Pacey ouvre la porte et entre chez lui.
Pacey : Tu travailles encore ?
Jack assis au comptoir : T'as l'air surpris...
Pacey : Non, c'est seulement...
Jack : Dis le que tu t'attendais à me voir allongé par terre à côté du canapé avec une bière à la main, je t'en voudrais pas...
Pacey sortant les courses du sac : Excuse-moi mais c'est vrai qu'il n'y a pas longtemps, t'as plongé d'un toit en pensant que tu pouvais voler, alors...
Jack : Oui mais quand tu sors d'une piscine à moitié sonné, je peux te dire que ça fait réfléchir et tu sens que tu vas prendre de bonnes résolutions.
Pacey : Voilà des propos raisonnables et plutôt rassurants après ces fameuses vacances de printemps.
Jack : Ouais...j'ai 18 heures devant moi pour essayer de rattraper un semestre entier de mathématique et pouvoir réussir l'examen qui me permettra de rester à l'université, faire des études et me réconcilier avec cette merveille qu'on appelle, la vie.
Pacey s'asseyant en face de lui : Bon, moi je travaille ce soir alors, tu peux rester et réviser autant que tu voudras.
Jack : Oh, merci mais je crois que je serais aussi bien chez grand-mère. Monsieur Smalls et elle ont sûrement finit de répéter pour la chorale maintenant.
Pacey : Ne me dis pas que tu crois qu'ils t'ont demandé de partir pour répéter "Le Seigneur vous aime" et "Vive Dieu"...
Jack se levant et fermant les yeux : S'il te plaît ! J'ai le droit de continuer à croire que grand-mère ne fait que chanter avec ce type. Je tiens à garder ma naïveté. Il y a des choses que je ne veux pas savoir. Salut !
Jack prend son sac et s'apprête à partir alors que Pacey regarde devant lui en souriant.
Pacey : Si je te dis que ma nouvelle patronne me fait des avances, ça t'intéresse ou pas ?
Jack se retournant : Ta patronne ? La nouvelle là qui vient de renvoyer Audrey ?
Pacey : Je lui ai demandé si elle pouvait la reprendre justement et c'est là qu'elle m'a embrassé sur la bouche.
Jack : Eh attends. C'est du harcèlement sexuel Pacey !
Pacey : Quelque chose me dit qu'Audrey retiendra plus facilement le côté sexuel que le côté harcèlement.
Jack : T'as raison, lui dis rien...
Pacey : Sauf que je suis convaincu que l'honnêteté est la clé de voute d'une relation amoureuse. C'est pour ça qu'elle m'a tout de suite dit qu'elle avait embrassé son ex pendant les vacances.
Jack : Oui mais ça n'a rien à voir. Toi tu n'as pas replongé dans les bras d'une ex petite-amie. Toi, c'est contre ton gré qu'elle t'a embrassé.
Pacey : Très juste.
Jack : Et tu la crois capable d'avoir mauvaise conscience et d'aller en parler à Audrey ?
Pacey : Non.
Jack : Et, est-ce qu'elle le refera ?
Pacey : Elle a pas intérêt !
Jack : Alors, inutile de le dire à Audrey.
Pacey : Je me sentirais moins coupable si je lui disais...
Jack : Pourquoi ? Tu n'as rien fait...
Pacey serre les dents et Jack comprend.
Jack : Tu craques ! Elle te plaît cette fille, avoues-le ! T'es pas contrarié qu'elle t'ait embrassé.
Pacey : Comment oses-tu dire une chose pareille ! Je suis victime. Victime d'avances dérangeantes et non souhaitées.
Jack : Pacey !
Pacey : Enfin...Peut-être pas si dérangeantes que ça...
Jack : Elle est sexy ?
Alex arrive à ce moment à l'appartement derrière Jack. Pacey lui fait signe de la main.
Pacey : A toi d'en juger...
Jack se retourne et la regarde.
Alex : Bonjour, Alex Pearl.
Jack mettant son crayon dans sa bouche : Bonjour. Ravi de vous rencontrer...Jack. (il se retourne en enlevant son crayon de la bouche) Et toi mon vieux, t'es mal barré...
Il s'en va les laissant seuls.
Générique
Pacey : Je suis plutôt flatté Alex mais on ne vous a jamais dit que quand c'est non, c'est non.
Alex : Ecoutez Pacey, je ne suis pas venue pour vous faire des propositions.
Pacey : Ah non ?
Alex : Non. Je suis venue m'excuser et j'espère que vous accepterez ceci (elle dépose un paquet rouge sur le comptoir) Je regrette de m'être laissé allé de la sorte l'autre soir et j'en suis pas fière du tout...
Pacey ouvrant le paquet : Oh, y pas de mal. Je crois que je m'en remettrait.
Alex : Je sors d'une grave rupture. C'était peu de temps avant que j'arrive ici et je n'ai pas encore beaucoup d'amis alors, je...disons que je me sens un peu seule. Je pense que je n'étais pas réellement préparée à cette situation.
Pacey ouvre le frigo tout en l'écoutant.
Alex : Et je regrette mon comportement.
Pacey : Arrêtez. Y a vraiment pas de quoi se rendre malade.
Alex : Si, c'est tellement gênant. C'est vrai, si je suis encore seule, c'est uniquement à cause de ça...
Pacey : Parce que vous embrassez les cuisiniers ?
Alex : Non, parce que j'ai tendance à prendre mes désirs pour des réalités. Vous avez une petite amie et je le respecte. Oh, d'ailleurs, je ne sais pas comment faire. J'aimerais beaucoup qu'elle revienne travailler avec vous... Vous coyez qu'elle acceptera ?
Pacey : Je peux lui poser la question.
Alex : Parfait, et...dorénavant, vous aurez beau être séduisant tout en blanc, je vous promets de faire preuve d'un grand professionnalisme. D'accord ?
Pacey arrivant pour lui serrer la main : D'accord, ce sont des conditions de travail correctes.
Il range les aliments dans le frigo alors qu'Alex pose son sac sur le comptoir et observe l'appartement.
Alex : Wahou... C'est un magnifique appartement. A mon avis, vous êtes bien trop payé pour ce que vous faites.
Pacey : Non, non, c'est l'appartement de Brecher. Je me permets de le squatter en attendant qu'il trouve un nouveau locataire.
Alex : Ca m'intéresse. Oui, peut-être bien que je vais le reprendre. Vous pourrez y rester gratuitement pendant quelques temps. On trouvera un arrangement.
Pacey : Un arrangement ?
Alex : N'ayez aucune inquiétude Pacey. Je parle d'arrangement pour l'appartement.
Elle retourne près du comptoir.
Pacey : Oui, bien sûr...
Université de Joey - bibliothèque
Joey est assise dans un fauteuil en train de réviser. Dawson est à ses côtés dans un autre fauteuil. Il regarde un film sur son ordinateur portable et porte des écouteurs. Il mange des chips et Joey le regarde en coin. Elle lui tape alors le pied et il la regarde.
Dawson : Oh, pardon...
Il continue à regarder son film mais se met à rire. Joey lui retape le pied et il lève un de ses écouteurs.
Joey : Arrête de rire, t'es pas tout seul...
Dawson : Désolé
Les autres dans la salle : Chut !
Dawson doucement : Désolé. C'est drôle...comment un réalisateur peut faire deux films aussi différents
Joey : En tout cas, c'est pas juste. Je vais devoir passer la nuit à préparer mes examens de demain et toi tu regardes des films...
Dawson : Je révise aussi. Je suis sous pression. J'ai encore 5 films à visionner.
Joey buvant du café : Ca a l'air plus sympa que la macroéconomie et les livres de littérature médiévale.
Dawson : Tu veux faire une pause et venir voir un film avec moi ?
Joey : Non Dawson, j'ai beaucoup trop de travail ce soir.
Dawson : Voilà ce que ça fait de prendre de bonnes résolutions.
Joey : Euh, j'avais de bons résultats jusqu'à cet incident chantant dans un bar et maintenant, je me trouve avec pleins de cours à rattraper et un compte rendu des livres à faire.
Dawson : Comment tu l'envisages cette nouvelle vie ?
Joey : Pour commencer, je ne m'inscrirais plus jamais à un cours où on demande de lire Beowulf.
Dawson : Je vois...
Joey : Dawson ? Autant, j'apprécie ta compagnie et ton soutien pendant ces grandes révisions autant j'apprécierais que tu le fasses en silence.
Dawson : Pas de problème.
Il remet ces écouteurs et Joey se replonge dans ces révisions. Mais il recommence à lire et Joey le regarde presque méchamment.
Dawson enlevant ses écouteurs : Je ferais mieux d'aller voir mon film...
Il commence à ranger son ordinateur.
Joey : Bonne idée...
Chez grand-mère
Grand-mère est dans la cuisine et tient une tasse dans sa main : Il faut employer les grands moyens ce soir Jack. Le Ginkgo Biloba. (elle lui pose la tasse sur la table à côté de lui) Stimule la mémoire et améliore le travail cérébral.
Jack : Il faudrait nettement plus que de la tisane pour ces révisions
Grand-mère : Bon alors un produit naturel comme le ginkgo et la foi en Dieu. Voilà la combinaison gagnante.
Jack : Désolé grand-mère mais je ne suis pas d'humeur à me fier à ce genre de croyance. Ca va trop mal pour moi. Je me sens en proie à la peur et à la panique.
Grand-mère : Tu as toujours su te préparer et réviser correctement les examens que tu as passé jusqu'à présent (elle s'asseye à côté de lui) Et je suis plus que convaincue que tu réussiras celui-ci exactement de la même façon.
Jack : Je sais que je m'en sortirais pour ce qui est de l'essai littéraire, de l'initiation à l'archéologie surtout qu'il y a plusieurs sujets mais ça, j'y arrive pas. Les systèmes d'équation à plusieurs inconnues, soit on sait soit on sait pas et je sais pas.
Grand-mère : Tu devrais peut-être solliciter l'aide d'un camarade de classe...
Jack : Le problème c'est que je n'ai pas de camarade de classe pour la bonne raison que je ne suis pas allé en classe. C'est précisèment pour ça que je n'ai pas les cours et que je suis perdu.
Grand-mère : Oh, je comprends. Je sais ce qu'on ressent quand on pense que tout espoir est perdu. Seulement, n'oublie jamais...
Jack la coupant : Je vous aime beaucoup mais s'il vous plaît grand-mère, ne me parlez pas de Daniel dans la fosse aux lions. Pas maintenant...
Grand-mère : David et Goliath ? (Jack fait non de la tête) Non ? Tu trouve ça dépassé ?
Jack : Ouais...un peu.
Jack boit une gorgée de sa tisane mais grand-mère la lui prend des mains.
Jack : Gingko, j'en veux bien.
Grand-mère : Laisse donc les tisanes. Il te faut du café. Beaucoup de café. Allé, replonge toi dans tes livres, on va te sortir de là, d'une manière ou d'une autre, tu verras.
Jack : Ouais...
A l'extérieur
Dawson sort du cinéma, seul. C'est alors qu'une femme l'interpelle pour arriver à sa hauteur.
Amy : Il y a je ne sais combien de salles de cinémas en ville et il faut qu'on choisisse la même.
Dawson : Sexe, mensonges et vidéos, il est sorti il y a 14 ans. C'est un peu tard pour le critiquer.
Amy : Je ne viens pas pour le travail...
Dawson : Pour le plaisir ?
Amy : Un rendez-vous galant
Dawson : C'est pas la même chose ?
Amy : Pas vraiment...
Dawson : Où est-il ?
Amy : Il regarde la fin de Storytelling avec les autres imbéciles. Allons-nous en avant qu'il n'arrive.
Elle le tire par le bras et s'en va devant. Il décide de la suivre.
Amy : Vous l'avez vu ?
Dawson : Storytelling ? Non, c'est pas mon truc. Et vous, vous avez vu un autre film c'est ça ?
Amy : Non. J'étais avec lui et je suis sortie. Je n'ai pas supporté de l'entendre croquer ses dragées aux amandes.
Dawson rigolant : Oh, vous êtes en train de me dire que vous êtes partie à cause de la façon qu'il avait de croquer ses dragées ?
Amy : Fallait entendre le bruit que ça faisait... Et puis, il faut le voir garer sa voiture.
Dawson : Vous avez un esprit un peu trop critique.
Amy : Merci. Oui, nous avons tous un don. Seulement, certains arrivent à en vivre et à en vivre bien.
Dawson : Je suis bien placé pour savoir de quoi vous vivez. Alors comment c'était. euh...(il se place devant elle et arrête de marcher) "Malgré une fin très inspirée qui mérite notre attention, le premier film de Monsieur Leery est truffé de clichés qui prouvent un talent mal exploité. Ce jeune réalisateur n'a pas encore trouvé son propre style"
Amy : C'était pas méchant. Vous pensiez pas que j'allais être tendre parce qu'on s'était embrassé ?
Dawson : Le baiser, vous ne l'avez pas critiqué ?
Amy : Oh, c'est ce que vous croyez ?
Ils sourient tous les deux.
Amy : J'admire votre travail Dawson, plus que vous ne le pensez. Et vous, qu'est-ce que vous faites ? Vous sortez fourvoyer votre chagrin ?
Dawson : Non, non. Je suis en train de réviser mes examens. Je travaille sur les réalisateurs et leur premier film.
Amy : Oh bravo ! Vous voulez voir le premier film d'un nouveau réalisateur ?
Dawson : Maintenant ?
Amy : Oui ! Il est trop tôt pour se mettre au lit. Venez prendre un verre chez moi.
Dawson : Qui vous dit que je ne fais pas de bruit en mangeant des dragées ?
Amy : Oh ça je le sais. Et puis chez moi, je n'ai que des sorbets à la menthe.
Dawson : Y a d'autres parfums ?
Amy : Non.
Restaurant
Pacey est en train de préparer une assiette alors qu'Audrey est à côté de lui.
Audrey : Alors elle voudrait que je revienne ?
Pacey : Je t'avais dit que tu reprendrais ton boulot. Tu permets que...
Audrey : Madame a changé d'avis ?
Pacey se redressant : Alex est venue me voir cet après-midi et elle m'a chargé de te dire qu'elle veut que tu reviennes. Tu vois, ce n'est pas la petite peste que tu imagines.
Audrey : Oh, je sais exactement qui elle est et elle sait exactement qui je suis. Fais-moi confiance, les femmes ont un langage bien à elles.
Pacey : Sans vouloir remettre en cause votre code ou votre langage, je pense que tu te trompes sur son compte.
Audrey : Oh ! Oui, vraiment ? Et comment est-ce qu'elle explique qu'elle ait changé d'avis comme ça ?
Pacey : Mais quelle importance ?
Audrey : Je veux savoir.
Pacey : Parce qu'elle a envie d'être gentille.
Audrey : Pourquoi ?
Pacey : Elle est gentille, un point c'est tout.
Audrey : Mon oeil !
Pacey : Je lui ai demandé, voilà.
Audrey : Oh, je vois ! Alors, elle a voulu être gentille avec toi !
Pacey : Mais qu'est-ce que ça fait ! Elle te rend ta place. D'ailleurs, tu devrais aller enfiler ta tenue de travail. Après, on pourra reprendre notre dispute habituelle.
Audrey : C'est toi qu'elle veut.
Pacey : Je t'en prie...
Audrey : J'ai vu comment elle te regarde. Tout ce qu'elle fait, elle le fait uniquement pour t'avoir.
Pacey : Alex s'est aperçue que tu étais une serveuse absolument remarquable, elle ne veut pas te perdre. C'est aussi simple que ça.
Audrey : Elle t'a fait des avances ?
Pacey : Non !
Audrey : De toutes les serveuses qui travaillent ici, je suis la plus nulle. C'est notoire.
Pacey : Non, non, tu as fait beaucoup de progrès.
Audrey : Oh je t'en prie, je n'aurais pas travaillé deux jours ici si je n'avais pas eu une belle poitrine.
Pacey : Là, tu te dénigre Audrey. (elle lui met deux doigts sur le côté de son cou) Oh, oh, oh, cette fois tu es complètement ridicule.
Audrey : Tu es bien agité.
Pacey : Mais parce que c'est toi qui me rend nerveux.
Audrey : Tu peux m'expliquer pourquoi ton coeur bat la chamade ?
Pacey : Tu appuies sur ma jugulaire. J'ai peur de mourir !
Alex arrive à ce moment à côté d'eux. Audrey enlève ses doigts du cou de Pacey.
Alex : Ecoutez, je veux bien comprendre qu'il est difficile de faire abstraction de sa vie privée seulement, si vous pouviez faire un petit effort...
Pacey : Oui, c'est tout à fait possible. N'est-ce pas chérie ?
Audrey : Bien sûr.
Alex : Je suis ravie que vous soyez de retour Audrey. Vous êtes un des éléments essentiel de l'équipe.
Audrey mielleuse : Merci.
Alex s'en va les laissant seuls.
Pacey fier de lui : Alors ?
Audrey : Alors, j'ai parfaitement raison. Cette femme ne veut pas de moi ici.
Pacey : Mais pourquoi elle dirait le contraire ?
Audrey : Parce qu'elle sait qu'il n'y a aucune chance que je revienne.
Pacey se passant les mains sur le visage : Y a un truc qui m'échappe.
Audrey : Tout t'échappes ! Oh et puis, je m'en vais !
Elle s'en va en laissant Pacey seul qui ne comprend rien.
Appartement d'Amy
Dawson et Amy sont assis par terre en train de regarder les différentes cassettes vidéos qu'elle possède.
Dawson : J'aime bien votre appartement. Le côté Bridget Jones passionnée de cinéma.
Amy : Certaines filles collectionnent les chaussures, moi c'est plutôt les cassettes vidéos. Depuis que je suis toute petite. Oh, tenez, voilà un vrai grand film.
Dawson : Traffic ? Ouais, ouais, ouais.
Amy : Soderbergh a enfin trouvé son style
Dawson : Vous préférez un grand film hollywoodien à un premier film unique et complètement indépendanat ?
Amy : Sexe, mensonges et vidéos n'est pour moi qu'une pâle copie des merveilleux films classiques où ça parlent sans arrêt. Et chaque fois qu'il se passe quelque chose que l'on veut voir, la caméra s'éloigne. Les jeunes réalisateurs mettent du temps à découvrir ce qu'ils ont à dire.
Dawson : Oh, je ne crois pas qu'on puisse généraliser.
Amy : Citez-moi des titres de premiers grands films pour voir.
Dawson : Reservoir Dogs, Les Mistons, Strictly Ballroom, Diner, The Maltese Falcon, Body Heat, Clerks, Ordinary People, Say Anything, etc... Quoi ? Qu'est-ce que vous regardez ?
Amy souriante : Vous.
Dawson : Je suis plongé dans mes révisions.
Amy : Laissez-moi deviner la conclusion que vous mettrez sur votre copie. "Dans son premier film, Soderbergh nous laisse croire que le cinéma peut être provocateur et que la parole est également une zone érogène".
Dawson : Vous n'êtes pas d'accord ?
Amy : Tout dépend de la personne à qui il en parle.
Ils commencent à s'embrasser.
Dawson : On est venu voir un film.
Amy : Oui mais changement de programme.
Ils recommencent à s'embrasser et se couchent par terre au milieu des cassettes. La scène suivante les montre toujours par terre avec un drap sur eux.
Dawson : Wahou. Ca y est.
Amy : Eh oui.
Dawson : Je viens de comprendre une chose. Ces gens qui demandent à leur partenaire comment s'était une fois que c'est fini. Ca vient du cinéma.
Amy : Bien sûr. C'est un moyen utilisé pour combler ce qui a été coupé.
Dawson : Rien n'est coupé dans la vraie vie.
Amy : Pas de spectacteurs qui, faute d'avoir tout vu, demandent des détails.
Dawson : Je préfère ça.
Amy redresse la tête de son torse pour le regarder : Moi aussi.
Dawson tourne la tête et remarque une cassette avec une étiquette dessus. Il la prend.
Dawson : The Marjorie Game réalisé par Amy Lloyd pour l'épreuve du BFA de cinéma.
Amy se redressant : Donne-moi ça.
Dawson : Tu ne m'avais pas dit que...
Amy : C'est surprenant hein ?
Dawson : Je croyais que tu avais fait journalisme pas cinéma.
Amy : Eh oui, on en apprend tous les jours mon cher ami.
Dawson : Je veux voir ce que c'est.
Amy : Non, non.
Dawson : Mais, tu as vu le mien. Alors, il n'y a pas de raison.
Amy reprendant la cassette : Non, pas question. Je ne plaisante pas. (elle se recouche sur le torse de Dawson après avoir mis la cassette de côté)
Dawson : D'accord...
Université de Joey
Joey révise toujours alors qu'Audrey s'asseye en face d'elle.
Audrey : Je hais les garçons.
Joey relevant la tête : Moi, je hais les examens à rattraper à la rentrée. Mais comme tu es ma camarade de chambre, je dois être là pour toi quoi qu'il arrive. (elle repose son livre sur la table) Racontes. Pourquoi cette haine en vous soudain suscitée ?
Audrey : Quoi ?
Joey : Non ! Overdose de Beowulf.
Audrey : Quelque chose me dit qu'il me trompe.
Joey : Qui ?
Audrey : Carlos, le surveillant des dortoirs. Idiote, Pacey !
Joey : Pacey est honnête.
Audrey : Ah oui ? Figure toi qu'il a demandé à la vieille nymphomane de me rendre mon travail et qu'elle a dit oui.
Joey : Tu penses qu'il faut en déduire qu'il te trompe avec elle ?
Audrey : C'est une voleuse d'hommes. Ca se voit même sous son uniforme de femme d'affaire. C'est une femme fatale avec un diplôme de détournement d'hommes.
Joey : Audrey, si elle voulait te voler ton copain, pourquoi elle te reprendrais ?
Audrey : C'est un moyen pour obtenir ce qu'elle veut. Il a confiance. Ca fait partie de son petit plan diabolique. Tu connais pas l'expression "Mon ennemi adoré" ?
Joey : Non. Je connais l'expression "Fais-toi soigner".
Audrey : Je suis certaine qu'il me cache quelque chose Joey. Je ne sais pas exactement quoi mais je sais qu'il me cache quelque chose. Je le devine à son comportement.
Joey : C'est peut-être un souci familial ou c'est peut-être, je sais pas, avec un autre employé. Tout ne tourne pas autour de toi Audrey
Audrey : Oh, si presque tout.
Joey : Bon, alors peut-être que...il prépare un cadeau pour toi ou une surprise.
Audrey : Mmmh. C'est bientôt mon anniversaire. C'est vrai. Bon. Admettons, admettons. Il me prépare une surprise.
Joey : Eh ben voilà.
Audrey : J'aimerais bien des boucles d'oreilles. Des anneaux, une pierre. Tiens, une turquoise, comme ma bague.
Joey : Audrey, t'as pas des examens à réviser ?
Audrey : Oh si, et c'est pour bientôt.
Joey : Audrey !
Audrey : Mais rassures-toi, je dis ça pour t'embêter. J'adore quand tu t'inquiète pour moi.
Joey : Tes livres.
Audrey : Ben oui, je les prends.
Restaurant
Pacey sort des cuisines.
Pacey : C'est l'heure pour Witter.
Alex plongée dans ses papiers : Bonne nuit.
Pacey : Bonne nuit. Vous pensez rester tard ?
Alex : Vous disiez ?
Pacey : Vous pensez rester tard ?
Alex : Je dois terminer mon travail pour envoyer les documents à la comptabilité demain. Je suis un oisseau de nuit.
Pacey : Ouais, comme nous tous. Si vous voulez que je reste, j'ai vraiment de quoi faire en cuisine.
Alex : Oh non, non, non, rentrez chez vous. Retrouver votre Audrey.
Pacey : Vous êtes sûr que ça va aller ?
Alex : Je suis plus une enfant Pacey.
Pacey : J'avais remarqué.
Alex : J'habite à côté. Une fois que j'aurais terminé, je pourrais rentrer tranquillement à pied.
Pacey allant à côté d'elle : Attention, le quartier est animé. C'est rempli de gens sympas dans la journée mais le soir, c'est différent. Vous feriez mieux de rentrer maintenant.
Alex : Je suis très prudente. Les filles sont plus fortes que vous ne le croyez.
Pacey : C'est exactement ce que me disait mon amie Joey avant de se retrouver face à un 9mm au bout de la rue un soir.
Alex : Mais si je rentrais maintenant, il faudrait que j'emporte tous ces livres.
Pacey : Vous pouvez rentrer parce que je vais vous les porter.
Alex : Vous êtes la perle rare.
Pacey : Oh, ça c'est ce que disent toutes les filles avant de voir mes chaussettes.
Alex souriant : Ce qu'il vous faut, c'est une fille qui sache prendre soin de vous.
Pacey : Et vous, il vous faut quelqu'un pour vous raccompagner.
Alex : Quand un pro chevalier vous propose son aide, comment refuser ?
Pacey embarquant des affaires : Allé.
Confrérie
Jack arrive à la confrérie et s'avance vers un de ses amis.
Jack : Paul-Arbert.
Paul-Arbert : Jack, qu'est-ce que tu fais là ?
Jack : Je viens vous demander de m'aider.
Paul-Arbert : Tu sais que tu n'as plus rien à faire ici. Tiens, une margarita et maintenant, tu t'en vas.
Jack : Non, ce n'est pas d'alcool que j'ai besoin maintenant.
Blossum : Oh, Jack McPhee qui refuse l'alcool. Eh ben, on aura vécu assez longtemps pour voir ça.
Jack : J'aurais besoin de jeter un oeil à des cours de math et à des devoirs corrigés.
Blossum: Devoirs corrigés ? Devoirs corrigés ? Je vois pas du tout de quoi tu parles.
Jack : Oh, ça va Blossum. Chez Sigma, on sait que vous gardez vos cours, vos devoirs des années précédentes dans toutes les matières.
Blossum : Quoi. Ca c'est bizarre, j'étais pas au courant. Est-ce quelqu'un était au courant ?
Un jeune homme : Non, pas moi.
Blossum : Ca doit être une rumeur. Enfin. Et puis, même si ça existait, ce serait certainement pas accessible à quelqu'un qui n'est pas des nôtres.
Jack : On a eu des différents, c'est vrai mais j'essaie de réparer les erreurs que j'ai pu commettre. Je vous le demande au nom de l'amitié que nous avons partagée. Rendez-moi ce service.
Quelqu'un d'autre observe la scène.
Blossum : Je regrette mais il n'y a rien que la confrérie puisse faire pour toi. Salut McPhee.
Jack : Si tu veux jouer l'ordure parce que c'est dans ta nature, fais-le. Mais te caches pas derrière le beau drapeau de la fraternité. Le monde est plein de gens ouverts, de gens qui s'intèressent aux autres par passion pour le genre humain. Tôt ou tard, tu sortiras de cette maison et tu vas côtoyer ce monde Blossum.
Blossum rigolant : Eh, vous entendez McPhee. Je te conseille de prendre un verre.
Jack : C'est de votre aide que j'ai besoin.
Il les regarde à tour de rôle.
Jack : Ouais...
Il se retourne et s'en va.
Chez Amy
Livreur : Merci. Bon appétit.
Dawson refermant la porte avec un carton dans les bras : Au revoir.
Amy : tu me fais penser à Harrison Ford dans Working Girl.
Dawson s'asseyant sur le fauteuil : Je préfére dans Readers.
Amy : Il est beau dans Working.
Dawson : Il est sympa dans Readers. (il sort une boîte de nourriture chinoise) Tiens, ça c'est pour toi. Alors, pourquoi tu ne veux pas que je regarde ton film ?
Amy : Parce que, c'est trop personnel.
Dawson : Je sais que mon expérience est assez limitée mais...on vient de franchir un seuil dans l'intimité.
Amy : D'accord. Tu veux la vérité ? Tu veux la triste vérité, tu en est sûr ?
Dawson : S'il te plaît.
Amy : Ce film est nul.
Dawson : C'est tout ?
Amy : Attention, il n'est pas simplement nul. Ce bébé est extra dans son genre. C'est le plus grand chef d'oeuvre de nullité. Je me demande comment on peut accepter dans la même pièce que cette cassette.
Dawson : Tu ne serais pas un peu dur avec toi-même.
Amy : Oh non.
Dawson : Tu es intraitable dans la plupart de tes articles.
Amy : En tout cas, je n'ai pas été la seule à le penser.
Dawson : Tu n'as jamais voulu en faire un autre ?
Amy : J'adore le cinéma. A 8 ans, j'inventais déjà que j'étais malade pour rester au lit et voir plein de films.
Dawson : Moi, je le faisais quand j'avais 10 ans.
Amy : Et aujourd'hui, on me paye pour ne faire que ça.
Dawson : C'est génial. Tu n'as pas répondu à ma question. Est-ce que tu as pensé à en faire un deuxième ?
Amy : Le premier a été un tel désastre, pourquoi en faire un deuxième ?
Dawson : Une très jolie femme m'a dit qu'il fallait du temps aux jeunes réalisateurs pour découvrir ce qu'ils ont à dire.
Amy : Qu'est-ce que tu me conseilles. De quitter mon emploi et de financer un autre film avec ma carte de crédit ?
Dawson : Tu ne serais pas la première.
Amy : Je ne suis pas certaine d'avoir autant de talent que toi Dawson.
Dawson : Qu'est-ce que tu en sais.
Amy : C'est vrai que je suis passionnée par la réalisation mais j'ai eu l'occasion de décrocher ce travail et il se trouve que je le fais bien. Ca m'apporte énormément. Je crois que j'ai trouvé ma voie et c'est une chance dans la vie. Par moment, il faut accepter son destin, laisser aller.
Dawson : Il paraît. C'est la facilité.
Amy : C'est un peu triste.
Dawson : Un peu.
Dans la rue
Pacey et Alex margent côte à côte.
Alex : Vous êtes sûr que ce n'est pas trop lourd ?
Pacey : Quoi ? L'encyclopédie civilisation en 10 volumes. (Alex rit) Non, non, c'est pas trop lourd.
Alex : Vous savez que nous avons reçu des lettres à propos du foi gras. "Ne torturez plus les oies". Non mais qu'est-ce que ça veut dire où on va...
Pacey : J'en sais rien. On vit dans un monde de fous.
Alex : Oui, on doit s'attendre à tout et savoir résister. Ah, c'est là que j'habite.
Pacey regardant l'immeuble : C'est là ?
Alex : Mmmh
Pacey : Ils ont des chambres à thème ici il paraît.
Alex : C'est juste. J'ai pris la suite Santa Fe avec Theo.
Pacey : Theo ?
Alex : C'est le trophée accroché au mur. Je l'appelle Monsieur Theo.
Pacey : Il est tant de vous trouver un appartement.
Alex : Et comment.
Pacey : Ouais. Vous devriez sérieusement envisager de reprendre mon appartement.
Alex : Ouais. Nous verrons.
Pacey : Si vous voulez venir le revoir, vous pouvez même amener Theo pour avoir un autre avis.
Alex : Vous êtes sûr de ce que vous dites ?
Pacey : Oui, oui, bien sûr.
Alex : Merci Pacey. Je suis contente de vous avoir comme ami.
Pacey : Bon, j'y vais.
Il la prend dans ses bras et ne veut plus la lâcher. Quand il se retire, ils se regardent dans les yeux.
Pacey : J'y vais. Je crois que ça vaut mieux Alex.
Alex : Oui, je crois aussi.
Il lui remet les livres dans ses bras.
Pacey : Bon, bonne nuit.
Alex : Bonne nuit Pacey.
Elle rentre dans son hôtel et Pacey se retourne pour partir en poussant un soupir.
Université de Joey
Joey et Audrey sont assises sur des fauteuils dans la bibliothèque en train de réviswer. Audrey est en train de rêvasser.
Audrey : Peut-être qu'il prévoit un voyage surprise pour nous deux.
Joey : Audrey...
Audrey : En club quelque part. Oh, avec thalasso ce serait bien. (Joey se frotte le nez avec sa main, exaspérée) Oh, on sait pas comment installer ses fesses dans ce fauteuil. On est mal.
Joey refermant son livre brusquement en faisant un bruit : J'ai suffisamment de difficulté à me concentrer sur ce poème médiéval à la noix sans que tu viennes en rajouter avec tes problèmes de fesses. A moins que tu tiennes à me rendre visite à l'hôpital psychiatrique, je te conseille d'aller trouver ton petit copain et de te défouler sur lui.
Audrey regardant deux filles en face d'elle : Les examens. La pression. Le temps perdu à flirter au lieu de travailler.
Joey : Audrey... Il vaut mieux que tu sortes.
Audrey : Je vais rejoindre Pacey.
Joey : Bonne idée.
Audrey s'en va et Joey replonge dans son bouquin mais Jack saute sur le fauteuil où était installé Audrey.
Jack : Dis-moi que tu t'y connais en système d'équation à plusieurs inconnues.
Il met ses mains en forme de prière en dessous de son menton et attend une réponse de Joey qui le regarde l'air de ne plus savoir où elle est...
Chez Amy
Dawson et Amy se trouve sur le lit de cette dernière.
Dawson : C'est la première fois que je passe une soirée pareille.
Amy : Moi aussi.
Dawson : Je peux te poser une question ?
Amy : Tu viens de le faire. Et tu as droit à une deuxième.
Dawson : Qu'est-ce qui fait que tu décides de passer la nuit avec un gars que tu connais à peine ?
Amy : La même chose qui fait que tu as accepté. Bien que pour les filles, il y ait un autre facteur décisif. Les chaussures.
Dawson : Tu as couché avec moi pour mes chaussures.
Amy : Oui, elles en disent long sur toi. Sain, franc, original. Tu me corresponds.
Dawson : Et Monsieur croque dragées ?
Amy : Des mocassins.
Dawson : Oh, inintéressant.
Amy : Le problème avec ta petite-amie a dû venir de là. Elle n'appréciait pas les chaussures de qualité. Est-ce que je remue le couteau dans la plaie ?
Dawson : Non, ce n'est pas si mal en fait. On est resté ami.
Amy : Vous êtes amis ?
Dawson : Oui, à peu près comme avant.
Amy : J'ai lancé une casserole sur mon copain au moment où on s'est séparé.
Dawson : Moi, je ne suis pas violent. Ce n'est pas mon genre.
Amy : Allé, ne me dis pas que vous ne vous êtes jamais bagarrés.
Dawson : Non.
Amy : Ca ne devait pas être très sérieux alors avec cette fille.
Dawson : Parce qu'on ne s'est jamais battu, c'est ça ?
Amy : Vous êtes quelqu'un de passionné Monsieur Leery. Ce n'est plus un secret. Et dans pas longtemps, tu rencontreras une fille qui te rendra complètement dingue avec qui tu te batteras, avec qui tu riras aux éclats et pour qui tu ferais n'importe quoi. Elle chamboulera ta vie comme personne ne l'a jamais fait.
Dawson : J'ai déjà rencontré cette personne.
Amy : Ah, et pourquoi tu n'est pas avec elle.
Dawson : Ce n'était pas le bon moment. Je crois. Oh, on est sorti ensemble et ça s'est mal fini et j'ai tout gâché. Alors elle a renoncé, elle est passée à autre chose comme toi.
Amy : Qu'est-ce que tu en sais ?
Dawson : Elle a couché avec un autre.
Amy : Oh...
Dawson : Quoi ?
Amy : Non, rien.
Dawson : Pourquoi tu te moques de moi ?
Amy : C'est amusant parce que tu as l'air convaincu qu'elle a complètement changé parce qu'elle a couché avec un autre garçon ?
Dawson : Ouais.
Amy : Mais, toi tu passes la nuit avec moi. Tu te sens transformé pour autant ?
Dawson sourit tout en réfléchissant.
Chez Grand-mère
Jack rentre et referme la porte complètement abattu par cette journée.
Grand-mère arrivant dans le couloir : Oh Jack mais où étais-tu passé ?
Jack : Oh, à la bibliothèque de Worthington. Il s'avère que même Joey Potter ne connaît absolument rien au sytème d'équation. Si ce n'est pas le signe qu'il faut que je laisse tomber, qu'est-ce que c'est...
Grand-mère : Mais nous t'avons chercher partout.
Jack : Qui nous ?
Grand-mère lui fait un signe de tête de côté et Jack tourne la tête en direction de la salle à manger.
Eric se levant : Salut.
Jack à grand-mère : Qu'est-ce qu'il fait là lui ? (à Eric) Qu'est-ce que tu veux ?
Eric : On m'a dit que t'avais besoin d'aide.
Grand-mère : Vas-y.
Chez Pacey
Pacey est sous la douche alors qu'on sonne à la porte. Il arrive vers la porte en courant et en se passant une serviette sur les cheveux.
Pacey : Une seconde. (il ouvre la porte et voit Alex)
Alex : Oh, je sais qu'il est tard mais en arrivant dans ma chambre, j'ai compris que vous aviez entièrement raison.
Pacey se retournant vers elle et laissant la porte ouverte : A propos de quoi ?
Alex en face de lui : Il me faut un appartement à moi alors j'ai décidé d'accepter votre offre.
Pacey : Euh, c'était quoi comme proposition ?
Alex : De revisiter votre appartement.
Pacey : Alex, il est 2 heures du matin.
Alex : Oui, mais vous disiez que vous étiez un oiseau de nuit comme moi et vous m'avez raccompagnée il y a à peine une heure alors j'ai pensé...(Pacey se frotte le visage avec les mains) Quoi ? Oh mon dieu, excusez-moi.
Pacey : Non, c'est rien.
Alex : Non, non, non. Je suis désolée. Je me suis trompée. J'ai mal compris. J'ai encore mal interpréter ce qu'on me disait. Oh, je m'en vais, je me sens terriblement bête.
Pacey : Vous n'avez pas de raison de vous sentir bête.
Alex : Mais si ! Vous êtes jeune, vous avez votre vie, une vie des plus formidables, merveilleuse et moi, je viens m'imposer sans vous demander votre avis.
Pacey : Vous êtes loin de vous imposer.
Alex : Si, pourtant je le sais bien.
Pacey : Je vous dis que non. Allé, c'est rien. Tout va bien. Vous pouvez visiter l'appartement. Allez-y. (il se dirige vers le fond de la cuisine)
Alex : Non, je peux pas.
Pacey : Si, je vais vous servir un verre pendant ce temps sauf que je n'ai que de l'eau à vous proposer, j'espère que ça ira.
Alex : Pourquoi pas le champagne ? Enfin, si vous voulez.
Pacey mal à l'aise : Bien sûr. (il prend les verres) Oui, un peu de champagne entre collègue, ça ne fait pas de mal.
Alex : Vous êtes adorable Pacey Witter, vous êtes un ange. J'ai le plus grand respect pour vous et pour cette force avec laquelle vous résistez.
Pacey : Euh, de quoi vous parlez ?
Alex : De cette chaleur (Audrey arrive à ce moment derrière la porte), cette émotion. Je l'ai sentie quand vous m'avez prise dans vos bras. Je l'ai senti quand nous nous sommes embrassés.
Audrey se râcle la gorge et Pacey et Alex tournent la tête en même temps.
Pacey : Euh...
Audrey : Tu devrais fermer la porte Pacey, ça garderait mieux la chaleur.
Elle s'en va en claquant la porte.
Pacey : Audrey...Audrey ! (il se retrouve dehors à lui courir après) Audrey, attends. Je vais t'expliquer.
Audrey : Je n'ai pas besoin d'entendre de tes explications. Tout est très clair maintenant.
Pacey : Elle ne fait que passer !
Audrey : Oh oui ! Et tu faisais tout ce que tu pouvais pour qu'elle s'en aille.
Pacey : Ce n'est pas ce que tu crois en tout cas.
Audrey : Retourne la voir dans ton appartement. Allé !
Pacey la retenant par un bras : Il ne s'est rien passé !
Audrey : Vous vous êtes embrassé !
Pacey : C'est elle qui m'a embrassé !
Audrey : Oh, tu ne peux pas savoir comme je me sens mieux !
Pacey : Et ça ne voulait rien dire...
Audrey : Le baiser ou qu'elle soit chez toi ?
Pacey : Les deux.
Audrey : Tu la prises dans tes bras et vous vous êtes embrassé et ça ne veut rien dire pour toi !
Pacey : Je te dis que c'est elle qui m'a embrassé
Audrey : Oh, je ne veux pas te parler ! (elle commence à s'en aller mais il la rattrape)
Pacey : Tu ne peux pas comprendre à quel...Attends !
Audrey : Arrête, ne me touches pas !
Pacey : Ecoute-moi une petite seconde.
Audrey : Et pourquoi je t'écouterais. Tu es un menteur.
Pacey : Je ne t'ai rien dit parce que je ne croyais pas que ça se reproduirais.
Audrey le contournant pour partir : Eh bien, tu as eu tort.
Pacey : Et puis, je ne voulais pas qu'elle se sente mal à l'aise.
Audrey : Non, attends, de quoi tu parles Pacey ? T'es plus au lycée. C'est ton employeur qui te fait des avances. Tu aurais pu réagir mais tu n'as rien fait. Non, parce qu'elle t'attire. Parce qu'elle te plaît. C'est évident. C'est plus qu'évident pour moi. Si tu ne voulais pas que ça se reproduise, pourquoi tu n'as pas démissionné ?
Pacey : Tout simplement parce que je tiens à cet emploi. Tu n'as peut-être pas remarqué mais je ne roule pas sur l'or. Je n'ai même pas de quoi me payer une chambre d'hôtel. Je ne suis pas une riche étudiante qui claque les portes quand ça lui prend.
Audrey : Oh...super. Alors écoute, gardes ton job précieusement et laisse tomber l'étudiante en question.
Elle s'en va le laissant seul dans la rue.
En rentrant chez lui, enlève son t-shirt et en se retournant, il remarque Alex, assise sur son capané en train de boire un verre de champagne.
Pacey : Vous êtes encore là.
Alex : On a toujours besoin d'un ami à qui parler. Venez vous asseoir.
Pacey : Vous vous rendez compte qu'elle peut ne plus jamais m'adresser la parole.
Alex : De toute façon, j'estime que 19 ans, c'est trop jeune pour prendre des engagements. (il arrive près d'elle et s'asseye sur le canapé. Elle lui passe la main sur la joue)
Pacey : Arrêtez Alex, vous me rendez dingue. Je sais plus où j'en suis.
Alex : J'y peux rien. Je vous l'ai dit. J'ai tendance à prendre mes désirs pour des réalités.
Pacey : J'ai cru comprendre que vous faisiez des efforts pour changer.
Alex : Je pense que nous devons aussi être à l'écoute de nos désirs.
Pacey : Vous êtes une femme déterminée, n'est-ce pas ?
Alex : Tout le monde s'imagine que quelque chose s'est passé entre nous. Pourquoi se justifier ? Faisons le...
Pacey hésite et finit par l'embrasser. Ils se remettent droit.
Alex : Oh, c'est fantastique. Dommage qu'il faille s'arrêter.
Pacey : Qu'il faille quoi ?
Alex : Arrêter Pacey.
Pacey : Et vos désirs dans l'histoire ?
Alex : C'est ainsi. Le fait de savoir qu'on peut le faire, ça me suffit.
Pacey : Ca vous suffit ?
Alex : Oui. Et puis, ce n'est pas une si bonne idée...
Elle se lève, prend son manteau et s'en va en laissant Pacey complètement déboussolé.
Université de Joey
Joey est plongée dans son bouquin quand une fille et un gars comment à rigoler en face d'elle. Elle lève les yeux pour les regarder.
Joey : Trouvez-vous une chambre ! (ils se lèvent pour partir) C'est une bibliothèque !
Chez Grand-mère
Jack : Regarde ce devoir. Il date du 10 mai 1982 et il est corrigé par mon prof.
Ils sont assis à la table à manger en train de réviser.
Eric : Les systèmes d'équation à plusieurs inconnues...ben y a pas de raison que ça change.
Jack : Ouais et quand je vois ces notes de cours, il a pas renouvelé sa façon de travailler. Et comment est-ce que t'as fait pour sortir tous ces cours de la maison ?
Eric : C'est simple. Je les ai pris, je les ai mis dans mon sac et je suis sorti.
Jack : Et si les autres s'en aperçoivent ? Tu tiens pas compte du règlement ?
Eric : Quoi ? Au pire je me ferais renvoyer.
Jack : T'es prêt à prendre ce risque ?
Eric : Il paraît qu'il est possible de survivre sans la fraternité. J'en connais qui en sont sortis.
Jack : Pourquoi tu fais ça Eric ? Pourquoi tu m'aides ?
Eric : Parce qu'une fois tu m'as aidé.
Chez Amy
Dawson se dirige vers l'entrée.
Amy : Oh, je voudrais te faire un cadeau avant que tu partes.
Dawson : C'est ton film ?
Amy : Si nous étions dans le troisième acte d'un film, oui, c'est ce qui se passerait, tu le regarderais et tu le trouverais formidable.
Dawson : Je le montrerais à mon professeur qui l'apprécierait aussi et le passerait à un ancien élève patron de studios.
Amy : Et je verrais mon nom sur grand écran quelques mois plus tard. J'aurais aimé ça...voir mon nom sur grand écran, rien qu'une fois.
Dawson : Tu as tout de même ton nom dans les journeaux (il se retourne pour prendre sa veste)
Amy : Ouais, c'est certain. (il enfile sa veste et Amy lui tend la vidéo) Séquence additionnelle.
Dawson : Woody Allen.
Amy : C'est son premier, tu le connais ?
Dawson : Non, non.
Amy : Il a prit un vieux film japonais et il a remplacé le dialogue par le sien. C'est littéralement le remake du film d'un autre. C'est plein de cliché, on le sent à la recherche de son propre style.
Dawson : Un talent mal exploité.
Amy : Mais en y regardant de plus près, on y voit les primices d'Annie Hall, une étincelle de Manhattan et la promesse d'Hannah.
Dawson : Merci. Je t'appelerais quand j'aurais terminé et...
Amy : C'est un cadeau.
Ils se dirigent vers la porte d'entrée.
Amy : Nous sommes à des étapes différentes de notre vie toi et moi Dawson. La mienne est un plus évidente et définie que la tienne mais...je crois que nous savons tous les deux que je ne suis pas la personne idéale pour t'aider à traverser ces périodes précieuses.
Dawson : Moi, je ne pense pas que ta vie soit aussi tracée et évidente que tu veux le croire Amy.
Amy : Pourquoi ?
Dawson : Tu imaginais une nuit comme celle-là ? Je veux rester en contact avec toi. (Il l'embrasse)
Amy : D'accord. Avec plaisir. (elle lui ouvre la porte et il s'en va) On peut aller ensemble au cinéma.
Il se retourne, lui sourit et s'en va alors qu'elle continue à le regarder.
Joey marche dans la bibliothèque tout en essayant de réviser dans sa tête.
Jack met son sac à dos et arrive vers grand-mère qui lui tend son paquet de déjeuner. Ils se regardent et hochent la tête. Il se dirige vers la porte mais revient pour lui faire un bisou sur le front.
Dawson marche sur le quai.
Chez Pacey
Pacey est assis par terre dans le salon avec le téléphone à l'oreille : Audrey c'est Pacey, si tu es là décroche s'il te plaît. (On voit Audrey assise sur son lit qui regarde le téléphone) Audrey, je t'en prie...Audrey s'il te plaît.
Il raccroche et on voit Audrey serrer sa peluche plus fort contre elle alors que Pacey se couche par terre, anéanti.
Université
Joey est toujours assise sur son fauteuil mais elle dort. Dawson est debout devant elle en train de la regarder. Elle se réveille en sursaut et aperçoit Dawson.
Joey : Dawson.
Dawson : Bonjour.
Joey : Ca fait longtemps que...que tu me regardes ?
Dawson souriant : Un bout de temps.
Joey : Ce film, c'était comment ?
Dawson : Drôle, inattendu et plein d'imagination.
Joey : T'as de la chance.
Dawson s'asseyant à ses côtés : Et toi tes révisions ?
Joey : Pas génial. Il me reste plus que quelques heures.
Dawson lui tendant le café : Tiens. Ca va t'aider. (il la regarde boire son café et il s'installe sur le canapé en appuyant sa tête contre sa main) Tu permets que je reste près de toi ? Tu n'y vois pas d'inconvénient ?
Joey : Pas du tout. Merci (pour le café) J'en ai besoin. C'est gentil. C'est drôle du sais. J'ai eu l'impression de voir défiler tout le monde hier soir. C'est comme si ils s'étaient donné le mot pour venir me distraire et m'empêcher de réviser mes examens. C'est comme si cette nuit avait été une métaphore du semestre écoulé. Comme un dernier grand virage. (on voit Dawson qui a fermé les yeux) Je peux pas dire que ça va mal parce que c'est pas vrai mais je sens que si je me concentre pas cette fois, je risque...(elle le regarde et constate qu'il dore). Dawson ?
Dawson ouvre les yeux : Je peux te poser une question ? Tu aimes mes chaussures ?
Joey ne comprenant rien : Oui, pourquoi ?
Dawson : Je me demandais.
Ils restent ainsi. Joey continuant à réviser et Dawson qui la regarde.
FIN