Joey entre dans le vidéoclub où travaille Dawson. Celui-ci sort de derrière en entendant le bruit de la porte d’entrée.
Dawson : Joey, bonjour.
Joey (préoccupée) : Dawson, dis moi que « la chasse aux sorcières » est disponible.
Dawson : Ah, Belinda est venue prendre la cassette il y a une heure.
Joey (désespérée) : Bon, ça m’apprendra à être ce genre de filles, voilà tout.
Dawson : Quelle fille ?
Joey : La fille qui loue la cassette du film douze heures avant de rendre un devoir super important parce que le monstrueux chao dans lequel elle vit ne lui laisse pas le temps de se plonger dans la lecture du bouquin.
Dawson : Ca fait longtemps que tu es comme ça ?
Joey : Entre les heures consacrées à Alexander et celles consacrées à la pension de famille, j’ai… j’ai pas le temps pour une corvée de plus, je veux parler du travail scolaire bien sûr.
Dawson : La pension de famille ? Tu bossais à la Marina !
(Joey fait non de la tête)
Dawson : Qu’est ce qu’il s’est passé ?
Joey : C’est une longue histoire digne d’un très mauvais feuilleton télé.
Dawson : Ha
(Dawson range une cassette provoquant ainsi un silence)
Joey : Et toi, qu’est ce que tu deviens ? Eve t’as t’elle poussée à commettre d’autres méfaits depuis la dernière fois ?
Dawson : Eve n’est plus ici, elle est partie.
(Il revient alors derrière le comptoir)
Joey : Euh… Bon bé je vais te laisser. Merci Dawson. On se croisera en cours sans doute.
Dawson : Oui
Joey (marchant vers la porte de sortie) : Cette fois ci je cours droit à l’échec !
Dawson : Non, attends une seconde Joey.
(Joey se retourne)
Dawson : Si je te disais que tu n’as pas à le faire ce travail ?
Joey : Explication ?
Dawson : Quand on a eu ce devoir, je suis allé voir Monsieur Green, je lui ais dit « qu’est ce que vous attendez de nous ? Un texte standart de cinq pages dont les trois quarts ont été pompés dans des ouvrages spécialisés et l’autre quart dans « les sorcières de Salem » ? Ou alors… »
Joey : Minute, laisse moi deviner ! Toi à la place tu lui as proposé un film, c’est ça ?
(Dawson approuve)
Joey : Du Dawson Leery tout craché !
Dawson : Jen et Pacey sont dispensés de devoirs eux aussi parce qu’ils viendront m’aider sur le tournage demain.
Joey (déçue) : Ah, et mon invitation a été sans doute perdue.
Dawson : Je t’aurais invité à te joindre à nous si…
Joey : Non non laisse tomber. Alors de quoi ça parle, ton film ?
Dawson : Euh, mon film… Euh, vu qu’on a lu « Les sorcières de Michelin », et qu’on étudie « les sorcières de Salem », je me suis dit « Et si je faisais un documentaire basé sur un évènement qui s’est produit chez nous, sur l’île aux sorcières. »
Joey : Donc en gros tu vas plagier le projet Blair Witch ?
Dawson : Joey, je me sens insulté. J’ai l’intention de faire un vrai documentaire ! Je vais utiliser le mythe de l’île aux sorcières et concocter un sujet sur l’hypocrisie, les persécutions religieuses et autres réjouissances. Alors ? Ca te tente ?
Joey : Ma foi, tu sais, si je rate mon devoir, je vais probablement rater l’année et si je rate l’année et bien ce sera évidemment le début d’une tragique dégringolade pour moi, je finirais ma vie dans un resto minable à faire la plonge alors… ça marche !
(Joey quitte le vidéoclub. Dawson la regarde partir en souriant)
GENERIQUE
Bureau du principal Green : Dawson est en train de le filmer.
Pr Green : En l’an 1692, treize jeunes femmes, je devrais dire treize jeunes filles, furent déportées sur une petite île au large de la Nouvelle Angleterre parce qu’elles étaient soupçonnées de pratiquer la sorcellerie en ville. Une nuit, un an plus tard un violent incendie se déclara sur l’île et causa leur mort.
Chez Dawson : Il filme à présent son père.
Mitch : L’île aux sorcières, pour des lycéens l’endroit le plus cool pour conclure !
Dans la rue : Dawson filme sa mère.
Gale : Je crois que c’est là que ton père et moi avons fait l’amour pour la première fois, mon cœur.
Dawson (géné) : Oh, maman !
Gale : Chéri, ça va ?
Cour du lycée : Dawson, Joey, Jen et Pacey marchent en direction de l’entrée de l’établissement.
Jen : Franchement, Blair Witch ne m’a pas emballé. Je n’ai même pas été effrayée deux secondes et cette fille m’agaçait au plus haut point. En sortant j’ai dû prendre deux cachets d’aspirine.
Joey : Moi j’ai été terrorisée !
Pacey (en souriant) : Rien de surprenant Potter, tu joues les dures mais au fond t’es une tendre !
(Pacey pousse Joey qui fait de même)
Dawson : Blair Witch en a ruiné plus d’un ! Hollywood secoué par deux types armés d’un caméscope, c’est génial non ?
Pacey : Franchement je trouve que mon père fait des films d’horreur cent fois plus décoiffant ! Vous voulez avoir la trouille ? Regardez le Noël de la famille Witter ! Claquements de dents et chair de poule garantis !
Ils sont maintenant dans les couloirs du lycée.
Jen : Avant qu’on aille rendre visite aux sorcières, petit rappel, ce genre de créatures n’existe pas ok ?
Pacey : Le débat est lancé.
Jen (donnant une tape à Pacey) : « Sorcière » c’est uniquement un mot. Il désignait des jeunes filles conscientes et cent pour cent en phase avec leurs envies naturelles et désireuses d’épanouir leur sexualité. Mais à la fin du XVIIe siècle, difficile d’être libérée sans que les gens lèvent les bras au ciel. Et comment réagissaient les puritains impuissants ? Prenaient ils un aphrodisiaque ? Surtout pas, ils les accusaient de sorcellerie, les expédiaient sur une petite île, les livrant ainsi à une mort affreuse et solitaire.
Joey : Tu as de la chance, on vit dans un monde où chacun est libre de faire ce qu’il veut de son corps sans peur de se voir persécuté.
Jen (en ouvrant son casier) : Très juste. Sinon il y a longtemps qu’on m’aurait envoyée au bûcher !
Dawson : Je crois que l’heure est venue de procéder aux interviews. Joey, est ce que tu veux bien m’aider ?
Joey : D’accord.
Dawson (s’adressant à Jen et Pacey) : Vous savez ce que vous avez à faire tout les deux ?
Pacey (regardant Joey et Dawson s’éloigner) : Amusez vous bien les enfants !
Pacey (à Jen) : Ca te réchauffe pas le cœur toi ? Première tentative de nos deux jeunes héros préférés pour revivre les années coup de cœur.
Jen : Je suis plutôt contente que nous ayons eu la sagesse de ne jamais sortir ensemble toi et moi.
Pacey (se dirigeant vers son casier) : Amen, sœur Jennifer.
Jen : Saurais tu expliquer pourquoi ?
Pacey : Une fille, deux copains. Des recherches cliniques ont prouvé que le plus décontract et rigolo des deux ne se fait jamais la fille.
Jen : Owww !
Pacey : Non sérieusement, si il n’y a rien eu entre toi et moi Lindley, c’est parce que toi et moi nous n’avons aucune attente l’un envers l’autre.
Jen : Désolée, j’ai laissé mon décodeur sur la table de la cuisine près des céréales.
Pacey : Je t’explique. Tout comme cette fille aux mœurs libertines qu’ils ont déporté au milieu de l’océan, toi ce qu’il te fallait après une période un peu olé olé, c’était l’amour et l’affection d’un jeune homme bien sous tous rapport, tu me suis ?
Jen : Je te suis.
Pacey : Moi, en ma qualité de mouton noir de la famille Witter, ce que je recherchais c’était l’amour et l’affection d’une femme dont le dévouement et l’énergie ne pourraient que me mettre mal à l’aise et m’obliger enfin à entrer en contact avec le gagneur qui sommeille en moi, ou un truc dans le genre. Toi et moi on est trop différent, on ne joue pas dans la même cour.
Jen : Ce que j’ai vécu avec Dawson aurait donc été utile ?
Secrétariat du principal : Andie interpèle le principal Green.
Andie : Principal Green, vous avez un moment ?
Pr Green : Navré je n’ai pas le temps mademoiselle Mac Phee
Andie (lui coupant la parole) : Je tiens à ce que vous sachiez que je prends ma nomination à la tête de la commission de discipline le plus sérieusement du monde et que je suis bien décidée à être digne de votre confiance.
Pr Green : Voilà une attitude constructive. A présent excusez moi.
Andie (lui bouchant le passage) : Oh je voulais aussi que vous sachiez que les dernières semaines ont été mouvementées, c’est le moins qu’on puisse dire, mais je suis ravie de vous informer que j’ai définit mes priorités.
Pr Green : Ah, à la bonne heure. Si vous le souhaitez, revenez me voir plus tard.
Andie (lui coupant une nouvelle fois la parole) : Attendez, je voudrais vous soumettre quelques idées si vous voulez bien.
Pr Green : Suivez moi.
(Le Principal Green contraint, se dirige vers son bureau)
Andie : Ah, excellent. Alors voilà, j’ai lu le code de conduite élaboré par le conseil d’éducation et…
Cour du lycée : Dawson est assis sur une table et Joey prépare le pied de la caméra.
Dawson : Tu peux pas savoir combien ça me manquait Joey.
Joey : A moi aussi.
Dawson : Je suis heureux.
Joey : Ouai, moi aussi.
Dawson : Heureux d’avoir été capable de réapprivoiser un sentiment que j’avais égaré quelque part en chemin.
Joey : Je vois ce que tu veux dire, c’est…
(Dawson se rapproche alors de Joey pour fixer la caméra sur son pied)
Dawson : Je ne sais pas c’est naturel, d’accord ça n’est qu’un sujet pour l’école mais c’est… c’est fantastique quand même de refaire un film.
Joey (déçue) : Ah, l’espace d’un instant j’ai cru que tu parlais de nous.
Dawson : Oh bé, ça aussi, ça va de soi enfin… tu comprends je… ça me manque toute cette excitation autour d’un projet cinématographique. L’angoisse monte peu à peu mais c’est… je suis content qu’on soit de nouveau amis.
(Dawson repart vers la table)
Joey (triste) : Amis… ouai…
Chez Jennifer : Dawson filme Madame Ryan.
Mme Ryan : Vers 1690, des filles de joie pratiquant la sorcellerie furent déportées sur cette île. Ce qui advint par la suite est la preuve que notre seigneur Jésus chatît lui aussi les adeptes de magie noire et de sciences occultes.
Chez Joey : Il filme à présent Bessie.
Bessie : J’ai connu un garçon qui a disparu sur cette île. Il était constamment défoncé. C’était un grand fan de Led Zeppelin et il passait son temps à écouter ce groupe alors tout le monde a supposé qu’il avait pris quelque chose et qu’il s’est noyé. Mais je sais pas trop. Il y en a pas mal qui ont pensé aux sorcières.
Lycée : Dawson filme une élève.
L’élève : Tous les ans sur cette île il y a des jeunes qui disparaissent de façon mystérieuse, on raconte que c’est à cause des sorcières. Non mais je rêve ! On devrait plutôt chercher du côté du FBI et de la NSA. C’est bien des tordus au gouvernement, ils nous manipulent à mort, les gens pensent aux sorcières et eux ils en font de belles pendant ce temps là.
Dawson, Joey, Jen et Pacey arrivent à l’endroit où un batelier les attend.
Pacey : Quoi personne n’a porté de casse croûte ?
Jen : Non.
Pacey : C’est pas sérieux ! Une randonnée sans casse croûte, c’est pas une randonnée ! Personne n’a pensé aux gâteaux secs, au chocolat ? Mon royaume, pour une gourde de limonade.
Le batelier : Vous êtes Dawson Leery et compagnie, c’est ça ?
Dawson (sortant son caméscope) : Oui c’est bien ça, toute l’équipe est là. Je peux vous poser quelques questions pour mon film ?
Le batelier (sortant lui aussi son caméscope) : Ouai, c’est donnant donnant. On y va ? Alors euh… de quoi ça parle votre film ?
Dawson : En fait il s’agit d’un documentaire sur l’île aux sorcières et votre film à vous ?
Le batelier : Moi je fais un documentaire sur les gens qui font justement un documentaire sur l’île aux sorcières. Depuis Blair Witch, tous les petits malins qui ont un caméscope et une dose d’illusion débarquent dans le coin. Avec un peu de chance ce petit chef d’œuvre m’ouvrira la porte des festivals.
Dawson : Oui, que pouvez vous nous dire à propos de l’île aux sorcières ?
Le batelier (rangeant sa caméra) : Je sais ce que vous pensez vous les jeunes, c’est top délire c’est kitch à mort, j’en passe mais attention ne vous laissez pas entraîner par votre soif d’aventure, revenez avant la tombée de la nuit.
Jen : Oh, il nous en faut plus pour nous effrayer.
Le batelier (en s’énervant) : Quoi ? Elle me traite de menteur là, elle me traite de menteur, c’est ça que vous voulez dire, hein ? Les filles qui sont mortes là bas vous croyez pas qu’elles sont un peu à cran ? Il y a de quoi avec ce qui s’est passé il y a des siècles, non ? Vous vous dites que c’est pas leur style de se défouler sur des petits jeunes bien propres sur eux par une nuit de pleine lune, hein ? Ces filles parfois, elles ont du mal à contrôler leurs pulsions naturelles. Allez, tout le monde à bord.
(Ils partent en direction de l’île aux sorcières)
Ile aux sorcières : Ils arrivent sur l’île, une guide les accueille.
La guide : Bonjour, bienvenue sur l’île aux sorcières. Je suis Wendy Dalrymple du célèbre cercle des historiens. Je suis là pour répondre à toutes les questions que vous pourrez vous poser sur cette île qui, je le dis avec un peu de honte, témoigne d’une période relativement sinistre de l’histoire de notre nation.
Jen (encore dans le bateau avec Dawson) : Oulala !
Pacey (qui est sur le quai avec Joey) : Y aurait il par hasard une auberge ou une superette dans le secteur parce que je meurs de faim et notre Spielberg là, il a annulé la séance shopping prévue juste avant le départ.
Wendy : Vous trouverez quelques rafraîchissements dans notre boutique ainsi que de ravissants souvenirs sur le thème des sorcières.
Jen (descendant du bateau) : Oh ! J’adore les souvenirs !
Wendy (à Dawson qui filme) : Vous faites un film à ce que je vois.
Joey : Il plagie le projet Blair Witch !
Wendy : Je l’ai vu. Suivez moi.
(Dawson sort à son tour du bateau)
Wendy : Je vais vous conduire au cimetière. Il plait beaucoup aux cinéastes. Atmosphère très chargée.
(Dawson et Joey suivent la guide)
Dawson : Joey, tu sais quand même que Blair Witch était un faux. Alors que mon documentaire moi, il sera vrai.
Boutique de l’île : Jen regarde les différents livres en compagnie de Pacey.
Jen (lisant le titre d’un livre) : « Charmes, sortilèges et formules magiques ». Ecoute ça Pacey !
(Elle saisit le livre et commence à le lire)
Jen : « Souffrez vous d’un amour à sens unique ? Le fixez vous des heures durant sans recevoir un seul regard en retour ? L’appelez vous et raccrochez vous immédiatement ? Fouillez vous dans sa poubelle ? L’idée de défigurer l’élue de son cœur vous a-t-elle déjà traversée l’esprit ? Ne le harcelez plus, arrêtez tout grâce à cette incantation vous transformerez l’objet de votre douce affection en un toutou serviable et passionné ».
Pacey : Il est pas interdit de rêver !
Jen : Tu n’y crois pas toi ?
Pacey : Oh, je ne veux pas être négatif. Oh si je vais être négatif ! Moi tu vois, je ne crois pas plus aux pouvoirs des sortilèges et des charmes qu’à la présence d’hommes singes sur une planète lointaine.
Jen (mettant un chapeau de sorcière sur sa tête) : Je vais essayer.
Pacey : Hum, ah oui et sur qui ?
Jen : Sur toi !
Pacey (en rigolant) : Sur moi ?
Jen : Je ne pouvais pas trouver mieux comme cobaye, je ne t’attire pas.
Pacey : Oh pas du tout non.
Jen (vexée) : Ouille !
Pacey : Ah non non je ne voulais pas dire ça, tu es une ravissante sorcière dotée de nombreux atouts et il faudrait être idiot pour ne pas t’apprécier mais tu n’es pas mon type.
Jen : Merci on passe à toi maintenant.
Pacey : Moi ? Je suis plutôt séduisant…désabusé.
Jen : Oui, tu as certainement une côte indéniable avec certaines filles mais pas avec moi.
Pacey : Je suis quand même plus attirant que Ty le bouffeur d’évangiles ou Chris Wolfe là le drageur tendance cromagnon !
Jen : Et qui vient me dire ça ? Un brave garçon dont la première maîtresse à du quitter la ville afin d’éviter toute poursuite et dont la seconde a passé l’été dans un asile l’histoire de se ressaisir ?
Pacey : Oui.
Cimetière de l’île aux sorcières : Dawson filme les tombes en compagnie de Joey et de Wendy la guide.
Joey : Je n’en vois que douze.
Dawson : Quoi ?
Joey : Il y avait treize sorcières, treize filles ont séjourné sur l’île. Je vois seulement douze tombes !
Wendy : Bravo, personne ne le remarque d’habitude. Elle s’appelait Mary Waldeck.
Dawson : Qu’est devenue cette fille ?
Wendy : On n’a jamais retrouvé son corps. Personne ne sait vraiment ce qui s’est passé mais il y a deux courants qui s’affrontent : celui des accros aux histoires de revenants qui pensent qu’elle était réellement sorcière et qu’elle continue à hanter l’île et puis celui des romantiques à tout craint. Ces derniers sont persuadés que son amant est venu l’arracher à cet univers impitoyable.
Joey : Son amant ?
Wendy : Oui, je vous donnerais des textes là-dessus. Mary était orpheline, elle avait été recueillie par la famille Bennett et élevée avec leur fils William. William et Mary s’entendaient bien, tellement bien qu’au fil des années, ils tombèrent amoureux. Une nuit, les Bennett trouvèrent les amants ensemble dans un lit. Ces gens craignaient Dieu, ils ne l’acceptèrent pas, elle n’était plus leur fille, Mary fut renié sur le champ. Elle n’était qu’une sorcière.
Joey : C’est horrible.
Wendy : Vous imaginez ce que cette malheureuse a du subir ? Une jeune fille de votre âge, jugée, déportée sur un bout de terre perdu dans l’Océan, châtiée pour des crimes qui la dépassaient et qu’elle n’avait naturellement pas commis. Elle fut séparée de l’amour de sa vie. A mon avis c’est pour cette raison que l’endroit est à ce point chargé d’émotions. Oui, quand on a aimé quelqu’un très fort, quelqu’un qu’on a pas pu garder, on le sent, c’est dans l’air. La tristesse, le désir, l’incertitude.
(Dawson filme Joey qui écoute la guide avec attention et qui parait triste et en pleine réflexion)
Joey : Dawson, tu prends des notes.
Dawson : Quoi, comment ça ?
Joey (qui est toujours filmée) : Deux âmes sœur séparées par des évènements échappant à leur contrôle, deux âmes sœur condamnées à se demander comment leur histoire aurait pu évoluer ? Tu tiens ton film là.
Dawson (déstabilisé) : Euh….où le feu s’est il déclaré exactement ?
Wendy : Dans la forêt, et à l’église.
Dawson : Vous pouvez nous y conduire, je voudrais filmer les lieux.
Wendy : Non, parce que je ne vais jamais, jamais dans la forêt. Si vous êtes malins vous et vos amis, n’y allez pas. Et si vous y tenez vraiment, nous avons des plans à la boutique.
Retour à la boutique de l’île : Jen et Pacey sont toujours dans la même pièce. Jen prépare une potion magique dans un grand chaudron. Elle a un livre à la main et dans l’autre une grande cuillère. Pacey se tient à coté d’elle, une bière à la main.
Jen (lisant le livre) : « Dans la pénombre, les pieds plaqués au sol, prononcez cette formule et l’homme aimé sera vôtre.
(Elle prononce alors la formule, remplie un verre de cette potion et commence à la boire pendant que Pacey boit sa bière).
Jen : Tiens, à ton tour.
(Elle lui tend le verre).
Pacey : Excuses moi ? Euh…pardon j’ai cru entendre que tu m’invitais à boire une petite gorgée de ce breuvage pas franchement ragoûtant.
Jen : Le livre dit que ça ne m’ait pas réservée, il dit que l’objet de mon affection doit aussi boire une gorgée de la potion si on veut que ce soit vraiment efficace.
Pacey (en faisant non de la tête) : Ah non non non non !
Jen : S’il te plait !
(Elle se rapproche alors de Pacey et lui tend la potion)
Jen : Petit, petit, petit, petit, tu n’es pas forcé d’avaler les brindilles Pacey.
Pacey (à contre cœur) : Bon…très bien… mais attention, ma riposte sera des plus mortelles !
(Il boit alors la potion)
Jen : Comment tu te sens ?
Pacey : Pas très frais.
(La guide arrive alors par surprise. Dawson et Joey sont derrière elle)
Wendy : Qu’est ce qui se passe ici ?
Jen : Rien de grave, seulement deux jeunes gens un peu fous qui jouent les apprentis sorciers.
Pacey : Oui, c’est rien, elle dérape un peu parfois.
(Wendy saisit violemment le verre de la main de Jen)
La guide : Vous avez tort de prendre ces choses à la légère.
(Elle quitte la pièce suivie des quatre jeune gens. Elle prend une carte de la forêt et la tend à Joey)
Wendy : Tenez. Pour vous aider à vous orienter dans les bois et à trouver l’église. Tâchez de ne pas vous égarer en route parce qu’il fait sombre dans le coin. La forêt est très dangereuse et on pourrait facilement perdre votre trace…ou ne plus jamais entendre parler de vous ! D’accord ?!
(Ils quittent alors la pièce)
Forêt : Dawson, Pacey, Jen et Joey marchent en direction de l’église. Dawson est toujours en train de filmer.
Jen : Prenez l’exemple de cette fille Mary Waldeck, était ce une sorcière ? Je ne le pense pas, c’est une fille qui a surtout manqué de soutien et d’argument.
Joey : Il n’y a pas de mot pour décrire ce qu’elle a vécu, c’est poignant.
Dawson : Je ne suis absolument pas d’accord.
Joey : Expliques toi.
Dawson : Cette histoire au contraire nous montre comment l’amour peut s’épanouir dans les pires circonstances.
Joey : Mais regarde ce qui lui est arrivé ensuite !
Dawson : Nul ne sait comment elle a fini.
Joey : Ce n’est pas trop s’avancer que d’affirmer qu’elle a eu une mort à la fois triste et solitaire, séparée du seul homme qu’elle ait jamais aimé dans sa vie.
Dawson : Je ne le vois pas comme ça. Si deux personnes sont vraiment et follement éprises elles trouvent toujours le moyen d’être ensemble.
Joey : Ils étaient jeunes, ils ont été séparés un long moment, peut être que…peut être qu’il l’a oubliée, peut être même qu’il en a épousé une autre.
Dawson : Si William a rencontré une autre femme et qu’il a oublié Mary, il va de soit qu’ils n’étaient pas à ce point fait l’un pour l’autre, tu comprends ?
Joey : C’est incroyable ce que tu peux être naïf !
Dawson : C’est incroyable ce que tu peux être cynique !
Jen : C’est incroyable ce que vous pouvez être agaçants. Déposez les armes, on y est.
(Ils aperçoivent alors la vieille église)
Pacey : Combien de chances sur dix qu’il y ait des toilettes pour hommes là dedans ? J’ai du un peu trop forcé sur la potion magique. Jamais je pourrais tenir.
(Pacey part alors seul)
Couloirs du Lycée : La cloche est en train de retentir. Andie interpelle plusieurs élèves sur son passage.
Une élève (à son copain) : C’est ce qu’elle m’a toujours répondue…alors.
Andie (en l’interpellant) : Robe décolletée et doigts de pieds à l’air ? Ca non, pas tant que je serais là !
(Elle lui remet alors le code de conduite. Elle voit un élève devant son casier sur lequel sont collées des photos de femmes nues. Elle l’empêche alors de fermer son casier)
Andie : Stop ! Affichage déplacé de photos représentant des femmes article 97.1, insultant et tout à fait dégoûtant.
(Elle lui remet aussi le code de conduite. Elle continue de marcher et voit un autre élève qui ressemble à Elvis Presley, elle l’interpelle alors qu’une fille est en train de lui parler)
La fille : Au fait, tu t’en souviens ?
Andie : Excuses moi, excuses moi ! Au cas où tu l’ignorais Elvis n’est plus à Capeside, le King est partit et durant son absence on laisse tomber tout ce qui est rouflaquettes et pattes en tout genre, compris ? Voici le code de conduite mon petit, lis le bien, digères le bien et vis le bien !
(Elle lui donne donc le code de conduite et s’en va)
Retour à l’église : Dawson, Jen et Joey sont devant celle ci. Dawson est en train de la filmer. Puis ils entrent à l’intérieur et regardent avec étonnement. Dawson voit alors une plaque au mur.
Dawson : Ecoutez ça : « Les habitants de la ville bâtirent l’église pour aider ces filles perdues à trouver Dieu. Ils y envoyaient un prêtre tous les dimanches mais les filles se plaisaient à le tourmenter. Finalement il renonça à venir prêcher la bonne parole ».
Jen (toute souriante) : J’aurais volontié traîné avec ces filles !
Jen (parlant à elle-même) : Je me demande si Pacey est sous le charme maintenant.
(Jen sort de l’Eglise alors que Joey s’est avancée vers l’hôtel et qu’elle lit une autre plaque)
Joey : Elles ont été assassinées.
Dawson : Pardon ?
Joey : C’est écrit sur la plaque .Des hommes vivant sur le continent avaient fait de cette île leur lupanar personnel. Le jour où ils eurent vent de l’affaire, les bégots se réunirent et ils décidèrent que cela suffisait. S’en suivi un débarquement, la foule en colère enferma les filles dans l’église et elle y mit le feu.
Dawson : C’est ce soir là que William a du s’enfuir avec Mary.
Joey : Doucement Roméo. Pourquoi essais tu d’enjoliver l’histoire tout à coup ? Qui te dis que ce n’est pas William qui a allumé la torche ?
Dawson : Euh…je n’en sais rien mais peut être qu’il l’aimait.
Joey : Qui te dis que ce jeune homme était quelqu’un d’ouvert et éclairé ? Réfléchis ! Quand toute la ville croit que ta douce est une sorcière, il est plus facile de se ranger à l’avis général.
Dawson : Ce n’est pas l’histoire que je veux raconter.
Joey : Un bon réalisateur considère l’histoire sous tous les angles possibles. Et oui, il ne peut pas décemment se limiter à sa vision étriquée du monde.
(Dawson arrête alors de filmer. Jen entre dans l’église.)
Jen : Vous avez vu Pacey ?
Joey : Pas depuis qu’il est partit à la recherche de l’arbre idéal !
Dawson : La nuit va tomber, il est temps de rentrer.
Jen : Bon je vais le chercher, vous vous allez à l’embarcadère pour pas que le type s’en aille sans nous. Rendez vous au bateau, d’accord ?
(Jen sort alors de l’église. Dawson et Joey font de même)
Forêt : Dawson et Joey reviennent à l’embarcadère.
Dawson : Joey ? Pourquoi mon optimisme t’agace t’il autant ?
Joey : Ah, c’est pas ça qui m’agace.
Dawson : C’est quoi alors ?
Joey : Ce qui se passe entre nous.
Dawson : Ah, non non non. Ce n’est ni l’heure ni le lieu de nous lancer dans un débat approfondi sur l’état actuel de notre relation.
Joey : Bon, si tu veux on va prendre du recul et observer les dégâts, on en reparlera quand ce sera l’heure et le lieu.
Dawson : Nous sommes amis Joey, pourquoi ne pas en rester là ?
Joey : Amis ?
Dawson : Oui, oublions ce que nous pourrions être et…et nous sommes amis point.
Joey : Dawson. Il ne suffit pas de vouloir une amitié pour la faire exister.
(Ils s’arrêtent de marcher)
Dawson : Non là je dis stop, pour la première fois de ma vie je suis largué, je ne vois pas du tout où tu veux en venir.
Joey : Bien sûr que tu es largué !
Dawson : Ben vas y expliques toi que je comprenne.
Joey : Dawson. Peux tu me dire ce que tu sais réellement de ma vie ces temps ci ? Réfléchis ! Exemples : Sais tu que j’ai été virée par Rob ? Et l’examen est ce que je l’ai réussi ? Sais tu comment on tente de s’en sortir ma sœur et moi ? Et tu veux que je te dise ? Moi c’est pareil, je sais vraiment pas comment tu vis.
Dawson : Je regrette d’avoir été si distant mais je croyais que c’était ce que tu voulais.
Joey : Tu sais quoi ? L’année qui vient de s’écouler franchement c’était un véritable cauchemar, c’était la pagaille dans mes émotions et… le mal aise avait beau être de taille il y avait toujours une chose qui me motivait. Cette chose c’était nous. Cette espèce de lien, cette connexion, appelle ça comme tu veux Dawson. C’est drôle, j’avais l’impression de ne pas être seule et de faire partit d’un univers très spécial. Bon, je ne suis pas là à pleurer sur notre amitié, réelle ou pas, non mais il se trouve que pour la première fois de ma vie, je ne sens plus ce lien qui nous unissait. Et ça fait peur.
(Un silence s’installe mais il est rompu par le bruit du bateau qui démarre)
Joey (en direction du batelier) : Attendez !
(Dawson et Joey se dirigent rapidement sur l’embarcadère)
Le batelier : Ah vous voilà, tant mieux ! Allez on y va !
Joey : Les deux autres vont arriver, on ne peut pas partir sans eux.
Le batelier : C’est pas possible d’être aussi débile, je vous avais pourtant prévenu, il fait pas bon traîner dans les parages le soir, je suis sûr de vous l’avoir dit.
Dawson : Non mais ils vont pas tarder.
Le batelier : Non non, je ne veux pas rester ici moi. Il se passe des trucs pas très catholiques la nuit. Alors ? Qu’est ce que vous décidez, où vous rentrez avec moi maintenant, où je repasse demain matin, histoire de voir qui est encore en vie.
Dawson : Non pas question de rentrer sans les autres.
Le batelier : Très bien, c’est vous qui voyez. Je vous aurais prévenu. En tout cas, évitez de traîner dans la forêt.
(Le batelier s’en va alors vers Capeside. Des bruits étranges en provenance de la forêt se font entendre)
Jen et Pacey avancent au hasard dans la forêt.
Jen : Tu sens quelque chose ?
Pacey : Tu veux que je sente quoi ?
Jen : Le sortilège.
Pacey : Oui, je commence à sentir quelque chose. Je me sens un peu perdu. C’est ça, perdu.
Jen : Oui, c’est clair. Etre avec grand mère à dire les grâces ne me déplairait pas tant que ça finalement. Mais je déambule dans une forêt hantée avec un type comme toi.
Pacey (un peu vexé): Ça me retombe toujours dessus. Je ne crois pas le mériter. Qu’est ce que j’ai en moi pour inspirer une telle haine ? Andie par exemple. Elle part en vacances et couche avec un malade mental. Je romps avec elle à cause de sa conduite, ce que je pense juste de ma part, et elle arrive à me faire passer pour le salaud. C’est dingue !
Jen : Tu penses être le salaud ? Attends que quelqu’un de doux et innocent ait le béguin pour toi. Puis par accident, ou non, tu brises son petit cœur épris. Tu perturbes sa vie amoureuse pour toujours.
Pacey : L’amour a une fâcheuse tendance à tout gâcher.
Jen : C’est bien vrai.
Pacey : Mais le sexe, c’est bien.
Jen : C’est vrai.
Pacey : Oui. Sexe, bien. Amour, mal. On les mélange et ça fait tout foirer.
Jen : C’est vrai.
(Ils s’arrêtent)
Pacey : Je crois que le mieux, c’est le sexe libre.
Jen : Le sexe n’est jamais libre.
Pacey : Peut être. Même si les partenaires sont d’accord à l’avance ?
Jen : Comme un accord prénuptial ?
Pacey : Oui. Comme un accord pré-couple. Je pense tout haut, mais l’idée d’ados obsédés se réunissant pour un joyeux coït et se séparant en amis est révolutionnaire pour notre époque.
Jen : En théorie, c’est génial.
Pacey : Pas de culpabilité.
Jen : Pas de honte.
Pacey : Pas de soucis.
Jen : Pas de cassettes nulles.
Pacey : Oh non. (Avec un sourire qui en dit long) C’est peut-être la potion, mais je te trouve de plus en plus jolie.
(Ils reprennent leur route.)
Joey et Dawson sont dans la petite boutique, Joey regarde le journal de Mary Waldeck, édité par Wendy Dalrymple et commence la lecture.
Joey : « Encore un jour sans william. Je suis ici depuis peu, pourtant, on dirait une éternité. Je me demande si cet amour n’était pas qu’une illusion. »
Dawson : C’est ce que tu penses ? Que notre relation était le moyen pour toi de combler un vide ?
Joey : Ce n’est pas ce que j’ai dit.
Dawson : Tu l’as dit.
Joey : T’es tu déjà demandé où en est notre relation ? C’est juste le 1er acte, ou c’est fini et on ne le voit même pas ?
Dawson : Pourquoi y penser maintenant ? Vivons le présent, non ?
Joey : Le présent est pourri. Pardon de penser au passé et au futur. Je veux comprendre ce qui nous arrive.
Dawson : Joey. Un jour, tu m’as dit toi-même que l’amour peut être éternel. Où est cette Joey là ?
Joey : Elle s’est offerte à son bien-aimé. Elle croyait qu’il l’aimait aussi. Et il l’a rejetée.
Dawson : Ecoute, si on est faits l’un pour l’autre, on arrivera à se retrouver. C’est aussi simple que ça.
Joey : Tu en es vraiment si sûr ? Ecoute. (Elle reprend le journal) « J’occupe mon temps avec son souvenir. Je me souviens de son regard d’alors, comme si j’étais son plus précieux trésor. A-t-il trouvé un autre trésor ? Je me demande si nous arriverons à nous retrouver. Cela paraît si loin et ma tête est pleine de tristes pensées. Notre relation s’affaiblit de jour en jour et je ne peux rien y faire. »
(On entend le clocher sonner)
Dawson : Ce doit être eux.
(Ils quittent la boutique et partent rejoindre les autres. Wendy sort de la pièce d’à côté une expression étrange sur le visage)
Ils arrivent dans l’église en courant et y retrouvent Jen et Pacey.
Dawson : Salut
Pacey : Vous avez sonné ?
Dawson : C’est pas vous ?
Jen : Non
Joey : Qui alors ?
(Les cloches s’arrêtent, Pacey avance pour voir qui sonne les cloches. Il lève la tête et ne voit rien.)
Pacey : Bon. C’est vraiment bizarre.
Dawson : Pourquoi ?
Pacey : Il n’y a pas de cloche.
Dawson : Quoi ?
(Ils lèvent tous la tête, il n’y a que les cordes.)
Joey : Là, je flippe vraiment.
(Ils se sont installés dans l’église, pleins de bougies sont allumées, Joey lit le journal et Jen vient lui parler.)
Jen : Comment se poursuit la romance du 17ème siècle ?
Joey : Elle a reçu une lettre de William.
Jen : Raconte.
Joey : « 10 novembre 1693. »
Jen (intriguée): Attends, c’est aujourd’hui.
Joey : C’est aussi l’anniversaire de l’incendie. Si. « J’ai reçu une lettre de William. Il dit qu’il viendra ce soir me sortir de cet enfer. Mais j’ai peur. Il dit que les gens pensent qu’on devrait être punis pour nos crimes. » C’est la dernière ligne.
Jen : Tu penses qu’il est venu ?
Joey : Non. Il l’a certainement menée en bateau et est parti avec une autre.
Jen : Allons, sois positive. Je pense que ces deux là étaient fous amoureux.
Joey : Bien sûr. Je déteste répéter les paroles de chansons pour exprimer mes pensées. Mais parfois, l’amour ne suffit pas.
Jen : Je hais l’idée de faire éclater la bulle où tu vis. Mais s’il te plaît, ne mélange pas cet amour avec le tien.
(Jen s’éloigne et Joey reste seule. Elle se replonge dans le journal.)
(Pacey vient discuter avec Dawson assis sur un banc de l’église.)
Pacey : Tu ne filmes plus, camarade ?
Dawson : Je ne me sens pas très visionnaire pour l’instant. Penses tu que je me suis trompé ?
Pacey : Où et quand ?
Dawson : Et bien… quand je me suis séparé de Joey.
Pacey : Tu penses avoir fait une erreur ?
Dawson : Au début non, mais…quand je la regarde, je vois comme on s’est éloignés… et si j’avais eu tort ? Et si on ne se retrouve jamais, et que c’est ma faute ?
Pacey : Tu sais ce que je vois en te regardant ? Pour le meilleur ou le pire, tu ne sais pas cacher tes sentiments. Même si ça n’a pas été facile de prendre tes distances avec Joey, tu n’as fait que suivre ton cœur. Garde ça à l’esprit, et tu verras que tu n’as pas fait d’erreur.
(Dawson regarde Joey qui lit toujours.)
(Dawson s’est endormi sa caméra à la main, tout comme Joey. Jen et Pacey sont assis plus loin et discutent.)
Jen : Tu penses franchement qu’on peut le faire ?
Pacey : Rien ne nous en empêche.
Jen : Tu n’as pas de sentiments pour moi ?
Pacey : Pas un seul. Sans vouloir te vexer.
Jen : Je ne l’ai pas mal pris.
Pacey : Et toi ?
Jen : Je ne pense jamais à toi.
Pacey : Parfait.
Jen : Qu’est ce qu’on fait ?
Pacey : J’enlève mon pantalon ?
Jen : On peut s’embrasser avant.
Pacey : Ouais, c’est une bonne idée.
(Ils s’embrassent)
Jen : C’est le sortilège ?
Pacey : Je ne sais pas. Je ne sais pas, je m’en moque. Je sais juste qu’en novembre 1999, 4 ados à la diarrhée verbale erraient dans le bois de Witch island en faisant un film pour le cours d’histoire, et 8 heures plus tard, 2 d’entre eux s’embrassèrent.
(Ils s’embrassent à nouveau)
Pacey : C’était…
Jen : Bizarre.
Pacey : Oui. On réessaie ?
Jen : D’accord.
(Ils s’embrassent une 3eme fois.)
Pacey : Et celui là, encore plus bizarre ?
Jen : Pas vraiment.
(Ils s’embrassent quand des cris surviennent de dehors, des lumières et des flammes apparaissent. Ils tentent de sortir en vain. Ils sont bloqués et affolés.)
Jen : Ouvrez la porte !!!
Pacey : Défonce là ! Allez, défonce là ! Il faut qu’on sorte de là !
(Des flammes jaillissent par la fenêtre, ils se mettent à terre et tout d’un coup tous les bruits cessent. Tout est redevenu normal, ils sortent de l’église précipitamment.)
Jen (inquiète): On peut partir maintenant ?
Joey (pas rassurée): Même si on doit rentrer à la nage, partons.
Dawson (regardant autour de lui): Il doit y avoir une explication.
Pacey (qui s’éloigne): Envoie-nous une carte postale, parce que moi, je ne reste pas là. Venez !
(Ils partent tous en courant.)
Dawson : Partons. Allez !
Arrivant sur le ponton.
Joey : Le bateau est là !
Pacey : Joey, la corde !
Jen : ok
Dawson : Attention
Pacey : Monte, monte !
Joey : Allez !
Jen : Vite !
(Ils repartent précipitamment à bord du bateau.)
Dawson fait visionner son documentaire à la classe. Après les dernières images il fait un arrêt sur image et commente le film.
Dawson : Je pensais faire un documentaire plus conventionnel sur Witch island. Mais j’ai été surpris de trouver sur l’île une histoire d’amour, pure et simple. Deux âmes sœurs séparées par la société. Notre aventure est une chose, mais on ne peut nier que l’île incarne l’émoi d’une jeune fille doutant de l’avenir de son amour.
Mr.Green : Bon travail. Vous dérivez un peu sur les traces du phénomène Blair Witch, mais c’est du travail inspiré. J’ai spécialement aimé…
Elève (tournée vers la télé): C’est quoi, ça ?
Dawson : Quoi ?
Elève (désignant l’écran): On dirait 2 personnes, debout, vous regardant depuis le ponton. Regarde de plus près.
(Dawson rembobine le film et l’on aperçoit en effet 2 silhouettes sur le ponton. Dawson regarde avec étonnement ses 3 camarades. La camera défile sur Joey, Jen et Pacey, tous sont stupéfaits)
(Un surveillant entre dans la salle de cours.)
Surveillant : Mr.Green, il y a un problème.
Le principal le suis et se retrouve devant une file interminable d’élèves un billet jaune à la main qui attendent devant une table où est installée Andie, assistée de Belinda.
Andie : Transformer la bibliothèque en poubelle, une semaine de colle. (Elle tape sur la table avec son marteau) Suivant !
Mr.Green : Que se passe-t-il ici?
Andie : J’ai suivi vos conseils. J’ai monté une équipe avec Belinda pour améliorer la vie à Capeside.
Mr.Green : Qu’ont-ils donc tous fait ?
Andie : Chacun d’eux était en violation directe avec le règlement.
Mr.Green : Le règlement date de 1957. Il est dépassé ! Relâchez ces élèves et passez dans mon bureau.
Au vidéo club. Pacey est endormi les pieds sur le comptoir. Et se trouve nez à nez avec Jen à son réveil.
Jen : Quand vas-tu en parler ?
Pacey : Parler de quoi ?
Jen : De ce qui s’est passé.
Pacey : C'est-à-dire ?
Jen : Aucune idée. Mais j’aimerais que ça ne perturbe pas notre expérience.
Pacey : Peut être que les sombres événements de notre séjour dans les bois sont un présage.
Jen : Non
Pacey : Non ?
Jen : Non. Si rien ne se passe, ce petit mélodrame prouve que l’amour gâche tout.
Pacey : Donc tu penses qu’on devrait coucher ensemble ?
Jen : Oui.
Pacey : D’accord… maintenant ?
Jen : Tu veux ?
Pacey (se frottant le visage): Je suis un peu crevé.
Jen : Oh d’accord. Roswell va commencer. Tu me diras quand tu voudras le faire et je ferai de même.
Pacey (il se redresse): Mettons les choses au clair. Si j’ai besoin d’un soulagement… tu m’aideras ?
Jen : Exactement. Mais ça marche dans les deux sens.
Pacey : Bien sûr. Ça me paraît super.
Jen : N’est ce pas ?
Pacey : Oui.
Jen : Bien.
Pacey : Doit on s’embrasser, maintenant ?
Jen : non !
Pacey : Non ?
Jen : Non ! Un baiser, c’est intime et on ne cherche pas à l’être.
Pacey : On peut se serrer la main. (Il se lève)
Jen : Tope là !
Pacey : Génial ! Au plaisir.
(Jen sort, Pacey la regarde partir et sourit)
Dawson et Joey re-visionne le film dans la chambre de celui-ci.
Joey : C’était Wendy et le mec du bateau. Un homme, une femme, ayant accès à l’île. Ils nous ont laissé le bateau. C’est la seule explication.
Dawson : La seule explication possible ? (Il se lève vers la télé)
Joey : Ecoutons ta version.
Dawson : D’accord. La fille, c’est Mary et le type, William. Regarde, ce sont des vêtements du 17eme siècle.
Joey : Arrête la drogue. Tu en oublies ton bon sens. C’est évident, Wendy et le type du bateau nous ont eus.
Dawson : Sceptique.
Joey : Dupe
Dawson : Cynique
Joey : Naïf
Dawson : Tu as peut être raison. On a trop vu le monde selon Dawson. (Il va s’asseoir) Je devrais m’échapper de ces films et revenir à la dure réalité.
Joey : Je ne sais pas. Tu as peut être raison. William et Mary se sont peut être retrouvés.
Dawson : Tu crois ?
Joey : C’est possible.
Dawson : Je veux m’excuser.
Joey : De quoi ?
Dawson : De négliger notre amitié. J’avais tort de penser que ce serait comme avant.
Joey : Ce n’est pas entièrement ta faute. On a passé des années à intellectualiser chaque sentiment, et ça ne sert à rien. Ce qui compte c’est ce qu’on fait. L’attention qu’on se porte mutuellement. C’est inutile de se torturer. Il faut y aller lentement, prendre ponctuellement des nouvelles de l’autre.
Dawson : Ça me paraît tout a fait faisable.
Joey : Bien. … (Elle regarde l’écran de télévision où le film est sur pause) C’est un dossier qu’on ne fermera jamais.
Dawson : A moins d’y retourner.
Joey : Non.
Dawson : Allez, une suite !
Joey : Attendons d’abord de voir comment le premier est accueilli.
Dawson : Au fait, tes examens ?
Joey (elle sourit): J’ai été brillante !
Fin