voit Popeye, je suis sur que là bas au milieu des océans t’es carrément un grand pro
PACEY : Ouais c’est exactement ça
DANNY : Ok mais ici dans la cuisine du restaurant ce qui nous faut c’est un plongeur alors si ça te dit pas de naviguer sur les eaux de vaisselle ça sert à rien de rester là. Quand je te regarde je vois un type qui n’a pas besoin de ce travail
PACEY : Bravo Danny t’as l’œil
DANNY : Ouais bon en tout cas j’ai plus besoin de te regarder
[Chambre de Charlie. Jen est assise sur le sol en regardant les livres de Charlie tandis que Charlie regarde autour de lui pour trouver un CD]
JEN : Dis moi Charlie tu as des lectures très intéressantes. « La politique du mâle » de la célèbre Kate Mill et « l’autobiographie d’Alice Toplast » écrite par Gertrude Stein ? Je sais pas je trouve ça excessif t’aurais été plus crédible si tu n’en avais eu qu’un
CHARLIE : Je suis inscrit à un cours de littérature féministe ça te va ?
JEN : Pour rencontrer des femmes évidemment
CHARLIE : Tout n’est pas toujours qu’arrière-pensées et la spontanéité alors ?
JEN : Je t’ai spontanément suivi dans ta chambre
CHARLIE : Mauvais exemple. Tu avais une arrière-pensée tu t’es invitée chez moi
JEN : Oh je ne suis ici que parce que nous avons fait ce pari débile tout à l’heure à la radio
CHARLIE : Tu as perdu ton pari c’était pas des blagues
JEN : Oh mais ça reste à voir. Moi je te croirai quand je l’aurais entendu si tu l’as ce disque
CHARLIE : Si je l’ai ?
JEN : Oui. Si tu l’as. Je…je t’avoue que j’ai du mal à croire qu’une personne qui a l’album live « Sand to Hill » ait aussi…le, le volume 2 des Must de Dolly Parton
CHARLIE : (Lui prend) Donne moi ça
JEN : Pourquoi tiens tu tellement à ce que j’écoute cette chanson ?
CHARLIE : Parce que quand tu auras entendu Dolly Parton chanter la version originale enregistrée en 74 de « I Will Always Love You » chanson qui a été reprise et massacrée ensuite par Whitney Houston dans Bodyguard le film, tu comprendras et ça certainement pour la toute première fois de ta vie ce que veut dire talent vocal. Et à partir de là, ton univers sera bouleversé tout ce qui jusqu’ici te semblait nul te semblera bon
JEN : Et c’est bien tu crois ?
CHARLIE : Evidemment que c’est bien. A quoi sert la musique ? Si ce n’est à ébranler bon nombre de nos croyances et à prendre notre pied de temps en temps
JEN : Je croyais que c’était les êtres humains qui servaient à ça
CHARLIE : Quoi ?
JEN : Non rien je…je n’arrive pas à croire que tu sois accro à la musique country
CHARLIE : En fait j’aime tous les styles de musique contrairement à toi qui es de toute évidence arrogante et sectaire. Tu fais sans doute partie de ces…ces petites bourgeoises anti-télévision et pro-Tibet qui roulent au volant d’une vieille berline de leur papa…(Elle l’interrompt et l’embrasse)
JEN : Erreur. Je viens d’une petite ville tranquille, j’adore picoler et je vis avec ma grand-mère
CHARLIE : Ca me va très bien (Ils s’embrassent avec fougue)
[Joey est toujours dans la file d’attente interminable. Elle appelle Dawson sur son portable]
JOEY : Salut c’est moi
DAWSON : On parlait justement de toi
JOEY : Qui ça « on » ?
DAWSON : Audrey et moi
JOEY : Tu ne fais pas la visite guidée ?
DAWSON : D’une certaine manière si
JOEY : Bon écoute euh…je sens que ça va prendre des heures cette histoire de désistement y a…y a une de ces queues c’est l’horreur
[Plan sur Audrey et Dawson, Audrey voit Joey]
AUDREY : (à Dawson) Regarde. Oh la là, la pauvre c’est galère attends (Elle prend le téléphone) Joey ? Salut c’est Audrey. On va raccrocher là d’accord ? (Elle raccroche)
JOEY : Audrey ??? Audrey ??? (Audrey et Dawson arrivent derrière elle)
AUDREY : Salut
JOEY : Ah
DAWSON : Salut
JOEY : Salut. Alors c’était bien ?
DAWSON : J’ai voulu faire la visite guidée et figure toi que c’était Audrey le guide
JOEY : Tu es guide toi maintenant ?
AUDREY : Oui le salaire n’est pas génial mais ça me permet de combiner deux de mes passions, je peux faire mon show devant un petit public, petit mais qui apprécie…et pousser des inconnus à tomber amoureux de moi
JOEY : Audrey ça t’ennuierait de…
AUDREY : De garder ta place ?
JOEY : Ouais
AUDREY : D’accord (Audrey prend la place de Joey. Joey et Dawson vont à l’écart)
JOEY : Tu as passé toute ta matinée avec elle ?
DAWSON : Oui. C’est une fille étonnante et on peut parler avec Audrey
JOEY : Dawson je la connais, elle essaye de te draguer, elle drague tout ce qui bouge, animal, végétal, minéral tout !
DAWSON : Et alors ? Je trouve ça extra
AUDREY : (fait un sourire et coucou à Dawson) Eh !
JOEY : Je suis vraiment désolée que ce soit aussi long peut-être que tu devrais aller faire un tour avec Jen et Jack
DAWSON : Ou bien poursuivre la discussion que nous avons amorcé ce matin
JOEY : On a eu un week-end agréable, on va pas le gâcher avec…
DAWSON : Avec quoi ?
JOEY : Avec toutes sortes de discussions qui finalement n’ont pas de sens
DAWSON : Parce que l’avenir de notre relation n’a pas de sens ?
JOEY : Mais quel avenir Dawson ? Dans quelques heures tu vas prendre un avion pour Los Angeles. Dans mon message je t’ai dit exactement ce que tu m’as dit en Juin. Nous devons aller de l’avant, vivre notre vie chacun doit suivre sa route
DAWSON : Est-ce que tu es sure d’être prête ? Vraiment prête Joey ?
JOEY : Bon il faut que j’y aille
DAWSON : Oui vas y (Elle repart dans la file)
AUDREY : (à Dawson) Tu viens ? (Joey les regarde partir)
[Secrétariat. Joey arrive et donne son papier à la secrétaire]
SECRETAIRE : Suivant
JOEY : Bonjour je veux quitte ce cours
SECRETAIRE : (lit le papier) Je regrette mon petit. Oscar Wilde ne fait pas partie du corps enseignant de Worthington, il est décédé en 1900
JOEY : Non, non c’est pas Wilde c’est Wilder d’accord ? David Wilder
SECRETAIRE : J’entends bien jeune fille mais ce n’est pas ce qui est écrit. Par conséquent si vous voulez quitter ce cours vous devez reprendre votre formulaire et le faire signer par une personne qui elle est toujours en vie. Suivant
JOEY : (reprend le papier) N’importe quoi c’est pas… (Le lit et part, visiblement en colère)
[Restaurant. Pacey et Mélanie finissent leur déjeuner]
PACEY : Je tiens seulement à préciser que ce n’est pas l’idée que je me fais d’une soirée cool
MELANIE : Très bien demain tu pourras m’empoisonner avec les hamburgers. Mais qu’est ce que t’as au juste contre les bons restaurants ?
PACEY : Rien à priori mais…je n’aime pas ce genre d’endroits
MELANIE : Tu préfèrerais faire autre chose peut être ? (Il lui fait un grand sourire) J’ai du temps libre en fin d’après midi. Oh qu’est ce que tu crois ? J’ai une vie en dehors de mes heures de folie avec toi
PACEY : Oui bien sur mais cette vie t’ennuie
MELANIE : Comment tu le sais ?
PACEY : Ben je le sais parce que personne ne s’éclate en fac de droit, tu n’y vas que pour faire plaisir à tes parents
MELANIE : Alors là tu as tout faux
PACEY : Pourquoi ils sont pas contents tes parents ?
MELANIE : Non ils sont enchantés. Pourquoi tu penses qu’ils m’ont laissé faire une croisière aux Caraïbes sur le bateau de mon oncle ? Réfléchis
PACEY : Parce qu’ils étaient vraiment ravis. En fin de compte peut être que maman et papa ne sont pas aussi irrécupérables que ça.
MELANIE : Je constate que tu es de meilleure humeur
PACEY : Et oui c’est vrai. D’ailleurs c’est pour ça qu’on devrait sortir d’ici au plus vite. (Le serveur apporte l’addition, Mélanie prend son carnet de chèques) Qu’est ce que tu fais ?
MELANIE : Je paye l’addition
PACEY : Pourquoi ?
MELANIE : Parce que tu n’as pas de travail
PACEY : Toi non plus tu n’en as pas
MELANIE : Non mais j’ai une carte de crédit, j’ai une rente et de l’argent de poche (Pacey fait une drôle de tête) Qu’est ce qu’il y a ? Tu ne veux pas en tenir compte ?
PACEY : Laisse ça je vais payer
MELANIE : Non. Quand tu seras devenu multimillionnaire tu pourras m’inviter à manger du homard mais en attendant accepte la situation. C’est ce que font toutes les blondes héritières qui sortent avec de jolis bruns fauchés (Pacey ne semble pas ravi)
[Chambre de Charlie. Jen se réveille près de Charlie après qu’ils aient fait l’amour. Elle commence à paniquer]
JEN : Oh non
CHARLIE : Eh qu’est ce qui se passe ?
JEN : Seigneur, oh mon dieu
CHARLIE : Qu’est ce qu’il y a ? C’est l’heure de la prière ?
JEN : Quelle heure il est ?
CHARLIE : J’en sais rien, 5 heures…
JEN : Oh l’angoisse, l’angoisse, l’angoisse ! Mais, mais pourquoi est ce que tu m’as laissée m’endormir ? (Elle se lève)
CHARLIE : Eh je savais pas qu’en plus de prier fallait que tu veilles
JEN : Je le crois pas c’est moi qui ai fait ça
CHARLIE : Fait quoi ?
JEN : Mais ça, ça ! C’était l’objet de notre débat avec Jack !
CHARLIE : C’est qui Jack ?
JEN : C’est mon ami homosexuel mais tu n’as même pas écouté pendant…pendant tout ce temps ? Oh mes chaussures, mes chaussures ou sont mes chaussures ?
CHARLIE : Je vais les trouver tes chaussures, du calme laisse moi d’abord sortir de mon lit
JEN : Ecoute je n’ai pas le temps je suis vraiment en retard, je dois rentrer sinon ma grand-mère va flipper, j’ai invité des amis, il me faut des chaussures
CHARLIE : Ta grand-mère ?
JEN : Oui ma grand-mère, je vis chez ma grand-mère Charlie
CHARLIE : Ah ouais ? Je croyais que tu plaisantais
JEN : Non. Tu me prêtes tes chaussures ? (Elle se penche et voit une zone très particulière chez Charlie…) Oh mon dieu (Elle prend les chaussures et ouvre la porte pour partir, Charlie la rattrape sur le seuil de la porte)
CHARLIE : Eh mais ou tu vas ? Attends, attends Jen, Jen arrête s’il te plaît arrête ne me fais pas ça, sois gentille
JEN : Quoi ? Ne pas te faire quoi ?
CHARLIE : Comme si de rien n’était, comme si rien ne s’était passé
JEN : Mais qu’est ce qui s’est passé ? J’en sais rien, j’en ai aucune idée de ce qui s’est passé
CHARLIE : Je t’ai rencontrée, il s’est passé quelque chose, j’ai flashé sur toi, tu as flashé sur moi, on a fait l’amour. Alors s’il te plaît arrêtons une seconde et apprécions ce qui nous arrive. C’est un jour important, c’est drôlement fort pour moi (Jen sourit) et je sais que c’est la même chose pour toi. J’ai aucune envie de ressortir vendredi soir et de relancer le même processus que tu connais avec une fille qui me fera craquer dix fois moins que toi ça c’est sur
JEN : D’accord
CHARLIE : D’accord quoi ?
JEN : Tu as le droit de m’appeler
CHARLIE : Oh pourquoi tu veux que je t’appelle ? Tu es là Jen (Il l’embrasse et ils retournent dans la chambre en fermant la porte)
[Classe du professeur Wilder. Il est en train de terminer son cours, les élèves quittent la classe]
WILDER : Trop léger je l’ai pas noté (Il tend la feuille en souriant à un étudiant qui part) (Joey arrive visiblement énervée)
JOEY : J’ai pas trouvé ça drôle
WILDER : Oh ça l’était quand même un peu
JOEY : Vous n’aviez pas le droit de faire ça j’ai passé toute la matinée à poireauter dans cette queue
WILDER : Je vous crois oui
JOEY : Et une partie de l’après midi. Si vous ne voulez pas signer mon formulaire vous n’aviez qu’à me le dire quand je suis passée
WILDER : Oui mais nous aurions été privé de cette petite scène fort distrayante (Joey ne sourit pas) D’accord ça n’amuse que moi on dirait. Ecoute je vais être franc quand je rencontre et c’est rare une élève tout juste sortie du lycée qui ne confond pas « ces » le démonstratif sans apostrophe avec « c’est » contraction de « cela est » avec apostrophe mon rythme cardiaque s’accélère légèrement. Oui je vous ai envoyée au secrétariat pour rien mais ne m’en voulez pas d’avoir du mal à me séparer d’une nouvelle étudiante au talent très prometteur. Et oui
JOEY : Vous n’avez aucune excuse pour ce que vous avez fait ce n’est pas en me complimentant que vous vous en sortirez
WILDER : Vous vous énervez très vite c’est étonnant mademoiselle Potter cette quasi impossibilité à comment dire…à faire face à l’adversité
JOEY : C’est ma personnalité que vous êtes en train de noter là ?
WILDER : Non. En général à l’université on vous demande de jongler plus qu’au lycée, la structure est différente, vous évoluez dans un autre environnement. Oh et ça suffit allez arrêtons de tourner autour du pot vous avez eu un… « C » en expression écrite c’est ça ?
JOEY : C’est bien ça
WILDER : Quelque chose me dit que vous n’auriez sans doute pas songé à quitter mon cours si vous aviez eu une meilleure note que « C » est-ce exact ?
JOEY : Non probablement que non
WILDER : Donc j’en conclus que vous faîtes partie de ces gens qui ne font que ce qu’ils sont surs de réussir
JOEY : Non je fais aussi des choses que je rate ou que je fais très mal
WILDER : Citez m’en une
JOEY : Ca ! Ce n’est pas franchement une réussite puisque j’ai gâché toute ma journée et qu’en fin de compte je ne suis pas radiée. Et j’en ai d’autres comme ça, ce garçon celui qui devait venir me voir, il est venu ! Et il est là en train d’examiner l’avenir de notre relation, relation bâtarde qui n’a aucun avenir je le sais, et il en parle avec qui ? Avec ma colocataire un véritable aimant à mecs et pendant que je parle avec vous je perds mon temps alors vous savez quoi ? Si vraiment vous ne voulez pas que je parte, je ferai avec mais j’ai le droit à une réponse claire et directe !
WILDER : (lui tend une feuille de papier) Tenez
JOEY : Qu’est ce que c’est ?
WILDER : Mettez moi ça par écrit. Cette tirade sur votre ami était un peu cafouilleuse je trouve, ce sera peut être plus cohérent sur papier. Ensuite je vous laisserai aller courir après ce garçon
JOEY : Je ne sais pas si vous vous en rendez compte mais ce n’est pas du tout juste
WILDER : J’en suis tout à fait conscient (Joey est très énervée et va s’asseoir. Elle commence à écrire)
[En haut de la tour qui domine le campus. Audrey et Dawson regardent le campus]
DAWSON : C’est ici que les gens grimpent pour se donner la mort ?
AUDREY : Oui surtout les étudiants en droit avant les examens d’admission ou…attention quelquefois on grimpe ici uniquement pour se faire des câlins. Ça te tente ?
DAWSON : (rit) Oui
AUDREY : Oh non
DAWSON : Et pourquoi tu dis non ?
AUDREY : Parce que même si elle est prête à le nier par tout les pores de sa peau…Joey est mon amie ou elle le deviendra au moins et je sens qu’elle n’appréciera pas
DAWSON : Je voudrais bien en être aussi certain que toi
AUDREY : J’adore cet endroit, c’est magnifique. Regarde c’est ce à quoi doit ressembler une université même dans trois ou quatre siècles. Le campus de Los Angeles n’aura jamais ce charme. Mais j’oubliais tu te plais à Los Angeles
DAWSON : Ouais… c’est juste
AUDREY : Bon. Et les choses ont l’air d’aller plutôt bien pour toi c’est vrai t’as décroché un stage comme ça tu vas pouvoir bosser sur un film et rencontrer Todd
DAWSON : C’est déjà fait
AUDREY : Dès le premier jour ? Je trouve ça assez cool. C’est bien et ça tu le feras souvent ?
DAWSON : Ouais je reviendrai bien sur mais est ce que je dois laisser tomber Los Angeles et rappliquer à Boston ? Franchement c’est…ça équivaudrait à grimper en haut de cette tour et à me jeter dans le vide
AUDREY : Je parlais de ton job. Ton stage Dawson tu vas y retourner non ?
DAWSON : Ah oui le stage tu parlais du stage ? En fait j’ai du oublier de dire que je…j’ai été viré…je n’ai plus de travail
AUDREY : Et du coup…c’est ça de moins qui te retient à Los Angeles ?
DAWSON : Oui c’est ça de moins (Il réfléchit et contemple le campus)
[Classe du professeur Wilder. Wilder lit le travail de Joey]
WILDER : C’est pas mal mademoiselle Potter. Nous avons peut être mis le doigt sur votre principal défaut dans la vie comme dans l’écriture
JOEY : Quel défaut ?
WILDER : Votre tendance à trop rationaliser mais quand l’enjeu est important vous savez faire la distinction entre ce qui vous semble prioritaire et tout le reste (Il prend son formulaire et le signe)
JOEY : Vous devez penser que je me dégonfle ou quelque chose comme ça ?
WILDER : Je n’irai pas jusqu’à dire ça
JOEY : En fait je connais mes limites vous savez et je ne tiens pas à saboter la nouvelle vie que j’essaie de mener en faisant 36 choses à la fois
WILDER : Normal
JOEY : Chaque matin en me réveillant je me retrouve dans ce curieux environnement et je me sens seule, totalement seule et ça pour la première fois de ma vie. Alors…j’ai peut être peur c’est vrai de collectionner les « C » mais…si j’angoisse comme ça c’est parce que beaucoup de mes proches se sont sacrifiés pour que je puisse aller à l’université. Ben oui y a…y a ma sœur, mes amis, ma mère, y a mon…père et lui aussi à sa manière, une manière pas toujours très légale d’ailleurs…
WILDER : C’est drôle. Je sens que vous avez encore des tas d’histoires intéressantes à raconter (Il pose la feuille sur le bureau et parti. Joey regarde, elle a eu un « A »
[Plan sur Joey dehors, elle regarde son formulaire, réfléchit puis le jette à la poubelle. Elle part]
[Restaurant. Pacey se dirige vers Danny qui prépare le repas]
DANNY : On vient goûter le plat du jour ?
PACEY : C’est pas parce que la bouffe est excellente que je suis revenu te voir
DANNY : Je regrette que tu ne bosses pas pour un guide astronomique
PACEY : T’arrives à dormir en taxant ces pauvres gens de 25 dollars par tête de pipe ? Non mais attends c’est quoi ça ? Une petite côte de porc avec trois gouttes de sauce maison dessus pas vrai ? Ensuite tu ajoutes une poignée de frites fantaisie à la purée de poireaux et le tour est joué
DANNY : C’est des pommes gaufrettes
PACEY : Ouais c’est un détail. Ce que je sais c’est que Léon le chef du bateau sur lequel j’étais cet été et ben il avait sa technique à lui pour distinguer la bouffe qu’il servait au personnel de la bouffe qu’il servait au patron. Pour lui, il en mettait un peu plus en hauteur et il ajoutait un tas de trucs
DANNY : Intéressant. Ils sont rares les cuisiniers qui servent de la bouffe de qualités aux petites gens, ils s’y retrouvent pas financièrement
PACEY : Aux petites gens ? Elle est bonne celle là, Léon lui il faisait partie des gens biens, il était sûrement dix fois mieux que le gars qu’il avait engagé mais on n’y peut rien
DANNY : Y a souvent des injustices dans le monde de la restauration. D’où est ce que je connais ton frère ? Mes beaux parents tiennent un petit restau à Capeside, quand je suis pas en cuisine, j’ai tendance à me saouler et à hurler à la lune. Ça te surprend ?
PACEY : Ouais j’ai du mal à croire qu’une femme t’ait épousé à quoi elle pensait ce jour là ?
DANNY : T’as un plus grand sens de l’humour que ton frère, cela dit je vois pas ce que je peux en faire ici sauf si tu as vu ce qui clochait dans ta démarche
PACEY : Non en fait j’ai vu ce qui clochait dans la tienne. Au fond, tu tiens pas à ce que je lave tes casseroles ?
DANNY : Ah bon ?
PACEY : Ben non j’ai beaucoup trop de compétences pour être plongeur
DANNY : Je croyais pourtant qu’on avait démontré qu’elles valaient rien sur la terre ferme tes compétences
PACEY : Mais ça c’était avant que je te dise que j’ai ferré, nettoyé et cuisiné des centaines de poissons dans l’hémisphère sud. Et si j’en ai été cap je suis sur que je peux hacher du persil et couper des tomates en dés
DANNY : Alors pointe toi au boulot à l’heure, travaille correctement et tu auras pratiquement tous les jobs que tu veux ici, y compris le mien
PACEY : C’est super parce que d’après ce que j’ai vu tu ne travailles pas des masses toi
DANNY : Tu sais que t’es drôle
[Pacey sort du restaurant ou Karen, la serveuse fume une cigarette]
VOIX VENANT DU RESTAURANT : Karen c’est fini la pause !!!
KAREN : Ouais une seconde !
PACEY : Prends ton temps
KAREN : Oh salut. T’es le nouveau ?
PACEY : Ouais
KAREN : On dirait que ça te choque. Tous ceux qui bossent dans la restauration fument. Et tous ceux qui ne fument pas s’y mettent très vite quand ils comprennent que les fumeurs prennent dix fois plus de pauses que les autres. T’en veux une ?
PACEY : Euh non sans façon. Tu sais que ça nuit à la santé ?
KAREN : Tu crois ? Oh c’est pas grave, je vais bientôt arrêter, le travail pas les cigarettes
PACEY : C’est si mortel que ça ?
KAREN : Ici tu veux dire ? Affreux. Mais les gens…ça va ils sont cool. Je parle pas des clients bien sur
PACEY : Ouais il a l’air très sympa ce Danny…
KAREN : Il se la joue de temps en temps. Ils le font tous enfin ceux qui bossent en cuisine. Ils ont une côte d’enfer avec les filles, pourquoi je te raconte ça ? Tu es sûrement venu me parler pour vérifier si c’est vrai
PACEY : Il se trouve que je suis plutôt l’homme d’une seule femme oui enfin si elle est comme je veux
KAREN : Et comment il faut qu’elle soit ?
PACEY : Alors pour commencer il faut qu’elle soit non fumeuse
KAREN : Wow t’es cruel dans ton genre
PACEY : (Il regarde le coucher du soleil dans la baie de Boston) Y a un mois encore j’admirais le coucher de soleil sur le pont d’un magnifique yacht au milieu des Caraïbes. Et aujourd’hui…
KAREN : Tu te retrouves coincé dans un restau
PACEY : Et oui
KAREN : Oh tu sais…c’est pas si terrible que ça ici. Si tu y réfléchis bien en fin de compte ce qui importe c’est pas l’endroit ou tu es…c’est avec qui tu es. Tiens (Elle lui donne son paquet de cigarettes) tu me les gardes s’il te plaît ? Et demain quand je te les réclamerai dis non. Oh euh c’est pas franchement ça cette chemise (Elle rentre dans le restaurant)
[Couloir des chambres. Joey arrive alors qu’Audrey sort]
JOEY : Ah salut ! Où est…
AUDREY : Dawson ?
JOEY : Oui
AUDREY : Rentré
JOEY : Rentré ? Comment ça rentré ?
AUDREY : Il est parti, il s’est tiré, il s’est sauvé. Il m’a dit que…qu’il en avait assez que tu tires sur sa laisse ou oui bon c’est pas tout à fait ce qu’il a dit mais c’est l’idée en gros et il a dit aussi qu’il était ridicule d’avoir gâché tout ce temps pour venir te rendre visite alors qu’il y a des millions de filles canons à Los Angeles qui hésiteraient pas à tuer pour l’avoir
JOEY : (a un visage bizarre, elle ne comprend rien) T’as bu là ou quoi ?
AUDREY : Eh dis donc j’ai passé toute la journée à essayer de te défendre, je lui ai dit qu’une femme avait le droit d’être mystérieuse et compliquée, d’ailleurs les meilleures le sont toujours apparemment, Joey toutes les deux on a ça en commun mais il a rien voulu entendre, il a dit qu’il rentrait en Californie et qu’il ne reviendrait pas à Boston et ça quelque soit le nombre de messages alcoolisés et pathétiques que…que tu laisserais innocemment sur son répondeur
JOEY : Bon d’accord où il est ?
AUDREY : Ou veux tu qu’il soit ? A l’aéroport fonce ! (Joey part en courant)
[Aéroport, salle d’attente. Joey et Dawson sont assis et discutent]
JOEY : T’as eu le temps de dire au revoir à Jen et Jack ?
DAWSON : Euh oui à Jack c’est mieux que rien. Jen n’était pas encore rentré quand je suis passé. Ca doit vraiment être chouette
JOEY : Quoi ?
DAWSON : De les avoir tout près tout le temps
JOEY : Ouais c’est clair. Et même si c’est la maison de quelqu’un d’autre, la grand-mère de quelqu’un d’autre, c’est bien. C’est une sorte de filet de sécurité ou une sorte de…
DAWSON : Une sorte de famille ?
JOEY : Ouais c’est ça c’est comme une famille. Ca met les choses en perspective. Et ça aide beaucoup à faire le tri entre…entre ce qui importe et le reste
HOTESSE : Dernier appel pour les passagers embarquant porte C3
DAWSON : (se lève) Faut que j’y aille. Et qu’est ce qui importe ?
JOEY : (se lève) Toi. C’est pour ça que j’étais si mal ce matin Dawson. Et oui j’ai passé le week-end en étant certaine que tu avais entendu tout ce que je te disais sur ce message et que tu étais quand même venu. Je croyais que tu m’avais comprise
DAWSON : Jamais je ne te comprendrai aussi longtemps que je vivrai. J’ai passé un week-end formidable à me distraire avec toi, avec mes amis, à me demander si j’avais même envie de retourner à Los Angeles et ce matin je me suis réveillé et j’ai découvert que la fille qui avait été tellement déçue en apprenant que je ne viendrais pas avait finalement choisi de me dire adieu vendredi soir
HOTESSE : Votre attention s’il vous plaît dernier appel pour les passagers embarquant porte C3 (Dawson se retourne vers l’hôtesse puis revient à Joey)
JOEY : Dawson je n’ai jamais dit que c’était d’une totale clarté
DAWSON : D’accord alors dis moi une chose dont tu es sûre
JOEY : Je suis sûre que je voulais que tu viennes. A la fin de la journée, quand je suis venue dans ma chambre j’aurais voulu te voir
DAWSON : Pourquoi ?
JOEY : J’en sais rien, je sais pas ce que j’ai voulu dire ce qui est sur c’est que je voulais que tu soies là
DAWSON : Joey je suis là, j’ai été là pendant deux jours et c’est à la dernière seconde qu’on trouve le moyen d’aborder ce sujet vraiment important qu’est ce qui t’a poussé à laisser ce message ? J’ai une explication peut être que c’est la fin logique de notre relation, peut être que l’attirance que nous avons l’un pour l’autre n’est que la peur. Nous avons sans doute peur de grandir et d’aller de l’avant
JOEY : C’est vraiment ce que tu penses Dawson ?
DAWSON : J’en sais rien ! Mais si je prends cet avion, je sais que je n’aurai jamais la réponse à cette question. C’est normal parce que nous allons vivre notre vie, nous allons grandir et dans quatre ans et bien toi et moi nous serons devenus de parfaits étrangers l’un pour l’autre c’est la seule chose dont je suis sur et je n’ai aucune envie que ça arrive et toi ?
HOTESSE : (tape sur l’épaule de Dawson) Monsieur ? Vous voulez toujours prendre l’avion ? (Dawson regarde Joey longuement)
JOEY : Non…bien sur que non (Dawson pose son sac et ils se rassoient. Ils continuent de discuter alors que la caméra s’éloigne)