(Worthington, Joey traverse le hall quand Charlie arrive derrière elle en courant.)
CHARLIE : Joey Potter, la fille que justement je cherchais.
JOEY : C'est ton truc ça, le prénom suivi du nom ? Ça t'aide à ne pas confondre tes conquêtes, c'est ça ?
CHARLIE : Disons que je ne veux pas confondre Joey de Worthington avec Joey d'Amherst.
JOEY : Oh, je l'ai vu l'autre jour, j'ai horreur de son look.
CHARLIE : C'est bizarre, elle ne m'a pas parlé de toi.
JOEY : Charlie, je ne suis pas franchement d'humeur à alimenter une conversation de ce niveau, alors si…
CHARLIE : Oh oui, si je pouvais aller droit au but. Oui d'accord. J'ai besoin de toi.
JOEY : " J'ai besoin de toi ". Ce serait pas le refrain de ta chanson préférée ?
CHARLIE : Non, mais c'est drôle que tu me parles de chanson tout d'un coup.
JOEY : Je croyais qu'on était d'accord pour ne pas faire allusion à cette soirée.
CHARLIE : Je croyais que ça ne concernait que le baiser.
JOEY : (regardant nerveusement autour d'eux) Tu es en train d'y faire allusion.
CHARLIE : Bon, Joey, écoute. On a un concert important ce week-end, cinq titres. On joue en première partie. C'est… C'est une occasion inespérée pour le groupe. On touche un cachet en plus, 500 dollars.
JOEY : Waow ! Un mois de gel fixant !
CHARLIE : Ohh ! Joey ! Ce contrat, c'est carrément le pieds, sauf que notre chanteur nous a lâché.
JOEY : Il en a eu raz le bol que le bassiste séduise toutes les filles ?
CHARLIE : Non. Ces temps-ci, il y en a qu'une qui m'intéresse.
JOEY : Charlie, je suis flattée, très flattée. C'est ce qu'on dit en pareils cas, mais…
CHARLIE : J'ai besoin que tu viennes chanter.
JOEY : Excuse moi ?
CHARLIE : Je viens vers toi sans arrières pensées. Je suis un garçon qui demande un service à une fille.
JOEY : Tu me crois capable de chanter cinq morceaux ?
CHARLIE : Absolument. Dois-je comprendre que tu viendras ?
JOEY : Je vais y réfléchir.
CHARLIE : Tu vas dire oui. J'en suis sûr. (il lui donne une feuille de papier) Les cinq titres à travailler.
JOEY : D'accord, mais, j'ai dit que j'allais y réfléchir, et plus cette conversation s'éternisera et plus je devrais réfléchir au 10000 raisons de ne pas accepter.
CHARLIE : Merci à toi. (il part) Salut Joey ! Ouah ! (il sautille dans le couloir en poussant des hourras) C'est dans la poche !
[GENERIQUE]
(Chambre de Joey et d'Audrey, Pacey et Audrey sont allongés sur le lit, en train de s'embrasser.)
AUDREY : Ouais, bon, je reconnais que c'est hyper torride et tout et tout, mais l'idée que Joey risque de débouler, c'est drôle, ça m'excite moins qu'avant.
PACEY : Oh ! T'as des fantasmes alors, contrairement à ce que tu dis !
AUDREY : Ne fais pas l'idiot ! T'as très bien compris.
PACEY : Non, non ! J'ai rien compris, j'ai le cerveau mal irrigué.
AUDREY : Au début, c'était très charmant toutes ses séances improvisées, mais là on se dirige à grands pas vers le royaume du vice et de la débauche. Ta voiture, ma chambre que je partage avec Joey, la salle de bain… Je te rappelle qu'une femme a besoin d'être courtisée, Pacey.
PACEY : Ça y est alors ? La grande discussion qui fait mal ?
AUDREY : Il va falloir te trouver un appartement.
PACEY : Ce n'est que ça , J'ai cru que tu voulais me laisser tomber.
AUDREY : Te laisser tomber ? Je te tiens pas, je peux pas te laisser tomber. Non, vas où tu veux beau papillon. Soit libre, envole-toi.
PACEY : Je suis obligé ?
AUDREY : Non, tu es seulement obligé de te trouver un appartement. Sérieusement, je me sens… Je me sens inhibée maintenant.
PACEY : Non, attend ! Toi inhibée ?
AUDREY : Oui, et c'est très grave, tous les clignotants sont au rouge. On est a deux doigts de l'explosion là.
PACEY : Dans ce cas, il faut vite que je me loue un appartement. (Ils s'embrassent) Hum…
AUDREY : Hum…
PACEY : Je dois y aller…
AUDREY : Je m'en fiche. (elle l'embrasse à nouveau) Quoi qu'il en soit, je compte sur toi. Appelle-moi de l'endroit où tu squattes ce soir.
PACEY : Bien sûr.
(Il se lève et prend son manteau, Joey entre dans la chambre.)
PACEY : Potter.
JOEY : Witter.
(Pacey sort)
AUDREY : (s'asseyant sur le lit) Ah ! Avant que j'oublie, devine qui a téléphoné ?
JOEY : Euh…
AUDREY : Non, laisse tomber ! T'es nulle aux devinettes. Charlie a téléphoné.
JOEY : Non ? Oh, il insiste.
AUDREY : Bon, alors ? On y va ?
JOEY : Quoi ! Il t'en a parlé ?
AUDREY : Ah, tu me connais, je suis très engageante au téléphone. Attention, si tu me dis que tu ne fais pas ce concert, je ne te croirai pas.
JOEY : C'est vrai que c'était sympa dans cette boite, mais…
AUDREY : Sympa ? ! Mais arrête, tu plaisantes, ce soir-là, c'était limite gênant ! J'ai presque du t'arracher le micro. Il fallait voir comment tu te trémoussais !
JOEY : Ouais… Mais le concert a lieu ce soir. Ça veut dire qu'on doit s'en aller dans…
AUDREY : Dans une heure. Charlie et moi, on est là, on contrôle tout.
JOEY : Seulement, j'ai pas l'intention de voyager avec sa bande de musiciens douteux.
AUDREY : On se calme. Contente-toi de cultiver ton côté star. Je connais justement quelqu'un qui a une voiture.
JOEY : C'est bizarre cette proposition ? Si tu avais vu comme il rampait.
AUDREY : Essayons un peu d'être honnête. J'ai fait un tabac monstre le soir où j'ai chanté, seulement c'est à toi qu'il a fait cette proposition. Ou mon talent l'intimide, ce dont je doute, ou alors, il est dingue de toi. Je pense que c'est ça. Ce qui n'a rien de dramatique en soi.
JOEY : Oui, mais si je le fais, et apparemment, nous avons décidé que je le ferais, c'est juste pour rigoler, c'est pas pour les beaux yeux de Charlie. Je tenais à clarifier.
AUDREY : Bien c'est enregistré. Hum… Allez ! On va s'occuper de ta tenue de scène. On la prend pas dans ta garde-robe, mais dans la mienne.
(Chambre de Jen, Dawson est en train d'emballer un cadeau pendant que Jen essaie différentes tenues.)
DAWSON : Offrir des vêtements à sa petite sœur pour son anniversaire, c'est pas un peu ridicule ?
JEN : Oh non ! C'est super, je t'assure ! D'autant que Lily a déjà trouvé son style. Ce qui entre nous, n'est pas évident en ces périodes où tout le monde se dénude.
DAWSON : Justement, en parlant de nudité…
JEN : Pourquoi je mets autant de temps à m'habiller aujourd'hui ? Nous allons à un goûter d'anniversaire à Capeside. Qui je peux bien vouloir impressionner ?
DAWSON : Je suis là, moi.
JEN : Pour répondre à ma question, ou tu es là dans ma vie ?
DAWSON : … Pardon ?
JEN : Rien du tout. Je cherche un haut seyant. Continue.
(On frappe à la porte de la chambre. Mme Ryan ouvre la porte, et passant la tête dans l'entrebâillement, elle se cache les yeux avec sa main.)
GRAMS : Jennifer, Dawson, vous êtes dans une tenue descente j'espère. Je suis dans la chambre et… (elle écarte les doigts et voit Jen enfiler un pull) Oh… Oh… Pardon je croyais que… Que vous étiez… Que voulais-je dire, moi ? Ah ! Joey est en bas, elle t'attend dehors Dawson.
DAWSON : Heh. Merci.
(Mme Ryan sort)
DAWSON : Wow ! C'est drôle, tout à coup je me sens vieux et ennuyeux.
JEN : Pourquoi ? Parce qu'elle ne nous a pas trouvé dans une position compromettante ?
DAWSON : Oui, oui c'est ça.
JEN : Rien ne nous oblige à commencer toutes nos journées par une rencontre embarrassante avec grand-mère.
DAWSON : Je sais… Je sais… On devrait descendre à moins que… A moins que tu ne veuilles…
JEN : Que je ne veuille… (elle sourit) Ça serait avec joie, mais ça y est je suis enfin habillée, et à vrai dire ça ne me dit pas tellement de me redéshabiller à ce stade de la matinée.
DAWSON : Comme tu veux.
(il contourne le lit et passe devant elle pour quitter la chambre)
JEN : (bas) C'était trop facile.
(Dawson s'apprête à sortir avec son paquet)
DAWSON : (s'arrêtant) Excuse-moi ?
JEN : Tu n'es pas censé faire l'amour avec moi chaque fois que l'occasion se présente ?
DAWSON : Logiquement si, mais tu viens de me dire que tu n'en n'avais pas envi, et puis tu n'arrêtes pas de râler ce matin, alors moi non plus je n'en n'ai pas très envi. Et avant que cette dispute ne te fournisse de la matière pour ton émission, je vais descendre et accueillir Joey.
(il commence à sortir)
JEN : Bien répondu.
(Dawson s'arrête et se retourne)
DAWSON : Est-ce que ça va ? Sérieusement.
JEN : Oui. Oui, sérieusement ça va.
(Dawson quitte la pièce)
JEN : (pour elle-même) Ça va…
(elle enlève encore une fois son pull)
(Extérieur de la maison de Mme Ryan, sous le perron, Dawson ouvre la porte et trouve Joey qui attend, un cadeau dans les bras.)
DAWSON : Quelle ponctualité ! On part dans dix minutes.
JOEY : Oh… Euh… Voilà, je suis passée te dire que finalement je pouvais pas y aller.
DAWSON : Oh ! tu as un petit imprévu ?
JOEY : Si on veut. C'est une longue histoire. (silence) Oui, pour tout te dire, je vais faire un concert avec le groupe de Charlie. (pour elle-même) C'est vrai que ça fait drôle quand on le dit tout haut !
DAWSON : Charlie… Charlie ?
JOEY : Oui le Charlie.
DAWSON : Très bien. En tout cas, tu vas nous manquer Joey. Cela dit, tu me manqueras plus qu'à Lily, mais il faut la comprendre, à cet âge là, les enfants sont ingrats.
JOEY : (souriant) Tu lui donneras ce cadeau de ma part. (elle lui tend le paquet) C'est pas grand chose… J'espère que ça lui plaira.
DAWSON : C'est grand, ça brille. Elle va adorer.
JOEY : Heh ! Bon voyage Dawson.
DAWSON : Ouais, toi aussi… Ça ne sera pas pareil sans toi.
JOEY : A bientôt…
DAWSON : Au revoir…
(Joey le regarde un instant, puis part)
(Cuisine de Mme Ryan, Jack est à table en train de manger des céréales alors que Jen s'approche avec un verre de jus d'orange.)
JEN : Ce n'est pas le même jus d'orange ?
JACK : (des céréales plein la bouche) Hum… Hum… Celui-ci c'est sans pulpe, et l'autre c'était avec pulpe.
JEN : Intéressant. Je crois que je vais rompre avec Dawson.
(Jack recrache toutes ses céréales dans son bol. Un silence s'installe, vite rompu par l'entrée de Dawson dans la pièce)
DAWSON : Vous êtes prêts ?
JEN : Ouais.
JACK : (des céréales plein la bouche) Ouais… Ouais…
(il se lève et part promptement)
(Capeside, devant la maison de Dawson, Mme Ryan, Jack, Jen et Dawson sortent de la voiture de Mme Ryan. Ils découvrent une superbe fête avec beaucoup d'invités.)
DAWSON : Ouah ! C'est carrément la fête du siècle ! Fête dont Lily ne gardera aucun souvenir.
GAIL : (venant à leur rencontre) Je vivais un peu trop cloîtrée depuis quelques temps. (elle embrasse Dawson) L'anniversaire de ta petite sœur n'est qu'un bon prétexte pour réunir quelques vieux amis.
(Un homme arrive, portant une petite fille dans ses bras)
NATHAN : Le café est prêt, Gail. Bonjour, je suppose que tu es Dawson. (il lui sert la main) Ravi de faire ta connaissance. (le visage de Dawson passe de la joie à l'incompréhension)
GAIL : Euh… Je manque à tous mes devoirs ! Pardon. (Jen, blottie contre sa grand-mère, regarde Dawson avec anxiété) Dawson chéri, voici mon ami Nathan et sa fille Haley.
NATHAN : Dis bonjour. Hey !
GAIL : Hey !
(Jack regarde Dawson en serrant les dents)
DAWSON : … Euh… Voici ma petite amie Jen.
JEN : Oui. Bonjour.
(Ils se serrent la main)
NATHAN : Ravi de vous connaître.
JEN : Enchantée.
GAIL : Bien… Je pense que tout est prêt. Sauf bien sûr que j'ai oublié de prendre le gâteau à la pâtisserie.
JACK : C'est rien. Euh… Jen et moi, on va aller le chercher pour vous.
JEN : Oui. Oui, sans problèmes.
GAIL : Oh, vous êtes des anges ! Bon Evelyn, Dawson, qu'est-ce que vous diriez d'un petit café ?
(Gail part un peu gênée)
JEN : (embrassant Dawson) On ne sera pas long.
(Jen et Jack les regardent tous rentrer dans la maison)
JACK : Hors de question de le laisser tomber maintenant.
JEN : Jack arrête ! C'est pas drôle.
JACK : Non, c'est pas drôle, et c'est pour cette raison qu'on va aller chercher le gâteau tous les deux, parce qu'en chemin, tu vas me dire à quoi on joue ici ? (Jen secoue les épaules) Monte dans la voiture.
(Worthington, Pacey et Audrey sont en train de parler d'un côté de la voiture de Pacey pendant que Joey attend de l'autre côté.)
AUDREY : Oh t'es pénible !
PACEY : Et tu me laisseras choisir la musique ?
AUDREY : Si c'est vital pour toi. Ça va être très sympa. Je t'en prie. Il y a pire comme façon de passer son samedi. Tu feras le trajet en voiture avec deux super nanas !
PACEY : Ça c'est vrai. Mais je suis allergique à l'idée de servir de traiteur à Billy Flopp et sa bande.
AUDREY : Charlie Todd.
PACEY : Je veux pas connaître le vrai nom de ce type.
AUDREY : Et je veux pas que t'aies l'air à côté de la plaque, c'est tout.
PACEY : Il n'évolue même pas dans notre cercle de relation… Enfin, il tourne autour un peu comme un vautour, mais en réalité, il n'est pas dans notre cercle…
AUDREY : … Non, mais il court dans notre direction à une vitesse alarmante.
PACEY : Oh la la, ça y est, ça commence.
CHARLIE : (essoufflé) Oh ! Pff… Content de vous trouver… Les autres sont partis avec la camion, il y a une heure.
JOEY : Peut-être qu'ils ont voulu dire quelque chose en t'oubliant ?
CHARLIE : Je ne me suis pas réveillé. Ça vous gène pas si on y va à quatre ?
AUDREY : Ma foi, il n'y a aucune raison qu'on te laisse sur le carreau.
PACEY : Est-ce que tu avais un plan de dépannage en cas de panne d'oreiller et de copains pressés de tailler la route ?
CHARLIE : Bah… C'était toi le plan de dépannage.
PACEY : Sauf que t'as eu tord de compter sur moi.
CHARLIE : Quoi ? !
JOEY : Rien. Pacey, je sais que c'est nul, mais les autres ne feront pas grand chose sans lui, et puisqu'on y va nous aussi…
CHARLIE : Merci, vous êtes vraiment cool tous les trois.
(Il ouvre la porte à Joey)
JOEY : Je suis désolée. C'est vrai Pacey, personne n'avait prévu ça.
(Elle monte dans la voiture, suivie de Charlie)
PACEY : (à Audrey) Je ne suis pas d'accord. Je pari que ce rocker de pacotille a tout manigancé. (Imitant Charlie en pleurant) " Ils sont partis sans moi ". J'y vois clair dans son jeu, il court après Joey…
AUDREY : (secouant les mains sous son nez) Allo ! Votre petite amie actuelle est devant vous. On se ressaisi !
PACEY : Ça n'a rien à voir avec ça. Je sais ce que ce guignol a fait à Jen. Je ne voudrais pas qu'il récidive avec une autre de mes amies.
AUDREY : D'accord. Et si on essayait de profiter de ce qui se passe, de profiter d'une virée improvisée avec des gens mal assortis et leurs tensions sexuelles collectives.
PACEY : … Et d'une palette de porc à la russe, d'accord ça me va.
AUDREY : D'accord.
PACEY : Mais empêche le de s'approcher de moi, je suis sérieux…
(A l'intérieur de la voiture, Joey et Charlie attendent sur la banquette arrière.)
CHARLIE : Heh ! Heh !
JOEY : Quoi ?
CHARLIE : Rien… J'ai rêvé de ça plusieurs fois.
JOEY : De quoi est-ce que tu parles ?
CHARLIE : De toi et moi… Sur une banquette arrière…
JOEY : On est peut-être assis à l'arrière, mais ça ne veut rien dire.
CHARLIE : Je n'ai pas dit que ça voulait dire quelque chose.
JOEY : Ce n'est que professionnel.
CHARLIE : Comme toutes mes transactions à l'arrière d'une voiture.
(Audrey et Pacey montent, la voiture démarre)
(Dans la voiture, ils ont quitter Boston depuis un petit moment, avec Audrey et Pacey à l'avant et Joey et Charlie à l'arrière.)
AUDREY : Ah ! C'est rigolo, on est à peine à une demi heure de route de Salem.
PACEY : C'est risqué de traverser ce patelin, ma petite sorcière.
AUDREY : Heh ! Heh !
JOEY : Charlie, comment s'appelle la boite où on va jouer ce soir ?
CHARLIE : " On " t'as dit ? Te connaissant, je me douterais bien que tu jouerais vite les rockstars aguerries.
PACEY : Eh ! Dis donc, t'es vraiment taquin dans ton genre la vedette ?
CHARLIE : Elle est d'enfer ta voiture Pacey ! Combien tu l'as payée ?
PACEY : Dans mon milieu, Charles, ça ne se fait pas d'interroger un homme sur la valeur de ses biens. Alors ça s'appelle comment l'endroit où on va ?
CHARLIE : Euh… Drunk and Dead.
PACEY : Ivre et mort ! On doit bien se marrer la dedans !
AUDREY : Heh ! Heh !
CHARLIE : Il est super ce bar… Bon d'accord, j'y suis jamais allé, mais le batteur connaît cet endroit et… Et il est plein à craquer le week-end et là ça va être un vrai concert si tu vois ! Notre public ça sera autre chose que des étudiants venu tuer le temps.
(Il voit le visage nerveux de Joey.)
CHARLIE : Ne t'angoisse pas Joey !
JOEY : Je suis pas angoissée.
CHARLIE : T'es juste excitée ?
JOEY : Je ne suis rien du tout.
CHARLIE : Ha ha ! Je comprends. En bonne Rockstar, tu penses aux excitants que tu vas avaler et à la chambre d'hôtel que tu vas saccager une fois le concert fini.
(Vu sur le visage agacé de Pacey et sur Audrey qui le regarde.)
(Devant la maison de Dawson, Jack et Jen discutent, assis sur des bancs.)
JACK : Qu'est-ce qu'il se passe avec Dawson ? L'usure du temps ?
JEN : Non, je commence à voir les choses d'un autre œil… Parce que je me suis lancée trop vite dans cette histoire… J'ai dit trop vite aux autres qu'ils se trompaient, que j'avais raison, que Dawson et moi, nous étions faits l'un pour l'autre et en fait, c'était de la folie… J'ai l'impression que tout ça, c'était dans un univers parallèle et aujourd'hui c'est devenu quelque chose de… Enfin…
JACK : … De rassurant.
JEN : Rassurant… Oh la la, si j'admets ça, je suis bonne pour décrocher le titre de névrosée de la décennie moi, c'est clair ! Heh !
JACK : Heh !
JEN : Steve le séduisant rocker, ne m'a pas fait voir l'amour sous un autre angle. Je n'ai pas eu vraiment de révélation, mais…
JACK : … Mais tu as senti quelque chose en lui parlant.
JEN : Je suis passé à coté de quelque chose, plutôt. Tu sais ce truc quand tu rencontres quelqu'un et que tu dois décider si c'est oui où non, et ce en pensant égoïstement qu'à toi. Je ne veux pas être cette fille qui déprime parce qu'elle ne s'amuse plus et qu'elle s'ennuie le samedi soir… Et puis Dawson ne mérite pas ça, il a déjà assez souffert.
JACK : Il est grand temps que tu lui en parles.
(Vue sur Jen, pas très sûre d'elle.)
(Maison des Leery, Dawson est sur le pas de la parte du salon, regardant Lily qui joue avec d'autres enfants. Nathan arrive derrière lui.)
NATHAN : Alors Dawson, ta mère m'a dit que tu te plaisais beaucoup dans ta nouvelle école de cinéma.
DAWSON : Oui.
NATHAN : Je voulais faire du cinéma, moi aussi, à l'époque où j'étais à Amherst… Euh, je n'étais pas aussi doué que toi évidemment…
DAWSON : (sèchement) Je suis encore novice.
NATHAN : (ne sachant plus comment réagir) Euh… Que penses-tu du film… Euh… Matrix ? Il paraît qu'ils ont eu recours à de nouvelles technologies digitales.
DAWSON : Ouais.
(Dawson regarde Lily, jouant par terre.)
NATHAN : Toi, la petite demoiselle de la maison, viens par ici, Miss Chéri Lily. (Il la prend dans ses bras) Il faut te surveiller toi ! Hein ? Pas vrai ? Elle fait de beau dessins quand elle attrape un crayon. Sa maman dit que c'est un génie. Hein ? Il y a sans doute un gène artistique qui se promène dans le sang des membres de cette famille.
DAWSON : (mal à l'aise) Je vais vous laissez. Excusez-moi !
(Voiture de Pacey, un profond silence règne dans l'automobile et la tension est à son paroxysme.)
CHARLIE : Hey, Pace ?
PACEY : Ouais, Chuck ?
CHARLIE : Je veux pas m'imposer ou être vexant, mais là, il faudrait peut-être mettre le turbo, si on veut arriver.
PACEY : (à Audrey) C'est à moi qu'il s'adresse, ce type ?
AUDREY : Oui.
CHARLIE : D'accord, je sais que tu ne veux pas la fatiguer ton antiquité, mais à force de la ménager, on va être en retard.
PACEY : Tu vas sans doute plus vite avec ta bécane d'avant guerre ! Hein, Chuck ?
AUDREY : Hey ! On se tait les garçons. On ne s'énerve pas en voiture ! Charlie, chéri, nous arriverons à temps. Pacey, mon ange, accélérer un peu ne nuirait à personne.
CHARLIE : Hey ! Si tu veux que je conduise ton char à bœufs, je peux passer devant.
PACEY : D'accord. Heh heh. D'accord.
(Il se gare sur le bas côté de la route.)
AUDREY : Bah ! Qu'est-ce que tu fais ?
PACEY : Evacuation du stress. Je m'en occupe. (à Charlie) Toi, le clown, sort de ma voiture.
(Ils sortent tous de la voiture.)
CHARLIE : C'est quoi le problème ?
PACEY : Il n'y a pas de problème. Nous, on continu, toi tu fais du stop.
CHARLIE : Oh, je t'en prie, ne sois pas ridicule.
PACEY : Je suis ridicule ? Ah bon ?
JOEY : (à Audrey) Nous y voilà.
PACEY : Tu me cherches depuis ce matin, depuis le moment où tu t'es incrusté.
CHARLIE : Ouais et crois moi, je regrette bien d'être parti avec toi parce que ça craint là. Pourquoi tu me lâches pas ? Hein ? Et en plus, tu me connais même pas.
PACEY : Toi non plus, tu ne me connais pas, parce que si tu me connaissais, je t'assure que tu serais déjà parti en courant.
CHARLIE : Ah non, mais je rêve ? Tu crois que tu me fous les jetons ?
AUDREY : Hey les garçons, vous savez quoi ? Vous êtes hyper virils et on est très impressionnées. On peut y aller maintenant ?
(Joey acquiesce.)
PACEY : (riant) Non, attend, tu me lances un défi.
(Il le pousse.)
CHARLIE : Ça t'ennuierais, je pari ?
(Il le pousse en retour.)
PACEY : Tu y tiens ? Alors, il y a plus qu'à ! On y va.
(Pacey remonte ses manches, Charlie retire son blouson.)
PACEY : (donnant sa montre à Audrey) Chéri, tu me tiens ça, s'il te plaît ?
CHARLIE : Allez, viens par là, mec.
AUDREY : (attrapant Pacey par le col de sa chemise) Oh oh ! Doucement là ! Viens avec moi, toi !
CHARLIE : T'entend ce qu'elle a dit.
PACEY : Dès que je reviens, je termine ce que j'ai commencé avec ce clown.
AUDREY : Oui mais ton côté Neandertal m'a émoustillé, alors par ici, par ici.
(Elle le tire dans les bois.)
PACEY : Je reviens.
AUDREY : Tu ne discutes pas.
PACEY : Audrey, c'est pas juste !
AUDREY : Hum ?
PACEY : C'est pas juste !
AUDREY : Quoi ?
PACEY : (dans le bois) Oui, c'est pas juste !
CHARLIE : (resté à côté de la voiture avec Joey) Laisse ta femme s'occuper de toi.
JOEY : Hum !
CHARLIE : Hum ! (il tape sur le toit de la voiture) C'est quoi son problème ?
JOEY : C'est quoi ton problème ? Il ne t'a accepté à bord, que parce qu'il est très bien élevé. Pourquoi il faut que tu l'ouvres constamment, bon sang ?
CHARLIE : On a six heures de route. C'est un bon moyen de tuer le temps, voilà. Et reconnais quand même qu'il a exagéré un max, là !
JOEY : Oui, bon, ça reste à prouver. Fais-toi tout petit et reste poli. Si tu prends sur toi et que tu l'ignores, tout ira très bien.
CHARLIE : Il y a des règles quand même dans la vie.
JOEY : On t'excuseras cette fois, de penser qu'à toi.
CHARLIE : Ah ouais ! Tu pourrais préciser ?
JOEY : De toute évidence, tu lui tapes sur le système. Je suis sûre que pour Pacey, tu es la version masculine de la pétasse blonde.
CHARLIE : (souriant) Euh, tu me trouves mignon.
JOEY : D'accord, je dis pétasse blonde et tu penses aussitôt que je suis folle de toi ! Ça marchera jamais.
CHARLIE : Non, mais tu y penses.
JOEY : Oui… (prenant un air séducteur) Et si tu es sage, peut-être qu'on s'arrêtera pour acheter des bonbons, tout à l'heure.
(Audrey et Pacey sortent du bois, remettant de l'ordre dans leurs vêtements.)
AUDREY : C'est bon ! On peut y aller. Ah…
CHARLIE : On se sent mieux alors ?
JOEY : Charlie ! (à Audrey) Quoi que tu aies fait, je ne veux pas de détails, mais merci beaucoup.
AUDREY : De rien, je t'en prie.
(Avant de monter dans la voiture, Pacey et Audrey se regardent, souriant.)
(Le ponton, devant la maison des Leery. Jen est assise et Dawson fait des allers et venues devant elle.)
DAWSON : Je suis contrarié, c'est vrai, je ne m'attendais pas à ce que ma mère remplace mon père si vite.
JEN : Je crois que ce serait tout de même mieux de te préparer à ce genre de chose. Peut-être pas à Nathan lui-même, mais à ce qu'il pourrait ce passer avec lui.
DAWSON : (s'asseyant) Oui, c'est une excellente idée, je vais m'y préparer, mais pour l'instant je suis très en colère et sous le choc.
JEN : Si tu es déçu par l'attitude de ta mère, vas la voir, discute avec elle.
DAWSON : Non pour l'instant, c'est avec toi que je discute (il se lève).
JEN : Elle va de l'avant, elle passe à autre chose.
DAWSON : En s'éloignant de mon père ?
JEN : Excuse-moi, ce n'est pas ce que j'ai voulu dire. Ta mère vit sa vie Dawson, et d'une certaine façon, ça ne peut te rendre que plus heureux.
DAWSON : Tu crois ?
JEN : Je sais pas moi. Les gens ont besoin de respirer parfois, d'être en phase avec la pulsion. Ta mère ne se conduira pas toujours comme tu souhaiterais qu'elle se conduise.
DAWSON : Je sais, Jen. Je ne suis pas son chaperon. Je me contenterais juste de dire que j'ai le droit de réagir face à ça. (Jen le regarde, stupéfaite) Ou peut-être que non ?
JEN : Je n'ai jamais dit le contraire…
DAWSON : (un peu énervé) Non, mais j'essaie de parler avec toi et tu essaies peut-être de parler avec moi, mais il me semble que ce n'est pas la même conversation.
JEN : Tu veux que je te dise, j'ai l'impression de m'être embarquée sur un terrain glissant.
DAWSON : Non ! Non ! Je suis désolé (il s'assoit face à elle). Je ne veux pas t'agresser… Je suis perdu, c'est tout.
JEN : Tu ne m'agresses pas. Je ne veux tout simplement pas dire certaines choses que je pourrais regretter par la suite.
DAWSON : Quelle genre de choses ?
JEN : Rien. Je veux… Je veux juste m'en aller… Ouais, je veux m'en aller.
(Elle se lève et commence à partir.)
DAWSON : (se levant) Non, attend ! Qu'est-ce que tu as ?
JEN : Rien du tout. D'accord ?
DAWSON : Non ! Non, attend ! On est en train de discuter tous les deux, et tout à coup, il y a un fossé entre nous. Dis-moi ce qu'il se passe ?
JEN : (secouant la tête) Non ! J'ai besoin de respirer. Je vais aller me promener avec Jack.
DAWSON : D'accord…
(Elle part.)
(Le bar " Drunk and Dead ". Joey, Audrey, Pacey et Charlie entre pour découvrir une salle remplie de Bikers. Sur les murs il est écrit : " Laissez vos armes dehors ". Un groupe de Hard rock joue dans le fond du bar.)
JOEY : Oh pitié, dites-moi qu'on est juste ici pour demander notre route.
(Charlie la regarde en riant.)
PACEY : Mais oui et les sympathiques clients de ce bar sont impatients d'aider les braves étudiants en voguette.
AUDREY : L'endroit a du caractère. Je vais explorer (elle part).
CHARLIE : Les autres sont déjà sur scène, on aura pas le temps de répéter, Joey.
JOEY : Non attend ! Tu rigoles ?
CHARLIE : T'inquiète pas, ça va aller. Les gens n'en n'ont probablement rien à faire de la manière dont tu chantes. Tu vois ce que je veux dire ?
PACEY : Tu pourrais peut-être la faire bosser après votre prestation ? Tu vois ce que je veux dire ?
CHARLIE : N'en rajoute pas Pacey.
PACEY : Ouais, bah je serais curieux de savoir pourquoi tu l'as amenée dans un endroit pareil ?
CHARLIE : Elle dégage sur scène, et je me suis dis que ça l'amuserait…
PACEY : Et que tu pourrais te rincer l'œil. Hein la vedette ?
JOEY : Hé les garçons, je suis juste à côté.
AUDREY : (revenant) Hé c'est génial, devinez ? Il y a une nana au fond, elle fait des tatouages genre taulards. Elle ne prend que 10 dollars. (elle attrape Joey) Tu viens, je vais te faire un look de rockeuse.
JOEY : Hum ! C'est divin.
(Audrey et Joey partent.)
PACEY : Je ne te quitte pas des yeux.
CHARLIE : Ouais, tu fais bien, avec toutes ces brutes.
(Pacey soupire.)
(Dans une loge, Audrey maquille Joey, qui est assise.)
JOEY : L'autre groupe a l'air drôlement populaire !
AUDREY : C'est pas un concours, ma puce. Arrête de flipper, ça sert à rien ! Face à des musiciens adorateurs de Satan, vous ferez jamais le poids.
JOEY : Non, non, c'est pas ça. Ça m'est égal. (long silence. Audrey lui fait les cils) Non, ça ne m'est pas égal ! Je fais comme si j'en avais rien à faire du concert, mais la désinvolture, c'est tout le contraire de moi. Je veux charmer le public, mais je sens bien que je n'y arriverai jamais.
AUDREY : Ouais, tu chasses le naturel, mais il revient au galop… (Elle lui coiffe les cheveux) Bon, rassure-toi, ces gens là, tu ne les verras plus après. Cela dit tu as la soirée devant toi. Dieux sait ce que tu nous réserve.
JOEY : (se levant) Mais je suis sérieuse, Audrey ! Jouer devant cette foule, c'est pas du tout pareille que de jouer devant une bande d'étudiants légèrement saouls. Hum, pourquoi je suis allé dire oui à Charlie ?
(On frappe à la porte et Charlie entre. Joey se retourne.)
CHARLIE : Hé Joey, c'est à nous dans cinq minutes. Tu arrives, je te présente à cette joyeuse faune et ensuite… Tu es très jolie.
JOEY : (gênée) Merci…
(Il sort.)
AUDREY : Pour répondre à ta question, tu lui as dit oui parce que tu es curieuse.
JOEY : Mais je n'ai jamais dit que Charlie me plaisait.
AUDREY : Moi non plus, je te signale. J'ai dit que tu l'avais fait par curiosité.
JOEY : Je dois y aller maintenant.
AUDREY : Oh oui, cours, je sais qu'avec toi la musique passe avant tout.
JOEY : Audrey, t'es énervante !
AUDREY : Hé on évite de contrarier sa confidente, tu entends ! Confidente et maquilleuse !
(Audrey retrouve Pacey dans le public.)
PACEY : Ça va Joey ?
AUDREY : Oh, elle a un peu le trac on va dire.
PACEY : C'est peut-être parce que les armoires à glace au premier rang ont un couteau entre les dents.
AUDREY : Oh là mais on m'a transformé mon Pacey ? Je croyais que tu adorais les endroits glauques ?
PACEY : J'adore ça pour moi. En général, j'évite d'y emmener mes copines.
(Ils s'approchent pour s'embrasser.)
(Charlie arrive sur scène.)
CHARLIE : (au micro) Et maintenant celle qui se bat pour rendre les agressifs et les médiocres meilleurs, Joey Potter !
AUDREY : Yeah !
(Audrey et Pacey applaudissent.)
(Joey s'approche du micro qui siffle.)
JOEY : Hey…
(L'audience hue Joey.)
HOMME : Vas-y ma belle !
AUTRE HOMME : Tu nous la chante ta chanson ?
PUBLIC : Ha ha !
AUTRE HOMME : Et bah, vas-y démarre !
JOEY : (commence à chanter doucement) Jesse is a friend yeah, I know he's been a good friend of mine...
PUBLIC : Ouuuuuuh !
JOEY : Jesse's got himself a girl and I want to make her mine
(Le public hue et crie.)
JOEY : And she's loving him with that body, I just know it you know I wish I had Jesse's girl why can't I find a woman like that?
(Vue sur Pacey et Audrey qui soupirent.)
AUDREY : Il va peut-être falloir qu'elle fasse un strip-tease ?
(Salon des Leery, Dawson est assis à côté du parc à enfant, regardant Lily dormir. Gail arrive dans le salon, portant le cadeau que Joey a donné à Dawson. Il n'a pas été ouvert.)
GAIL : Bonsoir.
DAWSON : Bonsoir, elle est épuisée.
GAIL : La reine du bal s'est beaucoup dépensée, ça se comprend.
GAIL : (posant le cadeau) Dis-moi où est passée Jen ?
DAWSON : Elle est allé se promener avec Jack, il y avait sans doute un peu trop d'ambiance pour eux ! (silence) Non, en fait on s'est disputé.
GAIL : A propos de quoi ?
DAWSON : Oh à propos de passer à autre chose… D'aller plus loin…
GAIL : Et toi, tu en penses quoi ?
DAWSON : J'ai comme un blocage avec ça, mais je reste assis à regarder Lily, et plus mes raisons deviennent floues.
GAIL : Ce n'est pas toujours de l'ordre du rationnel. Pour prendre une nouvelle direction dans la vie, on doit pas forcément se référer à une liste !
DAWSON : Il faut juste avoir changé ?
GAIL : Ce n'est pas une obligation, mais si on doit choisir entre passer à autre chose ou essayer de réintégrer la coquille dont on était finalement sorti, et bien la décision dépend de ce qu'on est prêt à vivre, chéri !
DAWSON : Je devrais aller chercher Jen.
GAIL : Oh vous vous trouverez. Bon, moi de toute façon, je ne ressors pas. Grand-mère non plus, elle s'est endormi comme une masse.
DAWSON : Hé hé ! Quelle fétarde, dis donc !
(Gail et Dawson éclatent de rire.)
GAIL : Ha ha… Houla… On a oublié d'ouvrir ce paquet !
DAWSON : C'est le cadeau de Joey.
GAIL : Ça m'a fait bizarre qu'elle ne soit pas avec nous !
DAWSON : C'est ce que je me disais tout à l'heure.
GAIL : Bon je vais descendre ranger le salon et ensuite, au lit.
(Elle se lève et se dirige vers la porte.)
DAWSON : Maman ?
GAIL : (se retournant) Oui, je sais… J'aurais du t'en parler, mais pour être tout à fait honnête, je ne savais pas quoi dire.
DAWSON : Moi, en tout cas, je voulais te dire que c'était sympa d'avoir… rencontrer… ton ami aujourd'hui.
GAIL : (souriant) Merci. Bonne nuit chéri.
DAWSON : Bonne nuit maman.
(Elle sort. Dawson se rassoit et attrape le cadeau de Joey. Il l'ouvre et trouve un album de photos. A l'intérieur, sur la première page, il lit " Joyeux anniversaire Lily ! Puissent toutes tes années être remplies de souvenirs comme ceux-ci. Amitiés Joey ". Il tourne la page, et découvre que les premières pages de l'album sont recouvertes de dessins faits par Joey. Le premier est un dessin du ponton devant la maison de Dawson. Les suivants représentent un dessin où Dawson tient Lily dans ses bras, un autre représentant Mitch, un dessin sur Gail et Lily. Le dernier met en scène toute la famille Leery. Tous ses dessins apportent à Dawson de merveilleux souvenirs mêlés d'émotions.)
(Le bar " Drunk and Dead ", Joey est toujours en train de chanter devant un public hostile. Audrey et Pacey la soutiennent du regard. Le public hue.)
JOEY : Walk along the avenue...
(Pacey regarde Audrey.)
PACEY : C'est aussi dur que de regarder une patineuse se casser la figure.
JOEY : Meet a girl like you
AUDREY : Ça sera bientôt fini. Charlie a l'air de vouloir limiter les dégâts.
(Ils se regardent tous les deux. Charlie se promène sur scène tout en continuant à jouer de la basse et parle avec les autres musiciens.)
JOEY : The kind of eyes that hypnotize me through hypnotize me through and I ran I ran so far away I just ran I ran all night and day I couldn't get away…
(Le groupe commence à jouer " I hate myself for loving you ".)
AUDREY : Whooo !
CHARLIE : (commençant seul) Midnight, gettin' uptight where are you? You said you'd meet me, now it's quarter to two you know I'm hangin', but I'm still wantin' you…
JOEY : (se sentant un peu plus à l'aise) Hey, jack it's a fact they're talking in town I turn my back and you're messin' around I'm not really jealous don't like lookin' like a clown I think of you every night and day you took my heart, then you took my pride away…
JOEY & CHARLIE : I hate myself for loving you can't break free from the things that you do I wanna walk, but I run back to you that's why I hate myself for loving you…
AUDREY : Whooo !
(Le public crie de joie.)
HOMME : Whooo !
JOEY : (commençant à rentrer dans la chanson) Daylight, spent the night without you but I've been dreaming about the lovin' you do I won't be as angry about the hell you put me through hey, man, bet you can't treat me right you just don't know what you was missin' last night…
FEMME : Ouais !
AUTRE HOMME : Bravo !
JOEY : Say forget it just for spite I think of you every night and day you took my heart, then you took my pride away…
JOEY & CHARLIE : I hate myself for loving you can't break free from the things that you do I wanna walk, but I run back to you that's why I hate myself for loving you.
AUDREY : Whooo !
PACEY : Yeah !
(Le groupe termine la chanson dans un tonnerre d'applaudissements et de vivats. Joey sourit émerveillée, puis elle salue avec Charlie.)
(Devant le bar, le groupe range les instruments dans le van, pendant que Joey et Charlie sont en train de discuter avec quelques personnes du public. Audrey et Pacey les regardent.)
PACEY : C'est fou ça, on jurerait que c'est Jimmy Page !
AUDREY : Ouais sauf que là, on est en 2002. Bon écoute Pacey, j'en ai ras le bol du machisme, d'accord ? J'avais décidé de laisser couler, mais tu vois, à ce stade, je crois bien que je vais rentrer avec le grand tatoué.
(Elle montre du doigt un biker.)
PACEY : Mais non, c'est rien… Je le trouve agaçant, ça s'arrête là. Quand Dawson et toi vous faisiez ce film ensemble, j'ai du regarder ce débile te fourrer sa langue dans la gorge au moins cinquante fois, alors que toi et moi, on ramait à l'époque. Du coup, j'ai envi de le frapper, quand je le vois. Bon oui, ça fait un peu mauvais garçon, j'assume, pas de souci. Mais quand je vous vois l'un à côté de l'autre, ça me rend dingue, tu me comprends ! J'aimerais bien t'impressionner en faisant preuve d'assurance et de détachement extrême, mais c'est impossible Audrey, je prends ça trop à cœur et je ne peux pas faire mieux à l'heure qu'il est. Alors tu crois pas qu'on devrait se tirer et aller manger un hamburger. S'il te plaît ?
AUDREY : (avec un regard malicieux) Non… Sincèrement, c'est bien la dernière chose dont j'ai envie là.
PACEY : (l'air désespéré) Bien… Je vais chercher la voiture. (Il commence à partir)
AUDREY : (le retenant) Minute ! J'avais une autre idée plus séduisante… Euh… Si on prenait une chambre dans le motel en face ?
PACEY : J'ai un truc qui m'échappe là ?
AUDREY : Tu irais te battre avec un autre homme parce qu'il t'agace. Tu ferais ça pour moi Pacey. Je trouve ça vraiment trop craquant.
PACEY : Sans rire ?
AUDREY : Sans rire.
(Ils s'embrassent, Joey et Charlie reviennent vers eux.)
JOEY : Je ne veux surtout pas vous déranger, mais c'est bon, on peut y aller ?
PACEY : Euh… Ouais… On…
AUDREY : Ouais… Alors en fin de compte, il y a un petit changement de programme, Joey, parce que Pacey et moi, on est très fatigué… (Pacey baille) Et on… Euh… Tu ne penses pas que se serait plus sage de passer la nuit dans ce motel ? (elle montre du menton l'hôtel de l'autre côté de la route)
(Joey et Charlie se tourne vers le motel.)
JOEY : Je ne pense pas non !
PACEY : Oui, oh sûr, ça n'a rien à voir avec l'auberge des filles Potter, mais ça serait fâcheux de passer à côté de la découverte d'un établissement du coin.
(Charlie se retourne et voit le van de son groupe qui s'en va.)
CHARLIE : C'est une bonne idée, je suis complètement épuisé.
AUDREY : On progresse. Ces messieurs sont au moins d'accord sur un point.
JOEY : (en colère) Je suis outrée !
CHARLIE : Ha ha !
(Hors de l'hôtel, Joey est assise sur une chaise longue devant la piscine. Charlie vient vers elle, une clé à la main.)
CHARLIE : Une piscine, la brise, c'est tentant à cette période de l'année.
JOEY : Et très exotique !
CHARLIE : (montrant la clé) Clefs de la chambre.
JOEY : Evidemment, il n'y avait plus de chambre à deux lits !
CHARLIE : (s'asseyant à côté d'elle) Non, je te jure, c'est tout ce qu'il restait. (Il s'allonge sur la chaise longue) Tu as peur ?
JOEY : De ce qu'il peut se passer après le bal ? Ça va, je maîtrise.
CHARLIE : Tu y es allée avec Pacey au bal de promotion ?
JOEY : Ouais, gagné !
CHARLIE : Ça doit faire drôle de le savoir dans cette chambre avec ta copine.
JOEY : C'est comme ça que ça fonctionne de nos jours ! Dis-moi, tu n'es pas sorti avec mon ami Jen, toi ?
CHARLIE : Bon. Ok, ok, ça va ! Inutile de revenir là dessus. Et est-ce le seul garçon avec qui tu aies couché ?
JOEY : Je trouve ta question un peu déplacée, et à plusieurs niveaux.
CHARLIE : Oh, je veux juste avoir un échange de qualité. Pourquoi on se contenterait de sujets superficiels ? On peut avoir une conversation sérieuse.
JOEY : Ah ouais ? Pour quelles raisons ? On est obligé ?
CHARLIE : Non, sans doute que non. Je serais curieux de savoir pourquoi tu ne veux pas de nouvel ami ? Non mais regarde, tous tes autres potes couchent ensemble.
JOEY : (souriant) D'accord, je réponds. Tu as raison, Pacey est le seul garçon avec lequel j'ai couché.
CHARLIE : (après un long silence) Moi je n'ai couché qu'avec deux filles. Une copine de lycée et Jen.
JOEY : C'est vrai ? Je me sens plus proche de toi tout à coup.
CHARLIE : Il y a de quoi ! Je raconte pas ça à n'importe qui.
JOEY : Et qu'est-ce que t'as dit à la fille avec laquelle tu trompais Jen ? Que ça comptait pas !
CHARLIE : Ah… Bon, d'accord.
JOEY : Finalement, c'est attendrissant… de voir un dragueur épuisé s'emmêler les pinceaux.
CHARLIE : (riant) Incroyable ! T'es vraiment douée pour déjouer mes plans, Joey Potter !
JOEY : Oh je fais de mon mieux.
Ils se regardent, Joey tourne les yeux.
CHARLIE : Je vais aller me coucher, je crois. (il se lève) Si t'avais froid… ou envie de voir à quoi ressemble la chambre… C'est la numéro 7. (il pose une clé sur la table).
JOEY : Bonne nuit Charlie.
CHARLIE : Ouais. Salut Joey. (il commence à partir, mais se retourne) Je t'a trouvé excellente sur scène.
JOEY : Merci… Il faut reconnaître que tu m'as aidée.
CHARLIE : Ha ! Ha ! T'en n'avais pas besoin. En tout cas j'en avais très envie…
JOEY : (gênée) De quoi ?
CHARLIE : De vivre un truc vraiment exceptionnel.
Ils se regardent.
CHARLIE : Bonne nuit.
Il part.
(Charlie quitte la terrasse et au coin de l'hôtel manque de rentrer dans Pacey qui porte un sac en papier.)
CHARLIE : Excuse-moi.
PACEY : C'est réglé
CHARLIE : (se retournant) Longue journée, hein ?
PACEY : ouais
CHARLIE : (regardant le paquet de Pacey) Des provisions pour Audrey ?
PACEY : Oui, en quelque sorte !
CHARLIE : On a affaire aux deux femmes les plus exigeantes du monde et pourtant d'une certaine manière, tu t'es débrouillé pour les dompter toutes les deux ! Exigeantes ?
PACEY : Non, moi je dirais que ce sont deux femmes de qualité.
CHARLIE : C'est une façon plus sympa de voir les choses. Tu trouves pas ça bizarre ? Pourquoi tout à coup, on arrive à dialoguer normalement tous les deux ?
PACEY : J'ai apprécié l'attitude que tu as eu sur scène… Et j'en ai peut-être marre de te détester avec une telle intensité, mais fais gaffe, parce que si tu t'avisais de faire souffrir Joey, crois-moi, je te ferais regretter d'être venu au monde.
CHARLIE : Oh ça, je te fais confiance, oui. Donc tu me détestes toujours, mais là, avec un peu moins d'intensité.
PACEY : Si j'étais toi, j'éviterai d'en faire tout un plat, je déteste des tas d'autres gens.
CHARLIE : (riant) Allez ! Salut, dors bien !
PACEY : Toi aussi.
(Charlie s'en va, Pacey retrouve Joey sur la terrasse.)
PACEY : Tu comptes rester dehors toute la nuit ? (Il s'assoit près d'elle)
JOEY : C'est la question que je me pose.
PACEY : Si ce tordu tentait quoi que ce soit, tu sais où me trouver.
JOEY : (riant) J'ai rien à craindre avec lui.
PACEY : Tu as peut-être raison. Quand on voit comment tu as amadouer tous ces bikers, tout à l'heure, tu devrais pouvoir venir à bout de Charlie. D'ailleurs, si tu voulais, tu pourrais lui briser le cœur en mille morceaux.
JOEY : Oui, encore faudrait-il que je le veuille !
PACEY : Evidemment. (se levant) Pauvre garçon !
JOEY : Bonne nuit !
(Dans la chambre d'hôtel, Audrey est allongée sur le lit quand Pacey rentre dans la chambre, portant le sac de papier.)
AUDREY : Enfin ! Mais où t'étais passé ? T'es allé les chercher à l'usine tes capotes ?
PACEY : (riant) Ah, j'adore comme tu résonnes ! Mais je ne t'ai jamais dit que j'allais chercher des capotes.
AUDREY : Ouais, tu as dit que tu avais oublié un truc, c'est vrai.
PACEY : Et t'as ajouté ; " T'es un mec organisé pourtant ". Alors peut-être bien que je suis sorti parce que je voulais donner une note romantique à cette soirée. (Il sort un petit cake de son sac en papier et une bougie de sa poche)
AUDREY : (riant) Je n'ai pas de surprise pour toi, moi ! La bougie, c'est pourquoi déjà ?
PACEY : C'est en l'honneur de notre première nuit ensemble, sans vigile, sans banquette arrière, sans Joey qui risque de rentrer.
AUDREY : Très juste.
(Elle souffle la bougie)
PACEY : Tu fais un vœu ?
AUDREY : Ça y est !
PACEY : Dans ce vœu, était-il question de quatre murs, d'un lit pliant et d'étagères en kit ?
AUDREY : Je te verrais plus dans des meubles anciens que tu restaurerais toi même.
PACEY : J'ai toujours dit que tu étais une femme de goût.
AUDREY : Il en sait des choses mon amoureux.
(Ils s'embrassent)
(Capeside, Jen et Jack sont assis sur les marches du porche du lycée, en train de rire. Dawson les rejoint.)
DAWSON : Ça alors ! Comment j'ai su que j'allais vous trouver là ?
JACK : C'est une sorte de pèlerinage, à la fois pathétique et prévisible. C'était gagné d'avance. Haha ! (Vue sur Jen mal à l'aise) Bon, pour rester dans le pathétique, je vais
aller revoir le terrain de foot. Je vais faire quelques tours de piste et me redéboiter l'épaule aussi. Hey ! (il donne une tape sur l'épaule de Dawson) Je vous retrouve tout à l'heure.
DAWSON : Oui.
(Il part, Jen et Dawson se regardent)
DAWSON : Qu'est-ce qui s'est passé aujourd'hui ?
JEN : Je n'en sais rien.
DAWSON : Parle-moi, Jen !
(Il s'assoit sur les marches du perron à côté d'elle)
JEN : D'accord, je suis sorti d'un taxi, il y a plusieurs années de ça, et tu étais là. Tu avais l'air si ouvert, si innocent, si heureux que je me suis dit tout de suite que tu étais fait pour moi, et ensuite j'ai mis… J'ai mis toute mon énergie dans la relation. Je suis sûre d'une chose, je ne rencontrerais jamais quelqu'un de mieux que toi, et au fond je rêverais que… Je rêverais que tu m'épouses parce que…
DAWSON : (la coupant) Bon ! Mais pourquoi tu fais ça ? Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Il y a bien une raison si le courant est passé entre nous ! Il y a bien une raison si aujourd'hui on est ensemble ?
(Jen le regarde profondément dans les yeux)
DAWSON : Tu penses que non.
JEN : Dawson, je ne crois pas que ça ne vienne que de moi.
DAWSON : (réfléchissant, mal à l'aise) Rappelle toi quand on s'est retrouvés.
JEN : Nous avions besoin l'un de l'autre.
DAWSON : Donc, en clair, toi et moi, on…
JEN : Ouais… Oui, toi et moi, on…
(Silence. Dawson la prend dans ses bras)
(Dans le couloir du motel, Joey insère doucement la clé dans la serrure et ouvre la porte de la chambre. Elle entre sans un bruit, retire son manteau et regarde Charlie qui est déjà endormi dans le lit. Elle s'approche lentement du lit et s'installe dessus sur les couvertures. Elle le regarde dormir, sourit puis se retourne de son côté et ferme les yeux.)
Un grand merci à Arno pour ce script !