Bureau de la conseillère en orientation / Intérieur / Jour
Joey est assise au bureau tandis que la conseillère en orientation cherche son dossier.
La conseillère : Il vous va bien.
Joey : Ah oui, quoi ?
La conseillère : Ce regard de biche, égarée sur la route des non-inscrits et aveuglée par les phares de l'indécision.
Joey : Je pense sérieusement à rebrousser chemin et à rentrer dans un zoo...
La conseillère : Non. Oubliez ce projet... (elle s'assit en face de Joey) Vous pouvez être plus téméraire. D'accord ? Ce processus d'inscription à l'université est parfois décourageant, je sais, mais vous avez déjà bien avancé. Sauf pour le Williams Collège. Il manque ce qu'ils appellent la recommandation d'un des proches, " la personne qui vous connaît le mieux ". (elle tend un formulaire à Joey)
Joey : Bien. (elle fait la moue)
La conseillère : Vous avez le beau rôle, c'est vous qui choisissez. (Joey semble toujours peu enthousiasmée) Est-ce que ça pose un problème ?
Joey : Non, du tout, seulement j'espérais ne plus avoir à faire de choix qui entraîne de lourdes conséquences.
La conseillère : Bien, petit exercice. Fermez les yeux ! (Joey bloque un instant) Joey... s'il vous plaît... (Joey ferme les yeux) Parfait. Faites le vide dans votre tête. Il n'y a plus que de l'air dans votre crâne... Bien, maintenant posez-vous la question : " Quelle est la personne qui me connaît le mieux, moi, Joey Potter ? ". (Quelques secondes passent) Très bien. Ouvrez les yeux ! (Joey rouvre les yeux) Qui vous est tout de suite venu à l'esprit ? (Joey baisse les yeux)
GENERIQUE
Chambre d'Andie / Intérieur / Jour
Pacey pose un tas de livres dans la chambre où se trouve Andie.
Pacey : Ca devient assommant à la fin de jouer le sherpa de service entre le bahut et chez toi.
Andie : Oh ! oh ! Pardonne-moi de ne pas être pressée de retrouver les couloirs du lycée pour y être dévisagée comme la dernière des parias.
Pacey : Qu'est-ce que tu viens imaginer ?
Andie : Oh je les connais bien... C'est simple, je les entends d'ici : " Oh vous êtes au courant pour cette fille ? Oui, l'élève modèle qui s'est défoncée dans une rave l'autre soir et qui a fini aux urgences ! "
Pacey : Andie... Si ce lycée n'avait pas la faculté de pardonner l'imbécillité, comment crois-tu que je pourrais encore arpenter ses couloirs ? (il s'assoit sur le lit)
Andie : C'était très sympa de votre part d'être venus me voir mais, vous êtes venus seuls. Tout le monde fait l'impasse sur cette soirée et vous n'avez plus de contact entre vous.
Pacey : C'est vrai. Ces temps-ci on est pas trop du genre " grandes effusions ". C'est normal, notre bande qui était encore convalescente vient de faire une grosse grosse rechute.
Andie : Tu veux parler de Jen et Jack ?
Pacey : Non, je parle de tout le monde.
Andie : Mais c'est ridicule on en a discuté je ne sais combien de fois.
Pacey : Exact...et j'ai eu le droit à ton fameux " Il faut être deux pour danser le tango " mais d'après ce que je sais il y en a toujours un des deux qui mène, Andie.
Andie : Pourquoi tout le monde tient tant à lui faire porter cette responsabilité. Je te le répète : Jen n'y est pour rien. Je vais réparer cette injustice. (elle prend le téléphone) Je ne veux pas qu'on lui colle tout sur le dos et...
Pacey : Pourquoi ? Oui, pour quelle raison tu ferais ça ? Peut-être que toutes les amitiés ne méritent pas d'être sauvées... Je sais pas moi, on est peut-être fait pour passer une certaine partie de sa vie avec certaines personnes et puis ensuite la page se tourne. Vivre autre chose, n'est-ce pas l'objectif de tout le monde cette année ?
Andie : (qui vient s'asseoir en face de lui) Pacey, on peut tout à fait passer à autre chose sans pour autant fuir et oublier les autres.
Pacey : C'est peut-être pas si facile...
Jardin de M. Brooks / Extérieur / Jour
Dawson amène son matériel près de la clôture et M. Brooks lui emboîte le pas.
M. Brooks : Et bien c'est pas trop tôt...
Dawson : (il rit) N'insistez pas M. Brooks, trop de propos flatteurs sur ce travail bien fait risqueraient de me faire prendre la grosse tête...
M. Brooks : Deux choses me gênent dans ce que vous venez de formuler M. Leery. Vous utilisez le mot " bien " et le mot " fait ". " Bien " impliquerait que la peinture soit appliquée uniformément et " fait " sous-entendrait que votre travail est terminé ce qui est loin d'être la réalité.
Dawson : (qui a perdu le sourire) Qu'allez-vous...
M. Brooks : Qualité de peinture médiocre autant que la main d'oeuvre, j'ai malheureusement l'impression que vos services sont loin de couvrir les dégâts que vous avez fait subir à mon bateau.
Dawson : Je conçois tout à fait que de votre point de vue notre démarche était...
M. Brooks : Illégale !
Dawson : ...Absolument, mais c'était une question de vie ou de mort, tout le monde le sait.
M. Brooks : Donc comparé à ce que vous avez vécu, repeindre une clôture n'est plus qu'un jeu d'enfant.
Dawson : Oh, je crois hélas que... que j'ai atteint mon niveau d'incompétence s'agissant de votre clôture...
M. Brooks : Oh faites-moi confiance M. Leery... à force de pratiquer vous retrouverez votre dextérité.
Dawson : Ecoutez, je n'ai pas le temps je suis très occupé...
M. Brooks : (d'un ton ferme) Débrouillez-vous ! N'avez-vous pas trouvé le temps nécessaire pour voler un bateau quand il vous en a fallu un ? Si vous voulez que je tienne ma promesse de ne pas déposer une plainte, vous devez honorer la votre en vous acquittant de votre dette...
Couloirs du lycée / Intérieur / Jour
Jen est devant son casier et croise le regard de Jack qui arrive dans sa direction. Les deux se fixent quelques secondes, puis Jack repart dans l'autre sens. Deux mains se posent sur les yeux de Jen...
Inconnu : Qui c'est ?
Jen : Mains moites, odeur nettement douteuse, (elle retire les mains) s'il fallait parier, je sais pas, je dirais la personne que je hais le plus au monde...
Inconnu : Faux ! (elle se retourne pour faire face à Drue) C'est moi !
Jen : Je croyais qu'on était finalement tombés d'accord tous les deux...
Drue : Ah ouais, sur quoi ? C'est drôle je ne m'en souviens pas...
Jen : Le plus beau cadeau que tu pourrais nous faire à moi et à l'ensemble de la société c'est nous oublier et mourir...
Drue : En général je rebondis sur les plaisanteries mais là j'ai pas du tout envie de rigoler. J'ai de plus en plus l'impression que tes amis sont persuadés que j'ai une mauvaise influence sur toi. Ils ne veulent toujours pas jouer avec moi, c'est pénible... Comment je vais occuper mes récrés, moi ?
Jen : Par ta faute, mes amis ne m'adressent plus la parole.
Drue : Non ? Même pas ce cher Jack ?
Jen : Ca ne te regarde pas, d'accord ?
La sonnerie retentit et les deux se mettent à marcher dans le couloir, poursuivant leur discussion.
Drue : Très bien. Seulement moi, là, je m'éclate. Rien ne me fait plus plaisir que de vous voir vous déchirer, tes camarades et toi. Si on m'avait dit que ce serait aussi facile, jamais je ne l'aurais cru. Je te jure, pourtant tu es là, tu évites toute la bande et tu me parles ! On se croirait revenu au bon vieux temps.
Jen : Séance nostalgie... décidément rien ne t'arrête.
Drue : Tu as eu beau collectionné les erreurs... et les mecs, j'ai toujours été ton allié et si j'étais là, ce n'était pas pour mieux te critiquer après. (Drue s'arrête tandis que Jen monte les marches d'un escalier) Tu dirais la même chose de tes nouveaux amis ?
Jen : (qui se retourne dans l'escalier) Oui, certainement... Même s'il s'avérait qu'ils ont définitivement tourné la page avec moi, jamais je n'irai vers toi pour être consolée ou épaulée. Jamais.
Drue : Retiens bien ça Jen : tout ce qui ne me tue pas me rend encore plus diabolique...
Chez les Witter / Intérieur puis Extérieur / Jour
Pacey rentre chez lui avec la voiture. Il en sort et arrive dans son salon où l'attend Joey.
Pacey : (en la voyant) Salut... Andie t'embrasse.
Joey : Je me demandais où tu étais. (Ils s'embrassent)
Gretchen sort de la cuisine et s'approche des deux tourtereaux.
Gretchen : Hum...hum... Pardonnez-moi de vous interrompre mais Pacey, quel jour on est, là ?
Pacey : Euh... Jeudi.
Gretchen : Et le jeudi c'est...
Pacey : C'est le jour qui suit le mercredi.
Gretchen : Ha ! ha ! très drôle. Est-ce que ce sera aussi drôle quand tu te rendras compte qu'il ne reste rien à manger que des biscuits tout ramollos et un bonbon à la menthe. ?
Pacey : Mais bien sûr ! Jeudi, c'est le jour où sa soeur bien-aimée lui rappelle qu'il est de corvée de courses. J'ai les clés, je fonce direct. (il embrasse Joey)
Gretchen : Tu veux la liste ?
Pacey : (qui marmonne en embrassant Joey) Pas pour l'instant... (il se lève et prend la liste) La liste... (à Joey) Ne crois pas un mot de ce qu'elle dit, elle délire.
Gretchen : Au revoir Pacey !
Pacey s'en va et Gretchen s'approche de Joey.
Gretchen : Dis-moi tout avant que l'ennemi ne revienne au camp de base.
Joey : Voilà Gretchen... je suis venue te demander quelque chose.
Gretchen : Ben... vas-y !
Joey : Comment tu l'as gérée ?
Gretchen : Géré quoi ?
Joey : La période des inscriptions universitaires.
Gretchen : Euh... C'est pas parce que tu sors avec un Witter, ma petite Joey, que les autres Witter ne peuvent rien comprendre. (elle emmène Joey dans le jardin)
Joey : Quoi ? Comment ça ?
Gretchen : Il y a autre chose. Tu as débarqué ici avec une idée derrière la tête. Je l'ai tout de suite senti. Ne tournes pas autour du pot ! Annonces la couleur ! Allez développes !
Joey : En fait, il me manque une recommandation pour compléter mon dossier d'inscription. A Williams. (Elles s'assoient sur un banc)
Gretchen : Mais c'est super !
Joey : Ce n'est pas tout... attends la suite. La recommandation devra être écrite par " la personne qui me connaît le mieux ".
Gretchen : Ah ! c'est justement là que ça coince... Tu lui as déjà demandé ?
Joey : A qui ?
Gretchen : A Dawson.
Joey : Ah... Dawson... Tu vois si je ... si je sollicite Dawson, non pas que j'en ai l'intention, mais si je le sollicite...
Gretchen : Que va faire Pacey ?
Joey : Et oui... Que va faire Pacey ? Que je me tourne vers l'un ou l'autre, quelqu'un le vivra très mal de toute façon.
Gretchen : Oui, mais il ne faut pas que ce soit toi qui le vive mal. Sois un peu égoïste, ça te changera... Et ils ont dit " la personne qui te connaît le mieux ", pas " la personne avec qui tu sors ".
Joey : Selon toi, je devrais aller voir Dawson.
Gretchen : Selon moi, tu devrais écouter ton intuition.
Salon des McPhee / Intérieur / Soir
Andie et son père sont assis chacun dans leur fauteuil. M. McPhee regarde sa fille qui, elle, regarde un film dramatique à la télévision. Sentant le regard de son père, elle le regarde à son tour.
Andie : Euh...si tu veux, je peux changer de programme et trouver quelque chose qui t'intéresse.
M. McPhee : Ca se voit tant que ça que j'ai la tête ailleurs ?
Andie : Faut avouer que moi non plus je ne suis pas vraiment concentrée. (elle éteint la télé et fixe son père qui ne la lâche pas du regard) Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ?
M. McPhee : Je t'ai observée Andie, tout au long de la semaine, et j'ai réfléchi. J'ai commis de nombreuses erreurs avec ma famille. Je veux les réparer...
Andie : Mais pour quoi faire, enfin ?
M. McPhee : J'ai parlé au proviseur Peskin cet après-midi. Tu as largement assez de points pour décrocher ton diplôme et vu que tu es déjà admise à l'université, tout ce que tu as à faire c'est attendre Juin, tranquillement, d'où ma question : ça ne te dirait pas d'être en vacances jusqu'à la fin de l'année scolaire ?
Andie : (plutôt inquiète Et qu'est-ce que je ferais ? J'aurais un job ?
M. McPhee : Euh ...non, Andie, non, je ne songeais pas exactement à ça... J'ai essayé de me rappeler la dernière fois que je t'ai vue détendue, sans responsabilité, sans fardeau, sans inquiétude... Tout de suite, je me suis souvenu de ton visage pendant ce fameux été à Florence, chez Tante Georgia. (Andie retrouve le sourire) J'ai revu le marché...
Andie : Oui, à côté de chez elle sur une place fleurie...
M. McPhee : Tu courais dans tous les sens, tu passais d'un étal à l'autre... Tu charmais tous les commerçants.
Andie : Oh... Qu'est-ce que tu racontes ? J'avais onze ans.
M. McPhee : Ah c'est pas une question d'âge, tu étais libre, Andie.
Andie : Serais-tu en train de dire que je devrais aller en Italie ?
M. McPhee : Georgia m'a confié qu'elle serait ravie d'avoir de la compagnie... Et tu as dit combien de fois que tu aimerais passer quelques jours en Europe ?
Andie : Oh...le dire c'est une chose...
M. McPhee : (qui a rejoint Andie sur le même fauteuil) Andie, les quatre années à venir seront encore plus intenses que les quatre dernières, crois-moi ! Il se peut très bien que... que ce soit une occasion unique. Elles sont rares dans une vie... les opportunités comme celle-ci. (Andie reste perplexe) Tu n'as qu'à y penser.
Bureau des McPhee / Intérieur / Soir
Jack est sur son ordinateur et vérifie sa boîte aux lettres : il a un message. C'est un message de Jen...
Jack : Oh....
Andie : (qui l'a rejoint dans le bureau) Tu comptes l'ignorer encore combien de temps ?
Jack : On verra... (il efface le message de Jen sans même le lire)
Andie : On parle de Jen Lindley, au cas où tu n'aurais pas compris.
Jack : Je sais. Et je vois ce que tu essaies de faire mais je n'ai aucune envie d'aborder le sujet pour l'instant.
Il quitte le bureau et Andie le suit.
Andie : Autre sujet dans ce cas : papa veut que je prenne un congé jusqu'en Juin. Ca te va, ça ?
Jack : Un congé ? Un congé de quoi ?
Andie : Du lycée... enfin, de tout, quoi... (elle s'assoit sur le fauteuil du salon) Mais enfin bon, nous n'avons pris aucune décision définitive encore.
Jack : Non, attends... ça veut dire tous les avantages d'une année senior à Capeside mais sans avoir à bûcher les cours. Où est-ce que je dois m'inscrire ?
Andie : A vrai dire, ce ne serait pas à Capeside... Ce serait plus en Italie ! (sur un ton enthousiaste) A Florence, pour être exacte.
Jack : (peu enthousiaste, lui) Avec Tante Georgia ? (elle acquiesce et il s'assoit à son tour) Mais on l'a pas vue depuis...
Andie : Une éternité, je sais. Mais tu te souviens comme on avait rigolé.
Jack : Désolé, mais... mais on dirait que tu cherches à prendre la fuite.
Andie : Pour quoi faire ?
Jack : C'est à toi de me le dire... Tu avais pourtant hâte d'être une senior, oui tellement hâte que ça en était parfois effrayant et maintenant que tu y es, tu veux t'en aller ? Alors que si tu restes, c'est six mois entiers sans aucune responsabilité avec tes amis et ta famille à côté.
Andie : Des amis qui aujourd'hui ne sont plus capables de communiquer entre eux...
Jack : Ben oui, c'est ça justement. Tu partirais alors que tu es la seule à entretenir des relations avec tous ?
Andie : Jack, j'ai l'impression en t'écoutant que je n'ai aucune raison valable de m'en aller.
Jack : (qui se lève et s'en va) Je te voyais pas comme la fille qui se contente... d'assister au dernier bal des seniors, je te voyais plutôt comme celle... qui l'organise. Tu partirais et tu raterais la fin, toute la fin ? Jamais je ne t'en aurais cru capable. (il monte les escaliers) Une fois de plus, j'étais à côté de la plaque. Je me suis trompé sur pas mal de monde ces derniers temps...
Bureau du proviseur / Intérieur / Jour
Jen avance vers la porte de M. Leery et l'ouvre. M. Leery, Mme Ryan, un officier de police et Mme Valentine sont présents dans le bureau.
M. Leery : Jen, merci d'être venue.
Jen : Bon... bonjour...
M. Leery : Je te présente l'officier Morris chargé des peines pour les jeunes délinquants.
Jen : Qu'est-ce qu'il y a ?
Jen avance dans le bureau et découvre que Drue y est également.
Drue : Je leur ai tout raconté... On a été vilain, Jen, très vilain... On a besoin d'aide. Autant toi que moi.
Jen : A quoi tu joues, là ?
Drue : C'est pour notre bien. Je leur ai parlé, bien sûr, de nos expériences avec l'ectasy, je leur ai dit comment nous avons poussé à la délinquance cette... pauvre Andie McPhee.
M. Leery : Assieds-toi, Jen.
Jen : (qui s'assoit) Il ne faut pas croire un mot de ce qu'il raconte. Ce garçon est...
Mme Valentine : ...est une victime. Drue a repris le droit chemin, jeune fille.
Jen : Quelqu'un aimerait-il entendre ma version des faits avant de prononcer la sentence ?
Drue : Il ne s'agit pas de punition, Jen. Il s'agit plus de prévention.
Jen : (qui le prend avec le sourire) Attendez... Vous n'allez pas gober ces âneries...
Mme Ryan : (d'un ton ferme) Jennifer !
Drue : Sous-entendrais-tu que notre passé n'est pas entaché d'usages occasionnels de drogue ?
Jen : Je parle uniquement du présent. (elle regarde sa grand-mère) Grand-Mère enfin, tu me connais... Pose-moi la question.
Mme Ryan ne bronche pas. Jen est au bord des larmes.
Drue : Jen, j'ai reconnu ma part de responsabilité, j'ai admis t'avoir donné ces ectasy et de tes mains, ils sont passés dans le système nerveux d'Andie. Tu es la seule à savoir comment. J'ai l'air de mentir, là, franchement ?
Mme Valentine : Une dernière petite précision... En vous livrant spontanément ces informations, mon fils a clairement démontré qu'il était prêt à reconnaître ses erreurs et à se racheter une conduite.
M. Leery : Il va de soi que nous apprécions tous sa... nature communicative.
L'officier Morris : Et donc, compte-tenu de sa franchise, nous serons nous satisfaire d'une peine de cent heures de travail d'intérêt général.
Jen lève les yeux.
Mme Ryan : (qui veut quitter la pièce) Excusez-moi.
Jen se lève pour rattraper sa grand-mère.
Jen : Grand-Mère...
Drue : (qui retient Jen) On en parle plus tard. On voit ensemble à qui pourraient le plus profiter nos services.
Lycée de Capeside / Extérieur / Jour
Jen rattrape sa grand-mère dehors.
Jen : Bon, alors je commence à faire mes bagages tout de suite ou j'attends d'avoir dîner ? Grand-Mère, je t'en supplie, écoutes-moi, je... je suis désolée...
Mme Ryan : Non, arrêtes ça tout de suite ! Je refuse d'avoir ce genre de conversation. Je croyais que... que nous avions une relation basée sur l'honnêteté et la confiance. Je n'ai pas l'intention de te gronder car, autant que je saches, tu n'es plus une enfant. Dieu sait combien j'aimerais que tu aies dix ans de moins comme ça j'aurais le temps de combler tes lacunes et de corriger ce qui ne va pas chez toi. Jamais, de toute ma vie, on ne m'avait déçu à ce point. Jamais, tu entends. Il a fallu que ce soit toi. C'est trop décevant, trop décevant... Les mots me manquent.
Mme Ryan laisse sa petite-fille sur place, en larmes.
Chez les McPhee / Extérieur / Jour
Jen presse la sonnette. Jack lui ouvre la porte.
Jen : Bonjour... J'ai reçu ton e-mail. Je n'étais pas sûre que tu me répondrais. J'ai été surprise.
Jack : (sur un ton froid) Je t'ai rien envoyé.
Jen : Mais si c'est pas toi alors qui...
Jack : Andie...
Jen : Elle a dû se dire que c'était l'unique façon de rompre le silence entre nous.
Jack : Encore faudrait-il qu'on veuille le rompre, toi et moi. Je ne t'ai pas envoyé de mail, j'ai rien à te dire.
Jen : Mais qu'est-ce que tu veux, Jack ? Tu es furieux après moi, je le conçois... Mais il y a un moment où il faudra que tu me dises ce que je dois faire. Tu veux que je te demande pardon, je l'ai déjà fait, je me suis excusé d'avoir commis cette erreur, d'avoir manqué à ce point de bon sens. Je t'ai tout de suite dit que j'étais désolée même si en fait je n'y étais pour rien. J'ai 17 ans et... oh c'était nul ce que j'ai fait, je le reconnais, mais quand une personne que tu apprécies fait un truc débile, un... un truc aberrant qui n'a rien à voir avec ce qu'elle est... tu crois qu'il faut la rejeter, l'abandonner ? Toi et les autres, vous devriez comprendre... C'est atroce ce que vous me faites subir, jamais vous ne feriez ce que j'ai fait mais ce que vous me faites depuis l'autre soir, c'est clair que jamais je ne le ferais à personne... Surtout pas à toi. Voilà.
Jen s'en va et referme la porte derrière elle. Jack, perplexe, se retourne et aperçoit Andie qui a tout entendu.
Jack : Voilà. On a discuté. Ca y est, t'as compris ? Rien de ce que tu tenteras pourra régler ça.
Jardin des Leery / Extérieur / Jour
Joey se dirige vers la porte des Leery, sa recommandation à la main. Elle hésite à frapper, puis se ravise et rebrousse chemin. C'est alors qu'elle aperçoit Dawson qui revient de l'abri de jardin, les bras chargés de matériel.
Dawson : Hé !
Joey : Bonjour. Tu veux un coup de main ?
Dawson : Oui... tiens ! (elle le soulage d'un seau et ils se mettent à marcher) Ca m'étonnerait que tu ne sois passée que pour m'aider à porter tout ce matériel. Alors ? Tu te serais rendue compte que c'est injuste de me laisser trimer tout seul chez M. Brooks pour payer notre dette ?
Joey : Ha ha... Mon employeur et moi-même sommes très conscients du sacrifice.
Dawson : Oui, c'est ça... Attends que je te présente la note, tu vas voir.
Ils arrivent à la voiture où ils déposent tout le matériel.
Dawson : Alors... Est-ce que tu vas me le demander ?
Joey : Demander quoi ?
Dawson : Tu as besoin d'un service, ça se voit.
Joey : Qu'est-ce que tu vas chercher ?
Dawson : Oh... et là tu mens, ça se voit aussi.
Joey : (après quelques hésitations) Bon d'accord... C'est un... Tiens ! (elle tend le papier à Dawson, qui commence à le lire)
Dawson : " La personne qui vous connaît le mieux "... Waow ! (quelques secondes passent) Waow...
Joey : Tu l'as déjà dit, ça !
Dawson : Oui, je... Ca a souvent plus d'impact la deuxième fois.
Joey : Tu en penses quoi ?
Dawson : Et toi, tu en penses quoi ?
Joey : Je crois que...que j'aimerais que tu écrives ce mot pour moi.
Dawson : Tu es certaine que je suis la bonne personne ? Je veux dire, tu en as parlé avec Pacey ?
Joey : Non, j'ai...Oh mais si tu dis oui, je lui en parlerai... Je ne sais pas si tu es la bonne personne mais en tout cas tu es le seul qui voit sur mon visage que j'ai un service à demander. Je te laisse réfléchir. Vois si tu te sens de l'écrire. Si tu décides que c'est oui, dans ce cas, tu es la bonne personne.
Dawson : D'accord.
Joey s'en va et laisse Dawson seul dans ses pensées.
Chez M. Brooks / Extérieur / Jour
Dawson repeint la clôture de M. Brooks. Il semble préoccupé par la recommandation qu'il relit encore et encore, tout en peignant. M. Brooks arrive alors au bout du jardin.
M. Brooks : Monsieur Leery ! Je vous conseille de rappliquer si vous ne vous voulez pas mourir de faim.
Dawson est en train d'observer un ensemble de vieilles photos qui décorent le mur de la salle à mander de M. Brooks.
Chez M. Brooks / Intérieur / Jour
M. Brooks : Par ici !
Dawson rejoint alors M. Brooks à la table. Il commence à manger et une expression de surprise marque alors son visage.
Dawson : Monsieur Brooks, c'est délicieux !
M. Brooks : Oh non, vous n'êtes pas comme eux...
Dawson : (exaspéré) De qui parlez-vous ?
M. Brooks : De ces jeunes gens pour qui le silence est insupportable et qui la ramènent pour ne rien dire. Si la table du dîner était réservée à la discussion, ce serait la table de discussion.
Dawson, qui n'en peut plus, pose ses couverts dans son assiette, retire sa serviette et se lève en prenant son assiette.
Dawson : Vous savez quoi ? Je vais aller dîner dehors.
M. Brooks : Oh ça y est, je sais, c'est pour ça que vos amis ne viennent pas vous aider à peindre. Vous refusez de regarder vos problèmes en face, Leery, vous les embarquez dehors. Croyez-moi, si vous continuez comme ça, ça finira mal pour vous. Ce sera autre chose que de peindre tout seul pour le coup.
Dawson : Et si on parlait de vous ? Vous avez un mur entier couvert de photos. Des portraits de gens que je n'ai encore jamais vus. (il saisit une photo) Qui sont-ils ? Un jour, je me souviens, vous avez critiqué mes photos. Il y avait soi-disant pas assez de vie dans mes portraits. Et vous, c'est un peu l'inverse, c'est votre problème : vous n'avez pas assez de gens dans votre vie.
M. Brooks : (qui s'est levé à son tour) Ce sont mes frères. Il y a trente ans, ils sont venus me demander de l'argent pour créer leur entreprise. Dans mon for intérieur, je pensais : non. Je sentais bien que c'était risqué, que ce n'était pas le bon moment. Mais ils avaient besoin de moi.
Dawson : Et vous n'avez pas suivi votre intuition...
M. Brooks : Non, j'ai beaucoup investi, leur boîte a coulé et mon argent avec. Quand vous avancerez en âge, Monsieur Leery, vous vous rendrez compte qu'on ne décide pas forcément de perdre quelqu'un. Le plus souvent, on le perd... parce qu'on a fait le mauvais choix.
Chambre d'Andie / Intérieur / Jour
Andie est seule sur son lit, occupée à écrire. On frappe à la porte : c'est Pacey.
Andie : Salut !
Pacey : Salut ! (il lui tend deux livres) Les deux meilleurs ouvrages scolaires sur la littérature anglaise, paraît-il..
Andie : Oh... merci. ( quelques instants passent ) Pacey... J'ai un gros secret. Je sais, ça va faire un bout de temps qu'on s'est plus confié de secret mais... il faut que je t'en parle sinon je vais exploser.
Pacey : (qui pose son sac) Je t'écoute. Qu'est-ce que c'est ?
Andie : Voilà... Mon père a suggéré que je ne fasse pas l'année scolaire et que je fasse un voyage à la place. Oui, j'irais en Italie, durant six mois, chez ma tante.
Pacey : Ben dis donc, c'est... c'est sympa je trouve.
Andie : Oui... et... et je sais pourquoi il me l'a proposé. C'est évidemment à cause de l'incident de la semaine dernière, il s'est inquiété mais...... On en a parlé aussi. Oui, vraiment on a eu une discussion approfondie tous les deux. C'est très différent, cette fois-ci.
Pacey : (qui a pris une chaise et s'est assis) D'accord, mais Jack, lui, qu'est-ce qu'il pense de cette idée ?
Andie : Je croyais qu'il serait le premier à se porter volontaire pour m'aider à faire mon sac. Mais au lieu de ça, il a commencé à sortir toute une liste d'arguments et de bonnes raisons pour lesquels je devrais revenir. Lui aussi, il est déjà parti, tu te souviens ?
Pacey : C'était seulement pour aller vivre dans un autre quartier, pas à l'autre bout du monde.
Andie : D'un côté mon père souhaite ce qu'il y a de mieux pour ma santé et de l'autre, mon frère, qui m'aime trop, donne dans l'égoïsme.
Pacey : Et tu veux que je les départage...
Andie : Oh Pacey, tu as déjà rempli ce rôle à plusieurs reprises, tu as souvent prouvé que tu es un pro du sauvetage de la demoiselle en détresse.
Pacey : Non, Andie. Je ne t'ai pas sauvé, tu t'es sauvée toute seule. J'ai juste fait un bout de route avec toi.
Andie : Mais pourquoi j'y arrive pas cette fois-ci ? Pourquoi je bloque ? Je devrais déjà avoir décidé. Peut-être que Jack a raison en fin de compte. Peut-être que partir pour l'Italie, c'est fui...
Pacey : Mais fuir quoi ?
Andie : Tout, Pacey. Je fuirais tout. C'est la solution de facilité, partir juste au moment où les choses ne tournent pas rond.
Pacey : Oui, ou c'est peut-être ce dont tu as précisément besoin. Trouver le courage et la volonté de quitter une route toute tracée et... voler pendant un temps de tes propres ailes.
Andie : Je sais pas si j'y arriverai, Pacey. Et puis souvent dans un tel marasme... c'est quand même à cause de moi. Qu'est-ce qu'ils vont penser tous les autres si jamais je...
Pacey : Andie... Tu y arriveras. Ne te prends pas la tête avec ce que les gens pourront penser, ça ne mène à rien. On le fait tous, mais c'est stérile. Souviens-toi que c'est ta vie. Ce n'est ni celle de ton père, ni celle de Jack, ce n'est pas la mienne, c'est la tienne. Vis-la ! C'est toi seule qu'il faut écouter.
Bureau du lycée / Intérieur / Jour
Jen et Drue sont assis chacun à l'extrémité d'un fauteuil.
Drue : Hé ! Hé, on pourrait aider à construire le nouveau foyer des jeunes...
Jen : Tais-toi ! Ca vaut mieux.
Drue : Jenny... C'est terrible toute cette tension entre nous. Je me suis rendu compte qu'un fossé nous séparait, et qu'il fallait qu'on repasse des moments agréables à deux. Je nous ai aussitôt imaginés l'un près de l'autre, ramassant papiers gras et canettes vides au bord de la route, dans une ravissante combinaison orange fournie par la ville. Tu étais craquante dans ce truc moulant...
Jen : Drue, tu oublies que je te connais. Tu as fait ce numéro uniquement pour donner une meilleure image de toi aux autres. Pour faire oublier le pervers que tu es. Mais tu comprendras vite que les excuses ne suffisent pas à ces gens, une fois qu'ils se sont fait une opinion sur toi.
Drue : C'est gens dont tu me parles n'ont aucune idée de ce que nous sommes tous les deux. Et combien de fois je te l'ai dit : ils ne te comprennent pas. Moi je te comprends. Il faut archiver le dossier Capeside aujourd'hui. C'est le passé.
Cuisine des McPhee / Intérieur / Jour
Andie est à la table de la cuisine quand son père, qui vient de rentrer, la rejoint.
M. McPhee : Bonjour !
Andie : Bonjour !
M. McPhee : Ah...ben tu as repris des couleurs ce matin.
Andie : Oui, j'ai meilleure mine. Tout roule, apparemment. Les choses sont enfin rentrées dans l'ordre.
M. McPhee : Qu'est-ce que tu entends par là ?
Andie : Entre toi et Jack. Ca y est... le courant passe de nouveau, on dirait.
M. McPhee : Oui. Le courant passe.
Andie : Si vous avez réussi à rétablir la communication, tous les deux, pourquoi ça coince entre Jen et Jack... ou entre Pacey et Dawson, ou je ne sais qui encore ?
M. McPhee : Il faut du temps quelque fois, avant de bien comprendre ce qu'on risque de perdre en laissant partir quelqu'un...
Crique de Capeside / Extérieur / Jour
Joey est assise au bout du ponton, en train de lire. Dawson la rejoint, la recommandation à la main.
Joey : Bonjour !
Dawson : Bonjour ! Tellement captivée par l'histoire que tu ne peux pas attendre jusqu'à ce soir...
Joey : Hier soir, j'ai essayé d'avancer mais Monsieur Copeland de la chambre 3 a tendance à jouer un peu trop les caruso dans sa baignoire. ( quelques secondes passent ) Tu as le droit de t'asseoir.
Dawson : Ah... non, non il va falloir que j'y aille.
Il lui montre la recommandation, et elle se lève pour être à sa hauteur.
Joey : Oh... Soit tu écris très vite, ce qui te connaissant n'est pas le cas, soit... tu apportes une mauvaise nouvelle.
Dawson : Joey, crois-moi, j'y ai réfléchi et... dès l'instant où tu m'as sollicité, je n'ai pas arrêter de m'interroger. La réponse qui me vient est toujours la même : je ne suis pas la bonne personne... pour écrire cette lettre. Je ne le suis plus... (il lui donne la recommandation)
Joey : (qui regarde la feuille vierge, dépitée) Tu as fait ce que je t'ai demandé. Tu as réfléchi et... et je t'en suis reconnaissante.
Dawson : Je suis désolé... Je m'en vais.
Il fait demi-tour et se rend compte que Pacey est juste derrière eux. Il poursuit son chemin, en saluant Pacey.
Dawson : Pacey...
Pacey : Dawson...
Dawson s'en va tandis que Joey s'approche à son tour de Pacey.
Pacey : Alors, on s'amusait ?
Joey : Non, raté... J'ai demandé à Dawson de m'écrire une recommandation et il a refusé. C'est rien, il y a pas de quoi en faire une histoire.
Pacey prend la recommandation tandis que Joey continue d'avancer. Pacey la lit rapidement.
Pacey : (d'un ton ferme) Ce n'est pas " rien ". (Joey s'arrête) En général, les " rien ", tu m'en parles. C'est seulement les " quelque chose " que tu passes sous silence.
Joey : Quand tu le prends sur ce ton, en général ça signifie que la conversation va tourner au vinaigre. Mais pour discuter, il faut être deux, et je ne tiens pas à me bagarrer. Pas là-dessus.
Ils se remettent à marcher.
Pacey : Ah ! Maintenant tu choisis nos sujets de conversation et en plus tu décides de ce qui doit être occulté, hein ! Avais-tu vraiment l'intention de m'en parler ?
Joey : (qui s'arrête de nouveau, très énervée) Et dis-moi comment j'aurais pu te le dire cette semaine ! Tu cavales tout le temps !
Pacey : OK Joey... Si t'es en colère contre moi parce que je passe une partie de mes journées avec Andie...
Joey : Non, non, non... je t'arrête tout de suite. Mauvaise piste. J'attendais de savoir s'il était d'accord pour écrire la recommandation avant de déclencher un conflit interplanétaire. Tu m'en veux mais, si je l'ai demandé à Dawson, c'est parce que ça ne pouvait être que lui.
Pacey ne sait pas quoi répondre. Joey s'assoit.
Joey : Quand j'avais huit ans, et que je me suis cassé le bras en voulant sauter de la balançoire de Peter Masick, Dawson était là. Tout comme le soir où je suis rentrée prématurément du lac Emandale parce que j'avais le mal du pays. Il était là aussi, la première fois qu'il a fallu que j'achète un... un horrible soutien-gorge de sport. Le jour où Maman est morte, c'est lui... oui c'est Dawson qui est arrivé en premier chez nous, il est resté assis près de moi jusqu'au soir. Il se taisait. Pas une fois il m'a demandé comment j'allais parce que... lui, contrairement aux autres, il me connaissait assez pour savoir qu'il n'y avait aucun mot pour exprimer ce que j'éprouvais. (Pacey acquiesce et baisse les yeux) Alors vraiment Pacey... tu ne devrais pas être furieux parce que c'est à lui que j'ai pensé.
Pacey : Je ne t'en veux pas d'avoir sollicité Dawson pour cette recommandation. C'est ailleurs que ça se situe. " La personne qui te connaît le mieux "... Quand serai-je enfin cette personne ?
Restaurant des Leery / Extérieur / Nuit
Dawson s'apprête à entrer dans le restaurant quand Joey qui arrive derrière lui l'appelle.
Joey : Dawson ! (il se retourne) Pour quelqu'un qui va tripoter du poisson toute la soirée, je te trouves bien élégant.
Dawson : Merci.
Joey : Ta mère a fait appel à tes services, ce soir ?
Dawson : Non, ce soir je ne travaille pas. Je viens comme client, je vais dîner avec Andie.
Joey : Ca alors ! C'est drôle, mais moi aussi je dîne avec elle.
Dawson : C'est vrai ?
Jack arrive lui aussi.
Jack : Bonsoir.
Dawson : Laisse-moi deviner... Tu dînes avec Andie ?
Jack : Ouais. Qui te l'a dit ?
Dawson et Jen se dirigent alors vers le restaurant, Jack les suit.
Restaurant des Leery / Intérieur / Nuit
Les trois entrent pour découvrir Pacey, déjà à table.
Dawson : Pacey ?
Joey : Qu'est-ce qu'il y a ? Où est Andie ?
Pacey : Aux toilettes, sûrement en train de peaufiner la réponse à toutes vos questions.
Jack : Attendez, c'est quoi ce plan ?
Pacey : Aucune idée, j'y suis pour rien. Je suis invité, comme vous.
Andie apparaît alors, revenant des toilettes.
Andie : Bonsoir... C'est gentil d'être venus.
Dawson : Maintenant que tout le monde est arrivé, si tu nous disais pourquoi on est là.
Andie : Vous le saurez dans pas longtemps. On attend encore une personne.
Jack : Andie, tous ces mystères, c'est....
Andie : (en voyant Jen arriver à son tour) Ah, ça y est ! La voilà ! Salut Jen !
Jen : Bonsoir...
Andie : On t'a gardé une place.
Jack : (qui remet son manteau) Bien, finalement, j'ai pas très faim. Andie, tu pourras me rapporter un " doogy bag ".
Jen : De toute évidence, mon arrivée a cassé l'ambiance. Je vous laisse.
Jack : Je viens de dire que je partais...
Andie : (d'un ton ferme) C'est moi qui pars. (Jen et Jack s'arrêtent) Je vais quitter Capeside. Et... c'est pour cette raison que je vous ai demandé de venir. Pour vous dire au revoir mais il n'y a pas que ça... J'ai autre chose à vous dire à tous les cinq avant que je m'en aille. Alors Jen et Jack, je vous en prie, restez...
Tout le monde finit par s'asseoir à la table, sauf Andie qui reste debout pour leur parler.
Andie : Dommage qu'il ait fallu avoir recours à ce stratagème pour vous avoir ici ce soir. Quand mon père, l'autre jour, m'a suggéré de prendre des vacances jusqu'à la fin de l'année scolaire, je me suis assise face à mon fidèle second... et j'ai commencé à dresser la liste des " pour " et des " contre ". Les avantages sont évidents. C'est une occasion unique, n'est-ce pas ? Et ensuite est venu le tour des vilains inconvénients. Devinez lequel est arrivé en tête : vous cinq. Je quitterais tous mes amis... des amis qui ont toujours été là quand il fallait, qui m'ont soutenue et consolée. (elle a les larmes aux yeux) Tout ça sans rien attendre en retour. Mais regardez-nous aujourd'hui ! C'est la pagaille ! Je voudrais qu'on en parle maintenant et qu'on revienne sur le fiasco de l'autre soir. D'accord ? Ca suffit avec Jen ! Pourquoi vous en faites un drame, pourquoi vous l'accablez ? Je ne lui en veux pas, moi... Et oui, elle les avait sur elle mais c'est moi qui les ai prises, je suis responsable. Et Pacey, et Joey et Dawson... Si vous saviez la chance que vous avez... Est-ce que vous vous rendez compte à quel point c'est rare d'avoir des amis que l'on connaît depuis toujours ? ( Pacey, Joey et Dawson écoutent attentivement ) Je vous en prie, ne sous-estimez pas ce privilège. Dans la vie, en fin de compte, on revient toujours vers ceux qui étaient là au début. Et au début, autant que je saches, c'était vous trois. Quand à vous deux, vous voulez que je vous dise, votre attitude est... carrément inexcusable. Si je n'ai pas sauté tout de suite sur la proposition, c'est qu'il y avait une bonne raison. ( à Jack ) Tu allais te retrouver seul si je faisais ce voyage, tu ne m'aurais plus pour te tenir compagnie. Et puis j'ai réalisé que tu avais une autre soeur... A l'époque où j'ai commencé à vous fréquenter, je connaissais pratiquement rien à l'amour, ou à l'amitié. Grâce à vous, j'ai appris ce qu'étaient ces deux superbes choses. Et mon départ, c'est peut-être une façon de vous renvoyer l'ascenseur. Parce que quand je vois comment tout ça risque de se terminer, quand je vois le malaise qui s'est installé dans ce groupe, je me dis que... que c'est tout le contraire du souvenir que je veux avoir de nous. Pas vous ?
Andie est en larmes, comme quasiment tout le groupe. Jen se lève pour la réconforter.
Restaurant des Leery / Intérieur / Nuit
Pacey frappe à la porte des toilettes. Il est rejoint par Joey devant ces derniers.
Joey : Il y a déjà quelqu'un ?
Pacey : Euh oui... et il y a pas de place pour deux. Ce qui d'ailleurs semble être le thème récurrent depuis quelques jours...
Joey : Je suis sincèrement désolée...
Pacey : Attends une seconde ! Moi d'abord, s'il te plaît. (il prend les mains de Joey) Joey, excuses-moi, j'ai été nul avec cette histoire de recommandation. Je l'ai reçue comme un crochet du gauche en pleine figure... et j'ai eu une réaction... digne de moi.
Joey : Et dans dix ans, devines ce que sera devenu l'homme qui a réagi comme ça. La personne qui me connaît le mieux, Pacey. Dawson connaît mon passé. Mon avenir, c'est avec toi que je le vois. Et réfléchis... il y a trois ans encore, je ne te plaisais même pas.
Pacey : On est toujours taquin avec ceux qu'on aime. (il embrasse Joey)
Joey : Et je crois aussi qu'on a toujours à faire à ceux qu'on a aimés.
Ils regardent alors Dawson, en pleine discussion avec Andie à la table.
Restaurant des Leery / Extérieur / Nuit
Jen sort en larmes du restaurant, Jack à sa poursuite.
Jack : Jen !
Jen : ( qui s'essuie les yeux ) Tiens...
Jack : Est-ce que c'est la fille qui n'avait aucun secret pour moi avant ?
Jen : Est-ce que c'est bien le garçon qui l'écoutait ?
Jack : Jen, je n'ai jamais cessé d'écouter c'était... Enfin, je dirais plutôt que je n'appréciais pas ce que j'entendais. Andie avait raison tout à l'heure. C'est vrai que tu occupes une place importante dans ma vie. J'ai cru que tu avais changé, que c'était terminé...
Jen : Je n'ai pas changé, Jack. C'est moi... Jen Lindley, l'adolescente qui dérape de temps en temps.
Jack : Je suis désolé.
Jen : Ce que je veux, ce ne sont pas des excuses. Je veux quelqu'un, un ami fidèle qui m'accompagne. Es-tu prêt à ça ?
Jack : Es-tu prête à repartir ?
Jen : Oui, chef ! (elle le salue)
Jack : Approches !
Ils se prennent dans les bras.
Rues de Capeside / Extérieur / Nuit
Joey est accoudée à un balcon, au bord de l'eau. Dawson la rejoint.
Dawson : Je savais que je te trouverais là.
Joey : Je croyais que tu ne me connaissais plus, Dawson.
Dawson : Si, je te connais, Joey. Et je n'en ai jamais douté. J'ai juste eu peur de ce qui pourrait se produire si je mettais tout ça par écrit. Je me souviens de ce que tu m'as dit, avant que je refuse d'écrire cette recommandation. Tu as dit que j'étais la personne idéale. Si l'offre tient toujours, je serais ravi de te rendre ce service.
Joey : Ce serait génial, Dawson. Merci.
Ils regardent Andie et Pacey, qui discutent eux aussi dehors.
Dawson : C'est sympa de les voir discuter.
Joey : Ca leur fera un bon souvenir de plus.
Dawson : Bon, tu redescends avec moi dans la salle ? Tu vas m'aider à nous laisser un bon souvenir à tous.
Rues de Capeside / Extérieur / Nuit
Pacey est assis sur un banc, Andie debout à ses côtés.
Andie : Pacey, tu sais que mine de rien, c'est peut-être la dernière fois...
Pacey : Oh arrêtes Andie... A quoi ça sert de dire ça ? Tu vas revenir, ne serait-ce que pour... le bal de fin d'année, la remise des diplômes...
Andie : J'ai tout un univers à découvrir. J'ai bien retenu ce que tu as dit l'autre fois.
Pacey : Et c'est pour ça que tu t'en vas ? Parce que t'as retenu ce que j'ai dit ? Waow...
Andie : Pacey, tu es celui qui m'a... qui m'a donné cette force, tu comprends ? ( elle s'assoit à ses côtés ) La force de faire des trucs qu'il fallait vraiment que je fasses mais que je ne faisais pas parce que je suis trouillarde.
Pacey : Ah non... Excuses-moi mais là tu as tout faux. S'il y a un adjectif à ne pas utiliser quand tu parles de toi, c'est bien l'adjectif " trouillarde ". Tu peux utiliser le terme " courageuse " ou bien " déterminée ", voire même à l'occasion le terme " fonceuse ".
Andie : Oh non... " fonceuse ", non, j'ai horreur de ce mot.
Pacey : Et bien c'est embêtant parce qu'il te convient très bien. Tu sais ce qui me manquera le plus, McPhee ? C'est ton optimisme débordant. Il n'y a que toi sur cette terre pour trouver que tout est merveilleux tant que la preuve du contraire n'a pas été établie. Tu penses que tu pourras nous en laisser une dose en partant ?
Andie : Ce sera la moindre des choses...
Ils se prennent dans les bras.
Pacey : Tu vas me manquer...
Andie : Toi aussi...
Restaurant des Leery / Intérieur / Nuit
Jen, Joey et Jack sont debout près de la table, en discussion. Pacey et Andie les rejoignent. Andie va vers Jack.
Jack : Ca va ?
Andie : Oui.
Jack : Ecoutes... si je t'ai conseillé de rester ici, il y avait une raison. Tu vas tellement me manquer... Rien que l'idée de se dire adieu et de te savoir à l'autre bout du monde...
Andie : Jack... tu es mon frère, il n'y a pas d'adieux...
Jack : C'est vrai. Je t'aime, Andie.
Andie : Moi aussi, je t'aime.
Ils se prennent dans les bras. On voit alors Dawson, à côté de son appareil photo, monté sur pied.
Dawson : Tout le monde est prêt ? Allons-y ! Retardateur : vingt secondes.
Il s'empresse de rejoindre les autres, qui se préparent à prendre la pose. Andie se met entre Pacey et Dawson, puis elle se retire, laissant les deux l'un à côté de l'autre. L'appareil se déclenche, prenant ainsi la photo du groupe au complet.
Dédié à notre ami David Dukes, qui jouait le rôle de M. McPhee. ( 1945-2000 )
Un grand merci à Benoît pour ce script !