Boston
Jen : Tu as encore 15 minutes de sursis
Dawson : Oui. Ne te sens pas obligée de rester avec moi.
Dawson et Jen sont assis sur un banc en train de boire un café.
Jen rit : Tu ne vas pas te dégonfler cette fois-ci j'espère.
Dawson : Non, je ne vais pas me sauver comme un voleur. Il se pourrait que j'abandonne en cours de route, ceci-dit...
Jen : Tu verras, c'est pas si terrible.
Dawson : Une thérapie ?
Jen : Oui.
Dawson : Je vais discuter c'est ça. Entrer dans le bureau d'une inconnue, lui parler de mes angoisses et elle va...résoudre mes problèmes ?
Jen : Non, son rôle est de t'écouter. Vois-tu, ce cher Freud s'estimait heureux quand il arrivait à transformer le chagrin, la détresse obsessionnelle de l'un de ses patients en un banal mal de vivre.
Dawson : Ce serait déjà un moindre mal
Jen : En quelque sorte.
Dawson : Génial.
Jen : De toute façon, je n'adhère pas à toutes ces théories. Comme par exemple, désir de pénis, de tout ramener à sa libido.
Dawson : Rien de tel que l'université, on se croirait dans un film français.
Jen : C'est une expérience enrichissante, crois-moi. 90% des gens se sentiraient mieux dans leur peau s'ils s'allongeaient sur un divan et parlaient de leurs craintes.
Dawson : Tu t'es déjà allongée sur un divan ?
Jen : Une seule fois. Mais il était très inconfortable. Décor épeuré, austère, froid, ligne droite, quelques meubles...danois...Ecoute, avec un peu de chance, ta Rachel Weir est une adepte des ambiances feutrées. (ils regardent le bâtiment à côté d'eux et fixent une des fenêtres) Je suis sûre qu'elle est vieille, moche et chaleureuse.
Dawson : Tu trouve pas que c'est ridicule de parler de ses problèmes avec une inconnue ?
Jen : Pas plus ridicule de débiter des sornettes dans un micro.
Dawson : Je t'écoute toujours avec intention.
Jen : Toi et grand-mère.
Après un moment de silence.
Dawson : Merci pour ce que tu fais pour moi.
Jen : C'est normal.
Générique
Chambre de Joey
Joey est assise sur son lit alors qu'Audrey rentre dans la chambre.
Jeune homme : Alors, tu m'appelles ?
Audrey : D'accord, je t'adore, t'es le plus beau, t'es content.
Elle referme la porte au nez à ce jeune homme.
Jeune homme derrière la porte : Tu me téléphones, promis.
Audrey à Joey : Tu tapes dans l'oeil d'un gars qui ressemble à Tom Cruise et moi je suis vénérer par un boutonneux juste sortit de l'enfance, c'est injuste ! (elle lance sa veste sur son lit et s'asseye sur le lit de Joey)
Joey : Tu devrais être plus gentille avec George, il sera peut-être riche et célèbre un jour.
Audrey : Alors ça, j'en doute. C'est un chaud lapin ceci-dit. J'ai failli coucher avec lui pour qu'il me prête sa caméra.
Joey : T'en as besoin pourquoi ?
Audrey : Pour décrocher le premier rôle dans Ibiza : Enfer au Paradis.
Joey : Non ! Tu plaisantes ?
Audrey : Non. Tu vas terriblement me manquer Joey mais j'ai un faible pour les espagnoles. Il faut que je me présente sous mon meilleur angle. A ton avis, est-ce que je la joue vamp, mégère ou marie couche toi là
Joey : Eh bien, tu es un vrai caméléon alors sois aussi barge que d'habitude.
Audrey : Mmmh. C'est quoi toutes ces feuilles au faite ?
Joey : J'essaie de m'avancer un peu sur le projet Rose Lazare. Je bosse avec toute l'équipe ce soir.
Audrey : Quoi ? Et t'es pas prête ?
Joey : Non, j'ai pris des tonnes de notes mais il faudra ajouter des explications partout à n'en plus finir.
Audrey : Ahhh. Je parlais pas de boulot (elle se lève et se dirige vers l'armoire de Joey) mais de robe !
Joey : Sincèrement Audrey. Personne ne va remarquer ce que je porte.
Audrey : Est-ce que tu crois que Madonna serait Madonna si elle pensait comme toi ?
Joey : Te fatigue pas je te dis. Tu devrais voir à quoi ressemble les participants. Je me retrouve avec des 3ème année des terminales qui parlent d'auteurs que je ne connais même pas et qui parlent si vite que j'ai l'impression que leurs dents vont valsés sur la moquette. Ensuite, Wilder lance quelques...explications limpides qui me sont visiblement destinées. C'est clair, il me prend pour une gourde. Pourquoi il m'a demandé de participer à ce projet.
Audrey : Bon sang ! Parce que tu es sexy ! C'est un prof mais c'est aussi un mâle normalement constitué. Regarde-toi dans un miroir. A ta place, je serais flattée qu'un type aussi séduisant se mette à saliver en me voyant.
Joey : Au risque de t'étonner, je ne suis pas des études universitaires pour passer pour une bimbo écervelée.
Audrey : Tu préfère qu'on te serve ton cerveau dans une jarre ?
Joey : Je n'aurais plus à me préoccuper de ce que je porte.
Audrey sortant un habit : Tu vas enfiler ça.
Audrey la regarde conquise alors que Joey fronce les sourcils.
Restaurant
Pacey faisant la cuisine : Combien de personnes sont supposées venir à cet anniversaire ?
Danny : Pas loin de 300. Ils vont goûter des aumenières aux champignons sauvages et tu as approximativement 30 heures pour qu'elles soient parfaites.
Pacey : Ce sont tes amis ?
Danny : Amis...habitués, pâtissiers, critiques gastronomiques (Karen arrive à ce moment près d'eux) qui resteront nos amis aussi longtemps qui se lécheront les babines.
Karen : Rob vient de téléphoner.
Danny : Que me veut le beau et jeune Robert ?
Karen : Demain, il nous livre les asperges à la première heure.
Danny à l'attention de Pacey : Fais attention, ta sauce va caraméliser, recommence à zéro.
Karen : Il t'envoie aussi ses félicitations.
Danny : Je suis flatté. L'année dernière, à la même époque, je devais payer cash la plus petite livraison et il me refilait des laitues fatiguées.
Karen : Ouais. Tu dormais ici toutes les nuits pour réceptionner les marchandies.
Danny : Ouais. Je les regardais décharger les légumes et je renvoyais la moitié des cagots.
Pacey assiste à cet échange en les observant de temps à autre tout en continuant à faire son travail.
Karen : Rob te détestait.
Danny : C'est sûr. Ceci dit, j'ai eu droit à des légumes frais.
Pacey se retourne pour aller vers les plaques.
Pacey : Tu étais le second chef si je comprends bien ?
Danny : Ouais. Ils m'ont embauché quand leur cuisto à commencer à carburer un peu trop à la coke.
Pacey : T'as vraiment dormi ici ? (il se retourne pour lui faire face en souriant)
Karen : Ca arrivait souvent à l'époque.
Pacey leur faisant de nouveau dos : C'est ta petite femme qui devait être contente. Tiens, au faite, est-ce qu'Emily vient demain ?
Danny : Mmmh, non, elle est occupée.
Karen se sent mal à l'aise et elle baisse les yeux. Danny s'en va et Pacey se remet aux fourneaux. Il revient contre la table de travail du milieu et regarde Karen.
Boston - Bureau de la psychologue
Dawson assit sur le fauteuil sourit.
Rachel Weir souriante : Qu'est-ce qui vous amuse ?
Dawson : Rien, c'est...c'est une longue histoire.
Rachel Weir s'asseyant en face de lui : Nous avons 50 minutes.
Dawson : Mon amie, Jen et moi, on essayait de deviner à quoi vous pouviez ressembler. Et, j'adore...ce...truc...
Rachel Weir : D'accord, je l'avoue, elle est laide. J'avais des plantes en plastiques. Elles étaient horribles et elles mettaient les patients très mal à l'aise. Ils se méfient d'un psy qui ne sait pas faire pousser des plantes.
Dawson : Tiens donc.
Rachel Weir : Et vous vous attendiez à quoi d'autre ?
Dawson : Euh, je ne sais pas. Vous me surprenez.
Rachel Weir : Vous m'imaginiez obèse et vieille. Les cheveux gras et l'haleine pas très fraîche ?
Dawson rigolant : Vous voulez pas qu'on reprenne depuis le début ? Je me sens vraiment tout bête.
Rachel Weir : Détendez-vous, ça va aller.
Dawson : Euh, vous savez pourquoi je suis là ?
Rachel Weir : J'aimerais l'entendre de votre bouche, je vous écoute.
Dawson : Je panique, j'ai des sueurs froides.
Rachel Weir : Panique et angoisse ?
Dawson : Ouais. Mon père est mort. C'est ma façon de surmonter ce traumatisme.
Rachel Weir : Vous en êtes vraiment sûr ?
Dawson : Eh bien, à part ce deuil, la vie continue comme auparavant.
Rachel Weir : Rien n'a changé ?
Dawson : Je suis comme anésthésié.
Rachel Weir : Vous vous flattez c'est ça ?
Dawson : Ma vie a pris une drôle de tournure. Je me projetais dans l'avenir il y a 6 mois.
Rachel Weir : Et maintenant ?
Dawson : Rien. J'aide ma mère comme je peux, je crois.
Rachel Weir : Finit les études ?
Dawson : Pour l'instant. J'étais à l'USC.
Rachel Weir : Bonne école. Excellents profs.
Dawson : Ouais. J'envisage de reprendre bientôt les cours. Mais, il faut que je m'occupe de ma mère et aussi de ma petite soeur qui n'est déjà plus un bébé.
Rachel Weir : Mais le prochain semestre peut-être ?
Dawson : Ouais, je vais...je vais les appeler et remplir une fiche de réinscription.
Rachel Weir : Est-ce que c'est vraiment ce que vous voulez faire ?
Dawson : Je n'en sais rien, c'est bien ça mon problème. En fait, je suis comme une statue de sel, je reste calé entre passé et avenir mais la machine va se remettre en marche.
Rachel Weir : Que faites-vous de vos crises d'angoisse ? Et de votre maman qui a besoin de vous et de votre petite soeur ?
Dawson : Ouais, c'est vrai. D'accord. Je refuse de voir certaines réalités.
Rachel Weir : Oh, le cerveau fonctionne de manière mystérieuse.
Dawson : Je suppose que je me mens à moi-même ?
Rachel Weir enlevant ses lunettes : Dawson...Perdre une personne qu'on aime, c'est terrible surtout quand la morte vous frappe sans prévenir. Le cerveau refuse d'enregistrer une telle information. Si on se voile la face, si on essaye de rester stoïque, si on pense pouvoir s'en sortir sans aide, on craque un jour ou l'autre. N'essayez pas de vous convaincre que vous gérez la situation, c'est au-dessus de vos forces.
Dawson écoute attentivement les paroles de sa psyochologue en hochant la tête lentement.
Chez Wilder
Jeune femme : A mon humble avis, Rose avait une nette préférence pour les femmes. C'était sans doute une homosexuelle refoulée. (Joey est assise à côté de cette jeune fille alors que le Professeur Wilder est debout en train d'écouter) C'est pour ça que le mari n'a jamais montré ses lettres de son vivant, c'est évident.
Jeune homme : Et cela expliquera toutes les références à Sappho.
Wilder : Alan, vos conclusions sont un peu attives. Une adolescente peut apprécier la prose de la lesbienne la plus célèbre de la méditérannée sans vouloir nécessairement coucher avec des filles de son âge. (Joey sourit à cette remarque).
Jeune femme : Rose s'envoyait en l'air avec des filles, elle était portée sur la chose comme Edna St Vincent Millay...et Anaïs Nin.
Wilder : Je vous en supplie Cassandra, laissez tomber l'aspect sexe, d'accord ? Joey ? Voulez-vous nous faire partager votre analyse ? En quoi ces lettres sont-elles différentes de la centaine d'écrits que nous avons épluchés ?
Joey : Euh...euh...Tout d'abord, je les trouve très intéressantes.
Wilder : Ouais.
Joey : La question que je vais posé est sans doute stupide mais...qui est I.V. ?
Wilder : Votre question est tout sauf stupide. En fait, c'est la vraie question. I.V., la personne à qui s'adresse ces lettres pourrait être n'importe qui.
Cassandra : Elle ne donne jamais de nom ?
Wilder : Non, pas de noms, pas de prénoms.
Alan : Il n'y a jamais d'enveloppe ?
Wilder : Elle a dû les détruire en pensant que les lettres étaient à l'intérieur ou elles sont peut-être dans une boîte à chapeau sous un canapé dans le New Jersey.
Alan : Ah ah
Cassandra : Donc, en résumé, aucun d'entre nous ne sait à qui ses lettres étaient destinées au fond ?
Wilder : Non. Mystère. (il s'asseye sur l'accoudoir à côté de Joey) Mais ses lettres nous font découvrire une facette cachée de sa personnalité. Pour la première fois, Rose parle de ses faiblesses et aussi de ses états d'âme. Cette femme doute, se pose des questions existentielles et n'a pas peur de paraître ridicule en mettant son coeur à nu. De toute évidence, cette correspondance était adressée à une personne à qui elle tenait particulièrement.
Cassandra : Le ou la mystérieuse inconnue. Cool. C'est aussi similaire qu'un essai de Fisher, n'est-ce pas Joey ?
Joey : J'aimerais abonder dans ton sens mais j'ignore qui est ce Monsieur. (Les autres sourient alors qu'elle se sent très mal à l'aise)
Wilder : D'accord. Ce sera tout pour aujourd'hui. Euh, alors, pour la prochaine fois, faites des recherches. Essayez de savoir qui est cette mystérieuse personne et je veux pleins pleins de propositions. Et d'ici là...
Les autres se mettent à discuter alors que Joey se passe la main sur le front.
Restaurant
Karen est accoudée au bar alors que Pacey travaille.
Karen : Alors, tu viendras avec une copine mercredi ?
Pacey : Non.
Karen : Je te voyais souvent avec une blonde très jolie, c'était quoi son nom ? Melissa ?
Pacey : Melanie.
Karen : Exact.
Pacey : Elle étudie le droit, elle a pas beaucoup de temps libre.
Karen : Comme c'est dommage. Une étudiante en droit. Oh, c'est vrai, ça peut toujours servir. Bon, écoute, je vais te présenter une de mes copines.
Pacey : Non.
Karen : Pourquoi pas. J'ai des copines canons.
Pacey : J'ai dit non, d'accord.
Karen : Eh, qu'est-il arrivé à Pacey, le type toujours prévenant avec les femmes.
Pacey : Eh bien, il en a un peu ras le bol ces temps-ci.
Karen : Ah bon, pourquoi ?
Pacey : Je pense pas que ça t'intéresse.
Karen : Mais, c'est à moi d'en juger.
Pacey : D'accord. Tu sais ton petit-copain que tu me parles depuis des mois, je suppose qu'il va t'accompagner demain soir ?
Karen mal à l'aise : Non, non, je crois pas non.
Pacey : T'es raide dingue de ce bonhomme et il vient jamais te chercher, je trouve ça plutôt bizarre.
Karen : Eh ben, je te l'ai déjà dit, il a un emploi du temps très chargé.
Pacey : Mmh. Les rares fois où il est disponible, est-ce qu'il s'occupe bien de toi ? Il t'a déjà emmené à Boston Harbor sur un gigantesque voilier ?
Karen : Bon, il t'a tout raconté c'est ça ?
Pacey : Non, il ne m'a rien dit. C'est mon bateau. Karen, ça fait des mois que tu me parles de ton copain courant d'air et moi, je suis assez stupide pour éprouver de la compassion pour toi.
Karen : J'ai jamais demandé ta compassion.
Pacey : C'est vrai, tu m'as jamais rien demandé. Crois-moi, j'essaye de rester neutre.
Karen : Tu cherches à rejeter ton sentiment de culpabilité sur moi mais tu connais rien de ma vie Pacey.
Pacey : Je sais une seule chose. Cette relation ne peut t'apporter que chagrin, peine et larmes. Je sais aussi que j'ai dû regarder sa femme dans les yeux et lui mentir à cause de toi. Tu peux me croire, c'était pas très agréable.
Karen : Oui, mais vois-tu, dans la vie de tous les jours, les gens sont parfois amenés à faire des choses pas très très agréables et accepter des situations qui sont loin d'être parfaites. Ils doivent faire des compromis mais hélas, la plupart des gens sont beaucoup trop immature pour comprendre ça. Conclusion, qu'ils se mêlent de ce qui les regardent.
Capeside
Gail : Alors, cette première séance (elle marche dans le jardin avec Dawson devant chez eux) Ca s'est bien passé ?
Dawson : Très bien.
Gail : Elle t'a conseillé de repartir à Los Angeles ?
Dawson : Pas vraiment.
Gail : Une chose est sûre Dawson, tôt ou tard, il faudra que la vie reprenne un cours normal.
Dawson : C'est quoi, la normalité ?
Gail met sa tête sur l'épaule de son fils alors qu'une voiture approche.
Gail : Voilà Monsieur Brenzy. Allons-y.
Sous le porche de chez Dawson
M. Brenzy : Il reste la question du legue à régler. Comme vous le savez, ce legue met à disposition l'argent nécessaire pour vos frais de santé, d'éducation et vos diverses dépenses. (Dawson et Gail se trouve en face de lui) Vous et Dawson en êtes les deux bénéficiaires.
Dawson : Et Lily ?
M. Brenzy : A ma connaissance, Mitch n'a pas rédigé de quolicile incluant Lily dans le legue donc, d'un point de vue juridique, elle ne peut disposer de cet argent.
Gail : Quoi ?
M. Brenzy : Mais il n'y a pas lieu de s'inquiéter pour l'instant, il y a des moyens pour contourner la difficulté, des moyens parfaitement légaux.
Dawson : Mais ce n'est pas l'idéal.
M. Brenzy : Non. Un conseil, fouillez la maison, on ne sait jamais. Mitch a peut-être rédigé un brouillon. Vous tomberez peut-être sur une enveloppe, une fiche, un dossier.
Gail : Bien, c'est ce que nous allons faire et merci encore.
M. Brenzy : Je vous en prie. Bonne chance (il sert la main à Dawson tout en se levant. Gail et Dawson en font de même)
Il s'en va et Gail regarde son fils pour lui faire un petit sourire.
Boston - Université
Wilder : J'ai cru comprendre que la prose de Rose Lazard avait sur vous des effets suporifiques Joey. (il marche aux côtés de Joey)
Joey : Je n'irais pas jusque là.
Wilder : Mais, vous sousentendez que certaines de ses lettres sont inintéressantes ?
Joey : Eh bien le style, dans la plupart des cas, est compassé froid et formel. C'est comme si elle écrivait pour être notée et appréciée.
Wilder : Vous pensez qu'on n'est pas à l'aise avec des gens qui vous notent ?
Joey : Non et je trouve ça normal.
Wilder : Très bon point. (ils s'arrêtent pour se faire face) Les lettres qui vous touche n'étaient pas destinées à un professeur ou un mentor selon vous ? Je vous rappelle qu'elle était très jeune quand elle les a écrites. Elle devait avoir 18 ans.
Joey : Je n'en sais rien. Je crois qu'elle écrivait à une amie.
Wilder : Intéressant. Donc, vous n'adhérez pas à la liaison torride avec une fille ?(ils s'asseyent sur un rebord)
Joey : J'en doutes. S'il s'agissait de lettres d'amour, je crois qu'elle serait plus...
Wilder : Plus passionnée ? Plus explicite ? Rose Lazard a vécu au début du siècle, ne l'oubliez pas.
Joey : Non, c'est pas ce que je voulais dire. Les lettres d'amour sont en général, beaucoup moins sincères.
Wilder : Il y a un paradoxe dans ce que vous me dites.
Joey : Je les ai toutes lues hier soir. Rose Lazard met son coeur à nu dans ces lettres et les gens ne se découvrent pas autant quand c'est une histoire de sexe. Ils peuvent être ami, d'accord, bons amis mais dès l'instant où il y a une attirance sexuelle, les rapports deviennent plus troubles. La séduction exclu l'honnêteté.
Wilder : Vous croyez qu'on ne peut pas en même temps être amis et amants ?
Joey : Si, je le crois, j'espère de tout mon coeur mais...pas à 18 ans.
Wilder : Bon alors, essayez de savoir qui était l'ami de Rose.
Joey : Je veux bien mais...Je vais être franche, j'ai nettement moins d'expérience que les autres. Je ne sais pas par où commencer.
Wilder : Réfléchissez. Il y a un lieu magique où s'épanouissent les amitiés les plus durables. Et ne me dites pas le lycée.
Joey : L'université.
Wilder : C'est exact. Et quelle prestigieuse faculté de l'être et de science humaine Rose Lazard a t'elle fréquentée elle aussi ?
Joey la main sur le front : Celle-ci ?
Wilder : On peut supposer que ses amies ont...
Joey : fait les mêmes études qu'elle. Pourquoi est-ce que vous m'aidez ?
Wilder : J'ai toujours eu un faible pour les outsiders.
Joey sourit.
Capeside - Chez Dawson
Dawon fouille dans le bureau de son père pour trouver un document. Il se met ensuite à chercher dans la bibliothèque. Gail arrive au salon.
Gail : Chéri ?
Dawson : Il est peut-être au restaurant, rangé dans un tiroir de son bureau.
Gail : Tu cherches encore ce papier ?
Dawson : Je ne peux pas m'en empêcher.
Gail : Mais tu as entendu M. Brenzy, ça n'a aucune importance. Nous trouverons bien une solution. Tout va s'arranger.
Dawson : Oui, mais ce serait mieux si on le trouvait. Il doit bien être à quelque part.
Gail : Arrête, je t'en supplie.
Dawson : Pourquoi ?
Gail : Parce que tu me fais peur.
Dawson regarde sa mère : Tu l'as retrouvé ?
Gail : Page 63, il l'avait glissé dans un livre de Stephen King.
Dawson : Il ne l'a pas signé ?
Gail : Non, il a dû oublier. Ca n'a rien de surprenant. Il avait d'énormes qualités mais il ne se...préoccupait pas des détails.
Boston - Université
Joey est à la bibliothèque à la recherche d'un livre quand elle voit Cassandra. Elle s'approche d'elle.
Joey : Salut.
Cassandra relevant les yeux de son livre : Oh salut.
Joey : Je peux (elle lui montre la chaise en face d'elle)
Cassandra : Bien sûr
Joey : Merci.
Cassandra : Ne me dis pas que c'est ça que tu cherches ? (elle relève son livre pour que Joey puisse voir la couverture)
Joey : Si.
Cassandra : Alors, quelle est ta théorie ?
Joey : Elle a partagé une chambre avec Shirley Brown et elles ont attrapé la varicelle.
Cassandra : Ca ne créé pas forcément des liens. Rose parle de Shirley dans ses lettres à Lola Murray. Elle la traite de petite bourgeoise et d'esprit étriqué. Tu confierais tes états d'âmes à un esprit mesquin toi ?
Joey : Non, j'en doute.
Cassandra : Les amitiés universitaires, c'est une option à développer. On y a pensé toutes les deux. J'arrive pas à y croire. De toute façon, ce projet est un prétexte pour être près du professeur Wilder. (elle rit) Tu veux le cahier de classe ? Tu en as besoin je suppose.
Joey : Merci.
Elle lui donne le livre et Joey le prend.
Port
Pacey marche sur le ponton.
Karen : Eh. Witter.
Pacey : Torres.
Karen : J'ai été injuste, méchante et je suis venue te faire des excuses.
Pacey : T'as été méchante ?
Karen : J'ai dit des choses affreuses.
Pacey : C'est rien, j'ai été dur avec toi moi aussi. J'ai pas été spécialement gentil.
Karen : Non, mais...nous t'avons mis dans l'embarras Pacey et je dois dire que ce n'est pas très correct. Quand tu m'as dit ce que tu avais sur le coeur, j'étais sur la défensive. J'ai explosé et je me suis irigé en juge...C'est bizarre, je te connais pas tellement finalement.
Pacey : (il lui propose de s'asseoir) Moi non plus je te connais pas tellement.
Karen : Moi ? Je suis banale tu sais. Je suis pas très intéressante.
Pacey : S'il te plaît, arrête tu veux.
Karen : Tu me fais penser à lui.
Pacey : Je te rappelle un type qui trompe sa femme ?
Karen : Je t'en prie. Quand on s'est connu, Emily l'avait plaqué. Y avait des tensions dans leur couple. Elle estimait qu'il passait beaucoup trop de temps au restaurant et elle avait raison. Sans lui, ils auraient mis la clé sous la porte en moins de 6 mois et ça, elle l'a pas compris. Danny est un artiste et il est pétri d'idéaliste. Il est perfectionniste, enthousiaste, c'est un travailleur acharné. D'ailleurs, tu lui ressembles.
Pacey : On est pas obligé de rester sur le quai. On monte à bord ?
Karen : Non merci, c'est gentil. Je suis venue pour m'excuser. Voilà, c'est chose faite. Je vais rentrer chez moi. (elle se lève alors que Pacey reste assis)
Pacey : T'es sûr ?
Karen : Ouais.
Pacey : D'accord. Ben, bonne nuit Karen.
Karen : Bonne nuit Pacey.
Elle sourit, lui aussi et il la regarde s'en aller en ayant les bras croisé sur la poitrine.
Maison de Grand-mère
Dans la cuisine, Jen se sert un café et regarde Dawson.
Jen : Alors, elle est chouette ?
Dawson le regard plongé dans sa tasse : Ouais. Ouais, très chouette, (Jen s'asseye à côté de lui) vraiment. Elle veut me voir 3x par semaine.
Jen : Génial.
Dawson : Quoi, je ne vais pas bien et c'est génial ?
Jen : Oui parce que ça veut dire qu'avec un peu de chance, on se verra plus souvent.
Dawson rit légérement et regarde de nouveau sa tasse.
Jen : Qu'est-ce qu'il y a ?
Dawson : Eh bien, nous venons d'apprendre que mon père n'a pas mentionné Lily sur son testament.
Jen : Et comment a réagit ta mère ?
Dawson : Ma mère est du même avis que l'avocat qui estime que c'est un détail qu'on peut aisément régler.
Jen : Bien. C'est probablement le cas.
Dawson : Non Jen, je ne crois pas. (il boit une gorgée de son thé).
Jen : J'ai l'impression que tu dramatises. Tu devrais prendre du recul.
Dawson : Explique.
Jen : Peut-être que ta mère a raison. Cette histoire de testament est secondaire. C'est probablement...c'est probablement rien à un petit détail auquel tu t'attaches. Un petit détail insignifiant destiné à brouiller les pistes et à détourner ton attention du vrai problème.
Dawson : Et qui est ?
Jen : Un oubli, c'est pas la fin du monde.
Dawson : Je n'ai jamais dit qu'il était parfait.
Jen : Je sais mais il me semble...que tu lui en veux beaucoup trop.
Dawson : Pas du tout. Et puis...qu'est-ce que ça changerait ?
Jen : Je pense que ça te soulagerait de le reconnaître. Ca te libérerait d'un poids et c'est là le but d'une thérapie.
Chambre de Joey et Audrey
Une vidéo est projetée sur la petite télé de la chambre.
Audrey : C'est George qui m'a filmée. Je suis pas mal hein ? J'assure en guide touristique. Mais je suis plus mignonne que sur la démo où je fais semblant d'étudier (Joey est assise sur son lit et fait un signe affirmatif de la tête) tu trouves pas ?
Joey : Tu es renversante. Excuse-moi Audrey mais faut que je file là.
Audrey : Attends. Une dernière version et je te libère.
Audrey rembobine et elle en vient à la scène qu'elle voulait. Elle s'asseye à côté de Joey alors qu'on la voit en premier plan à la télé.
Audrey à la télévision : Un cadeau d'anniversaire un peu tape à l'oeil. A 14ans, une fille ne sait pas forcément se débrouiller comme une adulte. Mais, il faut que je lui pardonne, j'en suis consciente. C'est vital. Oublier, pardonner ce qu'elle m'a fait subir si je veux m'ouvrir aux autres. (Joey regarde la scène en ayant les sourcils froncés) J'ai peur de lui ressembler par certains côtés. C'est dingue, j'ai vraiment l'impression qu'elle a déteint sur mois, c'est terrifiant. C'est vrai, je suis comme ma mère, je suis névrosée, excessive, autoritaire et je fais peur aux gens et j'ai très peu d'amis. Mais, je ne pense pas que je puisse changer. (Joey regarde toujours attentivement la vidéo) Même si je ne m'aime pas beaucoup. Je sais au moins qui je suis et si j'essayais de changer...le résultat serait peut-être pire.
Joey se lève d'un coup alors qu'Audrey est surprise.
Audrey : Quoi, qu'est-ce qui cloche ?
Joey ramassant ses affaires sur son lit et souriant : Rien, tu es fantastique. Emouvante, vraie et tout et tout. C'est la bonne.
Audrey n'y comprenant rien : C'est un monologue devant un objectif.
Joey commençant à partir : Exactement. (elle se retourne pour voir Audrey)
Audrey : Mais j'ai l'air paumée et vulnérable.
Joey : Non, tu es toi. Tu es sincère, tu ne fais pas de cinéma, tu n'as pas peur d'avoir l'air stupide, c'est la vraie Audrey. Ah au fait, j'ai rencontré Madame ta mère et elle n'a pas du tout déteint sur toi.
Elle se retourne et ouvre la porte pour partir.
Joey : Bye
Audrey souriante : Bye
Restaurant
C'est le jour de la soirée. Tout le monde prépare la salle pour l'événement. Une femme entre dans les cuisines où l'on voit Danny.
Danny : Désolé, tu ne pourras pas quitter tes fourneaux. J'ai l'impression d'être la méchante belle-mère qui t'empêche d'aller au bal.
Pacey : La princesse qui sommeille en moi s'en remettra.
Karen arrive à ce même moment dans les cuisines vêtues d'une jolie robe assez courte. Danny la regarde, émerveillé.
Danny : Wahou...
il s'approche d'elle tandis que Pacey la regarde tout en continuant à travailler.
Danny : Tu es sublimissime, j'ai bien fait de t'embaucher. (Pacey continue de les regarder alors qu'ils entament une danse) Tu danses le tango, prête pour un petit tour de piste.
Elle rit et il commence à rire aussi mais une femme arrive juste près d'eux.
Pacey : Eh, Emily !
Danny et Karen se détachent aussitôt l'un de l'autre, gênés.
Emily : Salut Pacey, ne brûlez pas vos crêpes.
Pacey : Je vais essayer. Y en a qui font les fous pendant que je travaille.
Danny : Quelle surprise, je croyais que tu ne viendrais pas (il la prend dans ses bras pour la saluer alors que Karen regarde la scène).
Emily : Moi non plus. C'est dur de fêter le succès du restaurant qui a mis en péril notre mariage. (Pacey s'avance vers eux).
Pacey : C'est bien que vous soyez venue.
Emily à l'attention de son mari : Danse avec moi.
Danny : Oui chef !
Ils partent danser alors que Karen et Pacey les regardent.
Pacey : Ca va ?
Karen : Oui, tout va bien dans le meilleur des mondes. Je parie que c'est toi qui l'a fait venir.
Pacey : C'est faux et tu le sais très bien.
Karen : Ben voyons. (elle les regarde danser et se dire des gentillesses)
Pacey : Ouvre les yeux. Il faudra toujours que tu le partage avec elle. C'est l'ami qui te parle d'accord.
Karen : Tu crois que j'ai besoin de ton amitié ?
Pacey : Oui. Si t'avais de vrais amis, je pense qu'ils t'auraient déjà prévenus que ça finirait mal pour toi, pour lui, pour sa femme. Ils t'auraient dit qu'une liaison...
Karen : Ils m'auraient dit quoi ? Qu'un homme marié ne quitte pas sa femme pour une petite serveuse avec qui il s'envoie en l'air ? Merci pour le scoop.
Elle s'en va énervée alors que Pacey rejoint les cuisines.
Bureau de la psychologue
Dawson est assit sur le canapé.
Dawson : Ce que j'ai trouvé le plus étrange, c'est que ma mère a très bien pris la chose. C'est comme si elle s'attendait à cet oubli de sa part. Ca m'a rendu fou de rage.
Rachel Weir : Vous reconnaissez que vous êtes fou de rage ?
Dawson : Oui. Je l'ai été.
Rachel Weir : A cause de votre mère ou parce qu'il n'a pas signé le codicide ?
Dawson : C'est bête mais c'est à mon père que j'en veux.
Rachel Weir : Saine réaction. Lui aussi était en colère contre vous. C'était un père autoritaire. C'est lui qui a acheté ce billet d'avion, non ?
Dawson : Ouais. Je ne l'ai pas accepté.
Rachel Weir : Et vous aviez sans doute vos raisons.
Dawson : Il avait peut-être de bonnes raisons pour vouloir me voir reprendre les cours.
Rachel Weir : Oui, c'est évident. Et il avait peut-être tort. Si nous pouvions lui poser la question, nous découvrerions probablement que votre père se projetait en vous. Il faisait preuve d'égoïsme. Il voulait réaliser ses propres rêves à travers vous. Il placait tous ses espoirs en vous et ce n'est pas parce qu'il vous a quitté qu'il a obligatoirement remporté la partie.
Dawson : Quand je me souviens...de cette soirée...j'étais...comment dire...j'étais furieux.
Rachel Weir : Vous avez le droit. C'est une réaction normale.
Dawson : Et maintenant, je fais quoi ?
Rachel Weir : Vous allez vivre comme tous les garçons de votre âge et décider de ce que vous voulez faire de votre vie.
Dawson : Mais si je ne sais pas quoi faire ?
Rachel Weir : Ce n'est pas dramatique. Mais...à mon avis...vous savez ce que vous voulez.
Dawson reste pensif après cette révélation.
Restaurant
Pacey sort des cuisines en chemise-cravate et regarde les gens danser. Il aperçoit Danny et Emily qui dansent toujours ensemble. Il regarde de côté et voit Karen assise toute seule et dans ses pensées. Il s'approche alors d'elle.
Pacey : Salut Karen.
Karen : Salut Pacey. Qu'est-ce que tu veux ?
Pacey : Ben, quand je me suis emporté tout à l'heure, j'ai oublié de te dire une chose. Tu es très belle ce soir.
Karen flattée : T'as jamais envie d'être quelqu'un d'autre ?
Pacey : Si, Harrison Ford ou George Clooney.
Karen : Non, pas forcément quelqu'un de célèbre. J'aimerais être parfois une femme totalement différente de celle que je suis en réalité. Surtout ce soir.
Pacey : Bien. Bonsoir, je m'appelle Scott (il lui tend la main). Et vous êtes ?
Karen souriant : Hum, Marie. Ravie de vous connaître.
Pacey : Tout le plaisir est pour moi Marie. Vous êtes à n'en pas douter, la femme non accompagnée la plus sublime de toute cette assemblée. Très chère, me feriez-vous l'honneur de m'accorder cette danse ?
Karen : Oui.
Elle descend sur la piste de danse en tenant la main de Pacey et voit Danny embrasser sa femme. Pacey la prend par la taille.
Pacey : Dites-moi Marie, d'où venez-vous ?
Karen : Laisse tomber Pacey.
Pacey : Pacey ? Mais qui est ce Pacey, est-ce un rival ? Je n'aime pas ce type.
Karen : Oh, regarde-les. Comment ose-t'il me faire ça ? (Danny et sa femme sont en train de s'embrasser)
Pacey : Je t'en prie, calme toi Karen.
Karen : Non, je vais aller lui parler.
Pacey : Je ne pense pas que ce soit une très bonne idée.
Karen : Ca m'est égal.
Pacey la retenant : Karen, qu'est-ce que tu vas lui dire ? Reste ici et ignore-les.
Chez Wilder
Joey arrive et referme la porte.
Cassandra : Assieds-toi.
Joey : Désolée, je suis en retard.
Wilder : Ouais. Vous avez apporter du fromage ? Non ? Bien, on s'en passera. Cassandra était en train de nous exposer sa théorie.
Cassandra : Disons que c'est une idée que je lance plus qu'une théorie. (Joey s'asseye à ses côtés alors que Wilder se sert un ver de vin). Je pense que Rose envoyait ses lettres à une personne qui devait également être écrivain. Elle parle de sexe bien sûr mais elle doute de son talent d'écrivain, de son style et qui mieux qu'un autre auteur peut comprendre ce genre d'angoisse ?
Wilder : Ca se défend. Quand pensez-vous Joey ? Vous êtes d'accord ou non ?
Joey : Je suis tout à fait d'accord.
Wilder : Vous voulez peut-être nous faire partager votre avis sur la question.
Joey : Eh bien, je crois que Rose Lazare avait pour confidente un autre écrivain qui s'appelait Rose Lazare.
Wilder souriant : Pas bête.
Joey : Ses lettres, elle se les écrivait à elle-même. Elle y couchait ses pensées, elle tenait un journal, un cahier secret où elle parle de littérature, du vertige de la feuille blanche. Il n'y a pas d'enveloppe. Le ton n'est pas frivole comme dans ses autres récits. (Cassandra la regarde, pensive)
Wilder : Ceux que vous trouviez inintéressants ?
Joey : Tout à fait. Ses lettres sont un reflet de son époque. Elle y décrit la vie de tous les jours. Elle parle des événements marquants de son siècle. Progret sociaux, politiques, arts, littératures. Dans ses lettres, elle nous parle d'abord d'elle-même. Elle se libère de ses angoisses, elle nous confie ses craintes. Et qui mieux qu'elle-même peut partager et comprendre ce qu'elle vit. Est-ce que ma théorie est idiote ?
Wilder : Non Joey Potter. Le silence religieux qui règne dans cette pièce est dû au fait que 5 personnes se disent simultanément "Pourquoi n'y ai-je pas pensé" ?
Elle sourit face à cette remarque. Cassandra aussi sourit et regarde Joey.
Wilder : Kafka correspondait avec une jeune fille nommée Felicia. Ecrire des lettres, c'est communiquer avec l'autre mais c'est aussi un exutoir pour exorciser ses peurs et ses propres démons. (ils arrivent dans le salon)
Joey : Qui est Felicia ?
Wilder : La fiancée de Kafka. Il en était très amoureux. Leur idylle a duré de nombreuses années mais, apparemment, elle est restée platonique. Vous pouvez me passer ce verre ?
Joey : Ouais. Vous pensez sincèrement que j'ai raison pour ses lettres ?
Wilder : Je dirais que votre théorie est la plus plausible. L'élève de première année se défend bien. Votre cerveau n'est pas encore dans un moule comme celui des autres élèves.
Joey : Seriez-vous en train de me dire que je suis immature et indisciplinée ?
Wilder : Continuez d'avoir l'esprit ouvert. La plupart des étuidants fonctionnent de façon méthodique.
Joey : Wahou. Je pensais pas que vous étiez aussi cynique.
Wilder : Je suis réaliste. (il s'asseye et Joey en fait de même) Voyez-vous, bon nombre d'étudiants sont anxieux quand ils entrent à l'université. En comparaison des anciens élèves, ils se sentent ignares alors ils étudient comme des forcenés et accumulent les connaissances au lieu d'approfondire et d'analyser un thème. Ils ne prennent pas le temps de réfléchir. Ils ne réalisent pas que le doute est salutaire, stimulant et fait partie de l'expérience. Si vous reconnaissez que vous avez...certaines lacunes, vous irez de l'avant. Vous apprendrez à réfléchir et le monde sera à vous. Apprenez à votre rythme et gardez l'esprit critique.
Joey : Je n'étais pas très sûre de moi...ces derniers temps.
Wilder : Non !
Joey : Non, en fait...en fait, ce que j'essaie de vous dire...c'est merci de m'avoir fait travailler sur ce projet.
Wilder : Merci d'y avoir collaboré. (il se lève) Vous pouvez amener ces verres dans la cuisine.
Joey : Je peux vous poser une question stupide ?
Wilder : Ah, la dernière alors.
Joey : C'est qui ce fameux Fisher dont parlait Cassandra ?
Wilder : Un philosophe allemand de l'école hégélienne à qui on doit une remarquable histoire de la philosophie moderne.
Ils disparaissent dans la cuisine.
Dawson arrive vers sa voiture et entre à l'intérieur en soupirant. Il allume la radio.
Jen à l'antenne : WBCW, Jen Lindley à l'antenne. J'estime que je suis sympa avec vous passe toujours vos airs favoris mais ce soir, j'ai décidé de me faire plaisir. Je vais dédier cette chanson à un vieil ami qui me connaît mieux que personne et qui m'accepte comme je suis. Et une nuit d'été à Mercer Pont, il m'a même vue dans le plus simple appareil.
Elle met la musique en route. Dawson rit. Jen écoute la chanson et chacun de leur côté repense à leur nuit où ils se baignaient tous les deux, nus.
Chambre de Joey et Audrey
Audrey dans son lit : C'est une idée qui t'es venue après avoir vu ma cassette ?
Joey : Si je te le dis
Audrey : Est-ce que Wilder était impressionné ?
Joey : J'en sais rien. Je crois que oui.
Audrey : mmh, tu l'as épaté !
Joey : Arrête Audrey.
Audrey souriante : Joey, t'es restée seule avec lui après que les autres soient partis.
Joey : S'il te plaît Audrey, tais-toi, j'ai sommeil.
Audrey : Avoue que tu es fière de toi. Tu as impressionné le beau Wilder. Ton intelligence l'a subjugué.
Joey : Oh, ça suffit. Ca me fait ni chaud, ni froid.
Audrey : C'est ça.
Elle se penche sur le côté pour éteindre la lumière. Elle ferme les yeux tandis que Joey reste pensive, souriante.
Pacey arrive dans un bâtiment et frappe à une porte. Karen lui ouvre.
Pacey : Bonsoir
Karen : Bonsoir
Pacey : C'était à mon tour de te rendre visite (il lui tend un cornet)
Karen : Qu'est-ce que c'est ?
Pacey : C'est un assortiment d'amuse-gueule. J'ai remarqué que tu n'as pas mangé grand-chose au resto
Elle prend le cornet et le fait entrer.
Karen : Ca m'écorche les lèvres mais je vais le dire quand-même, merci
Pacey : Pourquoi ?
Karen : Merci pour le service à domicile. Pour ta gentillesse d'hier soir. Tu as essayé de me raisonner et bien que j'ai été odieuse avec toi. Tu m'as pas dit "Je te l'avais bien dit".
Pacey : Kare, t'as la mémoire qui flanche parce que je t'avais prévenue que tu souffrirais et j'ai pas l'impression que je me trompe
Ils finissent de vider le contenu du cornet sur la table de la salle à manger puis Pacey prend le cornet et le met par terre.
Karen : Il la serrait, il l'embrassait. J'étais là et c'est comme si j'existais pas.
Pacey : Embrasser son épouse devant tout le monde, c'est pas un pêché
Karen : Faut absolument que je trouve la force de le quitter. Faut que je rompe. Il est clair qu'il ne va jamais divrocer. Je vais nulle part avec lui (elle trempe son doigt dans une sauce et le met à la bouche) Délicieux. J'ai honte, je suis une imbécile. C'est vrai, je suis la femme de l'ombre, la voleuse de mari.
Pacey : Fais ce que t'as dit, renonce à Danny.
Karen : Je change d'homme c'est ça ? Je me rabats sur qui ? Sur toi ? (Pacey lève les yeux au ciel tout en pincant les lèvres) Désolée.
Pacey : Ca va. Allé, mange.
Karen : Tu veux te joindre à moi ? J'ai une table pliante dans ma chambre (elle se tourne contre les armoires et sort les couverts pour le repas)
Pacey : D'accord. (il commence à grignoter)
Le téléphone sonne à ce moment.
Répondeur : Vous êtes bien chez Karen, si vous voulez que je vous rappelle, laissez-moi un message (Karen revient vers Pacey avec des assiettes)
Danny : Salut, c'est moi. (Pacey se tourne et regarde le téléphone puis, il regarde Karen dans les yeux) Tu as disparu hier soir. Note bien que je comprends ta réaction. Je suis désolé Karen. Je m'en veux de t'imposer ce genre de situation. Ma vie est tellement compliquée pour l'instant. J'ai des problèmes et tu en subis les conséquences (Pacey repose le plat sur la table) Je suppose que tu m'en veux et que tu as envie de me balancer ton poing dans la figure, je comprends très bien. Mais je t'aime Karen. Je t'assure, t'as pas idée à quel point je t'aime, je tiens à toi.
Pacey et Karen continuent de se dévisager. Karen va en direction du téléphone alors que Pacey se dirige vers la porte.
Danny : J'ai jamais voulu te faire souffrir. S'il te plaît Karen, si tu es chez toi, décroche. Je t'en prie (Pacey referme la porte d'entrée alors que Karen regarde toujours le téléphone) Je veux juste qu'on se parle. Dis-moi que tu vas bien.
Elle décroche.
Capeside - Chez Dawson
Dawson arrive au salon vers sa mère qui est assise sur le canapé en train de lire un livre.
Dawson : Encore debout ?
Gail : J'ai bavardé avec le bébé tout l'après-midi (elle pose son livre sur le canapé) et j'ai besoin de me changer les idées. Ah, t'as du courrier. Tiens.
Dawson prenant la lettre : C'est quoi ?
Gail : J'en sais rien. Ouvre-là.
Dawson déchire l'enveloppe et prend la lettre dans ses mains.
Dawson : Apparemment, j'ai gagné un prix au Festival du Film de Hooksett dans le New Hampshir. Ben, c'est bizarre, j'ai jamais envoyé de film à ce festival.
Gail souriante : Initiative paternelle. Ton père n'était pas très attentif aux détails mais...il croyait beaucoup en toi.
Dawson : Je veux pas reprendre les cours...
Gail : D'accord.
Dawson : D'accord ?
Gail : Il est hors de question que tu retournes dans une école que tu déteste parce que tu te sens obligé d'honorer la mémoire de ton père.
Dawson : Mais il voulait à tout prix que j'y retourne.
Gail : Il n'était pas prêt à renoncer à son rêve mais tôt ou tard, il aurait compris que tu as quitté cette école pour de bonnes raisons. Tu l'aurais convaincu.
Dawson : Tu crois ?
Gail : Chéri, il avait beau s'angoisser, il savait que cette décision t'appartenait.
Elle s'asseye comme il faut dans le canapé et Dawson vient à ses côtés.
Dawson : Il me manque.
Gail : A moi aussi.
Dawson : C'est fou, il pouvait être...
Gail souriante : Je sais, je sais. Il ne pouvait pas se faire une tartine de confiture sans en remettre partout...
Dawson souriant : Il était incroyable. Il refusait de s'acheter des chaussettes et il me piquait les miennes...je l'aimais...je l'aimais...
Gail : Moi aussi...oui...
Elle pose sa tête sur l'épaule de son fils et ils regardent le feu dans la cheminée tout en pensant à Mitch.
FIN
Scrit VF rédigé par melinou27