Un grand merci à Rebecca pour ce script !!!
(Dans la chambre de Dawson, Joey et Dawson sont allongés sur le lit et regardent E.T.)
Joey : (en imitant E.T.) Téléphone maison. J'adore ce film. Qui a eu l'oscar ?
Dawson : Gandhi. Spielberg s'est fait avoir. Il était encore obsédé par son projet de Peter Pan.
Joey : Pourquoi Gandhi ? On récompense un film que personne n'est capable de regarder en entier.
(Dawson arrête le film, et là on peut voir la mère de Dawson qui présente le JT.)
Joey : Quelle coiffure !
Dawson : Ouais, elle aime les chignons.
Joey : Ca doit peser lourd. Elle doit avoir du mal à marcher droit.
(Dawson s'aperçoit que Joey est en train de mettre ses chaussures.)
Dawson : Où tu vas ?
Joey : Chez moi.
Dawson : Tu ne restes pas ?
Joey : Non.
Dawson : Pourquoi tu ne passes pas la nuit ?
Joey : Pas ce soir.
Dawson : Pourquoi ?
Joey : C'est comme ça tu sais, je découche de moins en moins maintenant.
Dawson : On est samedi soir. Tu dors ici sans problème depuis l'âge de sept ans.
Joey : Les choses changent Dawson, elles évoluent.
Dawson : De quoi est-ce que tu parles ?
Joey : Dormir dans le même lit, c'est bien quand on est petit, pas quand on a quinze ans.
Dawson : Ouais.
Joey : On entre au lycée lundi.
Dawson : Ouais.
Joey : Et j'ai de la poitrine !
Dawson : Quoi !?
Joey : Et tu as des organes génitaux !
Dawson : Oui, j'en ai toujours eu.
Joey : Pas aussi développés.
Dawson : (embarrassé) Qu'est-ce que tu en sais ?
Joey : Tu as les doigts longs. Salut.
Dawson : Non, Joey, t'en vas pas comme ça. Explique-toi.
Joey : Je crois que nos hormones sont en ébullition et ça peut mal se terminer si on ne fait pas attention.
Dawson : (en souriant) Dis-moi, tes hormones, elles seraient pas un peu amoureuses de moi ?
Joey : Amoureuse de toi ? Non, je suis pas amoureuse de toi Dawson. On se connaît depuis trop longtemps. Je t'ai vu roter, vomir, te mettre le doigt dans le nez et j'en passe. Comment veux-tu que je sois amoureuse de toi !?
Dawson : Alors, quel est le problème ?
Joey : On change et on doit veiller à ce que la relation homme/femme ne vienne pas tout gâcher.
Dawson : La relation homme/femme, Quand Harry rencontre Sally ? Oh t'inquiète pas, ça peut pas nous arriver à nous.
Joey : Qu'est-ce que tu en sais ?
Dawson : (en se rallongeant sur son lit) Parce qu'on va dormir. Je suis crevé.
Joey : Tu fuis le sujet.
Dawson : Non, c'est une preuve. La preuve qu'on peut rester amis malgré tous les semblants de théories sur la sexualité.
Joey : Je doute que ça puisse marcher.
Dawson : Ca suffit, arrête de jouer les bonnes femmes Joey. Autrement je t'appelle Joséphine.
Joey : (en se jetant sur Dawson) Alors là t'as pas intérêt !
(Joey le frappe mais Dawson parvient à maîtriser ses mains.)
Joey : D'accord, je me rends. Je me rends.
Dawson : On est amis. Peu importe qu'on ait des poils sur le corps. D'accord ?
Joey : D'accord.
Dawson : Et on n'en reparle plus, le sujet est clos. D'accord ?
Joey : D'accord.
Dawson : Merci.
Joey : De rien.
(Ils se couchent dans le lit.)
Dawson : Bonne nuit.
Joey : Bonne nuit.
Dawson : Au fait, comment on en est venu à parler de ça ?
-- Générique --
(Devant la maison de Dawson, sur le ponton, Joey est assise sur une chaise longue. Soudain, une créature l'entraîne dans l'eau.)
Joey : Ahhhhhhhhh !
(Dawson est un peu plus loin avec sa caméra.)
Dawson : Non ! Non ! Coupez ! Arrêtez tout ! Mais qu'est-ce qui t'a pris ? Tu devais attendre qu'elle vienne vers toi !
(Sous ce déguisement se cache Pacey. Joey remonte sur le ponton.)
Joey : Je déteste ça !
Dawson : Pacey. Joey.
(Pacey enlève la partie supérieure de son costume et sort à son tour de l'eau.)
Pacey : C'est encore à cause d'elle !
Dawson : Tu arrives trop tôt Pacey, ça ne nous laisse pas le temps d'angoisser.
(Joey attrape une serviette.)
Joey : T'en as encore profité pour me mettre la main aux fesses !
Pacey : Comme si t'avais des fesses.
Dawson : On accumule un retard incroyable. On ne sera jamais prêts dans deux semaines pour le festival.
Joey : Je ne veux pas jouer la victime.
Dawson : Alors un peu de coopération s'il vous plaît.
Pacey : Hé, bah tu vois avec Meryl Streep hein, moi je fais le maximum.
Joey : Le maximum de bêtises ?
(À ce moment, Jen sort d'un taxi un peu plus loin. Joey ne l'a pas remarqué, mais Dawson et Pacey oui.)
Pacey : Wah, vous ne m’en voudrez pas si je vous laisse.
(Pacey, Dawson et Joey vont à la rencontre de Jen. Elle les rejoint aussi.)
Jen : Salut.
Pacey : Salut. Je m'appelle Pacey. Ravi de te rencontrer.
Jen : Moi aussi.
Dawson : Et moi je m'appelle Dawson.
Jen : Dawson. Dawson, on s'est déjà rencontrés, tu ne te souviens pas ? Je m'appelle Jen.
Dawson : Ah oui, la petite fille qui habite New York.
Jen : Oui c'est ça.
Dawson : Tu as beaucoup changé.
Joey : La puberté. Salut, je m'appelle Joey, j'habite à côté. On ne s’est jamais rencontrées. Jamais.
Dawson : Tu viens voir tes grands-parents ?
Jen : Euh...oui, mon grand-père a l'aorte qui a explosé et il a fallu la remplacer par un tube en plastique. Alors mes parents m'envoient lui remonter le moral.
Dawson : Tu vas étudier ici ?
Jen : Oui, euh.. En seconde.
Pacey : Eh chouette, nous aussi.
Dawson : Ouais.
Jen : Formidable. Excusez-moi, mes grands-parents m'attendent. J'y vais mais, j'ai été très contente de vous rencontrer. On se reverra bientôt, au lycée.
(Elle part.)
Dawson : Peut-être avant, ouais.
Joey : (en imitant Dawson) Oui peut-être avant.
Pacey : Jolie.
Dawson : Pas mal.
(Jen jette un dernier regard sur Dawson.)
(Pacey et Dawson se dirigent vers la maison de celui-ci.)
Pacey : Tu crois qu'elle est seule ? Elle t'intéresse ?
Dawson : Je la connais à peine !
Pacey : Mais qu'est-ce qui t'empêchait de la retenir pour faire plus ample connaissance ?
Dawson : Le tact. Et puis, j'ai tout mon temps.
(Les deux garçons arrivent dans le salon et y trouvent les parents de Dawson en train de se tripoter sur la table.)
Dawson : Oh...non. Maman !
Mitch : Chérie.
(Mme Leery tombe au sol.)
Mitch : Ta mère et moi étions...
Gale : En train de discuter. On se demandait si...
Mitch : S'il ne fallait pas acheter une nouvelle table. Bonjour Pacey.
Pacey : (en souriant) Bonjour Monsieur et...Madame Leery.
Gale : Oh, Pacey. Ne rougis pas Dawson, ça aurait pu être pire.
Pacey : Mme Leery, j'aime beaucoup votre nouvelle coiffure.
Gale : Oh, merci.
Mitch : Je croyais que tu avais du travail.
Dawson : Oui mais on prend du retard.
Gale : Je dois m'en aller. (À Mitch) À tout à l'heure mon gros matou d'amour.
Dawson : Mais...maman !
(Joey arrive chez elle. Bodie vient la rejoindre avec une casserole à la
main.)
Bodie : Tiens, le parfait cobaye. Goûte ça.
Joey : Oh non Bodie, tu vas pas recommencer.
Bodie : Je révise pour mon examen, s'il te plaît. Vas-y, goûte.
Joey : Mmmh, orgasmique. Où est Bessie ?
(Bessie sort de la maison.)
Bessie : Je n'ai rien contre le fait que tu portes mes affaires, je n'en ai pas une grande utilité en ce moment. Seulement, remets-les en place quand tu as fini. D'accord ?
Joey : D'accord.
Bessie : Je ne suis pas très en forme pour passer sous ton lit, tu comprends ?
Joey : N'entre pas dans ma chambre, c'est tout.
(Joey entre dans la maison.)
Bessie : Je vais la tuer un de ces jours, je vous le jure.
Bodie : Tiens, goûte ça.
Bessie : Hmmm... Hmmm, orgasmique.
Bodie : Ah.
(Au vidéoclub, Dawson s'occupe d'un client.)
Dawson : Merci.
(Pacey arrive du fond du magasin.)
Pacey : Si ton père est Monsieur gros matou, toi tu es Monsieur gros matou junior ou Monsieur gros matou deux ?
Dawson : Continue comme ça si tu tiens à mourir jeune.
(Nellie arrive.)
Nellie : Forrest Gump, c'est au rayon drame ou au rayon comédie ?
Pacey : C'est la vingtième fois que tu poses la question.
Dawson : Au rayon drame, Nellie.
Nellie : Merci Dawson.
(Elle s'apprête à aller ranger ses vidéos.)
Pacey : (tout bas) De rien grosse bécasse.
(Nellie se retourne.)
Nellie : Qu'est-ce que tu viens de dire Pacey ? Est-ce que tu aurais fait une remarque désobligeante à mon égard ? Parce que si c'est le cas, c'est avec une immense joie que je te rappellerai qui tu es.
Pacey : Je sais, je sais, c'est ton père le patron.
Nellie : Non. Je veux dire à une échelle bien plus importante, à l'échelle du monde, de l'univers.
Pacey : Vas-y, dis-le moi Nellie.
Nellie : Tu n'es personne, justement. Tu n'es rien, tu n'as jamais existé. Parce que si tu existais, je prendrais sans doute le soin de répondre à ta provocation, à ton insulte vulgaire et minable. Mais non, je ne me bats pas contre des courants d'air. Phoo, phoo !
(Elle balance ses bras en l'air.)
Nellie : Tu es inexistant. Tu es le néant.
(Une femme très sexy entre dans le vidéoclub. Les garçons la remarquent aussitôt.)
Pacey : Oh mon Dieu, regarde ça !
Dawson : Hé, un peu de respect, elle a sûrement des enfants.
Pacey : Un très bon connaisseur m'a dit que les mères avaient une vie sexuelle très intéressante.
(La femme arrive au comptoir.)
Dawson : Bonjour. On peut vous aider ?
Tamara : Oui, s'il vous plaît. C'est la première fois que je viens et je souhaite louer une vidéo.
(Pacey pousse légèrement Dawson pour pouvoir être seul avec la cliente.)
Pacey : Parfait. Vous remplissez ceci et vous sortez votre carte de crédit.
Pacey : Merci. Vous êtes nouvelle ici ? C'est la première fois que je vous vois.
Tamara : Oui. Je m'appelle Tamara. Et vous ?
Pacey : Pacey, ravi de vous rencontrer.
Tamara : Voilà, tout y est Pacey.
Pacey : Euh oui, merci. Euh...est-ce que...je peux vous aider à trouver une cassette vidéo ?
Tamara : Je veux bien. J'ai envie d'une belle histoire d'amour.
Pacey : Euh, vous trouverez les nouveautés à gauche dans le...
Tamara : Oh non, un vieux film de préférence. J'adore ça.
Pacey : Les classiques sont...dans...
Tamara : Vous avez Le lauréat ?
(Dawson, un peu plus loin, les regarde en souriant.)
Pacey : Le...Lauréat, c'est bien celui où...
Tamara : Où une femme mûre, Anne Bancroft, séduit un jeune homme, Dustin Hoffman.
Pacey : Euh...je vais regarder.
(Dawson arrive derrière Pacey.)
Dawson : Ne te dérange pas, le voilà.
Tamara : Ah !
Pacey : Merci.
Dawson : Vous désirez autre chose Madame ?
Tamara : Oh non, ça ira. Combien je vous dois ?
Dawson : On paye au retour.
(Elle s'apprête à partir.)
Dawson : Vous oubliez votre carte.
Pacey : Oui, tenez.
Dawson : Bon film.
Tamara : Merci. Merci et à bientôt Pacey.
Pacey : Oh oui.
(Tamara quitte le vidéoclub.)
Dawson : Arrête de baver vieux.
Pacey : Non, elle m'a dragué, t'as bien vu !
Dawson : Elle s'est moquée de toi.
Pacey : Je te dis que c'est moi qu'elle voulait !
Dawson : Elle voulait Dustin Hoffman.
Pacey : Je...
(Dawson arrive près de chez lui et aperçoit Jen, assise sur le ponton. Il la rejoint.)
Dawson : Salut. Comment va ton grand-père ?
Jen : Oh, il respire. C'est bon signe. C'est avec ma grand-mère que j'ai du mal à m'entendre. Elle est... plutôt bigote et moi on ne peut pas dire que je sois très très pratiquante.
(Elle remarque les vidéos que Dawson tient à la main.)
Jen : Oh, qu'est-ce que c'est ? L'étrange créature du lac noir et Les monstres de la mer ? Je ne connais pas.
Dawson : C'est de la recherche. Je fais un film.
Jen : C'est vrai ?
Dawson : Ouais.
Jen : Si jeune et déjà ambitieux.
Dawson : J'ai quinze ans. Spielberg a fait son premier huit millimètres à treize ans.
Jen : Et pourquoi le cinéma ? Qu'est-ce qui t'attire ?
Dawson : Je fuis la réalité.
Jen : (en souriant) Oh !
Dawson : Tu veux voir mon studio ?
(Ils entrent dans la chambre de Dawson.)
Jen : Euh...humm. J'hésite encore... euh...un fan de Spielberg ?
Dawson : C'est vrai que je vénère ce type comme un Dieu.
Jen : À ce point là ?
Dawson : Toute sa carrière est représentée sur mes murs. Les affiches sont placées suivant le classement au box-office. Je commence par les gros succès : Jurasic Park, E.T., Les dents de la mer, Indiana Jones. Ensuite euh.. J’ai les succès controversés. La liste de Schindler, La couleur pourpre. Et pour les oeuvres plus humbles, (il ouvre les portes de son dressing où se
cachent deux autres posters) un affichage plus discret.
(Jen rigole.)
Dawson : 1941 et Always. Deux jolis petits films.
Jen : Tu sais ce que c'est qu'une névrose obsessionnelle ?
Dawson : C'est pire que ça. Je suis persuadé que tous les mystères de l'univers, toutes les réponses à nos questions se trouvent dans un film de Spielberg. C'est une théorie sur laquelle je travaille. Chaque fois que j'ai un problème, il suffit que je regarde le bon film de Spielberg et j'ai la réponse que je cherchais.
Jen : Tu devrais essayer la thérapie de groupe.
(Dawson rigole.)
Dawson : T'es drôle, et on aime ça ici.
(Dehors, Joey grimpe sur l'échelle. En entendant Dawson et Jen discuter, elle s'arrête.)
Dawson : (hors caméra) Je te vois comme une héroïne à la fois émouvante et compliquée.
Jen : (hors caméra) Arrête, tu vas me faire rougir.
(Dawson est assis sur son lit.)
Dawson : C'est très sérieux, c'est le festival de Boston qui propose un concours aux nouveaux cinéastes. Un concours difficile qui a lieu dans deux mois. Et on est très en retard.
Mme Ryan : (hors caméra) Jennifer !
(Jen regarde par la fenêtre tandis que Joey, toujours sur l'échelle, essaie de se cacher.)
Jen : Je vais y aller. Je ne veux pas qu'elle fasse une syncope.
Dawson : À lundi, au lycée.
Jen : Au revoir.
Dawson : Au revoir.
(Sachant que Jen est partie, Joey passe par la fenêtre et pénètre dans la chambre.)
Dawson : Joey ! Où étais-tu passée ? Viens, assieds-toi. Regarde ça.
(Dawson lui montre un passage du journal télévisé avec sa mère et son collègue.)
Gale : (à l'écran) 772-5982. Maintenant à vous, Bob.
Dawson : Tu crois que ma mère couche avec lui ?
Joey : Qu'est-ce que tu vas inventer ?
Dawson : Regarde.
(Il rembobine la vidéo et diffuse le même passage.)
Dawson : Sa façon de prononcer les "B", elle insiste. Maintenant à vous Bob.
Joey : Qu'est-ce que tu vas chercher ? Pourquoi veux-tu que ta mère couche avec son collègue alors que ton père est l'homme idéal ?
Dawson : Je ne sais pas, j'en sais rien.
Joey : Tu es à la recherche d'un conflit qui puisse déboucher sur un script. Accepte que la vie puisse être parfaite. C'est la réalité.
(Dawson continue de regarder le passage plusieurs fois.)
(Le lendemain, chez les Ryan. Jen passe devant la chambre de son grand-père et va s'asseoir près de lui.)
Jen : Bonjour grand-père.
(Elle regarde sa cicatrice et la touche légèrement.)
Mme Ryan : Qu'est-ce que tu fais ?
Jen : Oh, je...je disais bonjour à grand-père.
Mme Ryan : Ton petit-déjeuner est prêt.
Jen : Je suis contente de venir vivre ici.
Mme Ryan : Dépêche-toi, ne sois pas en retard le premier jour.
(Dans la cuisine, Mme Ryan finit de préparer le petit-déjeuner. Jen est à table.)
Jen : Je n'ai pas l'habitude de manger le matin, grand-mère. Je te remercie d'avoir préparé tout ça mais...mais moi avant midi je ne peux avaler qu'un café noir, rien de plus.
(Elle se sert une tasse.)
Mme Ryan : Bon, ben je m'en souviendrai pour l'avenir.
Jen : Est-ce que tu connais Dawson, le fils des voisins ? Je le trouve gentil, sympathique, original, passionnant.
Mme Ryan : Evite de le fréquenter si tu veux pas avoir de problèmes.
Jen : Ouais, bien sûr !
Jen : Bon, et la fille qui habite en bas de la rivière ? Euh... Joey, je
crois qu'elle s'appelle comme ça.
Mme Ryan : La fille qui habite en bas de la rivière passe par la fenêtre du fils du voisin tous les matins et tous les soirs depuis au moins dix ans. On ne les voit jamais à l'église, moi c'est ce que j'appelle de la mauvaise graine vois-tu.
Jen : Très bien.
(Mme Ryan commence à faire une prière et remarque que Jen n'en fait pas de même.)
Mme Ryan : Tu dis le bénédicité ?
Jen : Je préfèrerais que tu le dises.
Mme Ryan : Non, ce serait mieux si c'était toi.
Jen : Non grand-mère, sans façon.
Mme Ryan : As-tu une bonne raison de ne pas remercier le seigneur ce matin ?
Jen : Tu sais, ça m'ennuie d'aborder le sujet, je risque de te contrarier et...et c'est la migraine garantie pour moi. Mais personnellement je ne suis pas très église, bible et je ne prie pas non plus.
Mme Ryan : Je te demande pardon ?
Jen : Grand-mère je suis athée, je ne crois pas en Dieu.
(Mme Ryan est choquée.)
(Au lycée de Capeside. Jen est à son casier.)
Nellie : Bonjour, je m'appelle Nellie Olsen.
Jen : Oh, Nellie Olsen comme dans...
Nellie : Oui, je sais, La petite maison dans la prairie, c'était le feuilleton préféré de mes parents. Euh, mais pas d'idées préconçues hein ! Je ne suis pas du tout comme elle.
Jen : Euh, je m'appelle Jen...
Nellie : Jennifer, tu viens de New York. Je le sais. Comment va ton grand-père ? On s'est tous fait du souci. Tout le monde ne parle que de lui à l'église, tu aimes t'éclater ?
Jen : Excuse-moi ?
Nellie : Aimes-tu...t'éclater ?
Jen : Euh, m'éclater, tu veux dire au sens de m'amuser ou de me droguer ?
Nellie : C'est... comme tu veux.
Jen : J'aime m'amuser mais sans drogue.
Nellie : Je pense que c'est toi qu'on aurait dû appeler Nellie. Salut !
(Nellie s'en va. D'un air étonné, Jen se retourne vers son casier.)
Dawson : Jen ! Ca va ?
Jen : Je fumerais bien une cigarette.
Dawson : Tu fumes ?
Jen : J'ai arrêté. Mais je suis tellement tendue.
Dawson : Ca ne se voit pas du tout.
Jen : Je sais cacher mes émotions.
Dawson : Aaaah, on est tous très tendus le jour de la rentrée.
Jen : Ouais.
Dawson : Tiens, c'est quoi ton premier cours ? Avec quel prof ?
(Jen regarde sur son horaire.)
Jen : Britson, en Biologie.
Dawson : Justement j'y allais.
Jen : Oh !
(Ils partent ensemble.)
(Pacey fait le pitre dans une classe. À sa grande surprise, la cliente du vidéoclub, Tamara, entre dans la salle.)
Pacey : Tamara ?
Tamara : Bonjour Pacey. Je préfère que tu m'appelles Mademoiselle Jacobs pendant les heures de cours.
Pacey : Oui, bien sûr.
(Il s'installe et observe longuement Tamara.)
(Jen arrive à son cours de Biologie et aperçoit Joey. Celle-ci aperçoit Jen à son tour et essaie de se faire discrète.)
Jen : Hé, bonjour. J'espérais qu'on aurait un cours ensemble.
Joey : (pas très réjoui) Bah voilà.
(Dawson entre dans une classe. Un professeur est en train de visionner un film.)
Dawson : Psychose.
Mr. Gold : Tu connais le film ?
Dawson : Anthony Perkins, Janet Leigh, 1960. Ah, une anecdote sur la scène de la douche, savez-vous qu'Hitchcock a surpris Janet Leigh en mettant de l'eau glacée pour être sûr qu'elle crie bien fort ?
Mr. Gold : Qui es-tu ?
Dawson : Dawson Leery.
Mr. Gold : Et bien sûr tu es inscrit à mon cours de cinéma.
Dawson : C'est pour ça que je viens vous voir. J'ai un petit problème avec mon emploi du temps. On a refusé de m'inscrire à votre cours.
Mr. Gold : Alors tu es sûrement en seconde.
Dawson : Qu'est-ce que ça change ?
Mr. Gold : Ce cours a beaucoup de succès, les places sont limitées. On laisse la priorité aux élèves de Terminale.
Dawson : C'est stupide.
Mr. Gold : Stupide ?
Dawson : Qui a décidé ça ?
Mr. Gold : Moi !
Dawson : Hum.
Mr. Gold : Pourquoi le cinéma ?
Dawson : La passion, Monsieur Gold. Une passion qui frôle la folie. Le cinéma c'est toute ma vie.
Mr. Gold : Oh oui je vois.
Dawson : Excusez-moi. Je m'exprime très mal. Je veux être cinéaste, vous comprenez. C'est ma seule ambition depuis que je suis tout petit. Combien de vos étudiants peuvent en dire autant ? Nous sommes dans une petite ville, il n'y a pas d'autre opportunité, vous le savez. Vous avez le pouvoir. Vous pouvez passer outre cette loi bizarre qui interdit aux étudiants de s'instruire.
Mr. Gold : Vous êtes très convaincant Monsieur Leery. Mais mon cours est complet, je regrette. Je pourrais accepter de faire une exception mais ce serait injuste et problématique. Non, c'est un non définitif, n'insistez pas.
Dawson : Mais...
Mr. Gold : Non, point final. Je n'ai plus rien à ajouter.
(Jen et Joey sortent de la classe.)
Jen : Hé, Joey ! Je peux te poser une question un peu indiscrète ?
Joey : Vas-y.
Jen : Y'a... y'a quelque chose entre Dawson et toi ?
Joey : Non, on est très amis, c'est tout.
Jen : On sera tous amis, j'espère. Tu sais, ma grand-mère m'a fortement déconseillé de te fréquenter. Je sais pas pourquoi.
Joey : Ouais, excuse-moi mais ta grand-mère est très atteinte.
Jen : Qu'est-ce qu'elle a contre toi ?
Joey : Bah faut pas chercher loin. J'ai un père qui est en prison et ma soeur est enceinte de son petit copain noir.
Jen : Ton père est en prison ?
Joey : Oui, pour trafic de marijuana, il avait 500 kilos en trop.
Jen : Wah ! Et, où est ta mère ?
Joey : (gênée) Elle a eu un cancer. Elle nous a quitté.
Jen : Alors, tu vis avec ta soeur ?
Joey : Et son copain black. Il t'aime bien.
Jen : Qui ? Son petit copain ?
Joey : Dawson. Ne te moque pas de lui.
(Joey s'en va. Jen la regarde partir et soupire.)
(À la cafétéria, Dawson, Jen et Joey sont à une table. Dawson critique quelques profs se trouvant dans la salle.)
Dawson : Le chauve, c'est Monsieur Herman. Il est prof de Maths et ce type-là se promène avec un flingue. L'an dernier il a ouvert le feu sur deux étudiants et un surveillant.
Jen : Je parie qu'il a justifié son crime en disant qu'il n'avait pas de bon de sortie.
(Ils rigolent. Joey les regarde.)
Dawson : La femme en noir là-bas, elle est alcoolique. Après les cours on la retrouve souvent au café d'en face avec la robe sur la tête.
Jen : Et elle chante Dansons sous la pluie, c'est ça ?
(Ils rigolent encore. Joey a l'air exaspérée.)
Dawson : Tu es très douée. J'aurais besoin de toi pour mes dialogues.
Joey : Euh, on ne devait pas travailler Dawson ?
Dawson : Oui oui oui. (À Jen) Tu veux bien jeter un oeil à la troisième partie.
Jen : Si tu veux !
Dawson : Je veux du suspense jusqu'au bout.
Jen : Bien sûr.
(Joey lève les yeux au ciel.)
(Dans une classe, Tamara déjeune. Pacey entre.)
Pacey : Tamara, euh... Mademoiselle Jacobs. C'était bien Le Lauréat ?
Tamara : Oui, je m'en souvenais très bien.
Pacey : Une autre histoire d'amour pour ce soir ?
Tamara : Tu veux me suggérer quelque chose ?
Pacey : Euh, vous avez déjà vu Un été 42 ?
Tamara : Hum, rafraîchis-moi la mémoire.
Pacey : Eh bien, ça parle d'une très jolie femme qui séduit un jeune garçon qui se sent devenir un homme.
Tamara : Ca semble intéressant.
Pacey : Euh...vous voulez que je vous le réserve ?
Tamara : Un autre jour. Ce soir je pense que j'irai plutôt au cinéma, au Rialto.
(Des étudiants commencent à entrer dans la salle. Pacey semble déçu.)
Pacey : Euh oui.
Tamara : On y passe d'excellents films.
Pacey : Ah oui ? Bon, j'irai peut-être y faire un tour.
(En reculant, il bouscule un étudiant.)
Etudiant : Hé, fais gaffe !
(Pacey salue Tamara et quitte la salle.)
(Pacey retrouve Dawson dans un couloir du lycée.)
Pacey : Hé, la super cliente d'hier c'est ma prof de littérature figure-toi. Toi et moi on va au ciné ce soir parce que c'est là-bas qu'on la trouvera.
Dawson : Ah, négatif.
Pacey : Quoi !? J'ai peut-être la possibilité de perdre ma virginité, de réaliser tous mes fantasmes, tu saisis ?
Dawson : Pacey, rentre chez toi et va promener le chien. Ca se passera ni ce soir, ni avec ta prof.
Pacey : Mais qui t'a dit que ça se passerait ce soir, je suis pas débile ! Non c'est... histoire de me familiariser avec son odeur, son beau sourire, ses jolies formes, etc...
Dawson : Arrête, tu te fais du mal, je t'assure !
Pacey : Ecoute, c'est prouvé. Un large pourcentage de femmes mûres préfère les jeunes garçons tout simplement parce qu'elles ont l'impression d'être encore jeunes. Lis la presse féminine.
Dawson : Parce que tu lis la presse féminine ?
Pacey : Dawson, tu n'as pas de soeur mais moi j'en ai trois. Sans ces revues je serais paumé.
Dawson : Pourquoi tu as besoin de moi ?
Pacey : Pour un soutien moral, tiens. Le mieux ce serait d'inviter ta voisine New-yorkaise.
(Ils aperçoivent Jen en train de discuter avec un garçon au bout du couloir.)
Jen : (au garçon) Oui, d'accord.
Pacey : Avant que quelqu'un le fasse à ta place. Mais bon sang, vas-y, sois ferme avec elle, parle-lui franchement. Toi aussi tu devrais lire des revues féminines, je pense que tu serais moins timide. Vas-y, fonce.
(Dawson retrouve Jen.)
Jen : Oh, Dawson. Comment ça va ?
Dawson : Bien. Tu as rencontré Roger Fullford ?
(Ils marchent dans les couloirs.)
Jen : Oui. Il est gentil.
Dawson : Ouais. Le jour il joue les gros bras et la nuit c'est un schizophrène travesti.
Jen : (en rigolant) Sans blague !
Dawson : C'est vraiment quelqu'un de très bizarre, il a une double personnalité, méfie-toi de lui. C'est un conseil.
Jen : J'aimerais bien le voir en mini-jupe.
(Dawson rigole.)
Dawson : Euh, Pacey nous propose d'aller au cinéma ce soir. On sera pas nombreux, trois ou quatre. Tu veux venir avec nous ?
(Jen sourit.)
(Joey marche dans la rue. Dawson la rejoint en vélo.)
Dawson : Hé, Joey ! J'ai besoin de toi.
Joey : Ouais.
Dawson : J'ai plus ou moins rendez-vous avec Jen ce soir, on va au ciné avec Pacey; il faut que tu viennes avec nous.
Joey : Plutôt monter dans un avion qui va s'écraser.
Dawson : Allez, ça va pas être sympa si on est deux garçons avec elle. Viens avec nous.
Joey : On aura l'impression d'être deux couples ?
Dawson : Ouais, si on veut. Pacey a un objectif précis...
Joey : Ouais, j'ai compris. Pourquoi moi ?
Dawson : C'est histoire d'être quatre, que Jen ne se sente pas trop mal à l'aise.
Joey : Oh oui ce serait dommage.
Dawson : Oh Joey, s'il te plaît ? S'il te plaît, s'il te plaît, s'il te plaît. Joey, s'il te plaît !?
Joey : Bon d'accord.
Dawson : Merci ! Tu es la meilleure, la meilleure ! Et tu vois, tu t'inquiétais pour notre relation mais je te l'ai dit, rien ne changera. On peut tout se dire toi et moi.
(Chez les Ryan.)
Mme Ryan : Où allez-vous exactement ?
Jen : Eh bien, Dawson a un revolver, on va d'abord braquer une banque et après on ira tous se faire tatouer.
Mme Ryan : Pourquoi tu parles ainsi ?
Jen : J'essaie simplement d'établir une forme de communication basée sur l'humour. Je serai sage comme une image.
Mme Ryan : Tâche de revenir avant dix heures.
Jen : C'est entendu. Merci d'être aussi compréhensive. Je craignais que tu m'enfermes dans ma chambre.
Mme Ryan : Je ne vais pas t'interdire d'aller au cinéma, voyons. Tu as le droit de t'amuser. Ce qui compte c'est que tu viennes à la messe avec moi dimanche matin.
Jen : J'étais sûre que ce ne serait pas gratuit. Excuse-moi grand-mère, ce ne sera pas possible.
Mme Ryan : Je me permets d'insister.
Jen : Moi aussi j'ai des convictions. Respecte-les.
Mme Ryan : J'ai appris ce qui s'est passé à New York. L'église te fera du bien.
Jen : Je sais ce qui me fait du bien. L'église n'est d'aucun secours pour moi. Mais je te promets d'avoir une conduite irréprochable, d'honorer et respecter tes croyances tant que je serais ici.
Mme Ryan : Jen, c'est moi qui commande. Tu feras ce que je te dis, tu es sous ma responsabilité.
Jen : Dire que je me bats de toutes mes forces contre mon côté rebelle depuis que je suis là. Ecoute grand-mère, j'irai à l'église quand tu diras le mot pénis.
Mme Ryan : Tu devrais avoir honte !
Jen : Ca fait partie du vocabulaire technique, clinique. Pénis.
(Jen fait une bise à sa grand-mère.)
Jen : Je t'aime beaucoup, tu sais. Mais il faut vivre avec son temps. À ce soir.
(Dans le salon des Leery, Mitch regarde le JT et travaille sur une maquette. Dawson descend.)
Dawson : Bon euh...Papa, je sors.
Mitch : J'ai eu une idée. Toutes les serveuses pourraient avoir un équipement de plongée.
Dawson : Ce n’est pas très pratique. De toute façon je trouve que le thème du restaurant aquatique, ce n’est pas génial.
Mitch : Ah, pousse-toi, c'est maman. C'est en la regardant travailler que me vient l'inspiration.
Dawson : Je m'en vais.
Mitch : Amuse-toi bien. Et pense au chapeau.
Dawson : On n'en est pas encore au préservatif.
Mitch : Jamais trop tôt pour en parler.
Dawson : Qu'est-ce que vous avez tous avec le sexe ? À croire que les gens ne pensent qu'à ça. Le sexe, le sexe, le sexe ! Mais, dans la vie y'a pas que ça.
Mitch : Le sexe a un rôle primordial dans la vie d'un être humain, Dawson.
Dawson : Oh oui, au point de se déshabiller sur la table ? Arrête, si le sexe est si important que ça, pourquoi Spielberg n'abuse pas de ce genre de scène dans ses films, hum ? Il en met juste ce qu'il faut, pas n'importe où, comme on devrait le faire dans la vie.
(Quelqu'un sonne à la porte.)
Dawson : Je rentre avant minuit.
Gale : (à la télé) Maintenant à vous, Bob.
(Chez Joey, Bodie est en train de lire un magazine et Bessie peint. Joey sort de la maison quand sa soeur la retient.)
Bessie : Une seconde !
Joey : Je suis pressée !
Bessie : (en lui prenant le visage) Quand est-ce que tu sauras t'arranger ?
(Bessie sort un tube de rouge à lèvres et maquille sa soeur. Bodie les regarde et sourit.)
Bessie : (en lui montrant) Pince tes lèvres comme ça.
(Joey pince ses lèvres.)
Bessie : Tu le gardes sur toi. Et toutes les demies-heures ou toutes les heures, tu t'excuses et tu vas faire les retouches. D'accord ?
(Joey prend le tube et sourit à sa soeur avant de partir.)
(Dawson, Joey, Jen et Pacey marchent dans la rue.)
Dawson : Est-ce que tu resteras toute l'année ?
Jen : Je ne sais pas, ça dépendra de mes grands-parents. Et puis, de mes parents.
Jen : Hé, Joey, j'adore ton rouge à lèvres. C'est quelle teinte ?
Joey : Rouge pourri. Et toi ta couleur de cheveux c'est quel numéro ?
Dawson : Joey est un peu fatiguée, il ne faut pas lui en vouloir.
Jen : Oh, c'est rien. J'utilise un shampooing éclaircissant.
Joey : Au fait Jen, tu es vierge ?
Dawson : Qu'est-ce qui te prend ?
Joey : Parce que Dawson l'est, lui, et une vierge et un puceau ce n’est pas l'idéal à ce qu'on raconte.
Dawson : (en s'approchant d'elle) Je vais t'étrangler.
Joey : Oh mais je dis ça pour vous aider moi, accélérer les choses.
Jen : Non, c'est rien Dawson. Oui, je suis vierge. Et toi Joey, est-ce que tu l'es ?
Joey : Oh, tu plaisantes. C'était un routier, il s'appelait Bubba.
Dawson : (en l'attrapant) Qu'est-ce qui te prend ?
(Elle le regarde d'un air indifférent. Puis ils achètent leurs billets.)
(Dans la salle de cinéma, ils s'installent. Pacey aperçoit Tamara qui s'installe un peu plus loin.)
Pacey : Je reviens tout de suite.
(Les lumières s'éteignent et le film commence. Dawson tente d'approcher sa main de celle de Jen mais hésite. Joey le remarque et observe attentivement la main de Dawson. Après un deuxième essai, Dawson parvient à prendre la main de Jen.)
Joey : Alors Jen, c'est quoi ton style ?
Jen : Pardon ? Je ne comprends pas.
Joey : C'est important pour toi la taille du... ?
Dawson : Joey !
Jen : Non, sincèrement c'est une question à laquelle je n'ai jamais vraiment réfléchi; et toi c'est quoi ton genre ?
Joey : Oh moi c'est..
Dawson : (en l'attrapant) Toi et moi, dehors, tout de suite.
Joey : Qu'est-ce que tu en penses, Dawson ?
Dawson : Je vais t'étrangler ! Je vais t'étrangler !
Joey : (à Jen) Tu as vu qu'il avait de longs doigts ?
(Dawson emmène Joey en dehors de la salle.)
(Un peu plus loin, Pacey s'installe à côté de Tamara.)
Pacey : Salut Tamara.
Tamara : Oh...Pacey ? Qu'est-ce que tu fais ici ?
Pacey : Je viens voir le film. Je suis avec des amis.
Tamara : (en regardant derrière) Ah... oui, c'est une bonne idée.
Pacey : Ca vous ennuie que je m'assoie ici ? (Il lui tend un paquet de friandises) Vous en voulez ?
Tamara : Non. Mais...
Pacey : Oh, à propos, Un été 42 est réservé à votre nom; c'est fait.
Tamara : Oh Pacey, je crois que tu n'as pas compris...
Pacey : Non, non, non, non, non; c'est vraiment rien. D'ailleurs, si vous
voulez je peux venir le regarder chez vous; pourquoi pas ?
(Un homme arrive près d'eux avec des pop-corn.)
Tamara : Pacey, il vaut mieux que tu ailles t'asseoir avec tes amis.
Pacey : Qui c'est ?
Tamara : Un ami.
Un homme assis derrière eux : Hé, taisez-vous !
Tamara : Désolée.
Mr. Gold : Ce gamin t'embête ?
Tamara : Non Benji.
Pacey : Benji ? Mademoiselle Jacobs m'a invité.
Tamara : Non, tu exagères. J'aimerais que tu comprennes une bonne fois pour toute que je voulais louer un film vidéo, rien d'autre.
Mr. Gold : Viens, je vais t'aider à trouver une place.
(En se levant brusquement, Pacey pousse Mr. Gold. L'homme assis derrière reçoit tous les pop-corn sur lui et donne un grand coup de poing à Pacey.)
(Dans le hall du cinéma.)
Dawson : Tu es cinglée ? C'est quoi ton problème ?
Joey : Mon problème c'est que depuis que Mademoiselle cheveux éclaircis est arrivée tu ne me parles plus !
Dawson : Tu dis n'importe quoi et tu le sais très bien !
Joey : Tout ce que je sais c'est que depuis que cette fille est là tu ne t'intéresses plus à personne, tu n'as d'yeux que pour elle !
Dawson : Je la trouve sympa, j'ai le droit ! Si tu étais une véritable amie tu serais un peu plus compréhensive.
Joey : Oh mais je suis compréhensive, j'en ai marre de tout comprendre. Je fais que ça pour toi !
(Elle s'apprête à partir.)
Dawson : Joey !
Joey : Toi tu ne fais aucun effort, Dawson. Tu n'es même plus capable de voir la réalité, de dire qui a tort ou qui a raison.
Dawson : De quoi est-ce que tu parles ?
Joey : De ta vie. Tu vis un conte de fée et tu ne le sais pas. En fait, tu es à la recherche de conflits pour les besoins de ton film. Le cinéma ce n’est pas la vie. Il est temps de grandir.
(Elle s'en va.)
(Dawson et Jen arrivent près de la maison des Ryan.)
Dawson : Je t'accompagne jusqu'à la porte.
Jen : Oh.. Non merci, mes grands-parents ne s'en remettraient pas.
Dawson : Ah, c'est vrai.
Jen : Oui.
(Ils s'arrêtent.)
Dawson : Bon...
Jen : Bon...
Dawson : Ce fut une soirée plutôt agitée.
(Dawson s'approche pour l'embrasser.)
Jen : (avant que Dawson n'ait eu le temps de l'embrasser) Je pense que j'en suis responsable, tout est ma faute. Je suis comme tout le monde, c'est à dire peu de chose sur cette Terre, mais je me sens complètement responsable pour ce soir, Dawson.
Dawson : Non... non, non; tout ça c'est ma faute. (En faisant un signe sur sa tête) J'ai un "L" majuscule là.
Jen : Oh non, non, non, non.
Dawson : Si, je suis lourd.
Jen : Non non, tu n'es pas lourd, pas du tout. Tu es agréable, et plutôt doué. Tu as un grand sens de l'humour. Tu es... tu es gentil, mais pas trop, juste ce qu'il faut. Et puis, tu as beaucoup de talents. Et ce qui ne gâte rien, tu as une jolie peau.
(Ils rigolent.)
Dawson : Merci.
Jen : Merci à toi. La vie n'était pas.. Aussi chouette pour moi à New York. Bon, il est tard, il faut que je rentre. Merci.
(Mme Ryan apparaît sous le porche et allume la lumière.)
Jen : On m'attend. Merci. Merci pour tout, Dawson.
(Elle commence à partir.)
Dawson : Mais...
Jen : On fait comme si on s'était embrassés, d'accord ?
(Dawson sourit.)
(Pacey se promène sur les quais avec son oeil au beurre noir. Il aperçoit Tamara.)
Pacey : Regardez qui est là.
(Il la rejoint.)
Tamara : Pacey, est-ce que ça va ?
Pacey : Je m'en remettrai.
Tamara : Attends, je voudrais te parler.
Pacey : De quoi ? Du lauréat ? D'un été 42 ? De quoi voulez-vous discuter ?
Tamara : Je souhaiterais qu'il n'y ait plus de malentendu entre nous.
Pacey : Je vous comprends parfaitement bien, Mademoiselle Jacobs.
Tamara : Ecoute, je regrette.
Pacey : Vous êtes une menteuse en tout cas. Osez dire que vous veniez juste louer un film.
Tamara : Mais c'est la stricte vérité !
Pacey : C'est un mensonge ! La vérité c'est que vous êtes une jolie femme qui commence à douter de son pouvoir de séduction à l'approche de la quarantaine. Alors quand un jeune garçon viril comme moi s'intéresse à vous, ça vous rassure. Vous délirez, vous fantasmez sur ce que pourrait vous offrir un mâle de quinze ans, un gamin qui sera bientôt un homme. Vous avez l'impression d'être encore séduisante. Et puis, tout d'un coup, la vieillesse ne semble plus surmontable. Vous êtes passée à côté de beaucoup de choses ce soir; aucun homme ne vous aurait aimé comme moi.
Tamara : Tu te trompes sur un petit détail. Tu n'es pas un gamin.
(Ils s'embrassent intensément. Puis, très vite, Tamara finit par le repousser, choquée.)
Tamara : Excuse-moi. Oh mon Dieu.
(Elle part en courant et Pacey l'observe.)
Pacey : On se revoit au lycée, Mademoiselle Jacobs.
(Dawson entre dans sa chambre et allume la télé. En ouvrant son dressing, il trouve Joey, assise au sol.)
Dawson : Oh ! Qu'est-ce que tu fais là ?
Joey : Je regardais cette affiche.
(Elle sort du placard et va s'allonger sur le lit de Dawson.)
Dawson : Qu'est-ce qui t'a pris ce soir ?
Joey : J'ai explosé.
Dawson : Qu'est-ce qui nous arrive au juste ?
Joey : J'en sais rien.
Dawson : Je... je sais que j'ai une vie incroyablement parfaite et que j'ai du mal à l'accepter.
Joey : Ouais, c'est exactement ça.
Dawson : Excuse-moi d'avoir aussi peu de tact, je ne m'en rendais pas compte. Je ne veux pas te perdre Joey. Notre amitié est ce qui compte le plus pour moi. Quand je t'ai vu arriver avec du rouge à lèvres ce soir, je me souviens t'avoir trouvé très jolie. J'ai fait comme si de rien n'était mais...j'étais troublé.
Joey : C'est vrai ?
Dawson : Ouais, puisque je te le dis. Je t'ai trouvé ravissante.
Joey : Ouais, quand j'ai vu ta main s'approcher de celle de Jen, je sais pas...c'est...c'est pas que j'aurais préféré que tu prennes la mienne. C'est simplement que... je ne veux pas que ce soit elle.
Dawson : Qu'est-ce que je dois faire ? Pourquoi c'est si compliqué ?
Joey : On a grandi, on n'est plus des enfants, c'est normal. Même Spielberg a fini par réaliser son Peter Pan.
(Joey se lève et se dirige vers la fenêtre.)
Dawson : Où est-ce que tu vas ?
Joey : Je rentre, on doit plus dormir ensemble. On doit plus discuter comme avant, y'a des choses qu'il n'est pas possible de dire, ni d'entendre.
Dawson : Non, ce n'est pas vrai Joey. Tu sais qu'on peut tout se dire.
Joey : Ah ouais ? Tu m'aimerais bien les cheveux éclaircis ?
Dawson : Quoi !?
Joey : Tu as très bien compris. La même couleur que Jen, ça te plairait ?
(Dawson baisse la tête, embarrassé. Le visage de Joey laisse entrevoir un grand sentiment de tristesse.)
Dawson : Bonne nuit.
(Joey le regarde un instant avant de sortir par la fenêtre.)
Joey : Salut Dawson.
Dawson : Salut Joey.
(Elle s'en va. Dans sa chambre, Dawson semble déçu. Dehors, Joey va sur le ponton en pleurant et monte dans sa barque.)
Dawson : (à la fenêtre) Joey !
(Elle lève la tête, le visage rempli de larmes.)
Dawson : Tu sais je t'aimerai toujours. Même avec les cheveux rouges.
(Elle éclate de rire et regarde Dawson qui rit aussi. Puis, en s'éloignant, Joey entend une porte claquer. Elle aperçoit Madame Leery en train d'embrasser Bob, son collègue, au volant de sa voiture. Etonnée, elle regarde à la fenêtre de Dawson. Mais il n'est plus là.)
FIN
Un grand merci à Rebecca pour ce script !!!