Un grand merci à Olivia pour ce script !
Capeside - Les élèves de dernière année se préparent à partir pour leur voyage au ski. Gretchen dépose Pacey et Joey sur le parking ou tout le monde à rendez-vous.
Gretchen : Il faut voir ce séjour entre seniors à la montagne comme un rituel initiatique avec son lot d'originalité et de cruauté.
Joey : Ce qui n'est pas du tout le genre de notre classe.
Gretchen : L'année où j'y suis allée, une élève est tombée enceinte, un type s'est fait arrêté et les cheveux d'une autre fille ont pris feu.
Pacey : Joey m'empêchera d'aller en prison et de mon côté je veillerais sur ses cheveux.
Gretchen : Amuse-toi bien tu l'as mérité (Gretchen prend Pacey dans ses bras puis Joey. Pacey commence à marcher vers le bus.) Euh, Joey ? (Joey revient vers Gretchen.) Si tu peux passer un coup de fil à Dawson pendant le week-end. Avec tout ce qui lui arrive je pense qu'il appréciera.
Joey : D'accord. (Elle rejoint Pacey et ils marchent ensemble vers le bus)
(Jen et Jack se dirigent vers le bus)
Jen : Je ne devrais pas y aller si j'étais raisonnable. M. Brooks est à l'agonie, je serais sûrement mieux à l'hôpital avec Grand-mère et ...
Jack : Je te rappelle que Dawson est déjà avec elle. Ils veilleront l'un sur l'autre. T'inquiètes pas. (Rejoignant Pacey à côté de l'autobus) Ce week-end tu dois t'amuser.
Jen : Ouais en rêve. Ca m'étonnerait que j'y arrive. Tu sais très bien que ces week-ends sont un vrai cauchemar. De manière générale, tout ce qu'on attend depuis trop longtemps débouche toujours sur une énorme déception.
Pacey : Exit l'éternelle optimiste.
Jen : Je promets de faire un effort.
(Joey met ses bagages dans le coffre du bus.)
Pacey : (à Joey) Ha. Tout va bien??
Joey : Tout va bien.
Pacey : Exactement ce qu'il me fallait.
Joey : Qu'est-ce que tu veux dire?
Pacey : C'est bien que les gens puissent s'aérer la tête.
Joey : Tu parles de qui là, de gens comme nous ?
Pacey : Des gens qui ont besoin de changer d'air...
Joey : On en fait tout les deux parti d'après toi ?
Pacey : Moi j'en sais rien, t'en penses quoi précisément ?
Type : (Se penchant à l'une des fenêtres du bus) Que tout ceux qui ont envie de s'envoyer en l'air ce week-end monte à bord !! (Tous les élèves applaudissent et crient. Joey soupire.)
GENERIQUE Dans le bus. M. Kasden prend est à l'avant, il fait l'appel.
M. Kasden : Procédons à l'appel. (Il fait l'appel, les élèves répondent par présent)
(Jen et Jack sont à côté)
Jen : Devine à quoi je pense. Je n'ai aucune envie de chausser des skis, d'ailleurs je ne sais même pas comment on tient dessus. Ca va être le week-end de tous les dangers pour moi.
Jack : Je te donnerais un ou deux cours, si tu veux.
Jen : Dans ce cas, ça risque même d'être très dangereux pour nous deux.
Jack : Faire ou ne pas faire de ski, telle n'est pas la question. Et ben non, tout le monde sait que ces week-end à la montagne ne sont pas basés sur les activités au grand air.
Jen : Non sans rire ??
M. Kasden: Potter?! (L'image est maintenant sur Joey et Pacey, qui sont assis ensemble)
Joey : Oui.
M. Kasden: Price ? Price! Pénélope Price?!
Anna : (clairement ce n'est pas Pénélope Price) Je suis là !
(Pacey et Joey reconnaissant la voix derrière eux qui vient de répondre se retournent. Anna et Drue sont assis derrière eux. Mais il est clair qu'Anna n'est pas dans leur classe, et encore moins dans le même lycée donc elle ne devrait pas être là)
Drue : (à Pacey et Joey) Roméo, Juliette. C'est fou ce que le monde est petit. Vous vous souvenez d'Anna ?
Anna : Salut vous deux ! (Retour sur Jen et Jack)
Jack : Si j'avais décidé d'avoir que des mésaventures sexuelles, on pourrait dire que j'ai assuré. Enfin façon de parler.
Jen : Je vais encore devoir intervenir.
Jack : Oh, Je connais la chanson par coeur, je t'en prie, te fatigues pas.
Jen : Bon, peut-être que tu ne me donnes aucune raison valable. Je ne comprends pas rien à l'histoire. Est-il trop craquant ce garçon ? Est-il trop intelligent ?
Jack : Non, non, c'est ... Il est très ... Il est très ...
Jen : Très blond ?
Jack : Non, c'est pas ça. Il est gai. Il est très gai. Et quand c'est à ce point évident tu comprends, c'est pas aussi attirant.
Jen : Oui bien sûr. Et quand on fait trop hétéro, c'est plus attirant tu crois ? Je te suis pas.
(Retour sur Joey et Pacey qui sont tournées vers Dru et Anna)
Pacey : (à Drue et Anna) Et t'espères t'en tirer comme ça ?
Drue : A ton avis... Le temps que le prof atterrisse et qu'il s'en rende compte, je pense qu'on aura déjà fait un bon bout de chemin. (Chuchotant à Pacey) Et j'aurais l'air de quoi Hein ? Drue Valentine qui n'inscrirait rien au tableau ce week-end.
Hôpital - Grand-mère est assise dans une chaise à côté de M. Brooks qui est allongé dans son lit branché à de nombreux appareils, Dawson arrive.
Grand-mère: Oh te voilà. Je suis contente que tu sois venu. Ca fait du bien un peu de compagnie.
Dawson : Qu'est-ce qu'ils vous ont dis ?
Grand-mère : Que veux-tu qu'ils disent ? Les mauvaises nouvelles se suivent toujours annoncées sur le même ton. Son coma est du à une absorption de médicaments excessives. Les machines qu'ils ont installées lui permettent de rester un peu avec nous, mais malgré les étonnantes performances de la technologie moderne, le cancer ne lâche pas prise.
Dawson : Ça n'a pas de sens ! Regardez la, il est là quelque part entre la vie et la mort et ... Grand-mère : Tout à l'heure, sur ma chaise, avant que tu n'arrives, je me suis amusée à imaginer la situation avec les yeux d'Arthur. Soucieux de trouver le dernier bon mot qui ferait mouche. Les médecins et les infirmières viennent le voir. Ils lui prélèvent du sang, surveillent les monitors. Mais quoi que c'est gens dévoués puissent faire, de toute façon c'est Dieu seul qui décide.
La station de ski - Tout le monde descend du bus et récupèrent ses bagages. Joey porte un énorme sac, et elle a vraiment du mal.
Pacey : Euh, mademoiselle je me débrouille toute seule, permettez moi de vous aider.
Joey : Je les ai portés jusqu'au bus, je peux les porter jusqu'à l'hôtel. Pacey : Arrête c'est ridicule, donne ça. (Il lui prend ses bagages.)
M. Kasden : Votre attention s'il vous plaît ! Votre camarade Burden va procéder à la distribution des clefs de chambre et avant que vous ne vous fassiez trop d'illusions, sachez qu'on s'est arrangé pour que les chambres soient occupées par deux personnes du même sexe. (Tout le monde : bouhhhh!) Quant aux clés du mini-bar elles ont bien sûr été confisquées. (Plus de bouhhh encore!)
(M. Kasden donne les clefs à l'étudiant qui doit les distribuer, et part. Drue saisit immédiatement le sac de clefs.)
Drue : On dirait que t'as besoin d'un coup de main Burden. (Donnant une clef à Pacey) Joey, Pacey, et voilà votre clef. Deux lits réunis en un avec roulettes au cas où ça coincerait entre vous. (Donnant une clef à Jack) Jack, Jen, bon là c'est clair pas de complication d'ordre sexuel. Toutes les chambres vous conviendront. Ca c'est la mienne. (Rend les clefs à l'étudiant) Tiens tu continues. Bon courage.
Jack : C'est nouveau ça. Abominable et prétentieux ça rime avec intelligent ??
Jen: S'il te plait Jack, ce week-end on fait un effort, on ne critique pas et on s'éclaaaaate (Elle glisse sur la neige et tombe)
Hôpital - Dawson sort de l'hôpital. Un docteur le suit, voulant le rattraper.
Docteur : M. Leery ?
Dawson : Docteur Reuno ?
Docteur : Nous avons un problème urgent, il faut que je vous parle.
Dawson : Au sujet de M. Brooks ?
Docteur : Allons ... dans mon bureau si vous préférez ?
Dawson : Non, ça va.
Docteur : Bien. J'ai vu dans son dossier que vous aviez signé une sorte de prise en charge pour M. Brooks. Vous voyez de quoi il s'agit ?
Dawson : Oui. Avec ce document j'avais le droit de venir chercher ses médicaments.
Docteur : Oh, oui bien sûr. Mais la situation a changé et étant donné qu'il n'a plus de famille, vous avez certaines responsabilités envers lui.
Dawson : En clair ?
Docteur : Dawson, peut-être que si vos parents venaient ... ?
Le bureau du Docteur - Mitch, Gail, Dawson et Grand-mère sont assis devant le docteur discutant de la situation.
Mitch : Il l'a signé pour pouvoir aller chercher les médicaments de Brooks.
Docteur : Je sais pourquoi il l'a signé.
Gail : Mais si ce papier existe ce n'est pas à un garçon de son âge que doit revenir la responsabilité de décider comment et quand un homme malade doit mourir.
Docteur : C'est la loi en vigueur dans cet état.
Gail : La décision ne devrait pas lui incomber.
Docteur : Bien entendu ça ne devrait pas Mme Leery, mais c'est ainsi. Il est probablement plus sage que je vous laisse discuter de la question entre vous.
Dawson : Y'a t-il une chance qu'il revienne à lui avant de mourir ?
Docteur : Je ne sais pas. Mais même si je le savais, la décision que vous avez à prendre serait tout aussi délicate. Je suis désolé. (Il sort du bureau)
Mitch : Et bien ... Vu le cas de conscience auquel nous sommes confrontés, la chose la plus humaine à faire, mais ça n'engage que moi ...
Gail: Mitch.
Mitch: Ecoute, je suis comme toi, je n'ai pas envie d'en parler, mais on est là
Gail: Dawson. Rien ne t’oblige à prendre une décision.
Dawson: Maman, il le faut. Mais comment saurais-je que c'est la meilleure décision à prendre ? Mitch: Tu ne le sauras pas fiston. Il s'agit d'un tout autre choix.
La station de ski - On voit tout le monde qui court, cri, et s'amuse dans la neige. Joey et Pacey sont dans leur cabine.
Pacey : C'est comme l'été dernier. Enfin sans les hamacs et l'océan.
Joey : Et le bateau aussi.
Pacey : Oui, et le bateau. Mais, il y a toujours les deux principaux ingrédients. Toi et moi. On pourrait accrocher "ne pas déranger" sur la porte et faire comme si on était ancrés au large de ...
Joey : Du Groenland. Il fait un froid de canard ici. (Elle ajuste la cheminée)
Pacey : Qu'est-ce que tu dirais d'une séance chips, cacahuètes et télévision ?
Joey : En d'autres termes un vendredi soir classique à Capeside ?
Pacey : Non, pas tout à fait dans cet hôtel on dispose de chaîne qu'on a pas chez nous. (Il allume la TV. Et ils tombent sur une chaîne porno.)
Pacey : Comment ils ont atterri dans cette position, à ton avis ? (Joey s'éloigne. Il éteint la télé) Allez, dis-moi qu'on peut en plaisanter ?
Joey : On peut plaisanter de quoi?
Pacey : Du sexe. Dis-moi qu'on peut en rire maintenant. C'est la seule attitude rationnelle à adopter. Tu ne peux pas le sacraliser, tu ne peux pas le fuir, parce qu'il est omniprésent. C'est comme la nourriture, l'eau, l'air.
Joey : On ne pourrait pas respirer un peu autre chose ?
Pacey : Tu rends compte du ridicule de la situation ?
Joey : Pacey, on est en week-end et sincèrement je n'ai pas du tout envie qu'on le passe comme la semaine qui vient de s'écouler.
Pacey : C'est à dire ?
Joey : Je ne veux plus sentir entre toi et moi cette horrible tension dès qu'on s'approche à un mètre l'un de l'autre.
Pacey : Mais je ne suis pas du tout tendu là, je me sens très relax. Je suis en vacances Joey. (Il s'approche d'elle)
Joey : C'est vrai ?
Pacey : Oui, c'est vrai.
Joey : On est totalement d'accord par conséquent ?
Pacey : Je sais pas sur quoi on est d'accord, mais bon, on est l'est totalement si je comprends bien.
Joey : On est d'accord pour que durant ce week-end tout ne soit pas basé sur le sexe.
Pacey : Non, ce week-end tout ne sera pas basé sur le sexe.
La cabine de Jack et Jen - Jack déballe leurs affaires et Jen est assise sur le lit avec de la glace sur sa cheville.
Jen : Tu imagines si on doit m'amputer ?
Jack : Tu veux que j'aille chercher un médecin ?
Jen : Non, c'est seulement une petite foulure.
Jack : C'est ce que je pensais. Et tu veux que je te dise ?
Jen : Quoi ?
Jack : Il n'est pas question que je laisse ta cheville gâcher notre week-end parce que tout les deux on est ici pour prendre du bon temps. Je suis même prêt à te porter sur mon dos pendant tout le séjour s'il le faut.
Jen : Parfait, début des réjouissances, tu vas m'enlever mon pantalon. Ouhh. Je veux prendre un bain avant d'aller dîner. Ouuhhh. (Elle se lève)
Jack : Ah, non, je regrette. Mais ça c'est exclu.
Jen : Pourquoi ? Jack : C'est simple ... Tu es une fille et moi je suis un garçon. Y'a des limites, et des règles dans la vie.
Jen : Jack, qu'est-ce que tu risques ? Qu'il te vire de l'équipe pour m'avoir aidée ? Pitié.
Jack : Ca c'est un peu déplacé.
Jen : Ecoute, il est temps que tu laisses tomber tout ces réflexes complètement nuls de macho, qu'est-ce qu'il y a de déplacé, hein ? Il est où le problème, franchement ? Ok. Bien. Ca ne fait rien. Tu seras face à ta conscience quand je devrais visser ma jambe de bois tous les matins jusqu'à la fin de mes jours. (Elle commence à déboutonner sa chemise et pantalons, mais Jack est dos à elle quand elle fait ça)
Jack : Alors ça c'est n'importe quoi. (Il se retourne et voit sa chemise ouverte et son pantalon défait) Ho ! Ho ! Tu arrêtes ça tout de suite, Jen, là ça suffit, hein !!
Jen : Ben ... Quoi ?
Jack : Tu veux peut-être que je me déshabille devant toi aussi ? (Elle sourit) Tu oublies ce que je viens de dire, d'accord.
La maison de M.Brooks - Dawson observe quelques images de son film. Gretchen entre avec un panier de pique-nique.
Gretchen : Tu as faim ?
Dawson : Ah, bonsoir. J'ai faim. Mais j'ai pas terminé. Je traîne.
Gretchen : Tu dois quand même manger un peu ?
Dawson : Il me manque encore quelques images avant de boucler la séquence finale.
Gretchen : Tu es revenu au moins cent fois sur ce film. Arrête. Tu es trop sollicité ces derniers temps. Tu y verras plus clair avec du fromage et des biscuits salés.
Dawson : Si tu insistes. (Dawson éteint le projecteur et rejoint Gretchen à table.) Je t'en supplie dis-moi que tu n'as pas apporté 15 sortes de biscuits salés, je sans que se serait trop dur d'avoir encore un autre choix à faire. (Il soupire) Comment j'en suis arrivé là ? Un jour j'ai repeint sa clôture et voilà où j'en suis. Je n'ai même pas 18 ans. Je devrais être parti à la neige avec mes camarades de classe, je ne devrais avoir qu'à choisir entre des gants rayés ou bleus, entre skier ou faire la fête non-stop.
Gretchen : Oui c'est vrai, c'est assez angoissant.
Dawson : Qu'est-ce qui est angoissant ?
Gretchen : La période où l'âge adulte gagne du terrain sur ta vie.
Dawson : Oh c'est trop philosophique, j'aimerais pouvoir être en mesure d'alimenter une discussion sur le sujet mais là ...
Gretchen : Personne ne te le demande pour l'instant.
Dawson : Parmi ceux que tu as connu qui est mort en premier chez les Witter ?
Gretchen : Mon grand-père. Je le trouvais exceptionnel. C'était un homme gentil et drôle, je riais beaucoup avec lui. Il est mort quand j'avais huit ans. Et toi ?
Dawson : Quand mon grand-père est mort j'avais deux ans, à part lui je n'ai encore jamais perdu quelqu'un de proche. C'est sans doute pour ça que je suis largué. En fait je n'ai qu'une vague expérience de la mort. Comment M. Brooks pouvait-il être aussi sur que je ferais ce qu'il voulais ?
Gretchen : Tu as jugement plus sain que beaucoup de gens que je connais, Dawson. Brooks se disait certainement la même chose. C'est pour cette raison qu'il t'a choisi. Il a du laisser ton âge de côté et penser qu'au fond tu étais la bonne personne et qu'avec toi il aurait une mort digne. Tout ce qu'il a vu c'est l'âge de ton coeur, il savait que tu prendrais la bonne décision. Il avait confiance en toi.
Dawson : Merci.
La station de ski - Pacey et Joey sont à l'extérieur d'un restaurant regardant vers l'intérieur. Jen et Jack s'approchent et les saluent.
Pacey : (à propos du restaurant) Ça à l'air plutôt tranquille.
Jack : (s'approchant) Laissez passer la jambe de bois.
Jen : Une cheville juste un peu enflée. (En parlant de sa cheville) Vous allez dîner au Greco ?
Jack : Une super pizzeria un peu plus haut. Ambiance chaleureuse, jolies nappes rouges et blanches et tarifs étudiants.
Joey : Ca peut être sympa. (À Jen) T'es sûre que ça va ?
Jen : Ca roule, aucun souci. Ca glisse plus que ça roule d'ailleurs.
Joey : On y va.
Jack : (à Pacey et Joey) Après vous.
(Comme ils commencent à partir, Jen glisse sur la glace. Ses pieds s'envolent et atterrit directement sur son postérieur) Jen: Ouchhhhh!
Pizzeria Greco - Tous les élèves sont assis à de grandes tables. Anna et Dru sont assis en face de Joey et Pacey.
Anna : Une fois arrivé, j'ai dis, oh non pas question sur une banquette arrière en skaï, c'est inconcevable. (Tout le monde rit, sauf Joey)
Drue : T'en fait une tête Potter ? T'as pas une anecdote perso pour illustrer la séquence "les filles aussi veulent s'éclater" ?
Joey : Le plaisir sexuel que peuvent connaître des filles encore jeunes avec des garçons de leur âge rencontrés comme ça au hasard d'une fête où tout le monde se saoulent à la bière est insignifiant pour ne pas dire nul.
Anna : Sauf si tu tombes sur un spécialiste. Y'en a plein qui sont doués.
Drue : En conclusion je dirais que pour les filles c'est nettement plus facile que pour les garçons, c'est pas vrai ? (Tous les types approuvent) Elles n'ont pas l'angoisse de la performance et quand elles ont décidé d'y aller tout ce qu'elles ont à faire c'est demander. C'est elles qui devraient se balader avec des capotes dans leur portefeuille. (Tous les types disent "Ouais!") Merci.
Joey : Ben voyons, tous les garçons ne se baladent pas avec des capotes dans leur portefeuilles, Drue.
Anna : Très bien, il n'y a qu'un moyen de le savoir. Allons-y les garçons. Tous à vos portefeuilles. (Tous les gars le sorte, sauf Pacey. Ils jettent leur préservatif vers Anna et Joey. Pacey sourit.) Pacey, où est ton portefeuille ?
Pacey : Je l'ai oublié à l'hôtel.
Pizzeria - Tout le monde sort du resto, et repart à l'hôtel. Pacey et Joey se retrouvent tout les deux devant le resto.
Joey : Attend Pacey. Pourquoi tu n'as pas sorti ton portefeuille ?
Pacey : Tu le sais, je l'ai oublié à l'hôtel.
Joey : Il est dans ta poche. (Pacey sourit et le sort de sa poche. Il le remet à Joey et elle l'ouvre. Elle glisse le préservatif d'une des poches, le remet ensuite dedans et rend le portefeuille à Pacey. Ils repartent vers l'hôtel.)
La chapelle de l'hôpital - Grand-mère est assise dans la chapelle seule. Dawson entre.
Dawson : (S'assoyant a coté d'elle.) Je me demande pourquoi je suis ici.
Grand-mère : Tu n'as pas besoin d'avoir de raison précise.
Dawson : Vous êtes venu prier ?
Grand-mère : Oh oui. Dans un endroit tranquille.
Dawson : Quand vous priez, vous priez pour quoi ?
Grand-mère : Ça dépend. Je prie pour toutes celles et ceux que j'aime. Pour ceux qui aujourd'hui ne sont plus avec moi. Et toi mon garçon ?
Dawson : Il y a des années que je n'ai pas prié. Et quand ça m'arrivait c'était plus pour faire un voeu. Je voulais quelque chose mais je n'osais pas le dire tout haut.
Grand-mère : Si tu pouvais le dire tout haut aujourd'hui, quel serais ton voeu ?
Dawson : En réalité je n'en ai aucune idée. Je ne sais pas. Est-ce que je dois prier pour lui, pour qu'il se remette, pour qu'il se lève et qu'il nous dise, ça fait trop longtemps que vous êtes là maintenant rentrez chez vous c'est bon. Où dois-je prier pour que ça s'arrête. Son calvaire n'a que trop duré. Alors j'attends, je n'arrête pas de guetter le moindre signe. Quelque chose qui serait ... comment dire, en phase avec mon intuition.
Grand-mère : Que te dit ton intuition quand tu l'écoutes ?
Dawson : Elle me dit d'attendre.
Grand-mère : Dans ce cas c'est ce que nous ferons. Nous attendrons.
La station de ski - C'est maintenant le jour suivant. Les jeunes patinent sur un étang gelé. Joey est assise sur un banc le long de la glace quand Jack s'approche. Il prend place à coté d'elle.
Jack : Tu trouves pas que cet endroit dégage des vibrations dignes des films de John Hugues, ça fait très années 80 ?
Joey : Tu veux parler du côté un peu ringard.
Jack : Entre autre. Et puis y'a le côté jeunesse américaine, la vraie, l'authentique. Et oui, comme tu voies le mini-golf ça fait le jeu, la nostalgie d'une époque qu'on n'a pas connu.
Joey : Excuse-moi. Je suis pas trop avec toi là ... Je nage en pleine confusion.
Jack : C'est quoi ton problème ?
Joey : Le sexe. Le Sexe est mon problème. Le Sexe est toujours mon problème. Je suis vraiment convaincue qu'il faut attendre que ce soit le bon moment et ... qu'il ne faut pas se sentir coupable ou obligé, et je doute en même temps.
Jack : Je crois que tu cogites trop et ça te bloque plus qu'autre chose finalement, et surtout ça t'empêches de voir que dans la situation qui te préoccupes tellement on n'a pas uniquement le bon et le mauvais choix, en fin de compte y'en a tout un paquet Joey.
Joey : Ca ça m'aide drôlement.
Jack : Y'a que toi qui peut t'aider. Soit à l'écoute de toi-même ... et de ce que tu ressens.
Joey : C'est de la peur que je ressens.
Jack : Ouais ... Dans la vie les seules choses réellement excitantes requièrent plus de courage que la majorité de nos actes. Respire à fond et lance toi. Elle a du bon cette trouille qui ne te lâche pas. C'est bien souvent grâce à elle qu'on sait que ça vaut le coup.
L'hôpital - Dawson est endormi dans une chaise. Un vieil homme entre dans la chambre.
Homme : Voilà. Tu as gagné sacré vieux renard. C'est toi qui la reverras en premier. (Dawson se réveille en entendant l'homme parler. Il est surpris lorsqu'il comprend que cet homme est le meilleur ami de M. Brooks qui lui a volé sa fiancée. À Dawson) Ben vous en faites une tête ? On dirait que vous avez vu un revenant.
Dawson : Vous êtes ...
Homme : Oh non, vraiment peu de gens se souviennent de ces photos jaunies et surtout pas les jeunes. Vous devez être le petit-fils d'Arthur. Le médecin a dit que ...
Dawson : Non, non, je ne suis pas son petit-fils, je suis seulement ... un admirateur.
Homme : Oh.
Dawson : Il m'a raconté qu'il était fâché avec vous depuis ...
Homme : 40 ans. Le moi dernier il m'a écrit une petite lettre. Il disait avoir mal agi. Il souhaitait que je lui pardonne. Lui pardonner quoi ? Il s'est surtout fait du mal à lui-même. J'ai eu envie de le contacter, quelques temps après le décès de ma femme Ellie. Je me disais que lui au moins comprendrait ce que je traversais.
Dawson : Et alors qu'est-ce que vous avez fait ?
Homme : J'ai vite réalisé que la peine qu'il éprouverait serait plus forte que la mienne. Immensément plus forte. J'ai vécu de longues années avec Ellie. Nous avons eu trois enfants ensemble. Une vie heureuse. Et pourtant, pendant tout ce temps, il a gardé une partie de son âme. Celle que l'on donne à son premier amour. Quand il partira, il la rejoindra. Et enfin il sera avec elle, c'était leur destin je suppose. Je vais te laisser. Au revoir Arthur. Merci d'avoir écrit. Et d'avoir attendu que je vienne te dire au revoir. (Se retourne pour partir)
Dawson : Monsieur. S'il vous plaît ne partez pas. Je ne sais pas ce qu'il faut faire. Je ne sais pas si j'ai le droit de décider quand un homme doit mourir.
Homme : Dans une situation aussi délicate, une seule chose compte, et cette chose c'est la foi.
Dawson : Encore faudrait-il que je l’aie. Je ne sais pas même ce que c'est.
Homme : La foi c'est croire à quelque chose très fort alors que le bon sens te dicte de ne pas y croire. Miracle dans la 34ème Rue. C'est dans les films que j'ai trouvés les meilleures réponses aux questions que la vie peut soulever. Arthur y croyait dur comme fer. (Dawson sourit) Il était saugrenu, hein ?
Dawson : Pas si saugrenu que ça, non.
Homme : Je partageais ses convictions avec lui. (Il sort de la chambre.)
Station de ski - La cabine de Jack et Jen. Jack entre et trouve Jen assise sur le plancher à côté du mini-bar avec pleins de bouteilles partout.
Jen : Pardonne-moi. Je me sentais au 36ième dessous et ... au lieu de me gaver de sédatifs et de pilules roses je me suis rabattue sur le premier antidote résorbé.
Jack : Tu as ouvert le mini-bar ?
Jen : Tu serais étonné de voir tout ce qu'une fille peut faire avec une pince à cheveux.
Jack : Le tableau est limite pathétique. (Il s'assoit sur le plancher à côté de Jen)
Jen : T'es fatigué ?
Jack : Oh non au contraire, je me sens très très éveillé.
Jen : Moi aussi.
Jack : Je vais te dire de quoi je suis fatigué, je suis fatigué d'être constamment dans un cocon. J'essaie constamment de la jouer prudent, cool. Mais j'aimerais donner dans le dangereux. J'ai envie que ça bouge. J'ai envie de faire des trucs débiles ce soir.
Jen : De quels styles ?
Jack : J'en sais rien. Me saouler. Me bagarrer. N'importe quoi.
Jen : D'abord tu vas boire un coup avec moi. Et on ira se bagarrer plus tard. (Elle lui verse un verre)
Jack : Sympa le programme. Et toi la championne de la prise de risque toutes catégories ? T'as pas une envie particulière ce soir ?
Jen : Si. Jack :
Raconte ?
Jen : Je veux restée assise à côté de toi. (Ils portent un toast et boivent)
Station de ski - Cabine de Pacey et Joey. Joey va ouvrir la porte et trouve Anna debout à l'extérieur dans un bikini.
Anna : Oh désolé. J'espère que je ne vous dérange pas. Je viens vous rappelez le rendez-vous au jacuzzi.
Joey : Message bien reçu.
Anna : Je craignais que ça vous soit sorti de la tête.
Joey : Et enregistré.
Anna : Super, à tout à l'heure !
(Elle ferme la porte et se tourne vers Pacey)
Joey : Pas de commentaire ?
Pacey : Pas vraiment.
Joey : Ah bon ? Une blondasse avec les seins pratiquement à l'air frappe à notre porte, et demande si Pacey a la permission d'aller jouer et ça ne t'inspire aucun commentaire ?!
Pacey : De toute façon quoi que je dise, tu le prendrais mal.
Joey : D'accord, dans ce cas ... Tiens moi au courant si jamais l'envie te revenait de me faire partager tes émois.
Pacey : Je suis content qu'on ait cessé notre débat sur le sexe. Et oui ce week-end est des plus agréables, et je ne voudrais pas le saboter avec un flot d'insinuations sournoises.
Joey : Alors là désolée, Pacey, désolée que mes complexes en tout genre et ma névrose mettent un frein à ta vie sociale. Pourquoi tu n'irais pas rejoindre ta copine au jacuzzi ? Vas-y tu es libre ...
Pacey : Et là tu aurais de nouveau une bonne raison de m'en vouloir ? C'est ce que tu cherches, n'est-ce pas ?
Joey : Non, c'est cette fille qui t'intéresse, hein ? Tu veux quelqu'un d'un peu plus libéré, d'un peu plus expérimenté, d'un peu plus soucieux de transformer tout ça en un week-end mémorable et délirant.
Pacey : C'est toi que je veux, Joey. Mais à quoi bon insister parce que toutes les preuves que je te donne tu te charges de les réfuter.
Joey : Je sais que ... d'accord, je sais que c'est moi que tu veux, Pacey. Et ... Je sais pas pourquoi, pour quelle raison ...
Pacey : Je t'en prie, arrête là c'est bon. On est bien conscient tous les deux que si je m'étais investi dans cette relation pour le sexe et uniquement pour ça, jamais je n'aurais tenu 9 mois.
Joey : Non, tu n'aurais pas tenu 9 mois.
Pacey : Bon, Joey, je refuse de culpabiliser comme un fou parce que j'estime qu'il n'y a pas de mal à vouloir faire l'amour avec sa petite amie quand on l'aime autant que je t'aime.
Joey : Par contre c'est très mal de ne pas vouloir faire l'amour.
Pacey : Non, non. Ce serait tellement plus simple si c'était le cas. Je sais que tu as peur. Je comprends. Tu m'en parles je n'ai rien à te reprocher à ce niveau là mais jamais tu me dis de quoi tu as peur. Et aujourd'hui je sais exactement ce que c'est. Tu as la trouille de dire son nom.
Joey : Dawson ? Oh non, non c'est pas juste, tu peux pas mettre son nom sur le tapis à chaque fois que notre relation ...
Pacey : Ok. Ca va, ça va, ça va, arrête, d'accord. Tu veux que je te dise de quoi j'ai peur moi ? Parce que ce n'est pas lié au fait qu'on le fasse ou qu'on ne le fasse pas Joey. Le jour où on décidera tout les deux de le faire, il n'y aura pas de souci. Moi ce qui me fait peur tu vois c'est cette petite partie dans ton coeur qui appartient toujours à Dawson, tu comprends ? J'ai peur, j'ai peur de cette partie de ton coeur justement. On a toujours imaginé que la première ce serait lui. J'ai peur de cette partie de toi qui refuse que ce soit moi. Voilà de quoi j'ai peur en fait.
Joey : C'est ce que tu ressens ?
Pacey : (soupirant) Oui.
Joey : Si c'est ce que tu ressens, alors ... pourquoi tu es resté ? Pourquoi tu sors avec moi depuis 9 mois si vraiment tu en es persuadé ?
Pacey : Tu me connais, j'ai toujours été un peu maso. (Il sort de la chambre. Joey commence à pleurer.)
Station de ski - Cabine de Jack et Jen. Jack et Jen sont assis sur le plancher face à face. Jen avale encore un verre.
Jen : Ouhh ! Génial. Jack : Je suis un piètre alcoolo.
Jen : Oh ! Mais non mon chéri, tu es un super ivrogne.
Jack : Non c'est faux, un super ivrogne au bout d'un verre ou deux il se lâche. Il a qu'une envie c'est de se marrer, alors que moi je me renfrogne, je me barricade.
Jen : Et pourquoi tu dis ça, arrête de te taper dessus. Une mine renfrognée ça peut-être sexy.
Jack : Etre Sexy ? C'est être capable de bien se marrer dans la vie. D'ouvrir les vannes, de lâcher la pression. C'est toi qui me dit tout le temps, "Jack, ne te ferme pas tout de suite à toutes les possibilités". Toi ... tu es une ivrogne très sexy. (Jen rit) Non attends je rigole pas, t'es folle et courageuse.
Jen : Oh non, question courage tu me bats à plate couture.
Jack : Arrête c'est pas vrai
Jen : Si.
Jack : Non... Moi j'ai peur.
Jen : Peur ? Tu as peur de quoi ?
Jack : Je sais pas. J'ai peur de finir ma vie seul dans mon coin. J'ai peur d'être cantonné au rôle de copain sympathique, de frère toujours à disposition, de confident. Mais sans jamais l'amour de quelqu'un. Plus que tout, j'ai peur de ne jamais rencontrer un garçon que j'aimerais autant que toi.
(Jen sourit et elle semble prête à pleurer. Elle embrasse sa main et la presse sur le front de Jack.)
Jen : Viens approche.
(Jack semble un peu triste et mélancolique. Jen lui tire sa tête et embrasse son front. Ils se regardent et lentement Jack déplace sa bouche vers celle de Jen et ils s'embrassent doucement.)
La Chambre à coucher de Dawson et la Station de ski - Dawson et Joey sont au téléphone.
Joey : Je suis de tout coeur avec toi, Dawson.
Dawson : Je te remercie. Mais j'ai aussi l'impression de faire le bon choix. C'est ça le plus étrange.
Joey : Comment ça ?
Dawson : Et bien, au bout d'un certain temps toutes les idées se bousculent tellement que le cerveau ne peux plus rien gérer, et on n'a plus qu'à se fier à son coeur. Où à se qu'on appelle l'intuition. C'est libérateur. Même si c'est terrifiant au départ. Je me dis que c'est sûrement ça le truc.
Joey : Quoi ? Quel truc ?
Dawson : Si on n’avait pas aussi peur de se lancer, jamais on se sentirait aussi libre quand on le fait.
Joey : Dis par toi ça à l'air si simple.
Dawson : Ca se résume à ça Joey. C'est ce que M.Brooks attendait je crois. Même dans son état, je suis sûr qu'au fond ... il attendait la venue de son ami.
Joey : Pour lui dire au revoir.
Dawson : Oui pour lui dire au revoir.
Joey : C'est parfois très difficile.
Dawson : Oui. (Un long silence.) Au revoir, Joey.
Joey : Bonne nuit, Dawson. (Ils raccrochent)
Station de ski - Le jacuzzi - Pacey marche vers le jacuzzi quand Anna le rejoint.
Anna : Salut toi ! On allait rentrer. Tu t'es finalement décidé.
Pacey : Je me suis pas décidé, je suis juste en train de faire une balade.
Anna : Tu as l'air tout triste. Et comme tu étais là pour me réconforter il n'y a pas si longtemps c'est logique que je te renvoie l'ascenseur ce soir. (A ses amies qui partent) Je vous rejoins tout à l'heure les filles.
Station de ski - La chambre de Jack et Jen. Jack et Jen sont allongés sur le plancher et s'embrassent.
Jen : On est fous, qu'est-ce qu'on fait ?
Jack : J'en sais rien.
Jen : Oh, arrête, non arrête, on ne peut pas faire ça.
Jack : Qui a dit ça ?
Jen : Moi. Non c'est pas possible. Excuse-moi, Jack. (Elle reboutonne son chemisier) Mais tu es saoul. Tu es saoul et seul... Et gay. Même si ça à l'air sympa pour l'instant et pas que l'air, c'est sympa tout court à vrai dire, se sera différent quand l'effet aura passé.
Jack : Et... et comment tu sais que l'effet va...
Jen: Jack.
Jack : Oh bon sang, ma tête.
Jen : J'ai une idée. Je vais aller mettre des glaçons dans de grands verres d'eau qu'on va se dépêcher de boire.
Jack : Ouais, très bonne idée. Jen ?
Jen : Oui ?
Jack : Je suis désolé. (Jen prend le seau à glace et sort de la pièce)
L'hôpital - Dawson, Gretchen, Grand-mère, Mitch, Gail et le docteur sont debout autour du lit de M. Brooks. Le docteur ferme les machines. La machine du coeur commence à ralentir jusqu'a ce qu'elle fasse des lignes plates. Le docteur l'éteint. Tout le monde sort sauf Dawson.
Dawson : Au bientôt, M. Brooks.
La station de ski - Jen est dehors aux poubelles pour jeter les bouteilles d'alcool vides du mini-bar, elle en fait tomber quelques unes par terre. Elle se penche pour les ramasser. M. Kasden s'approche.
M. Kasden : Voyez vous ça ?
Jen : (surprise)... Je fais du tri sélectif. Bon soir ! (Elle se précipite dans sa chambre.)
La station de ski - Pacey et Anna sont assis sur un banc devant une cheminée.
Anna : Pacey, je sais que tu n'es pas prêt à rompre avec elle. C'est pas grave. Je comprends. Ca ne me gêne pas. Mais je trouve que serait vraiment bête de passer à côté d'une pareille occasion. (Elle se penche pour l'embrasser)
Pacey : Non, Anna, tu ne comprends rien, c'est clair, rien du tout. Ce que tu attends n'arrivera pas.
Anna : Mais qu'est-ce qui t'arrêtes, ce ne serait que sexuel entre nous. C'est sans importance. On est adultes que je sache.
Pacey : Non, on n'est pas adulte, on est loin du compte. Et puis contrairement à ce que tu dis Anna c'est important. J'ai quelqu'un dans ma vie avec qui j'ai envie de rester plus qu'une nuit. Et... je ne veux ni la perdre ni la faire souffrir, je ne veux même pas l'envisager. Pour moi ça ne se pose pas en terme de vouloir coucher avec quelqu'un. Mais de vouloir partager la chose la plus intime qu'il soit possible de partager avec quelqu'un. Peu importe le temps qu'il faut attendre. Excuse-moi si je t'ai donné une fausse impression. (Il se lève et part. Joey est debout quelques mètres plus loin. Pacey s'approche d'elle.)
Ca va ?
Joey : Ouais.
Pacey : T'es là depuis longtemps ?
Joey : Assez longtemps pour me rappeler pourquoi je t'aime autant. Pourquoi chaque partie de moi t'aime autant. (Elle embrasse son front et ils marchent vers leur chambre) Pacey ? Tu as le droit de ne pas avoir le moral. Et tu peux être fâché aussi...
Pacey : J'suis pas fâché contre toi.
Joey : Si tu l'es. Ca fait rien. Tu as le droit de m'en vouloir. Rien ne t'oblige à être parfait 24 heures sur 24. Et moi, rien ne m'oblige à avoir aussi peur. (Ils s'embrassent)
Pacey : Qu'est-ce que t'en dis, on rentre, on verrouille la porte, on se blottit l'un contre l'autre et je te lis une histoire ?
Joey : On n'a pas de bouquin.
Pacey : C'est pas grave, j'inventerai l'histoire.
Joey : Bien ton idée. (Ils marchent vers leur chambre)
La maison des Leery - Dawson est en train de préparer une projection du film du M. Brooks. Gretchen est debout près du projecteur, Mitch est assis sur le divan et Grand-mère est assise sur une chaise. Gail arrive avec du pop-corn.
Gretchen : Oh, plus sur la droite. (Dawson ajuste l'écran)
Gail : Pop-corn ?
Grams : Et puis-je te demander comment cette idée t'es venu, Dawson ?
Dawson : Elle m'est venue en vous écoutant. Vous déploriez n'avoir jamais vu un de ses films. Un de ses produits.
Grand-mère : En effet je n'en ai vu aucun.
Dawson : Mais ça va changer. (À Gretchen) Tu éteins ? (Parlant de la lumière. Elle y va) Je crois que c'est comme ça qu'il aurait aimé qu'on se souvienne de lui.
Grand-mère : Tu as entièrement raison. Je vais prendre un peu de pop-corn. (Dawson allume le projecteur, le film commence, Gretchen vient s'asseoir sur un pouf entre les jambes de Dawson. On peut lire beaucoup d"émotions sur le visage de Dawson)
Station de ski - Cabine de Pacey et Joey. Joey est debout devant le miroir portant un bas de pyjama et un débardeur. Elle est en train de se coiffer les cheveux. Pacey entre.
Joey : Ah.
Pacey : (lui montrant la brosse) Je peux ?
Joey : Bien sur. (Elle lui remet la brosse et il la coiffe.)
Pacey ?
Pacey : Mmm ?
Joey : (elle lui prend la main qu'il pose sur son épaule) Tu as toujours ton portefeuille ?
Pacey : (embrasse sa main doucement) Je croyais que le débat était clos ?
Joey : (Lui enlève la brosse des mains) Il est clos.
Pacey : D'accord. (Il tire son portefeuille de sa poche, enveloppant ses bras autour d'elle. Il l'ouvre et retire le préservatif) Qu'est-ce que tu vas en faire, le jeter ?
Joey : (Prend le préservatif) Je vais juste jeter la pochette.
Pacey : (Tourne Joey vers lui) Ecoute si tu penses que ...
Joey : (ils sont face à face) Pacey ... Je pense à la façon dont tu as pris mes sacs en arrivant à la station. Et je pense aussi aux fois où on est au cinéma et tu vas m'acheter mon pop-corn, tu n'oublies jamais de m'apporter une serviette pour que je n'essuie pas les mains sur mon jeans. Et je pense au week-end dernier au golf miniature je t'ai vu, tu as joué tous les coups en premier pour que je connaisse le parcours.
Pacey : Oh c'était juste ...
Joey : (déboutonnant la chemise de Pacey) C'est toi qui m'a appris à conduire. Et le soir du bal, tu as su que le bracelet que je portais était celui de ma mère. Tu m'as embrassée le premier. (Elle lui enlève sa chemise) La deuxième fois tu as compté jusqu' à 10 avant, au cas où j'aurais voulu te repousser. (Elle embrasse sa main) Tu m'as achetée un mur.
Pacey : Non, je l'ai pas vraiment acheté, je l'ai...
Joey : On est resté seuls sur un bateau pendant trois mois et tu as compris sans que j'en dise un mot pourquoi je n'étais pas prête. (Elle lui enlève le débardeur) Et tu sais certainement ce soir pourquoi je suis prête. (Pacey lui dégage les cheveux de ses yeux. Ils se tiennent les mains et les caressent du bout des doigts.) Pacey ? Je vais compter jusqu'à 10 ... Après je vais commencer à t'embrasser. Et si tu ne veux pas que je le fasse ... si tu n'en as pas envie, arrête moi. (Ils se regardent avec une telle passion dans leurs yeux. Elle met sa main sur son bras et la place sur sa poitrine.)... 10, mon amour. (Ils s'embrassent, Pacey place ses mains dans les cheveux de Joey. Joey apporte sa main à son visage embrassant son pouce. Pacey embrasse l'épaule de Joey, laissant la bretelle de son tee-shirt tomber sur son bras. Joey s'accroche à Pacey comme il continue à l'embrasser un peu partout, l'embrassant dans le cou. Ils marchent vers le lit, Pacey embrasse constamment sa peau, tandis que la lumière diminue.)
Fin
Un grand merci à Olivia pour ce script !